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  • il y a 3 jours
Une fusillade spectaculaire a eu lieu à Rennes hier soir dans une sandwicherie à proximité d'un point de deal, faisant trois blessés. Quatre personnes sont en garde à vue.
Amaury de Saint-Quentin, Préfet d'Ille-et-Vilaine et de Bretagne et
Nicolas Boucher, conseiller municipal d'opposition (Modem) et témoin de la fusillade sont les invités évènements.
Regardez L'invité de Yves Calvi du 18 avril 2025.

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Transcription
00:00Yves Calvi, Vincent Derosier, RTL Soir.
00:04RTL 18h16, bonsoir à Maury de Saint-Quentin, bonsoir monsieur le préfet de Bretagne.
00:08Merci pour la parole en direct sur RTL.
00:11Les arrestations ont été extrêmement rapides après la spectaculaire fisiade d'hier à Rennes.
00:17Que pouvez-vous nous dire ce soir sur l'avancée de l'enquête ?
00:20Alors ça, attendez, c'est une question délicate que vous me posez.
00:24Je représente l'autorité administrative, c'est à l'autorité judiciaire.
00:28Donc, seule compétente de s'exprimer sur ce sujet.
00:32Ce que je peux vous dire sur la façon dont les choses se sont passées,
00:39c'est que si nous avons pu interpeller un certain nombre de personnes
00:42qui a priori semblent impliquées dans la fusillade d'hier après-midi,
00:47c'est qu'il y a un très important travail d'enquête et d'investigation
00:51qui est désormais mené depuis plusieurs semaines, plusieurs mois,
00:55dans différents quartiers sensibles de Rennes.
00:57Et ce travail a permis le résultat que vous évoquez.
01:06Ces premiers résultats, c'est l'interpellation d'un certain nombre d'individus,
01:10dont nous espérons qu'ils vont pouvoir être mis en cause par la justice
01:14et pour lesquels une réponse adaptée sera apportée clairement.
01:18Quatre hommes sont actuellement en garde à vue.
01:20En effet, les choses sont arrivées extrêmement vite.
01:23Qui sont-ils ? On aurait des informations en se laissant entendre
01:27que certains d'entre eux viendraient de Paris ou de Marseille.
01:30Vous nous le confirmez, monsieur le préfet ?
01:31Je n'ai pas cette information.
01:32D'accord.
01:33Et leur identité ?
01:36J'ai leur identité, mais je ne peux pas la communiquer.
01:39Seule la justice peut le faire.
01:40On va chercher des tueurs aux quatre coins de la France pour faire le ménage.
01:44On a l'impression que d'une opération commando,
01:46est-ce que ces termes vous semblent appropriés à la situation ?
01:50Non, ça ne me semble pas approprié.
01:53Je n'ai pas les éléments d'information qui pourraient laisser entendre
01:56que ce sont des individus, un groupe d'individus venant d'autres territoires.
02:02Ce sont des choses qu'au demeurant nous connaissons,
02:04que nous avons déjà rencontrées,
02:06mais je ne peux pas nécessairement les appliquer
02:09au cas que nous évoquons,
02:13en l'occurrence cette fusillade d'Hercie hier soir.
02:15Peut-on dire que Rennes est rattrapée par le narcotrafic ?
02:19Il y a incontestablement, depuis plusieurs mois,
02:25depuis le début de l'année 2024,
02:27des phénomènes qui effectivement démontrent
02:31que le narcotrafic a pris une nouvelle dimension
02:34dans plusieurs quartiers de Rennes,
02:36notamment le quartier de Villejean,
02:38dans lequel cette fusillade a eu lieu hier soir,
02:40dans le lieu de restauration,
02:42et dans d'autres quartiers également,
02:43comme le Bourgogne, bien connu des Rennes.
02:47Comment constatez-vous cette situation que vous nous décrivez
02:49et comment y répondre ?
02:51Par des tensions très fortes,
02:54et notamment des affrontements entre bandes rivales
02:57pour des maîtrises, pour des contrôles de territoires de deal.
