Michel Onfray passe en revue l’actualité de la semaine dans #FaceAMichelOnfray. Présenté par Laurence Ferrari.
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00:00Générique
00:11Bonjour à tous et bonjour à toutes, bienvenue dans Face à Michel Onfray sur CNews et sur Europe 1.
00:15Bonjour Michel. Bonjour Laurence.
00:17Très heureuse de vous retrouver pour une heure de débat avec votre point de vue philosophique sur l'actualité.
00:21On va revenir d'abord Michel sur l'intervention télévisée du Président de la République qui a vanté son action depuis 8 ans.
00:27Il a tenté de défendre son bilan alors que l'on attendait des annonces, peut-être même des référendums.
00:32Que nenni, il n'y en a pas eu. On verra ce que vous en pensez en auscultant ces réponses.
00:36On se souvient aussi de ce que disait le Général de Gaulle à Jacques Soustel, vous avez fait perdre du temps à la France.
00:42Est-ce que vous partagez ce constat aussi ? Votre réponse dans un instant.
00:46François Bayrou de son côté a longuement répondu aux questions de la commission d'enquête parlementaire sur l'affaire Betharam.
00:52Cet établissement privé où se sont déroulés des dizaines d'agressions physiques et sexuelles sur des élèves pendant une période d'au moins 30 ans.
00:59On notera le zèle tout particulier des députés de la France Insoumise.
01:03Est-ce que cette commission d'enquête a servi politiquement pour tenter d'affaiblir le Premier ministre et au-delà l'enseignement privé catholique en France ?
01:11Je vous pose la question tout à l'heure Michel Onfray.
01:13L'ensauvagement dans notre pays, longue série de faits de violence cette semaine.
01:17Entre une tentative de kidnapping en pleine rue à Paris, une bagarre générale en pleine cour d'assises à Bordeaux lors du procès de trois meurtriers d'un adolescent
01:26et l'agression barbare d'un pompier volontaire à Évian percuté de dos lors d'un rodéo urbain par un individu qui est revenu lui cracher dessus.
01:34Encore des symptômes de décivilisation.
01:37La loi sur l'euthanasie débattue à l'Assemblée nationale cette semaine.
01:41C'est surtout la partie soins palliatifs qui a été évoquée avant la partie aide active à mourir.
01:46Vous entendrez les partisans et les opposants à ce texte qui est ressorti très modifié de la commission des affaires sociales.
01:52Enfin vous avez été surpris Michel, peut-être même choqué de l'assaut qui a été lancé contre le comté par certains écologistes
02:00qui estiment que le comté est mauvais écologiquement, mauvais pour les animaux.
02:04Il faut arrêter d'en manger.
02:06Ce n'est pas la position officielle, je précise, du parti des écologistes.
02:09Mais pour vous c'est symptomatique de la logique végane qui s'appuie sur une méconnaissance de la nature.
02:15Voilà pour le menu mon cher Michel, vous êtes prêt ?
02:17Je suis prêt.
02:18On parlera du comté tout à l'heure.
02:19Mais on commence par Emmanuel Macron, cette très très longue émission, plus de 3h12 à la télévision, pas d'annonce concrète.
02:25Une défense difficile d'un bilan qui a été bien compliqué pour les français.
02:30Et un constat, sachez que si la France va mal, c'est parce qu'elle est pessimiste.
02:34Écoutez le Président.
02:36Je crois que c'est assez classique dans notre pays, on voit surtout ce qui ne marche pas.
02:40Je pense que nous sommes, notre pays se caractérise depuis très longtemps par sa forme de pessimisme sur lui-même.
02:46Il y a plein de difficultés au quotidien.
02:48On va y revenir je pense tout au long de l'émission.
02:51Et des vies qui sont difficiles en raison des plans sociaux qui peuvent arriver,
02:57du travail qui ne paye pas assez, de l'angoisse qui existe face à la géopolitique.
03:03Mais je crois que tous ensemble, parce que je ne m'en donne pas les mérites seul,
03:07depuis huit ans on a essayé de tenir face aux crises.
03:10Que pensez-vous de cette prestation Michel Onfray ?
03:13C'est un grand exercice narcissique.
03:15Déjà trois heures, c'est deux heures de trop.
03:17Je pourrais même dire trois de trop.
03:19C'est un autoportrait d'un personnage qui se satisfait de lui-même,
03:24qui s'écoute, c'est une espèce de logique très onaniste en disant
03:27il y a les français, ils n'ont rien.
03:28C'est des gens trop pessimistes, ils vouloient réfractaire,
03:31il n'y a qu'à traverser la rue pour trouver du boulot.
03:33Vous êtes tous vraiment trop crétins, pas dire une grossièreté.
03:37Et puis on a sa femme de temps en temps qui dit, vous savez,
03:39il a une pensée très complexe.
03:41Non, il n'a pas une pensée très complexe, elle est extrêmement simple.
03:43Dès qu'il a dit oui, il dit non.
03:44Dès qu'il a dit blanc, il dit noir.
03:45Dès qu'il a dit une chose, il dit exactement son contraire.
03:47Quand on a compris ça, on a tout compris.
03:49Mais il y a tout de même une espèce de fil directeur dans la pensée simple,
03:55si ce n'est Simplices et Simplettes d'Emmanuel Macron,
03:58c'est l'idéologie de Maastricht.
04:00C'est toujours la même chose.
04:01Il dit plein de choses, tout et le contraire de tout,
04:03sauf qu'il fait toujours exactement la même chose.
04:05Toujours plus d'immigration, toujours plus de violence,
04:07toujours plus de destruction de la société,
04:09toujours plus de haine de la France, toujours plus de...
04:11Alors qu'il s'en défend, il dit on a mis la sécurité partout,
04:14on a bien fait tout ce qu'on pouvait sur le budget.
04:17Partout.
04:18Il a dit l'autre jour que c'est Gérald Darmanin
04:20qui a fait savoir qu'il n'y avait plus un endroit safe,
04:22qu'il n'y avait plus un endroit tranquille en France.
04:23Les ministres de l'Intérieur sont ministres de la justice.
04:26Il a changé de poste.
04:27Il a dit qu'il n'y a plus un endroit tranquille en France.
04:29Il dit que les Français sont pessimistes à croire des choses comme celles-ci.
04:32C'est la variation sur le thème du sentiment d'insécurité.
04:34Monsieur, dont j'oublie le nom, l'avocat qui était ministre...
04:39Dupond-Moretti, Eric Dupond-Moretti.
04:41C'est toute la gauche qui nous dit depuis le début
04:43qu'il n'y a qu'un sentiment d'insécurité.
04:45Quand CNews dit que ça ne s'appelle pas un sentiment d'insécurité,
04:48on vous montre les images, on est une chaîne d'extrême droite,
04:50on est une chaîne fasciste,
04:52on est une chaîne qui insiste sur ce qui n'existe pas,
04:54qui crée même l'événement.
04:56C'est-à-dire que globalement, si vous montrez quelque chose,
04:58c'est vous qui, en le montrant, le créez.
05:00On le sait bien d'ailleurs, parce que quand il s'agit
05:02d'évincer le réel, France Inter fait ça très bien.
05:04Il suffit de ne pas en parler et puis voilà.
05:06Si vous avez fait 40 ans de télévision
05:08et que vous dites que Gaza c'est Auschwitz,
05:10vous pouvez très bien ne rien dire,
05:12tout se passera très bien, il n'y aura aucun problème,
05:14vous avez effacé la représentation du réel,
05:16vous auriez donc effacé le réel lui-même.
05:18C'est faux. Donc là, il est impossible,
05:20il ne peut pas terminer.
05:22Je pense que trois heures et demie, il doit estimer
05:24que ce n'est pas assez pour sa personne, sa suffisance.
05:26Il y a d'autres épisodes, vous croyez Michel Ouvray ?
05:28Il y en aura plein, jusqu'à la fin.
05:30Il nous le redit d'ailleurs, vous avez vu ?
05:32La chose la plus importante peut-être, c'est de nous dire
05:34je suis resté deux fois, mais j'ai envie de rester deux fois encore.
05:36Donc je vais faire une petite pause de cinq ans, je reviendrai.
05:38C'est-à-dire que je veux me présenter éventuellement en 2032.
05:40Ce qui veut dire que, je ne suis pas constitutionnaliste,
05:42mais je pense que la pause est obligatoire,
05:44on n'a pas le droit de deux fois de plus.
05:46Comme on avait affaire à des vieillards quasiment,
05:48des gens qui étaient couturés quand ils arrivaient au Premier ministre,
05:50chefs de l'État, je veux dire,
05:52avec Mitterrand, on a eu ça avec Chirac,
05:54on se dit deux fois ça va, ils sont en bout de course quand ils ont fait leur deux mandats.
05:56Deux fois sept à l'époque, deux septennats.
