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00:00C'est 7h14, l'actualité économique en Isère, c'est l'écho d'ici et nous recevons la présidente nationale de la Confédération Nationale Artisanale des Instituts de Beauté et Spa Lorientaliens.
00:11Martine Béringuel, qui est aussi esthéticienne en Isère, bonjour Martine Béringuel.
00:15Oui, bonjour à tous.
00:17Votre syndicat, le syndicat avec Naïb Spa de l'Isère, tenait son assemblée générale hier à Bourgoingel.
00:22Il y avait également un salon professionnel, ça représente 1500 entreprises en Isère, mine de rien, l'esthétisme et le spa.
00:29Et vous êtes lancé dans une campagne de lobbying, on va l'appeler comme ça, mais ça n'est pas un gros mot, pour tenter de faire évoluer la loi
00:38parce que vos métiers changent et restent assujettis à une loi de 1962, c'est ça ?
00:44C'est ça, une loi de 1962, autant dire le Moyen-Âge, puisque même à l'époque les femmes n'avaient même pas le droit d'avoir un chéquier, je veux le rappeler à tout le monde.
00:52Donc aujourd'hui le marché de l'esthétique est largement ignoré par notre législateur, alors qu'en fait nous avons un métier qui s'est profondément transformé.
01:01On a en même temps beaucoup de compétences, les esthéticiennes françaises sont les plus formées d'Europe, juste il faut le savoir.
01:10Et aujourd'hui on a 63% de nos instituts qui intègrent des technologies avancées, et on est toujours sur une loi, un décret de 1962,
01:18qui nous autorise l'épilation à la cire bien chaude, ce qu'on ne fait plus du tout, et puis pas grand-chose en fait.
01:25C'est-à-dire que, pour prendre un exemple concret, l'épilation au laser c'est quelque chose que vous n'avez pas, selon la loi, le droit de faire ?
01:32Alors il y a eu des géreuses prudences quand même, il y a eu une évolution.
01:35Non, non, il y a justement un décret et un arrêté qui est sorti, on vient de nous apporter le laser pour l'épilation, c'est quand même pas rien,
01:42et ça c'est vraiment quelque chose de très haut de technologie, et par contre pour le reste on vient de nous embêter.
01:47Alors c'est vrai que nous, ce que nous revendiquons c'est, dans le meilleur des cas, un encadrement de notre profession.
01:52Pourquoi ? Pour pouvoir être en tranquillité, en sérénité.
01:55Nous on a vécu ça sur ces dernières années, on a investi dans un appareil, et tout d'un coup la DGCRF se réveille et vient nous l'interdire.
02:02Et là je me parlais par exemple d'une méthode comme ce qu'on appelait le micro-needling, qui était fait par environ 40% de notre réseau,
02:08où on avait investi, on s'était formé, même avec de l'argent public.
02:12Ça consiste en quoi, Martine Berenguel ?
02:15Alors nous, le micro-needling ça consiste à faire une très légère effraction cutanée,
02:20en même temps, rien à voir avec ce que font les tatoueurs, qui eux n'ont pas besoin de diplôme ou de quoi que ce soit,
02:26à part une formation hygiène et salubrité.
02:28Donc nous, ce que l'on revendique aujourd'hui, c'est pas que le micro-needling,
02:32c'est que l'on encadre notre profession pour que l'on puisse connaître jusqu'à quelle limite on peut aller dans nos soins technologiques.
02:39Ça va nous permettre aussi de ne pas être embêté par les professions médicales,
02:45mais en même temps, ça va nous permettre d'encadrer la concurrence déloyale, parce que c'est aussi ça notre problème.
02:50Aujourd'hui, comme nous sommes très mal encadrés, on voit beaucoup de personnes venir faire notre métier sans aucune compétence.
02:56Voilà, on va nous dire, ah ben c'est pas interdit, alors c'est autorisé.
02:59Mais non, mais ça c'est pas possible.
03:00C'est-à-dire qu'à la fois, d'un côté on peut vous reprocher de le faire, de côté des médecins,
03:04et puis d'un autre côté, on peut dire, je me mets à votre place et je le fais sans formation.
03:11C'est ça ?
03:13Martine Bérenguer ?
03:15Moi, je vous dis, ma boulangère, elle pose des cils.
03:17Excusez-moi, mais c'est pas normal.
03:19Alors, on n'a pas très bien compris Martine Bérenguer, je vais vous demander de ne pas trop bouger,
03:22parce que la liaison s'est un peu gâtée, on n'a pas trop compris votre dernière remarque.
03:28Donc, je vous expliquais qu'en fait, n'importe qui peut faire n'importe quoi.
03:31Moi, par exemple, ma boulangère fait des poses de cils, ce qui n'est quand même pas normal,
03:35dans un métier qui est comme le nôtre, un métier qui demande de la dextérité,
03:39et surtout, prendre soin du client.
03:42Et encore une fois, un métier qui a des formations,
03:46qui est capable de délivrer finalement la mention d'un savoir-faire.
03:52Il faut peut-être modifier les idées reçues.
03:55Le métier d'esthéticienne, il faut une formation approfondie,
03:57on a 2, 3, 4 ans d'études, une expertise technique,
04:00ça, il faut le savoir, et on a aussi des compétences, des connaissances,
04:03en physique, en chimie, en biologie appliquée, en morphologie, en cosmeto.
04:07Enfin, il est temps de relever l'image de l'esthéticienne,
04:10qui a été non-essentielle pendant une période,
04:13et croyez-moi, ça nous a fait beaucoup souffrir,
04:16alors qu'en fait, on a vraiment des compétences,
04:18et on est capable d'apporter du bien-être, de la technicité.
04:22Donc, nous, on a un gros travail de fond auprès des députés, des parlementaires aujourd'hui.
04:28Le message est passé, Martine Berenguel, merci !
04:31On a bien compris ce matin, ce besoin, cette envie,
04:34en tout cas, d'encadrement de la profession,
04:36pour un peu plus de clarté pour tout le monde.
04:39Motivée !
04:40Merci beaucoup, très bonne journée Martine Berenguel,
04:42merci d'être venue ce matin,
04:44présidente nationale de la Confédération nationale artisanale des instituts de beauté,
04:48ESPA, et esthéticienne également en Isère.
04:50Bonne journée !