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Michel Onfray passe en revue l’actualité de la semaine dans #FaceAMichelOnfray. Présenté par Laurence Ferrari.

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Transcription
00:00Bonjour à tous, bonjour à toutes, bienvenue dans Face à Michel Onfray sur CNews et sur Europe 1.
00:04Bonjour Michel.
00:04Bonjour Laurence.
00:05Ravie de vous retrouver pour notre heure d'entretien autour de l'actualité.
00:09Le dialogue Trump-Poutine a-t-il porté ses fruits ?
00:12Les deux dirigeants se sont mis d'accord lors d'un appel téléphonique sur le principe d'une trêve en Ukraine,
00:17mais avec l'exigence de la part des Russes, inacceptable pour les Ukrainiens,
00:21de l'arrêt de tout envoi de matériel militaire et du désarmement de l'Ukraine.
00:26De ce à quoi les Européens, notamment le président Macron et le chancelier Scholl se sont opposés,
00:30assurant qu'ils continueraient le soutien à l'armée ukrainienne face à l'agression russe.
00:35Emmanuel Macron, qui s'est adressé mardi aux militaires et aux Français, bien sûr,
00:39depuis la base aérienne de Luxeuil-les-Bains, en Haute-Saône,
00:42a martelé que notre pays allait poursuivre son effort de réarmement avec davantage de commandes,
00:47d'avions au rafale, une mise en scène très étudiée dont nous allons parler,
00:52tout comme du petit guide qui sera distribué aux Français un kit d'urgence pour tenir 72 heures
00:57en cas de catastrophe naturelle ou de conflit armé.
01:00On verra ce que vous en pensez, mon cher Michel.
01:03Le port du voile dans le sport a provoqué à nouveau la polémique cette semaine
01:07au sein du gouvernement de François Bayrou.
01:09Le Premier ministre a réuni ses troupes pour faire taire la cacophonie
01:13régnant entre ses ministres, mais plus globalement.
01:15Qu'est-ce que cette polémique autour des signes religieux dans la pratique sportive
01:19dit de l'état du débat sur l'antrisme islamique dans notre société ?
01:23Avons-nous progressé ? Avons-nous régressé ?
01:25Je vous pose la question dans un instant.
01:27On évoquera aussi le débat sur la réforme des retraites,
01:29le conclave, plutôt, qui semble mal parti après les déclarations de François Bayrou
01:33sur l'impossibilité d'un retour à 62 ans,
01:36et les portes qui claquent du côté des syndicats.
01:39Là encore, que dire d'un pays qui passe sa vie à débattre de l'âge de départ en retraite
01:43plutôt que la façon d'aider les jeunes à réussir leur vie, notamment professionnelle ?
01:48Enfin, l'évacuation houleuse par les forces de l'ordre du théâtre de la gaieté lyrique
01:52après trois mois d'occupation illégale par des sans-papiers de jeunes hommes
01:55dont la plupart affirmaient être des mineurs.
01:57Que pensez-vous du rôle des associations pro-migrants
02:00qui ont encouragé ce squat de la mairie de Paris
02:03qui a refusé jusqu'au dernier moment l'évacuation ?
02:06Voilà pour le menu de nos débats.
02:07Mon cher Michel, est-ce que ça vous va ?
02:09Ça me va.
02:10Allez, c'est parti. On va commencer par l'Ukraine,
02:13les négociations de paix autour de l'Ukraine.
02:14C'est toujours au moment où les négociations avancent, d'ailleurs,
02:17que les combats sont les plus violents sur le terrain.
02:19C'est le cas actuellement.
02:21Il y a eu des conversations entre messieurs Trump et Poutine,
02:23entre messieurs Trump et Zelensky.
02:25On voit que tout ça est en train de prendre forme.
02:27Mais pour l'instant, il y en a un qui reste inflexible,
02:30c'est Vladimir Poutine.
02:31Il exige la démilitarisation de l'Ukraine,
02:33l'arrêt de tout envoi d'aides militaires à l'Ukraine,
02:36ce que refusent évidemment et l'Ukraine et les Européens.
02:38Écoutons le président Zelensky.
02:44Poutine veut que nous ne soyons pas informés
02:46lorsque des missiles balistiques sont tirés sur des civils ukrainiens.
02:52Il veut donc que nous ne soyons pas au courant de ces attaques
02:55et que nos concitoyens ne se réfugient pas dans les abris antibombe.
03:02Tout indique que la guerre va se poursuivre.
03:04Je ne pense pas que nous devions faire des concessions
03:06en matière d'aide à l'Ukraine,
03:08mais plutôt qu'il faudrait augmenter l'aide à l'Ukraine.
03:11Car cela signifierait que l'Ukraine est prête à faire face
03:13à toute surprise de la part des Russes.
03:17Michel Onfray, vous comprenez la position du président ukrainien
03:20qui refuse de voir démilitariser, désarmer son pays ?
03:24Oui, je comprends dans cette configuration
03:27qu'il y en a un qui parle beaucoup, Trump,
03:30et qui fait assez peu globalement,
03:32et un qui ne parle pas beaucoup et qui fait beaucoup
03:35et qui est pour le coup Poutine.
03:37Et puis vous avez le marteau et l'enclume,
03:39et entre deux vous avez Zelensky.
03:41Lui il défend son peuple, son pays, sa nation, son territoire, il a raison.
03:45Les gens qui n'aimaient pas le général de Gaulle
03:47parlaient du général micro.
03:49C'était le 18 juin, le général qui n'aurait qu'un micro
03:51et qui ne commanderait qu'à son micro.
03:53Ce n'était pas peu déjà à l'époque.
03:55Et Trump c'est un peu ça, c'est un peu le général micro,
03:57c'est-à-dire qu'il parle, il parle, il y a qu'à, il faudrait, on fera,
04:00moi je vais appeler Poutine, et Poutine tout simplement,
04:02Poutine ce n'est pas son domestique,
04:04et Poutine il décroche le téléphone s'il veut,
04:06quand il veut, comme il veut,
04:08et quand il a décidé qu'il décrocherait le téléphone,
04:10ce n'est pas pour dire oui aux propositions de Trump.
04:12C'est facile de dire, il y a qu'à, il faudra,
04:14et moi je lui dirais, Vladimir, va falloir que tout ça se calme,
04:16on va dépecer l'Ukraine,
04:18un petit bout pour toi, un petit bout pour moi,
04:20moi j'ai besoin des terres rares,
04:22n'oublions jamais que les Etats-Unis, c'est un pays impérialiste,
04:24depuis 1720, on en avait déjà parlé
04:26de l'arrivée du Mayflower,
04:28et que globalement, le pauvre Zelensky,
04:30il ne sait pas à quelle sauce il va être mangé,
04:32est-ce qu'il va être mangé à la sauce poutinienne
04:34ou est-ce qu'il va être mangé à la sauce trumpienne,
04:36et il sait très bien que de toute façon,
04:38l'Europe le soutient, mais ne pourra pas faire grand-chose.
04:40Que peut l'Europe, quand elle a démilitarisé
04:42son territoire depuis des années,
04:44quand on a mis à la porte le général De Villiers
04:46en faisant savoir que les militaires
04:48qui voulaient remilitariser
04:50la société française,
04:52c'était des gens qui se trompaient.
04:54On l'a forcé à la démission, pour être précis.
04:56Alors qu'il disait des choses intéressantes,
04:58le général De Villiers,
05:00moi j'aimerais bien être parfois une petite souris
05:02pour savoir comment réagissent un tel ou un tel,
05:04Philippe De Villiers m'a donné quelques informations,
05:06qui sont des informations privées
05:08dont je ne ferai pas usage,
05:10mais parfois c'est sidérant de voir
05:12comment les chefs d'Etat passent à côté de l'histoire.
05:14Or il y en a deux, au moins, qui font l'histoire.
05:16Moi j'ai longtemps dit que
05:18le grand homme ça n'existait plus en Europe,
05:20ça paraissait évident,
05:22là on voit réapparaître la théorie du grand homme.
05:24La décision de Poutine,
05:26la décision de Trump, c'est pas la même chose.
05:28Trump il pense que
05:30dès qu'il parle, ça va marcher,
05:32il est dans le performatif.
05:34Il sait très bien qu'il faut peser les mots,
05:36et que s'il dit quelque chose,
05:38ce sera suivi des faits, les dictateurs disent toujours ce qu'ils font,
05:40ils font toujours ce qu'ils disent, il n'y a aucun problème,
05:42c'est un autocrate, etc.
05:44Donc c'est un bras de fer, pas sûr que Trump le gagnera,
05:46Poutine n'a de toute façon pas l'intention de le perdre.
