• il y a 10 heures
Écoutez "On refait le monde" avec Peer de Jong, ancien colonel des troupes de Marine et vice-président de l'Institut de formation Themiis, Olivier Bost, chef du service politique de RTL, Nicolas Burnens, journaliste au service international de RTL, et Martial You, journaliste au service économique de RTL.
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 05 mars 2025.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00On refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
00:05Un moment de grande incertitude où le monde est confronté à ses plus grands défis.
00:10C'est ainsi qu'Emmanuel Macron justifie sa prise de parole dans un peu moins de trois quarts d'heure,
00:14maintenant que vous pourrez bien entendu la suivre en direct sur RTL,
00:18à locution pour répondre aux angoisses grandissantes des Français sur la guerre en Ukraine,
00:24et ce à la veille d'un sommet européen crucial.
00:26Hier, la présidente de la Commission Européenne, Ursula von der Leyen, a présenté un plan de 800 milliards,
00:31800 milliards pour réarmer l'Europe.
00:33800 milliards pour quoi faire ? Est-ce suffisant ? Qui doit payer ?
00:36La France, dont les finances sont déjà fortement dégradées,
00:38devra-t-elle creuser un peu plus son déficit ? Pour en parler avec nous ce soir,
00:42Pierre de Jong, ancien colonel des troupes de marines et vice-président de l'Institut de formation Thémis.
00:48Votre dernier livre, Poutine, Lord of War, est paru aux éditions Mareuille.
00:52Analyse, rapport, le rapport de force entre Kiev et Moscou, soyez le bienvenu.
00:56Olivier Bost, chef du service politique d'RTL, que je salue amicalement.
01:00Isabelle Saporta, éditorialiste politique aussi.
01:03Et Nicolas Burnan, que j'ai le plaisir de retrouver, journaliste au service international d'RTL.
01:08Qu'est-ce qu'il faut attendre de cette prise de parole du chef de l'État, Isabelle Saporta, ce soir ?
01:13On attend qu'il ouvre des perspectives sur ce qu'il pense être le chemin
01:19avec la résolution de cette question écrénienne qui est quand même assez dramatique.
01:24Par contre, on ne voit pas tellement quel chemin, parce qu'autant Macron a été excellentissime
01:29quand il est allé voir Donald Trump et qu'il a réussi à imposer le rendez-vous avec Zelensky,
01:39autant après le drame Zelensky et la façon dont ça s'est passé, on ne voit pas bien ce qu'il peut nous annoncer.
01:45On espère qu'il va nous annoncer qu'enfin il va y avoir une volonté de rentrer dans une vraie économie de guerre,
01:52c'est-à-dire une économie qui finance nos industries d'armement.
01:57Mais est-ce qu'il va le faire ? J'en sais rien.
02:00Est-ce nécessaire cette prise de parole du président de la République ?
02:04Ce qu'on a vu, c'est le choc de ce qui s'est passé dans le bureau Oval la semaine dernière.
02:10Il y a eu des prises de parole d'Emmanuel Macron, des réactions, il y a eu des interviews,
02:16mais ça ne suffit pas en réponse à l'inquiétude de l'opinion.
02:19Et ce soir, très clairement, il faut répondre à cette inquiétude.
02:22Les Français, ils sont entre 6 et 7 Français sur 10 à se dire inquiets de la situation internationale.
02:29Et derrière, il y a une question, c'est est-ce qu'on va basculer dans une guerre mondiale ?
02:33Et comment réagir au comportement de Donald Trump ?
02:37Donc, il y a plein de réponses à apporter ce soir.
02:40Et puis après, il y a aussi quelque chose à expliquer et à mettre en scène,
02:43qui est la réponse européenne, avec le Conseil européen extraordinaire de demain.
02:48Là, Emmanuel Macron retrouve son rôle de président, de chef des armées,
02:54et de leader européen, en tout cas, qui a un rôle important au niveau européen.
03:00Donc, c'est tout ça qu'il va remettre en scène,
03:03et qui va aussi, quelque part, le remettre en selle sur le plan intérieur, ce soir.
03:07Alors, l'Elysée parle d'un moment de bascule de l'histoire.
03:10Est-ce que c'est une volonté dramatisée, ou on en est vraiment là, Pierre de Jong ?
03:14Oui, c'est phénoménal. En fait, on vient d'assister à deux changements majeurs en géostratégie.
03:20Le premier, c'est le rapprochement de Moscou avec Pékin,
03:23en 2022, qui aurait imaginé que Pékin soit parfaitement aligné avec Moscou.
03:27Et le deuxième alignement, qui est lié à Poutine, c'est le rapprochement entre Washington et Moscou.
03:34Et donc, c'est incroyable. Ce qui fait que nous, Européens, aujourd'hui,
03:37on rentre dans la sphère de l'influence des Russes,
03:39puisqu'en fait, très concrètement, le message de Trump, c'est de dire
03:42« Écoutez, je vais gérer mes affaires du Groenland, du Canada et de Panama,
03:46et puis, les Russes, on va faire une paix, vite fait, sur le gaz, on va faire une paix en Ukraine. »
03:51Donc, l'Europe, on se retrouve, nous, dans une espèce de sillage,
03:54d'autant que maintenant, depuis hier soir, comme il y a eu la fameuse lettre de Zelensky en direction de Trump,
04:00Trump l'a lue au Congrès, ce qui veut dire qu'aujourd'hui,
04:02on n'a pas besoin d'avoir des Européens à la table, donc il n'y aura pas d'Européens à la table.
04:05C'est ça le discours.
04:06Donc, bilan de les Européens...
04:07100 millions de Russes, 500 millions d'Européens, le rapport de force est vraiment à notre derrière.
04:12Oui, mais divisé par 27, il n'y a pas de groupe.
04:15Donc, c'est ça l'idée.
04:16Donc, globalement, on est parfaitement divisés.
04:18Là, je rejoins totalement, il va falloir créer quelque chose d'un peu plus dense
04:21pour impressionner le retour des grandes puissances, qui sont comme Troie, la Chine, la Russie et les Etats-Unis.
04:26Enfin, on a quand même une chance historique, c'est qu'on a quand même aujourd'hui un nouveau chancelier allemand
04:31qui, pour une fois, a l'air de dire, au fond, jusqu'à présent, l'Allemagne, c'était les Etats-Unis qui s'occupaient de leur défense.
04:37Il a dit, ça ne pourra plus être les Etats-Unis.
04:39Ils sont prêts à lever 500 milliards aujourd'hui, en fait, pour reprendre les grands investissements de demain.
04:46On n'a jamais eu ça.
04:47On n'a jamais eu ça.
04:48C'est la première fois que l'Allemagne est prête à revenir sur la question de son endettement,
04:53alors que c'est constitutionnellement acquis pour eux.
04:56C'est la première fois.
04:57On a Keir Starmer, qui est le Premier ministre de la Grande-Bretagne,
05:00qui pourtant n'est plus normalement dans l'Europe, qui revient dans le cœur de l'Europe comme jamais.
