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Les chroniqueurs du Cercle débattent autour d'un film sortant en salles ou en diffusion sur CANAL+
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Transcription
00:00« Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan » de Ken Scott commence en 1963
00:05lorsqu'Esther, jouée par Leïla Bechtli, donne naissance à un petit garçon affublé d'un pied beau.
00:11Contre l'avis de tous, la mère promet à son fils qu'il marchera comme les autres
00:15et qu'il aura une vie fabuleuse.
00:17Alors qu'elles viennent faire « Dieu et Sylvie Vartan » dans ce film.
00:20Oui, c'est un titre particulier.
00:22En effet, « Dieu » parce que c'est l'histoire d'une mère qui croit au miracle, tout simplement,
00:27et qui ne veut pas écouter la médecine, qui ne veut pas écouter les médecins
00:30et qui va aller voir une femme comme ça, qui a des connaissances, disons, un peu anatomiques, certes.
00:36Voilà, exactement, une rabouteuse, pour essayer de sauver son fils.
00:40Enfin, quand je dis sauver, c'est-à-dire le fait qu'il ne porte pas d'attel,
00:45qu'il ne soit pas appareillé, en fin de compte, et qu'il puisse marcher et aller à l'école, comme ça.
00:51Donc, je crois que le film, et Sylvie Vartan, bien sûr, pour répondre à votre question.
00:56Il y a Sylvie Vartan dedans.
00:57Il y a Sylvie Vartan, bien sûr, mais ce petit garçon va devoir rester à l'IT.
01:01Bon, voilà, le film vous en dira plus, mais il va devoir rester à l'IT.
01:05Et son seul bonheur, c'est de pouvoir écouter les chansons de Sylvie Vartan.
01:11Et il va devenir un grand spécialiste, évidemment, de Sylvie Vartan,
01:14parce qu'il reste à l'IT un an et demi.
01:16Et donc, je vous ai apporté deux extraits qui montrent…
01:19Deux !
01:20Deux extraits, les uns à la suite des autres, parce que ce film est vraiment coupé en deux.
01:24C'est-à-dire qu'il y a toutes les années 60, et la mère est très jeune,
01:28elle doit avoir une trentaine d'années, elle est interprétée par Léla Bechti.
01:31Et ensuite, ça continue jusqu'aux 80 ans de cette femme,
01:35toujours jouée par Léla Bechti, qui est vraiment le pilier du film.
01:38Et vous allez la voir dans le premier extrait.
01:42Dans les deux extraits, c'est une mère juive, pleine de mauvaise foi, de possessivité,
01:47pleine de charme, et pendant que son fils est à l'IT, elle ne fait que bouger.
01:52Mais surtout, vous m'aviez promis qu'il lirait !
01:55Il ne veut pas lire !
01:57En face de Mme Fleury, on pouvait véritablement voir toute l'étendue du charme
02:02et la force de conviction de ma mère.
02:04Digression, montée dans les aigus, effet de manche, larmes, émotions, etc.
02:09Le tout, à la vitesse de la lumière.
02:14Bon, Mme Pérez, vous n'êtes qu'une menteuse !
02:18Tu peux pas faire ce que t'as fait, maman.
02:20C'est un client, d'accord ? Les clients, ils ont des problèmes.
02:23Ils ont des problèmes personnels.
02:25Tu...
02:26Pourquoi tu boites un petit peu par là ?
02:27Je boite pas.
02:28D'accord ? Tu entends ce que je te dis, maman ?
02:30C'est confidentiel, tout ça.
02:32J'ai l'impression que tu boites.
02:33Bon, je boite pas !
02:35Écoute, s'il te plaît ! Écoute !
02:37Bien sûr que je sais ce que ça veut dire, confidentiel !
02:39Ça veut dire on n'en parle pas, c'est un secret !
02:42Je sais ce que ça veut dire, confidentiel !
02:45C'est un récit autobiographique de Roland Pérez, Frédéric.
02:49C'est une histoire vraie.
02:50Oui, qui raconte effectivement son enfance.
02:52Et je crois que c'est l'intérêt du film, c'est une évocation nostalgique.
02:55C'est un film que je trouve très nostalgique des années 60,
02:58de son enfance, de ce qu'il a vécu.
03:00Et ce qui est très intéressant dans cette première partie,
03:02comme tu dis, il y en a deux.
03:03Dans la première, c'est qu'il y a, on va dire,
03:05tout un aspect très concret du souvenir.
03:07Ce qui me plaît, c'est dans cette voix-off,
03:08quand il explique comment, à un moment donné,
03:10il est en train de glisser de pièce en pièce,
03:12et il y a des plaintes qu'il rencontre.
03:14On sent vraiment qu'il y a une dimension concrète, matérielle,
03:16quelque chose qui revient véritablement du souvenir
03:18et qu'ils font vivre les années 60.
03:20C'est vraiment la partie, je trouve, la plus réussie.
03:22Ce qui est réussi dans le film, c'est l'écriture.
03:24On l'a entendu, là, je trouve que c'est bien raconté.
03:26On sent qu'il y a vraiment des souvenirs personnels qui affluent.
03:29Après, la dernière partie est un peu plus problématique
03:31quand on a l'impression qu'il fait un peu le film à sa propre gloire.
03:36Marie, est-ce que vous avez été charmée par ce portrait de mer ?
03:40Non, j'ai été partagée. Je vais être franche.
03:44J'ai été charmée par Leïla Bekti, parce que je la trouve émouvante.
