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Avec Sébastien Kuperfis, Président de Junot, l'immobilier de luxe

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##LE_GRAND_TEMOIN-2025-04-12##

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Transcription
00:00Vous 100% immobilier comme chaque samedi jusqu'à 10h sur Sud Radio avec Bérénice de Villeflorio ce matin et son invité
00:06Sébastien Kuperfis, le président de Juno. Bonjour. Bonjour Bérénice.
00:10Alors Juno, c'est une maison qu'on associe souvent à l'élégance parisienne.
00:14Vous êtes présent dans plusieurs arrondissements de la capitale, en proche banlieue également et puis à l'international, à Bruxelles par exemple.
00:21Vous êtes spécialisé dans l'immobilier haut de gamme et l'ultra luxe.
00:25Alors déjà pour présenter à nos auditeurs, qu'est-ce qu'un bien Juno ?
00:29Qu'est-ce qu'un bien Juno ou qu'est-ce qu'un bien de luxe ?
00:32C'est vrai que la définition du luxe, c'est compliqué mais on va dire 30% au-dessus des prix des choses qu'il y a autour.
00:39Et après factuellement chez nous, chez Juno, on a une activité de luxe où le prix moyen est autour d'un million cinq.
00:44Ça va dépendre des quartiers. Et après on a une activité qu'on appelle d'ultra luxe.
00:48Et là le prix moyen est autour de 7 millions, 8 millions d'euros mais là on parle vraiment de choses complètement exceptionnelles.
00:54Donc en gros entre 1 et 5, 1,1 million 5 et 7 millions on est dans du luxe et à partir de 7 millions on est dans de l'ultra luxe.
01:01On fait démarrer l'ultra luxe à 5 millions mais la moyenne des prix en effet va être autour de 7,5.
01:06D'accord. Alors on parle beaucoup du marché classique dans cette émission qui a subi une crise monstrueuse, le logement également.
01:15Qu'en est-il du marché du luxe ? Est-ce que le luxe résiste à la crise ? Qu'en est-il des prix dans le luxe justement également ?
01:24Alors le marché du luxe il a une dynamique un peu différente du reste du marché mais il n'est pas hors sol.
01:29Donc le marché du luxe a connu aussi une crise. Les prix ont baissé d'à peu près 10% entre 2022 et le début d'année.
01:37Donc généralement ça se fait dans un tempo un peu différent. Il y a aussi des différences de régions
01:41parce qu'évidemment le marché n'est pas le même sur la côte d'Azur ou à Paris.
01:45Mais voilà le luxe, les prix ont baissé, les volumes ont baissé en 2022-2023.
01:49Par contre l'année 2025 est repartie très fort.
01:52Tous les indicateurs que l'on a sont extrêmement positifs avec beaucoup plus de projets qui se font jour.
02:00Alors les prix ont baissé c'est pour les mêmes raisons que dans l'immobilier classique
02:03parce que dans l'immobilier classique c'est parce que les acheteurs n'avaient pas de crédit, ils n'avaient pas de quoi acheter.
02:07Là j'imagine que pour ces biens on n'est pas sur le même profil d'acheteurs.
02:12Ils étaient aussi impactés par la hausse des taux ? Pourquoi les prix ont baissé ?
02:16Alors encore une fois l'immobilier luxe n'est pas déconnecté.
02:20Donc les gens voient le marché.
02:21Et c'est vrai que la plupart de nos clients n'empruntent pas.
02:24En 2022 on avait une majorité de gens qui n'empruntaient pas.
02:31Mais les prix généraux sont quand même impactés par ce qui se passe sur le reste du marché.
02:36Et ensuite quand vous avez des taux d'intérêt qui sont élevés, l'argent que vous avez vous pouvez le placer dans des placements à court terme
02:44qui vous rapportaient jusqu'à 4%.
02:46Donc il y a aussi des arbitrages qui se font.
02:49Et ensuite l'immobilier c'est de la confiance.
02:51Donc dans des moments où le marché est un peu plus ralenti, où il y a des inquiétudes, ça touche aussi le marché du luxe.
02:57Alors justement on parle de vos clients.
02:59Qui sont les clients qui achètent des biens de luxe Juno ?
03:04Alors ils sont très majoritairement français.
03:07Je trouve que c'est plutôt une bonne nouvelle.
03:10On a 85% de clients sur les biens en moyenne autour d'un million cinq.
03:15Alors évidemment on est sur une niche.
03:17On est principalement à Paris dans des beaux quartiers.
03:20Donc ce n'est pas du tout représentatif.
03:22Mais évidemment il y a beaucoup de gens qui sont quatre supérieurs.
03:24Qui viennent de la tech, qui viennent de la finance.
03:27Et ensuite quand on passe dans l'ultra luxe, qui est ce taux de marché au-dessus de 5 millions.
03:34Là malheureusement la proportion s'inverse.
03:37C'est-à-dire qu'on va avoir 85% d'étrangers.
03:39D'accord.
03:40Et il reste, elle reste en français.
03:43Les étrangers étant majoritairement des américains.
03:47Maintenant pas mal d'asiatiques, de chinois.