05:04On a, malgré tout, la Pologne, qui a très envie, qui est la plus grosse armée.
05:08Ce n'est pas à vous que je vais la prendre, vous le savez beaucoup mieux que moi.
05:10Donc là, on a quand même une chance historique, en tout cas, de faire quelque chose.
05:14Il y a une volonté.
05:15Ce qui est intéressant, c'est que les Allemands...
05:16D'abord, moi, je ne leur fais pas confiance du point de vue militaire.
05:18C'est une armée qui est...
05:19Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?
05:20C'est une armée qui est archi-syndiquée.
05:21Moi, j'étais en ex-yougoslavie.
05:23Quoi ? L'yugoslavien ?
05:24Non, mais c'est une armée qui discute.
05:26Non, mais voilà.
05:27Mais c'est une armée qui discute, etc.
05:28Il faut tout reconstruire.
05:29Et une armée, ce n'est pas en 3 jours.
05:31Ça fait que 500 milliards, c'est...
05:32Ça veut dire qu'on a quand même pas mal contribué à leur désarmement.
05:34Oui, absolument.
05:35Bien sûr.
05:37Mais, encore une fois, ce n'est pas une armée qui est capable...
05:39La meilleure preuve, c'est que les Allemands annoncent officiellement qu'ils n'ont pas du tout l'intention,
05:42et depuis le début, Charles inclut, pas du tout l'intention de mettre des troupes au sol en Ukraine.
05:46C'est les seuls qui disent qu'on veut tout faire.
05:48On veut bien être la base arrière de tout ce que vous voulez,
05:50mais on ne mettra pas un soldat allemand en Ukraine.
05:52Et l'Italie non plus.
05:53Nicolas Burnand, cette allocution intervient donc à la veille d'un sommet européen crucial à Bruxelles.
05:58Hier, sur la Wunderland, on a présenté son plan de 500 ou 800 milliards avec l'Europe pour son réarmement.
06:04À quoi va servir cet argent ?
06:06Alors, ce plan élaboré par la présidente de la Commission européenne,
06:09et qui sera discuté demain comme objectif de renforcer la défense du continent
06:13avec une dizaine de domaines jugés prioritaires,
06:16comme les missiles, les systèmes d'artillerie, les munitions, les drones ou encore la cyberdéfense.
06:20Ce projet prévoit la possibilité d'achat commun entre les pays européens,
06:24ce qui doit permettre de réduire les coûts, de créer des économies d'échelle
06:28et de renforcer en priorité la base industrielle européenne de défense.
06:32Emmanuel Macron en parlera peut-être ce soir.
06:34Ce plan permettra aussi, et c'est l'objectif, d'aider immédiatement l'Ukraine
06:38après la décision des États-Unis de geler son aide militaire à Kiev.
06:42800 pour l'Europe, vous dites que ce n'est pas assez, j'ai bien compris.
06:45Moi, je ne crois pas du tout non plus.
06:46Vous ne croyez même pas à la somme ?
06:47Mais non, parce que ce n'est pas vrai, ce n'est pas de l'argent, c'est de la politique.
06:50En fait, sur les 800 millions, il y a 500 millions qui sont des autorisations de dépassement des normes.
06:56Ce n'est pas du tout de l'argent liquide.
06:57On autorise les États à investir, à dépasser les 3% qui sont les normes de convergence en Europe.
07:02Donc, c'est ça, les 500 millions.
07:03Donc, dépensez votre argent.
07:04Alors, dans l'armement, il y a des choix qui ont été faits, mais ça ne correspond pas à de l'argent.
07:09Ce n'est pas un compte en banque.
07:10Il y a 150 millions qui sont en fait...
07:12C'est des milliards.
07:13C'est des milliards, pas mal.
07:14Parce que si maintenant, en plus, vous mettez les millions en millions, autant...
07:18Il y a 500 milliards qui ne sont pas de l'argent.
07:20C'est une décision d'autorisation de dépassement.
07:23Et il y a 150 milliards qui sont en fait des reliquats du Covid et qui étaient destinés à être réutilisés pour le retour à l'industrie, etc.
07:30Pardonnez-moi pendant qu'on vous tient.
07:31Qu'est-ce que ça représente comparé au budget, par exemple, de la défense américaine ou de la défense russe ?
07:35C'est simple.
07:36Moi, j'ai le sentiment que Van der Leyen a pris ce chiffre parce que c'est exactement le chiffre du budget de la défense américaine.
07:42800 milliards.
07:43Alors, merci Ursula.
07:44Oui, mais ce n'est pas de l'argent.
07:46Autant les Américains, c'est de l'argent qui vient des États-Unis.
07:50Quand vous dites que ce n'est pas de l'argent, ce sera de l'endettement.
07:52Voilà, c'est de l'endettement.
07:53Oui, mais quand on s'endette, c'est bien.
07:55Et à un moment, on finit par payer.
07:57Ah non, ça non.
07:58Mais c'est possible.
07:59Je ne connais pas de dette qu'on ne paye jamais.
08:01Si, on la paye sous forme d'inflation.
08:03Il a tout à fait raison.
08:04Isabelle, c'est important.
08:05Et en plus, il y a 20 pays sur 27 aujourd'hui qui ne peuvent pas emprunter au taux auquel va nous permettre d'emprunter Ursula Van der Leyen
08:11parce qu'en fait, ce sera au taux auquel emprunte la Commission européenne.
08:14Donc, c'est important pour 20 pays sur 27.
08:17Donc, c'est bien.
08:18Et après, par contre, là où vous avez raison, c'est que pour le Covid, il y avait 390 milliards qui étaient des subventions.
08:23Et ce coup-ci, vous avez raison Olivier Voix, ce ne sera que de l'emprunt.
08:27J'aime bien agacer.
08:30Je voudrais juste comprendre quelque chose.
08:31800 milliards, c'est sur plusieurs années.
08:36Oui, bien sûr.
08:37C'est un budget qui va se payer.
08:38Oui, sauf que les 800 milliards pour les Américains, c'est chaque année.
08:40Oui, bien sûr.
08:42En fait, c'est un chiffre clé.
08:43C'est un chiffre comme ça.
08:44De 800 milliards, on est aussi fort que les Américains.
08:46Mais c'est de la comm', c'est de la comm' pure qui ne correspond à rien dans ce cas-là.
08:49C'est la bonne vieille comm', mais ça fonctionne parce qu'en même temps...
08:53C'est pur.
08:54Vous êtes trudas.
08:55Oui, mais je suis un sale type.
08:57Non, mais ça peut être aussi une industrie militaire qui se développe.
08:59On a une base industrielle militaire et notamment française qui est quand même intéressante.
09:04Et si on se met à vendre des armes, nous Français, plutôt que les voisins européens achètent américains par exemple,
09:10il y a quand même des choses qui peuvent être une économie vertueuse
09:13et une réponse aussi à la quête d'indépendance indispensable pour l'Europe de manière politique et de manière militaire.
