Dans cette vidéo, nous découvrons l’entretien explosif d’Éric Zemmour sur BFM, où il a tenu des propos très controversés sur l’Algérie, la guerre d’Algérie et la colonisation. Ses déclarations, jugées négationnistes par certains, ont provoqué une vive polémique. Que faut-il en penser ? Quels sont les faits historiques établis ? Quelles ont été les réactions ?
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00:00Je ne suis pas d'accord avec Alain Duhamel, c'est quand il dit que le rapport de force est inopérant.
00:06Je comprends ce qu'il veut dire, évidemment, que l'Algérie, le gouvernement d'Algérie se nourrit du rapport de force
00:10pour accréditer la thèse auprès de son peuple qu'il est le plus grand adversaire de la France.
00:15– Et qu'il incarne la fierté nationale, etc. – Bien sûr, j'ai bien compris.
00:18Sauf que je pense quand même, connaissant un peu l'Algérie et les Algériens,
00:23qu'ils ne respectent que le rapport de force.
00:26Et qu'assumer un rapport de force avec eux suscite d'abord leur respect
00:31et deuxièmement, ils sont prêts à considérer les choses différemment.
00:34Je pense qu'il faut au contraire, au contraire, mettre tout sur la table.
00:38Je pense qu'il faut évidemment bloquer leur visage, je pense qu'il faut bloquer, par exemple, leurs comptes.
00:46Et pourquoi pas saisir leurs biens, et pourquoi pas même,
00:49je parle des dignitaires du gouvernement algérien, évidemment,
00:51et pourquoi pas même ouvrir leurs comptes bancaires,
00:53ça intéresserait leur peuple de voir où passe l'argent de l'Algérie.
00:57– Du gaz ? – Du gaz par exemple, et de l'aide publique au développement, etc.
01:02Donc je pense qu'il faut utiliser tout.
01:04Éric Zemmour encore une fois au cœur de la polémique.
01:06Lors de son entretien sur BFM, il s'est lâché sur l'Algérie
01:10avec des propos chocs sur la guerre d'Algérie et la colonisation.
01:13Des déclarations qui ont immédiatement déclenché une vague d'indignation.
01:16Négationnisme ? Réécriture de l'histoire ?
01:20On découvre tout ça ensemble, avec les faits et les réactions.
01:23Accrochez-vous, c'est parti !
01:32– Ils ont un emprisonnement requis contre l'écrivain franco-algérien Boilem Sansal,
01:36et je sais que le bras de fer franco-algérien
01:38est aujourd'hui au cœur de l'actualité diplomatique.
01:40Le jugement, ce sera le 27 mars.
01:42Question, comment aider Boilem Sansal ?
01:45– Ça n'est pas commode.
01:47Si c'est du côté français, je pense que,
01:51compte tenu de l'expérience qu'on a des relations avec l'Algérie,
01:55et du fait que dès qu'on est en polémique et en rapport de force,
02:00ils en rajoutent à chaque fois,
02:02ils en font leur propagande nationale majeure,
02:07qui est la mémoire franco-algérienne et tout ce qu'on peut dire de la France.
02:12Et d'autre part, de la nature répressive du régime,
02:17donc du refus d'être mis en cause,
02:20si la France prend une initiative, ils prendront une contre-initiative,
02:24on n'en finira pas.
02:27Il y a une possibilité,
02:29alors je ne sais pas si elle plaira à Éric Zemmour,
02:32mais il y a une possibilité qu'on est très proche d'une renégociation,
02:38du prolongement de l'accord entre l'Union européenne et l'Algérie,
02:44et qu'il y a à Bruxelles une très forte majorité
02:49pour conditionner le renouvellement à une mesure de liberté,
02:54c'est-à-dire de vraie liberté, pas de liberté surveillée.
02:57– Le député européen François-Xavier Bellamy nous en parlait tout à l'heure.