03:01Et la meilleure des réponses,
03:02c'est celle que nous mettons en oeuvre désormais
03:04depuis plusieurs mois,
03:05avec les concours de force que nous sollicitons
03:08et qui nous sont accordés,
03:10pour éradiquer le plus possible
03:13ces phénomènes dans ces différents territoires,
03:15rassurer nos concitoyens qui y vivent,
03:18et permettre donc un retour,
03:23dans la mesure du possible,
03:24à une vie plus normale.
03:25Oui.
03:25Ce que vous nous décrivez ce soir,
03:27est-il vrai pour toute la Bretagne ?
03:29Ce sont des phénomènes qui ne sont pas propres à Rennes,
03:33que l'on peut retrouver dans d'autres territoires,
03:36et notamment d'autres zones urbaines,
03:39en Bretagne.
03:39Brest, Morlaix aussi, sont des villes touchées ?
03:43Oui, enfin, tous les territoires
03:44dans lesquels vous avez des concentrations de population
03:46et nécessairement donc des phénomènes
03:49de trafic de drogue, de points de deal.
03:52C'est un phénomène de société
03:53qui ne touche pas que, comme vous le savez parfaitement,
03:56que la Bretagne, que l'ouest de la France,
03:59et que l'on retrouve, hélas,
04:00dans beaucoup d'autres territoires.
04:02Mais justement, la surprise pour nos journalistes,
04:04c'est que l'ouest et votre Bretagne
04:06ont longtemps été quand même très protégés.
04:09Ça n'est plus le cas.
04:10Tout à fait, ça n'est plus le cas.
04:12Et c'est désormais une très forte préoccupation pour nous.
04:15Et c'est pour cela que nous faisons un effort
04:18du côté de l'action de l'État,
04:20des services du ministère de l'Intérieur
04:22tout particuliers,
04:24pour éradiquer le plus rapidement possible,
04:27et de manière la plus profonde,
04:29ces phénomènes qui sont naissants,
04:31en tout cas qui prennent une nouvelle ampleur
04:32sur l'ouest national.
04:35Vous restez avec nous, monsieur le préfet,
04:37si vous le voulez bien,
04:37puisque nous allons donner la parole à Nicolas Boucher.
04:40Bonsoir, monsieur Boucher.
04:41Vous êtes conseiller municipal d'opposition
04:43et vous étiez dans l'établissement
04:45au moment de l'attaque.
04:47Racontez-nous ce que vous avez vécu.
04:49Bonsoir, Yves Calvi.
04:51Il reste un plaisir de pouvoir échanger avec vous,
04:52même si j'aurais préféré que ce soit
04:54dans des circonstances autres.
04:56On vous comprend.
04:57J'ai accompagné Charles Compagnon.
05:01Charles Compagnon, qui est mon chef de groupe.
05:02En effet, comme vous avez rappelé,
05:03je suis élu en opposition à la ville de Rennes.
05:05Je suis le président du Mouvement démocrate
05:08et de l'Évilaine, du Modem 35.
05:10Et Charles Compagnon est un élu de terrain
05:12qui, toutes les semaines,
05:14depuis le début du mandat,
05:15je crois qu'on est au moins à 160 vidéos,
05:17toutes les semaines,
05:18on a fait une petite vidéo de rencontre
05:20avec les habitants dans un quartier de Rennes.
05:23Et on avait déterminé,
05:26il y a déjà trois semaines,
05:27que ça serait Villes-Jean ce matin.
05:31Hier après-midi,
05:32on avait rendez-vous avec un habitant,
05:34ancien colistier,
05:36pour justement faire un point sur le quartier
05:39dans un projet municipal,
05:42mais en tout cas pour parler du sport,
05:43de la culture,
05:45et éviter de parler d'insécurité,
05:47parce que nous aussi,
05:47ça nous fatigue clairement
05:48d'en avoir que ça comme sujet.
05:50Et donc on est rentré dans le Subway,
05:55on s'est mis à la table,
05:56on a pris notre café,
05:57mon orangina,
05:58et puis on a commencé à parler,
05:59parler,
05:59et puis au bout de, je ne sais pas,
06:00une heure,
06:02les trois jeunes sont rentrés
06:04dans le Subway,
06:05on voyait bien qu'ils,
06:06alors eux, à mon avis,
06:06devaient être au courant
06:07qu'il y avait déjà eu des tirs au Flandre,
06:09enfin à quelques rues,
06:10parce qu'on voit qu'ils étaient plutôt là
06:12pour essayer de se mettre à l'abri,
06:13en fait.