09:21Vous savez que l'usine Vernet Caron qui est à Saint-Etienne, en train de fermer ses portes aujourd'hui,
09:25elle est revendue aux Belges.
09:27Ils ont fait de l'armement massivement pour les Ukrainiens.
09:30Donc c'est une belle entreprise mais qui n'a pas de commandes.
09:33Donc effectivement ça, ça va amener des commandes et ça va développer notre industrie d'armement.
09:36Et entre autres des emplois bien évidemment.
09:38Alors, on va revenir dans le détail sur ces questions de financement après notre pause.
09:41Mais juste, la question qui fâche, on le trouve, vous, cet argent ? Vous ne m'avez toujours pas répondu.
09:46Il n'existe pas. C'est de l'endettement français.
09:48Et c'est là que le Président Macron va donner des solutions.
09:51Parce que le Président Macron ce soir va, à trois mois, il va rassurer, il va expliquer et il va financer.
10:00Et là, cette partie-là, c'est le financement.
10:02Et il va dire, voilà, après c'est le miracle des loups.
10:05Parce qu'on sort du débat sur le budget à l'Assemblée Nationale et on va rentrer dans un autre débat.
10:09Rassurez, expliquez, financez.
10:11En tout cas, vous pourrez suivre tout cela en direct sur l'antenne d'RTL.
10:29Combien la France doit-elle investir dans la défense européenne ?
10:32Jusqu'où doit-elle soutenir l'Ukraine ?
10:34La question se pose après la fin des aides américaines et la rupture entre Kiev et Washington.
10:39Emmanuel Macron doit faire des annonces ce soir.
10:41Allocution présidentielle à 20h.
10:43À suivre en direct sur RTL.
10:45Le suspect d'un féminicide à Charleville-Mézières.
10:48Interpellé à Quimper dans le Finistère.
10:50L'homme est soupçonné du meurtre de sa conjointe de 22 ans et de son bébé de 9 mois.
10:55Il était retourné se cacher au domicile de sa mère.
10:58L'état de santé du pape est stable selon le dernier bulletin du Vatican.
11:03À l'instant, le souverain pontife de 88 ans, hospitalisé pour une double pneumonie,
11:08n'a pas fait de nouvelle crise respiratoire.
11:11Et puis du foot ce soir.
11:12Ligue des champions.
11:13Le PSG affronte Liverpool à 21h pour ses huitièmes de finale.
11:17Allez, coup d'envoi 21h.
11:18Match à suivre sur l'application RTL.
11:20Rendez-vous dans RTL Foot avec Eric Silvestro.
11:23Merci beaucoup de venir à notre show.
11:25Il est 19h31.
11:29On refait le monde sur RTL.
11:31Et vous pourrez suivre, vous le savez, dès 20h, l'intervention en direct du président de la République sur notre antenne.
11:37Guerre en Ukraine face à une instabilité et un contexte international inédit.
11:41Le chef de l'état s'adresse donc aux Français.
11:44Va-t-on vers une accélération de l'économie de guerre ?
11:46Les armées européennes sur le sol ukrainien partagent du parapluie nucléaire français.
11:51Ces idées avoir rues.
11:52Ce que faut-il attendre de l'allocation d'Emmanuel Macron ?
11:55C'est ce dont nous allons débattre avec nos intervenants.
11:57Père de Young, ancien colonel des troupes de Marine et vice-président de l'Institut de formation Temis.
12:02Je rappelle votre dernier livre, Poutine, Lord of War, aux éditions Mareuille,
12:06qui analysent le rapport de force entre Kiev et Moscou.
12:09Olivier Bost, chef de notre service politique, nous a rejoint.
12:12Nicolas Burnan, journaliste au service international d'RTL.
12:15Et Isabelle Saporta, éditorialiste d'RTL.
12:18Martial Lio est avec nous aussi dans quelques instants et à distance.
12:21Et cela me dit-on ?
12:22Absolument.
12:23Et bien voilà, cher Martial.
12:25On en est où de l'armement français au moment où on parle en termes, je dirais, d'argent ?
12:30Alors en termes d'argent, vous avez une problématique à la fois industrielle et puis une problématique financière.
12:36Effectivement, il faut monter en puissance.
12:38Donc il faut pouvoir financer cette montée en puissance.
12:40Mais c'est vrai que quand on regarde les chiffres, ça fait maintenant quelques mois que nos champions de la défense,
12:46comme Nexter qui fabrique les canons César par exemple, ont réussi à doubler leur cadence.
12:51Le chiffre le plus marquant pour montrer quand même que d'un point de vue industriel, on a basculé dans une économie un peu plus de guerre.
12:58On fabriquait chaque année 500 obus 255.
13:01C'est ceux qui équipent les canons César entre 2012 et 2017.
13:05Et bien aujourd'hui, on est passé de 500 par an à 100 000 en 2024.
13:09Donc vous voyez que là, on a quand même sérieusement augmenté les cadences.
13:12Et il y en a sur ces 100 000, 80 000 qui sont uniquement destinés à l'Ukraine par exemple.
13:16En tout cas, cette question du financement, elle fait partie des préoccupations des auditeurs
13:20qui nous ont appelés au 3210. Je voudrais vous en faire écouter un certain nombre.
13:25Ça fait 2-3 jours qu'on entend parler de défense européenne, d'aide à l'Ukraine et patati et patata.
13:30On n'a jamais rien fait. On s'est reposé sur les Américains.
13:33Et maintenant qu'ils nous quittent, on pleure.
13:36On veut faire une grande défense européenne, on n'en a pas les moyens.
13:40J'espère juste qu'il ne va pas nous envoyer à la guerre.
13:42J'ai un enfant, j'espère que mon enfant ne connaîtra pas la guerre.
13:45Parce que la guerre, il n'y a pas plus d'atroces.
13:46On n'arrête pas une guerre en achetant des armes.
13:50Voilà, vous entendez un auditeur qui évoque la possibilité de la guerre et qui s'en inquiète objectivement.
13:56Vous aviez l'air marqué par cette prise de parole à l'instant Isabelle Saporta.
14:01Moi je comprends l'inquiétude de nos concitoyens.
14:04C'est évident qu'on vit une période qui est très anxiogène.
14:07Maintenant, la question, si on doit être vraiment atroce, si on va l'être ici ce soir,
14:12la question n'est plus celle de l'Ukraine en fait.
14:14Parce que c'est vrai qu'aujourd'hui, hélas, vu ce qui s'est passé dans le bureau Oval,
14:18vu l'arrêt de Trump qui a arrêté de leur fournir des renseignements,
14:23c'est-à-dire qu'en fait ils sont aveugles aujourd'hui sur le terrain.
14:25C'est une guerre qui s'est faite avec les drones.
14:27Je parle sous votre contrôle et qui s'est faite avec les drones.
14:31Donc qui s'est faite avec le système Starlink,
14:33les systèmes en fait qui te permettaient de guider ces drones.
