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Sud Radio dans tous ses états avec Jean-Louis Thiériot, député de Seine-et-Marne (commission défense), ancien ministre délégué auprès du ministre des Armées et des Anciens combattants / Laurent Valdiguié, journaliste chez Marianne, auteur de “Fetiche45 - Les autres vies de Dominique Pelicot” aux éditions du Seuil / Aurélien Duchêne, consultant en géopolitique et défense et chargé d'études à Euro Créative. Auteur de “Russie : la prochaine surprise stratégique ?” aux éditions Eyrolles et Paul Azibert, directeur général de Vortigen

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##SUD_RADIO_DANS_TOUS_SES_ETATS-2025-05-02##

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Transcription
00:00:00Sud Radio, dans tous ses états, Maxime Liedot.
00:00:05Bonjour à tous, ravi de vous retrouver pour deux heures d'informations.
00:00:09Et avant que je vous annonce le menu, on va dire, du déjeuner qu'on va passer ensemble durant ces deux prochaines heures,
00:00:14il faut que je vous parle d'une bonne nouvelle.
00:00:16Mais oui, il y en a, c'est un sondage au DOXA qui vient de tomber.
00:00:198 Français sur 10 soutiennent les grands projets d'aménagement.
00:00:22Et 7 sur 10 condamnent les méthodes des activistes écologistes radicaux.
00:00:27C'est donc enfin un divorce net, un divorce brutal.
00:00:31La radicalité écolo ne fait plus recette, mesdames, messieurs, même chez les sympathisants écolos, même à gauche.
00:00:36Donc, nous pouvons l'affirmer, les Français aiment la planète, ils veulent la sauver, mais sans brûler le pays.
00:00:42Les Français, dans leur immense majorité, sont favorables aux grands projets d'infrastructure, aux lignes de train, aux nucléaires, aux panneaux solaires,
00:00:48c'est-à-dire pour l'écologie concrète, sérieuse, efficace.
00:00:52Donc, les Français veulent cette écologie, disons, de solution, pas cette écologie d'intimidation.
00:00:58C'est donc une transition qu'ils veulent, pas une régression, ils veulent avancer, pas s'enchaîner totalement au rail.
00:01:05Le programme de cette émission est riche, évidemment, notamment pour cette fin de semaine.
00:01:10Et à 13h, on va longuement discuter avec deux invités de choix.
00:01:12Aurélien Duchesne, consultant en géopolitique et défense, chargé d'études à Eurocréative,
00:01:16et Paul Asibert, qui est directeur général de Vortigaine, pour se poser une question.
00:01:21La Chine, les États-Unis notamment, la Russie, qui sont aujourd'hui dans un contexte géopolitique absolument bouleversé ?
00:01:27Qui sont encore réellement nos alliés ? Qui sont nos nouveaux alliés ?
00:01:31Doit-on aller chercher du côté de l'Asie, du côté de l'Afrique, outre-Atlantique ?
00:01:36Et puis, viendra bien sûr la question de la confiance.
00:01:39Peut-on encore aujourd'hui discuter sereinement avec les États-Unis ?
00:01:42Doit-on condamner la Russie, on va dire, à une mort diplomatique ?
00:01:45Certaines, j'attends vos commentaires, vos analyses, vos réactions, au 0826 300 300.
00:01:51Amis d'Itran, vous allez voir, c'est un choc, parce que la question nous oblige, mine de rien, à une certaine horreur.
00:01:56Est-ce qu'on aurait pu éviter les viols de Mazan ?
00:01:59La réponse était la souille si on lit et si on se plonge dans le livre de Laurent Valdillier,
00:02:03grand reporter, notamment Justice à Marianne.
00:02:05Il évoque, non pas la vie de Dominique Pellicot, mais les vies qu'on ne connaît pas de Dominique Pellicot.
00:02:11Une suspicion de viol, encore, une agression sur une fillette de 12 ans, notamment,
00:02:16et une suspicion de meurtre, il y a quelques années,
00:02:19et une erreur gravissime de la justice en 2010,
00:02:24où ce dernier aurait pu être arrêté.
00:02:25Toute la vérité sur Dominique Pellicot, un monstre que la justice française n'a pas su empêcher.
00:02:30Vous avez là aussi vos témoignages, vos réactions 0826, 300, 300,
00:02:34mais dans quelques instants, le sujet sera l'armée.
00:02:36Notre armée, plus précisément, est-elle capable de tenir plus de quelques semaines
00:02:40en tas de conflits de grande intensité ?
00:02:43Un rapport a été publié par quelques heures.
00:02:45Son notaire est avec nous dans quelques instants.
00:02:47Vous êtes sur Sud Radio, à tout de suite.
00:02:49Sud Radio, dans tous ses états,
00:02:54Maxime Liedot.
00:02:56Notre armée, plus précisément notre artillerie,
00:02:58est-elle prête à se battre dans un conflit de haute intensité ?
00:03:02Une phrase choc dans un rapport qui est sorti il y a quelques heures.
00:03:05La France ne dispose pas de réserves suffisantes
00:03:07pour soutenir durablement un effort d'artillerie intensif.
00:03:10A l'heure actuelle, les stocks permettent de tenir quelques semaines au mieux.
00:03:14Bonjour Jean-Louis Thiriot.
00:03:16Bonjour.
00:03:16Merci beaucoup d'être avec nous.
00:03:18Vous êtes député de Seine-et-Marne,
00:03:19membre de la commission de défense
00:03:20et ancien ministre des Lesguets aux armées et aux anciens combattants.
00:03:24Une première question me semble indispensable
00:03:26avant qu'on rentre dans le détail de ces lignes
00:03:28que vous avez publiées il y a quelques heures.
00:03:30Vous rendez un rapport dans un contexte stratégique en pleine mutation.
00:03:35Après cette publication,
00:03:36et avant une fois de plus qu'on rentre dans les détails,
00:03:38dans quel état d'esprit êtes-vous ?
00:03:39Plutôt positif ? Plutôt inquiet ?
00:03:41Plutôt prudent ? Plutôt sévère sur l'état de l'artillerie en France ?
00:03:46Je suis vigilant.
00:03:48Nous payons le prix du choix d'encaisser les dividendes de la paix
00:03:53et de la conviction largement partagée par le monde politique au moins jusqu'en 2017
00:03:58de considérer que la guerre avait définitivement déserté le continent européen.
00:04:02C'est très curieux, je m'entends.
00:04:03Aujourd'hui, ce n'est évidemment plus le cas.
00:04:09La guerre en Ukraine date de 2022.
00:04:11On aurait dû être vigilant dès 2014 avec l'occupation de la Crimée
00:04:14parce qu'en fait la guerre a commencé en 2014.
00:04:19Donc aujourd'hui, on a commencé avec les deux LPM à remonter en puissance,
00:04:24mais on est encore très loin d'être arrivé au niveau qui s'impose.
00:04:28Nous avons à l'Est une menace majeure qui est la Russie
00:04:33et évidemment, il faut être capable d'y faire face
00:04:36pour adosser notre dissuasion nucléaire à une dissuasion conventionnelle crédible
00:04:43qui évite une éventuelle aventure chez les Pays-Baltes ou ailleurs.
00:04:47Pour que le grand public comprenne les enjeux,
00:04:49au-delà des termes barbares et des noms d'armes complexes,
00:04:52on peut entendre ici et là, notamment sur certains plateaux,
00:04:55quels sont d'abord les trois grands enseignements
00:04:58pour être le plus pédagogue possible
00:05:00que vous tirez après publication de ce rapport ?
00:05:04Premier enseignement, l'artillerie qu'on avait négligée
00:05:08parce que le modèle français était les opérations extérieures,
00:05:12je pense au Sahel par exemple, est absolument vital.
00:05:17On revient à la situation de la fin de 14-18
00:05:23qui est que l'artillerie conquiert et que l'infanterie occupe.
00:05:27Et d'ailleurs, vous dites dans le rapport,
00:05:29je me permets de donner cette information,
00:05:30l'artillerie, dites-vous, est responsable
00:05:32d'environ 70% des destructions dans la première phase du conflit
00:05:35si on se focalise sur ce qui s'est passé en Ukraine
00:05:38pour bien qu'on comprenne en quoi aujourd'hui
00:05:41l'artillerie est absolument majeure dans un combat de haute intensité.
00:05:43Deuxième enseignement.
00:05:44Deuxième enseignement, le champ de bataille aujourd'hui
00:05:51dans l'hypothèse de la haute intensité type Ukraine
00:05:54est marqué par l'absence de supériorité aérienne
00:05:59où il ne peut y avoir des supériorités aériennes que localisées.
00:06:03En clair, ce qui était la vision occidentale
00:06:05qui était de dire l'aviation nettoie la menace
00:06:09et ensuite l'armée de terre avance,
00:06:12ça n'est plus aujourd'hui d'actualité.
00:06:13Donc l'artillerie sous toutes ses formes,
00:06:16c'est-à-dire le mortier, le canon, en particulier le César,
00:06:20le lance-roquette qui va plus loin,
00:06:22redevient absolument capitale
00:06:26avec cette transparence du champ de bataille lié au drone
00:06:29qui fait que l'artillerie peut être frappée
00:06:31donc qu'on doit être capable d'avoir une masse importante.
00:06:36La troisième leçon, et elle concerne la défense globale,
00:06:42c'est qu'au-delà de l'aspect militaire,
00:06:43c'est d'abord un combat industriel.
00:06:45Si demain on doit s'engager,
00:06:47la bataille, elle sera gagnée par l'industrie
00:06:50et c'est la bataille générale de la réindustrialisation
00:06:53de la France et de l'Europe.
00:06:55Ça c'est pour les enseignements.
00:06:56Du côté des priorités, vous commenciez à l'évoquer,
00:06:59il y a notamment l'industrie.
00:07:00Là aussi, si on doit prendre trois grandes priorités,
00:07:03on va dire, pour éviter de se retrouver
00:07:05dans une situation de difficulté
00:07:07et pour pallier, on va dire, ce manque de quelques semaines
00:07:10si on devait se retrouver du jour en main
00:07:12dans un conflit de haute intensité.
00:07:14Quelle serait-elle ?
00:07:16Alors, avant de répondre à votre question,
00:07:18je veux quand même relativiser.
00:07:20C'est tout à fait exact, cette histoire de quelques semaines,
00:07:23mais il faut bien se rendre compte que si on était engagé,
00:07:26on ne serait pas engagé seul,
00:07:27en tout cas dans un conflit de haute intensité.
00:07:30On serait dans le cadre des alliances européennes
00:07:32ou OTAN ou les deux.
00:07:34Donc, on ne peut pas avoir cette vision totalement pessimiste.
00:07:38Les trois priorités, c'est évidemment produire de la munition,
00:07:44produire des obus.
00:07:45Aujourd'hui, on va arriver à une capacité de production
00:07:48de 60 000, 80 000 coûts complets.
00:07:53Il faut être capable...
00:07:54On va produire 100 000, c'est ça ?
00:07:56Oui, il faut arriver à ce que la France puisse en produire 200 000.
00:08:01Aujourd'hui, Rheinmetall, notre principal concurrent allemand,
00:08:05arrive en produire sur l'ensemble de l'Europe 750 000.
00:08:09Donc, ça dit aussi l'importance du combat en coalition.
00:08:14Le deuxième élément, et là, qui concerne la France spécifiquement,
00:08:18c'est que comme nous ne croyons plus à ce combat de haute intensité,
00:08:21quand je dis nous, ce sont les politiques,
00:08:24les militaires, tirer la sonnette d'alarme,
00:08:25dès 2015 et 2016, il nous faut des lances-roquettes unitaires
00:08:30capables de frapper entre 60 et 150 kilomètres.
00:08:36Aujourd'hui, on n'a plus que quelques batteries.
00:08:38Oui, et ça vous dit qu'il faut absolument les remplacer.
00:08:41Il faut absolument les remplacer.
00:08:42En 2027, ceux que nous avons ne seront plus opérationnels.
00:08:48De toute façon, il ne nous en reste que 6-8 capables de fonctionner.
00:08:52Mais il faut aller très vite sur ce sujet-là.
00:08:56Pour prendre un exemple, les Polonais en ont commandé 300
00:08:59et les Allemands 72.
00:09:01Aujourd'hui, il n'y a pas de capacité nationale
00:09:03à le produire à court terme.
00:09:05Donc, la question, c'est est-ce que les solutions souveraines
00:09:07sont capables de répondre aux besoins d'ici 2027
00:09:11ou est-ce qu'il faudra acheter sur étagère ?
00:09:14Comme ça ne concerne pas des technologies critiques,
00:09:18il ne faut pas s'interdire la deuxième hypothèse.
00:09:20Les potentiellement acheter à l'étranger.
00:09:22C'est qu'on ait la certitude d'avoir la souveraineté d'usage,
00:09:28c'est-à-dire qu'on puisse l'utiliser comme on veut,
00:09:31ce qui pose un problème sur des acquisitions aux États-Unis,
00:09:34par exemple, parce qu'il y a la règle ITA,
00:09:36et d'avoir la capacité de produire les munitions
00:09:40sous licence sur le territoire national.
00:09:42Donc, en tout cas, le débat est ouvert
00:09:45avec un enjeu d'urgence d'abord.
00:09:49Les risques industriels, vous venez de l'évoquer,
00:09:53la nécessité qu'en France, on puisse notamment arrêter de dépendre
00:09:56de puissances étrangères,
00:09:57même de certaines matières.
00:10:00Vous le dites un moment dans le rapport,
00:10:02notre dépendance à des matières premières est parfois critique,
00:10:05que ce soit sur l'acide nitrique ou sur la cellulose,
00:10:08dont la production européenne est parfois menacée
00:10:10par des contraintes économiques et environnementales.
00:10:13Est-ce que vous pouvez, on va dire, fluidifier ça ?
00:10:15C'est-à-dire qu'on a un excès de normes,
00:10:18on a un excès, on va dire, parfois de morales
00:10:20qui nous empêchent de produire suffisamment d'armes
00:10:22ou suffisamment de matières, pourtant indispensables,
00:10:25en cas de guerre imminente ?
00:10:28On a tout cela, et ça me permet de rebondir
00:10:31sur la bonne nouvelle que vous annonciez au début de l'émission.
00:10:35Ça fait partie du débat sur la réindustrialisation,
00:10:39et ça fait partie notamment de contraintes environnementales
00:10:42qui nous paralysent.
00:10:43Aujourd'hui, on a besoin de développer une industrie chimique
00:10:47en Europe en général et en France en particulier.
00:10:50Vous avez, par exemple, à Bourges, Eurenco,
00:10:54qui a eu des difficultés pour transformer 27 hectares
00:10:57en sites de production, alors que c'est vital
00:10:59pour notre sécurité et notre économie.
00:11:02Vous avez des normes civiles qui s'appliquent
00:11:05à la production de matériel militaire
00:11:08qui ne sont pas raisonnables dans une situation
00:11:10de grande tension.
00:11:11On doit aujourd'hui avoir une vision stratégique.
00:11:15Vous savez, le bilan carbone et le bilan écologique
00:11:18de la guerre en Ukraine, c'est une catastrophe absolue.
00:11:21Donc, tant qu'à faire, mieux vaut être un peu plus souple
00:11:24en France et en Europe, et être capable d'éviter
00:11:27une guerre sur le continent européen.
00:11:29Parce que là, on ne parlera plus d'écologie,
00:11:30on parlera seulement d'essayer de sauver des vies.
00:11:32Est-ce que nous en sommes capables, Jean-Luc Thériault ?
00:11:35Je rappelle que vous êtes député de Seine-et-Marne,
00:11:37membre de la commission défense, ancien ministre délégué aux armées,
00:11:40et surtout l'auteur de ce rapport sur l'état de la Kyrie en France
00:11:43dans ce contexte géopolitique très tendu.
00:11:45Vous l'avez dit à plusieurs reprises.
00:11:46Est-ce que nous en sommes capables, notamment quand on voit encore aujourd'hui
00:11:50la difficulté de certains États européens à se mettre d'accord
00:11:54uniquement sur quelque chose qui pourrait, j'imagine,
00:11:56pour tous ceux qui nous écoutent, être un principe de bon sens ?
00:11:59Par exemple, sur la préférence européenne, on sait qu'elle a été actée
00:12:01pour une petite partie de l'emprunt commun qu'on va réaliser.
00:12:05Mais est-ce qu'à terme, en réalité, peut-être, si dans quelques mois,
00:12:08la guerre en Ukraine est amenée à s'arrêter,
00:12:10suffisamment de pays européens auront conscience qu'il faut aller en avant
00:12:14et que les intérêts des uns et des autres ne doivent pas toujours primer,
00:12:19comme on le voit parfois pour l'Italie,
00:12:20comme on le voit très souvent pour l'Allemagne ?
00:12:24Deux observations.
00:12:25En termes techniques, on est capable de le faire.
00:12:28Les technologies européennes, dans presque tous les domaines,
00:12:31peuvent s'affranchir, notamment des États-Unis.
00:12:35L'enjeu, il est politique.
00:12:37Mais l'Europe en traîne uniquement.
00:12:39Oui, l'Europe entre elles en est capable.
00:12:41La vraie difficulté, elle est d'ordre politique.
00:12:43C'est jusqu'où la prise de conscience de nos partenaires ira.
00:12:47On a eu des propos très forts du chancelier Merz,
00:12:51qui a dit « l'Europe peut être tout seule,
00:12:54on n'est pas sûr que les Américains seront là si on devait être engagés ».
00:12:58C'était après la conférence de Munich.
00:13:00On a aussi la Pologne qui évolue.
00:13:02Après le danger majeur, et vous posez la bonne question,
00:13:05« Si le front se stabilise en Ukraine, conflit gelé,
00:13:09est-ce que la lucidité continuera ? »
00:13:12Et est-ce que le fait d'essayer d'acheter le parapluie américain,
00:13:16en se disant « on achète Américain, on ne produit pas Européen,
00:13:20et ils nous défendront plus », sera assuré.
00:13:22Franchement, je n'en suis pas sûr.
00:13:25Ce n'est pas gagné.
00:13:26Mais clairement, si on ne le fait pas,
00:13:28l'Europe finira par être un objet de l'histoire et plus un acteur.
00:13:32Il y a des évolutions positives, mais on est très loin d'être au niveau nécessaire.
00:13:38Dans votre rapport, quand on le lit également,
00:13:40une question subsiste, notamment quand on essaye d'apprendre des enseignements
00:13:44de ce qui se passe en Ukraine et qu'on voit la multiplication des drones.
00:13:47Vous l'écrivez parfaitement.
00:13:48On sait que sur le terrain ukrainien,
00:13:50leur usage massif a totalement transformé le champ de bataille.
