Jeudi 13 mars 2025, SMART BOURSE reçoit Nathalie Benatia (Macroéconomiste, BNP Paribas Asset Management) , Julien Quistrebert (Gérant, Tailor AM) , JeanJacques Friedman (Directeur de gestions déléguées, Vega IS) et Anne-Claire Bennevault (Fondatrice, SPAK)
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00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart for Change pour rester
00:12à l'écoute des marchés.
00:13Chaque jour du lundi au vendredi, vous nous retrouvez à 20h30 si vous nous suivez à
00:16la télévision via vos box.
00:18En parallèle, chaque jour également, vous nous retrouvez en replay sur bsmart.fr ou
00:22encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:25Au sommaire de cette édition ce soir, les marchés qui vibrent au rythme de la guerre
00:29commerciale de Trump 2.0.
00:32A ce stade, selon les calculs de la Tax Foundation, Donald Trump et son administration ont ciblé
00:38avec des menaces de droits de douane près d'1,4 trillion de dollars de produits importés
00:46sur le territoire américain avec déjà une série de représailles.
00:51L'administration européenne est prête à infliger des tarifs sur toute une gamme
00:55de produits américains représentant 26 milliards d'euros de chiffres d'affaires, de ventes.
01:01On parle d'alcool américain, le bourbon du Kentucky ou encore les Harley Davidson.
01:06On reprend les vieilles logiques ou la liste en tout cas des produits américains taxés
01:12lors de la première guerre commerciale 2018-2019 et cela engendre évidemment un risque d'escalade
01:18puisque Donald Trump promet des tarifs jusqu'à 200% sur le cognac ou l'armagnac français,
01:24bref sur les spiritueux, importés par les Etats-Unis en provenance d'Europe.
01:28Voilà où nous en sommes aujourd'hui.
01:30Les marchés suivent évidemment avec attention la situation.
01:33Des marchés qui sont en léger retrait aujourd'hui, que ce soit en Europe ou aux Etats-Unis.
01:37La baisse n'est peut-être pas encore totalement consommée sur ces marchés d'action avec
01:43des taux américains qui remontent un petit peu, il faut le noter également, autour de
01:454,30% pour le disant américain.
01:47Pauline Grattel vous apportera les chiffres économiques du jour, notamment l'indice
01:51des prêts à la production aux Etats-Unis qui a été publié aujourd'hui à une semaine
01:56de la prochaine décision de la réserve fédérale américaine.
01:58Quelles sont les marges de manœuvre actuelles de la Fed dans ce contexte compliqué ?
02:03C'est la question qu'on posera à nos invités de Planète Marché dans un instant.
02:07Et puis dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse, focus sur les enjeux de l'éducation financière.
02:12Nous prenons un peu d'avance sur la semaine qui vient, qui sera la semaine de l'éducation financière.
02:17C'est Anne-Claire Benveau, fondatrice et présidente de la plateforme d'éducation financière SPAC,
02:22qui sera avec nous dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse ce soir.
02:36Tendance, mon ami.
02:37Chaque soir en ouverture de Smart Bourse, Pauline Grattel vous apporte les infos clés du jour sur les marchés.
02:41Bonsoir Pauline.
02:42Et donc Donald Trump qui veut riposter à la riposte de l'Europe sur ses droits de douane.
02:47Oui, alors que les droits de douane de 25% sur les importations d'acier et d'aluminium en provenance du reste du monde sont entrés en vigueur hier,
02:54l'Union Européenne a répondu avec une série de tarifs sur 26 milliards d'euros de produits américains.
03:00Et dans le lot, l'Union Européenne annonce une taxe de 50% sur le whisky américain.
03:06Mais Donald Trump a directement brandi une nouvelle menace de contre-attaque.
03:10Il menace de taxer les vins spiritueux et alcool en général en provenance d'Europe de 200%,
03:15si l'UE n'enlève pas sa taxe sur les whisky.
03:17Dans ce contexte, les actifs risqués sont à nouveau un peu sous pression, avec des indices actions notamment qui sont en repli.
03:23Oui, en Europe précisément, le stock 600 évolue en repli, le CAC 40 évolue sous les 8000 points,
03:29logiquement plombé par Pernod Ricard qui recule de 4%.
03:32Après les nouvelles menaces de Trump dans les spiritueux, on note aussi Rémi Cointreau qui cède 4%,
03:37LVMH qui possède des marques de champagne est en repli de l'ordre de 1%.
03:42Aux Etats-Unis, les indices évoluent aussi en repli aujourd'hui.
03:45Aux Etats-Unis, côté statistique, l'indice des prêts à la production industrielle a été publié aujourd'hui.
03:50Oui, cette statistique est un bon indicateur de la pression inflationniste
03:54et a donc été regardée de près par le marché qui craint justement les effets inflationnistes des tarifs.
04:00Pour le mois de février, les prix ont stagné sur un mois après une hausse de 0,6% en janvier,
04:05un chiffre révisé à la hausse. En rythme annuel, les prix progressent de 3,2%.
04:10C'est moins que le mois précédent et légèrement moins qu'attendu.
04:13Quels sont les mouvements observés aujourd'hui sur les marchés obligataires, Pauline ?
04:16Le marché obligataire reste encore aujourd'hui pris en tenaille entre les craintes de ralentissement économique
04:21plus prononcé que prévu et l'effet potentiellement inflationniste des tarifs et de la guerre commerciale.
04:26Ainsi, le rendement américain à 10 ans évolue au-delà de 4,30%.
04:30En Europe, le rendement allemand à 10 ans tourne toujours autour de 2,90%.
04:34Sur le marché d'échange, l'euro-dollar retombe légèrement sous 1,09.
04:38Et à noter aussi, l'or inscrit un nouveau record absolu, proche de 3 000 dollars l'once.
04:43Bon, et puis on suit le discours des grands corporate américains dans ce contexte.
04:46On a vu déjà quelques publications compliquées.
04:49Il y avait celle de Delta Air Lines.
04:51Walmart a également alerté sur l'incertitude économique générée
04:55qui pouvait avoir bien sûr un impact sur son client, ses clients, sa consommation et donc ses bénéfices.
05:01Et puis dans le secteur de la tech, Adobe a rendu sa copie aujourd'hui.
05:04Oui, Adobe fait état de revenus à presque 6 milliards de dollars sur le trimestre clos.
05:08C'est mieux qu'attendu.
05:10Mais les prévisions d'Adobe pour le second trimestre fiscal déçoivent les investisseurs,
05:14même si le groupe essaye de capitaliser sur ses fonctions d'intelligence artificielle.
05:18Le titre plonge de plus de 10% à l'ouverture de Wall Street.
05:21Et puis le carnet du jour, toujours aux Etats-Unis,
05:24Intel a annoncé la nomination d'un nouveau directeur général.
05:27Oui, il s'agit de Lieb Butan, un ancien membre du conseil d'administration d'Intel
05:31et une figure du secteur des semi-conducteurs.
05:33Il prendra ses fonctions de directeur général mardi prochain, le 18 mars.
05:37Le choix de ce nouveau DG semble convenir aux investisseurs pour le moment.
05:41Le titre bondit de 20% à l'ouverture de Wall Street.
05:44Quel sera le programme de demain pour conclure la semaine sur les marchés Pauline ?
05:47Les investisseurs prendront connaissance du PIB britannique pour le mois de janvier
05:50et on regardera également les deuxièmes estimations d'inflation pour l'Allemagne et la France en février.
05:55Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse,
05:57Pauline Grattel vous apporte les infos clés du jour sur les marchés.
06:11Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
06:14Nathalie Benatia est à nos côtés, macroéconomiste chez BNP Paribas Asset Management.
06:18Bonsoir Nathalie.
06:19Bonsoir.
06:20Julien Quistrobert nous accompagne également, gérant chez Taylor Asset Management.
06:22Bonsoir Julien.
06:23Bonsoir.
06:24Jean-Jacques Friedman également avec nous, directeur des gestions déléguées de Vega IS.
06:28Bonsoir Jean-Jacques.
06:29Bonsoir.
06:30Bon, la situation rend forcément vos métiers encore plus passionnants qu'ils ne le sont déjà.
06:35Nathalie, je me tourne vers l'économiste en premier lieu.
06:38Non, je suis assez intéressé par cette idée, ce concept de période de transition ou de période de détox,
06:44comme le dit Scott Besant, le secrétaire du Trésor,
06:47qui d'ailleurs communique encore aujourd'hui dans les médias américains
06:50pour dire que l'administration Trump de son président est focalisée sur l'économie réelle,
06:56sur Main Street et que les turbulences de Wall Street ne sont pas aujourd'hui quelque chose qui est pris en compte par l'administration Trump.
07:04On viendra à la partie marché, mais sur la partie économique,
07:07comment est-ce que vous comprenez, après une cinquantaine de jours d'exercice du pouvoir,
07:10cette idée d'une période de transition au regard des annonces qui ont pu être faites par cette administration ?
07:17Alors le métier est fatigant, mais ça c'est un autre problème.
07:20Ce qui me frappe, c'est qu'il y a quand même une évolution dans le discours de Donald Trump et donc de ses équipes,
07:25puisqu'au début, à sa prise de fonction, les droits de douane, c'était formidable,
07:30ça allait ramener tout aux États-Unis, le travail, la prospérité, etc.
07:35Et on a un glissement, Trump lui-même a parlé de petites perturbations possibles liées aux droits de douane,
07:42et là on entend ce terme très marketing, très bien trouvé de détox.
