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  • 15/04/2025
En mars 1933, Gareth Jones, un jeune journaliste gallois, pénètre clandestinement en Ukraine. Le "grenier à blé" de l'Union soviétique connaît alors une famine de grande ampleur. Staline, qui veut tenir les objectifs irréalistes de ses plans quinquennaux et punir les paysans rétifs à la collectivisation, a décidé la confiscation de toutes les récoltes d'Ukraine. A son retour en Grande-Bretagne, le journaliste alerte le monde, mais les mensonges et les manipulations de l'URSS triomphent.

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00:00:30...
00:01:00Personne n'a raconté l'histoire qui terrifie actuellement l'URSS.
00:01:16Une famine tuerait des centaines de milliers de paysans d'Ukraine.
00:01:29Elle ne peut être attribuée au climat.
00:01:32Car ces dernières années, les conditions climatiques ont été une bénédiction pour le gouvernement soviétique.
00:01:37Des rumeurs persistantes laissent entendre que cette famine est le fait des bolcheviques.
00:01:50Mais pourquoi Staline laisserait-il mourir de faim des citoyens soviétiques,
00:01:55alors qu'il prétend avoir apporté le bonheur et la prospérité dans leur vie ?
00:02:01C'est le sujet de mon prochain article.
00:02:04Je m'appelle Gareth Jones.
00:02:22J'étais il y a quelques semaines encore le conseiller aux affaires étrangères de l'ex-premier ministre britannique Lloyd George.
00:02:28Aujourd'hui, je suis journaliste.
00:02:35J'écris et j'effectue ce voyage pour le Western Mail.
00:02:42Un périple de 10 000 kilomètres m'attend à travers l'Europe de 1933,
00:02:47déchiré par les passions nationalistes, les haines de classe et la récente crise économique mondiale.
00:02:52Ce reportage me fera traverser la mer du Nord et l'Allemagne,
00:03:09avant de franchir la frontière soviétique pour me rendre à Moscou,
00:03:12la capitale de la toute jeune URSS.
00:03:16Je connais bien ce pays.
00:03:19C'est mon troisième voyage en Union soviétique.
00:03:22Je veux comprendre cette famine.
00:03:25Je veux entendre les vrais gens, les hommes oubliés,
00:03:30à qui je m'adresserai dans leur propre langue, le russe.
00:03:40Avoir travaillé pour Lloyd George m'ouvre bien des portes.
00:03:45Juste avant de partir pour Moscou, je décroche un vrai scoop.
00:03:49Je suis le premier journaliste étranger à être autorisé à voler dans l'avion privé d'Adolf Hitler.
00:03:58Il n'est chancelier du Reich que depuis trois semaines,
00:04:08et déjà il inquiète et focalise l'attention du monde entier.
00:04:10Dans l'avion, Adolf Hitler est à quelques mètres de moins.
00:04:20Goebbels est juste derrière lui.
00:04:26Si cet avion s'écrasait, c'est toute l'histoire de l'Europe qui serait changée.
00:04:31Comment cet homme d'apparence ordinaire a-t-il réussi à se faire déifier par 14 millions de personnes ?
00:04:48Le soleil brille sur le moteur à gauche.
00:04:51Hitler s'est endormi.
00:04:52Voilà à quoi ressemble le fascisme en Allemagne.
00:05:01Le peuple est ivre de nationalisme.
00:05:06Les cris de Heil Hitler résonnent encore à mes oreilles.
00:05:10Je suis sur le point de quitter l'Allemagne, où une dictature vient de s'installer,
00:05:22pour me rendre dans la patrie de la dictature du prolétariat.
00:05:26Du pays du fascisme, je vais maintenant vers le berceau du bolchevisme,
00:05:31pour enquêter sur la famine en Ukraine.
00:05:34Je vais devoir faire très attention en Russie,
00:05:37car j'ai menti à l'ambassade soviétique pour obtenir mon visa.
00:05:42Je ne leur ai pas dit que je ne travaillais plus pour Lloyd George.
00:05:52Lloyd George envoie Garrett Jones en URSS
00:05:55pour qu'il se fasse une idée sur le terrain
00:05:56du sérieux à accorder aux rumeurs qui circulent en Europe
00:05:59sur la situation critique de l'URSS.
00:06:04Je vous demande instamment de prendre Garrett Jones en charge
00:06:07dès son arrivée à Moscou,
00:06:08de lui accorder une attention suffisante
00:06:10et de le mettre en contact avec les personnes et les institutions
00:06:13dont l'aide lui sera nécessaire.
00:06:26Je découvre une Moscou dans un état déplorable.
00:06:28Partout, je vois des foules de gens très pâles et malades.
00:06:37Pour masquer la réalité,
00:06:39l'une des principales armes des bolcheviques
00:06:41est bien entendu la propagande,
00:06:43à laquelle on ne peut échapper,
00:06:45où que l'on aille.
00:06:46Un jeune militant me dit
00:06:51« Vous êtes un homme du passé,
00:06:53je suis un homme de l'avenir ».
00:06:56Le bolchevique poursuit.
00:07:10« Vous appartenez au monde capitaliste
00:07:12qui s'effondre rapidement.
00:07:16J'appartiens au monde communiste
00:07:18qui va bientôt triompher.
00:07:21Regardez Moscou.
00:07:23L'ancien et le nouveau se tiennent côte à côte
00:07:25et le nouveau triomphe.
00:07:30La révolution bolchevique
00:07:32construit une nouvelle Russie industrialisée
00:07:35où la machine prendra la place de Dieu.
00:07:38Nous allons prouver au monde
00:07:39que le communisme peut construire
00:07:40un état puissant et prospère
00:07:42où chacun pourra être heureux
00:07:44et manger à sa faim.
00:07:49Cette construction
00:07:49est un homme de la vie.
00:07:52C'est Stalin !
00:07:54Ça me rend fou de penser
00:08:08que certains viennent ici
00:08:09et après avoir été menés
00:08:11par le bout du nez
00:08:12et bien nourris,
00:08:13rentrent dire que l'URSS
00:08:14est un paradis.
00:08:18Personne ne peut avoir une idée
00:08:19de ce qui se passe ici
00:08:20et surtout dans les campagnes.