03:47Je trouve que c'est costaud, parce que quand on la voit vieille
03:50sous des tonnes de latex, peu de gens s'en sortiraient.
03:54Ce n'est vraiment pas ce que je préfère dans les films.
03:57Et je trouve que, malgré tout, elle réussit à être émouvante, etc.
04:00Après, je suis très troublée par rapport au film.
04:02Il y a un grand personnage de mer monstrueuse
04:05qui a été écrit par Dabadi, dont vous vous souvenez.
04:08C'était dans Un éléphant s'attrope énormément et nous irons tous au paradis.
04:13C'était Mushi, joué par Mardi Lalonga.
04:16Et la mer monstrueuse chez Dabadi, elle a ceci de génial,
04:21c'est qu'on n'essaie jamais de la racheter et de montrer
04:24qu'elle est aussi une sainte par la force de son amour, etc.
04:27Et c'est ce qui me semble que c'est ce que rate ce film-là.
04:30C'est-à-dire que, dans cette nostalgie que tu évoques,
04:33moi, je vois quand même le portrait d'une mer toute puissante,
04:36ultra-validiste, qui préfère garder son gamin enfermé pendant 7 ans.
04:41Je veux dire, on frôle le film d'horreur.
04:43Vraiment, dans la possessivité et le délire tout puissant de cette mer,
04:48on frôle le film d'horreur.
04:50Et pourtant, c'est plein de tendresse.
04:52Or, vraiment, le film veut être un mélo un peu feel-good,
04:56quelque chose de nostalgique, une sorte de bonbon comme ça.
04:59Et je trouve qu'il a...
05:01Pour moi, il rate quelque chose.
05:03Il n'affronte pas son sujet.
05:06Le rate, il fait plutôt un choix qui n'est pas si fréquent
05:08quand on parle des mers, qu'elles soient monstrueuses,
05:11hautes en couleur, folles, dangereuses, sympas, gentilles...
05:14– Tout à la fois.
05:15– Tout à la fois.
05:16Il ne la traite pas comme un diable qu'on sorte de sa boîte.
05:18Ce n'est pas un effet spécial, comique ou dramatique
05:20qui arriverait de temps en temps.
05:21C'est un personnage à part entière, au moins autant
05:23que celui interprété par Jonathan Cohen.
05:25Et du coup, oui, c'est un peu trouble, un peu ambigu.
05:29Il y a ce côté validiste sur lequel on peut un peu se casser les dents.
05:33Néanmoins, du coup, ça fait un formidable tremplin pour mes émotions.
05:37D'autant plus que Jonathan Cohen, pour une fois,
05:39il n'est pas dans cette espèce de personna comique
05:41qui est un peu le Riot Gun de l'humour, c'est-à-dire du gros calibre.
05:43– C'est la première fois qu'on le voit aussi dans un truc très rare.
05:45– Et bien ça fait du bien, ça fait énormément de bien.
05:47Et du coup, toutes les petites imperfections du film
05:49que vous avez citées tous les deux,
05:51et qui sont bien présentes, moi je ne discute pas,
05:53elles m'atteignent un peu moins fort parce qu'avec ces deux aspects-là...
05:57– Peut-être que ce pied beau aussi symbolise autre chose
05:59pour cette famille d'immigrés.
06:01Peut-être que ce pied beau...
06:03– Oui, c'est ça, c'est une volonté de normalité.
06:05Moi, le personnage de Léa Bechti me touche beaucoup.
06:07Ça fait très longtemps que je trouve qu'elle avait eu un aussi beau rôle
06:09à défendre, à jouer.
06:11Et ça, c'était une grande fête pour moi de la voir.
06:15Et ce côté-là, comme c'est le personnage qui raconte,
06:19il la mythifie.
06:21– Oui, oui, j'entends bien.
06:23– L'histoire, elle est racontée d'aujourd'hui, et sa mère est une sainte.
06:25Quand tu dis que c'est possessif, c'est le possessif.
06:29– Mais il y a aussi toute la famille.
06:31Enfin, je veux dire, il y a la mère, certes, qui est centrale,
06:33mais moi, ce que je trouve assez réussi dans le film,
06:35c'est toute la famille, ça crée comme ça des grappes
06:37autour de ce gamin qui ne bouge pas.
06:39Et en même temps, ça crée des dynamiques familiales.
06:41– Oui, mais tu vois bien que cette famille,
06:43elle disparaît complètement dans la deuxième partie.
06:45– Oui, parce que c'est tout l'histoire de la seconde partie.
06:47– La deuxième partie est moins bonne.
06:49– Ça devient l'époque de Roland Perez, dont tout le monde se fiche quand même.
06:51– Je suis d'accord.
06:53– Moi, j'ai beaucoup pleuré, les amis.
06:55Je suis allée à une avant-première et j'ai beaucoup pleuré.
06:57C'était quand même intéressant.
06:59– Et c'est lui qui avait fait Starbuck, on ne l'a pas dit,
07:01mais il avait fait Starbuck.
07:03– Avant que Sylvie Barton arrive dans le film.
07:05Ça, c'est très marrant.
07:07– Oui, mais dès qu'elle arrive dans le film,
07:09tu vois bien que ça pâche.
07:11– Oui, mais quand elle n'est pas là.
07:13– Vous êtes rabat-choix.
07:15– Il y a le petit garçon d'Anatomy, d'une chute.
07:17– Il ne s'arrête pas.
07:19Je demande un miracle, qu'il se taise.

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