05:58Et là il dit, mais après tout,
06:00moi j'ai l'âge qui me permet de dire deux fois cinq,
06:02ça fait dix, on se repose cinq ans,
06:04on revient un peu comme Poutine avec Medvedev,
06:06on trouve quelqu'un qui est une espèce d'homme de paille,
06:08et puis on est toujours là un peu à tirer les ficelles.
06:10Puis on réapparaît pour deux fois,
06:12c'est-à-dire encore dix ans, et je pense qu'effectivement
06:14il y songe.
06:16C'est le rêve secret.
06:18Il ne peut pas s'imaginer
06:20dans un autre emploi que celui
06:22qui passe sa vie devant un miroir.
06:24Mais simplement il prend les Français à témoin,
06:26et qu'ils se poudrent et qu'ils se regardent et qu'ils se remaquillent
06:28dans son miroir autant qu'il le voudra.
06:30Mais il prend la France en otage.
06:32Et puis il y a des choses à faire.
06:34Moi ce qui me sidère depuis que je vois un peu comment fonctionne la politique,
06:36c'est que tous les chefs d'État quand ils sont au pouvoir,
06:38donc je vais faire une redondance,
06:40au risque même d'être dans le pléonasme, juste pour pouvoir dire
06:42que ces gens-là ils nous disent
06:44il faudrait, on devrait,
06:46on va faire, mais attendez vous êtes au pouvoir,
06:48vous avez les manettes.
06:50D'autant que les manettes de la Vème République c'est fait pour que ça puisse marcher.
06:52C'est une machine extrêmement efficace.
06:54Vous pouvez accélérer, vous pouvez ralentir, vous pouvez freiner.
06:56Vous avez vraiment la totalité des pouvoirs.
06:58Simplement encore faut-il être démocrate,
07:00c'est-à-dire que vous avez la totalité des pouvoirs
07:02quand la machine est bien réglée.
07:04C'est-à-dire quand l'Assemblée nationale représente le vote du peuple.
07:06Si le vote du peuple n'est plus en coïncidence
07:08avec la pensée du chef de l'État, le chef de l'État s'en va.
07:10C'était le président de la République, Charles de Gaulle,
07:12qui avait fait et l'esprit
07:14à la lettre de ce dispositif-là.
07:16Et là c'est pas le cas.
07:18Si je perds les élections, je reste.
07:20Je devrais nommer,
07:22Jordan Bardella, puisque c'est le parti
07:24qui tout seul fait le maximum de voix,
07:26je nomme mes copains, un coup de Barnier, un coup de Bayrou,
07:28en disant c'est la politique que vous avez refusée,
07:30et bien vous l'aurez.
07:32En 2005 vous ne vouliez pas de traité constitutionnel,
07:34en 2008 vous l'avez eu quand même avec le traité de Lisbonne.
07:36Ça veut dire qu'il y a une constance,
07:38tous les mastrichiens font la même chose, disent la même chose
07:40et se moquent du peuple, ils détestent le peuple.
07:42Et ne lui donnent pas la parole,
07:44autre mesure, il n'y a pas eu d'annonce de référendum,
07:46contrairement à ce que tout le monde annonçait.
07:48Mais ça je vous l'avais dit.
07:50Je l'ai dit, mais il n'y aura pas de référendum.
07:52Il sait très bien que la totalité
07:54des référendums qui seraient faits
07:56seraient plébiscitaires et ce seraient des anti-plébiscites
07:58et on dirait non, on n'en veut pas.
08:00Et même s'il annonçait des choses extravagantes
08:02la semaine de trois heures,
08:04les gens voteraient non pour lui dire non.
08:06Donc il n'a pas compris ça.
08:08C'est la mesure, c'est le thermomètre de la relation
08:10que le chef de l'État entretient avec son peuple,
08:12avec le peuple. Donc il y a une détestation
08:14qui est franche, mais il ne veut pas non plus imaginer la détestation.
08:16Si on le déteste, c'est qu'on ne l'a pas compris.
08:18Et puis on punit les gens.
08:20Vous avez vu Mme Ernotte qui a été reconduite
08:22dans ses fonctions et qui nous dit
08:24tolérance, grandeur, ouverteté, accueil de tout le monde.
08:26C'est elle qui m'a virée il y a dix ans
08:28et qui m'interdit de service public
08:30et qui nous fait savoir que c'est une agora.
08:32Je ne sais pas si elle sait ce que c'est qu'une agora,
08:34mais sur l'agora tout le monde passe, tout le monde vient, tout le monde parle.
08:36C'est pas juste les gens qui pensent qu'il faut être queer,
08:38qu'il faut être un défenseur du climat
08:40ou cracher sur le comté, si je puis me permettre.
08:42Il y a deux moments quand même dans cette interview
08:44et après on passera à autre chose,
08:46où il a été confronté à une parole réelle,
08:48pragmatique. La première avec Robert Ménard,
08:50maire de Béziers, qui lui a fait part
08:52d'un certain nombre de problèmes très concrets.
08:54On va écouter ce qu'en a pensé Robert Ménard,
08:56qui était notre invité juste après.
08:58Autant, honnêtement, il est à l'aise
09:00sur les chiffres, sur la politique internationale
09:02et tout, et puis il a des succès
09:04dans ce domaine-là, sur la politique internationale, honnêtement.
09:06Mais il y a des choses où j'applaudis tout.
09:08Autant, dès qu'on en arrive
09:10au quotidien des gens,
09:12je pense que c'est un autre univers pour lui.
09:14Vous avez compris, j'ai eu l'impression
09:16qu'il était un peu là
09:18des choses. Je sais pas si vous voyez
09:20ce que je veux dire. Comme s'il avait
09:22l'impression qu'il y a encore
09:24deux ans là, il va pas partir
09:26avant, parce que c'est pas le genre de
09:28me semble-t-il, je crois pas
09:30qu'il va démissionner, il a envie d'être au centre
09:32des choses, mais je crois qu'il y a
09:34une partie de la France
09:36et de ce que vivent les gens
09:38qui lui échappent.
09:40Vous êtes d'accord avec Robert Ménard, Michel Onfray ou pas ?
09:42Non, pas sur le fait qu'il aurait des succès
09:44de manière internationale, c'est totalement faux.
09:46Il est le même à l'international
09:48et en France.
09:50Où a-t-il des succès avec la Chine ? Où a-t-il des succès avec
09:52Poutine ? Où a-t-il des succès avec l'Iran ?
09:54Où a-t-il des succès avec Gaza et Israël ?
09:56Où a-t-il des succès avec Trump
09:58et quelques autres ? Où a-t-il des succès en Afrique,
10:00par exemple ? Où a-t-il des succès en Algérie ?
10:02Ce ne sont que des échecs. Partout,
10:04tout le temps. Où est Boalem Sansal ?
10:06Il ne l'a pas prononcé. Bien sûr qu'il n'en parle pas.
10:08C'est toute la
10:10visibilité de son impuissance, l'affaire
10:12de Boalem Sansal.
10:14Je ne peux pas entendre
10:16qu'il aurait des succès internationaux.
10:18Pour le reste, il a raison. Sur la lassitude ?
10:20Non, je ne crois pas non plus.
10:22La lassitude, il faut avoir une conscience
10:24que finalement, on n'a pas bien fait le boulot.
10:26Et ça, c'est quelque chose qui est absolument étranger.
10:28Il a une conscience tellement aiguë
10:30de lui-même et de sa personne que
10:32tous les autres auront toujours tort.
10:34Quoi qu'il arrive. Agnès Verdier-Molinier
10:36était aussi face au président de la République,
10:38fondatrice, présidente de la fondation IFRAP.
10:40Elle l'a confrontée aux chiffres.
10:42Écoutez ce qu'elle nous en a dit le lendemain.
10:44Écoutez,
10:46j'ai trouvé que sur le diagnostic,
10:48finalement, il était obligé de reconnaître
10:50que vous avez raison.
10:52On a un gros problème. Il ne peut rien faire.
10:54Il ne peut pas dire le contraire.
10:56Il ne peut pas dire qu'on n'est pas
10:58le pire déficit public de la zone euro.
11:00Il ne peut pas dire qu'on n'est pas
11:02dans les pires au niveau de dette
11:04par rapport à la richesse nationale.
11:06Et c'est vrai que souvent, il a dit
11:08finalement, ce n'est pas vraiment ma faute.
11:10Ce n'est pas moi qui fais la loi,
11:12ce n'est pas moi qui fais ceci,
11:14ce n'est pas moi qui fais cela.
11:16C'est ce que je lui ai dit d'ailleurs
11:18il y a plus de deux ans.
11:20Aujourd'hui, finalement, il est un peu
11:22sur une position où il peut aussi
11:24pas tellement de majorité.
11:26Ce n'est pas lui qui pilote le gouvernement.