00:13:54Est-ce que la France est capable d'être une puissance dans ce domaine-là,
00:13:57des drones qui, on le voit, est en train totalement de chambouler les certitudes
00:14:01d'une guerre, on va dire, parfois de position même ?
00:14:05Oui, complètement une guerre de position.
00:14:07La France avait du retard initialement, c'est très clair.
00:14:10Aujourd'hui, il y a vraiment eu un gros travail qui a été fait
00:14:13par l'Agence de l'Innovation Défense, avec des mini-drones,
00:14:16des PME comme De l'Air arrivent à faire technologiquement des choses réussies.
00:14:22La véritable difficulté, c'est la capacité à passer à l'échelle
00:14:27et non pas à constituer des stocks.
00:14:29Et là, c'est toute la différence avec l'artillerie,
00:14:31c'est qu'aujourd'hui, un drone, il est obsolète en six mois ou en un an.
00:14:36Donc, ce qu'il faut, c'est toujours être en pointe
00:14:38et être capable, au claquement de doigts si nécessaire,
00:14:42de produire en masse.
00:14:44Donc, il y a une vraie réflexion pour gérer en flux
00:14:46une capacité de remonter en puissance.
00:14:49Ce n'est pas fichu, on n'est plutôt pas mauvais.
00:14:52Mais il faut vraiment avoir cette vision stratégique.
00:14:55Et de ce point de vue-là, je salue la flexibilité
00:14:59d'un certain nombre de PME ou de TI françaises
00:15:02qui utilisent le champ de bataille ukrainien
00:15:05pour tester des matériels et pour réfléchir à cette montée en puissance.
00:15:10Je finis par un élément très important,
00:15:13c'est qu'aujourd'hui, les technologies sont totalement duales.
00:15:17Du civil peut faire du drone militaire,
00:15:19l'Ukraine le montre très bien.
00:15:22Et on doit être capable de penser chaque chose
00:15:25sous cette notion de dualité civile et militaire.
00:15:28Autrefois, Thomson faisait des machines à laver et des radars.
00:15:31Il faut quelque part qu'on intègre dans notre âme industrielle
00:15:34cette capacité de faire les deux.
00:15:36Et puis, d'ailleurs, c'est la mission, en tout cas,
00:15:38qui a été donnée par le ministre des Armées,
00:15:40Sébastien Lecornu, à la DGA,
00:15:42des directions déléguées à l'armement,
00:15:44pour justement encourager ce mélange civil et militaire
00:15:48pour avoir des résultats dans les plus brefs délais.
00:15:50Jean-Luc Thériault, une des dernières questions,
00:15:53c'est ce que vous dites, notamment sur le canon César.
00:15:55Il est très apprécié sur le terrain ukrainien.
00:15:57C'est une fierté française,
00:15:58mais mine de rien, nous l'avons dépecé au fur et à mesure.
00:16:01Et il est grand temps qu'on remonte en puissance
00:16:03sur, on va dire, ce patrimoine français
00:16:05qui est le canon César.
00:16:08Oui, enfin, dépecé.
00:16:09En tout cas, on en a livré, notamment à l'Ukraine,
00:16:11et on a eu raison, parce que la sécurité de l'Europe
00:16:13se joue en Ukraine.
00:16:14Il faut bien se rendre compte d'une chose,
00:16:16c'est qu'une Ukraine neutralisée demain,
00:16:18c'est une perte de profondeur stratégique pour l'Europe,
00:16:21et c'est nous qui sommes en première ligne.
00:16:22Donc, aucun gré à avoir.
00:16:24La loi de programmation militaire prévoit une cible
00:16:27à 109 César en 2030.
00:16:29Il faut certainement aller plus vite,
00:16:32et on n'échappera pas à une loi
00:16:33de programmation militaire intérimaire
00:16:38pour aller plus vite.
00:16:38Mais ça appelle, évidemment, un effort budgétaire
00:16:41et donc une réforme du système.
00:16:42Oui, et je disais dépecé uniquement
00:16:44parce qu'on sait que la fabrication,
00:16:45parfois, a été compliquée
00:16:47entre les différentes pièces
00:16:48qui étaient fabriquées ici et là,
00:16:50et donc il a fallu revoir tout un modèle.
00:16:52Vous avez été chargé par Sébastien Lecornu
00:16:55d'une mission qui n'est pas petite,
00:16:57puisque le but est, on va dire,
00:16:58de coordonner les financements de la BITD,
00:17:01qui est la base industrielle
00:17:02de technologie et de défense.
00:17:04Comment se passe cette mission ?
00:17:06Où en êtes-vous ?
00:17:07Et quand est-ce qu'on va avoir les résultats précis
00:17:09de tout ça ?
00:17:10La commission a officiellement été lancée
00:17:14le 31 mars pour six mois.
00:17:15Donc on est au tout début.
00:17:17Ce qu'il faut bien en avoir à l'esprit,
00:17:19c'est que ce sujet-là,
00:17:20je le traite depuis trois ans
00:17:21avec deux missions parlementaires sur le sujet.
00:17:24C'est ce qui m'avait été confié
00:17:25comme ministre délégué.
00:17:27Et donc on est dans la continuité.
00:17:29On a déjà eu les premiers effets.
00:17:31Le 20 mars, par exemple,
00:17:34BPI a annoncé la création d'un fonds BPI Défense.
00:17:37Donc aujourd'hui, la mission,
00:17:40c'est voir les volumes de financement privé
00:17:43nécessaires à la montée en puissance
00:17:45de notre industrie en fonds propres.
00:17:48C'est de voir si les outils lancés,
00:17:49notamment le 20 mars,
00:17:50sont suffisants ou pas.
00:17:52C'est réfléchir à la possibilité,
00:17:55et évidemment pas à une obligation,
00:17:57pour les Français de financer
00:17:58directement ces entreprises
00:18:00et de voir ce qui doit être fait
00:18:03au niveau européen
00:18:04autour de cette thématique.
00:18:06On a un enjeu industriel majeur
00:18:08qui est un enjeu d'emploi.
00:18:09Je rappelle 200 000 salariés,
00:18:124 000 emplois,
00:18:14avec aussi une surveillance à avoir
00:18:15sur les financeurs et les banques
00:18:17qui, parfois, pour des critères ESG
00:18:19totalement caduques,
00:18:21ne financent pas l'industrie de défense.
00:18:23L'industrie de défense,
00:18:24c'est la sécurité de tous les Français.
00:18:24Monsieur le député,
00:18:25une dernière question avant que nous nous quittions.
00:18:27Est-ce qu'on peut dire,
00:18:28à la suite de ce rapport,
00:18:29qu'officiellement, c'est bon,
00:18:31ça y est, on sait que ça a fait débat
00:18:32entre plusieurs ministres régaliens,
00:18:34notamment celui de l'armée
00:18:35et celui de l'économie.
00:18:36On peut dire que la France
00:18:37est officiellement en économie de guerre.
00:18:40Non, économie de guerre,
00:18:42c'est un slogan.
00:18:44Économie de guerre,
00:18:45c'est lorsque vous dépensez
00:18:4710 % de votre produit intérieur brut
00:18:50à la défense, au moins.
00:18:52On en est très loin.
00:18:53Simplement, on est dans une industrie
00:18:55de réarmement,
00:18:57on est au début
00:18:58et il faudra aller
00:18:59beaucoup plus loin.
00:19:02Je méfie des slogans,
00:19:03ce qu'avait dit Sébastien Lecornu
00:19:05à Vers le Petit
00:19:05sur le changement de modèle.
00:19:07Il avait parfaitement raison,
00:19:09mais non,
00:19:10l'économie de guerre,
00:19:11c'est pas ça.
00:19:11L'économie de guerre,
00:19:12c'est qu'on arrête
00:19:13de produire des voitures
00:19:14et on fabrique
00:19:15des autos mitrailleuses.
00:19:16Ça sera le mot de la fin,
00:19:18Jean-Louis Thériault.
00:19:18Merci beaucoup,
00:19:19député de Seine-et-Marne,
00:19:20membre de la commission de défense
00:19:21et auteur de ce rapport
00:19:23absolument facilement
00:19:24que je recommande
00:19:24à nos auditeurs,
00:19:25notamment ceux qui nous écoutent
00:19:27et qui s'intéressent
00:19:28à ces questions-là,
00:19:29l'auteur sur l'actillerie
00:19:30dans le nouveau contexte géopolitique.
00:19:31Merci beaucoup
00:19:32d'avoir été avec nous,
00:19:33Jean-Louis Thériault.
00:19:34Dans quelques instants,
00:19:35toute autre question,
00:19:36mais tout aussi grave.
00:19:37Est-ce qu'on aurait pu éviter
00:19:38les viols de Mazan ?
00:19:40La réponse était la souie
00:19:41et c'est Laurent Valdiguier
00:19:42qui répond à cette question
00:19:43dans un livre
00:19:44qui est publié aujourd'hui
00:19:45au Seuil.
00:19:46Nom et titre de ce livre
00:19:47Fétiche 45
00:19:49parce que figurez-vous
00:19:50qu'avec les viols de Mazan,
00:19:51Dominique Pellicot
00:19:52n'en était hélas pas
00:19:53à son premier coup d'essai.
00:19:55Vous êtes sur Sud Radio
00:19:560826 300 300.
00:19:58On revient dans quelques instants.
00:20:00Maxime Liedot
00:20:010826 300 300
00:20:03pour vous faire réagir
00:20:04notamment à cette question
00:20:05qui glace le sang.
00:20:06Est-ce qu'on aurait pu éviter
00:20:08les viols de Mazan ?
00:20:09Laurent Valdiguier,
00:20:10bonjour.
00:20:10Bonjour.
00:20:11Vous êtes grand reporter
00:20:12justice,
00:20:13notamment à Marianne
00:20:14qui le magazine
00:20:15fait la une
00:20:16sur le livre
00:20:16que vous publiez.
00:20:17Révélation sur un fiasco judiciaire.
00:20:19Dominique Pellicot
00:20:20aurait dû être arrêté
00:20:22dès 2010.
00:20:23Votre livre est publié
00:20:24au Seuil.
00:20:24Il sort dès aujourd'hui
00:20:26et il s'appelle
00:20:27Fétiche 45.
00:20:28On reviendra
00:20:29à l'origine de ce titre.
00:20:30Ce qui m'a fasciné
00:20:31à la fin de ce livre
00:20:31c'est en réalité
00:20:32à quel moment
00:20:33lorsque vous suivez ce dossier
00:20:34vous comprenez
00:20:35que les viols de Mazan
00:20:36ne sont qu'une petite partie
00:20:38en réalité
00:20:39de la vie de Dominique Pellicot.
00:20:40C'était mon point de départ.
00:20:42C'était d'essayer de voir
00:20:42comment cet homme
00:20:43qui a plus de 58 ans
00:20:44quand il est arrêté
00:20:45dans un Leclerc
00:20:47de Carpentras
00:20:48en 2020
00:20:49qu'est-ce qu'il avait fait avant ?
00:20:52Puisqu'il a été jugé
00:20:53à Mazan
00:20:53pour une décennie
00:20:54de viols sur sa femme
00:20:55qui commence en 2011
00:20:57Qui était Dominique Pellicot ?
00:20:57Et on rappelle simplement
00:20:58que le procès Mazan
00:20:59c'est colossal.
00:21:00180 médias
00:21:0186 médias étrangers
00:21:03Et Gisèle Pellicot
00:21:04qui malgré elle
00:21:05va devenir une icône
00:21:06féministe
00:21:06qui fera la femme de l'année
00:21:08je crois pour le Times
00:21:09en 2025
00:21:10c'est un événement
00:21:10absolument planétaire.
00:21:12Donc j'ai essayé
00:21:12de remonter
00:21:13le fil de la vie
00:21:14de cet homme
00:21:15de Dominique Pellicot
00:21:16et puis essayer de comprendre
00:21:17qu'est-ce qui s'était passé
00:21:19avant 2011
00:21:19avant Mazan
00:21:20avant la décennie
00:21:22de viols sur sa femme
00:21:23et là
00:21:24je suis allé
00:21:25de surprise en surprise
00:21:26notamment
00:21:27en essayant
00:21:29de remonter le temps
00:21:30des enquêtes judiciaires
00:21:31et puis là
00:21:32je suis tombé
00:21:34sur un courrier
00:21:34il y a un courrier
00:21:35qui a tout changé
00:21:36c'est un courrier
00:21:37de la juge
00:21:37Nathalie Turquet
00:21:38du Pôle Colquais
00:21:39qui s'est rendu compte
00:21:40la première
00:21:41elle
00:21:41que Dominique Pellicot
00:21:42avait été identifiée
00:21:44formellement
00:21:45par le fichier national
00:21:47des empreintes génétiques
00:21:48dès 2010
00:21:50et que le 9 janvier 2010
00:21:51donc 10 ans avant
00:21:52le procès planétaire
00:21:54et son arrestation
00:21:5410 ans avant le procès planétaire
00:21:55et puis surtout
00:21:56une année avant
00:21:57le début des viols
00:21:58sur sa femme
00:21:59ceci explique peut-être cela
00:22:01on verra
00:22:01en tout cas
00:22:02c'est la question
00:22:03que je me pose
00:22:04c'est qu'il a été identifié
00:22:05formellement
00:22:06et que cette identification
00:22:07comme sur une tentative
00:22:10de viol avec arme
00:22:12extrêmement violente
00:22:13qui en tant que telle
00:22:14aurait été
00:22:15on y reviendra en détail
00:22:17parce que l'affaire
00:22:17cette identification
00:22:18aurait dû provoquer
00:22:19à tout le moins
00:22:20son arrestation
00:22:21et en tout cas
00:22:22c'est la question
00:22:22que je me pose
00:22:23c'est la question
00:22:24qui n'y aura certainement
00:22:24jamais de réponse
00:22:25est-ce que Dominique Pellicot
00:22:27quand il a donné son ADN
00:22:28en 2010
00:22:29n'avait pas réalisé
00:22:31justement
00:22:31qu'il ne pouvait plus
00:22:33jamais être pris
00:22:34à l'extérieur
00:22:35et est-ce que ça n'a pas
00:22:36provoqué et déclenché
00:22:37ces viols à domicile
00:22:39et le sévice absolument atroce
00:22:41qui va imposer
00:22:42à sa femme
00:22:42durant des années
00:22:43son parcours de vie
00:22:44essayer de remonter le temps
00:22:46et puis d'éventuelles autres victimes
00:22:48et puis en cascade
00:22:49vous savez
00:22:49une victime
00:22:50c'est toujours dix victimes
00:22:51c'est toujours un cortège
00:22:53de malheurs autour d'elle
00:22:53et puis c'est toujours
00:22:54une vie de malheur
00:22:55tout ça
00:22:56donc dans ce livre
00:22:57j'essaye de raconter
00:22:58l'histoire de tous ces gens
00:22:59dans l'introduction
00:23:00quelque chose m'a frappé
00:23:02vous racontez la fin
00:23:03de ce procès Pellicot
00:23:04et vous écrivez
00:23:05Gisèle Pellicot
00:23:05traverse le hall
00:23:06sans donner l'impression
00:23:07de marcher
00:23:08elle flotte
00:23:08sur une mer de caméras
00:23:09et d'appareils photos
00:23:10comme une madone
00:23:11Dominique Pellicot
00:23:12quant à lui
00:23:12pleure
00:23:13impossible de ne pas me souvenir
00:23:15quelques années plus tôt
00:23:15des larmes
00:23:16d'un autre box
00:23:17Nordal-Lelandais
00:23:18vous faites la comparaison
00:23:19entre ces deux procès
00:23:20que vous avez énormément suivi
00:23:21à quel moment
00:23:22si vous voulez
00:23:23on va dire
00:23:24ce parallèle s'installe
00:23:25c'est vrai que
00:23:26dans un tribunal
00:23:29on est toujours
00:23:30on est toujours
00:23:31les larmes de quelqu'un
00:23:33l'émotion de quelqu'un
00:23:34même de quelqu'un
00:23:36qui peut être condamné
00:23:37ou tout ça
00:23:38ça vous touche
00:23:38ou ça vous touche pas
00:23:39c'est toujours
00:23:39une espèce de test
00:23:40en fait
00:23:41et c'est vrai que
00:23:42dans les deux cas
00:23:43j'ai suivi
00:23:44les procès
00:23:45des attentats
00:23:45il y a des gens
00:23:46qui vous font pleurer
00:23:47mais instantanément
00:23:48et là
00:23:50dans les deux cas
00:23:50dans le cas de Nordal-Lelandais
00:23:52ou dans le cas
00:23:52de Dominique Pellicot
00:23:53je me suis surpris
00:23:54à la même
00:23:56non-émotion
00:23:58on pleure toujours
00:24:00que sur soi-même
00:24:00et c'est vrai
00:24:02que sur quel
00:24:03Dominique Pellicot
00:24:04il a pleuré
00:24:04ce jour-là
00:24:05il a tellement menti
00:24:07à sa famille
00:24:07il a tellement menti
00:24:08à ses proches
00:24:09il a tellement menti
00:24:10à tout le monde
00:24:10pendant autant d'années
00:24:12et on y reviendra
00:24:13notamment
00:24:13parce que dans le livre
00:24:13vous dressez un portrait
00:24:14avec quelques qualificatifs
00:24:16le concernant
00:24:16en racontant des anecdotes
00:24:18qui les justifient
00:24:19et c'est absolument sidérant
00:24:21sur cette image
00:24:23de Dominique Pellicot
00:24:24qui pleure
00:24:25vous citez à un moment
00:24:25son avocate
00:24:26qui vient mine de rien
00:24:27totalement
00:24:28à la lecture
00:24:29de votre livre
00:24:29de ce livre
00:24:31de votre livre
00:24:31fétiche 45
00:24:33aux éditions du Seuil
00:24:34je le rappelle
00:24:34elle dit
00:24:35entre ce qu'on peut
00:24:36envisager avant un procès
00:24:37et ce dont on se rend compte
00:24:39au moment d'une audience
00:24:39il y a toujours
00:24:40une certaine différence
00:24:41à estimer son avocate
00:24:43quand on lit
00:24:43en fait son livre
00:24:44on a envie de lui rétorquer
00:24:45l'inverse
00:24:46on n'a jamais su saisir
00:24:48l'ampleur du monstre
00:24:50d'une certaine manière
00:24:50même si je n'aime pas ce mot-là
00:24:52Dominique Pellicot
00:24:53oui parce qu'il sait beaucoup
00:24:55moi le premier
00:24:57il nous a beaucoup piégé
00:24:58Dominique Pellicot
00:24:59pourquoi vous le premier ?
