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Aujourd'hui, dans « Les 4V », Jean-Baptiste Marteau revient sur les questions qui font l’actualité avec Sébastien Chenu, vice-président du RN et député du Nord.
Aujourd'hui, dans « Les 4V », Jean-Baptiste Marteau revient sur les questions qui font l’actualité avec Sébastien Chenu, vice-président du RN et député du Nord.
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00:00Bonjour Sébastien Chenu. Bonjour. Bienvenue dans les 4 V. D'abord l'Assemblée Nationale qui s'apprête à examiner à partir d'aujourd'hui ce texte sur la fin de vie dans l'hémicycle.
00:08Il y a une interview dans Le Parisien ce matin de la ministre de la Santé, Catherine Vautrin, qui précise que ce texte, cette aide à mourir, sera strictement encadrée par le gouvernement
00:15et donc par le texte où s'apprêtent à examiner les députés. Comment vous vous abordez ce débat ?
00:20Oui c'est bien d'ailleurs l'un des enjeux fondamentaux. Nous au Rassemblement National nous abordons ce débat avec gravité et liberté.
00:26gravité parce qu'il s'agit évidemment de sujets sérieux qui font appel à la conscience de chacun et c'est pour cela que nous avons une liberté de vote sur le texte qui vient
00:37que nous allons nous déterminer justement en fonction d'une capacité à limiter un certain nombre de dérives, notamment poussées par une extrême gauche qui en veut toujours plus.
00:46Et vous quand vous voyez le texte pour l'instant proposé par le gouvernement, comment vous allez vous positionner personnellement ?
00:51Alors moi à titre personnel, moi j'ai envie de voter un texte. Je souhaite voter un texte facilitant en tous les cas la fin de la vie dans un contexte choisi,
01:00mais je ne voterai pas n'importe quel texte. Je ne voterai pas un texte dans lequel les mineurs pourraient avoir recours à l'euthanasie.
01:07Ça n'est pas le cas pour l'instant dans le texte proposé.
01:09Non, ce n'est pas le cas, mais il y a la gauche qui pousse à cela. Je ne voterai pas un texte qui comporterait un délit d'entrave.
01:15Je pense que ce n'est pas une bonne approche du texte. Donc je ne voterai pas n'importe quel texte, même si je considère que,
01:21et c'est ma liberté de parlementaire de le considérer, cette liberté je suis content de l'avoir au Rassemblement National,
01:27je considère que nous avons besoin probablement d'un texte.
01:29Au Rassemblement National, ça penche plutôt de quel côté parmi les députés ?
01:32Non, je crois qu'il y a une majorité de députés qui ne souhaitent pas voter ce texte,
01:36qui considèrent qu'il est susceptible de dérives trop importantes.
01:40Et j'entends aussi la voix de mes collègues qui ont des réserves.
01:44Elles peuvent être d'ordre personnel, liées à un vécu, liées à une approche personnelle.
01:49Mais c'est vrai que les dérives qu'on ne voit pas toujours dans un texte de société,
01:53immédiatement en ouvrant les débats et qu'on voit les années suivantes, elles existent de façon importante.
01:58Pour finir sur ce thème, il n'y aura pas de consigne de vote au RN, aucune liberté ?
02:02Nous sommes respectueux des sensibilités de chacun sur les sujets de société.
02:07Et Marine Le Pen laisse à ses députés cette liberté.
02:10Autre partie sous le feu des projecteurs cette semaine,
02:12ce sont les Républicains qui vont élire dimanche prochain leur nouveau président.
02:14Les positions des deux candidats se sont durcies ces derniers jours,
02:17notamment sur les questions d'immigration, de sécurité.
02:20Comment vous regardez ce débat à droite ? Vous trouvez ça intéressant ?
02:23Écoutez, je connais bien les Républicains.
02:24Je viens de cette famille politique et je les regarde toujours de la même façon.
02:28Je sais qu'ils parlent fort.
02:29Je sais qu'ils sont même capables de copier le discours et le programme du Rassemblement national
02:34dans toutes les périodes où ils sont en campagne, justement, en campagne interne.
02:39Et dès qu'ils ont les leviers en main, ils font l'inverse.
02:41Ils ne les ont pas eu plus longtemps, les leviers en main ?
02:43Ils y sont, ils sont au gouvernement.
02:44Bono Taillot, il est dans le gouvernement Macron.
02:47Et on voit bien d'ailleurs qu'il a du mal à voir des vrais résultats.
02:50Donc je regarde ça en les rassurant.
02:52Enfin, les Français n'ont pas envie de les revoir au pouvoir.
02:55Qu'ils ne se fassent aucune illusion.
02:57Ils ont concouru à abîmer le pays.