03:50Et aussi une proportion importante de gens du Moyen-Orient.
03:53Et qui préfèrent donc le septième, vous l'avez dit par exemple.
03:55Le septième, le seizième, l'île Saint-Louis.
03:59Il y a quelques hotspots comme ça.
04:01Qui sont très recherchés par les clients étrangers.
04:05Mais qui vont aussi dans d'autres quartiers un peu plus aventureux pour eux.
04:08Comme le neuvième.
04:09Alors ces clients-là j'imagine qu'ils achètent pour avoir une résidence secondaire.
04:13C'est quoi l'objectif d'acheter un bien ?
04:17Les clients, l'immense majorité du marché à Paris est un marché de résidence principale.
04:23C'est vraiment l'immense majorité du marché.
04:25Après encore une fois, plus on monte en prix et plus on a une proportion d'étrangers,
04:29plus évidemment on va avoir des gens qui ont des résidences secondaires.
04:32Et qui vont y venir quelques semaines dans l'année pour en profiter.
04:35Mais qui ne sont pas là tout le temps.
04:36Donc ça, ça concerne les biens ultra luxe.
04:38Exactement.
04:39Les biens entre 1 million, 2 millions, 3 millions, c'est des résidences principales.
04:42Exactement.
04:43C'est un marché vraiment de résidence principale Paris.
04:45Ça va plaire à Jacques Baudrier, l'adjoint au maire qui est en charge du logement.
04:51Parce que lui, il part à la guerre.
04:53Je me suis entretenue avec lui.
04:54Contre les résidences secondaires.
04:55Contre les résidences secondaires.
04:55Contre les résidences secondaires, c'est vrai qu'il y a de moins en moins de logements à Paris.
05:00Les Parisiens n'arrivent plus à se loger.
05:02Bon, ce n'est pas nouveau, mais ça s'intensifie avec cette crise du logement.
05:05Là, on va parler plutôt du marché locatif.
05:07Parce que vous faites de la location aussi chez Junot.
05:09Vous vous faites de la gestion locative, comme on l'appelle.
05:12Donc les propriétaires vous confient leurs biens.
05:14Donc c'est de la gestion que de biens de prestige également ?
05:17C'est plutôt des beaux biens, oui.
05:18On gère à peu près 700 millions d'actifs, mais c'est plutôt des jolis appartements, des maisons, des hôtels particuliers.
05:25Combien de logements ? Combien de biens sur ces 750 millions ?
05:29Je vais me poser une colle, je ne sais pas.
05:30Il faudrait faire la division.
05:31C'était pour faire la moyenne.
05:32Je n'ai pas le chiffre.
05:33Mais en tout cas, si on loue une petite chambre de bonne, on ne peut pas vous la donner en gestion.
05:37Si vous êtes client et qu'on s'occupe de vous, si, si, on va le faire.
05:41Mais c'est vrai que ce n'est pas notre cœur de cible.
05:43Alors justement, là, c'est vrai que l'offre de logements en location diminue à Paris.
05:48On constate vraiment une attrition de ce parc locatif.
05:51Vous la constatez aussi, vous, de votre côté, sur le terrain ?
05:54On la constate et on la prévoit et on la dénonce depuis des années.
05:58Parce qu'à Paris, les mesures qui sont prises en ce moment par M. Estrosi dans le sud existent déjà à Paris depuis assez longtemps.
06:06On a déjà un encadrement des loyers.
06:07On a déjà une limitation très forte des possibilités de faire du Airbnb.
06:11Et ça n'a évidemment pas empêché le marché d'avoir moins d'offres.
06:15Puisque, en fait, ce n'est pas le problème.
06:18Le problème, c'est qu'il y a trop de contraintes sur les propriétaires.
06:21Il y a trop de taxation.
06:23Et donc, il y a beaucoup de propriétaires qui préfèrent revendre.
06:27Ou qui préfèrent garder.
06:28Qui préfèrent ne pas louer.
06:29Et donc, on se retrouve avec des locataires qui...
06:32Tout le monde le sait.
06:33Toute personne qui cherche à louer un appartement à Paris sait que c'est une galère pas possible.
06:38C'est très compliqué.
06:38Il faut avoir un très bon dossier.
06:39Parce qu'on a créé un système dans lequel vous avez une protection aussi très forte des locataires.
06:46Alors, c'est super.
06:47C'est une super intention.
06:48Sauf que ce qui se passe, c'est que du coup, les propriétaires ont peur de ne pas récupérer leur appartement
06:52et de devoir payer deux ans d'avocat.
06:54Et donc, ils louent qu'à des gens qui ont des super revenus et des super protections.
06:57Donc, en réalité, en voulant protéger les plus faibles, on arrive à l'effet exactement inverse.
07:02Donc là, on est dans l'extrême.
07:03C'est ça que vous êtes en train de dire.
07:04On protège peut-être un peu trop protéger ses biens.
07:07Oui, mais je crois que cette protection excessive fait que le marché n'est pas fluide
07:12et entraîne les effets inverses à ce qu'ils recherchent.
