• avant-hier
"Inacceptable", c'est l'adjectif qui est revenu le plus dans la bouche de nos ministres, des chefs d'entreprises du MEDEF et de la CPME... La CGT elle-même se dit inquiète... L'administration américaine a envoyé une lettre qui met la pression sur nos entreprises et leur demande de stopper leur politique d'inclusion si elles veulent continuer à travailler avec l'Etat américain.
Regardez L'angle éco de Martial You du 31 mars 2025.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Martial Youf, inacceptable ! C'est l'adjectif qui est revenu le plus dans la bouche de nos ministres, des chefs d'entreprise du MEDEF et de la CPME.
00:08La CGT elle-même se dit inquiète.
00:10L'administration américaine a envoyé une lettre qui met la pression sur nos entreprises et leur demande de stopper leur politique d'inclusion.
00:17Qui a reçu ce courrier ?
00:18Plusieurs dizaines d'entreprises, on ne connaît pas précisément leur nom à ce stade,
00:23mais on sait qu'il s'agit de sociétés françaises qui travaillent avec l'état fédéral américain.
00:27On leur a clairement indiqué que si elles ont une politique de promotion interne basée sur l'inclusion et non pas sur le mérite,
00:33ce qui est quand même ce qu'on demande à nos entreprises françaises depuis des années,
00:38et bien elles ne pourraient plus travailler avec les Etats-Unis.
00:41C'est le décret 14.173 signé par Donald Trump au lendemain de son investiture.
00:46Mais ça veut dire quoi ? Quelles sont les politiques visées là ?
00:48Alors ça menace directement les entreprises qui appliquent les lois françaises.
00:52Encore une fois, c'est les lois.
00:53Comme Copé-Zimmerman ou la loi Rickson, à savoir 40% de femmes dans les conseils d'administration
00:59et les comités exécutifs des entreprises de plus de 250 salariés.
01:02Ça va à l'encontre aussi de l'index égalité femmes-hommes de Muriel Pénicaud.
01:07Ça peut concerner tous les outils mis en place pour empêcher la discrimination à l'embauche.
01:12Alors on a vu des grandes entreprises américaines donner des gages à l'administration Trump.
01:16Déjà Mark Zuckerberg, vous vous en rappelez, le patron de Meta, Facebook, Instagram, Whatsapp,
01:21a dit qu'il fallait plus d'hommes dans son industrie.
01:24On demande maintenant la même allégeance viriliste aux entreprises françaises.
01:28Mais les Etats-Unis ont le droit de faire ça ?
01:29Oui, on peut s'opposer dans les mots, c'est ce qu'on fait depuis trois jours.
01:33Mais dans les faits, ça va être plus difficile.
01:35Parce que déjà chez nous, vous avez 500 000 Français qui travaillent pour des entreprises américaines
01:40et qui sont donc soumis aux nouvelles règles.
01:42Et puis les Etats-Unis, ça reste la première économie mondiale.
01:45Donc compliqué de se passer de ce marché pour beaucoup d'entreprises nationales.
01:49Aujourd'hui, c'est l'égalité homme-femme qui est touchée.
01:51Demain, ça peut être la transition énergétique et les objectifs climat de l'accord de Paris.
01:56Les entreprises ont un caïd à la Maison-Blanche.
01:59Ils imposent un monde binaire avec moi ou contre moi.
02:02Bon, et puis c'est pas la première fois qu'il fait ça.
02:04Non, alors ça c'est marrant parce que tous ceux qui s'offusquent depuis ce week-end
02:07ont la mémoire courte quand même.
02:09On a déjà connu ça avec l'Iran en 2018.
02:12Donald Trump, déjà lui, avait décidé alors de quitter l'accord nucléaire iranien
02:17et de rétablir l'embargo.
02:18Ça avait coûté très cher à quelques entreprises françaises
02:21au nom de ce que les Américains appellent l'extraterritorialité.
02:25C'est quoi ça ?
02:25Dès l'instant où vous utilisez le dollar dans vos transactions,
02:29vous êtes soumis à un droit de regard des Etats-Unis
02:32et pourquoi pas à des sanctions.
02:34Alors en 2018, PSA a dû stopper son développement en Iran
02:38alors qu'il venait de vendre 445 000 voitures dans les mois qui avaient précédé
02:43et que c'était son premier marché à l'étranger devant la Chine et le Royaume-Uni.
02:47En 2018, toujours des banques françaises avaient été sanctionnées
02:50par une amende fédérale américaine
02:52parce qu'elles avaient financé des crédits en dollars en Iran.
02:55Total Energy avait abandonné un projet de plus de 2 milliards dans un parc gazier.
03:00Une commande d'une centaine d'Airbus avec Iran Air avait été revue à la baisse.
03:05On commercialise le pétrole, le gaz, les avions en dollars.
03:09Eh bien ces entreprises qui étaient installées également aux Etats-Unis
03:14avaient donc dû revenir en arrière.
03:16Ils ont cédé aux injonctions de la Maison-Blanche.
03:19C'était le premier mandat Trump.
03:21Ça n'a pas changé.
03:22Les Etats-Unis de Trump se voient comme les shérifs du monde.
03:25Il faut respecter leurs lois.
03:26Ils n'ont pas un Colt Smith et Wesson pour faire la loi, mais le dollar.

Recommandations