02:59On n'a pas du tout envie de les revoir au pouvoir.
03:00Mais regardez Laurent Wauquiez, par exemple, qui dit hier, effectivement, dans une interview au Parisien,
03:04qu'il n'y a pas de différence substantielle sur les questions de sécurité et d'immigration
03:08entre lui et le Rassemblement national, contrairement au sujet économique, dit-il.
03:12Vous dites quand même qu'on a beaucoup de points communs.
03:14Non, non, on a une grande différence.
03:16C'est le courage et l'absence de renvoi d'ascenseurs.
03:19Laurent Wauquiez, c'est une vie entière à renvoyer des ascenseurs,
03:22une vie entière d'inaction politique lorsqu'il a été au pouvoir.
03:26C'est d'ailleurs pour ça que ses électeurs se sont sauvés.
03:29Donc s'il y a une différence fondamentale, c'est l'approche que nous avons de ces sujets-là.
03:32Et le fait que nous, nous soyons jugés sur ce que nous disons depuis longtemps,
03:36notre capacité d'analyse, nos solutions, alors qu'eux sont jugés sur ce qu'on a vu de...
03:40Il a peut-être changé aussi, Laurent Wauquiez.
03:42Il a peut-être durci son discours, changé son discours, pour vous plaire aussi,
03:45pour plaire à votre électorat ?
03:46Ah mais il est capable effectivement de s'adapter,
03:48il est capable de prendre des tas d'habits différents.
03:51Mais donc vous ne mettez aucun crédit à cette parole-là.
03:52Je l'ai vu européiste, je l'ai vu centriste, je le vois aujourd'hui plus à droite.
03:56Oui, ce n'est pas la sincérité qui le caractérise.
03:59Pour gagner, vous ne vous dites pas, quand vous l'entendez par exemple dire
04:01« Moi, je suis pour un rassemblement de Gérald Darmanin à Sarah Knafow,
04:05la vice-présidente du parti Reconquête d'Éric Zemmour »,
04:07vous ne dites pas « Bon, il y a peut-être une union à faire avec cette droite-là ».
04:10Mais dans ces cas-là, il ne faut pas faire voter pour les candidats d'extrême-gauche
04:13ou profiter du retrait des candidats d'extrême-gauche lorsqu'ils sont aux élections.
04:18Dans ces cas-là, moi je le vois à la région des Hauts-de-France,
04:20c'est une alliance permanente entre la gauche et Xavier Bertrand.
04:24Donc les discours des Républicains sont marqués par le saut de l'insincérité.
04:28Moi j'entends ce qu'ils disent,
04:30parfois je peux retrouver des propositions qui peuvent m'intéresser,
04:35mais je ne leur fais évidemment aucune confiance.
04:37Et de toute façon, cette insincérité, elle est le fruit de leur histoire,
04:41c'est-à-dire aujourd'hui leur élection de président de parti qui les obsède.
04:45– Dernière question sur Bruno Retailleau,
04:46vous voyez quand il dit par exemple que la politique pénale doit, je cite,
04:49« assumer la sanction » qui milite notamment pour des courtes peines de prison,
04:52y compris pour les petits délits et pour certains mineurs,
04:55vous ne vous dites pas « il nous a entendus »,
04:57il écoute nos propositions, celles du Rassemblement national ?
04:59– Probablement qu'il a entendu à travers les électeurs la voix du Rassemblement national,
05:04mais je leur ai dit « on veut des résultats maintenant ».
05:06Enfin, ça fait huit mois que M. Retailleau est aux responsabilités,
05:10ça fait huit ans que les équipes macronistes,
05:12M. Darmanin, il a été ministre de l'Intérieur, ministre de la Justice,
05:14ça fait huit ans qu'ils nous font des constats,
05:16ça fait huit ans que ça patauge, que ça patine.
05:20– Donc vous ne leur donnez aucun crédit ?
05:20Non, je ne les crois absolument incapables,
05:22parce qu'absolument pas déterminés à faire changer les choses.
05:25– Un mot sur l'Ukraine, cet espoir de paix avec Volodymyr Zelensky
05:28qui pourrait rencontrer Vladimir Poutine jeudi en Turquie,
05:30il se dit prêt en tout cas à l'attendre,
05:32date proposée par le dirigeant russe pour ses négociations.
05:35Marine Le Pen, elle était en Italie ce week-end,
05:37elle ne semble pas croire en tout cas à la bonne volonté
05:39des dirigeants européens qui étaient à Kiev ce week-end.
05:43Elle dit « Marine Le Pen, je ne sais pas si Emmanuel Macron veut véritablement la paix,
05:46j'ai l'impression, dit-elle, qu'il prépare plutôt la guerre ».