07:47Le problème d'un point de vue économique, et là on part vraiment un peu dans la théorie économique,
07:54dans des idées qui ont été développées dès Keynes, sur lesquelles Bernanke a travaillé dans les années 80,
08:01c'est-à-dire cette notion d'incertitude qui bloque finalement l'économie.
08:05Donc ce n'est pas seulement, on ne sait pas trop ce qui va se passer, on attend,
08:10c'est qu'on est incapable de mettre en face d'événements possibles une probabilité,
08:18et donc on bloque parce que c'est rationnel quand on est une entreprise,
08:22quand on ne sait pas ce qui va se passer, de retarder ses investissements.
08:26Des investissements lourds évidemment, qui normalement sont décidés parce qu'il faut les faire,
08:31on n'investit pas pour le plaisir, et bien il est rationnel de les retarder
08:35parce qu'en attendant davantage d'informations, on pourra prendre une meilleure décision.
08:40Et ça c'est vraiment quelque chose qui est en train de se mettre en place du point de vue économique.
08:44Évidemment pour les marchés financiers, l'incertitude, on est habitué à manipuler ce mot,
08:48mais c'est vrai qu'en économie ce n'était pas forcément le cas, et là on est vraiment au cœur de ce sujet.
08:53Et puis il y a des incertitudes connues, et des incertitudes inconnues, c'est ça si je vous suis Nathalie.
08:59Les known unknowns et les unknown unknowns, et là on est vraiment dans un niveau d'incertitude.
09:04Et même dans les incertitudes connues, encore une fois, pas moyen d'établir une probabilité,
09:09et donc pas moyen d'imaginer quel sera l'état du monde dans deux ans, dans trois ans, etc.
09:14Et ça, qu'est-ce que ça engendre ? Vous avez évoqué les plans d'investissement des entreprises notamment,
09:19on regarde beaucoup la consommation aux Etats-Unis parce que c'est quand même le moteur de l'économie,
09:23mais ce qui pourrait abîmer la course de l'économie américaine, au moins conjoncturellement,
09:27c'est plus la partie investissement, c'est ça Nathalie ?
09:29Absolument, dès les travaux de Keynes, c'était en fait expliquer les cycles d'investissement.
09:35C'était un des facteurs qui expliquent le cycle d'investissement.
09:38Et on est vraiment comme dans un livre d'économie, c'est-à-dire qu'on a une incertitude sur le commerce mondial,
09:42on a une incertitude sur la réglementation, ce qui est très important,
09:46parce qu'on nous dit on va déréglementer, on ne sait pas où, dans quelle mesure.
09:51C'est vraiment comme dans les livres, et il est normal que les entreprises fassent état de cette incertitude.
09:57Pour le moment, elles ne le font pas forcément état d'une situation très dégradée.
10:02Si on pense aux petites entreprises, alors aux Etats-Unis, cette enquête, c'est vraiment des très petites entreprises.
10:08Leur niveau de confiance qui s'était envolée après l'élection de Trump est revenu,
10:14mais reste supérieur à un niveau tout à fait correct.
10:17Mais ce qui a été souligné dans le commentaire, c'est que l'incertitude, c'est-à-dire les gens qui répondent aux questions
10:23« je ne sais pas » ou qui ne répondent pas, est en train d'augmenter et d'une façon assez importante.
10:28Sur les deux derniers mois, donc l'enquête NFID qui est parue hier,
10:31sur les deux derniers mois, si on prend janvier et février, la baisse du nombre de patrons de PME
10:36qui sont prêts à étendre leur business, à investir, a chuté considérablement.
10:40Jusqu'où ça nous mène ?
10:43Je veux dire, puisque c'est la question qui revient, est-ce qu'on est simplement dans une vibe qui retombe
10:49à travers des chiffres d'enquête, de morale ?
10:52Ou est-ce que ça peut être déjà plus profond que ça, avec des chiffres durs
10:56qui à un moment pourraient être moins jolis que ce qu'on a vu jusqu'à présent aux Etats-Unis ?
11:01Honnêtement, plus profond que ça, pour le moment, ce n'est pas notre scénario central.
11:04Effectivement, les peurs sont nées de la dégradation des enquêtes d'activité, de confiance des ménages.
11:13Et par ailleurs, il est peu probable qu'on voit dès le mois, dès les données concernant février ou mars,
11:19les effets de la politique de la nouvelle équipe, compte tenu du début au 20 janvier.
11:25Donc voilà, c'est la question. Est-ce que les données solides, les données objectives vont tenir ?
11:31Et c'est très difficile de répondre à cette question.
11:35Est-ce que c'est typiquement des indicateurs de données dures qui pourraient à un moment, je ne sais pas,
11:40infléchir la conduite de la politique ou la politique conduite par Donald Trump ?
11:47Il y a la méthode et l'objectif, toujours, mais sur la méthode ou la manière, peu de chance qu'il change, j'imagine.
11:54Pour le moment, à propos de l'estimation de la santé de l'économie américaine,
11:58le dernier discours de Jerome Powell était positif, très positif.
12:04Son terme, c'est de dire que l'économie américaine est « in a good place »,
12:08donc dans une bonne situation, que le marché de l'emploi continue à aller bien.
12:12Et c'est vrai, dans les chiffres, tout ce qui vient du marché de l'emploi nous dit que ça va bien.
12:16Mais c'est vrai que, pour le coup, on repart sur les investisseurs, peuvent jouer à se faire peur.
12:21Alors après, est-ce qu'une...
12:25Manifestement, compte tenu de la teneur des dernières communications sur détox et compagnie,
12:30on peut imaginer que des inflexions des données ne changeraient pas la politique,
12:34mais, encore une fois, on ne peut qu'imaginer.
12:37Après, si on entre dans quelque chose de plus marqué en termes de ralentissement, ça pourra changer.
12:44– Il y a quand même un seuil de douleur, j'imagine.
12:46– Sans doute.
12:47– On ne sait pas où il est, mais il y a quand même un seuil de douleur
12:49pour une équipe au pouvoir comme celle de Trump aujourd'hui.
12:52– Oui, comme tout président, le rapport sur l'emploi de vendredi dernier,
12:56c'était son premier rapport sur l'emploi, c'était le mois de février,
12:59qu'il n'a pas d'ailleurs énormément commenté,
13:01mais oui, lui aussi va être obligé de commenter le rapport sur l'emploi
13:05et de regarder au moins ses chiffres.
13:09– Interessant de voir, il change un peu d'indicateur
13:12par rapport à la première version de Trump au premier mandat.
13:15Il a toujours des indicateurs de marché,
13:17mais là il communique sur le fait que les taux longs aient baissé,
13:20c'est bon pour les mortgages,
13:22c'est bon pour ceux qui veulent éventuellement acheter de l'immobilier.
13:25Il communique sur la baisse du pétrole également,
13:27il a perdu 15% quand même depuis son installation à la Maison-Blanche.
13:31Et puis il communique sur, non pas la baisse du leurre,
13:35mais la baisse des taux essentiellement et la baisse du pétrole.
13:38Il est moins focalisé sur le marché action,
13:40et c'est ce que dit Scott Bessin d'ailleurs aujourd'hui.
13:43Le marché action, les turbulences du marché action,
13:45pour l'instant ce n'est pas notre sujet.
13:47– Oui, il va même plus loin puisqu'il considère que les mouvements sur les marchés
13:50sont faits de certaines personnes qui seraient contre sa politique.
13:53– Les globalistes.
13:54Donc il y a un peu de dogmatisme derrière tout ça.
13:57Non, ce que je dirais, moi ce qui nous inquiète un peu plus,
14:00effectivement il y a le sujet investissement avec ses incertitudes,
14:02mais plus loin que ça, c'est la confiance aussi, et notamment du consommateur.
14:06On a vu sur le mois de janvier que les chiffres étaient un peu difficiles.
14:09Pas oublier qu'aussi l'effet richesse lié au marché financier
14:13est quand même très important pour le consommateur américain.
14:16Je vous rappelle, 10% des consommateurs,
14:18c'est quasiment 50% de la consommation aux États-Unis,
14:20donc c'est les plus riches forcément.
14:22Et donc des marchés un peu plus difficiles, des cryptos qui baissent aussi,
14:25puisque tout ça, ça participe.
14:27On a peur que ça entame quand même la confiance au final de ce consommateur américain.
14:32Et donc du coup, pour le coup, on a une posture un peu prudente
14:35en tout cas sur les prochaines semaines, mois,
14:38puisque de toute façon les effets de la guerre commerciale, on est au début.
14:43L'Europe va arriver de manière un peu plus significative
14:46dans quelques semaines logiquement,
14:48parce que là on est sur l'écume entre guillemets
14:50avec les sujets sur l'alcool et l'acier.
14:53Donc il y a quand même un environnement qui reste extrêmement complexe
14:57de ce point de vue-là.
14:59Et donc nous, on a plutôt une posture à ce niveau-là
15:01qui reste un petit peu prudente,
15:03justement parce qu'on a peur que la confiance du consommateur
15:06soit un peu plus abîmée.
15:08Et on le voit d'ailleurs dans la confiance des investisseurs privés aux États-Unis,
15:11elle a fortement baissé.
15:13Et donc là aussi, je ne dirais pas qu'il y a quelque chose de cassé,
15:16mais en tout cas, il peut y avoir une zone d'incertitude.