00:25:00moi le premier
00:25:01parce que je me souviens
00:25:02dans Marianne
00:25:02on avait fait une enquête
00:25:03au début du procès
00:25:04pas sur lui
00:25:05sur les 50 autres
00:25:07en réalité
00:25:08sur les gens ordinaires
00:25:09sur les 50 autres monstres
00:25:11qu'on appelle pas monstres
00:25:12parce que c'est horrible
00:25:12sur les 50 autres
00:25:12violeurs de Mazan
00:25:14et c'est vrai
00:25:15qu'il a cherché
00:25:16d'entrée de jeu
00:25:17d'ailleurs
00:25:17il ne faut jamais oublier
00:25:18quelque chose
00:25:19c'est que c'est lui
00:25:20qui a donné aux enquêteurs
00:25:21le disque dur
00:25:22dans lequel il y avait
00:25:23l'identification des autres
00:25:24c'est lui qui a
00:25:25quand il s'est rendu compte
00:25:27qu'il était démasqué
00:25:29c'est lui qui a donné
00:25:31les autres
00:25:31en réalité
00:25:32il a voulu se cacher
00:25:34au milieu d'une forêt
00:25:35de 50 hommes
00:25:36entre guillemets
00:25:37ordinaires
00:25:38et en réalité
00:25:38si les autres
00:25:39sont des violeurs ordinaires
00:25:41lui
00:25:42c'est tout sauf ça
00:25:44lui c'est
00:25:45c'est d'ailleurs
00:25:45ce que dit sa fille Caroline
00:25:47c'est probablement
00:25:49un prédateur sexuel
00:25:50hors normes
00:25:52puisqu'on n'a toujours pas
00:25:53la réponse à la question
00:25:54quand
00:25:55quand ça commence
00:25:56c'est ça que j'essaye
00:25:57de
00:25:58de
00:25:58de
00:25:59de
00:25:59de
00:26:00de
00:26:00de
00:26:00de
00:26:23reprendre avec son stylo
00:26:24caméra
00:26:25dans un magasin
00:26:25vous raconter
00:26:26comment elle arrive
00:26:27elle au commissariat
00:26:28vous raconter l'aspect
00:26:29maniaque
00:26:30vous raconter à quel point
00:26:31il est manipulateur
00:26:32est-ce que vous pouvez revenir
00:26:33comme vous le faites dans le livre
00:26:34au moins sur ces trois termes
00:26:35qui montrent à quel point
00:26:36sa psychologie
00:26:37est hélas
00:26:37d'une certaine manière
00:26:38fascinante
00:26:39alors manipulateur
00:26:40c'est vrai qu'il essaye
00:26:41de manipuler sa femme Gisèle
00:26:42quand il comprend
00:26:43qu'il va avoir besoin d'elle
00:26:44pour s'expliquer
00:26:46dans sa première garde à vue
00:26:47donc
00:26:47il n'y a pas de doute
00:26:49manipulateur
00:26:49le mot qui m'était
00:26:51qui m'est apparu
00:26:52en remontant le fil
00:26:54c'est maniaque
00:26:55parce que maniaque
00:26:56d'ailleurs les policiers
00:26:57librières criminels
00:26:58qui passent
00:26:58qui ont
00:26:59qui ont
00:26:59qui interroge
00:27:01toute sa famille
00:27:02ses enfants
00:27:03sa femme
00:27:04sa maîtresse
00:27:05tout ça
00:27:05demandent tout le temps
00:27:06au fait
00:27:06c'est des petites questions anodines
00:27:08est-ce qu'il est maniaque
00:27:09est-ce qu'il range bien ses affaires
00:27:11tous disent oui
00:27:12oh là là
00:27:12il ne faut pas toucher à ses affaires
00:27:14il les range bien
00:27:14sa voiture était rangée au cordeau
00:27:16etc
00:27:16et au point d'ailleurs
00:27:17que ça le trahira sur une scène
00:27:18et ça le trahit
00:27:19sur une scène de crime
00:27:20de 99
00:27:21oui
00:27:21c'est-à-dire
00:27:22c'est quand il pense
00:27:23que sa victime
00:27:24est attachée
00:27:25endormie
00:27:26à l'éther
00:27:27il va prendre son temps
00:27:28pour plier son pantalon
00:27:30et c'est ce laps de temps
00:27:31pour plier son pantalon
00:27:32qui va faire
00:27:33que Marion
00:27:35qui est agent immobilier
00:27:36à l'époque
00:27:36arrive justement
00:27:37à se défaire
00:27:38pour s'enfermer
00:27:38raconter peut-être
00:27:39l'année 99
00:27:40la scène de Marion
00:27:41c'est vrai que Marion
00:27:43c'est une jeune femme
00:27:44admirable
00:27:45en ce sens
00:27:46qu'elle avait 18 ans
00:27:47elle était agent immobilière
00:27:48depuis en stage
00:27:49et elle se retrouve
00:27:51dans un appartement vide
00:27:52avec lui
00:27:52il l'attache
00:27:54il lui met de l'éther
00:27:55enfin
00:27:56sa vie bascule
00:27:57d'ailleurs elle le dit
00:27:58à l'époque
00:27:59en 99
00:28:00elle le dit
00:28:01son avocate
00:28:02Florence Rau
00:28:03quand elle est confrontée
00:28:04avec Dominique Pellicot
00:28:0523 ans plus tard
00:28:06dit
00:28:07quand il est rentré
00:28:08dans la pièce
00:28:08j'ai senti son corps
00:28:10trembler
00:28:11parce que
00:28:1223 ans plus tard
00:28:13Marion
00:28:14elle se souvient encore
00:28:16de tout ça
00:28:16et d'ailleurs
00:28:17Dominique Pellicot
00:28:19il dément
00:28:19qu'il y ait eu
00:28:20un cutter
00:28:21ce jour-là
00:28:21il dément
00:28:22donc la tentative
00:28:23de viol
00:28:23avec arme
00:28:24qui est une
00:28:24séquence agravante
00:28:25il dit que c'est
00:28:27ses clés de voiture
00:28:27tout ça est raconté
00:28:29c'est vrai que c'est
00:28:30les auditions
00:28:30de Dominique Pellicot
00:28:31c'est à chaque fois
00:28:33une mise en abîme
00:28:34c'est incroyable
00:28:35et puis Marion
00:28:35elle dit
00:28:36ce qui montre aussi
00:28:39son souci du détail
00:28:41c'est qu'elle dit
00:28:41ah ben finalement
00:28:42peut-être que j'ai pas
00:28:43vraiment vu le cutter
00:28:44mais il lui revient
00:28:45quelque chose
00:28:46elle dit
00:28:47ah vous savez
00:28:47mon compagnon
00:28:48m'a dit l'autre jour
00:28:49pendant des années
00:28:50s'il y avait un cutter
00:28:51dans une pièce
00:28:52il fallait que je sorte
00:28:53comme si la seule vue
00:28:55d'un cutter
00:28:55mais pendant sa vie entière
00:28:57venait rappeler
00:28:59le traumatisme
00:29:00c'est dire
00:29:00l'ampleur
00:29:02du traumatisme
00:29:04sur ces victimes
00:29:05et sur la perversité
00:29:06sur la manipulation
00:29:07j'aimerais
00:29:08avant qu'on parte
00:29:09en pause
00:29:09dans quelques secondes
00:29:10que vous racontiez
00:29:11cette assurance
00:29:12objectivement extraordinaire
00:29:14quand il est convoqué
00:29:14devant les policiers
00:29:15après on va dire
00:29:17en 2022
00:29:18qu'il est convoqué
00:29:19par les policiers
00:29:20qui lui de fait
00:29:20est un héros
00:29:21parce que
00:29:22on va dire
00:29:22qu'il comprend
00:29:23Laurent Perret
00:29:24c'est un brigadier de police
00:29:26mais sans lui
00:29:27il n'y aurait jamais eu tout ça
00:29:28et racontez la fois
00:29:28où il les reconvoque
00:29:29et donc il lui pose
00:29:30quand même des questions
00:29:30juste pour vérifier
00:29:31s'il est capable
00:29:32de mentir
00:29:32avec une assurance
00:29:33extraordinaire
00:29:34droit dans les yeux
00:29:35et il le fait
00:29:36sur est-ce que vous avez eu
00:29:37par hasard
00:29:39on va dire
00:29:39avant de tels comportements
00:29:41etc
00:29:41est-ce que vous pouvez raconter
00:29:42en détail ça ?
00:29:43à droit dans les yeux
00:29:43d'autant plus
00:29:44il y a quelque chose
00:29:45c'est un détail sidérant
00:29:46c'est que Dominique Pédicot
00:29:47donc il a été arrêté
00:29:48en 2010
00:29:48une première fois
00:29:49dans un carrefour
00:29:50à filmer
00:29:50sous les jambes des femmes
00:29:51l'infraction
00:29:52n'existe pas encore
00:29:54de voyeurisme
00:29:55le parquet de mots
00:29:56qualifie ça
00:29:56de violence avec arme
00:29:57et donc dix ans plus tard
00:29:59quand il est face
00:30:00à Laurent Perret
00:30:00Laurent Perret
00:30:01il se rend compte tout de suite
00:30:01qu'il y a déjà
00:30:02dans son casier judiciaire
00:30:04il y a déjà
00:30:04cette infraction
00:30:05de violence avec arme
00:30:06c'est exactement
00:30:07la même chose
00:30:08il vient d'être arrêté
00:30:10dans un Leclerc
00:30:10à filmer
00:30:11sous les jambes des femmes
00:30:11et Dominique Pédicot
00:30:12il dit
00:30:13le policier lui dit
00:30:14mais c'est quoi
00:30:15qu'est-ce qui s'était passé
00:30:16c'est quoi cette violence avec arme
00:30:17réponse de Dominique Pédicot
00:30:18j'en ai aucun souvenir
00:30:20je ne me souviens pas du tout
00:30:21et comme le parquet de mots
00:30:23va mettre dix-huit mois
00:30:24avant d'envoyer la procédure
00:30:26à Avignon
00:30:27pendant dix-huit mois
00:30:28il ne se souviendra jamais
00:30:30qu'il avait déjà été attrapé
00:30:31à faire exactement
00:30:32la même chose
00:30:33il dira donc
00:30:34que c'était la première fois
00:30:35au Leclerc de Carpentras
00:30:36qu'il filmait
00:30:37sous les jambes des femmes
00:30:38et il va berner les experts
00:30:40berner les juges
00:30:41berner les policiers
00:30:42Fétiche 45
00:30:43c'est aux éditions du Seuil
00:30:44et qui malheureusement
00:30:46fait une réponse affirmative
00:30:47positive
00:30:48à cette question
00:30:49qui glace le sang
00:30:50est-ce qu'on aurait pu éviter
00:30:51les viols de Mazan
00:30:52c'est Laurent Valdiguet
00:30:53grand reporter
00:30:54à Marianne
00:30:55qui signe cette enquête
00:30:56enquête qu'on retrouve
00:30:57d'ailleurs à la une
00:30:57du magazine
00:30:58aujourd'hui en kiosk
00:30:59on revient dans quelques instants
00:31:01parce que vous allez découvrir
00:31:02l'horreur de Dominique Pédicot
00:31:03qui passe par trois dates
00:31:051999
00:31:061991
00:31:07et 1995
00:31:09ce que vous entendez
00:31:09vous interpelle
00:31:10vous aussi
00:31:10vous voulez témoigner
00:31:11de ce que vous avez pu ressentir
00:31:13d'une certaine colère
00:31:14peut-être face à la justice française
00:31:15qui vous vient à l'esprit
00:31:17quand vous entendez tout ça
00:31:180826
00:31:19300
00:31:20300
00:31:20l'application Sud Radio
00:31:22on revient également
00:31:23sur ce thème
00:31:23Dominique Pédicot
00:31:24l'homme qui aurait pu être arrêté
00:31:26si la justice
00:31:26n'avait pas enchaîné les erreurs
00:31:28ça aussi
00:31:28c'est un dossier très important du livre
00:31:30vous êtes sur Sud Radio
00:31:31midi 46
00:31:32on arrive dans quelques instants
00:31:33Sud Radio
00:31:35dans tous ses états
00:31:36Maxime Liedot
00:31:390826
00:31:40300
00:31:41300
00:31:41depuis quelques minutes
00:31:42maintenant vous écoutez
00:31:43à quel point
00:31:43mine de rien
00:31:44la justice a déraillé
00:31:45dans l'affaire Pédicot
00:31:46parce que hélas
00:31:47oui
00:31:48on aurait pu éviter
00:31:49les viols de Mazan
00:31:50si la justice
00:31:51avait fait son travail
00:31:52si des pièces
00:31:53ne s'étaient pas perdues
00:31:54et d'ailleurs ce matin
00:31:55Darmanin a lancé officiellement
00:31:56une enquête
00:31:56pour comprendre
00:31:57ce qui s'était passé
00:31:58durant ces nombreuses années
00:31:59les nombreux égarements
00:32:00de la justice
00:32:01on aura l'occasion
00:32:02d'y revenir
00:32:02dans quelques minutes
00:32:03mais c'est vrai que
00:32:04quand on parcourt
00:32:05votre livre
00:32:05Fétiche 45
00:32:06aux éditions du Seuil
00:32:07Laurent Vadguillier
00:32:08je rappelle
00:32:08que vous êtes
00:32:09grand reporter
00:32:09justice à Marianne
00:32:10que le magazine
00:32:11fait la une
00:32:11sur votre livre
00:32:13il y a trois dates
00:32:14en réalité
00:32:15qui sont saisissantes
00:32:16dans le dossier
00:32:17de Dominique Pédicot
00:32:181999
00:32:191991
00:32:21et 1995
00:32:221991
00:32:23parce qu'en fait
00:32:24c'est un meurtre
00:32:25c'est un meurtre
00:32:26celui d'une jeune fille
00:32:27Sophie Narbe
00:32:28oui alors 1991
00:32:30il est mis en examen
00:32:31Dominique Pédicot
00:32:31il est présumé
00:32:32innocent
00:32:32et d'ailleurs
00:32:33il dément farouchement
00:32:35avoir joué un rôle
00:32:37dans la mort de Sophie Narbe
00:32:39mais c'est un meurtre
00:32:40d'une autre agent immobilier
00:32:41Sophie Narbe
00:32:42qui a 23 ans à l'époque
00:32:43on sait que 99
00:32:45Marion
00:32:46c'est lui
00:32:47par son ADN
00:32:48en 1991
00:32:49la justice
00:32:51la juge turquée
00:32:52l'a mis en examen
00:32:53parce qu'elle estime
00:32:54qu'il y a une série
00:32:55de similitudes
00:32:56entre les deux meurtres
00:32:58d'agents immobiliers
00:32:59attaché dans le dos
00:33:00drogué à l'éther
00:33:02dans les deux cas
00:33:03menacé avec un cutter
00:33:05dans un cas
00:33:06Sophie Narbe
00:33:07elle est tuée
00:33:07avec un couteau
00:33:08dans un autre
00:33:08au nom de la connexité
00:33:12la juge l'a mis en examen
00:33:13alors c'est vrai
00:33:13que la mort de Sophie Narbe
00:33:14expliquez simplement
00:33:15ce que c'est la connexité
00:33:16c'est quand il y a
00:33:17de telles similitudes
00:33:18entre les deux affaires
00:33:19qu'on décide de faire
00:33:20un rapprochement
00:33:20c'est ça ?