11:28Il pourrait,
11:30et moi, c'est ce que j'espère,
11:32s'engager pour
11:34expliquer les choses aux Français.
11:36On est sur CNews et sur Europe 1.
11:38Michel Onfray, on vient d'écouter Agnès Verdier-Molinier.
11:40Elle l'a confrontée,
11:42le président, au chiffre.
11:44C'est vrai que le bilan, il est désastreux.
11:46Elle est très douée. Elle dit cela depuis des années.
11:48Elle a raison. J'ai partagé des plateaux
11:50de télévision à l'époque où j'étais interdit de service public.
11:52Mais dans les émissions de François-Olivier Gisbert,
11:54elle est toujours très efficace,
11:56très documentée. Elle a absolument raison.
11:58Je ne serais pas d'accord avec elle sur l'idée qu'il faudrait
12:00qu'il aille à la télévision pour expliquer aux Français.
12:02Non, non, non. Je ne veux pas qu'il explique, qu'il se taise
12:04et qu'il agisse. Il a les moyens
12:06d'agir. Il ne fait rien.
12:08L'économie, c'est toujours...
12:10Chez Aristote, c'est toujours la domesticité,
12:12l'économie. Vous avez une maison, vous avez de l'argent,
12:14vous avez des enfants, et il va falloir gérer
12:16la maisonnée avec la somme qui vous est donnée.
12:18Vous faites des économies. Donc, les économies,
12:20on peut les faire aujourd'hui. Si on arrêtait
12:22de croire que la France est l'hôtel du monde
12:24où on peut recevoir tout le monde, soigner
12:26tout le monde, accueillir tout le monde, donner de l'argent
12:28à tout le monde, etc., on assainirait
12:30les dépenses. Ce n'est pas très compliqué.
12:32Si vous devez faire...
12:34Si on vous dit là, il faut économiser,
12:36qu'est-ce que vous allez faire ? Si c'est Macron,
12:38on va supprimer des postes de fonctionnaires.
12:40Ça veut dire moins
12:42d'infirmières, ça veut dire moins
12:44d'enseignants, ça veut dire moins de policiers,
12:46ça veut dire que là où on a besoin de plus
12:48de fonctionnaires, eh bien,
12:50il va passer à côté. Donc non,
12:52qu'il n'explique pas... – En tout cas, plus de fonctionnaires sur le terrain
12:54et moins dans l'administration, ça c'est sûr.
12:56Plus des fonctionnaires au contact du public.
12:58– Oui, il faut réformer radicalement l'administration
13:00qui est devenue une bureaucratie
13:02administrée, c'est normal, il faut de l'administration.
13:04Si on n'administre pas, ce n'est pas possible.
13:06Mais là, bureaucratie, au sens étymologique,
13:08c'est le pouvoir des bureaux, quoi.
13:10Et vous avez des gens qui effectivement pêchent
13:12le mouvement de la France. Et même des présidents de la République
13:14honnêtes et honorables
13:16l'ont dit, finalement, qu'il y avait
13:18tous les services et qu'entre le moment où on disait quelque chose
13:20et le moment où ça avait lieu, par exemple,
13:22Jacques Lang, il a publié
13:24ses mémoires, ses carnets de notes
13:26et on voit bien comment lui pouvait avoir une idée,
13:28enfin, le président de la République pouvait avoir une idée
13:30puis lui, il dit bon, je la mets en action
13:32et puis on va faire le nécessaire. Et puis comment les directeurs
13:34de ce site, les directeurs de cela,
13:36la DRAC, l'action régionale des affaires culturelles,
13:38c'est-à-dire les préfets, etc.
13:40Jusqu'à la fin, au bout du bout,
13:42vous vous apercevez que ça ne passe pas, ça n'a pas lieu.
13:44Donc il faudrait, alors c'est
13:46le fameux Doge
13:48de Trump
13:50et de Musk, tous les deux, de dire
13:52il faut empêcher qu'il y ait
13:54alors pas une administration,
13:56mais faire de telle sorte qu'on resserre l'administration
13:58et qu'on en finisse avec la bureaucratie.
14:00Est-ce que vous diriez, comme ce que disait
14:02De Gaulle à Jacques Soustel, vous avez fait perdre du temps à la France ?
14:04Oui, bien sûr.
14:06Ils sont nombreux à en faire perdre du temps à la France.
14:08Mais comme de toute façon, ce sont des gens qui veulent
14:10la destruction de la France, ce sont des gens qui veulent
14:12que la France devienne une espèce de Lander
14:14d'une Europe germanisée
14:16dans laquelle, on dirait,
14:18c'est-à-dire un peu le cas, on donne un coup de fil,
14:20Mme Ursula von der Leyen dit, je ne suis pas élue,
14:22mais je vais quand même t'expliquer,
14:24ce qu'il faut faire et comment il faut faire,
14:26un petit téléphone rouge, et il prend ses ordres
14:28à Bruxelles, et voilà, on dit
14:30que le peuple nous laisse tranquilles.
14:32Donc pas de référendum, c'est pourquoi quand vous aviez dit
14:34il annonce un référendum, je dis ça n'aura jamais lieu.
14:36Il y a une détestation du peuple
14:38chez ces gens-là, avec le mépris
14:40qu'on a vu sur les gilets jaunes,
14:42le mépris qu'on a vu ensuite avec
14:44tous les gens simples et modestes,
14:46toutes ces zones-là qui sont interdites à des gens
14:48qui n'ont pas les moyens d'avoir des voitures puissantes,
14:50électriques ou hybrides.
14:52Il y a une haine,
14:54vraiment une haine des gens simples et des gens modestes,
14:56et puis du peuple, du bon peuple,
14:58on peut utiliser cette expression en disant
15:00qu'il y a des gens qui ont un bon sens populaire et qui disent
15:02pourquoi on ne fait pas ceci, pourquoi on ne fait pas cela,
15:04parce qu'on n'en a rien à faire de vous,
15:06et on a juste envie de provincialiser
15:08la France, et on est là pour ça.
15:10– Michel Onfray, on est sur CNews et sur Europe 1.
15:12Autre temps fort cette semaine politique,
15:14c'est François Bayrou qui a passé plus de 5 heures
15:16à répondre mercredi soir aux questions
15:18de la commission d'enquête parlementaire sur l'affaire Bétharame
15:20du nom d'un établissement catholique privé
15:22de la ville de Pau dans lequel
15:24se sont déroulés des dizaines de faits d'agressions physiques
15:26graves et agressions sexuelles sur des élèves
15:28sur une dérée qui est au moins de 30 ans.
15:30Avec des questions très offensives
15:32de la part du co-rapporteur
15:34de cette commission, Paul Vannier,
15:36un député France Insoumise, écoutez
15:38un extrait de ces échanges musclés.
15:40On va d'abord écouter Paul Vannier, puis François Bayrou
15:42à propos de l'utilisation des informations
15:44du site Mediapart.
15:46– Vous avez évoqué
15:48le journal Mediapart, il vous a
15:50adressé le 29 janvier une série de questions
15:52qui portent sur l'établissement Bétharame.
15:54Tout indique donc que vous êtes
15:56informé de ces questionnements,
15:58que vous êtes préparé à répondre
16:00aux questions des députés sur ce sujet
16:02et vous choisissez donc
16:04de nier toute connaissance
16:06de votre part
16:08de ces faits de violence.
16:10Vous revenez aujourd'hui sur cette déclaration.
16:12Pourquoi cette attitude dans ce premier moment
16:14du 11 février qui consiste à tout nier
16:16de votre part ?
16:18– Monsieur Vannier, j'ai écouté
16:20beaucoup des séances
16:22de cette commission
16:24et votre méthode
16:26est absolument transparente.
16:28La vôtre, personnelle.
16:30C'est-à-dire que chaque fois que quelqu'un
16:32vous propose une réponse,
16:34vous traduisez
16:36cette réponse
16:38de manière que celui qui s'exprime,
16:40s'il ne fait pas attention,
16:42se trouve entraîné
16:44à des affirmations qui ne sont pas les siennes.
16:46Je n'ai pas répondu
16:48au questionnaire de Mediapart parce que
16:50Mediapart n'est pas une autorité de la République
16:52et que, si vous permettez,
16:54par hygiène mentale, je ne me
16:56plie pas aux ordres de Mediapart
16:58comme d'ailleurs d'aucun autre journal.
17:00– Voilà pour François Bayrou.
17:02Est-ce que cette commission d'enquête pour vous,
17:04c'est un moyen d'affaiblir politiquement
17:06le Premier ministre ou
17:08d'affaiblir l'enseignement catholique,
17:10ça c'est une évidence, ou est-ce qu'il s'agit
17:12d'aider les enfants qui ont été victimes
17:14d'abus ? – Non, la France Insoumise
17:16n'a aucun souci des victimes,
17:18se sert des victimes. Il faut victimiser les victimes
17:20dont on se sert par la suite.