15:18Et puis pas oublier aussi que les petits porteurs sont souvent très techno,
15:21qui est le segment qui a le plus corrigé.
15:23Donc il y a peut-être un effet encore plus fort,
15:26en tout cas chez eux, sur leur patrimoine.
15:28Et pour revenir sur l'immobilier, oui c'est très bien,
15:30l'étau baisse, mais le bois vient beaucoup du Canada.
15:33Donc là dans l'autre, je ne suis pas sûr que net-net
15:36ce soit très très positif.
15:38Mais bon, après l'autre bonne nouvelle je dirais,
15:40on dit qu'il ne réagit pas,
15:42bon il a réagi quand même pour Elon Musk.
15:44En voyant que le titre Tesla chutait,
15:46donc il s'est empressé de dire qu'il fallait en acheter.
15:48Evidemment c'est un peu trivial comme sujet.
15:51Ça a repris 8% hier Tesla.
15:53Mais en tout cas, ça démontre qu'il ne regarde pas, mais il regarde quand même.
15:56C'est un peu plus complexe que ça.
15:58Mais en tout cas, ils sont prêts à aller dans des zones de douleur.
16:01Ils avaient prévenu depuis longtemps,
16:02puisque c'est vrai que l'équipe de Trump avait été moindisante là-dessus,
16:05mais Elon Musk, ça fait plusieurs mois qu'il dit que ça aura des impacts négatifs,
16:08mais que ce sera pour aller mieux aussi.
16:10Oui c'est ça, le discours c'est, ça vaudra le coup.
16:14C'est un prix à payer, mais qui vaudra, c'est le no-pay, no-gain.
16:18Ce qui est intéressant de voir, je ne sais pas si vous avez vu cette interview de Ronald Reagan qui est ressortie,
16:22il y a longtemps évidemment.
16:25Mais c'était assez intéressant,
16:27parce que lui justement il disait qu'il était contre ces droits de donne,
16:30parce qu'il dit que c'est séduisant à court terme,
16:32mais la réalité c'est que derrière, il y a ces sujets d'inflation,
16:35et puis aussi des pertes de compétitivité des entreprises américaines,
16:38parce qu'elles se retrouvent dans un cocon,
16:40et donc elles ne sont plus forcément incitées à innover et à faire des gains de productivité.
16:43Je crois que c'est le chef économiste de J.P.Morgan qui a eu cette phrase fabuleuse,
16:46qui a dit, ah bah les tarifs, alors mis à part le fait que ça fait monter les prix,
16:51ça ralentit l'économie, ça fait baisser les marges,
16:54ça fait augmenter l'emploi, ça augmente les disparités au sein de la société,
17:02à part ça, c'est très bien.
17:05Donc effectivement on en est un peu là.
17:07Mais on ne comprend toujours pas très bien effectivement,
17:09si c'est juste du bargain, du trade,
17:11si c'est plus dogmatique que ça,
17:13il y a cette question qui se pose aussi,
17:15on verra bien ce qu'il en est à partir du 2 avril.
17:18Quand on écoute certains membres de son administration,
17:20la porte-parole de la maison,
17:22il y a quand même l'idée qu'ils sont convaincus que
17:25ce sont les étrangers qui payent les tarifs douaniers,
17:28et que pour l'américain, c'est des rentrées d'argent,
17:31et c'est de l'argent en plus, et que ça va être des baisses d'impôts.
17:34C'est quand même vendu comme ça, et à force de le vendre comme ça,
17:36on se demande même s'il ne croit pas que ça fonctionne comme ça.
17:40Quand on répète un mensonge mille fois,
17:42ça finit pour l'américain.
17:44La porte-parole de la maison blanche, dans le discours,
17:47c'est des hausses de taux pour les étrangers,
17:50et c'est des baisses d'impôts pour les américains, les tarifs.
17:54C'est vendu comme ça.
17:56Ce n'est pas ça.
17:58Jean-Jacques, sur ces 53, 54 premiers jours de Donald Trump.
18:02Moi c'est riche, c'est ça qui est intéressant.
18:04Dès le début, on avait dit que son administration
18:06était un peu coupée en deux,
18:08il y a vraiment une partie de son administration qui croit à ça,
18:10mais quelqu'un comme Scott Bessent n'y croit pas.
18:12C'est ça le point aussi notable.
18:14Ce n'est pas le plus pro-tarif de l'administration Bessent.
18:19Après, Trump, quelle que soit l'évolution de n'importe quel marché,
18:26il en aurait tiré bénéfice.
18:28Il feint peut-être après coup d'être instigateur de quelque chose
18:32dont il n'est absolument pas instigateur.
18:34Je pense qu'il peut être quand même surpris du mouvement
18:36qu'il y a eu sur le marché de l'action.
18:38On peut voir grossièrement une idée, et tout n'est pas faux.
18:43C'est vrai qu'on vivait un peu à crédit,
18:45que pourquoi avoir de tels déficits
18:47quand il y avait déjà une telle croissance ?
18:49De calmer un peu le jeu, ça peut avoir du sens.
18:53Mais de le faire de cette manière-là,
18:55en introduisant du doute et de la volatilité,
18:58c'est-à-dire qu'il voudrait peut-être faire passer
19:00les mesures sur les droits de douane,
19:02des mesures un peu électoralistes aussi,
19:04sur sa politique d'immigration,
19:06avant finalement la baisse des impôts.
19:10Tout ça, horizon deux ans, avant les mid-term,
19:13mais tout ça est très théorique.
19:16C'est vrai que si on a un dollar plus bas,
19:18on peut théoriquement exporter davantage,
19:20mais encore faut-il avoir les bons produits ?
19:23Bien sûr !
19:24Tout ça, c'est quand même jouer avec quelque chose de dangereux.
19:28Vous disiez tout à l'heure qu'il ne va pas changer de discours.
19:30C'est tout à fait possible que si, à un moment donné.
19:32Je ne vois pas encore le pout qu'il peut arriver,
19:34si ça viendra du marché, de son administration,
19:37de la Banque centrale, mais ça peut arriver,
19:40oui, à un moment donné quand même.
19:42Au congrès, situation de blocage un peu traditionnelle,
19:45avant de voter une nouvelle loi budgétaire,
19:48mais bon, ça permettra de jauger un peu
19:51la capacité des démocrates à tenir un bras de fer
19:54avec les républicains là-dessus ?
19:56Je crois toujours qu'il commet,
19:59enfin, à un moment donné, je pense que
20:02quand il sera en situation de faiblesse,
20:04mais vraiment, il y aura un retournement
20:06de l'opinion publique des républicains
20:08qui sera extrêmement puissant,
20:10mais peut-être que le mal aura déjà été fait.
20:12On ne touche pas impunément comme ça,
20:14on ne crée pas une incertitude.
20:16On ouvre une bouteille et une boîte de Pandore,
20:18et pour arriver finalement à remettre le mauvais génie
20:22dans la bouteille, c'est difficile.
20:24Donc, j'espère que ça ne va pas aller trop loin,
20:27mais oui, après, ce qui se passe aussi,
20:31puisque maintenant, aujourd'hui, en deux mois,
20:33tout le monde ne croit plus qu'à l'Europe,
20:35c'est une zone géographique qu'on avançait,
20:37ben voilà, finalement,
20:39avec la progression qu'on a eue
20:41et la baisse qu'il y a eue sur les marchés américains,
20:43dont le Nasdaq,
20:4520% d'écart entre le DAX et le Nasdaq,
20:47les deux sont revenus à leur valorisation moyenne.
20:51Au moins, c'est le point notable.
20:53Comme il y a peut-être un sous-investissement notable
20:55dans la zone européenne, peut-être qu'il peut y avoir
20:57un phénomène d'exagération,
20:59surtout si les taux rebaissaient sur la zone européenne
21:01et qu'on peut aller un peu plus loin en termes de PE,
21:03mais à contrario, sur le marché américain,
21:05on est revenu à 27 fois des multiples sur le Nasdaq,
21:09et comme on a quand même des résultats
21:12qui devraient continuer à progresser,
21:14il nous semble que, paradoxalement,
21:16une partie du mal est faite déjà
21:18sur le marché américain et le Nasdaq en tête.
21:20D'accord, donc vous voyez quand même,
21:22toujours après 15% de baisse du Nasdaq
21:26par rapport au sommet,
21:28il y a peut-être déjà un premier moment d'opportunité,
21:30vous dites quand même,
21:32si on fait un peu abstraction du bruit,
21:34en termes de valo pur,
21:36il y a quand même un risk-reward
21:38qui redevient intéressant.
21:40Oui, parce que sur le marché européen,
21:42c'est un call qu'on avait,
21:44mais le marché européen, il ne performe pas des années.
21:46Donc là, c'est vrai qu'il y a un changement notable,
21:48mais on a l'impression que c'était il y a quelques mois,
21:50alors que c'était la semaine dernière,
21:52finalement, avec Merck,
21:54mais voilà, je pense qu'il ne faut pas jeter,
21:56à un moment donné,
21:58il y avait un exceptionnalisme américain,
22:00là, il y avait un phénomène de rattrapage,
22:02parce que finalement, on n'était plus tout
22:04focalisé ni sur la géopolitique
22:06qui était favorable pour l'Europe,
22:08ni sur les valorisations qui pouvaient être
22:10une zone de rattrapage pour la Chine et l'Europe
22:12par rapport aux Etats-Unis,
22:14mais maintenant, ça a un peu eu lieu,
22:16et il y a quand même une vérité des grandes valeurs tech
22:18qui, si on n'avait
22:20pas tort, au moment où on disait que
22:22l'instant diptyque, finalement,
22:24ne cassait pas, et au contraire
22:26étendait les thématiques de l'IA, etc.,
22:28devraient occasionner
22:30des points de support, quand même, sur ces
22:32valeurs, au moins de croissance
22:34US, d'autant plus avec la baisse des taux.
