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00:00Michel Salvatore, Alexandre Malafaille. Actualité, comme on vient de l'entendre, chargée politiquement, mais aussi pour ce qu'on appelle ici, qu'on refuse d'appeler l'effet d'hiver,
00:10mais l'effet de société, notamment l'antisémitisme, ce fléau qui grimpe en France. 1570 actes antisémites en 2024, 62% de ces actes contre la communauté juive,
00:23ce qui elle-même ne représente que 1% des Français. Aurore Berger, ce matin, a pris les devants, elle est arrivée en répondant à Emmanuel Duplessis,
00:33député Europe Écologie-Les Verts, sur qu'allez-vous faire, vous, gouvernement, pour lutter contre l'antisémitisme.
00:40Elle a pris son courage à deux mains et elle a nommé un parti, la France Insoumise, comme étant responsable du fléau de l'antisémitisme en France. On écoute Aurore Berger.
00:48L'antisémitisme, depuis le 7 octobre, ce sont deux chiffres et trois lettres. 1570 actes antisémites en 2024, 62% d'actes antireligieux concentrés sur nos compatriotes juifs,
00:59quand ils comptent moins de 1% de la population, et trois lettres, L, F, I. Honte à un parti, à Jean-Luc Mélenchon, qui considère que l'antisémitisme est résiduel,
01:10alors qu'il le ramène à un niveau structurel. Résiduel quand on consacre l'intégralité d'une campagne électorale à déverser sa haine d'Israël et à placer des cibles dans le dos de nos compatriotes juifs.
01:22Résiduel l'antisémitisme quand on choisit l'iconographie des années 30 pour ériger des affiches. Résiduel l'antisémitisme quand on chasse les femmes juives de manifestations pour l'égalité et les droits des femmes.
01:35Alors bravo à vous, mesdames et messieurs les députés de la France insoumise, vous avez déjà le déshonneur et vous avez déjà la honte. Demain vous aurez la défaite et vous serez ramenés au niveau que les français voudront pour la France insoumise, un niveau qui lui doit être résiduel.
01:55Alexandre Balafaye, qu'est-ce qu'est en train de faire Aurore Berger ? Est-ce qu'à l'aube de 2027 qui arrive, c'est un peu loin mais ça arrive quand même, elle est en train de détricoter cette volonté électorale des filles d'aller chercher des électeurs ? Elle fait réfléchir les gens ?
02:11J'aimerais qu'elle les fasse réfléchir. Je suis malheureusement très inquiet parce qu'on est face à quelque chose qu'on n'a pas su combattre ni prévenir depuis des années. On est sur quelque chose qui me préoccupe profondément, c'est qu'il y a vraiment une montée en pression de cette opposition frontale entre plusieurs composantes de la population française qui sont complètement irréconciliables et ça devient extrêmement dur.
02:38Il suffit de voir ce qu'il se passe dans les manifestations, les propos des uns et des autres, sans d'ailleurs trop savoir pourquoi on est comme ça, mais ça devient irrationnel et ce qui est préoccupant c'est que c'est un poison lent tout ça. Parce que finalement 1300 personnes à Orléans aujourd'hui c'est formidable, mais c'est rien par rapport au péril que cela représente.
02:56D'accord c'est bravo à tous ceux qui sont allés, mais en fait ce poison lent il est extrêmement toxique parce que évidemment tout ça est alimenté par ce qui se passe en Israël avec Gaza, évidemment il y a toujours besoin d'un bouc émissaire mais on ne veut pas le nommer, on ne veut pas le dire, évidemment on ne se rend pas compte qu'il y a une menace parce que c'est diffus, parce qu'on n'est pas concerné, alors ça s'installe, ça diffuse lentement.
03:17C'est un poison lent et ça me préoccupe terriblement, alors les réactions politiques de cette nature là elles sont bien, mais en bout du compte elles n'ont que comme effet de braquer encore un peu plus les uns contre les autres, même si je reconnais que ce qu'elle a dit il faut le dire, mais ça ne changera rien, le mal est très profond.
03:32Jean-Michel Salvatore. Alors moi je ne suis pas tout à fait d'accord, parce que j'ai l'impression que là depuis une semaine on vit un moment de clarification sur l'attitude de LFI et sur l'antisémitisme d'atmosphère que LFI génère.
03:49Je trouve qu'il y a deux événements qui viennent montrer, marquer, démontrer que cet antisémitisme n'est pas résiduel mais est vraiment incroyablement grave, et les deux événements c'est d'abord l'affiche de Cyril Hanouna, jusqu'à présent LFI avait des propos qui frisaient avec l'antisémitisme mais c'était toujours un discours très allusif, c'était toujours un discours subliminal où il ne disait pas les choses franchement.