17:22Vous savez, quand ils s'en viennent
17:24voir des gens qui sont sans-abri et puis que
17:26les télés sont là et qu'un quart d'heure après
17:28on les retrouve en train de m'embaucher
17:30dans un resto chic juste en face, c'est ça la France Insoumise,
17:32ce sont des effets d'annonce.
17:34D'abord je voudrais saluer la performance
17:36rhétorique de François Bayrou.
17:38Je me suis assez souvent moqué de lui
17:40en disant que c'était un peu compliqué de le comprendre
17:42et de le suivre, et qu'il improvisait,
17:44qu'on ne savait pas trop pour quelles raisons,
17:46alors qu'il est agrégé de lettres anciennes.
17:48Et là il est très bon. Vraiment, il est efficace,
17:50il fait vraiment des phrases avec sujet,
17:52verbe, complément, très court, très efficace,
17:54ça cogne à chaque fois, et il dit ce qu'il faut dire.
17:56C'est-à-dire qu'on a là des tribunaux d'exception,
17:58comme il y en avait en 1793,
18:00pendant la Révolution Française, ou en Chine,
18:02où vous aviez des tribunaux
18:04où vous étiez de toute façon déjà condamnés, par avance.
18:06Cette commission d'enquête parlementaire, c'est bon ?
18:08Oui, avec ces gens-là.
18:10Il y a des gens qui probablement,
18:12il y a madame Violette Spilbou qui travaille...
18:14Oui, qui est absolument
18:16aux côtés de Paul Vannier.
18:18Elle n'est pas agressive, on ne l'entend pas d'ailleurs,
18:20il prend le leadership le garçon, c'est comme M. Quatennens.
18:22Et donc je crois que
18:24évidemment, c'est la phrase de La Fontaine,
18:26selon que vous serez puissants et misérables,
18:28les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.
18:30Tout de même, je rappelle que
18:32Daniel Cohn-Bendit, qui lui a dit qu'il avait eu des gestes
18:34pédophiles, qu'il l'a dit plusieurs fois, qu'il l'a dit
18:36chez Bernard Pivot, qu'il l'a écrit dans un livre,
18:38qu'il l'a fait savoir, c'est-à-dire qu'il n'est pas interdit
18:40de télévision. Il a même, je crois,
18:42une émission sur une chaîne concurrente
18:44où on débat et où on prend les avis
18:46prétendument éclairés
18:48de ce monsieur. La France telle qu'elle est aujourd'hui,
18:50c'est la France de Cohn-Bendit.
18:54Donc, je veux bien, moi, qu'on s'attaque
18:56aux prêtres pédophiles.
18:58Moi, j'ai connu ça,
19:00dans un orphelinat où j'ai été placé pendant
19:024 ans, et il y avait effectivement
19:04certains qui étaient des prêtres pédophiles,
19:06d'autres pas, qui étaient des prêtres et qui ne l'étaient pas,
19:08et qui ne le savaient pas.
19:10Et puis, il y avait des enseignants qui étaient des enseignants
19:12laïcs, je dirais, dont certains
19:14sont devenus des amis ensuite, et avec qui
19:16j'ai dit ça, et qui m'ont dit, mais nous ne le savions pas.
19:18Donc, cette façon de refaire l'histoire
19:20en disant, mais il y a 40 ans, vous devriez
19:22savoir, le 17 avril à 14h,
19:24vous avez rencontré Mme Machin ?
19:26Peut-être, mais vous pouvez avoir le droit
19:28d'oublier, aussi. Et donc, je crois
19:30qu'il y avait aussi
19:32cette idée, moi, quand j'en parlais, qu'un prêtre
19:34n'a pas de sexualité. Donc, il peut encore
19:36moins avoir une sexualité déviante, et il ne peut
19:38surtout pas toucher à des enfants. Donc, il y a tout un
19:40dispositif intellectuel qui était celui
19:42d'époque, qui n'est plus celui d'aujourd'hui,
19:44où aujourd'hui, on dit, ah, prêtre pédophile,
19:46j'ai parfois fait la plaisanterie, mais en disant
19:48pléonasme, etc., mais parce que
19:50personne en face n'a été
19:52capable, je dirais, à droit, à toucher les catholiques,
19:54de dire, mais dites-donc, vous, les
19:56laïcs, avec les gens qui font de l'entraînement de
19:58football, avec les gens qui font des entraînements de sport,
20:00il n'y a pas de crucifix, il n'y a pas de religion
20:02dans cette affaire. Les gens qui sont
20:04dans des camps,
20:06des camps de jeunes, ou de jeunesse,
20:08etc., là-dessus, on n'en parle pas,
20:10de ces gens-là. Donc, oui, c'est un combat politique.
20:12– Contre François Bayrou, et contre l'enseignement
20:14catholique, parce qu'on sait que
20:16Paul Bagné défend le lycée AVROS
20:18musulman de Lille, évidemment. – Ah oui, bien sûr.
20:20C'est-à-dire, pas de lycée religieux, sauf
20:22si la religion, c'est l'islam. Et donc,
20:24on voit bien que tous ces gens-là, de toute façon,
20:26ne font qu'une seule chose, c'est,
20:28je ne vais pas utiliser le gros mot qu'avait utilisé Mélenchon,
20:30mais mettre le bazar, systématiquement,
20:32et faire de la politique politicienne.
20:34Donc, on se sert
20:36de ce cas-là. On exploite, en plus de ça,
20:38la misère d'un certain nombre d'enfants qui ont été
20:40violés, violentés, malheureux,
20:42en se disant, on va essayer
20:44de faire tomber François Bayrou. Pour quelle raison
20:46le faire tomber, c'est mettre la République en danger
20:48et en difficulté ? Ça veut dire quoi ?
20:50Donc, qu'il faut re-voter,
20:52qu'il faut recommencer ? Non, de toute façon, on ne re-votera pas.
20:54– Pas avant l'été. – Avant l'été.
20:56Et c'est le but.
20:58Donc, on se sert de ces petites victimes
21:00qui ont maintenant 40 ans passés,
21:0250 ans, puisqu'ils avaient une dizaine d'années,
21:04ça fait 40 ans. Donc, tout ça est à vomir.
21:06Cette façon de prendre en otage
21:08des gens qui ont déjà souffert, qui souffrent encore,
21:10y compris la propre fille
21:12de François Bayrou, dont on ne connaissait pas l'existence.
21:14On savait vaguement qu'il avait des enfants.
21:16Là, on a vu cette personne, on a vu son nom,
21:18on sait ce qu'elle fait, elle a parlé, elle a dit des choses.
21:20C'est difficile quand on est père de famille
21:22et qu'on est passé à côté, non pas parce qu'on
21:24voulait couvrir l'institution,
21:26etc., mais parce qu'on n'y croit pas.
21:28Ça existe, la dénégation. Moi, j'ai été
21:30victime de la dénégation aussi. J'ai perdu
21:32ma compagne d'un cancer, sur la fin,
21:34je n'ai rien vu. Il y a un moment donné
21:36où le cerveau se met en fonctionnement
21:38et c'est le cerveau reptilien qui fait
21:40qu'on ne voit pas, on ne
21:42comprend pas, on ne saisit pas
21:44ce qu'il se pense. Il est catholique pratiquant, il ne l'a
21:46jamais caché, François Bayrou, et je pense
21:48que dans son cerveau, il est impensable qu'un
21:50prêtre, qui plus est un prêtre qu'il aurait pu connaître,
21:52aurait pu être pédophile et que peut-être
21:54il aurait pu abuser d'enfants
21:56qui auraient été détruits.
21:58Ça dépasse l'entendement. Il y a des gens qui n'arrivent pas à
22:00concevoir des choses parce qu'ils sont trop
22:02monstrueux. C'est comme ça que ça marche, la dénégation.
22:04Il y a des analyses qui sont faites
22:06assez peu. Moi, j'ai fait un livre sur
22:08Don Quichotte, qui est l'homme de la dénégation.
22:10Il y a des moulins, il ne voit pas des moulins, il voit des chevaliers.
22:12Il y a une femme un peu laide,
22:14il dit, comme elle est très belle, etc.
22:16Il a un cheval qui est une espèce
22:18d'aridelle, et là,
22:20il dit, oh, mais quel cheval magnifique, etc.
22:22Il y a des gens qui ne voient pas le réel
22:24et ça, ça devrait se comprendre. D'ailleurs,
22:26tous ces gens-là sont des lecteurs de Freud,
22:28m'ont beaucoup attaqué quand j'ai parlé
22:30de Freud. Ce sont des gens qui devraient savoir
22:32comment fonctionne le psychisme sans
22:34pour autant dire, faisons tomber cet homme,
22:36attaquons l'école catholique. Non, c'est un
22:38combat de politique politicienne, c'est assez vil.