22:36Bon, alors, allons-y, tactiquement, Julien,
22:38là, c'est déjà un moment, pour ceux qui ont bien
22:40profité du rallye européen,
22:42et qui n'ont pas
22:44trop souffert dans la baisse américaine, c'est déjà
22:46un moment pour, je ne sais pas,
22:48tourner un petit peu
22:50les positions ?
22:52C'est une réflexion, effectivement, qu'on a, nous aussi,
22:54comme je le disais au préalable, on est un peu plus
22:56prudents à ce stade,
22:58on pense que c'est un peu tôt.
23:00Le marché américain n'est pas encore...
23:02Pour moi, on n'a pas atteint
23:04le point assez douloureux pour...
23:06Il n'y a pas eu de capitulation, Jean-Jacques,
23:08ce n'est pas sur l'idée d'une capitulation
23:10que vous dites que ce marché
23:12retrouve des opportunités.
23:14Non, il est juste revenu à une valo
23:16moyenne. Mais pendant ce temps-là,
23:18sur un an, les multiples de valorisation
23:20font que toute chose est en égale.
23:22D'ailleurs, un an après, ça fait des valeurs basses.
23:24C'est assez vrai,
23:26mais en même temps, effectivement,
23:28on se pose la question, par rapport
23:30à l'Europe qui a eu, à son moment,
23:32toutes ces annonces, tout a été assez parfait,
23:34il ne manquerait plus qu'on puisse
23:36racheter du gaz russe à pas cher,
23:38je ne parle pas de politique,
23:40je parle vraiment de bonne économie.
23:42Mais c'est une question qui se posera, oui.
23:44Ce serait la bonne nouvelle,
23:46effectivement, d'un point de vue-là.
23:48Mais pour le reste, effectivement,
23:50les annonces sont là, on va voir
23:52déjà comment ça va se mettre en place.
23:54Il y a des votes déjà en Allemagne qui doivent
23:56sceller pour le 17 mars,
23:58avant qu'il y ait le nouveau
24:00Parlement qui soit mis en place,
24:02parce que là, ce sera un peu plus compliqué.
24:04Donc il y a quand même cette zone d'incertitude,
24:06et puis il y a le sujet,
24:08est-ce que les Américains ne vont pas demander
24:10avec une grosse partie du budget à aller chez eux,
24:12finalement, et que ce ne soient pas les entreprises européennes
24:14qui en bénéficient, on voit déjà qu'il y a des bisbilles
24:16entre les Européens
24:18sur le mode opératoire.
24:20Donc voilà, c'est en partie
24:22dans les cours, on considère que c'est
24:24peut-être sage, en tout cas, de prendre
24:26un peu de profit sur l'Europe,
24:28et les US, y revenir, pourquoi pas,
24:30mais dans l'attente des annonces
24:32sur l'Europe, en tout cas de guerre commerciale,
24:34on préfère patienter un petit peu.
24:36Et sur les US, Jean-Jacques,
24:38la dynamique de profit,
24:40elle reste en place,
24:42elle n'est pas altérée, on regarde tout ce qu'on disait,
24:44et notamment Nathalie, sur
24:46le risque sur l'investissement, le risque sur la
24:48confiance, bon, il y a
24:50des boîtes comme Walmart, Calls, Delta
24:52Airlines, tout le monde commence à dire que
24:54consommateur, on n'est pas sûr que demain
24:56il sera aussi vigoureux.
24:58Ça, ça peut quand même
25:00amener des révisions à la baisse sur les perspectives
25:02bénéficiaires aux Etats-Unis, ce qu'on n'a pas vu depuis
25:04je ne sais même plus.
25:06Alors c'est pour ça que je pense, si on prend
25:08quelques mots en arrière, c'est pour ça que je pense
25:10qu'il ne faut pas trop aller ni sur les cycliques,
25:12ni sur les mides US, mais ce qui se passait sur les Etats-Unis,
25:14c'est qu'il y avait vraiment, alors on parlait
25:16d'exceptionnalisme, mais il y avait vraiment des grandes techs
25:18US qui, historiquement, avaient
25:20réellement 40% de plus de résultats
25:22de BPA que le reste de la cote.
25:24Donc c'est la tech, voulait
25:26retrouver cet exceptionnalisme de la tech.
25:28Et ça, pour cette année, finalement, ces valeurs
25:30ont beaucoup souffert parce que,
25:32finalement, les prévisions, c'était qu'elles reviennent
25:34au reste d'une Nasdaq. Donc, un des points,
25:36c'est qu'on pourrait jouer, par exemple, le Nasdaq Next 100,
25:38c'est-à-dire les 100 valeurs en dessous
25:40de ces grandes valeurs qui ont moins souffert.
25:42Mais là, finalement, il y a eu cet écroulement
25:44un petit peu. Et donc, je pense que revenir
25:46sur des capitalisations un peu plus grandes
25:48semble... Voilà. En plus, si demain,
25:50il y a des capex un peu
25:52moins importants, puisque une des raisons, finalement,
25:54de la diminution du profit, c'était
25:56par rapport aux dépenses énormes d'investissement
25:58de ces grandes valeurs. Donc, si c'est
26:00remis un peu en question, on ne le croit pas fondamentalement
26:02avec... Ça peut être positif marché.
26:04Ça peut être positif pour ce style de valeurs.
26:06Pour ces valeurs-là. Ouais.
26:08Nathalie, donc, la réserve fédérale américaine
26:10se réunit la semaine prochaine.
26:12Communication attendue. A priori, on attend
26:14toujours un maintien de la pause du
26:16statu quo. Mais est-ce que le discours de Jérôme Poel,
26:18vous avez rappelé son
26:20précédent message il y a quelques jours à peine,
26:22est-ce qu'il peut l'infléchir
26:24un petit peu à horizon d'une semaine, là ?
26:26Honnêtement, ça m'étonnerait.
26:28Ça ressemblait fort à
26:30la bande-annonce de son discours, quand même.
26:32Le teaser. Voilà, le teaser.
26:34Qu'est-ce qu'il pourrait nous
26:36dire d'autre ?
26:38Déjà, ils vont nous communiquer
26:40d'autres plots, puisqu'on est en mars,
26:42avec les prévisions
26:44sur la croissance,
26:46l'inflation.
26:48Et donc, ce fameux d'autres plots, puisque là, les marchés
26:50sont nettement
26:52plus deviches que ce qu'était la Fed
26:54en décembre, puisqu'elle était passée
26:56à l'équivalent de deux baisses de taux. Les marchés sont
26:58à plus de trois.
27:00Donc, déjà, on peut avoir des mouvements
27:02avec une éventuelle modification
27:04du d'autres plots.
27:06La dispersion,
27:08également. C'est ça qui
27:10va être important. Honnêtement, là aussi,
27:12ça m'étonnerait qu'on ait vraiment
27:14un changement
27:16de 25 points de base en plus
27:18ou en moins, certainement pas en moins, à mon avis,
27:20du côté de la Fed.
27:22Donc, la dispersion et, encore une fois,
27:24le diagnostic sur l'inflation,
27:26qui devrait être relativement
27:28favorable. On a cette inflation
27:30qui ralentit, qui ralentit lentement,
27:32très lentement, mais
27:34qui a pris la bonne direction
27:36avec, et d'ailleurs c'est le cas aussi en Europe,
27:38un ralentissement dans
27:40les services.
27:42On entend beaucoup de communications, à nouveau, sur le risque
27:44des tarifs vis-à-vis de l'inflation, etc.
27:46Qu'est-ce qui doit les inquiéter le plus
27:48aujourd'hui ? Est-ce que c'est un ralentissement
27:50plus prononcé, plus fort que prévu de la croissance ?
27:52Ou est-ce que c'est,
27:54encore et toujours, le risque
27:56d'une résurgence inflationniste ?
27:58Je pense qu'en tant que banque centrale
28:00normalement constituée,
28:02ils voient les droits de douane
28:04sous le prisme
28:06de l'inflation, vraisemblablement,
28:08parce que d'abord, c'est ce qui se voit le plus rapidement.
28:10Ils vont peut-être nous ressortir
28:12le coup du transitoire, parce que
28:14ça aussi, c'est transitoire.
28:16Par définition, un an après,
28:18ça n'apparaît plus
28:20dans les chiffres en glissement annuel.
28:24Voilà,
28:26c'est une situation compliquée
28:28pour Powell.
28:30Du côté de la croissance,
28:32notre scénario, qui n'est pas très original,
28:34c'est l'idée, d'après une année,
28:36deux années de très forte croissance aux Etats-Unis,
28:38qu'on retourne, là aussi,
28:40doucement, mais ce sera peut-être un petit peu moins
28:42doucement, vers la croissance
28:44potentielle. Encore une fois,
28:46tant que l'emploi tient,
28:48tout ce qu'on a pu dire sur la consommation,
28:50même avec une baisse de confiance,
28:52honnêtement, c'est décevant
28:54pour les économistes,
28:56mais les indices de confiance sont peu
28:58corrélés à la consommation,
29:00à la réalité qui est faite.