00:08:22À moins de pouvoir parler
00:08:23aux paysans
00:08:24qui ont parcouru
00:08:24des centaines et des centaines
00:08:25de kilomètres
00:08:26pour venir chercher du pain
00:08:28dans la capitale.
00:08:35Ruzerskaya,
00:08:37un paysan à la barbe rude
00:08:38et au manteau de peau de mouton
00:08:39m'interpelle.
00:08:43Donnez pour l'amour de Dieu.
00:08:46Je viens d'Ukraine
00:08:47et là-bas,
00:08:48Hlibeuniet.
00:08:50Il n'y a pas de pain.
00:08:51Nous sommes en train
00:08:53de mourir.
00:09:00Je décide de voir
00:09:01par moi-même
00:09:02comment vivent vraiment
00:09:03les paysans.
00:09:09C'est une tâche difficile
00:09:10qui m'attend.
00:09:13Les journalistes
00:09:14ne sont même plus autorisés
00:09:15à aller à la campagne
00:09:16et doivent rester à Moscou.
00:09:20Je vais à l'ambassade britannique
00:09:22pour demander des conseils
00:09:23sur la façon d'aller
00:09:24dans les villages d'Ukraine.
00:09:26Un des secrétaires me dit
00:09:28« N'y allez pas,
00:09:30c'est dangereux maintenant
00:09:30car il y a des bandits
00:09:32à la recherche de nourriture.
00:09:35Mais si vous voulez
00:09:36vraiment y aller,
00:09:37ne le dites à aucun communiste
00:09:39car vous serez arrêté. »
00:09:45Molotov et Kaganovich,
00:09:47savez-vous qui a autorisé
00:09:48les correspondants étrangers
00:09:50à se rendre dans les campagnes ?
00:09:52Ils ont propagé
00:09:53de fausses informations.
00:09:55Nous devons mettre
00:09:56un terme à cela
00:09:57et interdire à ces messieurs
00:09:58de circuler
00:09:59dans toute l'URSS.
00:10:00Il y a tellement d'espions
00:10:01dans le pays.
00:10:08Sans tenir compte
00:10:09de cette interdiction,
00:10:11j'arrive à la gare de Moscou
00:10:12d'où partent les trains
00:10:13pour l'Ukraine.
00:10:15Je prends un billet
00:10:16pour Kharkov,
00:10:17la capitale,
00:10:18en prétendant devoir
00:10:19visiter une usine de tracteurs.
00:10:25Je monte dans un train
00:10:26en bois sombre et pur.
00:10:29Je pose des questions
00:10:36aux voyageurs
00:10:37assis à mes côtés
00:10:38mais ils sont tétanisés
00:10:40par la menace
00:10:40de l'Oguépé
00:10:41ou la police politique.
00:10:44« J'ai peur de vous parler »
00:10:46me dit l'un d'eux.
00:10:47« Vous êtes peut-être
00:10:48un espion. »
00:10:50Arrêt dans une gare.
00:10:58Parlez avec un groupe
00:10:59de paysannes.
00:11:00Nous sommes affamés.
00:11:02Plus de pain
00:11:03depuis deux mois.
00:11:05Nous venons d'Ukraine
00:11:06et essayons d'aller vers le nord.
00:11:08On meurt en silence
00:11:15dans les villages.
00:11:16Dans le train,
00:11:29un homme s'approche de moi
00:11:30et me chuchote.
00:11:32Dites-leur en Angleterre
00:11:33que nous sommes affamés.
00:11:35Nos ventres sont gonflés.
00:11:37Ils nous ont pris
00:11:38tout notre grain.
00:11:38Maintenant,
00:11:41c'est mille fois pire
00:11:42qu'avant la Révolution.
00:11:51Mais pourquoi cette famine
00:11:53dans un pays
00:11:53si riche en céréales ?
00:11:55C'est-à-dire qu'il y a de l'autre.
00:12:251917 la révolution la violence
00:12:40lénine avait promis à tous les citoyens le pain et la paix ils ont obtenu la faim et la guerre
00:12:46enfin libéré du pouvoir tsariste par la révolution les nationalistes ukrainien ont rapidement proclamé
00:13:10l'indépendance de leur pays nous rada centrale ukrainienne annonçons que dorénavant l'ukraine
00:13:18devient un état indépendant libre et souverain cependant les bolcheviks pour soumettre à leur
00:13:27volonté la libre république ukrainienne lui ont déclaré la guerre et on voit sur nos
00:13:34militaires leurs forces la garde rouge ils pillent tout le blé de nos paysans et l'important russie
00:13:43sans le payer ils tuent des gens inoffensifs sème partout l'anarchie le carnage et le désordre nous
00:13:52appelons tous les citoyens à la défense de la liberté de notre peuple au péril de leur propre vie
00:14:04servez vous des trains et des détachements spéciaux utilisez toute votre énergie et toutes les
00:14:12mesures révolutionnaires pour saisir des céréales des céréales et encore des céréales ramasser
00:14:18et stocker informez nous tous les jours l'ukraine occupée fin de l'indépendance
00:14:26les paysans exigeait la fin des réquisitions de céréales l'état contre les paysans déjà
00:14:35le régiment de cavalerie sabre au clair s'est rué sur les gens rassemblés ce qui n'avait pas pu acquitter
00:14:49en totalité l'impôt en céréales ont été chassés à travers le village et piétinés par les chevaux à la
00:14:56suite de quoi on a enfermé ces gens tout nus dans des granges glaciales plusieurs femmes ont été
00:15:01battues à en perdre conscience d'autres ont été enterrés toutes nues dans la neige des viols ont été
00:15:07commis 1921 après quatre années d'affrontements de réquisitions violentes de céréales et des
00:15:25conditions climatiques désastreuses une terrible famine tuer plusieurs millions de personnes
00:15:38à bord du train les passagers me racontent avec insistance que la situation est plus grave qu'en 1921
00:15:43il me parle de la faim qui sévit dans les villages aujourd'hui l'un d'eux me dit je n'ai pas eu de pain
00:15:51depuis une semaine mon frère est mort de faim quand j'ai quitté ma mère et mes deux soeurs il ya deux
00:15:58jours il ne leur restait que deux verres de farine
00:16:01mais pourquoi cette famille
00:16:07le jeune bolchevik rencontré à moscou m'avait dit nous allons à n'importe quel prix
00:16:37transformer l'ursss pauvres et paysannes en un état riche et industrialisé
00:16:44nous allons construire des usines ici les aciéries là bas
00:16:50nous créerons une version communiste des états unis nous battrons même l'amérique