07:15Et justement, là, quand vous dites que certains propriétaires enlèvent leurs biens du marché de la location,
07:21vous en connaissez.
07:22Et qu'est-ce qu'ils font de leurs logements ?
07:23Qu'est-ce que deviennent ces logements ?
07:24C'est des logements vacants, comme on les appelle ?
07:27Ah non, alors, il y en a un certain nombre qui les vendent.
07:29Parce qu'il y a le sujet du DPE aussi, dont on pourra peut-être parler.
07:32Parce qu'il y a des contraintes.
07:33On a décidé qu'on allait faire porter aux propriétaires particuliers la rénovation énergétique des bâtiments.
07:39Or, quand vous voyez le rendement locatif à Paris qui approche du 0% une fois que vous avez tout enlevé.
07:44Voilà, encadrement des loyers, taxation, etc.
07:46Finalement, vous allez demander à un propriétaire de sortir 10, 20, 30 000 euros,
07:51alors qu'il gagne peut-être 4 ou 5 000 euros sur l'année avec son loyer.
07:57Donc, il y a beaucoup de gens qui disent « Ok, je laisse tomber, je revends ».
08:00Et du coup, c'est racheté par des gens en patrimonial qui vont l'acheter pour les enfants, pour les études.
08:06Mais du coup, ça va être utilisé.
08:07Mais ça sort du parc locatif.
08:09Mais ça sort du parc locatif.
08:09Et donc, ceux qui cherchent à louer et qui ne peuvent pas faire autrement que de louer,
08:13eux, ils ont encore une offre en moins.
08:14Je tiens à préciser que la mairie de Paris, donc Jacques Baudrier notamment,
08:18est plutôt contre cette interdiction liée au DPE, au diagnostic de performance énergétique.
08:22Je le rappelle, c'est que les logements F et G, enfin G pour l'instant,
08:25sont interdits à la location depuis janvier.
08:28Et c'est vrai qu'à Paris, il y en a énormément, puisque tout ce qui est ancien...
08:32C'est le même problème que les zones à faible émission sur les voitures,
08:36où on pousse à remplacer ou à rénover, en tout cas, les véhicules,
08:39mais sauf que tout le monde ne peut pas se le permettre.
08:40Et puis, c'est dramatique.
08:41On manque de logements en France, donc on enlève encore des logements.
08:44On ne peut pas se le permettre, voire c'est impossible,
08:46parce que dans les immeubles haussmanniens, quand vous êtes au rez-de-chaussée
08:48ou au dernier étage, la configuration des lieux fait que vous ne pouvez pas
08:52mettre de pompe à chaleur, vous ne pouvez pas faire tout un tas de rénovation thermique,
08:55et donc vous ne pouvez pas changer votre lettrage.
08:57Alors, on va parler de Paris.
08:59C'est vrai que Paris est de plus en plus difficile à vivre.
09:02Les gens le disent, ça se vide d'ailleurs de ses habitants,
09:05cette ville se vide de ses habitants.
09:06Est-ce que ça se ressent dans votre activité ?
09:09Est-ce qu'il y a aussi un changement, des changements intramuros de quartier ?
09:14Est-ce qu'il y a des migrations de population ?
09:15Je ne sais pas.
09:16Qu'est-ce que vous constatez ?
09:17Il y a toujours des mouvements un peu pendulaires.
09:19Par exemple, l'ouest de Paris qui avait été un peu abandonné,
09:22parce qu'on trouvait que ce n'était pas assez sympa.
09:24Suite au Covid et à l'enfermement, les gens se sont dit,
09:27finalement, dans l'ouest, il y a pas mal d'espaces verts,
09:30il y a pas mal de terrasses, il y a pas mal de trucs comme ça.
09:31Donc, on a un regain d'intérêt pour le 16e, par exemple.
09:36Et non, après, j'ai envie de dire, quand je me regarde, je me désole,
09:39quand je me compare, je me console.
09:41Vu de Paris, c'est vrai qu'on a l'impression que les choses,
09:44un certain nombre de choses ne sont pas vraiment dans la progression,
09:47la circulation, la propreté, éventuellement la sécurité à certains endroits.
09:52Mais vu de l'extérieur, et notamment vu de l'étranger,
09:57je vous donne un exemple très simple.
09:58Vous êtes Hongkongais ou Taïwanais,
10:00vous avez l'armée chinoise qui croise au large de chez vous
10:04les problèmes qu'on a, nous, qui sont existants,
10:08mais sont considérés comme étant véniels.
10:11Paris restera sur Paris.
10:12Et par ailleurs, on a une architecture,
10:14on a la chance d'avoir Haussmann qui a œuvré,
10:16et des urbanistes qui ont fait des choses absolument sublimes,
10:19et ça, ça changera jamais.
10:20Et la tour Eiffel.
10:20Voilà, et puis c'est des observations qu'on pourrait aussi transposer
10:24sur beaucoup de villes en France,
10:25comme Bordeaux, par exemple, Nice, ou encore d'autres.
10:28Merci beaucoup.
10:29Merci Sébastien Kuperfis, président de Juno.
10:31Merci à vous Bérénice de Vilferiou.

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