05:48Alors on va continuer en évoquant
05:50le président Macron, il s'est rendu
05:52cette semaine, mardi, sur la base aérienne
05:54de Luxeuil-les-Bains, peut-être en avez-vous vu
05:56quelques images, c'était en Haute-Saône, pour s'adresser
05:58aux militaires, qui étaient en tenue,
06:00tout autour de lui, il y avait d'un côté
06:02de l'autre côté un rafale, il a annoncé
06:04des nouvelles commandes de rafales,
06:06et puis il y a eu cette phrase lourde
06:08de sous-entendu, ici,
06:10nous savons ce que c'est d'être occupé.
06:12Écoutons Emmanuel Macron.
06:14Nous continuerons
06:16de soutenir l'Ukraine face à la guerre d'agression,
06:18parce que nous savons
06:20par notre histoire,
06:22et dans notre géographie,
06:24en particulier ici, ce qu'être
06:26occupé signifie.
06:28C'est une allusion très claire à l'occupation allemande,
06:30Michel.
06:32On se met à la place
06:34des Ukrainiens, on sait ce que c'est d'être occupé.
06:36C'est de toute façon, il y a un usage
06:38sémantique de la Deuxième Guerre mondiale,
06:40qui est perpétuel. Marine Le Pen, c'est
06:42Adolf Hitler, chacun le sait, et puis
06:44lui, c'est Jean Moulin.
06:46Il est là entre rafale et mirage.
06:48Plus un mirage qu'une rafale,
06:50ce Président de la République, il est en train
06:52de lire un texte, qui lui a été évidemment préparé,
06:54dans lequel on lui dit, le schéma c'est
06:56occupation, libération, etc.
06:58C'est le général de Gaulle, mais pour le coup, il serait le général de Gaulle
07:00d'un pays occupé, qu'il faudrait
07:02libérer, enfin voilà, la logique sémantique.
07:04Bientôt, on va nous donner des petits
07:06livrets pour nous expliquer
07:08comment il faudra se comporter,
07:10parce qu'il veut la guerre.
07:12Vous pensez véritablement qu'il ne prépare pas
07:14plutôt la paix, en préparant la guerre ?
07:16Pas du tout, il prépare sa propre paix. Je pense que l'agenda de ce monsieur
07:18n'est pas la France, l'agenda de ce monsieur, c'est lui-même.
07:20Et dans son agenda,
07:22la guerre est intéressante.
07:24La guerre est susceptible d'être instrumentalisée.
07:26C'est le grand scénique, c'est ça.
07:28Je suis en train de lire une histoire des Etats-Unis
07:30qui est assez sidérante. Je n'imaginais pas
07:32le degré d'impérialisme de ce
07:34pays qui crée des guerres,
07:36qui fabrique des prétextes, qui invente des prétextes.
07:38Tant qu'ils n'ont aucun intérêt
07:40à faire une guerre, ils ne font pas de guerre. Quand ils ont
07:42intérêt personnellement à faire une guerre, ils la font.
07:44C'est un intérêt économique, un intérêt
07:46idéologique, un intérêt électoral,
07:48mais ce n'est pas l'intérêt de la liberté. Je ne vais pas
07:50revenir sur le 6 juin 1944, mais
07:52les garçons de 17 ans, 18 ans,
07:54c'est tellement la liberté qu'ils viennent se faire
07:56trouver la peau à Lucas, à Romain,
07:58etc. Ce n'est pas vrai, ce n'est pas comme ça
08:00que ça se passe. Il y avait l'intention d'un impérialisme en France,
08:02la fameuse politique de l'hamgut, etc.
08:04C'est comme ça que ça se passe avec l'Ukraine.
08:06Et l'Europe n'a pas les moyens de sa puissance.
08:08Lui, il veut être le chef d'une puissance
08:10dont il se dit qu'il est susceptible d'être créé par le
08:12propre fait de sa volonté. Je veux
08:14que l'Europe devienne une puissance, je veux
08:16que nous ayons une
08:18armée européenne, je veux être le chef
08:20de cette puissance européenne. Je décide
08:22qu'il va y avoir une libération
08:24et cette libération, c'est moi, général de Gaulle
08:26alias Macron, qui vais en
08:28prendre la direction.
08:30C'est terrible.
08:32En tout cas, c'est un idéal.
08:34L'idéal, quand on est chef d'État, l'idéal, c'est la France.
08:36Et accessoirement
08:38les Français. Donc là, on a le temps.
08:40Et qui est ce chef des oligarques
08:42qui est Emmanuel Macron, qui n'est pas
08:44capable de solliciter le peuple français ?
08:46Le peuple français a des choses à dire, tout de même.
08:48Le peuple français, quand il s'agit des bonnets rouges,
08:50quand il s'agit des gilets jaunes, quand il s'agit des paysans,
08:52il dit, il n'y a pas d'argent. Arrêtez de nous ennuyer,
08:54il n'y a pas d'argent. Vous voulez la retraite à 62 ans ?
08:56Il n'y a pas d'argent, ce n'est pas possible, etc.
08:58Mais la guerre, il y a de l'argent.
09:00Mais alors, il faudrait solliciter les Français sur quoi ?
09:02On leur poserait quelles questions ?
09:04Mais si on est un chef d'État, théoriquement,
09:06on sait ce qu'est le peuple, on n'a pas besoin de lui poser des questions
09:08quand on connaît déjà les réponses.
09:10Les Français ne sont pas pour cette guerre.
09:12Ils sont prêts pour participer au réarmement de leur pays.
09:14Ça, ils sont tout à fait d'accord.
09:20Il n'a pas besoin d'une expédition punitive contre les Russes,
09:22parce qu'il s'agit de ça.
09:24Ce qu'il veut, c'est quoi ? La guerre contre les Russes.
09:26Le problème, ce n'est pas de défendre les Ukrainiens.
09:28Défendre les Ukrainiens, pour lui, ce n'est pas son problème.
09:30Il est déjà en train de nous dire, vous avez vu nos mirages, nos rafales,
09:32ils sont déjà en train de gérer des problèmes.
09:34Nous sommes aux côtés des Ukrainiens pour combattre la Russie.
09:36Est-ce qu'il est prêt ?
09:38Est-ce que les Russes disent, très bien,
09:40la France va devenir notre terrain de jeu militaire ?
09:42Et comme le disait, je ne sais plus si c'était Lavrov,
09:44on se demande si on va commencer par Lyon,
09:46si on va commencer par Nice,
09:48par Strasbourg ou par Paris.
09:50– C'est de l'intox russe.
09:52– C'est de l'intox russe.
09:54Qui dit que c'était de l'intox ?
09:56Et c'était déjà de l'intox quand on disait que la Russie n'entrerait pas,
09:58quand on disait qu'elle allait entrer en Ukraine.
10:00Mais quand elle est entrée en Ukraine, on s'est dit,
10:02on ne savait pas que.
10:04Je veux bien tous les généraux de plateau qui nous disaient des choses
10:06auxquelles on ne dit jamais, vous avez dit très exactement le contraire.
10:08Donc ceux aujourd'hui qui nous disent…
10:10– Même chose pour les médecins de la Covid.
10:12– Oui, c'est vrai.
10:14Il y a du danger avec la Russie.
10:16Pour la France, oui, il va y avoir un danger
10:18si effectivement on dit qu'on est partie prenante d'une guerre.
10:20On va armer pour pouvoir attaquer la Russie.
10:22Évidemment qu'il y aura la guerre.
10:24– A du coup, pour se défendre.
10:26– Non, c'est toujours…
10:28Ce sont les logiques qu'on met en avant
10:30pour dire qu'on se défend,
10:32mais on se défend quand on est agressé.
10:34Moi, je veux bien qu'on se défende quand on est agressé.
10:36Quand est-ce que la France a été agressée par la Russie ?
10:38Ah, il y a eu un hôpital qui a été agressé par des cyberattaquants.
10:40– Des cyberattaquants.
10:42– D'abord, j'aimerais bien qu'on fasse… – C'est une réalité.
10:44– Comment ? – C'est une réalité.
10:46– Tant qu'il n'y aura que des attaques comme ça, ça ira à peu près.
10:48S'il s'agit de mettre en l'air le fonctionnement
10:50d'un hôpital de sous-préfecture, c'est pas…
10:52– Sauf si ça cause des vies humaines.
10:54– Oui, je veux bien, mais je pense que c'est pas exactement
10:56la même chose que de recevoir une bombe sur Caen
10:58ou de balancer du gaz toxique sur Nancy, par exemple,
11:02ou d'envoyer des chars en direction de Paris.
11:04C'est ça qu'on risque d'avoir
11:06si vraiment on veut mener cette guerre.
11:08– Bonsoir à tous, bienvenue sur CNN News et sur Europe 1.
11:10On va parler de ce petit manuel d'urgence
11:12qui va être adressé à tous les Français,
11:14un petit guide pour savoir ce qu'il doit y avoir
11:16dans un petit sac à dos au cas
11:18où il y a un événement majeur,
11:20ça peut être une catastrophe naturelle,
11:22comme un conflit armé,
11:24de l'eau, des médicaments,
11:26c'est assez vaste.