14:35Aujourd'hui, au fond, les Américains ont coupé le son, coupé la lumière.
14:39Ils sont à l'aveugle.
14:40Ils ne donnent plus d'informations.
14:41Donc si vous voulez, de toute façon, cette guerre, c'est épouvantable à dire, mais c'est terminé.
14:47Donc la question, c'est comment se partage l'Ukraine,
14:50puisque c'est ça qui est en train de se jouer,
14:52entre les Russes, le Donbass, il y a beaucoup de terres rares aussi,
14:57et les Américains.
14:58Donc vous ne croyez absolument pas à la capacité européenne de suppléer les Américains ?
15:03Mais ça n'existera pas.
15:04On ne peut pas le faire dans l'instant.
15:05On a mis à peu près 60%, la moitié, disons, la moitié de l'argent
15:09qui a été mis pour la guerre en Ukraine, nous l'avons mis, certes.
15:13Mais nous ne pouvons pas continuer sans les Américains.
15:15Nous n'avons pas les hommes.
15:16Nous n'avons pas les armes.
15:17Et par contre, la seule chose que nous pouvons faire,
15:19c'est demain, effectivement, se dire que nous ne pouvons plus continuer
15:22dans cette dépendance otanienne aux Etats-Unis,
15:25et créer au fond les conditions, comme l'a dit très bien Olivier Vost,
15:28de créer une industrie, enfin, de continuer avec cette industrie.
15:31Vous avez raison de rappeler que la France est dans le top 3,
15:33dans le podium des meilleures industries du monde,
15:35enfin, des plus fortes.
15:37De faire en sorte que les Européens achètent Européens
15:40et qu'on mette en place, enfin, cette industrie,
15:43une sorte de souveraineté, au fond, de l'armement.
15:47Par contre, vous avez entendu J.D. Vance,
15:49le vice-président des Etats-Unis.
15:52Ce qu'il a dit, il va le faire.
15:54Il a dit aux Ukrainiens, vous serez protégés
15:56si on peut vous piquer vos...
15:58Parce que c'est ça l'histoire, hein.
16:00Si on peut vous piquer vos terres rares.
16:02Et c'est ça qui va se passer.
16:03C'est pas la peine de mentir aux Français, c'est ça qui va se passer.
16:05Le vice-président Vance a été aussi clair que ça, selon vous, Pierre de Guillaume ?
16:08Il est tout le temps clair.
16:09Alors, peut-être un peu trop, même, d'ailleurs.
16:11Ah oui, mais il est tout le temps clair.
16:12Il faut bien l'écouter, parce que...
16:14Ah, et le prendre au pied de la lettre.
16:16Absolument.
16:17Avant la campagne, il a dit, le front sera cristallisé,
16:19il y aura une zone tampon, et l'Ukraine sera neutralisée.
16:22Alors, vous vous dites, mais c'est pas possible.
16:23Arrêtez, oui.
16:24On est en plein dedans.
16:25Et on y va direct, parce que les Européens, à mon avis,
16:27ne seront pas à la table des négociations.
16:29Zelensky va disparaître du scope radar, en tout cas, des négociations.
16:32Mais là, vous êtes en train de nous dire que le président Zelensky
16:34ne dirige plus son pays, en fait.
16:36Il a fait la lettre qu'il est obligé de faire, le pauvre.
16:39Là, pour le coup, ils se sont battus comme des chiffonniers,
16:41ils ont fait tout ce qu'il fallait, etc.
16:43Malheureusement, les grandes puissances face à une petite puissance,
16:46ça ne fonctionne pas.
16:47C'est le marteau et l'enclume.
16:49Le problème, c'est nous.
16:50On a un vrai problème.
16:51Nous, on a la double inquiétude.
16:52La première, c'est qu'on avait la guerre en Ukraine,
16:54l'inquiétude des Russes, donc il faut monter les budgets, etc.
16:56parce qu'il faut un ennemi bien solide.
16:58Donc, on va animer le système en expliquant que les Russes
17:00sont extrêmement dangereux.
17:01Mais la vraie inquiétude qu'on a, c'est ce que vous venez de dire à l'instant,
17:03c'est qu'en fait, on a un problème avec l'OTAN.
17:05L'OTAN est en train de larguer les amarres.
17:07Alors, qu'est-ce qu'on fait ? D'autant que la moitié de l'Europe va dire
17:09hors de question de quitter l'OTAN.
17:10C'est bien de monter une industrie d'armement et de défense,
17:13mais qui veut nous acheter de l'armement ?
17:15Combien de Rafales on a vendus aux pays européens ?
17:18Il n'y en a que deux qui en ont.
17:19C'est les Croates et les Grecs.
17:20Tous les autres ont des F-35, il n'y a pas un seul.
17:22Merci à nos amis Croates et Grecs, dans un premier temps.
17:25Et en effet, c'est assez peu.
17:27Mais ils ne sont pas bien nos avions ? Ils sont trop chers ?
17:30Il y avait une logique à ça.
17:33C'était contre la protection américaine.
17:35Vous avez acheté du matériel américain, donc vous avez la protection américaine.
17:38Et notamment, la dissuasion nucléaire américaine.
17:40Les Américains ne vont jamais lâcher l'OTAN.
17:42Nous, on pense qu'ils vont partir, mais il ne l'a jamais dit.
17:45Il a dit que si vous n'achetez pas du matériel américain, je vous lâche.
17:49Mais les Polonais n'ont pas du tout envie d'être avec les Européens.
17:51Moi, j'ai visité à Prague, par exemple, dans le bureau du ministre des Affaires étrangères.
17:55Un bureau qui est de 1939.
17:58Il explique que lorsqu'on les a lâchés en 1939, le ministre ne se jetait pas à la fenêtre.
18:02Il dit que c'est là que ça se passe.
18:04Donc il dit que quand j'ai un problème, quand j'ai un doute sur l'Europe,
18:06je vais dans ce bureau et je réfléchis à ce que vous nous avez fait.
18:08Quand il y a un doute sur les Américains, il peut aller voir en Afghanistan.
18:11Ce n'est pas que ce soit tellement mieux.
18:13Dans 22 minutes, vous suivrez l'allocution tout à fait officielle du président de la République
18:19en direct sur RTL, émission spéciale jusqu'à 21h.
18:22A tout de suite.
18:23RTL, on refait le monde.
18:26Avec Yves Calvi.
18:28RTL soir, on refait le monde.
18:31Avec Yves Calvi.
18:32Nous, les Européens, nous sommes forts et nous ne le savons pas.
18:36Nos forces armées continentales additionnées à celles du Royaume-Uni,
18:40c'est plus de 2,5 millions de soldats professionnels.
18:4325% de plus que les forces russes.
18:47Ce sont 3 000 avions de combat.
18:50Deux fois plus que les États-Unis.
18:52Deux fois plus que l'aviation russe.
18:54Nous sommes plus forts que nous le croyons.