00:33:21Exactement
00:33:21il y a une liste
00:33:23de similitudes
00:33:23le fait que la victime
00:33:25soit un agent immobilier
00:33:26le fait que dans les deux cas
00:33:27le client se soit présenté
00:33:28sous un faux nom
00:33:29sous une fausse identité
00:33:30l'agression à l'éther
00:33:33c'est pas courant
00:33:33dans la décennie 90
00:33:35des agressions à l'éther
00:33:36il n'y en a que trois
00:33:37dont deux
00:33:38visiblement qui seraient
00:33:41non c'est pas courant
00:33:42et donc en 91
00:33:45alors c'est
00:33:46il y a eu une enquête
00:33:48de la brigade criminelle
00:33:49mais dantesque
00:33:51sur le mort de Sophie Narbe
00:33:53ils ont d'ailleurs
00:33:54c'est aussi une des choses
00:33:56qui sont bouleversantes
00:33:57moi qui m'ont bouleversé
00:33:58c'est de voir à quel point
00:34:00en dépiautant
00:34:01les vieux dossiers
00:34:02c'est l'époque
00:34:02l'internet n'existe pas
00:34:04c'est encore des
00:34:05j'ai retrouvé le commissaire
00:34:06Birost
00:34:07qui
00:34:08Birot
00:34:09Birost c'est le nom
00:34:10vous racontez
00:34:11qui tape ce rapport
00:34:12à la machine
00:34:13donc en fait
00:34:15il y a eu
00:34:16mille et une pistes
00:34:17examinées
00:34:17notamment
00:34:18alors c'est lui
00:34:18il est décédé en 2003
00:34:20mais c'était l'employeur
00:34:21de Sophie Narbe
00:34:22à Daniel Dufetel
00:34:23ça m'aime toujours beaucoup
00:34:24parce qu'il a été soupçonné
00:34:26il a été soupçonné
00:34:28d'avoir tué son employé
00:34:29c'est vrai que
00:34:31la brigade criminelle
00:34:32avait trouvé une chemise
00:34:32tachée de sang
00:34:33alors il a expliqué
00:34:35que c'était le dentiste
00:34:37ça leur a gâché la vie
00:34:41c'est ce que vous évoquiez
00:34:44tout à l'heure
00:34:45la bulle de malheur
00:34:45qui se forme
00:34:46dans une affaire
00:34:47comme celle-ci
00:34:47Martine Melki
00:34:50qui était la dernière
00:34:51employée
00:34:52à avoir vu
00:34:54Sophie Narbe
00:34:54vivante
00:34:55Sophie Narbe
00:34:56plus elle est testée
00:34:57c'est une jeune fille
00:34:58très vivante
00:34:59un peu bling bling
00:35:00on dirait aujourd'hui
00:35:01elle avait des habits
00:35:02de marque
00:35:02tout son entourage
00:35:03parce que la ceinture
00:35:03vient de Chanel
00:35:04elle aimait les beaux bijoux
00:35:07tout ça
00:35:07tout son entourage
00:35:08pensait qu'elle était riche
00:35:09que son père était très riche
00:35:10et c'est vrai que
00:35:11dans le vieux dossier judiciaire
00:35:12il y a un procès-verbal
00:35:13bouleversant
00:35:14c'est celui de son vrai père
00:35:15et son père
00:35:16n'était pas riche du tout
00:35:17il était
00:35:17j'ai découvert ça
00:35:18il était employé
00:35:20à l'hôpital
00:35:21de Mantes-la-Jolie
00:35:22à la Blanchisserie
00:35:23et il habitait
00:35:24un petit pavillon
00:35:25un petit H&M
00:35:26de Mantes-la-Jolie
00:35:27et c'est vrai
00:35:27qu'il a été prévenu
00:35:28il ne voyait plus sa fille
00:35:29depuis 8 ans
00:35:30il a été prévenu
00:35:31que sa fille avait été tuée
00:35:32dans des conditions abominables
00:35:33il y a une cascade
00:35:35c'est ça qui est
00:35:37dans la durée
00:35:38qui est toujours
00:35:39qui est toujours très émouvant
00:35:41il y a une cascade
00:35:41de malheurs
00:35:42dans toutes ces histoires
00:35:43qu'on entre tout doucement
00:35:44mine de rien
00:35:45dans le détail
00:35:46de ce qui fait
00:35:47le dernier tiers
00:35:48de votre livre
00:35:48à savoir les anomalies judiciaires
00:35:50même les erreurs judiciaires
00:35:51non pas la première
00:35:52mais celle qui est quand même sidérante
00:35:54c'est ce qui se passe en 2010
00:35:55le 30 juillet
00:35:56dans un carrefour de Seine-et-Marne
00:35:57où Dominique Pellicot
00:35:58est pourtant arrêtée
00:36:00parce qu'il s'amuse
00:36:00à filmer
00:36:01sous les jupes des filles
00:36:02avec son stylo caméra
00:36:04et alors ce qui suit
00:36:06est sidérant
00:36:07parce qu'en fait
00:36:07il ne se passe rien
00:36:08oui alors
00:36:10à l'époque
00:36:11l'infraction n'existe pas
00:36:13de voyeurisme
00:36:13donc il est arrêté
00:36:14il a ce qui s'appelle
00:36:16une composition pénale
00:36:18donc il n'y a pas vraiment
00:36:19de jugement
00:36:19il a 100 euros d'amende
00:36:21et la loi oblige
00:36:22les policiers
00:36:23ce qu'ils font d'ailleurs
00:36:23à prélever son ADN
00:36:25son ADN est enregistré
00:36:27dans le fichier
00:36:27et là son ADN
00:36:28le fichier
00:36:29le 9 novembre 2010
00:36:30le fichier
00:36:31fait son office
00:36:32et démasque
00:36:34Dominique Pellicot
00:36:35comme étant
00:36:35l'auteur
00:36:36du tentatif de viol
00:36:37avec arme
00:36:38sur Marion
00:36:391999
00:36:40tout le parcours criminel
00:36:42de Dominique Pellicot
00:36:42aurait dû s'arrêter là
00:36:44et il y a dans votre livre
00:36:46aussi un récit
00:36:48tout à l'heure
00:36:48vous parlez d'être bouleversé
00:36:50qui moi en plus de me bouleverser
00:36:52me saisit
00:36:52c'est Coralie
00:36:53qui a 12 ans
00:36:54au moment des faits
00:36:55on n'a pas la certitude
00:36:56que ce soit Dominique Pellicot
00:36:58mais raconté
00:36:59parce que c'est à mon sens
00:37:00non pas l'anecdote
00:37:02mais le récit
00:37:02qui nous fait
00:37:04entreapercevoir
00:37:05en quelque sorte
00:37:06le sang-froid
00:37:07dont peut être capable
00:37:08Dominique Pellicot
00:37:08si c'est lui
00:37:09si c'est lui
00:37:10parce que c'est vrai
00:37:10que Dominique Pellicot
00:37:11il n'a pas été entendu
00:37:12à ce jour
00:37:13sur ce dossier
00:37:13mais enfin
00:37:14toujours est-il
00:37:14que cette jeune femme
00:37:15qui avait 12 ans
00:37:17en 1995
00:37:18un jour
00:37:19elle voit
00:37:20elle voit
00:37:22l'avocate
00:37:22Florence Rau
00:37:23qui est l'avocate
00:37:23de Marion
00:37:24et l'avocate
00:37:24de la famille
00:37:25de Sophie Narme
00:37:26elle voit parler
00:37:27de toute cette affaire
00:37:28à la télévision
00:37:29et à son BFM
00:37:30et du coup
00:37:31elle appelle
00:37:32et elle dit
00:37:34je reconnais
00:37:35Dominique Pellicot
00:37:36alors l'avocate
00:37:38la fait venir
00:37:38à son cabinet
00:37:39décide de ne pas
00:37:40parasiter du tout
00:37:41son discours
00:37:41en faisant avec elle
00:37:42disons comme
00:37:43ferait les policiers
00:37:44un procès verbal
00:37:45dites-moi ce que
00:37:46vous avez à dire
00:37:47et là c'est vrai
00:37:48que ce récit
00:37:48de cette jeune femme
00:37:51Coralie
00:37:51il est glaçant
00:37:52parce qu'il se fait
00:37:53passer pour un agent
00:37:54en 1995
00:37:55elle est toute seule
00:37:55chez elle
00:37:56elle a 12 ans
00:37:56il y a un monsieur
00:37:57qui frappe
00:37:58qui se fait passer
00:37:59pour un agent EDF
00:37:59voulant relever le compteur
00:38:01elle est un peu méfiante
00:38:02alors il dit
00:38:03non rassure-toi
00:38:03je vais aller au-dessus
00:38:04il fait semblant
00:38:05d'aller au-dessus
00:38:06les policiers verront
00:38:07qu'il n'a pas sonné
00:38:08il redescend
00:38:09donc là la petite fille
00:38:10le fait rentrer
00:38:12il fait mine
00:38:13de vérifier le compteur
00:38:14il se déchausse
00:38:15il range bien
00:38:16ses chaussures
00:38:17le côté maniaque
00:38:18qui ressort
00:38:18le côté maniaque
00:38:19et là
00:38:20il se met à lui inventer
00:38:21un espèce de gigantesque
00:38:22bobard
00:38:23il a un copain
00:38:23qui fait une pub
00:38:24pour Coca-Cola
00:38:25sur une plage
00:38:25il voudrait l'avoir
00:38:26en maillot de bain
00:38:27pour voir si elle est capable
00:38:27de résister
00:38:30elle se souvient
00:38:32d'un petit détail
00:38:32la petite fille
00:38:33elle dit
00:38:33je pensais qu'il allait
00:38:34voler l'argenterie
00:38:34de mes parents
00:38:35et puis finalement
00:38:36il demande
00:38:39d'aller aux toilettes
00:38:39il ressort des toilettes
00:38:40avec un torchon
00:38:41imbibé d'éther
00:38:42et là il commence
00:38:44à endormir
00:38:44cette petite fille
00:38:45de 12 ans
00:38:46elle a plaqué au sol
00:38:48et là
00:38:49elle est sauvée
00:38:50parce que son frère
00:38:51ses frères et soeurs
00:38:52et sa maman
00:38:53vont rentrer
00:38:53dans l'appartement
00:38:54alors l'auteur
00:38:55on ne sait pas
00:38:56si c'est elle
00:38:56elle reconnaît
00:38:57Dominique Pellicot
00:38:58mais on ne sait pas
00:38:59c'est vrai que
00:39:00l'enquête judiciaire
00:39:01est encore en cours
00:39:02en tout cas
00:39:03l'auteur
00:39:04se rechause
00:39:05tranquillement
00:39:06redescend tranquillement
00:39:07avec beaucoup de sang froid
00:39:08et c'est vrai que
00:39:09malheureusement
00:39:10à ce jour
00:39:10le fameux torchon
00:39:12qui aurait été placé
00:39:12sous le scellé
00:39:13à l'époque
00:39:13n'a pas été retrouvé
00:39:15il a très simplement
00:39:16été perdu lui aussi
00:39:17et puis c'est un autre détail
00:39:19mais elle se souvient
00:39:20qu'il avait demandé
00:39:21un verre d'eau
00:39:22avec un verre
00:39:23Tom & Jerry
00:39:23et elle n'a jamais pu
00:39:25reboire dans ce verre
00:39:27ce qui se comprend
00:39:29avant que
00:39:30pour clore cette émission
00:39:31vous nous expliquez
00:39:32comment Darmanin
00:39:33a annoncé il y a quelques minutes
00:39:34l'inspection de la justice
00:39:36sur les dysfonctionnements
00:39:38qui est lié à cette affaire
00:39:38c'est quand même grâce à vous
00:39:39Laurent Valdiéguier
00:39:40on va aller au standard
00:39:410826 300 300
00:39:43avec Diane
00:39:43bonjour Diane
00:39:44bonjour tout le monde
00:39:46merci
00:39:46merci d'appeler
00:39:47d'appeler Sud Radio
00:39:49vous il y a quelque chose
00:39:50qui vous interpelle
00:39:51quand même
00:39:51et qui vous
00:39:52voilà
00:39:52sur lequel vous voulez
00:39:54des réponses
00:39:55c'est
00:39:55mine de rien
00:39:56Gisèle Pellicot
00:39:57dans tout ça
00:39:57est-ce que pendant
00:39:58toutes ces années
00:39:59elle a pu être au courant
00:40:00c'est ça Diane ?
00:40:02oui vous nous entendez Diane
00:40:06vous ce qui vous a fasciné
00:40:08je vous disais
00:40:08c'est la figure de Gisèle Pellicot
00:40:09au milieu de tout ça
00:40:10c'est ça ?
00:40:11oui voilà
00:40:12parce que vous
00:40:12vous racontez une histoire
00:40:14il a été plusieurs fois
00:40:16quand même
00:40:16interpellé
00:40:17par la police
00:40:18la première fois
00:40:19il a eu quand même
00:40:20les indices qu'ils ont gardés
00:40:21les policiers
00:40:22qu'ils ont gardés
00:40:23mais qu'ils ne pouvaient pas
00:40:24aller plus loin
00:40:24mais ce que j'aime
00:40:26je ne comprends pas
00:40:26c'est quand même
00:40:27quand on arrête
00:40:28moi j'ai un mari
00:40:28ça fait 40 ans que tu as vu
00:40:29si on l'aurait arrêté
00:40:30on l'aurait arrêté une ou deux fois
00:40:31je l'aurais su
00:40:33alors
00:40:34quand elle dit
00:40:35qu'elle ne sait rien du tout
00:40:36et qu'elle n'a aucune idée
00:40:37vous m'expliquez
00:40:39si elle avait
00:40:39le doute à ce moment-là
00:40:41quand on reste avec un homme
00:40:42qui a un doute
00:40:43qui ait quand même
00:40:44eu des agressions sexuelles
00:40:45pour la femme
00:40:46moi perso
00:40:47je serais partie
00:40:48oui oui
00:40:49on est obligé
00:40:51de vous interrompre Diane
00:40:52parce que le son
00:40:52est extrêmement mauvais
00:40:53là où vous êtes
00:40:54mais j'essaye de résumer
00:40:55votre question
00:40:55c'est mine de rien
00:40:56l'implication de Gisèle Pellicot
00:40:58non pas dans les activités
00:40:59criminelles de son mari
00:41:00bien sûr
00:41:00mais a pu un moment
00:41:02est-ce qu'elle a pu
00:41:03un moment être au courant
00:41:04de tout ça
00:41:05comment il a fait
00:41:05pour garder
00:41:06on va dire
00:41:06tout cet environnement
00:41:08absolument lunaire
00:41:09autour de lui
00:41:09intact
00:41:10secret
00:41:11dissimulé
00:41:12c'est vrai qu'en 2010
00:41:13quand il est arrêté
00:41:14une première fois
00:41:15personne n'est au courant
00:41:17Gisèle Pellicot n'est pas au courant
00:41:18elle n'est pas informée
00:41:19il ne l'informe pas
00:41:20il n'est pas en garde à vue
00:41:21donc il n'y a rien à ce jour
00:41:24qui permette de dire
00:41:25que Gisèle Pellicot
00:41:26était au courant
00:41:26de quoi que ce soit
00:41:27bien au contraire
00:41:28Gisèle Pellicot
00:41:29elle a été endormie
00:41:31au péril de sa vie
00:41:33parce qu'il pouvait la tuer
00:41:35à chaque séance
00:41:36pendant 10 ans
00:41:37et les 10 années avant
00:41:38quand elle a été informée
00:41:39parce que la brigade criminelle
00:41:40l'a interrogée
00:41:41sur toutes ses autres affaires
00:41:42elle est tombée
00:41:44du placard
00:41:45elle est tombée des nues
00:41:46comment grâce à vous
00:41:48aujourd'hui
00:41:49le ministre actuel de la justice
00:41:50Gérald De Darmanin
00:41:51en est à ordonner
00:41:52une inspection
00:41:53de la justice
00:41:54sur les dysfonctionnements
00:41:55liés on va dire
00:41:56au parcours criminel
00:41:57de Dominique Pellicot
00:41:59en quelques mots
00:41:59parce que c'est la dernière question
00:42:00mais l'enchaînement des erreurs
00:42:01pour cette enquête
00:42:02c'est la conclusion du livre
00:42:03j'ai d'abord
00:42:04quand je me suis rendu compte
00:42:05qu'il y avait ce signalement
00:42:06de 2010
00:42:07j'ai écrit au parquet
00:42:08j'ai contacté le parquet de mots
00:42:09qui m'a dit de voir
00:42:10le parquet de l'époque
00:42:11qui m'a dit de voir
00:42:12finalement le ministre
00:42:14et puis donc
00:42:15j'ai fait un long mail
00:42:16qui est tout ça
00:42:16est dans le livre
00:42:17j'ai fait un long mail
00:42:18réputivement
00:42:18tous les dysfonctionnements
00:42:20judiciaires
00:42:20des affaires antérieures
00:42:21à Gérald Darmanin
00:42:23qui a décidé
00:42:24donc de
00:42:24on le sait
00:42:25depuis quelques jours
00:42:27c'est dans Marianne
00:42:27aujourd'hui
00:42:28qui est de lancer
00:42:29une enquête
00:42:30de l'inspection
00:42:31pour essayer de comprendre
00:42:32essayer de faire en sorte
00:42:33que ça ne se reproduise plus
00:42:34est-ce qu'on aurait pu éviter
00:42:35les viols de Mazan ?
00:42:36oui
00:42:37et si vous voulez
00:42:38les détails de cette réponse
00:42:39à cette question glaçante
00:42:40c'est à retrouver dans le livre
00:42:41de Laurent Valdiglier
00:42:42grand reporter justice
00:42:43à Marianne
00:42:44et ce
00:42:44cet édomadaire
00:42:46fait d'ailleurs ça
00:42:46une dessus
00:42:47le livre s'appelle
00:42:48Fétiche 45
00:42:49et c'est un livre
00:42:50absolument fascinant
00:42:51et un travail
00:42:51qui a été fait
00:42:52qui est redoutable
00:42:53de la part d'une
00:42:54des plus grandes signatures
00:42:55du journaliste
00:42:56du journalisme juridique
00:42:58merci beaucoup
00:42:58Laurent Valdiglier
00:42:59d'avoir été avec nous
00:43:01dans quelques instants
00:43:01autre sujet
00:43:02Russie
00:43:03Chine
00:43:03Etats-Unis
00:43:04à qui peut-on désormais
00:43:05faire confiance
00:43:06dans les relations
00:43:07internationales
00:43:08qui sont nos nouveaux partenaires
00:43:10là aussi
00:43:11votre avis
00:43:11votre opinion
00:43:12votre participation
00:43:13à la discussion
00:43:130800 26
00:43:15300 300
00:43:16vous êtes sur Sud Radio
00:43:17à tout de suite
00:43:17Sud Radio
00:43:20dans tous ses états
00:43:21Maxime Liedot
00:43:22Le débat de 13h
00:43:25est consacré
00:43:26à une page internationale
00:43:27à l'heure
00:43:27où le contexte géopolitique
00:43:29n'a jamais été aussi
00:43:30incertain
00:43:31des alliés
00:43:31qui changent
00:43:32en permanence
00:43:33de position
00:43:34d'un côté
00:43:35Donald Trump
00:43:36imprévisible
00:43:36fou même
00:43:37dit certains
00:43:38Vladimir Poutine
00:43:38mais également
00:43:39la Chine
00:43:40la Corée du Nord
00:43:41bref
00:43:41énormément de cartes
00:43:42sont en train
00:43:43de se redistribuer
00:43:45on va en discuter
00:43:45avec Aurélien Duchesne
00:43:46bonjour
00:43:47vous êtes consultant
00:43:48en géopolitique
00:43:49on vous aperçoit
00:43:50régulièrement sur LCI
00:43:51en défense également
00:43:52et vous êtes chargé
00:43:52d'études à Eurocréative
00:43:54je rappelle
00:43:54pour ceux qui ne l'ont pas
00:43:55encore lu
00:43:56vous êtes l'auteur de
00:43:57Russie
00:43:57la prochaine surprise
00:43:58stratégique
00:43:59et votre présence
00:44:00est indispensable
00:44:00dans ce studio
00:44:01parce que je rappelle
00:44:02que contrairement
00:44:02à beaucoup d'experts
00:44:03vous aviez anticipé
00:44:04vous l'invasion
00:44:05de l'Ukraine
00:44:05par la Russie
00:44:06et nous sommes également
00:44:07accompagnés d'une voix
00:44:08qui est de plus en plus
00:44:09présente sur cette antenne
00:44:10Paul Ashibert
00:44:10bonjour
00:44:11bonjour Maxime Liedot
00:44:12directeur général
00:44:14de Vortigène
00:44:15avant d'entrer
00:44:16dans les nombreuses
00:44:17questions qui se posent
00:44:18on a en effet
00:44:19une scène internationale
00:44:20mine de rien
00:44:22on le voit Donald Trump
00:44:23des décisions permanentes
00:44:25on le voit même
00:44:25aujourd'hui
00:44:26à quel point
00:44:26ce qui s'est passé au Vatican
00:44:28peut changer la donne
00:44:29des déclarations
00:44:30en temps pestif
00:44:30tout se fait par tweet
00:44:32on parle aussi
00:44:33des relations
00:44:33avec certains alliés
00:44:34qui sont tumultueuses
00:44:36souvent ça aussi
00:44:36on aura l'occasion
00:44:37d'en reparler
00:44:39vous si je devais
00:44:40on va dire
00:44:41vous poser une question
00:44:44pour poser les bases
00:44:45de ce débat
00:44:45comment qualifieriez-vous
00:44:47aujourd'hui
00:44:47l'état de la France
00:44:49mais surtout
00:44:49l'état des relations
00:44:50internationales
00:44:51Aurélien Duchesne
00:44:52l'état des relations
00:44:52internationales
00:44:53par une née
00:44:54de guerre des mondes
00:44:55on avait une guerre froide
00:44:56entre deux blocs idéologiques
00:44:57qui étaient quand même
00:44:58deux blocs cohérents
00:44:59avec des alliances solides
00:45:00maintenant et dans une guerre des mondes
00:45:01une guerre des mondes
00:45:03où on a des alliances
00:45:03qui basculent
00:45:04le cas par exemple
00:45:05des Etats-Unis
00:45:06même si les choses
00:45:07commencent à changer
00:45:08qui voulait par exemple
00:45:09lâcher l'Ukraine
00:45:10en tout cas c'est ce qu'on a pu craindre
00:45:11et une guerre des mondes
00:45:12enfin qui nous oppose
00:45:13à nouveau
00:45:13entre démocratie libérale
00:45:15comme la France
00:45:15et empire autoritaire
00:45:16comme la Chine ou la Russie
00:45:18Paul Aziber
00:45:18de votre côté
00:45:19pour non pas débattre
00:45:22mais compléter
00:45:23Aurélien Duchesne
00:45:24sur la guerre des mondes
00:45:25en fait sur un changement
00:45:27au niveau de la mondialisation
00:45:29on était dans
00:45:30un monde mondialisé
00:45:31et en fait
00:45:32on revient maintenant
00:45:34peut-être
00:45:34et quand on parle
00:45:36de Donald Trump
00:45:37surtout
00:45:37dans un monde
00:45:38justement
00:45:38qui nous est imposé
00:45:40et un monde
00:45:41des nations
00:45:42et des puissances
00:45:43qui revient
00:45:43donc un morcellement
00:45:44et aussi mine de rien
00:45:45un retour
00:45:46de la guerre
00:45:47c'est assez cliché
00:45:48de dire ça
00:45:48mais on avait oublié
00:45:50j'étais au début
00:45:51de cette émission
00:45:52à midi
00:45:52avec Jean-Louis Thieriot
00:45:53qui est l'ancien ministre
00:45:54délégué aux armées
00:45:54qui s'est occupé
00:45:55et un excellent député
00:45:56qui a sorti
00:45:57il y a quelques heures
00:45:58et c'était le sujet
00:45:59de notre conversation
00:46:00un rapport justement
00:46:01sur l'état
00:46:02de l'artillerie
00:46:03en France
00:46:03et il disait
00:46:04en réalité
00:46:05on s'est désarmé
00:46:06on a arrêté
00:46:07d'équiper nos militaires
00:46:08on a arrêté
00:46:08d'investir
00:46:09dans l'industrie
00:46:10de guerre
00:46:10en tout cas
00:46:11de défense
00:46:11etc
00:46:12précisément parce qu'on a voulu
00:46:14profiter de façon abusive
00:46:16des dividendes de la paix
00:46:17est-ce que pour vous
00:46:18Aurélien Duchesne
00:46:18ceci explique peut-être cela
00:46:20c'est-à-dire que le monde
00:46:21est aussi fragmenté
00:46:21on semble être surpris
00:46:22parce qu'on s'est reposé
00:46:24trop longtemps
00:46:24sur ce qu'on croyait
00:46:25être définitif
00:46:26c'est-à-dire
00:46:26Paul Asibert le disait
00:46:28à l'instant
00:46:28une mondialisation heureuse
00:46:30en réalité
00:46:31et des dividendes de la paix
00:46:32qui pouvaient être éternels
00:46:34Oui alors la France
00:46:35avait été moins naïve
00:46:36que d'autres pays européens
00:46:37sur les dividendes de la paix
00:46:38dont vous parlez
00:46:38la France
00:46:39et que le Royaume-Uni
00:46:40avait été le seul pays européen
00:46:41à garder
00:46:42je n'entre pas dans le détail
00:46:43ce qu'on appelle
00:46:43un modèle d'armée complet
00:46:45mais qui était dimensionné
00:46:46pourquoi ?