29:02Derrière la baisse de ces indices de confiance,
29:04il y a l'incertitude, bien sûr, mais il y a aussi
29:06les pics d'inflation qu'on a eus
29:08sur certains produits.
29:10Donc, ce que nous a dit
29:12Powell, vendredi,
29:14je n'imagine pas dire le contraire.
29:16Toujours pas d'urgence à baisser les taux.
29:18Toujours pas d'urgence à baisser les taux.
29:20Il n'y aura pas d'impôt comme ça,
29:22ni à Trump, ni au marché, dès la semaine prochaine.
29:24Non. Honnêtement,
29:26les marchés se sont emballés
29:28dans ces anticipations de baisse des taux.
29:30Je ne pense pas que,
29:32ni même Powell, ni une majorité
29:34du comité
29:36soient prêts à faire ce genre de mouvements.
29:38Ça ne servira vraisemblablement
29:40pas à grand-chose, en plus.
29:42Trop tôt, peut-être, pour, effectivement,
29:44changer de discours.
29:46Mais il n'y aura pas de porte fermée à des baisses de taux.
29:48Ce sera meeting by meeting.
29:50Ils ne le disent pas à la fête.
29:52Toutes les options restent ouvertes.
29:54Venons-en à l'Europe,
29:56Nathalie.
29:58Un des grands indicateurs
30:00a été, évidemment, le rebond de l'euro
30:02et la remontée
30:04des taux longs allemands.
30:06Effectivement, ce que je constate,
30:08c'est qu'une dizaine de jours
30:10après, oui c'est ça, c'était le 4 mars,
30:12le « whatever it takes » de Friedrich Merz,
30:14une dizaine de jours après,
30:16le marché a quand même intégré
30:18quelque chose de nouveau en Europe.
30:20Ça y ressemble, en tout cas.
30:22Et ce nouveau,
30:24qu'est-ce que ça peut donner ?
30:26Si on met des chiffres sur ce que ça peut
30:28générer en termes d'élévation
30:30de la croissance, pour l'Allemagne, bien sûr.
30:32Est-ce que ça peut être partagé
30:34par d'autres ?
30:36La façon dont les économistes abordent ce sujet
30:38à l'heure actuelle,
30:40c'est un petit peu timide à court terme.
30:42Et puis, c'est l'idée
30:44parce que les dépenses d'investissement
30:46en défense ont une forte composante
30:48recherche et développement, surtout avec la défense
30:50moderne, bien sûr. Et donc, c'est plutôt
30:52l'idée que ça remonterait la croissance potentielle
30:54ce qui est une bonne nouvelle.
30:56Pas forcément pour
30:58le niveau de taux,
31:00mais voilà,
31:02on a des taux qui sont relativement bas.
31:04Plus de croissance potentielle, on peut vivre avec des taux plus élevés.
31:06Absolument, ce serait une bonne nouvelle.
31:08Ce sont également des dépenses,
31:10parce qu'elles ont ce côté recherche et développement
31:12qui ont un multiplicateur assez élevé.
31:14Mais la question
31:16finalement que tout le monde se pose,
31:18ou en tout cas que les gestions obligataires se posent
31:20parce qu'ils ont toujours tendance à avoir
31:22le côté un peu plus sombre,
31:24c'est est-ce que ces dépenses vont véritablement
31:26être arrivées
31:28et sous quelle forme ?
31:30Honnêtement, le whatever it takes,
31:32on avait pu être sceptique sur le
31:34premier, celui de Mario Draghi. J'ai l'impression
31:36que Friedrich Merck
31:38est aussi
31:40vraiment convaincu.
31:42Effectivement, c'est un sujet politique
31:44également. C'est un sujet politique
31:46mais qui a vraiment les deux aspects.
31:48Ce qu'on constate dans les sondages d'opinion,
31:50c'est que les citoyens européens sont plutôt d'accord
31:52avec cette approche.
31:54C'est depuis la séquence dans le bureau
31:56Oval.
31:58Ça a apporté un soutien naturel
32:00à l'USSR.
32:02Et donc naturel
32:04aux dirigeants européens
32:06qui ont décidé de se mettre en avant.
32:08Cette importance, ça veut dire qu'il faut
32:10que les dépenses soient faites
32:12et de toute façon, il faut que les dépenses soient faites.
32:14Si on regarde
32:16la règle des 2% de l'OTAN,
32:18la France et l'Allemagne,
32:20on y est à peu près.
32:22L'Union européenne dans son ensemble, oui.
32:24Puis on sait qu'il y a des pays qui ont pris de l'avance
32:26comme la Pologne. D'autres comme l'Espagne
32:28et l'Italie.
32:30Est-ce qu'on n'est pas dans une situation
32:32où il ne faudrait pas passer à une règle de 3% ?
32:34Voilà.
32:36Si tout le monde est d'accord pour ça,
32:38ça veut dire effectivement faire des investissements.
32:40Et d'ailleurs, c'est ce que tout nous ramène
32:42à Mario Draghi.
32:44C'est ce qu'il préconisait dans son rapport.
32:46Et le marché peut accompagner ça ?
32:48Le marché peut acheter
32:50cette idée-là ?
32:52S'il faut émettre toujours plus de dettes
32:54pour ça, etc.
32:56Les investisseurs obligataires seront OK ?
33:00Il y a toujours des investisseurs obligataires
33:02qui sont plutôt contents
33:04quand les taux sont plus élevés.
33:06Oui, meilleure rémunération.
33:08Ce qui me frappe,
33:10c'est que pour le moment,
33:12le thème, alors c'est vrai que c'est des thèmes
33:14délicats dans la zone euro,
33:16le thème d'emprunt,
33:18de financement commun et donc d'émission commune
33:20n'est pas véritablement
33:22discuté.
33:24On a quelques voix,
33:26mais très timides.
33:28Honnêtement, ce n'est pas le thème sur le marché
33:30à l'heure actuelle.
33:32D'achat en commun
33:34d'armes de défense, comme on a fait
33:36pour les vaccins avec le Covid.
33:38Mais ce qui met des emprunts,
33:40c'est-à-dire des emprunts des euro-bonds,
33:42ça aurait de la lue.
33:44Acheter en commun, c'est bien si on a un financement commun.
33:46Le financement,
33:48on parle de plans
33:50d'appel à l'épargne populaire,
33:52ce qui pourrait être aussi une
33:54bonne idée. Mais ce qui gêne
33:58les marchés obligataires à l'heure actuelle,
34:00et les investisseurs obligataires,
34:02c'est que là aussi, on ne sait pas ce qui va se passer.
34:04Personne n'arrive à tirer
34:06des plans un peu précis.
34:08On va attendre. Le signal
34:10très puissant a été envoyé.
34:12Maintenant, les questions d'intendance arrivent.
34:14Le vote en Allemagne est attendu
34:16la semaine prochaine.
34:18Est-ce que ça change quand même,
34:20à la fin de la journée, la perception que
34:22les investisseurs globaux pouvaient avoir de l'Europe
34:24jusqu'à présent ?
34:26Pour beaucoup d'investisseurs qui ont considéré
34:28que l'Europe n'était plus vraiment
34:30investissable, est-ce que ça peut ramener
34:32quand même des flux ?
34:34Ne serait-ce que cette mécanique de flux
34:36pour remettre un peu d'Europe dans les portefeuilles,
34:38peut-être de manière stratégique, d'ailleurs ?
34:40C'est déjà un petit peu le cas,
34:42même si ce n'est pas massif.
34:44C'est ce que tout le monde attendait.
34:46On en parlait depuis des mois. L'Allemagne, pas d'endettement.
34:48Tout le monde faisait des comparaisons
34:50entre la dette allemande et la dette américaine
34:52en disant, voyez le potentiel.
34:54Ils ont beaucoup de choses à faire parce que
34:56ils sont sur les industries du XXe siècle.
34:58Ils ont un vrai retard
35:00d'investissement là-dessus.
35:02Finalement, oui,
35:04ça change les choses dans le sens où
35:06je dirais que l'adversité
35:08fait qu'enfin on fait quelque chose.
35:10Ce qui semblait évident,
35:12mais c'est aussi
35:14les conséquences du hasard,
35:16du timing.
35:18Il y a l'élection en Allemagne qui arrive
35:20au moment où on a cette crise internationale
35:22et ça tombe plutôt bien.
35:24Je pense qu'effectivement
35:26ça change la vision.
35:28Ça change les perspectives de croissance
35:30naturellement de la zone.
35:32Ça change aussi la dynamique de croissance d'IPS.
35:34Même si ça s'est focalisé
35:36sur beaucoup le secteur de la défense
35:38qui a eu un parcours assez exceptionnel.
35:40Mais en tout cas,
35:42oui, ça va dans le bon sens.
35:44Ça montre qu'on est capable un peu de réagir.
35:46Ce qui était un peu la grosse critique sur la zone européenne
35:48et surtout ensemble.
35:50Donc oui, c'est une bonne chose.
35:52On pourrait acheter autre chose que la défense par exemple.
35:54De se dire que la défense c'est un premier socle
35:56ou un premier étage et que derrière
35:58c'est peut-être aussi
36:00une quête d'autonomie stratégique
36:02plus poussée au-delà
36:04des seules questions immédiates d'urgence, de défense
36:06militaires, etc.