22:40Allez, on va faire une toute petite pause, Michel.
22:42On a encore beaucoup de sujets à aborder, notamment
22:44ces temps sauvagement de la France.
22:46Une succession de faits
22:48violents, entre une tentative
22:50de kidnapping en plein Paris,
22:52une bagarre en plein tribunal à Bordeaux,
22:54et un pompier volontaire sur qui on
22:56roule, et bien voilà, c'est la France
22:58de 2025. On en parle dans un instant, à tout de suite.
23:08Musique
23:10Musique
23:12Musique
23:14On se retrouve face à Michel Onfray sur CNews
23:16et sur Europe 1. Michel, je voulais
23:18avec vous aborder ces faits de violence.
23:20D'abord, cette tentative de kidnapping en plein
23:22Paris. C'est la famille du dirigeant
23:24d'une société de crypto-monnaies qui a été visée.
23:26Un couple qui a emmené son petit garçon de deux ans
23:28à l'école, qui s'est fait agresser par des hommes
23:30qui ont tenté d'embarquer, notamment
23:32la jeune femme, dans un van blanc
23:34qui était garé à proximité.
23:36Une scène absolument terrifiante. On va juste écouter
23:38Nabil, un commerçant, qui est intervenu
23:40pour empêcher ce kidnapping. Écoutez
23:42ce qu'il a dit.
23:44Je vois le camion et je comprends
23:46que c'est la réalité et qu'on ne s'en prend pas
23:48à un objet, qu'on ne veut pas à un objet,
23:50parce que cette personne aurait lâché
23:52son téléphone et son sac à la seconde
23:54pour ne pas se mettre en danger.
23:56D'ailleurs, c'est ce qu'il faut faire, mais on voulait
23:58voler son épouse.
24:00Ce camion,
24:02donc, on était sidérés
24:04et on a essayé de mettre quelqu'un dans ce camion pour le kidnapper.
24:06C'est au moment-là que je le comprends.
24:08Je me suis précipité avec cet objet,
24:10ne sachant pas trop exactement
24:12ce que j'allais en faire,
24:14mais j'ai l'impression que ça a mis fin à l'altercation.
24:16Je suis intervenu pour eux, je serais intervenu pour n'importe
24:18qui, mais si ça appelle à l'aide,
24:20c'est obligatoire
24:22que j'y réponde.
24:24L'épouse d'un homme qui a pris un instincteur pour venir en aide au couple
24:26qui a été agressé. Ça me rappelle
24:28l'affaire du baron Empin.
24:30On kidnappe quelqu'un de très riche,
24:32on lui sectionne le doigt. Il y a d'autres dirigeants
24:34de sociétés crypto-monnaies qui ont été séquestrés,
24:36mutilés, de la même façon.
24:38C'est le retour de ce type
24:40de tentative d'enlèvement ?
24:42Oui. D'abord, il y a deux Frances. C'est ça qui est intéressant.
24:44Il y a ce monsieur qui est formidable,
24:46qui est héroïque.
24:48Finalement, il se met en travers
24:50de l'autre France,
24:52de ces gens qui se comportent comme ils se comportent.
24:54Ils sont un peu crétins, parce que s'ils savent ce qu'est une crypto-monnaie,
24:56elle est traçable d'un point de vue informatique.
24:58On ne peut pas donner des crypto-monnaies
25:00sans savoir où elles sont.
25:02Si vous les récupérez, on sait où elles sont passées.
25:04Ce n'est pas l'équivalent d'un braquage
25:06de coffres de transports,
25:08d'une bijouterie ou d'un
25:10convoyeur de fonds.
25:12Les billets sont marqués maintenant.
25:14Oui, il y a plein de choses qui ont été faites depuis.
25:16Il y a eu une époque où c'était beaucoup plus facile.
25:18Je crois que
25:20quand on voit le fonctionnement
25:22de cette société, vous avez élargi
25:24à plein de faits divers, c'est la même chose.
25:26C'est l'intolérance à la frustration d'une jeune génération
25:28qui a été élevée
25:30à l'espèce d'amour
25:32de soi-même, le petit chéri
25:34à qui on ne refuse rien du tout.
25:36Pas de morale à l'école,
25:38pas de morale non plus à l'église,
25:40pas de morale dans les familles
25:42où éventuellement elles sont, comme on dit, recomposées,
25:44c'est-à-dire qu'elles ont d'abord été décomposées
25:46et ça produit des effets, les familles décomposées.
25:48Et donc,
25:50vous êtes intolérant à la frustration,
25:52vous avez envie, vous voulez de l'argent,
25:54vous voulez des belles voitures,
25:56la mouche qui est en prison
25:58après avoir fait cette espèce
26:00d'évasion assez incroyable,
26:02extraordinaire, disons, on veut de l'argent.
26:04On veut de l'argent, on veut jouir de la vie,
26:06et puis voilà, donc on fait du trafic, on tue des gens.
26:08– Vous parlez de Mohamed Amra ? – Oui.
26:10– Celui qui a provoqué la mort de deux agents de résidence.
26:12– C'est le même genre de personnage.
26:14Il y a deux France, il y a Mohamed Amra
26:16qui dit, on bute qui on veut, quand on veut, comme on veut,
26:18parce qu'on ne tolère pas
26:20ce qui nous arrive, donc on tue des gens,
26:22leurs pères de famille, on n'en a rien à faire,
26:24ils sont des prolétaires d'aujourd'hui,
26:26ils sont mal payés ces gens qui font un boulot
26:28qui leur coûte la vie assez régulièrement
26:30et qui les met en danger assez régulièrement.
26:32Et puis les autres qui disent…
26:34Et de toute façon, dans ces deux mondes-là,
26:36il y a un monde qui sait que l'impunité
26:38est plutôt pour eux, puisqu'il va se passer quoi ?
26:40Si vous faites une roue arrière
26:42et que vous allez tuer un enfant,
26:44vous avez Coquerel qui s'en vient
26:46expliquer que finalement c'est Top Gun
26:48qui est responsable.
26:50– Non, c'est Mission Impossible, c'est Tom Cruise.
26:52– Tom Cruise, c'était pas…
26:54– Il a dit Mission Impossible.
26:56– Je croyais qu'il parlait du moment où l'autre fait ça,
26:58c'est Tom Cruise comme il dit.
27:00– Tom Cruise.
27:02– Tom Cruise il fait ça, donc ils font la même chose,
27:04il ne faut pas le renvouloir, etc.
27:06Donc quand vous avez des gens qui prétendent
27:08être chef de l'État, d'autres qui sont députés-sénateurs
27:10de la France Insoumise et qui disent
27:12« Pauvre chéri, c'est Tom Cruise
27:14qui leur donne l'idée,
27:16ça n'a rien à voir avec l'ensauvagement de la société.
27:18Or, ça a à voir avec l'impunité.
27:20– Bruno Retailleau, qui était aussi l'invité de nos antennes,
27:22dit qu'il y a deux Frances, celle de la majorité silencieuse
27:24et celle de l'ensauvagement.
27:26C'est ce que vous nous décrivez.
27:28– Souvent quand les gens m'arrêtent dans la rue
27:30pour nous dire du bien de notre émission,
27:32c'est ça qui l'en sort,
27:34c'est-à-dire qu'il y a une majorité silencieuse
27:36qui prend les coups,
27:38qui dit rien, qui se tait,
27:40qui est souffrante et qui joue par la victime.
27:42Et puis vous avez une minorité d'activistes,
27:44là je suis passé tout à l'heure,
27:46il y avait une manifestation de la CGT
27:48à Place de la Concorde,
27:50je crois que j'ai cru reconnaître Mme Simonnet,
27:52nous ne lâcherons rien, nous ne lâcherons rien,
27:54il y avait dix personnes, bien sûr que si, ils vont le lâcher.
27:56Mais simplement, ce sont ces gens-là qui font la loi.
27:58Parce que dans les médias, l'université,
28:00dans les journaux, pas tous,
28:02je vois que vous avez l'idée des news,
28:04pas sur toutes les chaînes, etc.
28:06Mais il y a une domination de cette minorité.
28:08Quand Tocqueville disait que le danger de la démocratie
28:10c'était la tyrannie des majorités, il se trompait.
28:12Le danger des majorités, des démocraties d'aujourd'hui,
28:14c'est la tyrannie des minorités.
28:16Les minorités, il n'y a pas de raison
28:18qu'on jette les minorités à la poubelle,
28:20mais il n'y a pas de raison que les minorités
28:22imposent leurs lois à la majorité,
28:24ça c'est le contraire de la démocratie,
28:26c'est le contraire de la République,
28:28ces gens qui n'ont que le mot République à la bouche d'ailleurs,
28:30et ça s'appelle le totalitarisme,
28:32ça s'appelle la tyrannie, ça s'appelle la dictature,
28:34ça a été très bien analysé par Platon,
28:36déjà, quand il faisait une typologie des régimes.