00:46:47pour ce qu'on appelait
00:46:47pudiquement les conflits du moment
00:46:49en Afghanistan
00:46:50ou au Sahel
00:46:51contre les terroristes
00:46:51et quand vous preniez tout à l'heure
00:46:53l'exemple de l'invasion de l'Ukraine
00:46:55la quasi-totalité des experts
00:46:57du renseignement
00:46:58jusqu'aux experts médiatiques
00:46:59pensaient que Poutine
00:47:00n'envahirait pas l'Ukraine
00:47:01et c'est ce genre
00:47:02d'analyse de la situation
00:47:04qui a fait qu'en France
00:47:05par exemple
00:47:06on se disait
00:47:07il y a une opinion publique
00:47:08qui ne comprendrait pas
00:47:09à juste titre
00:47:10qu'on réinvestisse massivement
00:47:12dans la défense
00:47:12alors qu'il n'y a pas
00:47:13de menaces majeures
00:47:14d'invasion
00:47:15par exemple à l'horizon
00:47:16et on s'est tous réveillés
00:47:17le 24 février 2022
00:47:19à se dire que finalement
00:47:20il était temps de réparer
00:47:21en deux ans
00:47:2230 ans de désarmement
00:47:24et encore
00:47:25vous disiez en effet
00:47:25la population ne comprendrait pas
00:47:27qu'on puisse se réarmer
00:47:28avec un délanger
00:47:29qui n'est visiblement
00:47:30pas imminent
00:47:30on se souvient pourtant
00:47:31des réactions largement contrastées
00:47:33quand le président de la République
00:47:34Emmanuel Macron
00:47:35a déclaré que
00:47:36la Russie était
00:47:37on va dire
00:47:38une menace imminente
00:47:39et une menace en tout cas
00:47:40qui était à nos portes
00:47:42et dont il fallait se méfier
00:47:43plus que de façon
00:47:44ambiguë
00:47:45uniquement
00:47:45Paul Ashibert
00:47:46je voyais réagir
00:47:47à ce que disait
00:47:48Aurélien Duchesne
00:47:48sur peut-être
00:47:49cette naïveté
00:47:50qui a été la nôtre
00:47:51en tout cas celle de la France
00:47:52dans les relations internationales
00:47:53à considérer que
00:47:54c'était les dividendes
00:47:55de la paix
00:47:56et c'était la mondialisation
00:47:57heureuse
00:47:57donc qu'est-ce qui pouvait arriver
00:47:58de plus finalement ?
00:48:00Alors je ne sais pas
00:48:00si c'était une mondialisation
00:48:01heureuse
00:48:02selon les termes
00:48:03de certains
00:48:04qu'on a utilisés
00:48:05je veux dire
00:48:06l'ère Alain Juppé
00:48:07est loin
00:48:08maintenant
00:48:09et de l'identité
00:48:11heureuse
00:48:11je ne sais pas
00:48:11si nous étions
00:48:12dans une mondialisation
00:48:13heureuse
00:48:13en revanche
00:48:15sur la guerre
00:48:16quand vous dites
00:48:17Maxime Liedot
00:48:17nous nous retrouvons
00:48:19de nouveau
00:48:20en guerre
00:48:21en fait
00:48:22peut-être que c'est plus
00:48:23une perception de guerre
00:48:24pour aussi reprendre
00:48:25les mots
00:48:26de notre ministre
00:48:27de la justice
00:48:28non pas
00:48:29parce que nous
00:48:29ne sommes pas en guerre
00:48:30mais en fait
00:48:30parce qu'il y a toujours eu
00:48:32et c'est là
00:48:32que je voulais compléter
00:48:33et rebondir
00:48:34sur ce que disait
00:48:35Aurélien Duchesne
00:48:36il y a toujours eu
00:48:38des guerres
00:48:39des confrontations
00:48:40des affrontements
00:48:40c'est juste que nous
00:48:41ne les assumions pas
00:48:42comme tels
00:48:43que en réalité
00:48:45les experts militaires
00:48:46alertent sur
00:48:47ne serait-ce que
00:48:48la question des munitions
00:48:50de l'armement
00:48:50depuis des années
00:48:52et on se rend compte
00:48:54que ce qu'on appelait
00:48:55opérations extérieures
00:48:56coopérations
00:48:57étaient en fait
00:48:59juste des théâtres
00:49:00ou théâtres d'opérations
00:49:01étaient des guerres
00:49:02c'est juste qu'elles n'étaient pas
00:49:03sur le territoire national
00:49:04ou que la France
00:49:05n'était pas en guerre
00:49:06avec un état
00:49:07ça a été d'ailleurs
00:49:08un débat il y a
00:49:09quelques temps
00:49:10au début
00:49:11de Daesh
00:49:13lorsqu'on disait
00:49:14il y a eu ce débat
00:49:15à l'international
00:49:16on disait
00:49:16est-ce qu'on peut être
00:49:17en guerre avec Daesh
00:49:19alors que Daesh
00:49:19n'est pas en état
00:49:20et ça nous faisait très peur ça
00:49:21ça nous emmène
00:49:22à la suite de la question
00:49:23avant qu'on parte
00:49:24pour une première
00:49:25pause très courte
00:49:26c'est que
00:49:26est-ce que vous trouvez
00:49:27que maintenant
00:49:28avec tout ce qui se passe
00:49:29que ce soit
00:49:29ce qui peut arriver
00:49:31entre l'Inde et le Pasquistan
00:49:32ce qui s'est passé
00:49:33avec la scène de Trump
00:49:34et Zelensky
00:49:35dans le bureau Oval
00:49:35Aurélien Duchesne
00:49:36est-ce qu'on arrive
00:49:37à une fin de naïveté
00:49:38où c'est seulement
00:49:38une sensation
00:49:39une sorte de sentiment peur
00:49:41on a respiré un peu
00:49:42on a arrêté de respirer un peu
00:49:43mais ça risque
00:49:44de ne pas durer
00:49:45je pense qu'on en revient
00:49:46à cette tradition française
00:49:48qu'on est sorti de la naïveté
00:49:49on est tous d'accord
00:49:50sur le constat
00:49:51mais c'est la même chose
00:49:52que quand on parle
00:49:52d'intelligence artificielle
00:49:53ou de changement climatique
00:49:54on est tous d'accord
00:49:55sur le discours
00:49:56mais on ne met pas les moyens
00:49:57je suis persuadé
00:49:58que là on parlait
00:49:59il y a quelques semaines
00:50:00de doubler le budget
00:50:01de la défense
00:50:02et de le porter
00:50:02à 3 ou 4% du PIB
00:50:04je ne suis pas du tout sûr
00:50:05qu'on le fera
00:50:06dans le contexte budgétaire
00:50:07qu'on connaît
00:50:07et puis une dernière chose
00:50:08quand vous creusez la discussion
00:50:10beaucoup disent
00:50:10oui on est sorti la naïveté
00:50:12vis-à-vis de la Russie de Poutine
00:50:13parce qu'il y a eu
00:50:14l'invasion de l'Ukraine
00:50:14mais aujourd'hui
00:50:15la plupart des experts
00:50:16les mêmes qui se moquaient
00:50:18de ce
00:50:18on n'était pas nombreux
00:50:19qui disaient que Poutine
00:50:20envahirait l'Ukraine
00:50:20nous disent
00:50:21d'accord
00:50:21il a envahi l'Ukraine
00:50:22mais l'Ukraine n'est pas
00:50:23dans l'OTAN
00:50:24jamais il attaquera l'OTAN
00:50:25je suis persuadé
00:50:26que ça arrivera
00:50:28dans les 3 à 5 ans
00:50:29et la plupart des experts français
00:50:30aujourd'hui
00:50:31ne croient pas à ça
00:50:31la naïveté
00:50:32on n'en est pas encore
00:50:33totalement sorti
00:50:34de la naïveté
00:50:34se pose également
00:50:35la question de la confiance
00:50:370 826 300 300
00:50:38notamment pour répondre
00:50:39à cette question
00:50:40peut-on encore faire confiance
00:50:42selon vous
00:50:42aux Etats-Unis
00:50:43de Donald Trump
00:50:44à la Russie
00:50:45de Vladimir Poutine
00:50:45ou alors faut-il rallier
00:50:47on va dire
00:50:48ce pays
00:50:48de nos futures relations
00:50:49diplomatiques
00:50:50internationales
00:50:51commerciales
00:50:52et quid de la Chine
00:50:53où je remarque
00:50:54avec un certain sarcasme
00:50:56que ceux qui n'ont pas
00:50:57de mots assez durs
00:50:58contre les régimes autoritaires
00:50:59pour mieux affronter
00:51:00l'Amérique de Donald Trump
00:51:01proposent aujourd'hui
00:51:02de se réfugier
00:51:03dans les bras
00:51:04de Xi Jinping
00:51:04en bref
00:51:05la question qui se pose
00:51:06c'est qui sont
00:51:06les nouveaux alliés
00:51:07de la France
00:51:080 826 300 300
00:51:09vous êtes sur Sud Radio
00:51:11on revient dans quelques instants
00:51:12tous ces Etats
00:51:13Maxime Liedot
00:51:160 826 300 300
00:51:18si vous voulez
00:51:19participer à la discussion
00:51:20venir interroger
00:51:22Aurélien Duchesne
00:51:23consultant géopolitique
00:51:24et défense
00:51:25vous le voyez régulièrement
00:51:25sur LCI
00:51:26chargé d'études
00:51:27à Eurocréative
00:51:27et l'auteur de Russie
00:51:29la prochaine surprise stratégique
00:51:30ben oui
00:51:30parce qu'accessoirement
00:51:31c'est lui qui avait anticipé
00:51:32l'invasion de l'Ukraine
00:51:33par la Russie
00:51:34mais nous sommes également
00:51:35avec Paul Asibert
00:51:36directeur général de Vortigaine
00:51:38c'est lui qui est dans l'ombre
00:51:38d'énormément de dirigeants
00:51:40et qui passe sa vie
00:51:40à voyager
00:51:41pour mieux nous préparer
00:51:42aux menaces de demain
00:51:44nous étions en train
00:51:44de nous poser la question
00:51:45d'abord de la naïveté française
00:51:47ces dernières années
00:51:48fin de la mondialisation heureuse
00:51:49d'abord
00:51:50peut-être les dividendes
00:51:51de la paix
00:51:51une autre question se pose
00:51:53et c'est là une fois de plus
00:51:53où j'aimerais avoir
00:51:54vos réactions
00:51:55vos commentaires
00:51:560 826 300 300
00:51:57l'application Sud Radio
00:51:59évidemment
00:51:59et les réseaux
00:52:00c'est est-ce qu'aujourd'hui
00:52:02nous sommes encore
00:52:02un pays qui peut faire confiance
00:52:04à ses alliés
00:52:05dits historiques
00:52:06je pense
00:52:07notamment aux Etats-Unis
00:52:08mais de rien
00:52:09on entend toutes les analyses
00:52:10on entend
00:52:11Trump est fou
00:52:12Trump sait ce qu'il fait
00:52:13décidément
00:52:14il y avait même eu
00:52:15rappelez-vous ce débat
00:52:15sur Donald Trump
00:52:17n'est plus du tout
00:52:17un partenaire
00:52:18n'est plus un allié
00:52:19Aurélien Duchesne
00:52:20vous comment
00:52:20vous observez ça ?
00:52:22Tout d'abord le fait
00:52:23que la France a sans doute
00:52:24été le pays européen
00:52:25le moins naïf
00:52:26justement envers les Américains
00:52:27on était inaudibles
00:52:28en Europe
00:52:29auprès de nos partenaires
00:52:30On est sûr de ça ?
00:52:30Aurélien Duchesne ?
00:52:31On a eu quelques précédents
00:52:33quand par exemple
00:52:34on est parmi les premiers
00:52:35à dire que la guerre d'Irak
00:52:36de 2003 repose
00:52:37sur des mensonges
00:52:38qui sera un désastre
00:52:39on a eu quelques coups
00:52:40de rappel au passage
00:52:41quand les Américains
00:52:42nous cassent
00:52:43avec les Britanniques
00:52:43et les Australiens
00:52:44un contrat sur les sous-marins
00:52:46en Australie en 2021
00:52:47mais pourquoi
00:52:48on était inaudibles
00:52:49par rapport à nos partenaires
00:52:50parce qu'en même temps
00:52:52qu'on n'était pas naïf
00:52:53sur l'Amérique
00:52:54on était plus naïf
00:52:55que les Polonais
00:52:56les Baltes par exemple
00:52:57sur la Russie
00:52:58ça nous rendait inaudibles
00:52:59en Europe
00:53:00Mais est-ce qu'on a vraiment
00:53:01eu une absence de naïveté ?
00:53:02Je me rappelle par exemple
00:53:03d'une ancienne ambassadrice
00:53:05de France à l'OTAN
00:53:06Muriel Domena
00:53:07qui a alerté par exemple
00:53:08pendant l'élection présidentielle
00:53:09américaine
00:53:09en disant
00:53:10mais enfin écoutez
00:53:10les Français et les Européens
00:53:11on ne peut pas passer notre vie
00:53:12à regarder tous les 4 ans
00:53:14ce qui se passe au Atlantique
00:53:15en espérant
00:53:16Oui mais donc
00:53:16je n'ai pas entendu
00:53:17objectivement beaucoup de dirigeants
00:53:18croire en une réélection
00:53:20de Donald Trump
00:53:21je n'ai pas entendu
00:53:21aujourd'hui beaucoup de dirigeants
00:53:23penser que
00:53:24si vous voulez
00:53:25avec Joe Biden
00:53:25en réalité
00:53:26malgré un premier mandat de Trump
00:53:27on aurait été
00:53:28on va dire
00:53:29tout aussi pillé
00:53:30au niveau économique
00:53:31au niveau de nos industries
00:53:32Paul Aziber
00:53:32vous sur cette attitude française
00:53:35vis-à-vis des Etats-Unis
00:53:37est-ce que vous pensez
00:53:38qu'on a fait
00:53:38ou qu'on peut encore
00:53:39leur faire confiance
00:53:40mais qu'on a toujours été
00:53:41on va dire lucide
00:53:42sur ce qui pouvait arriver ?