03:00– Oui, vous voyez que je ne dis pas de bêtises.
03:02– Il était à la manœuvre.
03:04– Donc je pense que c'est un bon levier,
03:07à condition que ça arrive suffisamment vite,
03:09parce que le malheureux, on ne sait pas exactement son année de naissance,
03:13mais il est malade et âgé.
03:18– Ecoutez, moi d'abord je voudrais dire que cette arrestation,
03:22cette détention d'un écrivain qui est par ailleurs un ami,
03:27est un scandale absolu, une ignominie du gouvernement algérien.
03:33Le général de Gaulle disait « on n'enferme pas Voltaire ».
03:36Les Algériens, eux, enferment Voltaire sans problème,
03:40ce qui prouve que ce sont à la fois une tyrannie
03:43et qu'ils sont sans honneur en l'occurrence.
03:45– Pourquoi vous comparez Boilem Sansel à Voltaire ?
03:48– Parce que c'est une expression du général de Gaulle
03:50quand il a été question d'enfermer Jean-Paul Sartre en 68,
03:53de Gaulle a répondu « on n'enferme pas Voltaire ».
03:55– Oui, on n'enferme pas les écrivains.
03:57– Voilà, exactement.
04:00– Sauf que Voltaire a été mis à l'investi, mais c'est une autre question.
04:04Donc ça c'est une première chose.
04:06La seconde, Alain Duhamel dit « ça ne va pas me plaire
04:11parce qu'on fait pression par l'intermédiaire de l'Europe ».
04:13Je m'en moque, je vais vous dire Alain Duhamel,
04:15tout est bon pour libérer Boilem Sansel, tout est bon.
04:19Si ça peut passer par une pression venue de l'Europe, tant mieux, très bien.
04:24L'important c'est qu'on libère cet homme.
04:27– Le président Macron en fait assez ?
04:31– Alors justement, j'allais te dire,
04:33là où je ne suis pas d'accord avec Alain Duhamel,
04:36c'est quand il dit que le rapport de force est inopérant.
04:40Je comprends ce qu'il veut dire évidemment,
04:42que l'Algérie, le gouvernement d'Algérie se nourrit du rapport de force
04:46pour accréditer la thèse auprès de son peuple
04:49qu'il est le plus grand adversaire de la France.
04:51– Et qu'il incarne la fierté nationale.
04:54– J'ai bien compris, sauf que je pense quand même,
04:57connaissant un peu l'Algérie et les Algériens,
05:01qu'ils ne respectent que le rapport de force
05:05et qu'assumer un rapport de force avec eux suscite d'abord leur respect
05:11et deuxièmement ils sont prêts à considérer les choses différemment.
05:15Je pense qu'il faut au contraire mettre tout sur la table.
05:21Je pense qu'il faut évidemment bloquer leur visage,
05:25je pense qu'il faut bloquer par exemple leur compte
05:30et pourquoi pas saisir leur bien et pourquoi pas même,
05:33je parle des dignitaires du gouvernement algérien évidemment,
05:36et pourquoi pas même ouvrir leur compte bancaire,
05:39ça intéresserait leur peuple de voir où passe l'argent de l'Algérie.
05:44– Du gaz ?
05:45– Du gaz par exemple et de l'aide publique au développement etc.
05:50Je pense qu'il faut utiliser tous les moyens.
05:53– D'accord, question bête d'Alain Duhamel à Éric Zemmour,
05:57quel est l'exemple où ce système a marché avec l'Algérie ?
06:01– Mais il n'y a pas d'exemple où ce système a marché
06:03parce que ce système n'a jamais été…
06:05– Si, le fait de continuer à monter, continuer à monter et puis qui cède ?
06:11– Jamais, on ne l'a jamais fait, on a toujours cédé,
06:13on a toujours cédé, même le général de Gaulle a cédé,
06:16même le général de Gaulle a lâché,
06:18les accords déviants s'est négociés n'importe comment,
06:20le traité de 68 s'est négocié n'importe comment,
06:23même le général de Gaulle était faible avec l'Algérie
06:25parce qu'il voulait s'en débarrasser, je vais vous dire,
06:28alors imaginez les successeurs.