18:57François Bayrou, qui faisait de la pensée magique,
19:00si je comprends bien, l'autre jour devant l'Assemblée Nationale,
19:03il nous dit qu'on a tout en main, que c'est formidable, etc.
19:06Vous partagez cette analyse, Pierre de Jong ?
19:09Oui, si on fait de l'arithmétique toute simple.
19:11Une armée, plus une armée, une armée, ça fait une grosse armée.
19:14Le problème, c'est que...
19:18Le problème, c'est que ça ne se dirige pas.
19:20Ça ne marche pas, c'est bien connu.
19:22Un système militaire se construit au fil des années.
19:25Il y a de la coordination, il y a des problèmes de matériel, etc.
19:29Pourquoi les Ukrainiens n'ont pas réussi à percer en juin 2023,
19:33quand ils ont fait la fameuse contre-offensive contre les Russes ?
19:35Parce qu'ils avaient des matériels extrêmement différents les uns des autres.
19:38Il y avait 3 systèmes logistiques complètement différents.
19:41Il y avait 3 systèmes de commandement différents.
19:43Donc c'est extrêmement difficile.
19:44On ne peut pas aligner les armées comme ça.
19:46Encore une fois, théoriquement, pratiquement pour un homme politique,
19:48c'est rassurant de se dire qu'on a 2 millions d'hommes.
19:50Alors, ça veut dire quoi ce soir, Olivier Bosque,
19:52que le Président de la République va dire
19:53« Nous sommes forts, mais nous ne le savons pas ».
19:55Alors, probablement, de toute façon,
19:57on ne peut avoir qu'un message rassurant et optimiste,
20:00ce soir, du Président de la République.
20:02Dans 18 minutes, je le rappelle, en direct sur RTL.
20:05Il peut commencer par un peu d'alarmisme,
20:06mais ensuite, il est obligé de rassurer.
20:08C'est obligatoire dans l'exercice de ce soir.
20:12Parce qu'encore une fois, il s'agit de répondre
20:14à une inquiétude tout à fait légitime,
20:16qu'on a entendu tout à l'heure avec nos auditeurs,
20:19de l'opinion.
20:20Il y a des inquiétudes tout à fait normales
20:23et des questions vraiment très concrètes.
20:26Sur le plan économique, effectivement,
20:29il y a cette question de savoir où on trouve de l'argent,
20:31mais à la fin, surtout de savoir comment notre économie
20:33va se retrouver tapée par cette histoire de guerre.
20:39Également percutée par les taxes douanières
20:43que va imposer Donald Trump,
20:44qui est aussi une autre dimension importante et d'inquiétude.
20:47Et puis ensuite, sur les questions militaires,
20:49savoir effectivement ce que ça veut dire
20:51qu'un engagement militaire.
20:52On parle par moments d'économie de guerre,
20:54mais qui a un terme un peu fourre-tout
20:56et qui ne veut pas dire grand-chose.
20:57Parce qu'une vraie économie de guerre,
20:59ça veut dire qu'on convertit toutes les usines qu'on a
21:01et qu'on les transforme en usines pour faire de l'armement,
21:04ce qui n'est pas du tout le cas aujourd'hui.
21:07L'économie de guerre, ça veut dire qu'on ne consacre
21:09plus que tous nos efforts économiques sur la guerre.
21:12Je ne pense pas que ces termes-là soient employés
21:14de la part du Président de la République.
21:16Cela dit, après, le message peut être vraiment...
21:21La portée peut être large.
21:23Ce qu'on sait, c'est que le principal support
21:25de l'intervention ce soir du Président de la République,
21:28c'est le sommet extraordinaire européen demain
21:31et que forcément Emmanuel Macron sera dans le sillage
21:34de ce qui pourrait se décider demain.
21:36– Matthew, la guerre plus les taxes loinières,
21:38ça nous coûte combien ?
21:40– Ça va coûter très cher, mais j'ai envie de m'exclure
21:43un peu du peloton d'exécution, puisque c'est quand même
21:46assez pessimiste tout ce que j'entends.
21:48On sait que l'Europe a besoin d'être en crise
21:52pour trouver des solutions.
21:54Olivier le disait tout à l'heure, il y a quand même
21:56une opportunité à se dégager de la tutelle américaine
21:58avec cette histoire et à essayer de structurer
22:01une défense européenne, ce qu'on n'a jamais réussi
22:03à faire en temps de paix.
22:05Il y a aussi des opportunités et la France,
22:07en remettant dans le jeu aussi la Grande-Bretagne,
22:10on recrée quand même une dynamique qui, moi,
22:13me fait penser à ce qu'on a pu être capable de faire
22:15dans les années 60-70.
22:17Vous savez, le premier budget qui baisse sur l'armée,
22:22c'est en 1970, c'est la loi de programmation militaire
22:26de 1971-1975.
22:28C'est à ce moment-là qu'on décide de faire passer
22:30l'éducation devant le militaire.
22:31Avant, c'était l'armée qui était la plus sérieuse
22:34au niveau budgétaire.
22:36On peut très bien remettre des priorités budgétaires
22:40autour de cette problématique-là.
22:43D'autant qu'on a déjà fait des réflexions
22:45et là, on est au pied du mur.
22:46Ce n'est pas le mur de l'exécution dont je parlais
22:48tout à l'heure, c'est plutôt un mur d'opportunités
22:50pour moi.
22:51C'est-à-dire qu'il faut qu'on puisse utiliser
22:53cette situation qui est dramatique
22:55et je suis d'accord avec Isabelle Saporta,
22:56sans doute qu'on ne sauvera pas l'Ukraine.
22:58Mais si on peut au moins créer une espèce
23:00de défense européenne pour préparer
23:03les étapes suivantes, si jamais Vladimir Poutine
23:05veut avancer un tout petit peu plus loin,
23:06on a l'occasion de le faire.
23:08Et en général, l'Europe, elle se structure
23:10dans ces moments-là.
23:11Donc moi, j'espère que ce sera peut-être
23:13un moment de vérité, oui.
23:14Vous venez quand même aussi d'argumenter
23:16d'une certaine façon qu'on allait diplomatiquement
23:18se construire peut-être une armée européenne
23:22sur le dos d'un pays qu'on ne défendra jamais.
23:24C'est ça, moi.
23:27Vous allez trop vite sur le sort de l'Ukraine.
23:29Je veux bien, le pays n'est pas rasé de la carte.
23:33On n'a pas la fin de l'histoire sur l'Ukraine.
23:36Même si c'est compliqué, effectivement,
23:38même si les Etats-Unis ont pris une initiative
23:41qui est très très très compliquée pour Zelensky,
23:44on n'a pas encore la fin de l'histoire.
23:45Ce soir, on ne sait pas si...
23:47Poutine distribue des passeports russes
23:50pour toute la partie qui est déjà sous contrôle russe.
23:52On a un tiers de la population qui est partie.
23:55On a un tiers qui est amputé,
23:57qui est parti sur le front.
23:58Il y en a un tiers qui ne s'est pas battu.