00:53:44Non mais alors
00:53:44c'est pour ça
00:53:45je vous dis
00:53:46Maxime Liedot
00:53:46ça ressemble de moins en moins
00:53:47à un débat
00:53:48parce que je reste d'accord
00:53:49avec Aurélien Duchesne
00:53:51quand même
00:53:51Le but c'est plus qu'un débat
00:53:53c'est une grande discussion
00:53:54et puis j'ai l'intention
00:53:55de continuer à me faire valider
00:53:57mon ESTA
00:53:58si je vais aux Etats-Unis
00:53:59donc je vais
00:54:00limiter mes propos quand même
00:54:02mais je suis d'accord
00:54:03sur le fait
00:54:03qu'on n'a pas été
00:54:05réellement naïfs
00:54:05c'est juste que
00:54:06la stratégie américaine
00:54:08notamment de soft power
00:54:10et d'influence
00:54:10est très forte
00:54:12ils utilisent
00:54:13en France
00:54:14avec la French American Foundation
00:54:15et d'autres
00:54:15d'autres organismes
00:54:18comme à l'international
00:54:19notamment sur le continent africain
00:54:21et dans les zones
00:54:22en fait
00:54:22qui les intéressent
00:54:24des outils d'influence
00:54:25qui sont très structurés
00:54:26et très forts
00:54:27Aurélien Duchesne
00:54:28parlait de la crise
00:54:28des sous-marins
00:54:29avec la mobilisation
00:54:31en réalité
00:54:31d'ONG
00:54:33malaisienne
00:54:34obscure
00:54:35qui avait
00:54:35transmis des rapports
00:54:37mais si on remonte
00:54:38aux années 90
00:54:39et nous en parlions
00:54:40la dernière fois
00:54:40que vous m'aviez fait
00:54:41l'honneur
00:54:42le plaisir de m'inviter
00:54:43Maxime Liedot
00:54:45avec Eric Delbec
00:54:47en 1994
00:54:49même
00:54:49les Etats-Unis
00:54:51mettent en place
00:54:51une agence
00:54:53de lobbying
00:54:54publique
00:54:55qui peut utiliser
00:54:55toutes les ressources
00:54:56de l'Etat
00:54:56et qui arrive
00:54:57à nous voler
00:54:58un contrat Thomson
00:54:59au Brésil
00:54:59en nous menassant
00:55:00donc je pense
00:55:01que la France
00:55:01n'est pas
00:55:02naïve
00:55:05vis-à-vis
00:55:06des Etats-Unis
00:55:07disons qu'elle est
00:55:09en préparée
00:55:09parce que vous
00:55:10vous citiez
00:55:10d'un cas
00:55:12beaucoup plus récent
00:55:12prenons Alstom
00:55:13quand même
00:55:14les Etats-Unis
00:55:14nous ont eu
00:55:15alors vous prenez
00:55:16dans n'importe quelle position
00:55:17si vous voulez
00:55:17on s'est fait avoir
00:55:18et quand je vois aujourd'hui
00:55:19on a même racheté
00:55:20pour le triple du prix
00:55:21si vous voulez
00:55:22les arabels
00:55:23les arabels
00:55:24qui étaient utiles
00:55:26et voire indispensables
00:55:27pour nos centrales nucléaires
00:55:28donc est-ce que
00:55:28et je prends le contre-pied
00:55:29de vos échanges
00:55:30est-ce que vraiment
00:55:31on a été
00:55:32si vous voulez
00:55:32suffisamment
00:55:33tout à l'heure
00:55:34vous abordiez
00:55:34les mots de puissance
00:55:35et fort
00:55:36est-ce qu'on ne s'est pas
00:55:36assoupis
00:55:37sur une certaine position
00:55:38en croyant que
00:55:39les Etats-Unis
00:55:40étaient toujours des bros
00:55:41et qu'en effet
00:55:42on n'avait pas vu
00:55:42Donald Trump
00:55:43malgré un premier mandat
00:55:45si vous voulez
00:55:45on ne l'a pas vu revenir
00:55:46on n'a pas su anticiper
00:55:47qu'il serait
00:55:48beaucoup plus brutal
00:55:49beaucoup plus violent
00:55:50si je peux me permettre
00:55:53mais
00:55:54tous les sujets
00:55:57dont nous parlons
00:55:58justement sur les questions
00:55:59de guerre économique
00:56:00aujourd'hui
00:56:01ils nous sont tous arrivés
00:56:02avec des gouvernements
00:56:03démocrates
00:56:04aux Etats-Unis
00:56:04donc le fait
00:56:06que Donald Trump
00:56:07et qu'il soit violent
00:56:09dans ses relations
00:56:10on l'a peut-être
00:56:12vu venir
00:56:13c'est juste
00:56:14qu'on n'a pas
00:56:16les codes
00:56:16du dialogue
00:56:17avec Donald Trump
00:56:18puisque lui-même
00:56:19n'a pas les codes
00:56:19du dialogue
00:56:20et qu'il les fait
00:56:22bouger
00:56:24mouvoir en permanence
00:56:25Aurélien Duchesne
00:56:26tout à fait d'accord
00:56:27à ce qu'il vient de dire
00:56:27Paul Asibert
00:56:28vous trouvez
00:56:33que la France
00:56:33a été naïve
00:56:34face à Donald Trump
00:56:35on ne nous a pas
00:56:36suffisamment préparé
00:56:37idem avec
00:56:38Vladimir Poutine
00:56:39vous connaissez
00:56:39le numéro
00:56:40Aurélien Rue Duchenne
00:56:42Paul Asibert
00:56:42a tout à fait raison
00:56:43les démocrates
00:56:44non plus
00:56:44à la Maison Blanche
00:56:45nous ont pas fait
00:56:46beaucoup de cadeaux
00:56:46c'est sous l'administration
00:56:47de Bill Clinton
00:56:48par exemple
00:56:49que pour prendre
00:56:49cet exemple
00:56:50vous avez toute
00:56:51une réorientation
00:56:52de la communauté
00:56:52du renseignement
00:56:53qui juste ici
00:56:54était focalisée
00:56:55sur l'URSS
00:56:56pendant la guerre froide
00:56:57qui bascule dans le
00:56:58renseignement économique
00:56:59pour nuire directement
00:57:00aux intérêts
00:57:01de pays européens
00:57:02à commencer par la France
00:57:03et l'Allemagne
00:57:04les Français et les Allemands
00:57:05qui se sont fait tailler
00:57:06des croupières
00:57:07pendant des années
00:57:07par des boîtes américaines
00:57:08de l'autre côté
00:57:09par exemple
00:57:10vous citiez le cas
00:57:11de Alstom
00:57:11on a aussi découvert
00:57:13à ce moment-là
00:57:14en France
00:57:14une notion
00:57:15qui nous était
00:57:15assez étrangère
00:57:16l'intelligence économique
00:57:18l'intelligence économique
00:57:19c'est pas de la guerre économique
00:57:20de nombreuses boîtes
00:57:21vivent de l'intelligence économique
00:57:23au jour le jour
00:57:24ça aussi
00:57:25c'est le genre de choses
00:57:26qu'on apprend
00:57:26petit à petit
00:57:27c'est que
00:57:28après Trump
00:57:29ça, ça va continuer
00:57:30Joe Biden
00:57:31pour terminer là-dessus
00:57:32avait fait passer
00:57:33un énorme paquet
00:57:35d'investissements
00:57:35qui étaient certes
00:57:36bons pour le climat
00:57:37pour la transition écologique
00:57:38mais qui se faisaient
00:57:40aussi au détriment
00:57:41des industries
00:57:42et des technologies
00:57:43vertes européennes
00:57:43Sur l'intelligence économique
00:57:45Paul Asilbert
00:57:46vous qui êtes justement
00:57:47directeur général
00:57:48de Vortilienne
00:57:48vous êtes confronté
00:57:49à ça au quotidien
00:57:50c'est-à-dire
00:57:51pardon d'y revenir
00:57:52mais à quel point
00:57:53parfois des entreprises
00:57:54des hommes politiques
00:57:55des états
00:57:56sont on va dire
00:57:58toujours un peu surpris
00:57:59ou font semblant
00:57:59de tomber des nus
00:58:00quand on découvre
00:58:01qu'il y a de l'espionnage
00:58:02quand on va dire
00:58:02il y a du sapotage
00:58:03de certains contrats
00:58:04c'est chacun ses intérêts
00:58:06oui mais revenez-y
00:58:08effectivement
00:58:08Maxime Guedot
00:58:09mais oui
00:58:10mais parce que
00:58:13c'est pour ça
00:58:13que nous disions
00:58:14je pense
00:58:14avec Aurélien Duchesne
00:58:15il n'y a pas forcément
00:58:16eu de naïveté
00:58:18en revanche
00:58:18il y a eu une volonté
00:58:20de se tourner
00:58:21ou en tout cas
00:58:21ça a été plus
00:58:24une collaboration
00:58:25et une évidence
00:58:28française
00:58:29de se tourner
00:58:31vers les États-Unis
00:58:32à l'époque
00:58:32après oui
00:58:33sur les entreprises
00:58:34effectivement
00:58:35et sur nos intérêts
00:58:37à l'international
00:58:38et notamment
00:58:40nos intérêts
00:58:41même au niveau européen
00:58:42on parlait de défense
00:58:43il y a des tas
00:58:45de dispositifs
00:58:46et il y a certains
00:58:46politiques
00:58:47je sais
00:58:48qui pourraient y être
00:58:49sensibles
00:58:49notamment dans le camp
00:58:50présidentiel
00:58:51mais on pourrait
00:58:54tout à fait
00:58:54essayer de taper
00:58:55plus du poing
00:58:56sur la table
00:58:57et de demander
00:58:58à ce que
00:58:58si l'effort de défense
00:58:59par exemple
00:59:00n'est pas fait
00:59:00par certains pays
00:59:01qui versent
00:59:02un certain montant
00:59:05pour ceux
00:59:07qui ont plus
00:59:07contribué à l'effort
00:59:08de défense
00:59:08à l'international
00:59:09si on parle
00:59:10de l'intelligence
00:59:11économique
00:59:12et des intérêts
00:59:13français
00:59:14et des intérêts
00:59:15européens
00:59:16je pense que
00:59:18et vous parliez
00:59:19de nouveaux alliés
00:59:19tout à l'heure
00:59:20je ne veux pas
00:59:20prendre trop
00:59:22les devants
00:59:22sur l'émission
00:59:23mais on a
00:59:24un certain nombre
00:59:25de dispositifs
00:59:27de cadres
00:59:27de choses
00:59:28à faire
00:59:29qu'on peut
00:59:30mais alors
00:59:30quid aussi
00:59:31de la Russie
00:59:33mine de rien
00:59:33vous Aurélien Duchenne
00:59:34qui avez écrit
00:59:35qui suivez attentivement
00:59:36ce sujet
00:59:37est-ce qu'on a été
00:59:37davantage ébloui
00:59:39peut-être
00:59:39par Vladimir Poutine
00:59:40que par un Donald Trump
00:59:41ou un continent américain
00:59:43selon vous
00:59:43oui je recommande
00:59:44un excellent livre
00:59:45de Elsa Vidal
00:59:45la fascination russe
00:59:47qui décrit
00:59:47au fond
00:59:48pourquoi les dirigeants français
00:59:49tous bords poétiques
00:59:50confondus
00:59:50se sont autant trompés
00:59:52sur la Russie
00:59:53il y avait par exemple
00:59:54cette idée
00:59:54qu'on entend encore
00:59:55dans le débat public
00:59:56l'idée par exemple
00:59:57que nous
00:59:58on allait
00:59:59modérer
01:00:00raisonner les dirigeants russes
01:00:02en leur expliquant
01:00:02que nous
01:00:03on voulait un partenariat
01:00:04avec eux
01:00:04pour réduire notre dépendance
01:00:06par exemple
01:00:06à d'autres acteurs
01:00:07comme les Etats-Unis
01:00:08et l'idée enfin
01:00:09que les dirigeants russes
01:00:10Poutine au premier chef
01:00:11avait la même
01:00:12rationalité que nous
01:00:13on disait
01:00:14Poutine n'envahira pas
01:00:15dans l'Ukraine
01:00:16c'est pas dans son intérêt
01:00:17il se prendrait
01:00:17des sanctions massives
01:00:18parce qu'on ne voulait pas
01:00:19concevoir
01:00:20il n'avait pas la même vision
01:00:21que nous de ses intérêts
01:00:22et enfin une dernière chose
01:00:23où on s'est trompé
01:00:24c'était aussi cette idée
01:00:26que vous retrouvez
01:00:27pour le coup
01:00:27aussi bien
01:00:28chez le camp présidentiel
01:00:29il y a encore 3 ans
01:00:30que chez la France insoumise
01:00:31ou le RN
01:00:32l'idée que la France
01:00:33son rôle serait d'être
01:00:34une puissance d'équilibre
01:00:35alors que non
01:00:37les chinois
01:00:37les russes
01:00:38les indiens
01:00:38c'est tout sauf une puissance
01:00:40d'équilibre
01:00:40ce prétendre puissance d'équilibre
01:00:43c'est l'assurance
01:00:44de ne rien faire
01:00:45de vouloir voyager
01:00:47en première classe
01:00:47à quelques billets de seconde
01:00:48ou boxer plus haut
01:00:49que notre catégorie
01:00:50on l'a vu
01:00:51on n'a jamais réussi
01:00:52à stopper Poutine
01:00:53par les mots
01:00:53il ne comprend que la force
01:00:54nos amitiés
01:00:55à Jean-Noël Barreau
01:00:56pour les voyages
01:00:57à travers le monde
01:00:59Aurélien Duchenne
01:00:59Paul Ashibert
01:01:00le mot qui a été employé
01:01:01à l'instant par Aurélien Duchenne
01:01:02est celui de votre propos
01:01:04au début
01:01:04à savoir que c'est le retour
01:01:06en force
01:01:06mine de rien
01:01:07et on va aborder
01:01:07cette deuxième demi-heure
01:01:08avec cette question
01:01:09de nos nouveaux alliés
01:01:10où se trouve-t-il
01:01:11c'est le retour
01:01:12de la puissance
01:01:12et de la force
01:01:13dans lequel on n'a pas
01:01:14voulu croire forcément
01:01:15oui
01:01:17oui absolument
01:01:18c'est ça
01:01:19c'est complètement
01:01:20le retour
01:01:21de la puissance
01:01:22et de la force
01:01:22et de l'exercice
01:01:23de la force
01:01:24c'est aussi peut-être
01:01:26le retour
01:01:26et on l'espère
01:01:27d'une nouvelle façon
01:01:29d'imaginer
01:01:30justement
01:01:30des partenariats
01:01:32des nouveaux dispositifs
01:01:34et notamment
01:01:35au niveau européen
01:01:36au niveau européen
01:01:38et certainement
01:01:39outre-Atlantique
01:01:40et autour de nos
01:01:410826
01:01:41300
01:01:42300
01:01:42qui sont ce nouveau
01:01:43les alliés
01:01:44sur lesquels
01:01:45la France peut réussir
01:01:47à se reposer
01:01:47vous avez le numéro
01:01:48du standard
01:01:49vous avez également
01:01:49dans l'application
01:01:50Sud Radio
01:01:50nous restons en compagnie
01:01:52d'Aurélien Duchesne
01:01:52et de Paul Aziber
01:01:53qui nous accompagnent
01:01:54pendant encore
01:01:54une demi-heure
01:01:5513h30
01:01:56vos commentaires
01:01:56votre participation
01:01:57à la discussion
01:01:59on revient dans quelques instants
01:02:00à tout de suite
01:02:00sur Sud Radio
01:02:01Sud Radio
01:02:03dans tous ses états
01:02:04Maxime Liedot
01:02:070826
01:02:08300
01:02:09300
01:02:09c'est le numéro
01:02:10du standard
01:02:11pour vous glisser
01:02:12autour de la table
01:02:14pour échanger
01:02:16converser avec nous
01:02:17donner vos arguments
01:02:18vous opposez aussi
01:02:19à ce qui est dit
01:02:20en plateau
01:02:22notamment avec
01:02:22Aurélien Duchesne
01:02:23consultant géant
01:02:24géopolitique
01:02:25et défense
01:02:25chargé d'études
01:02:26à Eurocréative
01:02:27vous pouvez voir régulièrement
01:02:28sur LCI
01:02:29et son livre
01:02:29Russie
01:02:30la prochaine surprise stratégique
01:02:31est toujours en librairie
01:02:32et toujours aux éditions Erol
01:02:34merci d'être avec nous
01:02:35mais également
01:02:35Paul Aziber
01:02:36directeur général
01:02:37de Vortigen
01:02:38on a fait mine de rien
01:02:39on a passé en revue
01:02:40les quelques alliés
01:02:41historiques de la France
01:02:42les changements
01:02:43de paradigme
01:02:44qu'on avait pu
01:02:44avoir avec eux
01:02:45puis la façon
01:02:46dont la France
01:02:47avait pu réagir
01:02:47naïveté
01:02:48pas naïveté
01:02:49se pose maintenant
01:02:50mine de rien
01:02:50une autre question
01:02:51et on le voit aujourd'hui
01:02:52dans la diplomatie active
01:02:53et on va dire
01:02:54une attitude
01:02:55qu'on peut mettre au crédit
01:02:55du président de la République
01:02:56Emmanuel Macron
01:02:57d'être une sorte de phare
01:02:59dans cette Union Européenne
01:03:00qui était un peu déboussolée
01:03:01on se rappelle également
01:03:02de son mot
01:03:03sur l'OTAN
01:03:03qui était en état
01:03:04de mort cérébrale
01:03:05selon vous
01:03:06aujourd'hui
01:03:07où se trouvent
01:03:08nos nouveaux alliés
01:03:09en Europe
01:03:10en Asie
01:03:11encore outre-Atlantique
01:03:12Aurélien Duchesne
01:03:13si on commence par l'Europe
01:03:14nos alliés se trouvent
01:03:15à l'Est
01:03:16c'est-à-dire
01:03:16les pays d'Europe centrale et orientale
01:03:18qu'on a souvent appelés
01:03:19improprement
01:03:19les pays de l'Est
01:03:20comme ça en était encore
01:03:21à l'époque
01:03:21de la chute du mur
01:03:22ces pays d'Europe centrale et orientale
01:03:24qui avaient été d'ailleurs