06:13Ils étaient tout calmes,
06:14ils sont arrivés,
06:15ils n'ont pas commandé,
06:15ils sont tout de suite assis,
06:16ils ont,
06:17oui, ils étaient là,
06:18enfin c'était plutôt dans les échanges
06:21qu'ils avaient,
06:21c'était plutôt,
06:21oui, on s'assoit,
06:22on ne bouge pas,
06:22on reste là.
06:23Ils viennent se planquer,
06:24voilà, oui.
06:25Ils viennent se protéger,
06:26c'est normal.
06:26Bien sûr, bien sûr.
06:27Ils sont des jeunes,
06:27ils ont 18,5,
06:29ça arrive des jeunes avant tout.
06:32Vous aviez remarqué, vous,
06:34un quelconque manège
06:34ou des choses anormales ?
06:36Quand ils sont rentrés,
06:38oui.
06:39D'accord.
06:39Clairement.
06:39Et puis bon,
06:41moi, je suis peut-être
06:42un des rares élus
06:44qui habitent en QPV,
06:45donc je vais dire,
06:46l'ambiance dealer,
06:47c'est mon quotidien,
06:48matin, midi et soir.
06:50Je vis sur un point de deal,
06:52donc du coup,
06:52quand je sors de chez moi,
06:53c'est le cas.
06:54Donc je sais
06:55quand c'est plutôt calme,
06:56quand c'est plutôt relax
06:57ou quand c'est plutôt tendu.
06:59Oui.
07:01Donc là,
07:01je les vois,
07:02je vois les échanges qu'ils ont,
07:04je vois qu'il y a une tension palpable
07:05et à partir de là,
07:05je n'écoute plus mes deux collègues,
07:07cher compagnon
07:07et notre ami assis à côté de moi
07:09parce que je suis plutôt focus,
07:11alerte sur le comportement
07:13des trois jeunes
07:14qui sont indicateurs
07:16de l'environnement du quartier.
07:17Bien sûr,
07:18de quelque chose de dangereux
07:19potentiellement.
07:20Voilà.
07:22Et en fait,
07:22moi, j'étais dos à la baie vitrée,
07:24dos à la route
07:24par laquelle ils sont descendus
07:25de voiture.
07:26Donc quand la personne derrière moi,
07:30il y avait une femme
07:32avec sa maman
07:32beaucoup plus âgée
07:33qui était assise derrière nous
07:35pour prendre un simple subway.
07:37Donc il y avait une fille de 6 ans
07:38qui prenait un cookie
07:39avec son cousin.
07:41Il y avait des,
07:42voilà,
07:42derrière à côté,
07:43un retraité
07:43qui prenait un café.
07:45C'est un lieu familial.
07:47Bien sûr.
07:47On s'est mis là,
07:47on s'est mis là,
07:48on va aller là,
07:48c'est un lieu familial,
07:49c'est un lieu convivial.
07:52Et donc,
07:53je n'ai pas vu arriver par derrière
07:55et quand la dame derrière moi
07:57a crié,
07:58couche-toi,
08:00partez à maman,
08:00mets-toi sous les tables.
08:01Bon,
08:02tout de suite,
08:02ça a fait des clics.
08:03Donc j'ai fait la même chose,
08:05j'ai attrapé,
08:05il dit Charles,
08:06enfin moi de quoi je sais,
08:07je lui ai dit
08:07Charles,
08:08fous-toi par terre,
08:08dépêche-toi
08:09et on s'est jeté à terre
08:10et il a bien fait
08:11puisque,
08:14allez,
08:14même pas 10,
08:155 secondes après,
08:16il y avait les tirs.
08:17Et lui,
08:18il était dans l'axe
08:18parce que le sebois,
08:20c'est large de 4 mètres peut-être
08:21et ils ont tiré depuis la porte d'entrée
08:23sur les 3 jeunes victimes
08:26qui étaient sur la banquette
08:28long du mur
08:29et Charles se trouvait
08:31sur la trajectoire.