00:16:55savez-vous quelle est notre arme c'est notre plan qu'à kénat
00:17:00le jeune bolchevik me l'avait dit pour financer l'administration
00:17:07le jeune bolchevik me l'avait dit pour financer l'administration
00:17:13le jeune bolchevik me l'avait dit pour financer l'industrialisation du pays et obtenir des devises
00:17:32nous n'avions qu'une seule solution produire beaucoup de blé et l'exporter
00:17:46pour réaliser leur plan les bolchevik ont décidé de saisir la terre aux paysans et de la transformer en
00:17:52grande ferme collective appelée kolkhoz la collectivisation forcée des campagnes venait de commencer
00:17:59on nous a forcé à abandonner nos terres et à rejoindre le kolkhoz
00:18:14les bolcheviks nous ont juste laissé notre maison une vache et quelques poulet c'est une vie de chien
00:18:25c'est une vie de chien il vaudrait mieux être sous la terre que de vivre maintenant
00:18:31pourquoi travailler si on n'a plus sa propre terre pourquoi donner mon cheval à d'autres
00:18:38pourquoi les ivrognes et les bons ariens devraient-ils bénéficier de ma vache plutôt les manger que les
00:18:43donner au gouvernement
00:18:44nous avons noté dans certaines régions toute une série de phénomènes négatifs tels que l'abattage
00:19:03massif du bétail par les paysans eux mêmes on note aussi très souvent que le bétail est
00:19:15volontairement et systématiquement mis dans un tel état qu'il ne reste plus qu'à l'abattre
00:19:19les deux paysans assis à mes côtés me disent que les meilleurs d'entre eux ceux qui avant travaillent
00:19:47jour et nuit et ceux qui refusaient de rejoindre le kolkhoz ont été déclarés kulak
00:19:53pour les bolcheviks le kulak c'est l'ennemi celui qui ne veut pas du plan celui qui exploite l'autre
00:20:07c'est le paysan riche qui domine l'échelle sociale des campagnes
00:20:10c'est pourquoi selon eux la classe des kulak
00:20:16mais qui est kulak
00:20:26tout le monde peut l'être
00:20:31posséder une vache ou deux
00:20:36où semer un peu de blé peut suffire
00:20:41tous encore aujourd'hui ont peur d'être assassinés
00:20:44ou déportés en sibérie en tant que kulak comme l'ont déjà été des millions d'autres
00:20:52lors de mon dernier voyage en urss j'avais vu les premières difficultés alimentaires
00:21:06elles étaient apparues après la collectivisation forcée les prélèvements totalement disproportionnés
00:21:12de céréales l'abattage des animaux et la déportation des meilleurs agriculteurs
00:21:17le plan a déstabilisé les campagnes
00:21:36y aura-t-il de la soupe cet hiver ils ont pris notre terre notre bétail et notre blé on n'aura
00:21:43même pas vraiment de quoi semer cette année personne ne peut imaginer ce que signifie la
00:21:48fin nous l'avons déjà connu en 1921 et cette triste vie est à nouveau devant nous l'avenir est sombre
00:22:13même si nous sommes confrontés aujourd'hui au spectre de la famine
00:22:17surtout dans les zones productrices de céréales
00:22:19les plans de collecte en l'état actuel doivent à tout prix être remplis
00:22:24dans certains villages la saisie gouvernementale de céréales a conduit à des combats entre les
00:22:43paysans et les autorités communistes les silos agra étaient pleins mais les ventres étaient vides
00:22:50le train roule à travers les steppes face à moi un homme dominateur
00:23:08au premier coup d'oeil on peut dire qu'il est membre du parti car la plupart des communistes en
00:23:13urss affiche cette terre apitoyable il me dit qu'il est du département politique
00:23:18c'est un détachement de plusieurs milliers de brigadistes qui ont été envoyés dans les villages
00:23:25pour forcer les paysans à accepter les mesures communistes nous sommes semi militaires me dit
00:23:31il nous écraseront toute opposition il est déterminé à poursuivre ce qu'il considère
00:23:41comme une guerre sainte contre tous ceux qui refusent les collectes
00:23:44on va plus laisser avoir on donne tout notre blé à l'état et nous on crève de faim cette année
00:24:03dès le début de la campagne de collecte on va cacher les céréales que le pouvoir nous fusille sur
00:24:09place ça vaut encore mieux que de creux et de faim à petit feu
00:24:12les brigadistes armés de leurs fusils vont d'une cour à l'autre à battre tous les chiens
00:24:25après quoi ils se mettent à rassembler tous les vivres
00:24:28ils fouillent avec des tiges de métal cherche dans les poêles et ventre les parquets et brèche les murs
00:24:41au cours de la fouille des brigadistes de monde où sont nos armes et notre grain
00:24:47ma femme répond qu'on n'en a pas la torture ils mettent les doigts dans la porte et la referme
00:24:57le sang coule elle perd connaissance
00:25:02il verse de l'eau sur la tête pour reprendre la torture
00:25:08il la frappe il lui enfonce une aiguille sous les ongles
00:25:15dans le train je feuillais un journal que je trouve par terre la propagande il parle d'un
00:25:32enfant devenu un héros après avoir dénoncé sa mère qui a vécu quelques épis dans un champ
00:25:37du kolkhoz le plus grand crime en union soviétique et l'appropriation des biens socialistes
00:25:45depuis le début de la nouvelle récolte le vol de céréales a pris une grande ampleur le vol de la
00:25:54récolte kolkhozienne est accompli pour l'essentiel par des individus isolés ou par des petits groupes
00:25:58qui coupent les épis en petites quantités
00:26:00parmi les individus isolés s'adonnant à ce genre de crime on trouve en majorité des femmes et des
00:26:09enfants les paysans envoient avant tout leurs enfants se disant que ceux ci ne seront pas
00:26:15réprimés pour ce crime dernièrement cinq femmes ont été surprise dans les champs en train de couper