11:28On va juste écouter ce qu'en pensent les Français
11:30pour voir si ça leur fait peur,
11:32si on continue sur ce chemin de la peur.
11:34Écoutons leur réaction
11:36après l'évocation de ce petit kit de survie.
11:38– Honnêtement, je ne pense pas
11:40que ce soit spécialement nécessaire,
11:42dans le sens où aujourd'hui on est déjà tous informés
11:44par les réseaux sociaux,
11:46même la télévision, les médias,
11:48on voit déjà tout ce qui se passe autour.
11:50Je vis au jour le jour et je n'ai pas peur de demain
11:52et si ça doit arriver on trouvera toujours une solution.
11:54– C'est toujours une bonne idée
11:56de se préparer à des événements
11:58qui peuvent être durs, difficiles,
12:00tragiques, le pire c'est de ne pas être prêt
12:02et malheureusement
12:04c'est ce qui arrive encore trop souvent.
12:06– Pour ces réactions de Français,
12:08ça participe pour vous à ce climat qu'on entretient ?
12:10– Bien sûr.
12:12– Ou est-ce qu'au contraire on dit aux Français,
12:14soyez vigilants ?
12:16– Pas du tout, c'est la dramatisation.
12:18Moi je vois des gens autour de moi,
12:20y compris ma vieille maman qui me dit
12:22tu crois que la guerre est possible ?
12:24Parce que tout est dit pour ça,
12:26vous avez un chef d'État,
12:28vous avez des gens qui croient encore
12:30en la parole de ce chef d'État
12:32et il faut créer la peur.
12:34Mais toujours dans ce livre que je suis en train de lire,
12:36je suis étonné de voir qu'à chaque fois
12:38que les Américains veulent une guerre,
12:40ils créent des prétextes.
12:42Souvenez-vous de je ne sais plus quel personnage
12:44qui montre un liquide en nous disant
12:46regardez les Irakiens…
12:48– Le général Powell.
12:50– C'est ça, qui nous dit regardez,
12:52ils ont des armes, ils ont ceci, il y a cela,
12:54il faut vite y aller.
12:56Moi je me souviens d'intellectuel Germano Pratin
12:58qui nous disait vous n'avez pas vu la preuve.
13:00On nous dit et c'est avec peut-être de l'huile et du vinaigre dedans.
13:02Et on nous dit le danger il est là.
13:04Et là on nous dit le danger il est où ?
13:06On a attaqué l'hôpital de Condit-sur-Noireau
13:08et c'était des Russes qui étaient derrière.
13:10Vous voyez bien que la catastrophe nucléaire est proche.
13:12C'est un discours belliciste,
13:14c'est un discours belliqueux,
13:16c'est un discours agressif,
13:18c'est un discours polémique
13:20et il fait le kéké avec Poutine en face de lui.
13:22Je ne sais pas s'il sait que Poutine
13:24il a avec lui la Chine de Xi Jinping également.
13:26Est-ce qu'on a vraiment les moyens
13:28de jouer les gros bras comme ça
13:30quand on est chétifs et malingres ?
13:32Je ne crois pas.
13:34Encore un tout petit mot de l'état d'esprit des Français.
13:36On a entendu leur réaction là.
13:38Ils vont être aussi sollicités financièrement.
13:40Ce ne sera pas un grand emprunt national
13:42mais a priori c'est un produit de placement
13:44à partir de 500 euros pour les citoyens
13:46qui souhaitent participer à l'effort
13:48de réarmement du pays.
13:50Est-ce que c'est une idée qui vous semble la bonne ?
13:52Il y a déjà eu des grands emprunts
13:54à travers l'histoire française
13:56pour soit financer la fin de la guerre
13:58soit financer la guerre.
14:00Je trouve ça obscène
14:02de demander à des gens qui ont du mal
14:04à finir leur mois
14:06de trouver 10 euros, 20 euros
14:08pour fabriquer une guerre contre Vladimir Poutine.
14:10Il veut payer la guerre
14:12qu'il veut s'offrir contre Poutine
14:14avec l'argent des Français
14:16en ignorant qu'il y a des Français aujourd'hui
14:18qui ne peuvent pas se loger,
14:20qui ne peuvent pas faire trois repas dans la journée,
14:22payer des études à leurs enfants,
14:24C'est un produit de placement, c'est volontaire.
14:26Au lieu de mettre sur votre livret A,
14:28vous prenez l'argent et vous le mettez sur ce plan
14:30pour la défense.
14:32Pour se réarmer.
14:34Pourquoi faire ? On se réarme pour faire la guerre.
14:36Il faut dire très précisément les choses.
14:38J'ai décidé tout seul comme un oligarque
14:40de faire la guerre, j'ai besoin d'argent, donnez-moi de l'argent.
14:42D'ailleurs quand il verra que très peu de gens donnent de l'argent
14:44il y aura probablement des lois
14:46il faudrait demander à des spécialistes,
14:48il y a eu l'occasion d'en parler, la loi Sapin ou je ne sais quoi
14:50qui consistera à dire désolé vous n'avez pas donné beaucoup,
14:52donc il ne va pas lever des impôts,
14:54il va juste dire vous on va prendre au-dessus, etc.
14:56Évidemment il y a des gens qui ont les moyens
14:58d'avoir de l'argent ailleurs,
15:00que ce soit en Suisse, que ce soit dans les paradis fiscaux,
15:02je ne sais quoi, ceux-là de toute façon
15:04ils ne mettront pas la main à la poche.
15:06Mais c'est le petit qui va encore être tapé
15:08et à qui on va dire dis-donc moi j'ai décidé d'une guerre
15:10il va falloir la faire. Je suis un démocrate,
15:12je suis un gaulliste et un gaullien,
15:14il faut demander au peuple s'il veut cette guerre.
15:16C'est pas Emmanuel Macron qui décide avec 2 ou 3 personnes
15:18dont un philosophe par-ci, un conseiller diplomatique par-là
15:20qu'il faut aller taper.
15:22Il y a des philosophes qui sont généreux
15:24du sang d'autrui.
15:26Mais vous le souverainiste, vous ne pouvez pas être contre
15:28le fait que la France se prépare mieux,
15:30réorganise sa défense, mette un peu plus d'argent
15:32pour son armement.
15:34Bien sûr, à quoi j'ajoute, s'il s'agit de défendre
15:36l'intérêt national, le bien public,
15:38la France, les Français, le pays.
15:40Mais ce n'est pas le cas.
15:42Il s'agit de faire un effort personnel
15:44pour aller défendre autrui.
15:46C'est exactement la même chose avec les aides
15:48de développement un peu partout sur la planète.
15:50A-t-on assez d'argent, autant d'argent que nous ayons besoin
15:52de soutenir le Sénégal,
15:54de soutenir la Chine ?
15:56A-t-on assez d'argent pour pouvoir aller faire cette guerre ici,
15:58cette guerre ailleurs, une autre guerre ailleurs ?
16:00Est-ce qu'on va décider de mettre de l'argent dans un conflit
16:02qui oppose par exemple le Tibet et la Chine ?
16:04C'est bizarre, on pourrait aussi, avec les grandes déclarations
16:06de droit de l'homme, dire, écoutez, le Tibet est occupé
16:08par la Chine, libérons le Tibet,
16:10il se joue là-bas, la liberté
16:12de la planète entière, etc.
16:14Les Tibétains, ils peuvent crever, il n'y a aucun problème.
16:16L'Ukrainien se déroule sur le sol européen, Michel.
16:18Et la Russie fait partie de l'Europe, je vous le rappelle aussi.
16:20C'est-à-dire que quand la moitié européenne
16:22de la Russie a demandé
16:24à adhérer à une Europe,
16:26cette Europe méprisante, a fait savoir à Poutine
16:28qu'il n'en était pas question, trop petit, mon ami.
16:30Et maintenant, on humilie un peuple,
16:32c'est un peuple aussi. Moi, je n'aime pas Poutine,
16:34je ne défends pas Poutine, je ne roule pas pour Poutine.
16:36Je défends le peuple russe, comme je défends le peuple ukrainien
16:38aussi. Et je souhaiterais, moi, par exemple,
16:40que, c'est la même chose avec Israël,
16:42c'est la même chose avec Gaza, votez !
16:44Votez ! Voulez-vous faire la guerre ?
16:46Voulez-vous la paix ? Quel type de paix voulez-vous ?
16:48Les citoyens existent.
16:50Tant qu'on ne fonctionne pas comme ça,
16:52c'est-à-dire de manière gaullienne,
16:54je rappelle que quand le général de Gaulle règle le problème de l'Algérie,
16:56et que les gens disent qu'il a abandonné
16:58l'Algérie, le général de Gaulle n'a pas abandonné l'Algérie,
17:00il a fait un référendum.