01:03:25beaucoup plus lucides que nous
01:03:26sur la Russie de Poutine
01:03:28sur ses intentions
01:03:28de par la proximité
01:03:29notamment
01:03:30oui parce que
01:03:31les Polonais
01:03:32les Baltes
01:03:33alertaient
01:03:34ils ont aussi été analysés
01:03:35par la Russie
01:03:35pour quelques siècles
01:03:36dans le Saïdais
01:03:36et la France
01:03:38ne les prenait pas au sérieux
01:03:39là on est en train
01:03:40de se rapprocher d'eux
01:03:40j'en prends un seul d'exemple
01:03:42la Pologne
01:03:42avec laquelle la France
01:03:44le 9 mai prochain
01:03:45va signer un traité
01:03:46de partenariat stratégique
01:03:47je rappelle que la Pologne
01:03:48c'est depuis 30 ans
01:03:50le pays d'Europe
01:03:51qui se développe le plus
01:03:52au plan économique
01:03:53et la Pologne
01:03:54c'est demain
01:03:54la première armée
01:03:55de terre d'Europe
01:03:56ils auront
01:03:578 fois plus de chars
01:03:5850 fois plus d'artillerie
01:03:59dans certains domaines
01:04:00que la France
01:04:00la Pologne
01:04:01c'est le genre d'allié
01:04:02que la France
01:04:03peut avoir demain
01:04:03pour diversifier
01:04:04ses partenariats
01:04:05et Paul Aziber
01:04:06vous est-ce que vous êtes d'accord
01:04:07sur les partenariats
01:04:09qui peuvent se trouver en Europe
01:04:10ou vous de par votre activité
01:04:12vous pensez aussi
01:04:12qu'ils sont non seulement
01:04:13en Europe
01:04:14mais également beaucoup plus loin
01:04:15on voit ce qui a pu se passer
01:04:17les échanges
01:04:17entre le président français
01:04:19et le président indonésien
01:04:20on sait qu'on a vu
01:04:21des partenariats
01:04:22avec l'Egypte
01:04:22on a vu le déplacement
01:04:23du ministre des armées
01:04:25Sébastien Lecornu
01:04:26pour on va dire
01:04:26rafistoler une relation
01:04:28avec la Grèce
01:04:29donc en réalité
01:04:30on peut en avoir
01:04:31sur la totalité du globe
01:04:32En fait
01:04:34je pense qu'il faut prendre
01:04:35deux choses
01:04:36c'est d'une part
01:04:37effectivement
01:04:37les nouveaux alliés
01:04:38potentiels de la France
01:04:40mais il faut regarder
01:04:42ceux avec qui
01:04:43on a déjà
01:04:43un certain nombre d'échanges
01:04:44quand on parle de l'Indonésie
01:04:46en réalité
01:04:46l'Indonésie est déjà
01:04:47un allié de la France
01:04:49c'est juste que
01:04:50stratégiquement
01:04:50il est indispensable
01:04:52aujourd'hui
01:04:52de renforcer
01:04:54certaines de nos
01:04:55relations
01:04:55avec je pense
01:04:57un certain nombre de pays
01:04:58si on parle de l'Asie
01:05:00on peut partir
01:05:01de l'Asie centrale
01:05:02avec le Kazakhstan
01:05:03qui est un pays
01:05:04avec lequel nous avons
01:05:05d'excellentes relations
01:05:06mais qui est un carrefour
01:05:07diplomatique
01:05:07entre la Turquie
01:05:08la Russie
01:05:09la Chine
01:05:09et l'Europe
01:05:10et qui est donc
01:05:11une mine à la fois
01:05:12d'énergie bien sûr
01:05:14mais également
01:05:15de renseignements
01:05:16et de diplomatie
01:05:17et qui aujourd'hui
01:05:19par exemple
01:05:19l'ambassadeur du Kazakhstan
01:05:22qui couvre l'Afrique
01:05:23est basé en Algérie
01:05:24c'est pas un très bon signe
01:05:26pour les intérêts français
01:05:27c'est vrai
01:05:28sur l'Indonésie
01:05:30le fonds d'Alantara
01:05:31qui a été créé
01:05:32lancé par le nouveau président
01:05:34près de 1000 milliards
01:05:35je crois
01:05:35de dollars à terme
01:05:36à peu près 900 milliards
01:05:37aujourd'hui
01:05:38980 et quelques
01:05:39et donc oui
01:05:40presque 1000 milliards
01:05:41de dollars
01:05:41de fonds souverains
01:05:43donc effectivement
01:05:43c'est au-delà
01:05:45d'être un nouvel allié
01:05:46puisque c'est déjà
01:05:47un allié
01:05:47en revanche
01:05:47c'était une façon
01:05:49repenser
01:05:50nos relations
01:05:51avec ces pays là
01:05:53et si
01:05:53je peux terminer
01:05:55juste sur
01:05:56quelque chose
01:05:57que nous avons dit
01:05:57tout à l'heure
01:05:58où nous parlions
01:05:59justement
01:06:00de la stratégie américaine
01:06:01de la stratégie de chacun
01:06:02pour réussir
01:06:03à s'imposer
01:06:03de la naïveté française
01:06:04en fait
01:06:05au-delà de ces nouveaux alliés
01:06:08en quelque sorte
01:06:08on a des anciens alliés
01:06:10on a des
01:06:11des pays
01:06:12que l'on traite
01:06:14peut-être
01:06:14pas suffisamment
01:06:15pas suffisamment
01:06:16bien
01:06:17plus suffisamment
01:06:18de la même
01:06:18de la bonne façon
01:06:20et justement
01:06:21pour
01:06:21pour tisser
01:06:22pour continuer à tisser
01:06:24le lien de votre pensée
01:06:24il y a aussi
01:06:24ce qui se passe
01:06:25avec la Chine
01:06:25il y a beaucoup
01:06:26par exemple
01:06:26d'hommes politiques
01:06:27qui n'ont d'habitude
01:06:28jamais assez de mots forts
01:06:29pour condamner
01:06:29les régimes forts
01:06:30les régimes dictatoriaux
01:06:31qui sont les premiers
01:06:32aujourd'hui à nous conseiller
01:06:33par exemple
01:06:34de regarder
01:06:34du côté de la Chine
01:06:35de tomber dans ses bras
01:06:36de nouer de grands
01:06:37accords commerciaux
01:06:38tenez par exemple
01:06:39vous auditeur de Sud Radio
01:06:40avec votre parle hébré
01:06:41au 0 826 300 300
01:06:43est-ce que la Chine
01:06:44doit devenir
01:06:44un nouvel allié
01:06:45fort de la France
01:06:46à défaut des Etats-Unis
01:06:47à défaut de la Russie
01:06:48je suis sûr que vous avez
01:06:49une opinion
01:06:50vous avez le numéro des standards
01:06:51vous avez également
01:06:51l'application
01:06:52Sud Radio
01:06:53on est du côté de Bordeaux
01:06:54avec Stéphane
01:06:55bonjour Stéphane
01:06:56oui bonjour Maxime
01:06:58vous avez eu le bon réflexe
01:07:00et vous on peut le dire
01:07:01vous êtes un vrai gaulliste
01:07:02dans notre première demi-heure
01:07:03on essaye de définir
01:07:04ce que pouvaient être
01:07:05les nombreux
01:07:06la place en tout cas
01:07:07de la France
01:07:07au coeur de ses relations internationales
01:07:09et vous vous êtes fidèle
01:07:10à la doctrine du général de Gaulle
01:07:12vous dites
01:07:12la France doit être en réalité
01:07:14entre les USA
01:07:15et la Chine
01:07:15c'est ça ?
01:07:17disons qu'il y a plusieurs niveaux
01:07:18alors effectivement
01:07:19il y a les alliés
01:07:20de gré à gré
01:07:21de pays à pays
01:07:22c'est dont on parlait
01:07:23l'intervenant précédent
01:07:27et là
01:07:29plus que de nouveaux partenaires
01:07:31ou de nouveaux alliés
01:07:32je pense que c'est notre doctrine
01:07:33en fait
01:07:33notre approche
01:07:34de ces pays-là
01:07:34qu'il faudrait changer
01:07:36pour avoir travaillé
01:07:38un peu au Vietnam
01:07:38il y a une vingtaine d'années
01:07:40c'était assez
01:07:42on avait une approche
01:07:42extrêmement
01:07:43quasiment post-colonialiste
01:07:45et surtout très prétentieuse
01:07:47dans les affaires
01:07:47c'était très impressionnant
01:07:49je vous donne un petit exemple
01:07:50on travaillait nous
01:07:51à la mise en place
01:07:52d'un département d'intelligence
01:07:54au Vietnam
01:07:55pour développer
01:07:57des relations
01:07:57entre petites entreprises
01:07:58donc ça commençait
01:08:00à fonctionner
01:08:00l'idée c'était
01:08:01de faire remonter
01:08:02des informations
01:08:03de terrain
01:08:03et puis c'était
01:08:04l'avènement des réseaux
01:08:05donc on arrivait
01:08:06à l'informatique
01:08:07donc on arrivait
01:08:07à lancer
01:08:08l'information
01:08:08très rapidement
01:08:09et finalement
01:08:10cette chose-là
01:08:13fonctionnait très bien
01:08:13et en termes de budget
01:08:15on avait finalement
01:08:16le choix
01:08:17entre le festival
01:08:18de Hue
01:08:18et puis cette dynamique
01:08:20qu'on avait initiée
01:08:21avec la chambre de commerce
01:08:22française au Vietnam
01:08:22finalement ce qu'on a retenu
01:08:24c'était
01:08:25le festival de Hue
01:08:26festival de Hue
01:08:27où les français
01:08:28allaient exposer
01:08:29la haute couture
01:08:30et la haute gastronomie
01:08:32française
01:08:33au Vietnam
01:08:34avec un revenu moyen
01:08:36de 50 dollars
01:08:36donc en fait
01:08:37ce qui est extraordinaire
01:08:38ce que vous nous expliquez
01:08:39c'est que quand
01:08:39vous vous êtes allé au Vietnam
01:08:41pour essayer
01:08:41on va dire
01:08:42de mettre en place
01:08:43une véritable dynamique
01:08:44de développement
01:08:44ou d'exposition
01:08:45vous vous êtes tout d'un coup
01:08:46retrouvé
01:08:46à avoir uniquement
01:08:47une vitrine
01:08:48de ce que la France
01:08:49savait faire de mieux
01:08:49c'est ça ?
01:08:50Absolument
01:08:51mais c'était complètement décalé
01:08:52si on arrivait vraiment
01:08:53avec notre prétention
01:08:54nous savons vivre
01:08:55nous sommes les droits de l'homme
01:08:56nous avons de la haute couture
01:08:57ce qui n'est pas faux
01:08:58mais le sujet n'était pas là
01:08:59et on voyait nos petits
01:09:00compétiteurs anglais
01:09:01allemands
01:09:02italiens
01:09:03travailler vraiment
01:09:04et du coup
01:09:06on s'est complètement fait balayer
01:09:08le Vietnam
01:09:09lui s'est développé
01:09:10à une vitesse incroyable
01:09:11et on avait des gens
01:09:12très bien formés
01:09:13de HEC
01:09:14qui se permettaient
01:09:15d'envoyer
01:09:15des catalogues
01:09:17de mesures
01:09:19au gouvernement
01:09:19vietnamien
01:09:20qu'ils devraient prendre
01:09:21pour développer
01:09:21leur pays
01:09:22donc pour le niveau
01:09:25de stratégie
01:09:27de pays à pays
01:09:28effectivement
01:09:28c'est un peu
01:09:28la montaté
01:09:29qu'il faudrait changer
01:09:300,826
01:09:31300
01:09:31300
01:09:32oui
01:09:32finissez Stéphane
01:09:33finissez
01:09:33après
01:09:34au-delà
01:09:35des stratégies
01:09:37de gré à gré
01:09:37il y a pour moi
01:09:38en fait
01:09:39un bascule
01:09:40une bascule à faire
01:09:41et c'est celui
01:09:43des grands blocs
01:09:44c'est à dire
01:09:44je ne sais pas pourquoi
01:09:45à un moment donné
01:09:45on s'est dit
01:09:46on va faire une alliance
01:09:47avec les Etats-Unis
01:09:48mais une alliance
01:09:49quasiment intégrée
01:09:50voilà
01:09:50et au dépend
01:09:52de la Russie
01:09:53alors qu'on a
01:09:54comment dire
01:09:54une situation
01:09:55qui est absolument
01:09:56extraordinaire
01:09:57on est dans le nord
01:09:58on a à l'est
01:09:59la Russie
01:10:00et on a à l'ouest
01:10:01les Etats-Unis
01:10:02donc il y a tout un Occident
01:10:03qui fait un milliard
01:10:04de personnes
01:10:05et l'idée
01:10:06il y a une vingtaine
01:10:06d'années
01:10:07c'était
01:10:07faisons un grand bloc
01:10:08avec le Canada
01:10:09les Russies
01:10:10alors il y a bien
01:10:10d'autres alliances
01:10:12mais c'était un peu
01:10:13le cœur de la chose
01:10:14pour contrebalancer
01:10:16l'enquête
01:10:18il faut totalement
01:10:18changer de paradigme
01:10:21si on vous écoute
01:10:21et alors
01:10:22historiquement
01:10:22comme géographiquement
01:10:24on a un poids incroyable
01:10:25et on est vraiment
01:10:26au sang
01:10:27on est ensemble
01:10:27même culturellement
01:10:28vous avez les traditionnalistes
01:10:29de l'est
01:10:32et à l'ouest
01:10:33voilà
01:10:34une culture
01:10:34qui est beaucoup plus
01:10:35avant-gardiste
01:10:36et on pouvait tout à fait
01:10:37jouer notre rôle pivot
01:10:38et notre rôle central
01:10:39merci beaucoup Stéphane
01:10:40d'avoir rappelé
01:10:41le 0 826 300 300
01:10:43les réactions
01:10:44autour de la table
01:10:45sont contrastées
01:10:46je voulais réagir
01:10:47un peu négativement
01:10:48Aurélien Duchesne
01:10:49dans l'idée
01:10:49au bout d'un moment
01:10:50que bien sûr
01:10:51que la France avait
01:10:51la culture
01:10:52la puissance géographique
01:10:54militaire
01:10:55économique
01:10:55diplomatique
01:10:56d'être une puissance
01:10:57d'équilibre
01:10:58alors Stéphane avait
01:10:59tout à fait raison
01:11:00sur deux points
01:11:00à mon sens
01:11:01le premier
01:11:01c'est sur une certaine
01:11:02arrogance française
01:11:03qu'on voit souvent
01:11:04notamment alors
01:11:05dans des pays
01:11:06comme le Vietnam
01:11:06dont on n'a pas saisi
01:11:07le potentiel
01:11:08mais quand on parle
01:11:09de la vocation
01:11:11que serait celle
01:11:11de la France
01:11:12à être cette puissance
01:11:12d'équilibre
01:11:13un peu un peu
01:11:14entre les deux mondes
01:11:15je rappelle que
01:11:16côté russe
01:11:16il n'y a pas de répondant
01:11:17c'est à dire que
01:11:18là où nous
01:11:18on a été souvent
01:11:19bercé d'illusions
01:11:20en se disant
01:11:21ah mais la Russie
01:11:22ce sera un bastion
01:11:23des valeurs traditionnelles
01:11:24qui partage beaucoup
01:11:25avec nous
01:11:25une culture européenne
01:11:26chrétienne etc
01:11:27il faut regarder
01:11:28ce que les Russes
01:11:29disent depuis 30 ans
01:11:30où ils disent
01:11:31non seulement
01:11:31qu'on a un Occident
01:11:32décadent
01:11:33amoral et dépravé
01:11:35mais quand vous regardez
01:11:36ce qu'il y a
01:11:36dans les manuels scolaires
01:11:38exemple
01:11:38ils ont remis
01:11:39au goût du jour
01:11:39des auteurs
01:11:40comme Danilevski
01:11:41qui disait
01:11:42que la Russie
01:11:44était l'ennemi
01:11:45éternel de l'Europe
01:11:46et nous en France
01:11:47quand les Russes
01:11:48faisaient ça
01:11:48on continuait de se dire
01:11:49marchons dans les pas
01:11:50du général de Gaulle
01:11:51marchons dans les pas
01:11:52de Pierre de Grand
01:11:53Pierre le Grand
01:11:54le grand tsar russe
01:11:55qui s'était ouvert sur l'Europe
01:11:56les Russes n'en veulent pas
01:11:57et enfin
01:11:58l'Europe
01:11:59c'est pas juste
01:12:00les pays d'Europe de l'Ouest
01:12:01ce sont aussi des pays
01:12:02comme la Pologne
01:12:02l'Ukraine etc
01:12:03dont la Russie
01:12:04nie la souveraineté
01:12:05et on ne peut pas passer
01:12:06par dessus
01:12:07la tête
01:12:07de la moitié de l'Europe
01:12:08en se disant
01:12:08on va se rapprocher des Russes
01:12:10pendant qu'eux veulent écraser
01:12:11la moitié de l'Europe
01:12:12Paul Asieber
01:12:12je vous voyais réagir
01:12:13énormément au témoignage
01:12:14de Stéphane
01:12:15quand il évoquait
01:12:16parfois l'arrogance française
01:12:18notamment à l'étranger
01:12:19qui visiblement
01:12:20explique aux pays
01:12:20dans lesquels ils opèrent
01:12:21comment il faut se développer
01:12:23comment il faut penser
01:12:24comment il faut créer
01:12:24comment il faut faire du commerce
01:12:25oui absolument
01:12:26sur l'arrogance française
01:12:28et pour reprendre
01:12:28les termes à la fois
01:12:30de Stéphane
01:12:31et d'Aurélien
01:12:32on a plusieurs exemples
01:12:34donc d'une part
01:12:35notre attitude
01:12:38en termes de diplomatie publique
01:12:39on est dans l'actualité
01:12:41demain
01:12:42on a l'investiture
01:12:43du nouveau président gabonais
01:12:44qui a pris le pouvoir
01:12:48en 2023
01:12:48mais qui a été élu
01:12:50dorénavant
01:12:51et qui est investi demain
01:12:53qui envoie-t-on
01:12:54comme représentant ?