00:26:21les épis de blé alors qu'on essayait de les arrêter elles se sont enfuies dans toutes les
00:26:26directions le brigadiste a tiré deux fois avec un fusil de chasse une des femmes est morte
00:26:48à cause des violences bolcheviques dans les campagnes et des collectes de blé abusive le
00:26:53nationalisme était de plus en plus fort en ukraine les ukrainiens restés les plus rétifs à la
00:27:00collectivisation car ils entretenaient depuis toujours un rapport viscérale avec leurs terres
00:27:08depuis qu'elle leur a été enlevé au début du plan caquénal les paysans vivaient cela comme un
00:27:13nouveau servage non plus au profit des tsars mais des bolcheviques
00:27:20les nationalistes revendiquaient ouvertement leurs droits à l'indépendance et l'arrêt des prélèvements de céréales
00:27:39le plus important maintenant c'est l'ukraine on dit que dans deux régions d'ukraine des comités du
00:27:50parti se sont exprimés contre le plan de collecte après l'avoir déclaré non réaliste si nous
00:27:56n'entreprenons pas immédiatement le redressement de la situation en ukraine nous pouvons perdre l'ukraine
00:28:02afin de renforcer la collecte de céréales envoyé pour deux périodes de dix jours des commissions
00:28:13plénipotentiaires dirigées par le camarade kaganovic au cocasse du nord et le camarade
00:28:18molotov en ukraine l'école cause et les villages qui sabotent le plus activement les plans d'approvisionnement
00:28:24en céréales de l'état seront inscrits au tableau noir les mesures suivantes seront imposées suspension
00:28:31immédiate de la livraison de marchandises et retrait de toutes les marchandises disponibles dans les
00:28:36magasins interdiction totale du commerce
00:28:52ils nous ont mis au tableau noir on n'a plus de pain les magasins coopératifs ne vendent rien
00:28:58il n'y a plus ni allumettes ni pétrole on ne peut pas partir acheter quoi que ce soit
00:29:05on ne nous laisse pas sortir du village il y a des patrouilles partout
00:29:18les gens gonflent et crèvent quinze par jour au moins
00:29:21la pravda a publié un discours totalement paranoïaque de stalin selon lui des paysans
00:29:42ukrainiens aurait bâti une immense ville souterraine regorgeant de céréales cachées
00:29:46sa découverte assurerait la prospérité de l'urss
00:29:51des documents nous informe qu'une organisation nationaliste ukrainienne s'est fixé comme
00:30:06objectif de saboter la collecte de céréales et de préparer le soulèvement des paysans pour
00:30:11séparer l'ukraine de l'urss
00:30:21stalin a alors décidé de punir spécifiquement l'ukraine des nationalistes et les paysans
00:30:27réfractaires en confisquant jusqu'aux semences indispensables pour la future récolte la fin
00:30:32est devenu une arme
00:30:51comme rien ne pouvait être planté les paysans ont pris le chemin de l'exode
00:30:59pour trouver de quoi manger il tenter de s'enfuir vers les républiques voisines
00:31:05mais stalin a décidé de fermer les frontières de l'ukraine
00:31:11il condamné ainsi les paysans ukrainiens à une mort certaine
00:31:15pour mettre fin à ces exodes massifs j'ordonne au département des transports d'organiser des patrouilles de surveillance notamment autour des gares de contrôler systématiquement tous les paysans en déplacement d'arrêter immédiatement tous ceux qui tentent de quitter l'ukraine
00:31:37dans le train
00:31:43dans le train
00:31:59dans le train
00:32:01un paysan gémissant me regarde fixement manger mon pain blanc
00:32:05par accident j'en fais tomber un petit morceau par terre
00:32:09comme il est couvert de saleté
00:32:12je le jette dans le crachoir
00:32:14en un clin d'oeil
00:32:17le paysan se jette dessus
00:32:19et le dévore comme s'il était une bête sauvage
00:32:22le brigadiste refuse de me croire quand je parle de famine
00:32:29les dirigeants bolcheviques avaient promis que des flots de lait couleraient de la terre
00:32:37les paysans auraient des oeufs du beurre de la viande tous les jours et des vêtements en abondance
00:32:49aujourd'hui l'ukraine meurt de faim
00:32:56le train s'arrête dans une petite gare
00:33:16voilà ma chance de m'éclipser et d'entrer dans le no man's land ukrainien
00:33:23j'attache mon sac à dos
00:33:27qui contient ma précieuse nourriture achetée à moscou
00:33:30je descends
00:33:31je suis seul
00:33:36prêt à commencer mon aventure
00:33:38je longe la voie ferrée pour ne pas me perdre car si je m'en éloigne peut-être ne reviendrai jamais
00:33:47je ne reviendrai jamais
00:33:49je ne reviendrai jamais
00:33:54je ne reviendrai jamais
00:34:09le village où j'arrive est d'une tranquillité surnaturelle
00:34:13je ne reviendrai jamais
00:34:16pas un bruit
00:34:18le silence
00:34:20deux femmes m'arrêtent
00:34:35et m'invite à rentrer dans une maison
00:34:38je demande
00:34:44que se passe-t-il dans le village
00:34:49l'une d'elles répond par un mot
00:34:51colote
00:34:52la famine
00:34:55pire encore qu'en 1921
00:34:57ajoute-t-elle
00:34:58pire encore qu'en 1921
00:34:59ajoute-t-elle
00:35:00un peu plus loin dans un autre village
00:35:05le village
00:35:08on va chercher
00:35:10le village
00:35:14le village
00:35:28en 721
00:35:30Une paysanne me dit, nous sommes tous très croyants, mais les bolcheviques ont fermé l'église et l'ont transformé en entrepôt à grains.
00:35:43Ils pensent que la religion est un poison et que les prêtres luttent contre les kolkhozes.
00:35:52Les brigadistes ont même essayé de prendre mes icônes, mais je leur ai dit que nous étions des paysans, pas des chiens.
00:36:00Quand nous croyions tous en Dieu, nous étions heureux et nous vivions bien.