24:00Ça va être très compliqué à reconstruire en vrai, l'Ukraine.
24:02Et les gens qui font comme si l'Ukraine,
24:04parce qu'il y a eu la guerre,
24:05n'est plus ce pays corrompu qu'il était,
24:08pardonnez-moi, il y a aussi un problème.
24:09C'est-à-dire les gens qui disent, comme Glucksmann,
24:12vive l'intégration de l'Ukraine dans l'Europe,
24:14oublient ce qu'est l'Ukraine.
24:16Donc il ne faut pas l'oublier non plus.
24:17Le sommet européen de demain, Nicolas Burnham,
24:20il peut déboucher sur quoi, objectivement ?
24:21Au moment où le président américain, Donald Trump,
24:24veut arracher un cessez-le-feu par tous les moyens,
24:27en faisant pression sur l'Ukraine,
24:28en suspendant son aide militaire,
24:30elle partage de ses renseignements avec Kiev,
24:32on en a parlé,
24:33les 27 chefs d'État et de gouvernement de l'Union européenne
24:36veulent réaffirmer leur unité autour de l'Ukraine,
24:38en rappelant et en avançant sur plusieurs principes.
24:41D'abord, réaffirmer que l'Ukraine
24:43et que son président Volodymyr Zelensky,
24:45qui sera présent demain à Bruxelles,
24:47doit être associé à toute discussion sur son futur.
24:50Ensuite, et surtout, qu'une paix solide et durable
24:53doit être adossée à des garanties de sécurité,
24:55et cela en comptant sur Washington.
24:58Le plan élaboré par la France et la Grande-Bretagne
25:00prévoit l'envoi de troupes européennes
25:02sur le sol ukrainien,
25:03pour surveiller un éventuel cessez-le-feu.
25:05Mais les deux pays veulent que les États-Unis
25:07puissent, d'une manière ou d'une autre,
25:09assurer une forme de protection à ces militaires,
25:11s'ils étaient visés par les Russes.
25:13Pour que ce plan soit viable,
25:15les troupes du Kremlin devront se retirer
25:17des territoires conquis,
25:19ce que Vladimir Poutine a toujours refusé jusque-là.
25:21L'objectif des Européens est clair,
25:23l'Ukraine ne doit pas vivre avec la crainte
25:25d'une nouvelle agression russe,
25:27en cas d'accord de paix.
25:28Justement, les Russes peuvent-ils nous viser ?
25:30C'est une des questions qu'on va se poser
25:32après la dernière intervention qu'on vient d'entendre.
25:34Nous sommes ensemble jusqu'à 20h,
25:37et ensuite, après l'allocution du Président de la République,
25:40qui démarra à 20h,
25:41pour débattre avec nos invités.
25:43A tout de suite.
25:44Jusqu'à 20h,
25:46Yves Kelvy refait le monde sur RTL.
25:51RTL, édition spéciale avec Yves Kelvy.
25:55Il est 19h50 et nous sommes ensemble jusqu'à 21h
25:58pour cette édition spéciale consacrée
26:00à la prise de parole du Président de la République,
26:02Emmanuel Macron,
26:03que vous pourrez entendre en direct, bien entendu,
26:05dès 20h, sur notre antenne.
26:07Alors, il y a encore beaucoup de questions
26:09qui sont posées.
26:10On parle quand même énormément d'argent depuis le début,
26:12et je suis désolé,
26:13on est dans un pays qui connaît en ce moment
26:15de vraies difficultés financières.
26:17On n'est plus à sa prêt.
26:19On n'a déjà 3300, 3400 milliards de dettes.
26:22Marcian Lou nous le disait tout à l'heure.
26:24Non, mais il y a des...
26:26Il y a eu des réflexions menées
26:28au cours de ces dernières années,
26:29et il y a de l'argent.
26:30Il y a de l'argent potentiellement,
26:31si on regarde effectivement,
26:33et ça a été évoqué de façon un peu floue,
26:35peut-être que Emmanuel Macron le précisera ce soir,
26:37mais il avait évoqué ce livret militaire,
26:40si j'ose dire,
26:41et il y avait Christophe Plassard,
26:44qui est député, lui,
26:45qui avait proposé effectivement une solution,
26:48rapporteur d'un projet
26:50sur la loi de programmation militaire,
26:53et qui avait dit
26:54qu'on peut peut-être aller chercher
26:55du côté du livret A.
26:56Et c'est vrai que vous avez,
26:57vous savez...
26:58Pardonnez-moi,
26:59pour ceux qui nous écoutent,
27:00on va taper notre livret A
27:01en plus de lancer...
27:02Non, non, non.
27:03J'allais vous expliquer.
27:04Je me mets à la place de vos auditeurs, voilà.
27:06J'allais vous expliquer.
27:07C'est-à-dire qu'en gros,
27:08vous avez 442 milliards d'euros
27:10qui sont sur le livret A.
27:11Oui, on les a économisés.
27:13Mais bien sûr,
27:14on n'y touchera pas.
27:15Vous les gardez.
27:16Mais ces 442 milliards,
27:17ils sont gérés pour les deux tiers
27:19par la Caisse des dépôts et consignations.
27:21Ça va vers le logement social.
27:23Et puis, vous avez un tiers
27:24qui est géré par les banques
27:25et qui peuvent investir
27:26dans différents projets.
27:28Vous pouvez très bien
27:29demander aux banques
27:30sur ce tiers qui reste
27:32d'investir une partie de la somme
27:34sur des investissements militaires.
27:36C'est-à-dire qu'on ne prendra pas
27:37votre argent,
27:38mais on va le faire travailler.
27:39C'est ça, le travail d'une banque,
27:40c'est de prendre vos économies
27:41et de les faire travailler
27:42pour, elles, dégager
27:43des bénéfices derrière.
27:45C'est ça, l'histoire.
27:46C'est-à-dire que vous aurez toujours
27:47votre livret A,
27:48vous aurez toujours votre argent
27:49sur le livret A,
27:50vous pourrez toujours en faire
27:51ce que vous voulez,
27:52mais la somme globale
27:53qui est déposée sur le livret A
27:54peut être mise à fructifier
27:57pour pouvoir aller gérer
27:59tel ou tel projet.
28:00Aujourd'hui, l'argent du livret A
28:02permet de financer
28:03des projets de PME,
28:04permet de financer
28:06des projets écolos,
28:07pourquoi pas,
28:08permet de financer
28:09des développements
28:10et des projets militaires
28:11aussi avec cet argent-là.
28:12Vous voyez, donc,
28:13il y a des ressources
28:14possibles,
28:15sans forcément,
28:16obligatoirement,
28:17creuser la dette
28:18ou le déficit de la France
28:19pour financer l'armée.
28:20Martial, pensez-vous
28:21que les Français
28:22sont prêts à placer
28:23leur argent
28:24sur ce genre de livret ?
28:25Alors, ça,
28:26ça va être le pari
28:27ou, en tout cas,
28:28la question centrale,
28:29c'est s'adresser.