17:02Il a fait un référendum où tout le monde a voté,
17:04pas seulement les Algériens, comme la France le fait,
17:06en Nouvelle-Calédonie, on va faire un vote, puis deux votes,
17:08puis trois votes, jusqu'à ce que vous compreniez qu'il va falloir
17:10voter pour ceci, pour cela. Le général de Gaulle, il dit
17:12je demande à tout le monde. Les gens de
17:14la Martinique, la Guadeloupe,
17:16la Guyane, les Français,
17:18n'importe quelle région française,
17:20et les Algériens, et les Français
17:22ont massivement voté pour l'indépendance
17:24algérienne. Ça, ça s'appelle être gaullien.
17:26On demande au peuple. Depuis quand
17:28a-t-on demandé au peuple ? La dernière fois,
17:30c'était quand ? Sur cette question de guerre.
17:32Moi, après tout, je veux bien que ce ne soit pas
17:34qu'on décide d'une guerre
17:36si le peuple la souhaite. Si on sollicite les Français
17:38et pas les partis politiques qui ont
17:40un agenda présidentiel. Tous.
17:42C'est-à-dire que de Marine Le Pen à Jean-Luc Mélenchon,
17:44en passant par les Républicains et les autres,
17:46ils sont tous là en train de se dire
17:48je veux être candidat et je veux même être élu.
17:50Mais le peuple, c'est pas compliqué
17:52si on ne défend pas le peuple.
17:54Le suffrage universel,
17:56le référendum, la possibilité de trancher
17:58sur des questions majeures comme celle-ci, alors on est oligarque.
18:00Il va falloir parler
18:02de Emmanuel Macron comme un oligarque
18:04désormais, et de quelques-uns qui sont avec lui
18:06parce que l'oligarchie, c'est le pouvoir d'un petit groupe
18:08et dénoncer
18:10les oligarques qui veulent faire la guerre,
18:12elle se fait toujours sur le dos des peuples, les guerres.
18:14Elles se font toujours sur le dos des peuples.
18:16On vous a entendu, Michel Onfray. Un tout petit thème
18:18avant notre pause, cette polémique autour
18:20du port du voile dans le sport qui a
18:22semé la zizanie au sein du gouvernement de François Bayrou,
18:24des ministres étaient pour, d'autres contre,
18:26certains même menacés de démissionner.
18:28Si on cédait sur
18:30cette partie-là, on va écouter
18:32Aurore Berger rappeler la position
18:34du gouvernement, ministre de l'égalité
18:36entre les femmes et les hommes,
18:38et la lutte contre les discriminations.
18:40Il y a une ligne, et il y a
18:42une seule ligne au sein du gouvernement,
18:44soutenir la proposition de loi telle qu'amendée
18:46et telle qu'adoptée le 18
18:48février dernier au Sénat.
18:50Cela veut dire quoi sur la ligne du gouvernement ?
18:52Que tout simplement, un terrain de sport
18:54n'a pas à être un lieu d'antrisme,
18:56d'antrisme religieux, d'antrisme
18:58islamiste, et que sur un terrain de sport,
19:00il n'y a qu'un seul maillot, celui de l'équipe,
19:02et en aucun cas des maillots politiques
19:04ou des maillots religieux.
19:06– Voilà pour Aurore Berger, au-delà de ce
19:08cas précis, qu'est-ce que ça dit Michel Onfray
19:10de l'état du débat sur les sports
19:12de signes religieux
19:14dans le sport, et est-ce qu'on a
19:16progressé, est-ce qu'on a régressé sur ce sujet-là ?
19:18Alors, on en est toujours là,
19:20on en est toujours là, depuis 1995
19:22et la fleur du voile de Creil.
19:24– Oui, c'est un joli concert de violons,
19:26Madame Berger, parce que tous ces gens-là qui nous disent
19:28qu'il faut effectivement la laïcité,
19:30les femmes, le féminisme, etc., quand il s'agit
19:32de voter au deuxième tour des législatives,
19:34ils seront votés pour des gens qui sont
19:36en train de défendre le port du voile
19:38partout en France, c'est-à-dire
19:40qu'on ne peut pas dire ça, et puis le jour où on voit
19:42le fascisme chez Marine Le Pen, ou le
19:44nazisme chez Jordan Bardella,
19:46ou les camps de la mort dans le Rassemblement National,
19:48dire attention, il faut éviter ce genre
19:50de choses, donc on va voter pour les candidats, et les filles.
19:52Je rappelle M. Darmanin, je rappelle
19:54Édouard Philippe, je rappelle M. Attal
19:56et un certain nombre d'autres qui ont voté
19:58pour le voile, ça veut dire ça, qui ont voté
20:00pour le Hamas, en disant oui, mais non, pas moi,
20:02oui, vous avez voté pour quelqu'un qui défend...
20:04– De façon symbolique, en appelant à faire un pro-républicain contre l'ARN.
20:06– Non, pas d'une façon symbolique, je vous assure que quand vous dites
20:08que vous êtes un démocrate
20:10et un républicain et que la République
20:12n'est pas en danger, que je sache, avec
20:14Bardella et Marine Le Pen, c'est du
20:16Chirac des années 70, et encore, il n'y a même pas
20:18le bruit et l'odeur, donc il faut arrêter
20:20de voir le loup là où il n'est pas.
20:22– Est-ce qu'on ne regrette pas d'ailleurs, le bruit et l'odeur,
20:24ces expressions-là ? On ne regrette pas ?
20:26– Ah non, je ne défends évidemment pas ça.
20:28Vous savez, la misère du monde, et tous ces gens-là
20:30qui ont dit, y compris Mitterrand,
20:32ils sont tous dans des logiques électoralistes.
20:34Et là, c'est exactement la même chose, on ne peut pas dire
20:36il ne faut pas de voile,
20:38et puis en même temps, voter pour des gens qui nous disent
20:40qu'il faut voiler la France entière. Je rappelle que Jean-Luc Mélenchon
20:42a dit récemment qu'il fallait filer les clés
20:44aux maghrébins, aux africains,
20:46aux alphrix subsahariennes, alors si on donne
20:48les clés aux africains, ça veut dire
20:50que le voile, ça devient effectivement
20:52généralisé dans la France entière. On ne peut pas dire
20:54d'un côté, on s'allie avec des gens qui nous disent comme ça,
20:56qui nous disent ce genre de choses, et puis après, on dit, oh mais c'est pas bien,
20:58le voile, la laïcité, la féminité, le féminisme…
21:00– Mais il faut tenir bon quand même sur ça.
21:02– Moi je dis toujours que le problème, c'est pas le voile,
21:04j'ai utilisé une formule un jour en disant, c'est pas ce qu'il y a sur la tête,
21:06c'est ce qu'il y a dans la tête. Moi je vois des gamines
21:08qui ont 16, 17 ans,
21:10pimpantes, fringantes, jolies, mignonnes, etc.,
21:12elles ont le voile, elles ne sont pas intégristes,
21:14je vois des vieilles dames parfois, ridées, fatiguées,
21:18des jolies vieilles dames maghrébines,
21:20qui portent aussi le voile, c'est la même chose,
21:22elles ne veulent pas la charia en France,
21:24elles s'appuient sur une canne ou sur leur chariote de course,
21:26et puis c'est pas un danger pour la République,
21:28ces jeunes filles en quête d'identité, ces vieilles dames, etc.
21:30Et puis d'autres, qui ont la nostalgie du Maroc,
21:32de l'Algérie, parce qu'elles viennent de ce pays,
21:34ou leurs parents, ou je ne sais quoi, etc.
21:36Mais c'est ce qui se passe dans la tête des gens
21:38qui est problématique. Vous pouvez être un républicain
21:40avec un voile, mais vous pouvez aussi avoir des gens
21:42qui disent que je ne suis pas républicain
21:44et je veux le dire avec un voile.
21:46Donc il ne faut pas non plus essentialiser le voile,
21:48en disant qu'il est systématiquement l'instrument
21:50des frères musulmans. Il l'est, il peut l'être,
21:52et il l'est véritablement, et c'est contre ça
21:54qu'il faut lutter. Donc ce n'est pas cette histoire
21:56de sages qui montrent la lune et d'imbéciles
21:58qui regardent le doigt, il y a beaucoup de gens
22:00qui regardent le doigt en regardant le voile.
22:02L'idée qu'on puisse par exemple interdire à des mamans
22:04et à des mères de famille portant des voiles
22:06d'accompagner les enfants dans des sorties scolaires,
22:08au nom de quoi ?
22:10Parce que c'est d'importe un voile qu'on va d'un seul coup
22:12islamiser la totalité de la classe,
22:14en sortie découverte, par exemple.
22:16Donc on devrait arrêter
22:18de s'exciter sur des dossiers comme ça,
22:20et en revanche, être impitoyable
22:22en France sur la République, sur nos valeurs,
22:24sur la question de l'islam, en disant
22:26nous sommes un pays judéo-chrétien
22:28et sur un certain nombre de choses, nous ne ferons pas
22:30de concessions. Là on se questionne
22:32sur ne fait-on pas une concession
22:34sur la possibilité du voile, etc.
