Attaque de prisons : François Bayrou, Gérald Darmanin et Bruno Retailleau se rendront demain au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier - Des attaques déjouées la nuit dernière.
Regardez SÉBASTIEN NICOLAS, Secrétaire général FO-DIRECTION.
Regardez Les trois questions de RTL Petit Matin avec Stéphane Boudsocq du 23 avril 2025.
Regardez SÉBASTIEN NICOLAS, Secrétaire général FO-DIRECTION.
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00:00RTL au coeur de l'actu
00:04RTL au coeur de l'actu avec le déplacement ce mercredi des hautes autorités de l'Etat en Isère
00:08au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Falavier
00:10en soutien au personnel de ce centre victime comme d'autres en France depuis le début du mois
00:15d'attaques et d'intimidations violentes, on en a comptabilisé une vingtaine déjà
00:20le Premier ministre François Bayrou mais également Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur
00:24et Gérald Darmanin, ministre de la Justice, feront donc le déplacement
00:28conséquence de ce qui s'est passé dans la nuit de lundi à dimanche, un cocktail Molotov
00:32et des tirs d'armes à feu ont visé un lotissement où résident
00:36des surveillants de prison non loin de Saint-Quentin-Falavier
00:40avec ses graffitis des DPF, Défense des
00:44Prisonniers Français, cela a été tagué sur les murs
00:47Pour en parler avec nous ce matin, Sébastien Nicolas, bonjour
00:51Vous êtes secrétaire général FO, direction de l'administration
00:56pénitentiaire, merci d'être avec nous sur RTL, ce déplacement du chef du gouvernement
01:00et de ses ministres de l'Intérieur et de la Justice, vous l'interprétez comme une prise
01:04de conscience de la gravité de la situation ?
01:06Écoutez, je l'interprète déjà comme une marque de soutien aux personnels pénitentiaires
01:12qui sont durement impactés pendant cette période par des attaques d'une violence
01:18inouïe contre les biens, mais on peut redouter que cette violence s'oriente un jour vers
01:28les personnes.
01:29Effectivement, il faut que ce soit désormais une prise de conscience de l'exposition à
01:36laquelle sont contraintes aujourd'hui les personnels pénitentiaires de tout corps
01:41et de tout grade face à des actes de violence tels que nous n'avons rarement connus d'aussi
01:51coordonnés dans un temps assez court.
01:55Et quel est votre état d'esprit, vous et vos collègues d'ailleurs, vis-à-vis de ce
01:59qu'il se passe aux abords des prisons et désormais, on le sait, près des domiciles de votre
02:02profession ? Est-ce que c'est la peur, la colère qui domine ?
02:06Il y a de la peur, évidemment, puisque derrière les attaques de logement des personnels pénitentiaires,
02:11il y a au-delà des agents, il y a aussi des familles.
02:14Il y a aussi de la colère, parce que non pas que l'on découvre une situation et une
02:23implantation de réseaux criminels et de la ramification partout en France, mais de la
02:30colère, parce qu'on voit aujourd'hui que cette violence ne frappe pas que dans nos
02:36établissements, mais va frapper à l'extérieur aveuglément nos familles, nous-mêmes, des
02:46biens et parfois le citoyen qui, par erreur, se trouve, comme ça a été le cas à Saint-Quentin
02:53Falavier, visé par ce que j'appellerais un règlement de compte contre la justice.
02:59Il y a une question qui se pose également, Sébastien Nicolas, c'est celle de l'anonymat
03:05de vos collègues.
03:05C'est essentiel, anonymat à l'intérieur des prisons et puis également en dehors.
03:11Ça, c'est un dossier très important.
03:13Alors, dans la prison, il faut s'assurer, comme les textes le permettent déjà, que
03:18les personnels pénitentiaires puissent signer avec leur numéro de matricule les actes
03:23administratifs qui sont amenés à produire, actes administratifs qui, pour certains, par
03:28rapport aux principes contradictoires, peuvent être communiqués à la personne détenue.
03:32Ça, c'est un premier point.
03:33Ensuite, préserver l'anonymat des personnels, c'est aussi être extrêmement vigilant dans
03:39l'usage que l'on peut faire des réseaux sociaux, qui sont aujourd'hui une mine d'informations
03:45pour des intentions malveillantes.
03:48C'est également préserver, dans tout ce qui est gestion RH des personnels administratifs
03:55et gestion administrative des personnels de cette administration, un maximum de confidentialité
04:01autour de l'identité des personnes de surveillance, des personnes de tous bords qui travaillent
04:05en établissement.
04:06Sachant qu'aujourd'hui, on fait le constat un peu malheureux que parler de notre profession
04:12à l'extérieur, d'avoir nos enfants, nos familles qui parlent de notre profession
04:16à l'extérieur, est aussi potentiellement une source d'exposition.
04:20Sébastien Nicolas, si on parle maintenant des organisateurs de ces actions commandos,
04:24ils disent agir pour défendre les droits des prisonniers.
04:26Est-ce qu'on peut surtout y voir la main armée du narcotrafic qui réagit en quelque
04:31sorte aux fortes mesures envisagées par le gouvernement ?
04:34Peu de pénitentiaires croient à la thèse de la défense des droits des prisonniers français.
04:40On est clairement, de notre point de vue, dans une vengeance contre les annonces
04:46du garde des Sceaux et contre son projet pour lutter contre le narco-banditisme et la criminalité
04:51organisée en France.
04:53On est plus là-dedans.
04:55Mais je crois aussi que dans ce dossier, il ne faut pas faire l'erreur de penser que
05:01si Gérald Darmanin n'avait pas eu ses projets, on serait plus en sécurité.
05:05Parce que finalement, ce que le projet de Gérald Darmanin met en exergue aujourd'hui,
05:12c'est l'implantation, la forte implantation sur le territoire national de ces réseaux
05:18criminels et leurs ramifications qui peuvent aller jusqu'à s'attaquer à des représentants
05:23de l'État, à l'extérieur de leur lieu de travail, à leur domicile.
05:26Et tout ça ne fait que révéler une situation qui était plus ou moins latente jusqu'à
05:32maintenant.
05:32Au-delà du choc de ces attaques, à la fois professionnelles et personnelles, est-ce
05:37que vous, personnel pénitentiaire, envisagez autre chose si les réponses ne viennent pas
05:42suffisamment vite ? Réponse de sécurité.
05:44Est-ce qu'on peut envisager une grève, par exemple ?
05:47Lorsqu'on en discute entre collègues, on est déjà étonné à l'heure actuelle
05:51qu'il n'y ait pas eu plus de réaction syndicale que ça.
05:55Alors les syndicats aujourd'hui sont dans une politique constructive avec la direction
06:01d'administration pénitentiaire, avec le garde des Sceaux et justement sont dans un
06:05rôle où ils rassurent les personnels forts des annonces qui sont faites et des progressions
06:12de l'enquête, mais ce que l'on redoute en tant que personnel de direction et ce qu'il
06:19faut redouter, c'est que la crainte des personnels, la peur l'emporte sur tout le
06:25reste et qu'on finisse par avoir des mouvements de personnel dans les établissements, bien
06:29sûr.
06:30Merci Sébastien Nicolas, secrétaire général et faux direction de l'administration pénitentiaire.