28:38Il y a quelques années déjà.
28:40Autre fait dont je voulais vous parler,
28:42parce que pareil, c'est un symbole extrêmement important,
28:44c'est qu'on est en pleine enceinte
28:46de la cour d'assises de la Gironde à Bordeaux.
28:48Là, on jugeait trois jeunes
28:50qui avaient tué à l'arme automatique
28:52au pied de son immeuble un jeune de 16 ans
28:54dans la cité des Aubiers.
28:56On va écouter juste les parents de ce jeune homme
28:58qui disent mais respectez au moins
29:00la mémoire de notre fils, on les écoute.
29:02Comme des parents dignes,
29:04on a toujours
29:06demandé à ce qu'il n'y ait pas
29:08de vengeance, je pense que
29:10de notre côté, les côtés
29:12des Aubiers,
29:14ça a été entendu.
29:16Maintenant, c'est de l'autre côté en face
29:18qu'ils comprennent
29:20qu'il y a quelqu'un qui a décidé
29:22et qu'il y a des parents qui souffrent.
29:24C'est tout ce qu'on leur demande, du calme.
29:26Qu'ils respectent la mémoire de Lionel.
29:28Je vais encore le répéter.
29:30On va venir tous les jours parce que
29:32c'est notre fils, comme il a dit.
29:34On sera là jusqu'au 23.
29:36Et après, il faut que tout se passe
29:38dans la sérénité, dans le calme.
29:40On n'a rien demandé.
29:42Ces gens-là, on ne les connaît même pas.
29:44Il ne faudrait pas qu'ils viennent
29:46dans un esprit perturbateur
29:48pour
29:50perturber le procès.
29:52Pour moi, cette affaire, Michel,
29:54c'est qu'on ne respecte plus rien dans la justice,
29:56même pas l'enceinte de la justice.
29:58On vient régler ses comptes
30:00après le meurtre d'un adolescent de 16 ans.
30:02C'est le symptôme que tout s'écroule.
30:04D'abord, un coup de chapeau aussi à ses parents
30:06qui disent en face.
30:08Ils ont le sens qu'il y a un genre de lutte des classes.
30:10On voit d'ailleurs cette dame voilée.
30:12On voit ces gens de couleur.
30:14Ce n'est pas une affaire de race, de couleur de peau.
30:16Ce n'est pas une affaire de religion.
30:18C'est simplement des gens qui aiment la France,
30:20la justice, la liberté, et d'autres qui ne l'aiment pas.
30:22Je rappelle que quand il écrit
30:24les réflexions sur la peine capitale,
30:26Albert Camus dit que ça ne sert à rien la guillotine
30:28parce qu'au pied même de la guillotine,
30:30il y a des gens qui coupent des bourses.
30:32Quand vous êtes en train de vous voler
30:34quelqu'un au pied de la guillotine
30:36ou juste sur la guillotine
30:38quelque temps plus tard,
30:40c'est dans l'enceinte même où la justice est rendue
30:42que des gens se comportent de manière injuste
30:44en disant qu'ils vous méprisent.
30:46Comme des sauvages.
30:48Ça change avec Bruno Retailleau
30:50ou avec quelques autres qui commencent
30:52à dire qu'il faut que ça cesse.
30:54Mais quand on s'en vient expliquer
30:56qu'ils sont éventuellement racisés,
30:58qu'on en parlait tout à l'heure,
31:00que Tom Cruise leur donne des idées
31:02qui sont coupables de rien,
31:04qu'ils sont plutôt des victimes,
31:06qu'est-ce que vous voulez faire ?
31:08Alors que là, il faudrait tout de suite
31:10les embarquer en disant
31:12qu'il y a des textes de loi
31:14et puis comparution immédiate
31:16avec une punition à la clé.
31:18Ils ne risquent rien.
31:20Pourquoi s'en priver ?
31:22C'est ce que j'appelais tout à l'heure
31:24l'intolérance à la frustration.
31:26Quand vous pouvez vous permettre
31:28de faire ce que vous voulez,
31:30quand vous voulez qu'on dise
31:32allez-y, faites-vous plaisir,
31:34donnez des coups, insultez, tabassez, tapez
31:36ou foncez sur Deoduo,
31:38vous prenez un pompier Deoduo.
31:40On va évoquer ce qui s'est passé à Evian
31:42avec ce traumatisme pour ce pompier volontaire
31:44qui tentait lui d'arrêter un rodeo urbain
31:46et qui s'est fait percuter Deoduo
31:48de plein foie et à toute allure
31:50par un délinquant qui avait 19 ans,
31:52qui est un pédigré très bien connu
31:54des services de police,
31:56et qui non seulement lui a roulé dessus,
31:58a fait demi-tour, est revenu lui cracher
32:00parce qu'il était déjà blessé, secouru
32:02par un de ses confrères pompiers,
32:04et qui est revenu une deuxième fois
32:06pour les narguer.
32:08On va écouter le ras-le-bol des pompiers
32:10parce qu'ils sont agressés comme toutes les forces de l'ordre.
32:12Eric Brocardi, porte-parole de la Fédération nationale
32:14des sapeurs-pompiers de France.
32:16Il y a effectivement ce phénomène
32:18d'adaptation des sapeurs-pompiers
32:20face aux faits de société que l'on constate aujourd'hui,
32:22ces événements qui nous poussent aujourd'hui
32:24à nous former contre les violences urbaines,
32:26à porter des caméras piétons
32:28et à essayer de dissuader à un moment donné
32:30les gens qui viennent à l'encontre, on va dire,
32:32des sapeurs-pompiers dans leur action.
32:34Il y a un sujet de valeur qui est extrêmement fort,
32:36c'est-à-dire que demain, cette personne
32:38qui aujourd'hui s'en est prise directement
32:40sur le sapeur-pompier
32:42et qui l'a fauché, et en plus lui a craché dessus,
32:44c'est demain une personne qui fera un malaise
32:46sur lequel nos collègues, les collègues,
32:48iront venir le secourir si besoin.
32:50Qu'est-ce que ça dit pour vous
32:52ce qui s'est passé à Evian, Michel Onfray ?
32:54Oui, la barbarie, j'ai entendu
32:56M. Retaillou le dire à plusieurs reprises,
32:58et puis martelé, en disant
33:00je pèse le mot,
33:02je l'utilise à dessein, etc.
33:04Si on fait un peu d'étymologie, le barbare,
33:06c'est le grec qui désignait l'autre comme un barbare
33:08parce qu'il ne parlait pas grec.
33:10C'est-à-dire, il a dit barbare, barbare,
33:12et on n'arrivait pas à comprendre ce qu'il disait
33:14et c'est avec cette espèce de nomatopée
33:16qu'on a fabriqué le barbare.
33:18Et ça fait des années qu'on ne peut pas parler de barbare.
33:20Par exemple, il y a une époque où on pouvait parler
33:22des barbares en disant il y a les Huns,
33:24les Gauls, les Alens, enfin toutes ces populations
33:26qu'on connaissait comme telles.
33:28Non, le mot était interdit parce qu'il fallait
33:30que la chose le soit aussi. Il n'y avait pas de barbare,
33:32il y avait juste des gens qui n'étaient pas
33:34comme nous, c'est un peu Montaigne qui dit ça,
33:36nous appelons barbarisme qui n'est pas de notre fait.
33:38Or, là encore, il y a des barbares,
33:40c'est-à-dire des gens qui sont capables de foncer
33:42avec une voiture qui est donc une arme à destination,
33:44dans ces cas-là, de dos.
33:46Bonjour le courage, bonjour...
33:48On assassine quelqu'un.
33:50Et puis après, quand on a fait ça,
33:52on pourrait se dire j'ai fait une bêtise,
33:54non on revient, on recommence et on recrache, etc.
33:56Donc oui, ce sont des gens qui ne parlent pas
33:58la langue de l'humanité.
34:00On ne fait pas ça,
34:02ça me paraît évident.
34:04Mais comme on ne répond pas à cette barbarie
34:06en disant que c'est une barbarie, d'abord en ne la nommant pas,
34:08mais en expliquant que par la suite c'est pas une barbarie,
34:10c'est une contre-violence parce que ce sont des gamins
34:12qui sont perdus, paumés,
34:14il faut les comprendre. Oui d'accord,
34:16il a fait pas mal de choses, il a un quasi-judiciaire
34:18long comme le brun, mais c'est parce qu'on s'en est pas
34:20assez occupés, il aurait fallu
34:22plus d'argent pour que les travailleurs sociaux
34:24puissent empêcher la dérive de ce pauvre garçon,
34:26c'est la faute à la société, votez la France insoumise.