22:36Alors qu'en fait on fait nombre de concessions
22:38sur le pouvoir algérien, sur le fait que Boilem Sansal
22:40soit en prison, sur le fait qu'il y ait
22:42des influenceurs qui nous invitent
22:44à nous quasiment décapiter.
22:46C'est là-dessus qu'il faut réfléchir.
22:48Petite pause, Michel Onfray,
22:50on se retrouve dans un instant, on parlera
22:52de l'Algérie, du bras de fer qui continue
22:54et de la France insoumise à tout de suite.
22:56Et on se retrouve pour la seconde partie de Face à Michel Onfray
22:58sur CNews et sur Europe 1.
23:00Michel, une question. Est-ce que la France insoumise
23:02est un danger pour vous ? C'est une question qui se pose.
23:04Écoutez la réponse de Laurent Wauquiez,
23:06qui est l'invité de nos antennes cette semaine,
23:08et puis je vais surtout écouter la vôtre. D'abord Laurent Wauquiez.
23:10On a une explosion de l'antisémitisme
23:12dans notre pays. C'est même plus
23:14de l'antisémitisme, c'est globalement
23:16un discours sur la haine des Juifs
23:18qui est alimenté par la France insoumise.
23:20La France insoumise a une immense
23:22responsabilité. Je considère
23:24que c'est le premier danger aujourd'hui pour la République.
23:26On a encore vu ce week-end
23:28l'attitude incroyable
23:30de morgue de Jean-Luc Mélenchon
23:32qui n'accepte même pas
23:34de présenter ses excuses sur cette affiche
23:36indigne qui reprend les codes
23:38du nazisme avec laquelle il s'est
23:40attaqué à Cyril Hanouna. Il faut
23:42que tous les Français ouvrent les yeux.
23:44Jean-Luc Mélenchon, la France insoumise
23:46est la première menace aujourd'hui pour la République.
23:48Vous êtes d'accord avec ce constat,
23:50Michel Onfray ? Oui, avec le constat, oui.
23:52J'aurais bien aimé que ce ne soit
23:54pas avec un personnage qui sort
23:56du bois pour faire campagne afin
23:58de prendre la tête des républicains pour pouvoir être
24:00président de la République. Peut-être porte-t-il
24:02réellement cette conviction ?
24:04Ça aurait été bien qu'il le fasse savoir
24:06depuis des années plutôt que de rester dans son coin.
24:08Je crois qu'il l'a dit assez clairement et régulièrement.
24:10Cette fois-ci, mais précédemment.
24:12Enfin, peu importe.
24:14Le problème n'est pas là.
24:16Mais oui, je souscris à tout ça,
24:18évidemment, mais je suis étonné
24:20d'une espèce de clémence qu'il y a autour
24:22de Jean-Luc Mélenchon qui peut tout dire,
24:24tout faire, qui ne se retrouve
24:26jamais au tribunal.
24:28Je crois que
24:30Jean-Luc Zemmour, c'est tout le temps, c'est en permanence.
24:32Pierre Castaigne, pour un site aussi,
24:34c'est en permanence. Il y a des gens qui sont sans cesse au tribunal
24:36pour avoir dit ceci ou cela, parce que ça
24:38déplaît. – Il me semble que M. Mélenchon a quelques procédures.
24:40– Oui, des procédures.
24:42Vous savez, c'est sur un dossier, puis comme par hasard,
24:44ça descend du dossier, les procédures, on n'y touche pas,
24:46il ne se passe rien, et voilà. Moi, ce que j'aimerais,
24:48c'est au tribunal. Au tribunal et qu'on puisse entendre
24:50des gens se défendre en disant « je n'ai pas dit,
24:52je n'ai pas fait, je n'ai pas pensé, je n'ai pas ceci, je n'ai pas cela ».
24:54Nous, si on commence à dire deux ou trois choses,
24:56on se fait taper sur les doigts.
24:58Je ne dis pas par qui, je ne dis pas comment,
25:00je ne voudrais pas parler de l'art comme ici.
25:02– Vous pouvez.
25:04– C'est quand même assez sidérant de voir que certains
25:06peuvent tout dire, certains peuvent tout faire.
25:08– Et les autres, rien. – Et d'autres, pas.
25:10Donc oui, je crois qu'effectivement, le danger, il est là.
25:12Et le vrai danger, c'est de dire que, un, le danger n'est pas là,
25:14et à côté, il est d'ailleurs.
25:16Le danger, il est vraiment ici. Tournez la tête,
25:18regardez, c'est ici qu'il y a un problème.
25:20Non, je pense que vraiment, il y a des gens qui n'aiment pas la République,
25:22qui mettent en cause la République, qui sont des dangers pour la République,
25:24qui ne parlent que de la République,
25:26et qui globalement sont le parti de l'étranger.
25:28Ça veut dire quoi, le parti de l'étranger ?
25:30C'est dire, la France est finie,
25:32la France est à détruire,
25:34il faut donner les clés de la France aux jeunes africains,
25:36la France est détestable,
25:38la France c'est le colonialisme, etc.
25:40Et puis, Rima Hassan nous disant,
25:42l'Algérie, c'est la Mecque des libertés.
25:44Il y a eu une époque où les communistes
25:46disaient, la France détestable,
25:48Moscou, tellement formidable.
25:50On a eu la même chose avec un certain nombre d'intellectuels,
25:52j'aurais pas la cruauté de donner leur nom,
25:54mais qui nous disaient la même chose avec les maoïstes,
25:56en nous disant, l'Occident, c'est pourri,
25:58décadence, etc.
26:00Et puis, le président Mao Tse-tung,
26:02formidable.
26:04Philippe Solers, et tous les maoïstes,
26:06dont certains sont encore à des leviers importants
26:08dans notre société.
26:10Alors Michel, on va écouter Jean-Luc Mélenchon,
26:12qui s'est exprimé lors d'un meeting,
26:14cette semaine,
26:16à propos de cette affiche antisémite,
26:18représentant Cyril Hanouna,
26:20écoutez bien les arguments qu'il emploie,
26:22et puis vous allez répondre.
26:24Regardez le vice de ces gens.
26:26Oui, il y a peut-être une allusion,
26:28comme ils sont complètement obsédés
26:30qu'ils ont à la maison les collections d'affiches
26:32d'extrême droite que leur avaient laissées leurs grands-parents,
26:34ils les regardent tous les 5 minutes,
26:36ah, celle-là, je la connais, pas de bol, nous, on n'a pas
26:38ces affiches, on n'est pas au courant,
26:40on sait pas, d'accord ?
26:427 jours, ça a duré !
26:46Ça fait 7 jours qu'il nous casse les pieds
26:48avec un visuel qui n'est plus
26:50aujourd'hui diffusé que par l'extrême droite
26:52et les journalistes.
26:54Voilà Jean-Luc Mélenchon, mercredi soir, en meeting à Brest,
26:56pas au courant, Michel Onfray.
26:58Imaginez cet homme au pouvoir, tout de même,
27:00imaginez cet homme au pouvoir,
27:02là il est dans l'opposition, imaginez
27:04cet homme qui trouvait des vertus à Fidel Castro,
27:06qui trouve des vertus
27:08à la Chine,
27:10à la dictature chinoise, qui jadis trouvait
27:12des vertus à Poutine.
27:14Oubliez tout ça !
27:16Je rappelle quand même qu'il vient d'un parti
27:18trotskiste et que le trotskisme, comme le parti communiste français,
27:20adhérait au pacte germano-soviétique,
27:22alors quelques-uns, ils peuvent en trouver un ou deux qui étaient contre,
27:24enfin globalement, la ligne, c'était ça.
27:26Donc ce monsieur, quand il parle des grands-parents,
27:28alors évidemment des grands-parents de blanc,
27:30c'est les grands-parents de M. Dupont, de M. Durand, de M. Martin,
27:32mais ces grands-parents idéologiques
27:34à lui ont collaboré avec le nazisme,
27:36donc on va pas donner des... c'est chez lui
27:38qu'il y a probablement, ou pas forcément chez lui,
27:40mais chez le patron de son parti
27:42quand il y était, qu'il y avait effectivement des caricatures
27:44antisémites dans la presse d'extrême-gauche à l'époque,
27:46et les caricatures antisémites nazies,
27:48comme il a été dit fort justement pour le coup par
27:50Laurent Wauquiez, ces caricatures nazies,
27:52ça ne le gêne pas. Alors lui, il sait pas.
27:54Il sait pas. C'est un parti gazeux,
27:56comme il nous dit, enfin c'est un mouvement gazeux,
27:58la France insoumise, c'est-à-dire que c'est lui
28:00qui décide tout seul, il jette, il prend,
28:02il adoube, il remet un petit peu plus loin, etc.