00:36:10Les champs étaient une masse d'or et le bétail et les chevaux se multipliaient.
00:36:20Quand ils ont essayé de se débarrasser de Dieu, nous avons commencé à avoir faim.
00:36:30Je demande à une autre paysanne, Pachemogolot, pourquoi la famine ?
00:36:39Ce n'est pas la faute de la nature, c'est la faute des communistes.
00:36:44Ils nous ont tout pris.
00:36:45Autrefois, j'aurais dû vous souhaiter la bienvenue et vous donner des poulets, des oeufs, du lait et du bon pain blanc.
00:37:03Autrefois, nous nourrissions le monde.
00:37:06Aujourd'hui, nous n'avons même plus de pain.
00:37:20Ils sont en train de nous tuer.
00:37:26Par suite d'un manque total de pain, les gens se nourrissent d'ersatz.
00:37:30Herbes, plantes, racines, charognes.
00:37:33Les kolkhoziens errent aussi dans la steppe, à la recherche de rongeurs.
00:37:40On a noté que les affamés consommaient leur chair crue, sur place, aussitôt la bête attrapée.
00:37:46On a enregistré plusieurs décès dans les champs et dans les steppes, lors de la chasse aux rongeurs.
00:37:52Les cadavres restent souvent longtemps sans sépulture.
00:37:54On a cessé de se rendre visite entre voisins et amis.
00:38:02Toutes les traditions d'hospitalité et d'entraide ont brutalement disparu.
00:38:08Chacun s'est refermé sur soi, s'est terré dans son trou.
00:38:11L'indifférence à tout nous gagne.
00:38:20Indifférence à la déchéance et à la mort des amis.
00:38:23Puis des proches.
00:38:24Des plus proches.
00:39:09Je continue de marcher jusqu'à la tombée de la nuit.
00:39:21En arrivant au prochain village, un homme m'aborde et me propose d'entrer chez lui.
00:39:30La peur de la mort plane car ils n'ont plus rien pour tenir jusqu'à la prochaine récolte.
00:39:39Je partage mon pain blanc, mon beurre et mon fromage.
00:39:51Une jeune fille me dit
00:39:52« Maintenant que j'ai mangé des choses aussi merveilleuses, je peux mourir heureuse. »
00:40:01Je reste là pour la nuit.
00:40:07Nous dormons à neuf dans la même pièce.
00:40:09Au matin, avant de partir, le paysan me dit
00:40:21« C'est terrible ici, mais descendez dans la région de Poltava, c'est bien pire.
00:40:27Vous verrez des centaines de maisons vides. »
00:40:34Certains ont fui, mais la plupart sont morts.
00:40:42On constate que le cannibalisme est en passe de devenir un fait habituel,
00:41:05comme lors de la famine de 1921.
00:41:07Les individus tuent des enfants et des gens de leur connaissance, voire des inconnus dans la rue.
00:41:14Chaque jour qui passe, fortifie ces gens dans l'idée qu'il est parfaitement acceptable de consommer de la viande humaine.
00:41:20Mes chaussures s'usent à force de marcher sur le balas glacé.
00:41:34À chaque pas, je sens la neige durcie et les pierres sous mes semelles.
00:41:40Dans une gare, je demande encore à chaque paysan
00:41:42« Pourquoi cette famine ? »
00:41:47Un policier s'approche, dégagé, arrêté de lui parler de la famine.
00:41:54Vous ne voyez pas que c'est un étranger ?
00:41:57Il se tourne vers moi.
00:41:59« Viens, qu'est-ce que tu fais ici ? Montre-moi tes papiers.
00:42:03Suis-moi, je t'emmène à Kharkov. »
00:42:08Les images les plus terribles me viennent à l'esprit.
00:42:13Je pense que mon heure est venue.
00:42:16Que je vais être torturé dans une prison de Logépeo.
00:42:20Tout au long du voyage, je cherche à l'impressionner
00:42:23en lui racontant que j'ai interviewé la veuve de Lénine
00:42:26et un certain nombre de grandes figures du régime soviétique.
00:42:29A l'arrivée à Kharkov, je comprends que le policier est convaincu
00:42:40que mon arrestation plongerait l'URSS, l'Europe et les Etats-Unis
00:42:44dans une guerre mondiale.
00:42:48Il décide alors de m'accompagner à un consul étranger
00:42:51et me laisse là, sur le pas de la porte.
00:42:54Mon voyage à travers les villages est terminé.
00:43:13Comme prévu au début de mon voyage,
00:43:15je vais visiter l'usine de tracteurs
00:43:17dont les bolchevics sont si fiers.
00:43:20Le directeur me dit qu'aujourd'hui,
00:43:22ils produisent 80 tracteurs par jour.
00:43:25Mais un sur deux ne fonctionne même pas.
00:43:48Le dégel précoce est arrivé.
00:43:52Kharkov semble à l'abandon.
00:44:01La famine ravage aussi la capitale de l'Ukraine.
00:44:09La ville est quadrillée par les hommes de l'Oguepéo.
00:44:13Les paysans s'en méfient comme de la peste.
00:44:15Dans les rues, je vois des milliers de paysans
00:44:23qui ont fui les villages
00:44:25pour aller chercher de la nourriture dans les villes.
00:44:29Ils m'en disent.
00:44:34Leurs enfants pâles tendent les mains
00:44:36en pleurant sur mon passage.
00:44:37« Oncle, donne-nous du pain. »
00:44:44Des milliers de gens commencent à faire la queue
00:44:46pour un quignon de pain à 3-4 heures de l'après-midi
00:44:48pour en recevoir un le lendemain matin
00:44:51à l'ouverture des magasins.
00:44:55Un homme me raconte.
00:44:57C'est partout la terreur.
00:44:59Partout la famine.
00:45:00Il n'y a aucun espoir.
00:45:20Un service pour recueillir les enfants a été organisé.
00:45:25Ces enfants ont été abandonnés par leurs parents
00:45:27dès qu'elles s'en retournent au village
00:45:29pour eux mourir, espérant qu'en ville,
00:45:31quelqu'un prendra soin de leur progéniture.