36:08Dans le numérique on devrait faire des choses.
36:10Ça fait 20 ans qu'on parle de ça.
36:12On n'est pas en train de découvrir un truc nouveau.
36:14Juste là, c'est peut-être en train de se passer.
36:16Pour 10 ans, j'en sais rien.
36:18Après il y a la mise en place.
36:20C'est le point d'étape dans les prochaines années.
36:22Bien sûr.
36:24Et puis surtout il y a un effet relatif
36:26avec des États-Unis où il y a beaucoup d'incertitudes.
36:28Forcément, on se dit
36:30que finalement ça a l'air un peu plus rationnel
36:32en tout cas en termes de politique économique
36:34aujourd'hui.
36:36Je pense qu'il y a eu ce phénomène-là.
36:38Ce qui va se poursuivre,
36:40je pense quand même que ça va dépendre
36:42beaucoup des États-Unis.
36:44Si un moment les États-Unis
36:46redeviennent indinvestissables,
36:48je ne suis pas sûr que le moment européen dure très longtemps.
36:50Sans parler d'effondrement,
36:52de performance relative aux États-Unis.
36:54Je ne suis pas sûr que ça dure
36:56parce qu'on a
36:58tous les problèmes que l'on connaît.
37:00On a beaucoup de bonne volonté.
37:02Entre temps, l'Europe n'a pas changé encore.
37:04Tout ça prend beaucoup de temps.
37:06Je pense qu'il ne faut pas s'emballer.
37:08C'est un bon signal.
37:10J'ai vu un des instituts allemands
37:12qui dit exactement ce qu'il dit.
37:142025, rien à attendre de la croissance allemande.
37:16C'est déjà plié, c'est réglé.
37:182026, par contre, on voit la croissance allemande
37:20à 1,6.
37:22C'est l'IFW,
37:24un des instituts allemands,
37:26qui a quasiment doublé
37:28sa perspective de croissance pour 2026.
37:30La croissance française a été
37:32légèrement abaissée.
37:34Oui, sur le prochain trimestre.
37:36Mais la Banque de France précise
37:38qu'elle n'a pas pris en compte les annonces.
37:40Ce n'est pas du fait de Trump.
37:42De l'Allemagne, vous voulez dire.
37:44Ce n'est pas du fait de Trump,
37:46mais pas de Merck.
37:48J'ai entendu qualifier ça
37:50souvent de moment historique.
37:52Mais des moments historiques,
37:54on en vit depuis l'année 2020,
37:56sur tous les aspects, etc.
37:58La construction européenne, j'entends.
38:00Oui, mais je trouve qu'en termes
38:02de configuration boursière,
38:04si on se place en début d'année,
38:06il y avait les bonnes nouvelles attendues
38:08qui étaient un arrêt,
38:10on va dire,
38:12partiel du conflit russo-ukrainien.
38:14Il y avait ça en ligne de mire.
38:16L'élection allemande était vue
38:18comme un catalyseur potentiellement positif.
38:20Ça faisait déjà monter le marché
38:22en début d'année.
38:24Il n'y avait pas tant joué que ça.
38:26Il y avait un euro faible,
38:28il y avait beaucoup de choses.
38:30Une fois que la nouvelle tombe,
38:32c'est vrai que c'est d'une ampleur
38:34bien plus importante,
38:36il y a un vrai risque d'exécution.
38:38Il y a des choses...
38:40Péniblement, en France,
38:42de parler de déficit budgétaire, etc.
38:44Cette politique de stop and go
38:46est quand même très difficile.
38:48Et même en Allemagne...
38:50Il en parle pour l'Allemagne, déjà.
38:52Oui, mais la France
38:54va quand même être concertée.
38:56Et même pour l'Allemagne,
38:58c'est quand même une surprise
39:00de faire voter ça par le Parlement existant.
39:02La partie politique est difficile.
39:04Là, ça discute.
39:06C'est compliqué.
39:08Politiquement, elle est difficile.
39:10Socialement, dans les deux cas.
39:12Comment on peut arriver, finalement,
39:14à expliquer à toutes les populations
39:16qu'il n'y a pas d'argent il y a trois mois,
39:18qu'il y en a un paquet maintenant, etc.
39:20C'est très difficile, socialement et politiquement.
39:22Je ne sais pas d'où ça viendra, le problème.
39:24Il peut y avoir un risque d'exécution.
39:26Rappelez-vous, les élections européennes en 2005,
39:28comme pendant des années, c'était le sparadrap
39:30du capitaine Haddock,
39:32ça peut être la même chose en Allemagne,
39:34avec le fait de forcer un peu.
39:36C'est la définition.
39:38On voit bien des politiques qui peuvent récupérer ça,
39:40qui peuvent parler de déni de démocratie.
39:42C'est le coup d'État budgétaire,
39:44c'est ce que dit l'AFD.
39:46Et les Verts, avec qui,
39:48Frédéric Schmitt est en discussion
39:50en vue d'un accord, on l'espère toujours,
39:52on ne croit plus un mot de ce que vous dites.
39:54Vous avez fait campagne pour défendre le deadbreak.
39:56Dès que vous êtes élu,
39:58vous nous dites que c'est la fin du deadbreak.
40:00Sachant que les Verts sont eux-mêmes
40:02pour la fin du deadbreak.
40:04Mais c'est la politique.
40:06Ça peut remettre d'aplomb à la fois
40:08Die Linke et l'AFD.
40:10Ce n'est pas quelque chose qui sera facile
40:12en termes d'exécution.
40:14On va voir le talent de politique de Frédéric Schmitt.
40:16C'est comme tout,
40:18le problème, c'est la tendance possible.
40:20Mais ça veut dire que sur le plan
40:22boursier, effectivement,
40:24beaucoup a été joué de ce qu'on pouvait imaginer.
40:26Au moment de l'annonce,
40:28voyons plus le 5 mars, des taux
40:30montés de 30 centimes.
40:32Et qu'ils ne reviennent pas en arrière.
40:34Là, il y a un vrai élevé d'émotions.
40:36Il peut y avoir une peur, le franchissement
40:38du 3% sur le Bund possible.
40:40Pour l'instant, ça s'accroche.
40:42Et 3%, ça s'achète le Bund ?
40:44En tout cas, on a lancé
40:46un fonds de portage
40:48très très récemment.
40:50C'est pas qu'on l'avait bien anticipé,
40:52mais qu'il est tombé au bon moment.
40:54Donc ils collectent.
40:56C'est comme le Nasdaq à terme,
40:58mais ça peut déborder un peu.
41:00C'est pas si
41:02la tendance haussière
41:04qu'il y a pour l'instant,
41:06elle n'est pas remise en cause.
41:08En tout cas, c'est comme une marche qui ne redescend pas.
41:10Depuis 10 jours, c'est ce qu'on observe.
41:12Le triple allemand n'est pas fragilisé
41:14pour autant.
41:16Une petite marche.
41:18C'est la question.
41:20Qu'est-ce que ça change
41:22pour la BCE cette fois ?
41:24Elle parle, Christine Lagarde.
41:26L'image est assez évocatrice.
41:28On est pris entre
41:30les courants chauds et les courants froids.
41:32On est pris entre hot water et cold water.
41:34Oui, c'est une bonne image
41:36qui ne nous amène pas très loin.
41:38Mais là aussi,
41:40c'est la situation.
41:42Ils ont perdu leur boussole.
41:44La situation de la BCE n'est pas facile.
41:46Mais j'ai
41:48au moins l'impression que
41:50le changement de ton
41:52de dire qu'on va peut-être
41:54arrêter de dire que la politique est restrictive
41:56avec des taux à 2,50.
41:58C'est important.
42:00D'abord, ça peut peut-être ramener une certaine unité
42:02toujours fragile au sein du Conseil.
42:04Parce que juste avant,
42:06ça partait quand même dans tous les sens.
42:08Et puis, j'ai l'impression
42:10aussi que
42:12la BCE a plutôt l'idée
42:14d'aller vers 2%.
42:16Mais vous n'étiez
42:18sans doute pas à l'aise avec le fait que les marchés
42:20anticipaient davantage.
42:22Donc, j'ai l'impression que 2%,
42:24c'est quelque chose
42:26sur lequel tout le monde peut à peu près
42:28s'accorder. Donc, on ira peut-être
42:30en plusieurs
42:32comités, etc.
42:34Mais ça paraît, encore une fois,
42:36un niveau
42:38qui devrait permettre justement de laisser
42:40une marge de manœuvre dans un sens ou dans un autre.
42:42Donc, on arrive au bout du voyage, quasiment.
42:44On a encore 50 centimes.
42:482%, ce ne sont pas des taux
42:50extrêmement élevés.
42:52Peut-être qu'à fin janvier,
42:54Christine Lagarde les aurait encore qualifiés
42:56de restrictifs.
42:58Mais comme l'a dit
43:00Isabelle Chabelle,
43:02quand on est à ces niveaux de taux, 25 centimes,
43:04ça compte quand même.
43:06C'est différent.
43:08Après, la BCE
43:10du côté de l'inflation, j'ai l'impression qu'elle peut
43:12être un peu plus détendue. On a parlé des chiffres
43:14d'inflation. C'était hier, je crois,
43:16le Wealth Tracker qui est sorti.
43:18Alors, mon Eurostat
43:20ne veut pas savoir comment il le calcule.
43:22Mais qui va dans le bon sens.
43:24La pression salariale
43:26est en train de diminuer.