28:04Et il décide de tout ! On va pas me faire croire
28:06qu'il n'y a pas une réunion dans laquelle on a dit
28:08« Allez, une campagne là-dessus, il faut du bruit tous les jours ! »
28:10– Julien Dray dit, que des biens Jean-Luc Mélenchon
28:12dit, qu'il n'y a pas un truc qui est fait
28:14à la France insoumise sans qu'il soit validé
28:16– Mais évidemment, il colle tous les termes de toutes les enveloppes,
28:18il fait tout dans ce parti. Donc cette campagne,
28:20elle a été décidée, voulue, choisie, et voulue pour ça.
28:22Quand il nous dit « Je ne sais pas »,
28:24bon, comme ça c'est la meilleure façon. « Je ne sais pas »
28:26d'ailleurs, quand on a pensé cette affiche,
28:28on ne l'a pas pensé avec les catégories,
28:30c'est les blancs, etc.
28:32Puis après il nous parle de l'intelligence artificielle.
28:34C'est considérablement manqué d'intelligence naturelle.
28:36Parce que l'intelligence artificielle,
28:38elle répond aux questions qu'on lui pose.
28:40L'intelligence artificielle, si vous lui dites,
28:42on rentre les données et on dit
28:44« Fais-moi une caricature de Cyril Hanouna
28:46sur le principe des affiches antisémites des années 30. »
28:48Et l'intelligence artificielle,
28:50elle prend les informations qu'on lui donne
28:52et elle sort ça. Donc de dire
28:54« Ah mais c'est l'intelligence artificielle,
28:56et vous savez, l'intelligence artificielle, c'est Elon Musk !
28:58Donc c'est quoi ? C'est les fascistes !
29:00C'est l'extrême droite ! Donc là, c'est pas moi,
29:02c'est pas nous, nous on est incapables de faire des choses comme ça,
29:04nous on a toujours combattu
29:06l'antisémitisme, et puis c'est les autres.
29:08Et les vrais fascistes, c'est quoi ?
29:10Ah, c'est l'abolosphère, c'est Elon Musk,
29:12c'est même le moteur de recherche d'Elon Musk,
29:14parce qu'en gros, ils ont gentiment posé
29:16une question à quelqu'un dont ils ne savaient pas que c'était Elon Musk,
29:18et Elon Musk a méchamment répondu
29:20avec une affiche qui, de toute façon,
29:22n'a pas été voulue par eux.
29:24Il faut suivre la logique. Il y a juste une logique,
29:26c'est l'animation du personnage. Vous voyez quand même...
29:28Il y a quelque chose... Le bruit et la fureur !
29:30C'est dérange, quoi ! Moi, je vais pas jouer la carte du...
29:32Ils faisaient comme Adolf Hitler, avec des effets
29:34de tribunes, etc., ils se faisaient photographier
29:36avec des gestes, des trucs,
29:38une mimique, etc. On a droit à ça, tout de même.
29:40C'est dangereux, cet homme
29:42dont la colère est perpétuelle,
29:44parce que quand vous êtes
29:46susceptible d'être chef de l'État,
29:48c'est la raison, l'intelligence qui doit
29:50vous gouverner, sûrement pas la colère,
29:52la méchanceté, et le mensonge ! Et je renvoie
29:54à votre dernier numéro de Front Populaire,
29:56Qui est fasciste ? Peste brune, peste rouge.
29:58Vous expliquez très clairement
30:00qui, aujourd'hui, est fasciste.
30:02Ils ne sont pas là où on croit qu'ils se trouvent.
30:04Absolument ! On n'a pas le temps de rentrer dans le détail,
30:06mais je dis effectivement ce qui caractérise
30:08le fascisme, en disant,
30:10étonnamment, ça ne se trouve pas
30:12chez Jordan Bardella, je vous le rappelle,
30:14RPR des années 70, pour moi, ou 80,
30:16mais ça se retrouve chez ces gens qui, effectivement,
30:18érutent, sont violents, sont de mauvaise foi, sont dans le mensonge,
30:20détestent la démocratie,
30:22bordélisent, comme ils le disent eux-mêmes,
30:24l'Assemblée Nationale, c'est-à-dire, refusent le parlementarisme,
30:26refusent les résultats des élections,
30:28disent qu'ils ont gagné quand ils ont perdu,
30:30enfin, toutes ces choses-là, c'est la signature
30:32de ce qui se présente comme un fascisme.
30:34Alors, le mot n'existait pas encore,
30:36que la chose existait déjà, chez les jacobins,
30:38du début de la révolution française.
30:40Nous sommes dans ici
30:42une situation pré-révolutionnaire,
30:44où on instrumentalise un certain nombre de milices,
30:46par exemple,
30:48ceux qui occupaient la gaieté, par exemple,
30:50on a là des milices, quand vous écoutez,
30:52quand vous voyez la théorie, et tout ça,
30:54je trouve ça étonnant, parce qu'un jour, des historiens diront
30:56comment ont-ils fait pour passer à côté
30:58de cette situation révolutionnaire,
31:00en ne la voyant pas, et surtout en disant
31:02il y a danger ici, alors que le danger est ailleurs.
31:04– J'aimerais qu'on parle de l'Algérie,
31:06Michel Onfray, avec vous, on est sur CNews et sur Europe 1,
31:08avec cette information
31:10qui nous est parvenue d'Alger,
31:12notre ami Boalem Sansal
31:14a comparu, devant le tribunal correctionnel,
31:16le procureur algérien a requis
31:1810 ans de prison ferme à son encontre,
31:20le verdict sera rendu
31:22la semaine prochaine, Boalem Sansal
31:24a dit, je n'ai rien voulu faire contre
31:26mon pays, j'ai exposé mon opinion,
31:28il a des charges lourdes
31:30qui passent contre lui,
31:32d'après ce pouvoir algérien,
31:34c'est une sentence terrible pour vous,
31:36si elle était confirmée la semaine prochaine
31:38par le tribunal, 10 ans de prison,
31:40pour un homme de 80 ans.
31:42– Réma Hassan, je le rappelle, c'est le mec des libertés,
31:44d'Algérie, c'est quand même un tribunal
31:46dans lequel Boalem Sansal n'a pas pu se défendre,
31:48on lui a dit, commis d'office,
31:50un commis d'office c'est le pouvoir qui vous dit,
31:52voilà c'est lui qui va vous défendre. – Un avocat, oui.
31:54– Et l'avocat c'est un personnage qui est
31:56probablement, qui fait partie
31:58des sphères du pouvoir et qui sera à charge,
32:00donc quand vous avez un avocat qui ne vous défend pas
32:02mais qui est à charge, vous vous doutez bien
32:04que quand on requiert 10 ans, les 10 ans
32:06vont avoir lieu, ou quelque chose d'approchant,
32:08peut-être qu'on dira 9 ans et demi.
32:10À l'âge,
32:12dans l'état de santé qui est le sien,
32:14c'est le condamné à mort en prison, ça veut dire ça,
32:16ça veut dire ça, c'est un citoyen français,
32:18c'est-à-dire, il se passe quoi ?
32:20On a des gens aujourd'hui qui nous disent,
32:22la France insoumise, il ne faut pas agresser l'Algérie,
32:24ils sont gentils, pourquoi est-ce qu'on est méchant comme ça ?
32:26Je rappelle que, ne serait-ce que ça,
32:28je ne parle pas des OQTF,
32:30je ne parle pas des influenceurs
32:32qui invitent à mettre la France par terre,
32:34je ne parle pas des discours de haine que l'Algérie
32:36envoie à la France, je ne parle pas
32:38de ces phrases
32:40qu'on rajoute dans l'hymne pour dire
32:42que la France est l'ennemi éternel, etc.
32:44J'ai reçu l'autre jour
32:46un message de quelqu'un qui me disait,
32:48vous êtes passé du côté obscur de la force,
32:50l'Algérie, pays de la liberté, pays de l'indépendance,
32:52pays de la grandeur, pays de ceci, pays de la France,
32:54pourriture, etc.
32:56C'est étonnant, que faites-vous en France encore
32:58si vraiment l'Algérie,
33:00le paradis existe quelque part et que vous ne vous y trouvez pas
33:02puisque vous êtes vous-même algérienne.
33:04Donc on a une espèce de silence
33:06sur cette question de l'Algérie
33:08qui désigne, je le disais tout à l'heure, le parti de l'étranger.
33:10Il y a ceux qui défendent l'emprisonnement
33:12de Boilem Sansal en disant
33:14que ça ne lui fera pas de mal et qu'il sorte
33:16en cercueil et ce sera très bien
33:18alors que Boilem dit que je n'ai fait que faire mon travail.
33:20Ce n'est pas un espion, Boilem.
33:22J'ai eu la chance de le connaître, de le côtoyer,
33:24c'est le plus doux des hommes, c'est le plus amical,
33:26le plus sympathique, c'est le plus tolérant des hommes.
33:28Rempli d'humour, rempli de drôlerie,
33:30c'est un personnage voltairien.
33:32Il n'a pas mis en péril
33:34l'état mafieux algérien.
33:36L'Algérie ne devrait pas avoir peur
33:38de Boilem Sansal.