01:12:55Benjamin Haddad
01:12:58ministre délégué
01:12:59à l'Europe
01:13:00excellent ministre
01:13:02néanmoins
01:13:02mais peut-être pas
01:13:03ministre adapté
01:13:04pour aller représenter
01:13:07quelque chose
01:13:07de beaucoup plus puissant
01:13:08de beaucoup plus
01:13:09quand on veut
01:13:10remettre en place
01:13:12des liens
01:13:13surtout avec le continent africain
01:13:14où la France
01:13:16a en plus
01:13:17une charge mémorielle
01:13:18à assumer
01:13:19et
01:13:20pourtant
01:13:21une possibilité
01:13:24et pourtant informée
01:13:25et
01:13:26il y a des échanges
01:13:27très forts
01:13:28avec un certain nombre
01:13:29non pas
01:13:30de leaders africains
01:13:31mais de
01:13:31enfin
01:13:32non pas de leaders politiques
01:13:33et d'états et de gouvernement
01:13:34mais
01:13:35de leaders
01:13:36c'est
01:13:38c'est ça
01:13:39qui est dommage
01:13:40c'est que
01:13:41on a cette attitude publique
01:13:43on a
01:13:44peut-être pas
01:13:45misé aussi suffisamment
01:13:46sur
01:13:47justement
01:13:47quand on parle du continent africain
01:13:49sur le nombre
01:13:50de
01:13:51de leaders
01:13:52notamment
01:13:53ivoiriens
01:13:54notamment dans les
01:13:55pays qui sont
01:13:57encore
01:13:57amis
01:13:58et qui assument
01:14:00d'être amis
01:14:00avec la France
01:14:02et avec l'Europe
01:14:03il vaut mieux
01:14:04miser sur les gens
01:14:06sur les gens
01:14:06qui ont été formés en France
01:14:07et sur leur capacité
01:14:09à créer
01:14:09une diplomatie parallèle
01:14:11plutôt que d'être
01:14:12toujours
01:14:12dans
01:14:13une attitude
01:14:14arrogante
01:14:16d'explication
01:14:17de ce qu'il faut
01:14:18de ce que le gouvernement
01:14:19devrait faire
01:14:20si on veut faire
01:14:21de la coopération
01:14:22alors mettons
01:14:23des cadres
01:14:23de co-investissement commun
01:14:25avec les puissances
01:14:26mais misons sur l'intelligence
01:14:28et sur la force
01:14:28des leaders
01:14:29de nouveaux partenariats
01:14:29et je me souviens
01:14:30de nombreuses anecdotes
01:14:31que vous avez racontées
01:14:32en grande partie
01:14:33d'ailleurs à cette antenne
01:14:34Paul Ashibert
01:14:35sur la prétention
01:14:36notamment de grandes boîtes
01:14:37arrivant en Afrique
01:14:38essayant de
01:14:39prendre des marchés
01:14:40à tort
01:14:40justement
01:14:40en ne respectant pas
01:14:42en ne comprenant pas
01:14:43parfois la dynamique
01:14:44qui était déjà installée
01:14:45dans beaucoup de ces pays
01:14:46on avait parlé
01:14:47de la coque d'Ivoire
01:14:48vous aviez parlé
01:14:48de tous ces pays-là
01:14:49en disant
01:14:50mais en réalité
01:14:50on a essayé
01:14:51de leur expliquer
01:14:51comment vivre
01:14:520826 300 300
01:14:54on partira du côté
01:14:55notamment de Tonon-les-Bains
01:14:56pour poursuivre
01:14:57cette discussion
01:14:57où se trouvent
01:14:58les nouveaux alliés
01:14:59de la France
01:15:00et on poursuit le dialogue
01:15:01avec Aurélien Duchesne
01:15:02et Paul Ashibert
01:15:02vous êtes sur Sud Radio
01:15:04on attend votre parler vrai
01:15:05à tout de suite
01:15:06Sud Radio
01:15:07dans tous ses états
01:15:08Maxime Liedot
01:15:110826 300 300
01:15:13pour les appels
01:15:14participer, échanger
01:15:15ou apporter
01:15:16un peu de contradictions
01:15:17à nos deux interlocuteurs
01:15:18Aurélien Duchesne
01:15:19consultant en géopolitique
01:15:20et défend
01:15:20chargé d'études à Eurocréative
01:15:21on l'aperçoit souvent
01:15:22sur LCI
01:15:23aux éditions Erol
01:15:24son livre
01:15:25La Russie de Poutine
01:15:26contre l'Occident
01:15:27et Paul Ashibert
01:15:28directeur général
01:15:28de Vortiguen
01:15:29et c'est à vous
01:15:30que je laisse la parole
01:15:31Paul
01:15:32parce que vous étiez
01:15:33en train de nous raconter
01:15:34un peu pendant la pub
01:15:35en réalité
01:15:35à quel point
01:15:36la France n'a pas su
01:15:37anticiper
01:15:38pour différentes raisons
01:15:39l'émergence
01:15:40en Afrique
01:15:41d'énormément
01:15:41talent
01:15:42d'énormément
01:15:42en réalité
01:15:43de forums
01:15:44de réunions
01:15:45qui sont en fait
01:15:46les centres du monde
01:15:46et visiblement
01:15:47il n'y a que la France
01:15:48pour ne pas avoir su
01:15:49prendre le pas
01:15:50vous parliez
01:15:50en réalité
01:15:51en permanence
01:15:52d'une différence
01:15:53de rythme
01:15:54c'est à dire
01:15:54qu'il n'y a que la France
01:15:55surtout pour laisser tomber
01:15:56des alliés stratégiques
01:15:59à ce point
01:15:59c'est surtout ça
01:16:01c'est fort
01:16:01ça veut dire ça
01:16:01je vous remercie
01:16:03mais c'est à dire
01:16:05que d'une part
01:16:06on se rend compte
01:16:07que
01:16:08et on parlait de défense
01:16:08tout à l'heure
01:16:09que se passe-t-il
01:16:10pourquoi
01:16:10un certain nombre de pays
01:16:12se sont détournés
01:16:12de la France
01:16:13c'est parce que
01:16:14leurs élites montantes
01:16:15ne sont plus
01:16:16allées se former en France
01:16:16mais sont allées se former
01:16:17en Russie
01:16:17notamment aux questions
01:16:19d'armement
01:16:19et donc après
01:16:19forcément
01:16:20lorsqu'elles sont arrivées
01:16:21en état-major
01:16:21on fait des commandes
01:16:23plutôt aux russes
01:16:23qu'aux français
01:16:24nous on oublie de miser
01:16:25sur les élites
01:16:26du continent africain
01:16:28on est toujours
01:16:28du côté du gouvernement
01:16:29et des états
01:16:30à donner des conseils
01:16:31mais on oublie peut-être
01:16:33de miser sur un certain nombre
01:16:33d'élites
01:16:34et puis
01:16:35il y a des rendez-vous
01:16:36au niveau du continent
01:16:37comme par exemple
01:16:39en Côte d'Ivoire
01:16:39avec l'Africa
01:16:40CEO Forum
01:16:41j'essaie d'être toujours
01:16:42dans l'actualité Maxime
01:16:43vous me pardonnerez
01:16:44et de me raccrocher
01:16:46mais c'est dans 10 jours
01:16:48il va y avoir
01:16:48l'ensemble
01:16:49des grands groupes
01:16:51internationaux
01:16:52qui vont être présents
01:16:53à l'heure
01:16:53où on a les BRICS Plus
01:16:55qui sont en train
01:16:55de se monter justement
01:16:56et que la Russie
01:16:58joue un rôle
01:16:58essentiel
01:16:59que l'Algérie
01:17:00joue un rôle
01:17:00mettons du co-investissement
01:17:03misons sur le business
01:17:05en fait
01:17:05avec les états
01:17:06l'Europe est devenue
01:17:08un frein pour la France
01:17:09c'est visiblement
01:17:09ce que pense Sven
01:17:10qui nous a appelé
01:17:11au 0826 300 300
01:17:12bonjour Sven
01:17:13oui messieurs
01:17:14bonjour
01:17:15merci beaucoup
01:17:15d'être avec nous
01:17:16vous c'est ce que vous pensez
01:17:17c'est à dire qu'on parlait
01:17:18un moment de la prétention
01:17:19un moment du retard
01:17:19peut-être sur certains
01:17:20grands dossiers stratégiques
01:17:21vous vous dites
01:17:22qu'un élément
01:17:23important de ce frein
01:17:25c'est l'Europe
01:17:25bien sûr
01:17:26le meilleur allié
01:17:27de la France
01:17:28est la France
01:17:28je fais partie
01:17:30de cette génération
01:17:31qui a fait son service militaire
01:17:32peut-être entre nous quatre
01:17:33je dois être le seul
01:17:34évidemment je suis un peu plus vieux
01:17:35nous étions à l'époque fier
01:17:37et c'était une armée
01:17:39qui fonctionnait
01:17:40nous avons une puissance
01:17:41nucléaire en France
01:17:42qui risque d'être donnée
01:17:43aux allemands
01:17:44pour un conflit
01:17:45en Ukraine
01:17:45qui n'est pas le nôtre
01:17:46on ne s'adresse pas
01:17:48à Poutine par la force
01:17:49parce que
01:17:50il faut être rusé
01:17:51les russes jouent aux échecs
01:17:52et nous jouons
01:17:53au petit tennis
01:17:54ou au ping-pong
01:17:55avec une petite balle
01:17:56et le seul sursaut
01:17:59pour la France
01:18:00aujourd'hui
01:18:00c'est de quitter
01:18:01cette Europe
01:18:02et de renforcer
01:18:03vous êtes pour le fameux Frexit
01:18:04je suis à 200%
01:18:06pour le Frexit
01:18:07et on gère notre pays
01:18:09par nous-mêmes
01:18:09avec des politiques
01:18:10qui sont de vraies politiques
01:18:12et on arrête
01:18:13d'écouter
01:18:13toutes ces balivernes
01:18:14qui ne sont que
01:18:16des endornissements
01:18:17des grosses piqûres
01:18:18d'anesthésion
01:18:19Sven
01:18:19restez un peu avec nous
01:18:20pour faire une vraie conversation
01:18:21notamment avec le camarade
01:18:22Aurélien Duchesne
01:18:23qui est en train
01:18:24de froncer les sourcils
01:18:26pour dire
01:18:26je ne suis pas d'accord
01:18:27Aurélien Duchesne
01:18:27sur ce que vient dire
01:18:28qui est quand même
01:18:29un sentiment souvent partagé
01:18:31par un bon nombre
01:18:31de compatriotes
01:18:32que ce soit
01:18:33sur le volet international
01:18:35sur le volet économique
01:18:36sur le volet diplomatique
01:18:37sur le volet industriel
01:18:38beaucoup de gens se disent
01:18:39en réalité
01:18:40c'est l'Europe
01:18:41la commission européenne
01:18:42est une machine à normes
01:18:43c'est une machine à nous ralentir
01:18:44c'est une machine à nous étouffer
01:18:46c'est ce que disent Sven
01:18:47en réalité
01:18:47oui c'est d'ailleurs
01:18:48plus qu'un sentiment
01:18:49parce que je ne méprise pas du tout
01:18:50par exemple
01:18:51ceux qui peuvent se dire
01:18:53que l'Europe
01:18:53est déconnectée de nous
01:18:55de l'agriculture
01:18:55jusqu'aux questions de défense
01:18:57et je veux bien comprendre
01:18:58par exemple
01:18:59que l'Europe ne fasse pas rêver
01:19:00bon en attendant
01:19:01il y a des gens
01:19:01qui meurent
01:19:01drapeau européen à la main
01:19:03en Ukraine
01:19:04ou qui manifestent pour
01:19:05en Géorgie
01:19:06parce qu'ils se rappellent
01:19:06que eux
01:19:07l'Europe
01:19:08c'est la garantie
01:19:09d'un certain modèle de société
01:19:10mais comprenez aussi
01:19:12pardonnez-moi Aurélien Duchesne
01:19:13je ne sais pas
01:19:13si c'est le cas de Sven
01:19:15vous le direz
01:19:16mais peut-être que
01:19:17certains se disent
01:19:18peut-être à tort
01:19:19que l'Ukraine
01:19:20n'est pas notre combat
01:19:21Sven je ne sais pas
01:19:23si vous pensez cela
01:19:23vous à titre personnel
01:19:24alors à titre personnel
01:19:26le combat qui se passe
01:19:27ce qui se passe actuellement
01:19:28en Ukraine
01:19:29a débuté en 2014
01:19:30a débuté même auparavant
01:19:32lorsque l'OTAN
01:19:33a certifié à la Russie
01:19:35qu'elle n'irait pas
01:19:36plus à l'Est
01:19:36je suis allé en Allemagne de l'Est
01:19:38à l'époque du Bloc
01:19:38je suis allé en Pologne
01:19:39on parle français là-bas
01:19:40et qu'est-ce qui s'est passé
01:19:43est-ce qu'aujourd'hui
01:19:43on arrive carrément
01:19:45aux portes de la Russie
01:19:47et Poutine réagit
01:19:48on se dit
01:19:48oh là là
01:19:49mais qu'est-ce qui se passe
01:19:50c'est le grand méchant
01:19:51c'est pas le grand méchant
01:19:52il protège son territoire
01:19:54comme la France devrait le faire
01:19:55est-ce que vous faites partie
01:19:56des gens qui disent
01:19:57assez régulièrement
01:19:58de manière peut-être
01:19:59un peu simpliste
01:20:00qu'en réalité
01:20:00quand on regarde ce dossier
01:20:01les torts seraient partagés
01:20:03alors c'est quand même
01:20:05plus compliqué que cela
01:20:06parce qu'évidemment
01:20:07il y a une intrusion russe
01:20:08je suis entièrement d'accord
01:20:09mais rappelons-nous
01:20:11de ce qui s'est passé
01:20:12à Cuba dans les années 60
01:20:13où des missiles russes
01:20:15avaient été positionnés
01:20:16sur cette île
01:20:16les Etats-Unis ont réagi
01:20:17nous sommes passés
01:20:18à deux doigts
01:20:19d'une guerre nucléaire
01:20:20il y a eu des accords
01:20:21des gens intelligents
01:20:22en discutant entre eux
01:20:23et ça s'est arrêté
01:20:23donc aujourd'hui
01:20:25la malheureuse guerre
01:20:25en Ukraine
01:20:26c'est ce gouvernement ukrainien
01:20:28qui a lancé la guerre
01:20:29le peuple ukrainien
01:20:30est pris en otage
01:20:31donc bien évidemment
01:20:32que tout mon coeur
01:20:33se dirige vers
01:20:34le peuple ukrainien
01:20:35mais pas vers
01:20:36Mais pour vous
01:20:37il y a un problème
01:20:38à la tête du pays
01:20:39merci Sven d'avoir
01:20:40partagé
01:20:41surtout d'avoir parlé vrai
01:20:42au standard de Sud Radio
01:20:430826 300 300
01:20:45Aurélien Duchesne
01:20:46en réponse aux camarades
01:20:47Zved
01:20:47que je remercie
01:20:48et qui nous saluait
01:20:49de ton nom les bains
01:20:49Pour répondre très brièvement
01:20:50à ce que disait Sven
01:20:51il y a une première chose
01:20:52c'est que
01:20:53jamais nous n'avons promis
01:20:55aux Russes
01:20:55que nous n'attendions pas l'OTAN
01:20:56même Poutine le disait
01:20:57à une époque
01:20:57Poutine
01:20:58j'invite Sven
01:20:58à le vérifier lui-même
01:20:59sur le site du Kremlin
01:21:01de la présidence russe
01:21:02Poutine en 2002
01:21:03disait qu'il n'y avait
01:21:03aucun problème
01:21:04à ce que l'Ukraine
01:21:05rejoigne l'OTAN
01:21:06et Gorbatchev
01:21:07ancien dirigeant soviétique
01:21:08lui-même a dit
01:21:09jamais
01:21:10les occidentaux
01:21:11nous ont promis
01:21:11de ne pas étendre
01:21:13l'OTAN vers l'Est
01:21:13donc non
01:21:14la Russie a agressé
01:21:15l'Ukraine gratuitement
01:21:16et a réinventé des mensonges
01:21:17par la suite
01:21:17une dernière chose
01:21:18les Russes ne jouent pas aux règles
01:21:19parce qu'aux échecs
01:21:21parce qu'aux échecs
01:21:22on a des règles
01:21:23et Poutine
01:21:24n'a respecté
01:21:25aucun des accords
01:21:26qu'il a passé avec nous
01:21:27Paul Azibert
01:21:29le mot de la fin
01:21:29sur justement
01:21:30cette nécessité
01:21:31d'aller regarder ailleurs
01:21:33les nouveaux alliés
01:21:34peut-être
01:21:34une fois de plus
01:21:35la nécessité
01:21:36de changer de paradigme
01:21:36en quelques mots
01:21:37en quelques mots
01:21:39avant de changer
01:21:40de paradigme
01:21:41justement
01:21:43continuons à faire
01:21:44ce que la France
01:21:44sait faire le mieux
01:21:45c'est de la diplomatie
01:21:47et entretenir
01:21:48nos alliés historiques
01:21:48on est dans les tours de table
01:21:49on existe encore
01:21:50notamment en République
01:21:51Démocratique du Congo
01:21:52qui est un sujet
01:21:53qui est important
01:21:54et puis si on parle
01:21:55de sujets européens
01:21:56au lieu de vouloir
01:21:57tout casser
01:21:58et sortir de l'Europe
01:21:59peut-être qu'il faut
01:22:00plutôt repenser
01:22:01les politiques communes
01:22:02de l'Europe
01:22:02et peser là-dedans
01:22:03mais je vous rappelle
01:22:04qu'on a quand même
01:22:04de la dette
01:22:05que le PPE s'est réuni
01:22:06avec les Allemands
01:22:08il n'y a pas très longtemps
01:22:08et que des mots
01:22:09du président du PPE
01:22:10sont censés être
01:22:11dans la roue
01:22:12des Allemands aujourd'hui
01:22:13Le mot de la fin
01:22:14est signé Paul Azibert
01:22:14directeur général
01:22:15de Vortiguen
01:22:16que je remercie
01:22:17d'avoir participé
01:22:18à cette dernière heure
01:22:18de débat consacrée
01:22:20à cette question majeure
01:22:21mine de rien
01:22:21qui sont les nouveaux
01:22:22élits de la France
01:22:23je remercie également
01:22:23Aurélien Duchesne
01:22:24consultant géopolitique
01:22:25et défense
01:22:26chargé d'études
01:22:26à Eurocréative
01:22:28auteur aux éditions
01:22:30Erol de la Russie
01:22:31de Poutine
01:22:31contre l'Occident
01:22:32pour ma part
01:22:33je vous laisse
01:22:34entre les mains
01:22:35du retour du patron
01:22:36à partir de la semaine prochaine
01:22:37et vendredi prochain
01:22:38Alexis Boulin
01:22:39je tiens à remercier
01:22:40le camarade Julien
01:22:41à la réalisation
01:22:42Manuel
01:22:42Emmanuel
01:22:43plutôt le camarade
01:22:44Emmanuel
01:22:44Emmanuel
01:22:46qui gère mieux
01:22:47que personne
01:22:47les auditeurs
01:22:48j'ai fourché
01:22:48comme d'habitude
01:22:49de l'équipe des réseaux sociaux
01:22:50Aurore, Laura, Elvin
01:22:51c'est grâce à lui
01:22:52qu'on a eu cette charmante idée
01:22:53d'inviter Laurent Valdiguier
01:22:54sur le procès Pellico
01:22:56évidemment
01:22:57l'indispensable mode
01:22:58pour les sujets
01:22:59et les invités
01:23:00qui grâce à elle
01:23:01ont pu venir jusqu'ici
01:23:03pour trouver dans un instant
01:23:04Brigitte Lay
01:23:05bien sûr
01:23:05et en fin de journée
01:23:06entre 17h et 20h
01:23:07les vrais voix
01:23:08par Frédéric Brindel
01:23:09merci
01:23:10c'est toujours un plaisir
01:23:11de vous accompagner
01:23:12sur Sud Radio
01:23:13le parlez vrai
01:23:14il est 13h58
01:23:15et continuez
01:23:16à écouter Sud Radio
01:23:17pour avoir la certitude
01:23:18de passer une très bonne après-midi

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