43:28Et d'ailleurs, ça colle assez bien
43:30avec des données sur l'emploi dans la zone euro
43:32qui sans être dégradées sont un peu
43:34moins fortes que ce qu'elles étaient.
43:36C'est le cas en France, c'est le cas
43:38sur la zone euro dans son ensemble.
43:40J'ai l'impression que du côté de l'inflation...
43:42Et d'éventuels tarifs de Trump, ça jouerait
43:44dans quel sens pour la Banque Centrale Européenne ?
43:46Ça jouerait
43:48à faire monter l'inflation.
43:50Enfin, pardon, non.
43:52Ça jouerait à baisser l'activité.
43:54Mais...
43:56C'était encore sur la Fed, c'est pour ça.
43:58À baisser l'activité.
44:00Mais pas forcément
44:02de nature à déclencher...
44:04Une nouvelle vague de baisse de taux.
44:06Ah oui, d'accord.
44:08Bon, la BCE a déjà communiqué.
44:10La semaine prochaine, ce sera la réserve fédérale américaine.
44:12Je voulais qu'on dise un petit mot
44:14des marchés de crédit aussi. Alors, je voyais
44:16que la Yield américain a quand même
44:18vu les rendements remonter
44:20de 50, 60 points de base
44:22sur la période. Je ne sais pas.
44:24Est-ce que c'est une alerte de quelque chose ?
44:26Est-ce que c'est l'occasion d'en reprendre ?
44:28Est-ce que le crédit reste une classe d'actifs intéressante
44:30avec
44:32les incertitudes du moment qu'on essaye de décrire ?
44:34Sur la Yield américain,
44:36c'est assez logique. On a des crânes
44:38de ralentissement, donc l'esprit s'écarte un peu.
44:40C'est très cohérent.
44:42En plus, il y a ce biais industrie-pétrolière
44:44qui est sur la Yield américain. Donc, avec un pétrole
44:46qui est un peu sous pression, ça rajoute
44:48évidemment une couche.
44:50Bon, je dirais que sur ces niveaux-là,
44:52vu les taux sans risque,
44:54en tout cas, acheter des obligations
44:56pour faire du portage, ça fait clairement du sens.
44:58Je parle du côté... Enfin, que ce soit
45:00Europe, surtout Europe d'ailleurs,
45:02je pense que ça fait du sens
45:04parce que deux choses.
45:06Si on est vraiment dans le scénario modulo
45:08évidemment la guerre commerciale, mais comme on disait,
45:10c'est du transitoire
45:12avec une inflation qui est plus raisonnée,
45:14plus raisonnable.
45:16Les obligations peuvent retrouver cette corrélation
45:18négative avec les actions, même si
45:20on est un peu dans le fou.
45:22Parfois ça marche, parfois moins,
45:24on ne sait pas trop.
45:26D'ailleurs, on le voit bien, l'Europe,
45:28ça a monté, les taux longs, les U.S. sont baissés.
45:30Effectivement, il y a ce plan de relance,
45:32mais ce sujet de guerre commerciale
45:34et de perturbation sur la croissance
45:36économique, c'est un peu le même sujet
45:38pour tout le monde, plus ou moins.
45:40Mais en tout cas,
45:42en avoir en portefeuille, ça fait du sens
45:44en termes de diversification.
45:46Il n'y a pas de doute là-dessus.
45:48Après, est-ce qu'il faut aller chercher
45:50plutôt du high yield ou de liger ?
45:52Oui, c'est une question de profil aussi.
45:54C'est une question de profil de risque.
45:56Et puis, on le sait, si on fait de liger,
45:58on joue une baisse peut-être plus rapide
46:00des taux sans risque.
46:02Comme il y a moins de spread, forcément,
46:04vous avez une sensibilité qui est plus forte.
46:06Mais oui, sur le portage obligataire,
46:08c'est une bonne idée.
46:10Et puis, il y a aussi tous ces gens
46:12qui se repositionnent aujourd'hui
46:14sur tous les produits Phoenix,
46:16Bayrich, sur le CMS.
46:18C'est quoi ça, pardon ?
46:20Les produits structurés.
46:22Vous jouez des bornes sur le CMS 10 ans
46:24avec des coupons et des capitaux garantis.
46:26Comme c'est des produits à assez longue duration,
46:28forcément, les taux ont monté.
46:30Ils ont plutôt corrigé.
46:32Il y a des gens qui se repositionnent
46:34sur ce genre de produits
46:36et c'est sympathique.
46:38Vous disiez...
46:40Sur le high yield,
46:42on a réduit historiquement.
46:44On ne veut pas cumuler à la fois
46:46le risque actuel et le risque taux.
46:48Donc, on était parlé du high yield
46:50et plutôt sur le souverain maintenant
46:52ou sur l'investissement grade assez court.
46:54Merci à vous trois.
46:56Merci d'avoir été les invités
46:58de Manette Marché ce soir.
47:00Nathalie Benertia, macroéconomiste
47:02chez BNP Paribas Asset Management.
47:04Le dernier quart d'heure de Smart Bourse
47:06est le quart d'heure thématique.
47:08Et ce soir, nous prenons un peu d'avance
47:10sur la grande semaine de l'éducation financière
47:12qui va s'ouvrir à partir du 17 mars,
47:14c'est-à-dire la semaine prochaine,
47:16parce qu'il y a déjà beaucoup de choses
47:18à dire sur les enjeux de l'éducation financière.
47:20Anne-Claire Benneveau est à mes côtés,
47:22fondatrice, présidente de la plateforme
47:24d'éducation financière.
47:26Elle va nous parler
47:28de l'éducation financière
47:30et de l'éducation financière
47:32et fondatrice, présidente de la plateforme
47:34d'éducation financière SPAC.
47:36Bonsoir Anne-Claire.
47:38C'est même vous qui avez pris un peu d'avance
47:40sur cette semaine de l'éducation financière
47:42qui est un temps fort annuel désormais,
47:44je le constate, pour tout l'écosystème
47:46de marché
47:48et de la finance en général.
47:50Toutes les grandes sociétés, instits ou autres
47:52participent à cette semaine
47:54de l'éducation financière. Vous avez pris un peu d'avance
47:56puisque vous avez
47:58marqué en début de semaine
48:00la première édition des Grands Prix
48:02de l'éducation financière,
48:04initiée par SPAC avec un certain nombre de partenaires.
48:06Anne-Claire, on va pouvoir découvrir
48:08la liste des lauréats, mais je voulais
48:10que vous nous expliquiez ce que vous avez cherché
48:12à récompenser à travers cette
48:14cérémonie, à travers ces Grands Prix
48:16de l'éducation financière.
48:18Avec joie et merci beaucoup parce que c'est vrai que c'est
48:20tout récent, les lauréats ont été dévoilés
48:22cette semaine, d'ailleurs je les félicite.
48:24Cette première édition, notre volonté
48:26c'était de réunir tous les acteurs
48:28de l'éducation financière
48:30qui sont engagés pour un impact,
48:32pour un avant et un après en matière
48:34de pédagogie dans différents domaines.
48:36On pense à la finance durable,
48:38au soutien de l'entrepreneuriat,
48:40aux femmes qui malheureusement
48:42sont encore un peu derrière les hommes,
48:44aux plus jeunes d'entre nous.
48:46C'était l'objectif de réunir ces
48:48acteurs, de les identifier et de les valoriser.
48:50Je ne sais pas
48:52dans les catégories, les prix,
48:54on peut afficher la liste des lauréats,
48:56je ne sais pas s'il y a une initiative
48:58ou une catégorie en particulier
49:00qui a retenu votre attention.
49:02C'est difficile parce que vous avez
49:04l'obligation d'être objective,
49:06j'imagine Anne-Claire, mais je ne veux pas vous mettre
49:08en porte-à-faux, mais qu'est-ce qui a été
49:10démontré à travers cette cérémonie ?
49:12Vous me donnez déjà l'occasion de rappeler
49:14que ces prix ont été décernés
49:16par un jury indépendant, puisque SPAC,
49:18nous-mêmes, nous sommes acteurs de l'éducation financière,
49:20on a des partenariats par ailleurs, donc c'est vraiment
49:22un jury indépendant qui a choisi et sélectionné
49:24les projets.
49:26Je dirais qu'il y a eu plusieurs initiatives
49:28très intéressantes, mais je pense à
49:30une initiative qui a beaucoup d'impact,
49:32qui est celle de Trade Republic, que vous connaissez
49:34très bien,
49:36qui a choisi de faire un partenariat
49:38avec un média qui a une grosse
49:40audience et qui permet de parler
49:42de sujets de pédagogie et d'économie
49:44à tous, donc dans la vision
49:46d'impact, si vous voulez, c'est un projet intéressant.
49:48Et puis je pense aussi
49:50à une association qui s'appelle Les Premières de Guyane,
49:52association que je connais bien,
49:54même si je n'ai pas pris part
49:56au vote, qui soutiennent
49:58l'entrepreneuriat des femmes dans un territoire
50:00qui est très divers,
50:02beaucoup de cultures différentes,
50:04de langues différentes,
50:06donc un niveau d'entreprenariat à accompagner
50:08particulièrement complexe.
50:10Parlons justement de l'objectif
50:12de l'éducation financière, parce que
50:14vous réalisez également,
50:16en amont de cette grande semaine de l'éducation financière,
50:18un baromètre annuel avec OpinionWay,
50:20je crois toujours,
50:22quels étaient l'enjeu de ce baromètre ?