34:28On est sur CNews et sur Europe 1,
34:30Michel Enfray, on continue à évoquer
34:32ces faits de violence, le quasi-judiciaire
34:34de l'individu dont on parle
34:36pour Evian a été assez conséquent,
34:3818 mois de prison ferme, il a fait en tout
34:40et pour tout 6 jours d'incarcération.
34:42C'est impossible que ça fonctionne
34:44comme ça. Le risque pour les policiers, les gendarmes
34:46et les pompiers c'est de dire mais je ne vais plus intervenir,
34:48pourquoi est-ce que je vais risquer ma vie
34:50pour un salaire de misère,
34:52pour des gens qui vont ressortir libres du tribunal
34:54et me narguer le lendemain.
34:56C'est un vrai risque de découragement.
34:58Oui d'ailleurs la prison jadis,
35:00moi quand j'étais enfant, on avait peur de la prison,
35:02on avait peur des gendarmes, enfin quand on disait
35:04tu vas avoir un procès ou ce genre de choses,
35:06mais maintenant c'est au contraire
35:08un signe de noblesse. Il a fait de la taule,
35:10vous avez fait 6 jours de taule, ça suffit
35:12c'est une espèce de légion d'honneur
35:14de la barbarie et
35:16vous en êtes quoi, vous avez connu ce rite initiatique
35:18qui consiste, il y a même des gens dont on peut se demander
35:20s'ils n'ont pas envie d'y aller juste pour pouvoir sortir
35:22en disant voilà.
35:24J'ai connu la prison.
35:26Quand la prison ne fait plus peur,
35:28quand elle fonctionne comme elle fonctionne aussi,
35:30ça devient un délire total.
35:32Tout le monde dans des endroits
35:34où on
35:36contamine d'autres individus,
35:38un type un peu alcoolique qui a une dizaine d'infractions
35:40routières parce qu'il
35:42est passé au feu rouge
35:44parce qu'il a conduit, etc.
35:46C'est pas exactement la même chose qu'un grand
35:48narcotrafiquant qui a décidé
35:50qu'on tuerait tous les gens qui se mettraient en travers
35:52de sa libération. Donc il faut penser
35:54la prison, il faut penser la peine
35:56et il faut faire de telle sorte qu'on puisse
35:58distinguer par exemple
36:00les pédocriminels. Qu'est-ce que vous faites d'un pédocriminel en prison ?
36:02Ça veut dire quoi ? Vous avez violé
36:04un médecin dont
36:06le procès a lieu tout de suite, une espèce de monstre
36:08aussi. Qu'est-ce qu'on fait de ce genre d'individu ?
36:10Est-ce que la prison suffit ?
36:12Est-ce qu'on les écoute et qu'on les entend ? Les gens qui ont des solutions
36:14jadis, la psychanalyse, je me souviens de Mme Roudinesco
36:16disant mais nous on guérit
36:18la pédocriminalité, etc.
36:20Mais la psychanalyse guérirait,
36:22ça se saurait et il y aurait des psychanalystes
36:24en quantité et on ferait de telle sorte que ces gens-là
36:26ne soient plus ce qu'ils sont. Donc il faut
36:28un grand projet de société,
36:30il faut penser la prison autrement
36:32et puis penser la peine, non pas comme
36:34une espèce de gloriole mais
36:36comme une infamie. Il faut recréer
36:38des infamies. J'aimerais qu'on évoque
36:40un texte qui est en ce moment, Michel Enfrey,
36:42débattu à l'Assemblée Nationale.
36:44Deux propositions de loi,
36:46l'une sur les soins palliatifs, l'autre sur
36:48l'euthanasie, ce qu'on appelle
36:50communément maintenant le droit à l'aide à mourir.
36:52On va écouter, il y a des avis très opposés,
36:54je sais, on en a souvent débattu
36:56sur ce plateau que nous ne sommes pas du même avis.
36:58On va écouter Claire Fourcade qui est la présidente de la Société
37:00Française d'Accompagnement de Soins Palliatifs
37:02qui elle surtout dénonce le manque
37:04de moyens de la médecine palliative
37:06parce que c'est la véritable urgence
37:08et vous le savez ô combien
37:10il y a beaucoup de Français qui n'ont pas accès
37:12aux soins palliatifs
37:14qui permettent d'atténuer la douleur en fin de vie.
37:16Écoutez-la.
37:18Cette loi, c'est une loi du tri.
37:20Parce qu'en fait, face à la souffrance,
37:22comment on va trier les souffrances ?
37:24Comment on va décider quelle souffrance
37:26mérite d'être soulagée ? Quelle souffrance
37:28peut donner accès à la mort ? Comment on va
37:30trier les demandes ? Comment on va trier les vies
37:32des patients qui nous sont confiés ?
37:34Et je crois qu'en fait, il y a seulement deux réponses possibles.
37:36Soit on décide, parce qu'on ne peut pas
37:38faire ce tri et que dans un pays d'égalité,
37:40toutes les souffrances doivent obtenir
37:42les mêmes réponses. Dans ce cas-là, on ne met aucun
37:44critère. On ouvre la loi et on décide
37:46que chacun peut choisir le moment de sa mort
37:48sans aucun critère. Soit on décide
37:50collectivement de continuer à dire non
37:52mais à ce moment-là, ça doit être
37:54un nom qui engage. Ça doit être un nom
37:56de toute la société. Ça ne peut pas être un nom du renoncement.
37:58Ça doit être un nom qui nous engage tous
38:00à accompagner correctement
38:02ceux qui souffrent. Les soins palliatifs,
38:04c'est l'urgence. La partie
38:06de la proposition de loi qui est sortie
38:08de la Commission des Affaires Sociales a été
38:10complètement transformée par les députés, Michel.
38:12On y trouve des choses qui sont des aberrations
38:14et que, moi,
38:16personnellement, je réprouve complètement.
38:18Vous, sur les soins palliatifs, je sais aussi
38:20que vous dites qu'il manque de soins palliatifs dans notre pays.
38:22Il manque de liberté, c'est-à-dire de possibilité
38:24de choisir.
38:26J'entends beaucoup
38:28quand même des procès à charge contre ceux
38:30qui défendent l'euthanasie et il n'y a pas vraiment
38:32beaucoup de débats. Vraiment, sur des plateaux,
38:34tout le monde pense la même chose et il n'y a pas
38:36la possibilité d'entendre une autre voix.
38:40Houellebecq est présenté comme une espèce d'oracle
38:42quand on lui dit que c'est la fin des civilisations,
38:44c'est la fin de l'anthropologie, etc.
38:46On aimerait avoir des vrais débats, des vraies discussions et moi, je crois
38:48au peuple. C'est-à-dire que
38:50j'entends ça, l'euthanasie,
38:52depuis 30 ans, 40 ans, 50 ans.
38:54C'est-à-dire que c'était un marqueur de gauche.
38:56Donc la gauche, c'était quand on sera au pouvoir,
38:58l'euthanasie, légalisons l'euthanasie,
39:00etc.
39:02La même qui a aboli la peine de mort, on est bien d'accord ?
39:04Oui.
39:06Mais ce n'est pas exactement la même chose.
39:10Si on a le temps d'entrer dans ce sujet,
39:12parlons-en, mais l'euthanasie, ça concerne des gens
39:14qui peuvent décider et des gens qui ne peuvent pas décider.
39:16Ce n'est pas exactement la même chose de dire, je veux pour moi
39:18l'euthanasie, qui est ce personnage qui dira
39:20je ne vous l'autorise pas, ce droit.
39:22Je ne vous donne pas le droit de mourir.
39:24Et qui est celui qui va l'autoriser ?
39:26Qui est celui qui va l'autoriser ?
39:28Des médecins qui ne feront pas ça dans le dos
39:30des patients, des malades, parce qu'ils font tous ça.
39:32C'est ça le problème.
39:34C'est ce qu'appelle dans le cadre de la loi Claes Leonetti.
39:36C'est terrible ce fameux laisser mourir.
39:38Vous vous rendez compte ? Se laisser mourir ?
39:40Vous ne donnez plus rien à boire, plus rien à manger
39:42et vous laissez souffrir des gens prétendant qu'ils ne souffrent pas
39:44et que ça c'est un progrès sur l'humanité.
39:46C'est n'importe quoi.
39:48Si on fait vraiment des débats,
39:50en n'insultant pas les gens, en arrêtant de dire
39:52oh mais moi j'ai les chiffres, on les connait,
39:54et tous ces gens qui veulent mourir,
39:56si on leur dit mais non, on va vous expliquer ce que sont les soins palliatifs,
39:58ils disent oh c'est drôlement bien les soins palliatifs,
40:00finalement je ne savais pas et j'aimerais bien
40:02que ce soit ce qu'on me propose aujourd'hui.