06:29– Bon alors l'idée qu'on a été faible au moment des accords déviants…
06:33– On a été plus que faible Alain Duhamel.
06:36– Je trouve que ce qui a été terrible,
06:38ça a été la mise en œuvre des accords déviants et notamment par la France.
06:44– Vous dites ça vous ?
06:46– Oui, je trouve que la France n'a pas assez défendu
06:49les Français qui étaient encore en Algérie et les harkis…
06:52– Mais mon cher Alain Duhamel, vous savez bien,
06:55vous avez lu comme moi, c'était de Gaulle de Peyrefitte,
06:58vous avez donc l'énoncé…
06:59– Je ne fais que ça tous les matins…
07:01– On est d'accord des propos du général de Gaulle
07:03qui ne voulait ni des harkis, ni même des pieds noirs,
07:07des harkis parce qu'ils étaient musulmans
07:09et qu'il ne voulait pas selon la formule célèbre
07:12que son village devinne Colombelle et de Mosquet
07:14et les pieds noirs parce qu'il n'aimait pas les pieds noirs
07:16et qu'il pensait qu'ils pouvaient vivre au sein du gouvernement
07:19avec le gouvernement algérien.
07:21– Il n'aimait pas les pieds noirs parce qu'il pensait
07:22qu'ils avaient été tous juridistes.
07:24– Exactement, voire pétainistes.
07:26Peu importe, tout ça pour vous dire que les accords déviants
07:30n'ont pas été respectés par le gouvernement algérien.
07:34– Oui.
07:35– Parce que quand même, les pieds noirs devaient pouvoir vivre en Algérie.
07:38– Ça commence.
07:39– Ils ont été menacés de mort.
07:41Non mais parce que c'est très important cette histoire,
07:43je vais vous dire pourquoi.
07:44Parce que si on parle de l'Algérie, puisque vous nous avez lancé sur l'Algérie,
07:48je pense qu'on a éduqué depuis 60 ans toute une population
07:53dans deux mensonges en Algérie, deux mensonges majeurs.
07:58Le premier mensonge, on leur a appris que la France avait perdu la guerre.
08:04– Oui, bien sûr.
08:05– Or c'est faux.
08:06– Bien sûr.
08:07– Non seulement l'armée française a éradiqué le terrorisme,
08:09la fameuse bataille d'Alger, mais en plus l'armée du FLN
08:13n'a jamais combattu l'armée française.
08:15Elle est restée derrière la frontière.
08:17– Non mais l'armée française n'a pas perdu…
08:19– On est d'accord, il n'y a pas de Dien Bien Phu en Algérie.
08:21Deuxième mensonge, deuxième mensonge.
08:24On a éduqué les Algériens dans l'idée fantasmatique
08:28que l'Algérie était une espèce d'Eldorado et que la France l'avait pillée.
08:33Or, c'est exactement l'inverse.
08:36L'Algérie, je le répète sans cesse, était un cloaque infâme
08:39où il y avait des épidémies, il n'y en a plus à voir qu'en faire.
08:43Et c'est la France, et c'est les colons français,
08:46les fameux pieds noirs, qui ont cultivé la terre,
08:49éradiqué les épidémies, construit des routes, etc.
08:52Il y a une conséquence à cela, Alain Duhamel.
08:55Je vous laisserai ensuite répondre.
08:57Il y a une conséquence à cela.
08:59– C'est gentil.
09:00– Non mais je veux dire, je ne vais pas trop m'éterniser.
09:02Il y a une conséquence grave à cela.
09:05C'est qu'on a éduqué les Algériens là-bas,
09:09et surtout ceux qui venaient ici, paradoxalement,
09:12dans la haine de la France, dans la détestation de la France.