08:33Donc je suis bien content
08:36d'avoir le potentiel futur maire de Rennes
08:39qui a su rapidement se jeter à terre.
08:42Nicolas Boucher,
08:43une telle fusillade à Rennes,
08:45vous qui êtes élu,
08:46ça vous surprend ?
08:47Rennes est rattrapée par le narcotrafic ?
08:48Assurément, oui.
08:53Alors j'ai envie de dire
08:54comme toutes les villes de France,
08:55c'est le discours qu'on peut avoir,
08:57qu'on entend partout,
08:58mais je pense qu'il y a des...
08:59Oui, sauf que comme je le disais,
09:00monsieur le préfet,
09:00pardonnez-moi de vous interrompre
09:01il y a quelques instants,
09:02la Bretagne et l'ouest du pays
09:04ont longtemps été épargnés.
09:05C'est donc quelque chose
09:06qui est derrière nous.
09:08Alors,
09:08quand j'allais dire
09:09ça concerne toutes les villes de France,
09:11il y a des coefficients.
09:12Oui.
09:12Il y a des coefficients.
09:13On le sait depuis des décennies,
09:15je repense à ça,
09:16même moi quand j'ai 42 ans,
09:17mais même quand j'étais au lycée,
09:18donc j'avais 17 ans,
09:19on savait que la Bretagne
09:20c'était la région
09:21la plus grande consommatrice
09:22de cannabis.
09:24Bon, parce que c'est comme ça,
09:25c'est une agriculture,
09:26peut-être aussi historiquement
09:27la plus grande consommatrice
09:28d'alcool.
09:30Bon,
09:30on est aussi les meilleurs
09:31en éducation,
09:33enfin bon,
09:33il y a pas mal de choses,
09:34la Bretagne est spécifique
09:35et on sait que c'était
09:36une grande région consommatrice.
09:38Les drogues se sont
09:39durcies depuis
09:41et donc
09:43les points de deal
09:45se sont durcies aussi.
09:47Donc oui,
09:48c'est général,
09:49c'est national,
09:50par contre,
09:50chaque ville
09:50peut mettre un coefficient
09:52et il y a des villes
09:53qui ne font rien
09:54et ce coefficient
09:55est au-dessus
09:56de la moyenne
09:57et il y a des villes
09:58qui vont mettre
09:59les moyens
09:59et ce coefficient
10:00vont être à 1,
10:01il y a peut-être des villes
10:02qui vont être à 1,2
10:03puis d'autres
10:03qui vont être à 0,8.
10:04Vous donnez quelle note
10:05à Rennes avant
10:05qu'on se sépare ?
10:06Au-dessus de 1,
10:081,4 de coefficient.
10:10Peut-être pas 1,4,
10:11je ne sais pas,
10:11ça c'est une impression,
10:13je n'ai pas les chiffres,
10:14je n'ai pas les chiffres
10:15mais on est au-dessus.
10:16En fait,
10:16on pourrait faire
10:16beaucoup mieux.
10:17On pourrait faire
10:18beaucoup mieux.
10:18Ça c'est assuré,
10:19c'est certain,
10:20on pourrait faire
10:21beaucoup mieux
10:21s'il y avait
10:21une vraie volonté.
10:22Merci beaucoup Nicolas Boucher,
10:25conseiller municipal
10:26d'opposition à Rennes
10:27et je remercie à nouveau
10:28Amaury de Saint-Quentin,
10:30préfet de Bretagne
10:30qui est intervenu
10:31pour faire le point
10:32ce soir en direct
10:33sur RTL.
10:34Dans un instant,
10:34notre journal de 18h30
10:36et puis à 18h40,
10:37une légende,
10:38l'un des plus beaux
10:39palmarès du cyclisme mondial.
10:41Bernard Hinault
10:41sera notre invité,
10:42il est l'ambassadeur
10:43des championnats du monde
10:442027 en Haute-Savoie,
10:46l'occasion de revenir
10:47sur son mondial
10:48remporté il y a 45 ans
10:49et de parler de l'avenir.
10:52RTL Soir
10:53Avec Yves Kelvy
10:55et Vincent Deros

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