00:45:39Il est indéniable que cette famine a été planifiée
00:45:42pour donner une leçon aux paysans.
00:45:45Le gouvernement de Moscou, en effet,
00:45:47a organisé par des réquisitions implacables
00:45:49la disparition complète de tout moyen de subsistance
00:45:53dans la campagne ukrainienne.
00:45:54Pourquoi la presse internationale
00:45:58ne publie rien sur cette boucherie
00:46:00organisée par le gouvernement soviétique ?
00:46:02Ces dernières semaines,
00:46:19on a assisté à un début de russification de l'Ukraine.
00:46:24Des moscovites ont été placés
00:46:25à des postes de direction à Kharkov
00:46:27et le russe est désormais obligatoire dans les écoles.
00:46:33Des officiels étrangers parlent même
00:46:35d'un plan de colonisation.
00:46:38Dans un avenir peut-être très proche,
00:46:41l'Ukraine pourrait devenir de fait une région russe.
00:46:43Je quitte Kharkov.
00:46:51Dans le train pour Moscou,
00:46:53un contrôleur vient tirer les rideaux du compartiment.
00:46:56Je l'arrête.
00:46:58Non, laissez, me dit-il.
00:47:00Il jette des pierres sur le train.
00:47:02Mais qui ?
00:47:03Les paysans.
00:47:04Pour protester.
00:47:05Je vais devoir faire très attention
00:47:25jusqu'à mon départ de Russie.
00:47:27Mais je continue à poser des questions
00:47:29aux gens que je rencontre à Moscou.
00:47:32Dans une rue,
00:47:33un ouvrier me dit
00:47:35« Le plan quinquennal
00:47:37ne marche que sur le papier.
00:47:39Et les chiffres,
00:47:40ça ne se mange pas. »
00:47:43Je ne crois pas un mot
00:47:43de ce qu'ils écrivent dans les journaux.
00:47:46Ce ne sont que des mensonges.
00:47:47Des mensonges.
00:47:48Des mensonges.
00:47:49Je me rends à une réception
00:48:08au ministère des Affaires étrangères
00:48:10pour rencontrer le ministre
00:48:12Maxime Litvinov.
00:48:13Étonnamment,
00:48:17il ne semble pas avoir été informé
00:48:19de mon arrestation à Kharkov
00:48:21et de mon périple
00:48:22dans les villages d'Ukraine.
00:48:25Il pense que je travaille encore
00:48:27pour Lloyd George
00:48:27et me demande d'ailleurs
00:48:29de lui transmettre
00:48:30ses respects et ses salutations
00:48:31car il l'a toujours admiré.
00:48:33La soirée se poursuit
00:48:49à l'hôtel Métropole.
00:48:59Lumière rouge, verte et bleue.
00:49:02Fontaine, ballon.
00:49:08Serveur en blanc, vin.
00:49:11Je rencontre des membres du parti
00:49:13et des journalistes étrangers.
00:49:19Walter Duranty,
00:49:21le célèbre correspondant
00:49:22du New York Times à Moscou
00:49:23est là.
00:49:25Il a été charmant avec moi
00:49:27comme il l'est avec
00:49:28tous les visiteurs anglais et américains.
00:49:29Duranty est même vu
00:49:32comme l'ambassadeur officieux
00:49:34des États-Unis en URSS.
00:49:35Je n'ai aucune confiance en Duranty.
00:50:01Il m'a demandé de me taire.
00:50:15Mes chers parents,
00:50:17je viens de quitter Moscou.
00:50:18J'ai hâte de rentrer à la maison.
00:50:24Mais sur le chemin du retour,
00:50:26je vais m'arrêter à Berlin.
00:50:33La situation en URSS
00:50:34est absolument catastrophique.
00:50:37La famine sévit presque partout
00:50:38et des millions de personnes
00:50:40meurent de faim.
00:50:41Chers amis journalistes,
00:50:58merci d'être venus
00:50:58à cette conférence de presse.
00:51:01Avant mon départ pour Londres,
00:51:03je voulais partager avec vous
00:51:04ce que j'ai vu et entendu
00:51:06au cours de mon voyage à pied
00:51:07à travers les villages d'Ukraine.
00:51:11Que m'ont dit les paysans ?
00:51:14Il y avait un cri
00:51:14qui résonnait partout où j'allais.
00:51:16Il n'y a pas de pain.
00:51:20L'autre phrase
00:51:21qui était le leitmotiv
00:51:22de ma visite,
00:51:24nous sommes tous gonflés.
00:51:25J'ai vu la ruine de l'agriculture
00:51:34dans sa triste réalité.
00:51:38La famine sévit partout.
00:51:42J'ai parcouru plusieurs villages
00:51:44dans la neige de Mars.
00:51:46J'ai parlé à tous les paysans
00:51:47que j'ai rencontrés.
00:51:49J'ai dormi dans des huttes,
00:51:51parfois à neuf dans une même pièce.
00:51:52J'ai vu des enfants
00:51:54avec un ventre gonflé.
00:51:59Si l'heure est grave aujourd'hui
00:52:00et si des millions de personnes
00:52:02meurent dans les villages,
00:52:04quelle sera la situation
00:52:04dans un mois ?
00:52:06L'avenir est plus sombre
00:52:08que le présent.
00:52:09Je viens d'apprendre
00:52:20avec stupéfaction
00:52:21que Walter Duranty
00:52:22a télégraphié un article
00:52:23au New York Times
00:52:24dans lequel il insinue
00:52:26que je suis un menteur
00:52:27et dément toute information
00:52:28sur une famine en URSS.
00:52:33Les rues sont fins
00:52:34mais n'en meurent pas.
00:52:35Gareth Jones révèle
00:52:38une histoire effrayante
00:52:39au sujet de la famine
00:52:40en Union soviétique.
00:52:44Mais il n'y a pas de famine
00:52:45ou de décès
00:52:46dû à la famine.
00:52:49Il existe plutôt
00:52:50une mortalité généralisée
00:52:52due aux maladies
00:52:53liées à la malnutrition.
00:52:57Il n'est que trop vrai
00:52:58que la nouveauté
00:52:58et la mauvaise gestion
00:52:59de l'agriculture collective
00:53:00ont provoqué le gâchis
00:53:02de la production alimentaire soviétique.