09:15Et dans l'idée que, même si on volait, pillait,
09:20ou même profitait abusivement des allocations sociales,
09:24tout cela n'était pas grave parce que c'était un dû.
09:27Un dû que la France remboursait.
09:29Et par exemple, regardez le drame de Crépole.
09:32J'ai fini, vraiment.
09:34Mais je finis vraiment.
09:35– Quel est le drame de Crépole ?
09:36– Je vais vous dire, le drame de Crépole.
09:37On sait aujourd'hui que…
09:38– C'est l'assassinat du petit Thomas.
09:39– Exactement, l'assassinat du petit Thomas,
09:41que c'est un crime, on peut dire raciste,
09:44puisqu'on a des vidéos, on sait les insultes.
09:47– Votre expression c'est francocide.
09:48– Francocide, exactement.
09:49– La justice pour l'instant ne l'a pas démontré.
09:51– Je sais, mais ce que je veux dire…
09:52– On part loin.
09:53– Non, non, on ne part pas loin.
09:54Ce que je veux dire, c'est qu'on voit bien dans cette détestation
09:57les conséquences qu'il y a jusqu'au crime de français de France.
10:00C'est tout ce que je voulais dire.
10:02– On peut le dire plus brièvement en disant que,
10:05effectivement, la honte mémorielle de l'Algérie,
10:09c'est de dire que la France c'est l'abomination de la désolation
10:12et que c'est elle qui a tous les torts.
10:14C'est leur propagande nationale, organisée, permanente et éternelle,
10:19en tout cas depuis qu'ils existent.
10:21Donc là-dessus, je dirais, entre nous, c'est pas un sujet de débat.
10:24– Très bien.
10:25– C'est une réalité.
10:26Mais la question qui est entre nous est intéressante
10:29parce qu'elle est plus contradictoire,
10:32c'est qu'est-ce qu'on peut faire concrètement aujourd'hui,
10:37non pas qu'il soit symboliquement une démonstration
10:41de fierté française, etc.,
10:43mais qui entraîne un changement d'attitude de l'Algérie.
10:47– Moi, je pense qu'il faut faire une politique,
10:50mener une politique globale, je dis bien globale,
10:55qui est qu'il faut rompre avec l'Algérie
10:59et selon l'expression célèbre, on a divorcé,
11:03mais il ne faut plus garder les enfants.
11:05C'est-à-dire que…
11:06– Autrement dit…
11:07– Autrement dit…
11:08– Plus d'accords.
11:09– Plus d'accords.
11:10– Plus de gaz, bien entendu.
11:11– On supprime, on renonce au fameux traité de 68.
11:15D'ailleurs, je fais une petite parenthèse rapide,
11:18j'ai lu hier…
11:19– Je me méfie des petites parenthèses rapides d'Éric Zemmour.
11:22– J'ai lu hier, dans le Figaro, un excellent papier de M. Hugourdin,
11:26qui était un conseiller de M. Balladur et qui était…
11:29– Oui, oui, j'ai lu aussi.
11:31– Qui explique très bien que le Président de la République
11:34n'est pas le seul à prendre cette décision
11:36et que le gouvernement et le Parlement…
11:38– François Bayrou peut la prendre.
11:39– Donc François Bayrou peut la prendre
11:40et M. Rotailleau peut la prendre.
11:41– Non, non, ça n'est pas…
11:42– Il faut qu'ils arrêtent de se cacher derrière M. Macron.
11:44– Ça n'est pas exactement ça.
11:46Ce qui est établi par le papier,
11:48qui était d'ailleurs très convaincant et très bien fait,
11:50c'était qu'il y avait un pouvoir du gouvernement et du Parlement,
11:54mais pas en l'absence du Président.
11:56– Je n'ai pas dit ça.
11:57– Ça ne peut être qu'en accord avec le Président.