04:17Et donc évidemment il passait entre les gouttes, et d'ailleurs la France Insoumise n'a pas été ces dernières semaines condamnée pour antisémitisme alors que le discours est antisémite.
04:27Et là l'affiche de Cyril Hanouna c'est le masque qui tombe, là il n'y a plus d'ambiguïté possible, il y a vraiment l'utilisation des codes graphiques des années 30 antisémites, et donc là je trouve que c'est une première clarification.
04:43La deuxième clarification je trouve c'est l'agression contre le rabbin, là il ne s'agit plus d'injure, il ne s'agit plus d'inscription sur les murs, là on a une agression contre un rabbin dans des circonstances absolument scandalouses.
04:56On l'a frappé, on l'a mordu.
04:58Et moi je trouve que si vous voulez, ces deux événements mis côte à côte aboutissent d'une certaine façon à une vraie clarification, et je trouve qu'Aurore Berger à l'Assemblée, elle a eu beaucoup de courage,
05:09parce qu'il faut voir ce que c'est que de s'exprimer devant une assemblée vociforante, et là elle a nommé les choses, et elle a nommé les choses en trois lettres, L.F.I.
05:20Vous parliez du rabbin d'Orléans, ils étaient 1350, Antoine Bienveau a suivi les manifestants qui lui ont parlé.
05:28Tout le monde a été un peu sidéré, ça paraît lointain jusqu'à ce que ça arrive chez soi, et là on se dit ah ben l'antisémitisme il est aussi aux portes de ma maison, dans ma ville,
05:37et il y a aussi cette sidération à voir que c'est aussi chez nous que ça se passe, et donc c'est aussi chez nous qu'il faut réagir.
05:44Je connais bien Arrier, donc j'ai été extrêmement peiné, maintenant moi j'ai énormément d'amis qui sont juifs,
05:49il y en a certains qui envisagent de quitter la France parce qu'ils ne sont plus en sécurité, et ça c'est quelque chose qui me révolte,
05:56on a l'impression qu'on est revenu dans les années 30, et qu'on fait des chasses aux sorcières, il n'y a pas de vivre ensemble, et ça c'est ce qui m'attriste le plus.
06:04Voilà, des heures et années qui parlent, qui sont résignées, qui sont tristes, et alors en attendant, oui vous avez raison Jean-Michel Salvatore de dire qu'Aurore Berger a eu du courage,
06:14et je n'en pense pas moins, elle était notre invitée tout à l'heure à 19h15 en direct, elle a pris quelques minutes pour nous expliquer que oui c'était nécessaire de dire ça,
06:22mais après, est-ce que ces gens qu'on vient d'entendre au micro d'Antoine Bienveau pour Aurore Pain, ils ne sont pas en train de dire bon d'accord mais qu'est-ce qu'on fait maintenant ?
06:32Ils ont la mémoire longue les juifs, parce que l'histoire a été cruelle avec eux, ils se souviennent des actes forts, ou de l'absence d'actes forts,
06:42on a un président qui aime bien dire qu'on est en guerre avec le Covid, avec l'Ukraine, la Russie, etc., je pense qu'on est en guerre effectivement avec les antisémites,
06:51ça il devrait le dire, mais malheureusement il n'était pas au rendez-vous de la grande manifestation qui a suivi le 7 octobre.
06:58Ça c'est le passé Alexandre, qu'est-ce qu'on fait maintenant ? Est-ce qu'on fait une réponse pénale ? Est-ce qu'on fait une circonstance aggravante, encore plus aggravante j'allais dire,
07:05quand c'est un acte antisémite ? Est-ce que ce jeune de 16 ans qui va être jugé le 23 avril devant un tribunal pour enfant, on sait ce que ça donne la justice pour enfant ?
07:19Non mais il doit y avoir, à ce niveau-là, il devrait y avoir une réaction politique qui va bien au-delà de ce qu'on voit.
07:25Si on veut vraiment aller au bout de ce que dit notre ami Salvador, il a raison.
07:29Salvador, c'est autre chose.
07:31Pardon, excusez-moi.
07:33Il a l'habitude.
07:34J'étais pour vous faire rire, savoir si vous suiviez.
07:36Il y a des prisons au Salvador, mais voilà.
07:39Si on voulait aller au bout de cette logique, il serait intéressant que l'ensemble de la classe politique encercle LFI.