28:30Et là, le président
28:31a son rôle à jouer.
28:32Si vous me dites,
28:33le livret spécial Ukraine,
28:34je ne suis pas sûr
28:35que je vais tout de suite
28:36déposer mon argent,
28:37même si j'ai beaucoup
28:38de sympathie pour
28:39nos Allemands.
28:40Bien sûr,
28:41mais après,
28:42c'est un projet national,
28:43c'est-à-dire que vous proposez
28:44non pas de seulement
28:45mettre de l'argent
28:46pour sauver l'Ukraine,
28:47vous proposez
28:48de relancer
28:49une politique militaire
28:50ambitieuse
28:51pour la France
28:52et pour l'Europe,
28:53quelque part.
28:54Et là, vous pouvez avoir
28:55l'adhésion,
28:56mais c'est la personnalité
28:57même du président
28:58de la République
28:59qui peut emporter
29:00la décision
29:01sur un projet
29:02comme celui-là.
29:03Et je pense que
29:04les Français,
29:05vous savez,
29:06ça fait partie
29:07de notre culture,
29:08aussi,
29:09que l'épargne puisse
29:10servir des grands projets
29:11et le régalien,
29:12on ne s'en préoccupe plus
29:13parce qu'on est dans
29:14un continent en paix
29:15jusqu'à maintenant.
29:16Mais là,
29:17si vous demandez aux Français,
29:18peut-être qu'ils sont
29:19effectivement prêts
29:20à ce que leur argent,
29:21leurs économies
29:22servent aussi
29:23à la défense du pays.
29:24Mais Martial,
29:25je parle sous votre contrôle,
29:26mais il faudrait qu'il y ait
29:27la présentation
29:28d'un projet industriel,
29:29du coup,
29:30parce qu'au fond,
29:31plus qu'une guerre,
29:32ce serait de nous dire
29:33voilà comment on peut,
29:34au fond,
29:35relancer une industrie européenne,
29:36de l'armement,
29:37faire en sorte
29:38d'avoir une souveraineté
29:39européenne de l'armement,
29:41Ça, c'est le boulot
29:42du politique, justement.
29:43C'est là que le politique
29:44a son rôle à jouer.
29:45C'est là qu'il y a un projet
29:46à présenter aux Français
29:47et voir s'ils ont réussi
29:48à acquérir l'adhésion
29:49des Français
29:50sur ce projet-là.
29:51Là, c'est vraiment...
29:52Mais vous savez,
29:53on peut toujours
29:54prendre pour référence
29:55le général De Gaulle,
29:56si vous voulez,
29:57mais là, en l'occurrence,
29:58c'est ça qu'on demande
29:59à nos politiques.
30:00C'est d'avoir une vision
30:01avec un programme
30:02à présenter
30:03et une vision,
30:04à long terme,
30:05de l'économie
30:06et de la défense
30:07de notre pays.
30:08Mais il avait la majorité
30:09à l'Assemblée,
30:10le général De Gaulle,
30:11c'est-à-dire que il n'a pas...
30:12Oui, vous avez raison,
30:13ça, c'est très important.
30:14Je ne sais pas pourquoi
30:15je n'ai pas l'impression
30:16que Père De Jong
30:17est prêt à ouvrir
30:18son petit livret, là.
30:19Je le sens dubitatif.
30:20Je suis fauché,
30:21de toute façon.
30:22La question est réglée.
30:23Au-delà du fait
30:24que vous soyez fauché,
30:25si vous aviez un peu plus
30:26d'argent,
30:27vous iriez le mettre
30:28sur ce livret ?
30:29Écoutez, oui.
30:30Ah oui ?
30:31Oui, oui.
30:32Je reconnais qu'il y a
30:33un côté assez grand
30:35et je pense qu'un bon
30:36discours politique
30:37adressé à la population
30:38française,
30:39aux Français d'une façon
30:40générale,
30:41je pense que ça peut
30:42fonctionner.
30:43Alors ça, le Président
30:44de la République,
30:45c'est le faire.
30:46Encore faut-il que
30:47les Français n'aient pas
30:48une forme de fatigue
30:49sur ces interventions.
30:50De toute façon,
30:51ce sera un dolore
30:52parce que quoi qu'il en soit,
30:53on parlait 500 milliards
30:54du livret A,
30:55vous les mettrez.
30:56Vous ne savez pas
30:57que c'est pour acheter
30:58des missiles.
30:59Les gens pensent
31:00que pour acheter
31:01de l'écologie,
31:02c'est des missiles.
31:03L'allocution officielle
31:04du Président de la République
31:05dès 20h est en direct
31:06et ensuite,
31:07notre grand débat
31:08et nos analyses
31:09dès 20h,
31:10donc la prise de parole
31:11d'Emmanuel Macron
31:12sur notre antenne.
31:13Rien de fuite
31:14quand même
31:15sur sa prise de parole,
31:16Olivier Bost ?
31:17Alors non,
31:18parce que déjà
31:19le Président de la République
31:20nous a habitués
31:21à l'enregistrer
31:22à la dernière minute
31:23et parfois
31:24à le réenregistrer
31:25plusieurs fois,
31:26à modifier beaucoup
31:27beaucoup son discours.
31:28Donc on peut avoir,
31:29on peut parfois
31:30avoir des éléments
31:31et les grandes
31:32lignes.
31:33Pour l'instant,
31:34je vais être tout à fait
31:35franche,
31:36je n'ai pas eu de retour.
31:37Ça peut arriver
31:38qu'on ait des explications
31:39et des éléments de départ
31:40mais pour l'instant,
31:41non,
31:42il n'y a pas de...
31:43On évoquait,
31:44je crois,
31:45un quart d'heure
31:46d'intervention ?
31:47Oui, un quart d'heure
31:48mais c'est pareil,
31:49je suis prudent.
31:50Cela dit,
31:51le Président de la République
31:52a fait globalement
31:53beaucoup plus court
31:54ces derniers temps.
31:55C'était plus dense.
31:56Bonne chose.
31:57Voilà,
31:58ce qui est une bonne chose
31:59mais si on est mauvaise langue,
32:00on se dit que
32:02quand il a vraiment un message,
32:04pour le coup,
32:05il a fait des efforts
32:06ces derniers temps
32:07et tout le monde y gagnait,
32:09je pense,
32:10pour qu'on puisse comprendre
32:12ce qu'il veut vraiment raconter.
32:14Donc là,
32:15on est parti sur un quart d'heure
32:16en théorie.
32:17Nicolas Burnon,
32:18est-ce que les différents
32:19chefs d'État
32:20et de gouvernement européens
32:21s'expriment en ce moment
32:22publiquement
32:23et prennent la parole
32:25pour dire ce qu'est clairement
32:27leur engagement
32:28ou leur non-engagement
32:29dans l'appui à l'Ukraine ?
32:31Alors,
32:32ils sont beaucoup exprimés
32:33ces derniers jours,
32:34ces dernières semaines.