40:04Moi je pense qu'il faut éduquer les gens.
40:06Entre ceux qui peuvent choisir,
40:08et s'ils ont le choix qu'ils choisissent,
40:10au nom de quoi on s'en vient dire vous n'avez pas le choix,
40:12vous croyez que vous voulez mourir mais vous vous trompez.
40:14Si finalement on parle un petit peu tous les deux vous allez voir.
40:16Moi je vais vous convertir.
40:18Ça peut exister Michel.
40:20Ça peut exister mais ça peut aussi ne pas exister.
40:22Tous ces gens-là nous disent
40:24mais moi je ne connais que ça,
40:26à chaque fois qu'on a pris la main de quelqu'un
40:28en lui disant mais non,
40:30finalement je ne veux pas mourir, c'est faux.
40:32Après ça peut concerner des gens qui eux
40:34ne peuvent pas choisir.
40:36Parce que vous avez un garçon,
40:38une fille qui fait de la moto,
40:40accident de moto, paf plus de cerveau,
40:42Vincent Imbert, des cas comme cela.
40:44Qui doit décider à partir de ce moment-là ?
40:46Il y a ce qu'on appelle un testament de vie.
40:48C'est-à-dire quelque chose que vous vous rédigez de votre vivant
40:50si il m'arrive ce genre de choses,
40:52voilà la personne qui prendra la décision pour moi.
40:54Normalement ça doit être votre épouse,
40:56votre époux, les gens les plus proches.
40:58Mais on l'a vu dans le cas de Vincent Imbert,
41:00la famille s'est déchirée, divisée et ça a duré des années.
41:02L'épouse n'était pas d'accord avec les parents.
41:04Mais l'épouse de Vincent Imbert
41:06qui avait elle la possibilité de choisir
41:08a rencontré en face d'elle une belle-mère
41:10qui elle ne voulait pas.
41:12C'est ce que j'appelle un détournement de cadavre.
41:14Lui le voulait Vincent.
41:16Sa femme le voulait aussi.
41:18C'est un débat qu'il n'a pas voulu.
41:20Donc on n'entrera pas dans le détail.
41:22Moi je suis pour la démocratie et je voulais juste dire
41:24que s'il y avait vraiment des débats, des vrais débats,
41:26où on n'insulte pas les gens, où on ne méprise pas les gens,
41:28où on ne dit pas...
41:30– Les débats se déroulent à l'Assemblée nationale.
41:32– Non, attendez, je ne vous dis pas que l'Assemblée nationale
41:34elle va voter comme un seul homme quand on dira
41:36les macronistes vont voter ça, les machins vont voter ça, etc.
41:38Moi je demande au peuple.
41:40Et là pour le coup je fais un référendum.
41:42Et je dis, on va faire un vrai débat.
41:44On ne va pas mépriser les gens,
41:46on va juste donner des arguments.
41:48Puis chacun décidera. Et chacun jugera.
41:50Et chacun verra.
41:52Moi je ne suis pas pour l'un ou pour l'autre, contre l'autre.
41:54Je pense qu'il faut les deux.
41:56Et je parle souvent de Baudelaire qui parlait du droit à la contradiction.
41:58On a le droit de changer d'avis.
42:00Vous pouvez passer votre vie à militer pour le droit à mourir dans la dignité.
42:02Et puis le jour où ça vous arrive,
42:04je parlais tout à l'heure de la dénégation
42:06qui fait que vous ne voyez pas.
42:08Ou juste vous dites, j'ai quand même envie d'aller jusqu'au bout
42:10et je veux les soins palliatifs.
42:12Et puis des gens qui défendent les soins palliatifs
42:14c'est d'une telle douleur, d'une telle souffrance
42:16que non je ne peux pas, je ne veux pas et je veux l'euthanasie.
42:18On a le droit de changer.
42:20Mais on a le devoir d'éclairer les gens pour un vrai débat
42:22et puis d'arrêter d'en faire des affaires de politique politicienne
42:24où chacun dit je mets un petit amendement,
42:26je mets un petit truc et puis on a 200 amendements.
42:28Il y a un projet de loi complètement dénaturé.
42:30Je ne sais pas si vous avez lu ce qui est sorti de la commission des affaires sociales.
42:32Franchement ça fait frémir.
42:34C'est devenu l'Assemblée Nationale.
42:36Ce n'est plus un endroit où on légifère en disant
42:38c'est pour la beauté de la France, pour la grandeur de la France
42:40d'avoir des lois dignes de ce nom.
42:42Non c'est juste de la petite politique politicienne.
42:44On aura l'occasion d'y revenir la semaine prochaine.
42:46Bien entendu. Mais vous voyez on débat toujours dans le calme et dans le respect.
42:48Un dernier mot parce qu'il ne nous reste pas de temps
42:50mais je voudrais qu'on parle de Boalem-Sensal
42:52parce que c'est évidemment notre marqueur
42:54dans cette émission.
42:56Il y a un nouveau regain de tension avec l'Algérie
42:58qui a décidé d'expulser à nouveau des fonctionnaires français.
43:00La France va faire de même.
43:02Mais il n'en a pas été dit un mot pendant l'émission
43:04avec Emmanuel Macron.
43:06Ça symbolise quoi ? L'impuissance française ?
43:08Ça symbolise le fait que quand
43:10vous êtes dans des émissions comme celle-ci
43:12vous parlez des choses sans grand intérêt
43:14et que les vraies choses importantes
43:16qui montrent qu'il y a un État, qui montrent qu'il y a un chef d'État
43:18qui montrent qu'il y a un chef d'État qui gère l'État
43:20et qui fait ce qu'il faut faire.
43:22Là on voit que ce n'est pas le cas.
43:24Il n'y a pas de chef d'État, il n'y a pas d'État, il n'y a pas de chef.
43:26Il y a juste Boalem qui est en prison.
43:28Donc on les connaît les solutions.
43:30On sait comment ça fonctionne le rapport de force avec l'Algérie.
43:32Mais vous avez Bruno Retailleau
43:34qui dit des choses.
43:36C'est la même chose. Ils sont deux.
43:38Mais simplement la hiérarchie de la Vème République
43:40fait que vous avez le chef de l'État qui lui dit
43:42va le taille que ces gens-là, moi je ne suis pas d'accord avec eux
43:44et nous allons continuer la diplomatie.
43:46Mais la diplomatie...
43:48On l'a sent, on a rappelé notre ambassadeur.
43:50Ça ne sert à rien.
43:52Si vous voulez obtenir quelque chose de quelqu'un
43:54il ne faut pas juste lui dire tu seras méchant si tu dis ça.
43:56Parce que vraiment ce n'est pas gentil.
43:58Ce n'est pas ça la diplomatie, ce n'est pas ça la politique.
44:00C'est juste de dire si tu me fais ça, je te fais ça.
44:02Vous voyez chez Trump, c'est chimiquement pur.
44:04La brutalité, la violence, c'est ça.
44:06Le diplomate il a un sourire jusqu'aux oreilles
44:10mais en même temps c'est un homme à poignes
44:12qui dit voilà ce que nous allons faire.
44:14Et le diplomate c'est celui qui sait
44:16ce que le chef de l'État lui a demandé de faire.
44:18Vous allez dire on obtient ça, on fait ça, on veut ça, etc.
44:20Est-ce qu'il a une ligne claire ?
44:22Ça m'étonnerait qu'il en ait une sur ce sujet Emmanuel Macron.
44:24Est-ce qu'il y a une politique claire pour cette ligne claire
44:26en disant nous allons nous y prendre comme ceci ou comme cela ?
44:28Y a-t-il une stratégie ? Y a-t-il une tactique ?
44:30La stratégie c'est ce qu'on veut faire,
44:32ce sont les moyens qu'on met en place pour ça.
44:34Y a rien de tout ça. Pourquoi ?
44:36Parce qu'il faudrait effectivement déplaire au gouvernement,
44:38à monsieur Théboune, c'est même pas tant à son gouvernement,
44:40déplaire à monsieur Théboune
44:42qui n'est pas un démocrate.
44:44Donc tant qu'on aura un chef d'État qui dit
44:46moi je veux absolument que monsieur Théboune m'aime beaucoup
44:48et bien il sacrifiera Boilem
44:50qui alas restera dans les joules.
44:52Et on pense à lui évidemment.
44:54Merci beaucoup Michel Onfray. On se garde un petit bout de comté
44:56pour la semaine prochaine, on n'a pas eu le temps d'en parler,
44:58le temps a filé trop vite.
45:00Là ça sera fromage la semaine prochaine
45:02parce que ce que vous avez à nous dire sur le comté
45:04et la logique végane est assez croustillant.
45:06Merci en tout cas à vous Michel Onfray pour cette émission,
45:08merci à nos auditeurs et téléspectateurs.
45:10A la semaine prochaine.