07:47Moi j'aimerais que toute la classe politique se mobilise.
07:50Pourquoi ce n'est pas ?
07:52Parce qu'il y a une ambiguïté épouvantable.
07:55Parce qu'il y a une porosité électorale dans plein de circonstances.
07:58Rappelez-vous, à une époque, je vais faire un tout petit coup de recul en arrière,
08:01lorsqu'il y avait les abominations qui se produisaient avec Daesh en Syrie.
08:06Et il y a eu une pétition qui s'appelait « Not in my name »,
08:09que les musulmans du monde, d'ensemble des pays, ont lancé pour dire « ça n'est pas en notre nom, ce n'est pas en nom de l'islam ».
08:15En France, cette pétition n'a pas pris.
08:17Parce que ?
08:18Parce qu'il y a une ambiguïté absolue sur ces questions-là.
08:21Parce que finalement, on n'est pas au carré.
08:24Parce que le culte de l'islam de France, aujourd'hui, n'arrive pas à se dégager de ses emprises avec l'Algérie.
08:29Parce que vous avez un fonds de clientèle électorale qui entretient ça.
08:32Merci ! Vous y êtes.
08:34C'est l'électoralisme. C'est le front républicain.
08:37Et on l'a rappelé tout à l'heure, en première heure, avec Tuck Duhaldeny et Louis Osalter.
08:42Oui, il y a des échéances électorales.
08:45Et il y en a eu également, dernièrement, où il y a eu un front républicain.
08:49Et quand il s'est agi de dire, quand un candidat du RN arrivait, il y a eu, oui, des alliances.
08:58Ou si ce n'était pas des alliances, il y a eu des arrangements.
09:01Dans ce fameux entre-deux-tours, dont on parlera encore dans 10 ans, dans 20 ans, dans 50 ans, dans 100 ans.
09:06Moi, je peux vous le garantir, dans l'histoire politique de ce pays, on parlera de ces arrangements
09:11où on n'a pas voulu laisser passer le RN et où on a dit qu'il vaut mieux un LFI qu'un RN.
09:16Ça ne sera jamais dit par le Bloc Central.
09:19Ces gens-là, qui ont aujourd'hui 40 ou 50 ans, qui sont députés, qui sont porte-parole du Bloc Central,
09:23ne le diront pas aujourd'hui, ils ne le diront pas quand ils auront 70 ou 80 ans,
09:27à mes confrères, quand j'aurai fini ce métier-là.
09:30Mais c'est une réalité. C'est une chose.
09:34Quand vous posez la question, qu'est-ce qu'on peut faire ?
09:37C'est vrai qu'on pourrait éventuellement imaginer des lois, etc.
09:40Mais je pense que c'est un combat politique qu'il faut mener sur ces sujets-là.
09:44Et il faut arrêter ce relativisme de l'antisémitisme de gauche pour accabler l'antisémitisme de droite.
09:51Pour moi, c'est exactement la même chose.
09:53Et c'est vrai qu'on a bien vu lors des dernières élections, il y a un an,
09:56lorsque Gabriel Attal disait qu'il valait mieux voter pour LFI pour faire barrage au RN,
10:04on était encore dans ce relativisme et cette façon de renvoyer tout le monde dos à dos.
10:08Moi, je pense que ce qui se passe en ce moment peut permettre d'arrêter ça.
10:12Je ne dis pas que ça va arriver, parce que je sais bien qu'il y a beaucoup d'éditorialistes
10:16qui pensent que ça ne l'arrêtera pas et que la gauche, parce qu'elle est trop attachée à l'union de la gauche,
10:22finira toujours par faire alliance avec LFI.
10:26Mais moi, je pense que la clarification dont je parlais tout à l'heure, elle doit servir à ça.
10:32Elle doit servir à montrer que le Front républicain, ce n'est pas pour encercler le Front national ou le RN
10:40qui a quand même abandonné toute cette thématique antisémite depuis maintenant longtemps,
10:45depuis finalement que Jean-Marie Le Pen est sorti du parti.
10:49Et on voit bien d'ailleurs en ce moment la nièce de Jean-Marie Le Pen et Jordan Bardella partir en Israël.
10:56Et on voit bien que l'antisémitisme, il est à gauche aujourd'hui.
10:59Il est résidu à la droite et il est débordant à gauche.
11:0320h43, on marque une pause. Dans un instant, on reparlera du voile, le voile dans le sport
11:08avec Bruno Retailleau et Maillard Montchipour qu'on a entendu sur ce sujet.
11:14A tout de suite sur Europe 1.

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