32:35Encore,
32:36il y a quelques jours,
32:37lorsque Emmanuel Macron
32:38était avec le Premier ministre
32:39britannique à Londres,
32:40ils ont réaffirmé
32:41leur unité pour l'Ukraine.
32:42Évidemment,
32:43qu'ils vont le faire demain,
32:44réaffirmer cette unité
32:45pour l'Ukraine.
32:46Ursula von der Leyen
32:47s'exprimera sans doute
32:48et puis aussi,
32:49évidemment,
32:50les représentants
32:51de l'OTAN
32:52qui seront réunis
32:53demain à Bruxelles.
32:5412 minutes,
32:55j'ai la durée.
32:56Bravo !
32:57C'est encore plus long
32:58que le temps
32:59C'est enregistré,
33:00ça vient d'être bouclé.
33:01Ah oui,
33:02on le sait.
33:03Donc,
33:04dans 3 minutes,
33:05vous suivrez les 13 minutes
33:06d'intervention en direct
33:07sur RTL.
33:08Si les informations
33:09du service politique
33:10et de Thomas Desprez
33:11sont exactes,
33:12c'est ça.
33:13Oh,
33:14c'est pas bien la dénonciation.
33:15Non,
33:16pas du tout.
33:17Non,
33:18c'est pour sourcer.
33:19Non,
33:20au contraire.
33:21Non,
33:22je ne m'attribue pas
33:23une information.
33:24Voilà,
33:25c'était loyal
33:26vis-à-vis de Thomas Desprez.
33:27Très bien.
33:29Et si oui,
33:30pour dire quoi ?
33:31Elle porte encore la voix de l'Europe,
33:32Isabelle Saporta ?
33:33Ça nous a fait quand même
33:34très plaisir,
33:35cette photo
33:36en Angleterre.
33:37On était content
33:38qu'il y ait ce sursaut.
33:39Maintenant,
33:40c'est quand même un peu
33:41la bataille des nains.
33:42C'est un peu la bataille des nains
33:43et on voit bien
33:44que la vraie bataille,
33:45elle se fait ailleurs.
33:46Donc,
33:47on a effectivement
33:48aux Etats-Unis
33:49et entre la Russie
33:50et les Etats-Unis,
33:51le jeu se fait là,
33:52avec la Chine
33:53tapie dans l'ombre.
33:54Bon,
33:55oui,
33:56donc ça nous fait plaisir
33:57qu'on va avoir un sursaut.
33:58Je l'espère
33:59pour au moins lancer
34:00effectivement
34:01cette industrie
34:02européenne.
34:03En tout cas,
34:04faire en sorte
34:05qu'elle ait des contrats,
34:06mais vous dire
34:07que ça va changer
34:08la face du monde.
34:09Moi,
34:10je voudrais juste
34:11vous rappeler
34:12que ça s'appelait
34:13en fait la CED.
34:14C'était l'Europe de la Défense
34:15et c'est la France
34:16qui l'a tuée en 1954
34:17parce que ça ne nous arrangeait pas
34:18cette Europe de la Défense
34:19pour l'Indochine.
34:20Donc,
34:21de toute façon,
34:22penser qu'on aura
34:23une seule armée européenne
34:24avec un seul commandement,
34:25ça n'arrivera jamais.
34:27C'est littéralement impossible.
34:28En tout cas pas.
34:29Dans 20 ou 30 ans
34:30ou 40 ans peut-être,
34:31mais à court terme,
34:32c'est strictement impensable.
34:33D'autant,
34:34on parle de quoi ?
34:35Concrètement,
34:36actuellement,
34:37le PIB,
34:38on dépense pour l'armée
34:39en gros 2% du PIB.
34:40Globalement,
34:4150 milliards par an.
34:42Si vous mettez 3%,
34:43c'est l'objectif.
34:44Globalement,
34:45ça fait 25 milliards de plus.
34:46Si vous voulez monter à 4,
34:47vous mettez 50.
34:48Si vous voulez à 5,
34:49c'est 75.
34:50Vous vous rendez compte ?
34:51On peut avoir un fonctionnement.
34:52L'OTAN,
34:53ça fonctionne
34:54quand il y a plusieurs armées
34:55dans les champs de bataille.
34:56L'OTAN,
34:57ce n'est pas une armée.
34:58Non,
34:59ce n'est pas une armée,
35:00je suis d'accord,
35:01mais c'est plusieurs armées
35:02qui travaillent ensemble.
35:03Donc,
35:04ça peut fonctionner.
35:05Mais on ne parle pas
35:06d'armée unique,
35:07c'est ça que je veux dire.
35:08Ah oui,
35:09non,
35:10non,
35:11ça non.
35:12Pas d'armée unique.
35:13Oui,
35:14bien sûr,
35:15bien sûr.
35:16C'est un modèle
35:17dans lequel chaque pays
35:18va investir.
35:19Et c'est le problème qu'on a.
35:20Nous,
35:21on va investir 25 milliards
35:22de plus cette année.
35:23Pourquoi pas ?
35:24Parce qu'on va pouvoir
35:25s'occuper
35:26et être présents sur le marché.
35:27Encore une fois,
35:28tant que l'OTAN existe,
35:29aujourd'hui,
35:30les Américains ne vont pas accepter
35:31que les Allemands achètent
35:32des rafales.
35:33Toi,
35:34tu es F-35.
35:35Ils ne peuvent pas partir
35:36et nous empêcher
35:37de chercher où on veut.
35:38Mais ils ne sont pas encore partis
35:39pour le coup.
35:40Ils ne sont pas encore partis.
35:41Normalement,
35:42dans une dizaine de secondes,
35:43vous devriez pouvoir participer
35:44avec nous à cette émission
35:45en écoutant
35:46l'allocution officielle
35:47du Président de la République
35:48en direct depuis l'Elysée.
35:49Pardonnez-moi,
35:50je viens de dire une bêtise
35:52et ça ne devrait pas tarder
35:53puisque je vois que
35:54les images sont en train de commencer.
36:00Françaises, Français,
36:01mes chers compatriotes,
36:03je m'adresse à vous ce soir
36:04en raison de la situation internationale
36:06et de ses conséquences
36:07pour notre pays
36:08et pour l'Europe.
36:10Et cela après
36:11plusieurs semaines
36:12d'actions diplomatiques.
36:14Vous êtes en effet,
36:15je le sais,
36:16légitimement inquiets
36:17devant les événements historiques
36:18en cours
36:19qui bouleversent
36:20l'ordre mondial.
36:22La guerre en Ukraine
36:23qui a entraîné
36:24près d'un million
36:25de morts et de blessés
36:26continue
36:27avec la même intensité.
36:29Les Etats-Unis d'Amérique,
36:31notre allié,
36:32ont changé
36:33leur position sur cette guerre,
36:35soutiennent moins l'Ukraine
36:36et laissent planer le doute
36:37sur la suite.

Recommandations