11:59– Je n'ai pas dit ça, j'ai dit simplement qu'il faut…
12:01– D'accord.
12:02– … qu'ils arrêtent de se cacher derrière la décision.
12:03– Alors, moi…
12:04– Je disais, il y a un ensemble.
12:06– Oui, oui.
12:07– Il y a un ensemble de politiques.
12:09– Allez-y, pardon.
12:10– Il y a un ensemble qui existe effectivement
12:12et on le voit encore à propos d'un écrivain,
12:16mais d'un très bon écrivain d'ailleurs.
12:18Comme on le voit dans toutes les affaires qui nous opposent,
12:21sur les expulsions, etc.
12:23La réalité derrière tout ça,
12:25c'est que la bagarre entre la France et l'Algérie,
12:29c'est une bagarre marocaine.
12:31– À cause du sable occidental.
12:32– S'il y a une crise entre la France et l'Algérie,
12:35c'est parce qu'Emmanuel Macron, lassé d'essayer en vain
12:39d'améliorer les choses avec l'Algérie comme il le fait,
12:42a choisi, comme l'avait fait l'Espagne avant lui,
12:45je dis l'Espagne parce qu'elle est directement concernée par ses régions.
12:47– Je sais bien, je sais bien.
12:49– Non mais je dis ça pour les auditeurs.
12:51Et il n'empêche que c'est le changement d'attitude de la France
12:55reconnaissant les droits du Maroc sur une partie du Sahara occidental
13:00qui fait que l'Algérie est montée sur ses grands chevaux
13:03et immédiatement a commencé systématiquement
13:07à prendre toutes les décisions négatives.
13:09– Alors attendez parce qu'on voudrait, Eric Zemmour,
13:12vous faire écouter ce qui s'est dit hier sur ce plateau.
13:14Jean-Michel Apati était notre invité, il débattait avec Alain Duhamel
13:18sur les propos qu'il avait tenus sur la façon dont l'Empire français
13:23avait colonisé l'Algérie, parlant de massacre
13:26et faisant un parallèle avec ce qui s'est passé
13:28notamment avec les nazis et Auradour-sur-Glane.
13:30– Et il revenait sur des propos que vous-même avez tenus sur la colonisation.
13:34Voilà ce que disait Jean-Michel Apati qui débattait avec Alain.
13:37– Eric Zemmour sur BFM, la colonisation en Algérie est une bénédiction.
13:42Qui lui a sauté sur le poil ? Personne.
13:45Dire que c'est une bénédiction, c'est nier tous les crimes.
13:48Vous comprenez ? On ne peut pas dire que ce soit une histoire
13:51qui est évoquée comme elle doit être.
13:54– Vous maintenez bénédiction ?
13:56– Vous savez, je vais vous expliquer quelque chose.
14:00Quand, moi, mes ancêtres ont vécu en Algérie pendant 1000 ans,
14:05tout le monde sait que je suis d'origine juive et d'Algérie.
14:10Quand les troupes françaises sont rentrées à Alger en 1832…
14:15– Le général Bugeaud.
14:17– Exactement.
14:18Les juifs les ont accueillis comme des libérateurs.
14:22Ils chantaient, ils embrassaient les soldats français.
14:26Et ils disaient, vive la France.
14:28Moi, je suis resté exactement comme mes ancêtres et j'en suis fier.
14:33La France nous a apporté tout.
14:35– Malgré les massacres.
14:36– Mais bien sûr, malgré les massacres.
14:38C'est le lot de l'histoire, je ne l'ai ni pas.
14:41Vous comprenez ce que je veux dire ?
14:42– Oui, mais vous parlez de bénédiction dans la colonisation.
14:44– Oui, bénédiction pour ceux qui habitaient…
14:46Oui, je maintiens ce pays, qui n'était pas un pays d'ailleurs,
14:50qui était une terre colonisée depuis 1000 ans,
14:53qui n'avait jamais eu de souveraineté, quoi qu'on dise.