50:24Qu'est-ce qui ressort de ce baromètre ?
50:26Et quelles sont les évolutions en matière d'enjeux
50:28liés à l'éducation financière
50:30que vous pouvez observer sur cette année ?
50:32On peut vous parler déjà d'un premier sujet
50:34qui sont les arnaques financières.
50:36On voit que 26% des Français
50:38déclarent avoir été victime d'une arnaque financière.
50:40C'est un taux qui augmente progressivement,
50:42même si on constate
50:44une meilleure information,
50:46une meilleure connaissance aussi
50:48de ces sujets.
50:50Et malheureusement,
50:52ceux qui sont les plus touchés sont les jeunes,
50:54puisqu'on atteint 35% des 18-24 ans.
50:56Et aussi, malheureusement,
50:58les populations disposant
51:00de peu ou de pas du tout d'épargne.
51:02Et ceux-là sont 36%
51:04à être victimes d'arnaques.
51:06Ce que ça veut dire, c'est que très souvent,
51:08quand on manque d'éducation financière
51:10ou quand on manque d'argent,
51:12on a envie de croire un peu plus facilement
51:14à des promesses de gains faciles
51:16et sociaux.
51:18C'est l'enjeu de la semaine de l'éducation financière, c'est ça ?
51:20En effet, c'est l'enjeu
51:22de cette année, le thème de cette année.
51:24C'est vraiment vigilance
51:26et prudence sur la façon
51:28dont on s'informe sur les choix.
51:30Et on pense notamment aux influenceurs
51:32qui prennent une place de plus en plus
51:34importante auprès des plus jeunes générations.
51:36Puisque dans la moyenne
51:38des Français, on est à peu près 5%
51:40à s'informer auprès d'influenceurs.
51:42Quand chez les moins de 35,
51:44on atteint plus de 10%.
51:46C'est le double même.
51:48Quels sont les règles,
51:50les messages que vous distillez
51:52pour ne pas tomber
51:54dans une arnaque,
51:56notamment quand on est jeune
51:58ou quand on a peu d'argent à placer
52:00et qu'on est prêt à le faire ?
52:02Première chose, c'est important
52:04de diversifier. On ne le rappelle jamais assez,
52:06donc pas tous ses oeufs dans le même panier.
52:08Quand on vous promet des promesses
52:10de gains rapides, faciles,
52:12des rendements très importants,
52:14c'est rarement vrai.
52:16Donc, là aussi, méfiance, vérifiez bien.
52:18Et n'hésitez pas, ça paraît évident,
52:20mais on ne pense pas forcément à le faire,
52:22à consulter votre conseiller financier
52:24pour vérifier certaines informations.
52:26Dans le baromètre
52:28que vous sortez,
52:30il y a toujours la place des femmes.
52:32C'est toujours un item et une question
52:34qui reviennent. Est-ce que
52:36le gender gap se résorbe un peu
52:38en matière d'éducation financière,
52:40en matière des finances personnelles
52:42entre les femmes et les hommes ?
52:44Merci de poser cette question,
52:46parce qu'effectivement, nous sommes encore
52:48dix points derrière les messieurs
52:50dans pas mal d'études sur nos connaissances financières.
52:52De manière générale,
52:54les Français nous disent
52:56qu'ils sont 60% à avoir besoin
52:58d'une meilleure information,
53:00quand les femmes sont 65%.
53:02Donc, il y a encore un écart, mais qui tend à se réduire.
53:04Ça veut dire que les choses sont en train
53:06de s'optimiser progressivement, et c'est tant mieux.
53:08Pourquoi c'est un enjeu ?
53:10Et vous dites
53:12qu'on a envie...
53:14Il y a plein d'initiatives. Il y a votre manuel,
53:16petit manuel d'éducation financière
53:18qui est paru chez De Bock Supérieur
53:20il y a quelques mois déjà,
53:22je crois. Anne-Claire,
53:24il y a une initiative collective aussi,
53:26sur l'éducation financière,
53:28que vous avez initiée aussi,
53:30Anne-Claire ?
53:32Je ne sais pas
53:34à quelle initiative vous pensez,
53:36mais on a le projet Ensemble
53:38pour l'éducation financière, je pense que c'est à ça
53:40que vous faites référence.
53:42Dans la continuité des Grands Prix,
53:44on invite nos candidats,
53:46qui n'étaient pas lauréats, mais qui étaient eux-mêmes
53:48très investis pour cette cause,
53:50et tout aussi intéressants
53:52comme initiative, à nous rejoindre,
53:54tout comme les lauréats, dans ce mouvement
53:56Ensemble pour l'éducation financière.
53:58On vient juste de le lancer, c'est pour ça que j'étais
54:00un peu perturbée.
54:02Notre objectif, c'est de faire de la France
54:04un pionnier et un leader
54:06en matière d'éducation financière.
54:08Parce qu'aujourd'hui, on est dans la bonne moyenne
54:10en Europe, et on ne peut pas se satisfaire
54:12de ça, et puis on l'a dit à l'instant,
54:14les femmes sont encore derrière les messieurs,
54:16et ça, très concrètement,
54:18typiquement, les femmes qui investissent
54:20moins dans l'économie
54:22ou en actions, par exemple,
54:24c'est 6% de PIB en moins.
54:26Ah oui, c'est ça, bien sûr.
54:28À la fin de la journée,
54:30ça se retrouve aussi dans les besoins d'investissement
54:32qu'on a, tous les sujets
54:34dont on parle
54:36aujourd'hui.
54:38Comment on fait ? Qu'est-ce qui manque
54:40aujourd'hui ? C'est quoi les priorités ?
54:42Je vois aussi dans le baromètre, chez les jeunes
54:44notamment, il y a vrai appétit pour
54:46des cours de finance
54:48à l'école, au collège,
54:50au lycée, des cours de gestion
54:52de finances personnelles, etc.
54:54Alors ça, c'est une donnée
54:56qui est très importante pour nous, très intéressante
54:58parce qu'effectivement, on milite, et on n'est pas
55:00seuls à appeler à ce que l'éducation financière
55:02soit plus présente à l'école.
55:04Et on n'est pas juste
55:06les professionnels du sujet à le revendiquer,
55:08c'est aussi un besoin qui est exprimé
55:10par les 18-24 qui placent
55:12ce sujet-là
55:14en premier dans les solutions à considérer
55:16pour être mieux informés.
55:18Alors que l'ensemble des Français va plutôt
55:20dire et déclarer que c'est un sujet
55:22à traiter en autonomie.
55:24Et juste derrière, ils placeront l'école
55:26et leurs partenaires financiers
55:28au même niveau en termes d'apport d'informations.
55:30Chez les plus jeunes, c'est évident,
55:32il faut maintenant que ce sujet rentre à l'école.
55:34Et j'insiste, puisqu'on parlait des femmes,
55:36c'est le meilleur moyen de réduire
55:38cette différence entre les hommes et les femmes.
55:40On a le même niveau d'éducation
55:42dès le départ, et c'est possible, c'est envisageable,
55:44c'est faisable.
55:46Faire rentrer l'éducation financière
55:48à l'école française...
55:50On ne parle pas de zéro, puisque depuis un an
55:52maintenant, il y a le passeport éduc'fi,
55:54donc c'est deux heures d'initiation,
55:56budget, économie,
55:58en classe de quatrième.
56:00C'est tout récent,
56:02je n'ai pas forcément l'invita,
56:04mais je pense que c'est plutôt la Banque de France
56:06qui porte ce sujet d'en parler.
56:08Maintenant, je pense que ce n'est pas suffisant.
56:10Ce n'est pas à vous que je vois pour ça,
56:12mais en deux heures, c'est court.
56:14C'est une formation au long cours.
56:16Gros programme pour vous, j'imagine,
56:18la semaine prochaine, Anne-Claire,
56:20avec cette grande semaine de l'éducation financière,
56:22qui est, encore une fois, je le dis,
56:24de l'actualité,
56:26et un temps fort médiatique, je trouve.
56:28C'est vraiment une bonne nouvelle,
56:30parce que je menais cet appel depuis
56:32quatre ans, c'est vraiment un combat,
56:34c'est la mission de SPAC.
56:36C'est très heureux de voir qu'autant d'acteurs
56:38commencent et s'investissent
56:40pour cette question-là,
56:42et pas que ponctuellement pour la
56:44semaine de l'éducation financière, et c'est vraiment là
56:46qu'on va pouvoir changer la donne et avoir un impact.
56:48On commence à avoir des effets,
56:50et c'était le bon moment pour nous pour créer
56:52ces fameux grands prix de l'éducation financière.
56:54Première édition 2025,
56:56en attendant, bien sûr, les suivantes.
56:58Merci beaucoup, Anne-Claire.
57:00Anne-Claire Benveau, qui était avec nous,
57:02puis je vous renvoie à notre quart d'heure
57:04thématique, chaque
57:06dernier vendredi du mois,
57:08autant pour moi,
57:10avec l'économiste associé de SPAC,
57:12Michel Rumi, qui vient chaque mois
57:14dans Smart Bourse décrypter un concept
57:16économique en plateau.
57:18Merci beaucoup, Anne-Claire. Anne-Claire Benveau,
57:20fondatrice de la plateforme d'éducation financière
57:22SPAC, qui était avec nous l'invité de ce
57:24dernier quart d'heure de Smart Bourse ce soir.