00:53:05Mais pour le dire brutalement,
00:53:08il ne pouvait pas faire
00:53:08d'omelettes
00:53:09sans casser des oeufs.
00:53:20Je souhaite répondre
00:53:21à M. Duranty
00:53:22qui laisse entendre
00:53:23que j'inventerai
00:53:24une histoire effrayante.
00:53:27Walter Duranty
00:53:28dit qu'il n'y a pas
00:53:28de famine en URSS.
00:53:30La censure a fait
00:53:33des journalistes à Moscou
00:53:34des maîtres de l'euphémisme.
00:53:37Ainsi donne-t-il à famine
00:53:39le nom délicat
00:53:40de pénurie alimentaire.
00:53:45J'aimerais aussi féliciter
00:53:46le ministère soviétique
00:53:47des affaires étrangères
00:53:48pour son habileté
00:53:49à dissimuler
00:53:50la véritable situation
00:53:52en URSS.
00:53:53Chère Margaret,
00:54:14ma chère amie,
00:54:16je sais que la présentation
00:54:18des faits
00:54:19par Duranty
00:54:19est fausse.
00:54:21Il écrit simplement
00:54:22ce que les autorités
00:54:23soviétiques
00:54:23lui disent décrire.
00:54:27Mais lui,
00:54:28il travaille
00:54:28pour le New York Times
00:54:30et il a gagné
00:54:31l'année dernière
00:54:32le prestigieux
00:54:33prix Pulitzer
00:54:33pour ses articles
00:54:34élogieux
00:54:35sur l'URSS de Staline.
00:54:36On le lit
00:54:39et on le croit.
00:54:49Je rentre au Pays de Galles,
00:54:50à Berry,
00:54:51chez moi.
00:55:04Mais je ne vais pas
00:55:05baisser les bras.
00:55:06J'ai du travail
00:55:07qui m'attend.
00:55:09Le Daily Express
00:55:10et le Western Mail
00:55:11m'ont commandé
00:55:12chacun une série
00:55:12d'articles
00:55:13sur l'URSS
00:55:13et la famine.
00:55:30J'aimerais tellement
00:55:31que le monde
00:55:32prenne conscience
00:55:33de la situation
00:55:33en Ukraine
00:55:34et que quelque chose
00:55:35soit fait
00:55:35pour soulager
00:55:36les souffrances
00:55:37des paysans.
00:55:42C'est incroyable
00:55:43que Garrett Jones
00:55:44ait réussi
00:55:45à tous vous berner.
00:55:46En fait,
00:55:47il n'est plus secrétaire
00:55:47de Lloyd George.
00:55:49Nous avons apporté
00:55:50à cet individu
00:55:50tout le soutien possible.
00:55:52Nous l'avons aidé
00:55:53dans son travail.
00:55:54J'ai même accepté
00:55:55de le rencontrer
00:55:55et il s'est avéré
00:55:57être un imposteur.
00:55:57Des informations mensongères
00:56:09provenant de l'étranger
00:56:10parlent d'une famine
00:56:11en Ukraine.
00:56:12Pour faire taire
00:56:13définitivement
00:56:14ces rumeurs,
00:56:15il serait souhaitable
00:56:15de faire visiter
00:56:16au très influent
00:56:17ministre français
00:56:18Édouard Hériot
00:56:19un col-cause
00:56:20en Ukraine.
00:56:20L'essentiel
00:56:26reste le choix
00:56:27du bon col-cause.
00:56:36Avant la visite,
00:56:38les routes des environs
00:56:39sont débarrassées
00:56:39des cadavres
00:56:40qui les encombrent.
00:56:47Le col-cause est nettoyé
00:56:48et astiqué
00:56:49de fonte en comble.
00:56:50On abat des bœufs
00:56:53et des porcs
00:56:53pour avoir de la viande
00:56:55en abondance
00:56:55afin que M. Hériot
00:56:57nous rencontre
00:56:57à tablée
00:56:58devant un bon repas.
00:57:03On nous annonce
00:57:04qu'un studio d'Odessa
00:57:04a choisi notre col-cause
00:57:06pour y tourner un film
00:57:07sur la vie
00:57:07dans les fermes collectives.
00:57:11Une commission spéciale
00:57:12s'occupe de choisir
00:57:13des figurants
00:57:14et de nous distribuer
00:57:15des vêtements neufs,
00:57:16costumes,
00:57:17chapeaux,
00:57:17chaussettes,
00:57:18chaussures.
00:57:18Seuls les figurants
00:57:21se rendent dans les champs
00:57:22et sont autorisés
00:57:23à parler avec Edouard Hériot.
00:57:25Les autres
00:57:25restent chez eux.
00:57:27L'Ukraine
00:57:44dont on me parle parfois
00:57:46mais c'est la Beauce.
00:57:49Je me suis fait conduire
00:57:50dans un village
00:57:50indiqué comme très éprouvé.
00:57:52Et là,
00:57:54j'ai vu des jardins,
00:57:55des vergers
00:57:56et des enfants bien portants.
00:57:59Il me suffit
00:57:59de décrire ce que j'ai vu
00:58:00sans autre souci
00:58:02que celui de la vérité.
00:58:04Lorsqu'on soutient
00:58:05que l'Ukraine
00:58:05est dévastée
00:58:07par une famine,
00:58:08permettez-moi
00:58:09de hausser les épaules.
00:58:10J'habite maintenant
00:58:23chez mes parents,
00:58:24dans la toute petite chambre
00:58:25du dernier étage,
00:58:27celle que tout le monde appelle
00:58:28la chambre de Maître Garrett.
00:58:31Je vais tous les jours
00:58:32en bus
00:58:33à l'agence locale
00:58:34de Western Mail
00:58:35à Cardiff.
00:58:35Mais aujourd'hui,
00:58:39mon rédacteur en chef
00:58:40m'a interdit
00:58:40d'écrire la moindre ligne
00:58:42sur l'URSS.
00:58:46J'ai appris
00:58:46que Litvinov,
00:58:47le ministre
00:58:48des Affaires étrangères,
00:58:50avait envoyé
00:58:50un télégramme
00:58:51à l'ambassade soviétique
00:58:52de Londres
00:58:52pour se plaindre de moi.