05:48Vous avez vraiment l'impression qu'Emmanuel Macron prépare la guerre ?
05:50– En tous les cas, le camp de la guerre, il est à l'Elysée.
05:53Emmanuel Macron est obsédé par l'idée d'envoyer des troupes,
05:55il le répète matin, midi et soir,
05:57en cela il ne rend pas service à la paix.
06:00– Des troupes pour maintenir la paix ?
06:01– Non, non, il a longtemps expliqué qu'il faudrait masser
06:05des gens aux frontières, etc., des militaires français.
06:08– Pour faire respecter le traiteur, une possible cesser le feu.
06:10– Pas toujours, il voulait aller au-delà,
06:13rappelez-vous de ses discours, de ses internoiements.
06:16Emmanuel Macron, en tous les cas, ne prend pas les initiatives de paix,
06:18qu'on était en droit d'attendre de lui.
06:20La France aurait dû parler, mobiliser différents pays
06:24qui peuvent aider à rassembler autour de la table,
06:26parce qu'à la fin, c'est bien ça,
06:27c'est mettre autour d'une table des gens qui aujourd'hui se font la guerre.
06:30– Mais ce sera peut-être le 15 jeudi.
06:31– Et la Russie, oui, mais l'Union Européenne et Emmanuel Macron ont été des spectateurs.
06:35– Là, ils ont été à Kiev, demandés, réclamés.
06:37– D'accord, mais enfin, on est à la fin de cette démarche-là.
06:42On aurait attendu une mobilisation il y a bien longtemps.
06:44Chaque jour qui passe, fait des victimes.
06:46Emmanuel Macron, vous voyez, c'est l'hubris, c'est l'idée de dire,
06:50d'essayer de ramener les choses à lui-même, alors qu'en réalité, il regarde passer les trains.
06:53– C'est pas si, on revient à la politique en France,
06:56cette étude IFOP fiduciale dans le Figaro et Sud Radio.
06:59Sur les souhaits et les pronostics des candidats pour l'élection présidentielle de 2027,
07:02et on voit que le souhait de candidature de Marine Le Pen est en baisse
07:06au profit de celle de Jordan Bardella.
07:08Alors oui, ils sont très hauts tous les deux, 43% pour Jordan Bardella,
07:1142% pour Marine Le Pen.
07:13Mais malgré tout, on a l'impression que les choses sont en train de s'inverser.
07:15C'est Jordan Bardella qui est vu davantage, souhaité peut-être davantage comme candidat ?
07:18– Enfin, 43-42, on peut considérer qu'on est dans la marge d'erreur
07:21et on peut se féliciter d'avoir au Rassemblement national
07:25une candidate qui se prépare pour l'élection présidentielle depuis très longtemps,
07:28dont le destin n'est pas complètement aujourd'hui, évidemment, entre ses mains.
07:31Elle pourrait subir une décision d'ordre politique, une décision judiciaire
07:35qui ait une coloration politique et des conséquences politiques.
07:39Et donc, pour porter nos idées, nous, nous savons qu'il faudra évidemment un candidat.
07:42Ce sera le président de notre parti, si tel était le cas.
07:45Ils sont très hauts, ça veut dire que nos idées sont très hautes.
07:48Ça veut dire que les Français aspirent au changement.
07:49C'est ça que je retiens un an et demi avant la prochaine élection présidentielle.
07:53– Ce procès en appel qui se terminera au mieux d'ici un an, c'est quoi ?
07:56C'est une épée de Damoclès qui va continuer comme ça, de vous handicaper,
08:00de vous pourrir la vie, pardon pour le mot, pendant des mois ?
08:03– Oui, bien sûr. Bien sûr que c'est une épée de Damoclès,
08:05bien sûr que c'est un handicap, bien sûr que c'est une guerre qu'on nous mène,
08:09ce harcèlement judiciaire, doublé d'un harcèlement financier,
08:12en plus du harcèlement politique que nous combattons depuis des années.
08:15Mais nous sommes des combattants, nous, nous mettons l'intérêt supérieur de la France
08:19au-dessus de tout, ce que ne font pas visiblement nos adversaires
08:22englués dans leurs histoires.
08:24Quand j'entends le Premier ministre qui ne sait pas comment parler des rodéos urbains,
08:29qui parle de malédiction, nous, nous avons des solutions
08:32face à ce qui n'est pas une malédiction.
08:33– Sébastien Chenu, le président de la République sera demain soir à la télévision
08:36pour faire des propositions peut-être sur la question du référendum
08:39qu'il évoque déjà depuis ses voeux en décembre dernier.
08:41C'est un mot qui est très régulièrement employé par Marine Le Pen, celui de référendum.