33:40Elle devrait aussi se souvenir qu'il est moitié français.
33:42C'est-à-dire que ce qu'elle fait
33:44à ce qu'elle croit être son citoyen,
33:46elle le fait aussi à un citoyen français.
33:48Le pire aussi peut-être dans cette affaire,
33:50c'est ce que fait la France.
33:52– On imagine un travail souterrain de diplomatie.
33:54– Non, je n'imagine rien du tout.
33:56Quand je vois ce que dit le chef d'État,
33:58le ministre des Affaires étrangères
34:00et tous les autres, ça grenouille beaucoup.
34:02– Vous voulez dire sur les mesures
34:04de rétorsion de fermeté par rapport à l'Algérie ?
34:06– Par exemple, je serai chef de l'État,
34:08Emmanuel Macron,
34:10ce qu'à Dieu ne plaise,
34:12je prétendrai aimer les livres, la littérature,
34:14je vais au cinéma, je vais au théâtre,
34:16j'écris moi-même, j'ai un roman chez moi,
34:18je réponds au questionnaire
34:20de la revue de Gallimard,
34:22de la NRF,
34:24j'ai trois volumes de pléiades sur mon bureau,
34:26je suis un homme de lettre, j'en ferai mon affaire personnelle.
34:28Et je dirai, vous allez me libérer
34:30Boilem Sansal, puis on verra après
34:32ce qu'on peut faire ensemble, et puis ça va être urgent.
34:34Le problème ce n'est pas de savoir si on doit répondre ou pas,
34:36est-ce que ça doit être gradué,
34:38la graduation ça commence quand, ça commence où,
34:40on dit oh je ne suis pas content, puis après on dit
34:42oh je ne suis pas content, je vais vous donner un blâme,
34:44puis oh quand je vous aurai donné dix blâmes,
34:46je vous donnerai un avertissement, et quand je donnerai
34:48cinquante avertissements, peut-être que je vous mettrai en demeure,
34:50et quand je vous aurai mis cinquante fois en demeure,
34:52qu'est-ce que c'est que cette démocratie ?
34:54Je vous assure que
34:56les grandes traditions chevaleresques arabes
34:58ne fonctionnent pas comme ça,
35:00c'est une tradition de guerre, on ne dit pas
35:02je ne veux pas la guerre
35:04quand les autres ont décidé de vous la faire,
35:06et quand ils ont décidé eux
35:08de vous la faire, et pas vous, il faut la faire,
35:10ne pas la faire c'est collaborer, c'est mettre
35:12le genou par terre en disant j'accepte,
35:14c'est la question de la dimitude, on dit bon d'accord,
35:16on accepte, on parlait tout à l'heure
35:18du voile, c'est exactement la même chose, on accepte
35:20trop de choses, un peu partout
35:22sur tous les sujets, on n'est pas crédible,
35:24c'est-à-dire on est
35:26détesté parce qu'on s'est
35:28fait détestable.
35:30Vous êtes donc sur la ligne de Bruno Rotailleau,
35:32de grande fermeté vis-à-vis de l'Algérie.
35:34Oui, il a raison.
35:36Il a été invectivé par la France insoumise à l'Assemblée nationale.
35:38C'est un bon signe d'être investi,
35:40si on est insulté par eux, c'est un bon signe,
35:42c'est qu'on est dans le bon droit, dans le bon sens.
35:44Bruno Rotailleau, il a un destin, il le sait, il le sent,
35:46les français sont un peu derrière lui,
35:48et c'est très bien qu'il ne va pas pouvoir rester longtemps dans un gouvernement
35:50où le ministre des affaires étrangères
35:52dit le contraire de lui,
35:54ou François Bayrou lui veut rester
35:56le plus longtemps possible parce qu'il a lui aussi
35:58le président de la République, et où Emmanuel Macron
36:00dit, moi je déteste la France,
36:02mon objectif c'est d'assurer
36:04ma suite, etc. Donc évidemment,
36:06le pauvre Boilem Sansal est un otage,
36:08je le rappelle, de la même manière que quand il y a eu des
36:10otages français en Israël,
36:12on a siffloté, et on a laissé faire
36:14le monde entier, et on n'a rien fait.
36:16Moi j'aime les pays dans lesquels un citoyen
36:18pris en otage, c'est le pays entier qui est pris en otage.
36:20Israël c'est ça. Vous avez un otage,
36:22il est israélien, ou franco-israélien, ou
36:24américano-israélien, ou comme on voudra,
36:26en partie israélien,
36:28l'État est derrière lui. C'est le prix
36:30de la politique que mène
36:32aujourd'hui Israël.
36:34Eh bien je trouve que c'est très bien qu'on puisse dire
36:36là où il y aura un français, il y aura la France.
36:38C'est le général de Gaulle. Et si
36:40on fait ça à un citoyen français,
36:42et à Boilem Sansal, c'est à la France entière qu'on le fait.
36:44C'est à tous les français qu'on le fait.
36:46Michel Longfray, vous avez raison. Un tout petit mot,
36:48j'évoquais tout à l'heure dans mon petit sommaire
36:50la question des retraites,
36:52on va quand même en dire un mot rapidement,
36:54il y a ce conclave qui est en train de voler en éclats.
36:56Qu'est-ce que ça dit du pays ?
36:58On continue à parler
37:00sans cesse, sempiternellement, de l'âge
37:02de départ en retraite. Peut-on vous parler de notre jeunesse
37:04et de la façon de l'aider à entrer dans la vie ?
37:06Oui. Alors moi, je reste
37:08un homme de gauche, quoique disent pas mal de gens,
37:10et même à gauche, c'est évidemment pas celle des sociodémocrates,
37:12pas celle de Mélenchon, c'est pas celle d'Hollande,
37:14c'est pas celle, etc. C'est celle de Proudhon.
37:16C'est celle des ouvriers, c'est celle des travailleurs,
37:18c'est celle des paysans, c'est celle des gens simples et des gens
37:20modestes. Donc moi, je suis pour que,
37:22effectivement, on travaille moins, mais mieux.
37:24Le problème, c'est pas le temps de travail,
37:26c'est la qualité du travail. Plus personne n'a envie
37:28de travailler. Il faut dire que tout est fait pour que
37:30les gens n'aient pas forcément envie de travailler.
37:32Alors quand on nous sort l'argument
37:34de la finance, voire des autres
37:36pays, en disant, après tout...
37:3867, 75 ans,
37:40voilà, il y a d'autres pays où... Oui !
37:42Il y a d'autres pays aussi où il y a la peine de mort.
37:44C'est pas une raison. Il y a d'autres pays où
37:46on coupe la tête d'une femme parce qu'elle a couché avec un homme
37:48en dehors du mariage. C'est pas une raison.
37:50Donc n'allons pas chercher dans les autres pays.
37:52Pardon ? Pas en Europe, à priori.
37:54Oui, mais l'Europe mastricienne,
37:56c'est pas mon modèle.
37:58Je pense que quand on a envie d'argent,
38:00de trouver de l'argent pour faire une guerre,
38:02par exemple, ou pour aller aider la Chine,
38:04la pauvre Chine, la pauvre malheureuse Chine
38:06qui est obligée d'aider, évidemment, on a toujours
38:08de l'argent. Donc si on veut vraiment trouver
38:10de l'argent pour que les retraites soient
38:12à 62 ans, et qu'on dise en même temps,
38:14en retour, on va
38:16repenser le travail.
38:18C'est pas possible que les gens travaillent aussi mal
38:20dans un tel climat de violence,
38:22dans un tel climat d'insécurité,
38:24d'incertitude, que les gens
38:26aient pas envie de travailler. Moi ça va, j'adore ce que je fais,
38:28donc je peux travailler 10 heures par jour, c'est pas gênant.
38:30Mais je comprends très bien que des gens disent, moi j'ai pas envie de ça.
38:32On peut pas d'un côté dire,
38:34on va détruire la valeur travail,
38:36et puis de l'autre côté dire, il faudrait que vous
38:38travailliez tout de même. Ce sont les mêmes
38:40qui détruisent la valeur travail
38:42depuis des années, depuis post-68,
38:44qui nous disent, ce serait quand même bien
38:46que vous puissiez y aller. C'est la même chose
38:48avec la sexualité libérée, puis on dit,
38:50ce serait quand même bien que vous fassiez des enfants, parce que d'un point de vue
38:52démographique, il faudrait savoir.
38:54Est-ce que la sexualité libérée, il faut faire des enfants ?
38:56Est-ce que le travail est un vice ?
38:58Il faudrait quand même travailler, etc.
39:00Ça suppose une grande politique générale.
39:02C'est pas drôle le travail pour plein de gens.
39:04Donc il faut aussi donner à des gens qui travaillent,
39:06alors d'abord des conditions de dignité,
39:08des conditions de flexibilité.
39:10Il y a des gens qui veulent travailler un peu, d'autres beaucoup,
39:12des gens qui veulent travailler le week-end, des gens qui veulent
39:14mettre le paquet pendant dix ans, puis qui veulent se reposer, je ne sais quoi.
