Le patron du Parti communiste Fabien Roussel a estimé mardi que le racisme antiblanc existait "bien sûr", suscitant l'indignation de députés La France insoumise qui lui reprochent de "banaliser des notions venues de l'extrême droite".
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00:00Oui bien sûr, bien sûr que ça existe a répondu hier le patron du Parti Communiste à une journaliste, mais le racisme anti-blanc, dit-il, le racisme anti-noir, le racisme anti-chinois, anti-asiatique, c'est terrible.
00:10Et vous savez ce que ça fait ce racisme de toutes sortes ? Il est fait pour diviser le peuple, pour diviser les Français, quelles que soient leurs couleurs et leurs origines.
00:16Et pendant ce temps-là, je peux vous dire que les affaires prospèrent, a conclu le patron du Parti Communiste.
00:22Cette petite phrase, ces petites phrases lui ont valu, évidemment, une volée de bois vert de plusieurs députés de la France Insoumise.
00:29Jusqu'où Fabien Roussel va-t-il sombrer, a réagi sur X la députée Léphine Ladege à Beaumont-Gaulie, qui lui reproche de valider un concept d'extrême droite.
00:37Ce monsieur ne sera jamais ni mon partenaire, ni mon camarade, assurant chéri son collègue de Seine-Saint-Denis, Ali Douara.
00:42A chaque fois, c'est la même chose. On se dit qu'il ne faudrait plus commenter les inepties et les horreurs de Fabien Roussel, mais à chaque fois, il repousse les limites.
00:49Il ajoute le déshonneur au ridicule et à la défaite. C'est emporté pour sa part Bastien Lachaud, député LFI de Seine-Saint-Denis.
00:55Pourquoi est-ce que cette notion fait débat à gauche ?
00:57Pour deux raisons. La première est assez pavlovienne, c'est que cette notion est abondamment mise en avant par l'extrême droite,
01:02qui chercherait par là à relativiser le racisme en expliquant qu'au fond, tout le monde en est victime.
01:07La seconde est un peu plus subtile, elle consiste à expliquer que le racisme anti-blanc, ça n'existe pas.
01:12Parce que cette notion, elle revient à inverser les rapports de domination dans la société, à transformer au fond les oppresseurs en opprimés.
01:20Pour les gens qui pensent comme ça, notamment des chercheurs en sciences sociales, le racisme, il doit s'entendre ou se définir comme un système de discrimination
01:27mis en place par une classe dominante. Et donc, dans une société majoritairement blanche, cela n'aurait pas de sens de parler de racisme anti-blanc
01:35parce que les blancs n'en seraient pas victimes de ce racisme systémique. C'est un mot qu'on entend beaucoup ces derniers temps.
01:40En gros, en France, il n'y a pas de discrimination à l'embauche ou au logement ou des contrôles au faciès pour les blancs,
01:46comme il peut y en avoir pour d'autres couleurs de peau.
01:49Bon, c'est une distinction qu'on ne voit pas grand monde.
01:51Oui, parce que le problème, c'est que cette approche dogmatique, elle se fracasse sur une réalité, celle du racisme ordinaire
01:58qui s'exprime dans la société à travers des injures, de l'hostilité ou des agressions liées à la couleur de peau.
02:04Et pour le coup, cette haine-là, elle ne fait pas dans le détail et elle est largement partagée, elle cible aussi des blancs.
02:09Alors, dire à ceux-là qu'ils ne sont pas victimes de racisme, mais d'injures à connotation raciale, au fond, ça revient tout simplement à nier ce qu'ils subissent.
02:18Alors, même que ça fait des années, et heureusement d'ailleurs, que l'antiracisme traque tous les signes de stigmatisation et discrimination.
02:25Quand on refuse de le dire, ça crée de l'incompréhension, ça crée un sentiment d'injustice et ça crée d'une certaine façon du regeste
02:33qui est le exact contraire du combat antiraciste qui est mené depuis des années et ça devrait faire réfléchir à gauche.