08:45Là aussi, vous évoquiez peut-être un changement de discours ?
08:48– Non mais nous, on n'est jamais contre donner la parole aux Français,
08:50mais on préférerait que ce soit sur des sujets sérieux
08:52qui permettent de changer la donne.
08:54– C'est ça que c'est le cas ?
08:55– J'étais dans ma circonscription ce week-end,
08:57comme toutes les semaines, la douche y les mines,
08:59et les gens me disent, ne me parlent pas beaucoup de référendum d'abord,
09:02mais ce qui les intéresserait, ce sera un référendum sur l'immigration
09:04ou éventuellement sur la réforme des retraites.
09:07Si c'est pour faire un référendum sur les écrans,
09:08l'utilisation des écrans ou l'organisation peut-être des collectivités locales,
09:13je ne suis pas persuadé que ce soit le centre d'intérêt des Français
09:16qui se lèvent le matin, qui cherchent à savoir si leur pouvoir d'achat
09:19ne va pas être entamé par les décisions du gouvernement,
09:21qui cherchent à se préserver de l'insécurité,
09:23comme on l'a vu encore avec ce pompier qui est entre la vie et la mort.
09:27Je pense qu'il faut prendre les Français au sérieux,
09:29et un référendum, pourquoi pas ?
09:31Des référendums, pourquoi pas ?
09:32Mais sur des sujets qui changent la vie.
09:34Oui, savoir comment on organise la France,
09:37il faut regarder les départements, les régions, les communes,
09:39c'est peut-être une question aussi intéressante
09:41qui peuvent en tout cas solliciter l'intérêt des Français.
09:44Intéressante certainement, mais probablement de seconde zone
09:46par rapport à l'immigration ou par rapport à la réforme des retraites.
09:50Un mot d'ArcelorMittal, les salariés qui sont en grève demain,
09:53ça vous concerne directement, puisque c'est en partie dans votre région Dunkerque,
09:57le site est menacé de 295 suppressions de postes,
10:00vous soutenez les demandes des salariés ?
10:01Est-ce qu'il faudrait aller jusqu'à nationaliser l'entreprise ?
10:04Mais on n'en est pas encore là, je veux dire, pourquoi pas ?
10:06Nous, on ne ferme jamais une porte si on peut soutenir une filière qui est nécessaire.
10:11Moi, j'ai rencontré le président d'ArcelorMittal,
10:12pour les salariés de Dunkerque, pour les salariés de Denain,
10:15il faut investir structurellement, notamment sur la décarbonation,
10:18il faut retraiter les sites de façon à ramener un avenir sur ces sites
10:22et ramener de l'emploi, assurer évidemment que les salariés aujourd'hui
10:26ne resteront pas le bec dans l'eau,
10:27mais fondamentalement, c'est la filière en elle-même qu'il faut soutenir.
10:31Mais nationaliser, comme le demandent les syndicats notamment,
10:33ce n'est pas la bonne solution ?
10:34En tous les cas, ce n'est pas la première des solutions.
10:36Il y a d'autres voies avant.
10:38ArcelorMittal, c'est un groupe européen, international,
10:42donc regardons ce que nous pouvons faire d'abord premièrement ici
10:44pour le maintien de l'emploi,
10:45l'ouverture d'un nouveau four électrique à Dunkerque.
10:48C'est ce que j'ai demandé au président d'ArcelorMittal.
10:50Dernière question, Sébastien Chenu.
10:51Je ne sais pas si vous aimez le fromage, le comté.
10:53Il y a un militant écologiste de la région de Montbéliard
10:55qui voudrait interdire le comté parce que, dit-il,
10:57les déjections des vaches Montbéliard,
10:59dont le lait est exclusivement destiné à confectionner ce fromage,
11:02polluerait les sols et les cours d'eau de la région.
11:04Il faut interdire le comté ?
11:05Non, mais c'est des dingues.
11:06Donc je pense que, voilà, on a compris,
11:08les écolos sont des dingues.
11:08Ils veulent punir, interdire.
11:10C'est l'inverse de la liberté.
11:11Il aura d'ailleurs sur le dos la députée RN,
11:13Géraldine Grangier, qui est députée du coin.
11:15Je lui souhaite bon courage.
11:16Les écologistes, c'est votre tête de turc.
11:18Vous ne les épargnez jamais.
11:19Non, mais je viens de vous le dire.
11:20Je pense que c'est totalement ahurissant.
11:23Interdire, bannir, emmerder les Français du matin au soir.
11:26Il y a d'autres priorités pour le pays.
11:27Merci Sébastien Chenu pour votre venue dans les 4V.
11:29Bonne journée.