14:56– Elle avait eu beaucoup de pseudo-souveraineté.
14:59– Si vous voulez.
15:01Cette région, je vous assure, était misérable.
15:04L'Empire ottoman, qu'il a dirigé à l'époque,
15:07ne s'en occupait jamais.
15:09Elle n'a rien fait.
15:10Je dis en plaisantant toujours, on me donne un hôpital
15:14créé par l'Empire ottoman.
15:15Un, un seul.
15:16On ne trouvera pas.
15:17– Bon.
15:18– Donc, je maintiens que la colonisation française
15:21a été une bénédiction pour tous les gens comme moi
15:24qui ont voulu devenir Français
15:26et qui ont eu la joie, le plaisir, le bonheur
15:30d'avoir la culture française
15:32et de pouvoir vivre dans un pays absolument magnifique.
15:35– Mais il faut reconnaître que tous les Algériens
15:37n'ont pas accepté l'arrivée de la France
15:39comme une bénédiction.
15:41– C'est normal.
15:42– Et que le plus grand nombre de la population,
15:44notamment de confessions musulmanes,
15:46a au contraire considéré ça comme une oppression.
15:49– C'est ça la différence.
15:51Vous avez raison.
15:52Mais c'est ça le problème d'ailleurs,
15:53parce que quand la France a proposé aux Juifs qui étaient là-bas
15:57et aux musulmans de devenir Français,
15:59ils étaient tous Français,
16:01et d'acquérir la citoyenneté française,
16:03on leur a dit vous devez abandonner
16:05ce qu'on appelait à l'époque le statut personnel,
16:07c'est-à-dire d'être régi par la religion.
16:09Les Juifs ont accepté, les musulmans ont refusé.
16:11Toute l'histoire était écrite.
16:13– On va refermer le dossier franco-algérien,
16:15mais le refermer sur ce plateau,
16:17parce qu'il reste ouvert à l'extérieur.
16:19– Disons qu'on aurait plus de chances de le refermer sur le plateau
16:21que dans la réalité.
16:23– Je regarde à l'instant ce que dit le Premier ministre britannique,
16:25Kirsten Armer, il dit voilà,
16:27les plans pour protéger l'Ukraine d'un éventuel cessez-le-feu
16:29prennent forme.
16:31Là les Européens sont toujours à essayer de se démener,
16:33face à Vladimir Poutine,
16:35et face à Donald Trump.
16:37Poutine et Trump c'est devenu les élus de l'Europe.
16:39– Monsieur le ministre de l'intérieur,
16:41vous qui vous êtes visiblement trompé de ministère,
16:43puisque vous ne parlez que de l'extérieur et surtout de l'Algérie,
16:45dont pourtant le taux d'exécution des OQTF
16:47est le même que le Maroc, la Tunisie ou le Mali,
16:49témoignant que vous ne vous agitez pas pour les Français,
16:51mais pour vos propres intérêts.
16:53Vous copiez les méthodes des fascistes outre-Atlantique,
16:55mais vous n'êtes pas Trump monsieur,
16:57juste un joueur de trompette.
16:59– Le gouvernement n'est pas à la hauteur de notre histoire commune,
17:01pas à la hauteur de ces Algériens
17:03qui ont fait couler leur sang à Monte Cassino
17:05ou dans le débarquement de Provence,
17:07pas à la hauteur de nos anciens
17:09qui ont mêlé leur sueur dans les mines
17:11et les usines de toute la France.
17:13Il n'est nullement question ici de repentance,
17:15mais juste d'apporter un peu de respect
17:17et de reconnaissance.
17:19Et ce n'est pas l'Algérie qui nous agresse,
17:21monsieur le Premier ministre,
17:23c'est vous qui agressez la France lorsque les autres
17:25osent parler des belles heures de la colonisation.
17:27– Sous-titrage Société Radio-Canada