00:58:55Il m'est désormais
00:58:56interdit
00:58:56d'entrer en Union soviétique.
00:58:59Je suis inscrit
00:59:00sur la liste noire
00:59:01de l'OGBO.
00:59:05Parler d'une famine
00:59:19aujourd'hui
00:59:19est tout à fait ridicule.
00:59:22Je viens de terminer
00:59:23un voyage en voiture
00:59:24de 350 kilomètres
00:59:25à travers le cœur
00:59:26de l'Ukraine.
00:59:27Et je peux affirmer
00:59:28que la récolte
00:59:29est splendide.
00:59:32Les bébés,
00:59:33comme les personnes âgées,
00:59:34ont l'air
00:59:34en bonne santé.
00:59:35et bien nourries.
00:59:38Partout où je suis allé,
00:59:39les communistes
00:59:39et les paysans
00:59:40disent la même chose.
00:59:41Aujourd'hui,
00:59:42tout va bien.
00:59:43Aujourd'hui,
00:59:44nous avons des réserves
00:59:44pour l'hiver.
00:59:47Aujourd'hui,
00:59:48nous avons plus de grains.
00:59:51Il y a eu beaucoup
00:59:52de résistance
00:59:52l'année dernière
00:59:53et ceux qui ont résisté
00:59:54ont souffert amèrement.
00:59:56Aujourd'hui,
00:59:57il n'y a plus de résistance.
01:00:00Le Kremlin
01:00:00a gagné sa bataille.
01:00:01Camarades colcausiens
01:00:20et colcausiennes,
01:00:22les millions
01:00:22de paysans pauvres
01:00:24qui autrefois
01:00:24ne mangeaient jamais
01:00:25à leur faim
01:00:26sont devenus
01:00:27dans les colcauses
01:00:27des hommes
01:00:28assurés du lendemain.
01:00:29Nous pouvons nous féliciter
01:00:32des immenses succès
01:00:33de la construction
01:00:34du socialisme
01:00:35dans les campagnes.
01:00:37Nous avons sauvé
01:00:38pas moins de 20 millions
01:00:39de paysans pauvres
01:00:40de la ruine
01:00:41et de l'exploitation coulac.
01:00:43Nous les avons transformés
01:00:45en colcausiens heureux.
01:00:46J'ai quitté le pays de Galles
01:01:05pour écrire sur les affaires
01:01:06du monde
01:01:06pour le Manchester Guardian
01:01:08il y a exactement
01:01:09neuf mois aujourd'hui.
01:01:11Je n'arrive toujours pas
01:01:12à oublier le ventre gonflé
01:01:14des enfants ukrainiens.
01:01:16J'aurais tellement aimé
01:01:17que mes dizaines d'articles
01:01:18écrits à mon retour
01:01:19d'Ukraine
01:01:20et mes nombreuses conférences
01:01:22trouvent un large écho
01:01:23dans l'opinion publique.
01:01:26Mais à ce moment-là,
01:01:27les dirigeants occidentaux,
01:01:29pourtant parfaitement informés
01:01:30de la situation,
01:01:32regardaient ailleurs.
01:01:37Ils étaient trop effrayés
01:01:38par l'Allemagne nazie
01:01:39et bien trop soucieux
01:01:40de continuer d'apporter
01:01:41des millions de tonnes
01:01:42de blé russe.
01:01:47Toujours persona non grata
01:01:48en URSS,
01:01:49je réussis quand même
01:01:50à écrire des articles
01:01:51sur ce pays
01:01:52dans des journaux américains.
01:02:01Aujourd'hui,
01:02:03la terreur s'installe
01:02:04en URSS.
01:02:04Staline réduit au silence
01:02:11toute opposition.
01:02:26La voie sinistre
01:02:27de l'agent de la police secrète,
01:02:30le crépitement des fusils
01:02:31du peloton d'exécution
01:02:32et le bruit sourd
01:02:34d'une victime qui tombe
01:02:35ont été entendus
01:02:37plus souvent
01:02:38depuis Noël dernier
01:02:38que depuis
01:02:39de très nombreuses années.
01:02:50Je suis maintenant
01:02:51en Mongolie intérieure
01:02:52pour enquêter
01:02:53sur les vives tensions
01:02:54entre l'URSS
01:02:55et le Japon.
01:02:55Il y a quatre russes
01:02:58avec moi
01:02:59dans la voiture.
01:03:03Nous nous enfonçons
01:03:05vers des terres inconnues.
01:03:07Toutes les cartes
01:03:08sont mauvaises
01:03:09et les distances
01:03:09sont fausses.
01:03:12Nous perdons
01:03:13notre chemin.
01:03:13J'ai vécu
01:03:27la semaine
01:03:27la plus excitante
01:03:28de ma vie,
01:03:29pleine d'aventures
01:03:30et de rencontres étranges.
01:03:33Des bouddhas vivants,
01:03:36des princes mongols
01:03:37et des espions japonais.
01:03:40Vers sept heures,
01:04:10du soir,
01:04:11fatigué,
01:04:13je rentre
01:04:14dans ma yurte.
01:04:17Demain,
01:04:19nous traverserons
01:04:20le pays des bandits.
01:04:40Garret Jones
01:04:49n'est plus.
01:04:50Il a été abattu
01:04:51à la veille
01:04:51de son 30e anniversaire.
01:04:59Son corps,
01:05:00transpercé
01:05:00de trois balles,
01:05:02repose à Pao Chang.
01:05:06Les détails
01:05:07sur les circonstances
01:05:07de sa mort
01:05:08restent mystérieux.
01:05:10De la vie
01:05:12ne déjuvant
01:05:13de la vie
01:05:14dans la vie
01:05:15de l'avenir.
01:05:15On se voit
01:05:15le pays
01:05:17de la vie
01:05:18de la vie
01:05:19et de la vie
01:05:19de la vie
01:05:19et de la vie
01:05:20et de la vie
01:05:21de l'avenir.
01:05:22On se voit
01:05:22sur les deux
01:05:23des douleurs.
01:05:23Sous-titrage MFP.
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