39:16Et puis qu'on arrête aussi de faire du social
39:18avec tous les autres, et pas les Français.
39:20On commence à se dire,
39:22comment est-ce qu'on peut repenser le travail pour redonner
39:24le goût du travail, le goût de l'effort,
39:26même à l'école, ne serait-ce qu'à l'école, si nous commençons
39:28par apprendre aux efforts.
39:30On n'est jamais violoniste, par exemple, concertiste
39:32planétaire, si on apprend à beaucoup travailler.
39:34– Vous avez raison.
39:36Michel, un petit mot de l'évacuation de la gaieté lyrique.
39:38C'est ce théâtre parisien qui a été
39:40occupé pendant trois mois par des sans-papiers,
39:42des jeunes hommes,
39:44qui étaient très accompagnés par des associations pro-migrants.
39:46On va juste écouter le préfet de police
39:48de Paris-le-Rhum, Nounia, parce que c'est finalement la préfecture
39:50de police qui a procédé à l'évacuation, la mairie
39:52et la préfecture s'étant renvoyées à la balle pendant
39:54de longs mois. Écoutez ce qu'il a dit
39:56à propos de ceux qui étaient dans ce théâtre.
39:58– Ce sont des personnes
40:00qui se disent mineurs isolés,
40:02mais pour la plupart d'entre eux, encore une fois,
40:04on ne connaît pas exactement la composition
40:06des 450 personnes qu'il y avait au plus haut
40:08ou au plus fort à l'intérieur du théâtre de la gaieté lyrique.
40:10– Donc certains étaient déjà partis d'ailleurs.
40:12– Une grande partie d'entre eux se disent mineurs isolés,
40:16mais en réalité, ils ont déjà été évalués
40:18par les services sociaux de la ville de Paris
40:20et beaucoup ont été reconnus majeurs
40:22et beaucoup effectuent des recours devant le juge des enfants
40:24pour contester, évidemment,
40:26cette reconnaissance de majeurs,
40:28ce qui généralement intervient assez rarement.
40:30Très souvent, le juge des enfants
40:32confirme l'appréciation qui est faite
40:34par les services sociaux des départements
40:36et de Paris en l'occurrence,
40:38à Paris.
40:40– Pour le préfet de police de Paris,
40:42sur les 450 personnes qui étaient présentes
40:44au théâtre de la gaieté lyrique,
40:46six seulement ont accepté les solutions
40:48de logements proposées par les autorités.
40:50– D'abord, je crois qu'il y a une milice
40:52qui est mise en place par un certain nombre de gens
40:54qui se disent, c'est formidable de disposer ici, là ou ailleurs.
40:56On a des milices à prétexte écologiste,
40:58on a des milices à prétexte immigrationniste
41:00où il s'agit d'être violents, agressifs,
41:02de traiter de fascistes.
41:04Quelques images.
41:06Moi, j'aime bien la cohérence,
41:08la congruence.
41:10On défend des idées, tous ces manifestants
41:12qui étaient là-dehors en disant fascistes,
41:14les autres racistes, etc.
41:16Je ne sais pas combien il y en avait,
41:18mais imaginons qu'il y en ait 300.
41:20Chacun en prend un chez lui, c'est formidable,
41:22l'affaire est réglée.
41:24Donc je dis, il y a des philosophes
41:26qui sont généreux avec le sang d'autrui,
41:28il y a des gens qui sont généreux
41:30avec l'argent d'autrui.
41:32On peut demander aux Français moyens,
41:34qu'on fonctionne déjà beaucoup,
41:36que des impôts permettent de loger des individus qui...
41:38Non, on commence par ça.
41:40C'est la même chose avec l'Église,
41:42avec le Vatican.
41:44Jean-Paul II, le pape François,
41:46ne veut pas de frontières.
41:48Mais pourquoi il y a des frontières au Vatican
41:50et pourquoi ces frontières sont gardées
41:52avec des albardiers suisses
41:54et pourquoi on ne peut pas rentrer comme ça
41:56s'il vous dit que le pape n'aime pas les frontières,
41:58moi je rentre, je voudrais aller faire un petit tour
42:00où vous défendez la disparition des frontières
42:02et dans votre petit état du Vatican
42:04vous supprimez vous-même les frontières,
42:06où vous voulez un accueil généralisé
42:08mais vous ne dites pas que c'est les Français
42:10qui vont payer l'accueil des autres,
42:12vous dites moi, je vais les accueillir chez moi.
42:14Et à ce moment-là, si les gens de gauche
42:16étaient de gauche, vivaient vraiment une vie de gauche,
42:18si les écologistes vivaient vraiment une vie écologiste,
42:20je vous assure qu'on n'aurait pas besoin
42:22de demander toujours à autrui le changement de la société
42:24pour faire primer ses idées,
42:26alors qu'il suffit juste de commencer,
42:28on se retrouve, Michel, face au problème
42:30de l'immigration non contrôlée,
42:32là on est toujours sur la même problématique,
42:34les lois se succèdent et les flux migratoires
42:36ne s'inversent pas, bien au contraire.
42:38Ce qui me sidère, mais ça me sidère à peine,
42:40c'est que la gauche puisse accepter ça,
42:42en disant, mais nous on est généreux,
42:44regardez, on a 500 personnes,
42:46300 personnes pour 3 toilettes,
42:48ça veut dire que les gens ne se lavent pas,
42:50ils sont sales, ils sont mal propres,
42:52ça ne les gêne pas.
42:54Des gens qui dorment par terre, ça ne les gêne pas non plus.
42:56Des gens qui ne font rien de la journée,
42:58qui sont là avec leur téléphone portable,
43:00ça ne les gêne pas non plus.
43:02Moi je suis pour l'accueil, mais pour un accueil digne.
43:04On ne peut pas dire, venez, il n'y a aucun problème.
43:06On ne peut pas dire à des gens, j'invite 500 personnes à dîner
43:08alors que vous avez fait à manger pour 20.
43:10Ça veut dire que vous allez frustrer des gens,
43:12des gens qui vont être pas contents, qui vont être mécontents, malheureux, etc.
43:14Donc là c'est exactement la même chose.
43:16Que peut-on en termes d'immigration ?
43:18Disons-le.
43:20J'écoutais une petite vidéo de quelqu'un
43:22qui posait des questions,
43:24il n'était pas du côté des manifestants.
43:26Et le type qui répondait aux questions,
43:28il dit, mais combien de migrants on peut accueillir ?
43:30Il dit, vous me posez une question d'extrême droite.
43:32Il y a des questions d'extrême droite maintenant.
43:34Moi je pensais qu'il y avait des réponses d'extrême droite à des questions.
43:36C'est ce qu'avait dit monsieur Mélenchon,
43:38on n'a pas le droit de poser de questions.
43:40Et bien c'est ça.
43:42Donc là on se dit, est-ce que vous ne pourriez pas imaginer
43:44ce que peut signifier l'immigration ?
43:46Pas tout le monde, pas personne.
43:48Et puis arrêtez de nous faire croire que des gens souvent illettrés
43:50sont des chirurgiens, sont des avocats, sont des architectes
43:52de la vérité de la France de demain, qu'il faut une créolisation
43:54et que vous avez là le sel de la terre, etc.
43:56Ce n'est pas exactement ce que les gens voient.
43:58Quand on a eu, on a eu sur les plateaux
44:00de CNews d'ailleurs, cette pauvre dame
44:02qui avait un restaurant à côté.
44:04Je crois qu'elle est d'origine maghrébine et qu'elle est mariée malienne en plus.
44:06Et ils se sont fait traiter de fascistes,
44:08de nazis et de racistes, tous les deux.
44:10Et qui ont dit, mais ils nous ont maltraités,
44:12ils se sont comportés comme ceci ou comme cela.
44:14Des gens qui disent, j'aime tellement la France
44:16que je suis venu parce que j'ai lu Victor Hugo
44:18et je voudrais contribuer à l'effort
44:20de ce qu'il fait, le génie français, etc.
44:22Ce n'est pas du tout ça. N de la France, etc.
44:24On a vu les textes qui ont été écrits,
44:26les graffitis, etc. qui ont été laissés
44:28dans cet endroit. Donc Mélenchon
44:30instrumentalise ses milices, comme il
44:32instrumentalise des milices écologistes sur les bassines,
44:34sur les autoroutes qu'il faudrait fermer ou je ne sais quoi,
44:36sur les allongements
44:38de lignes TGV ou ce genre
44:40de choses. Faisons garde à...
44:42Voyons ce qui se passe là.
44:44C'est comme avec les Black Blocs, tout ça sent mauvais.
44:46Restons les yeux grands ouverts.
44:48– Merci à vous mon cher Michel Onfray.
44:50C'est passé très vite, c'est la fin
44:52de Face à Michel Onfray. Bonne semaine,
44:54on se retrouve la semaine prochaine.

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