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  • 21/03/2025

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00:00Et on commence Frédéric par le rendez-vous incontournable des amateurs de séries.
00:07Ben oui, c'est à Lille pour la 7ème année, série Mania le meilleur de ce que vous allez
00:11voir dans les mois qui viennent, l'événement du genre en tout cas le plus important en
00:15Europe.
00:16Jusqu'à 100 000 visiteurs pendant une semaine et un héros aussi français qui sera là.
00:20Nous sommes en 50 avant Jésus-Christ, toute la Gaule est occupée par les Romains.
00:28Oui, maman ? Quoi ? Toute la Gaule est occupée ? Non, non, un village peuplé d'irréductibles
00:36Gaulois résistants.
00:37Allez, on arrête là, Astérix, tout le monde l'a compris, version Alain Chabat bientôt
00:41sur Netflix.
00:42Bonjour Laurent Vallière.
00:43Bonjour Frédéric.
00:44L'événement le plus attendu.
00:45Oui, ça se déroulera dimanche cet après-midi, Alain Chabat qui lève le voile sur cette
00:50nouvelle adaptation 23 ans après son adaptation de Mission Cléopâtre qui avait rappelez-vous
00:54été vue quand même par 15 millions de spectateurs au cinéma.
00:58Alors cette fois avec son compère scénariste de Burger Quiz, Benoît Houllion, il a choisi
01:01le combat des chefs, vous savez cet album où Panoramix ne peut plus fabriquer la potion
01:05magique et cette fois c'est un dessin animé, 5 épisodes de 30 minutes avec des voix habituelles
01:11comme Gilles Lelouch dans la voix d'Obélix mais aussi des nouvelles voix, Géraldine
01:16Nacal sera Bonne Mine, Alexandre Astier le marchand de boissons, Laurent Lafitte sera
01:21César et Jérôme Commandeur la mère de César, un nouveau personnage.
01:25Alain Chabat quant à lui prêtera sa voix à Astérix.
01:27Alain Chabat qui a étoffé l'histoire avec son co-scénariste a choisi de donner vie
01:32par exemple aux onomatopées comme si on lisait la bande dessinée qu'on verra bouger à
01:36l'écran.
01:37Le festival dimanche projettera les trois premiers épisodes.
01:40Une série, il faut le noter, entièrement fabriquée à Toulouse au studio TAT qui
01:43est connu notamment pour sa série Les As de la Jungle.
01:46La sortie mondiale, vous l'avez dit, c'est le 30 avril sur Netflix.
01:51Un joli pari et puis une belle exposition pour certainement le personnage français
01:55le plus populaire au monde.
01:56Et ce festival cérémonial n'échappe pas loin de là au bruit et au chaos du monde,
02:01Laurent.
02:02Oui, Laurence Herzberg, la directrice, parle du grand retour cette année des séries géopolitiques.
02:06Il y en a trois en particulier qui retiennent l'attention.
02:10La première raconte l'irrésistible ascension de Benito Mussolini.
02:14Ça s'appelle M, le fils du siècle.
02:16Une série rentre dedans, presque comme un livre pop-up avec le héros qui commande
02:21ses actions, ses échecs, sa haine face caméra jusqu'à l'accession au pouvoir du dirigeant
02:27fasciste.
02:28Il y aura aussi The Deal, ça c'est une copro-européenne d'Arte qui raconte les
02:32dessous des négociations en 2015 et lorsque américains et iraniens s'assoient à la
02:37même table à Genève pour empêcher que l'Iran se dote de l'arme atomique.
02:41Et puis il y aura Kaboul, une série de France Télévisions qui raconte le pourbier afghan
02:45lorsque les soldats américains quittent le pays sur ordre du président des Etats-Unis.
02:50C'était il y a quatre ans.
02:51Les talibans prenaient le pouvoir du jour au lendemain.
02:53Une série en six épisodes qui se déroule en fait sur quinze jours autour d'une famille
02:57qui doit choisir entre rester et s'exiler avec aussi Jonathan Zakai dans le rôle du
03:02chef de la sécurité de l'ambassade de France, un rôle inspiré par le vrai récit du commandant
03:06Mohamed Bida.
03:07Voilà, avant goût de ce qui vous attend sur les écrans dans les mois qui viennent,
03:11Laurent Vallière, série Mania.
03:12Merci Laurent.
03:13J'ai l'impression que nos invités dans ce studio étaient intrigués quand vous aviez
03:15parlé de la mère de César.
03:17On a quelqu'un d'une grande érudition ici, il va nous parler de son livre mais j'en profite
03:21quand même.
03:22Éric Orsena, la mère de César.
03:23Oui, c'est-à-dire que même dans l'Antiquité, il y avait des trans.
03:27Mais c'est un personnage important.
03:30La mère de César, bien sûr, comme toutes les mamans, vous imaginez.
03:33Donc vous vous sentez intrigués quand on va parler de ça.
03:37Très intrigués, très intrigués.
03:38Surtout avec ce personnage qu'il incarne.
03:40Et bien on verra.
03:41Avec quelque chose.
03:43Parce que Jérôme Commandeur incarne la mère de César.
03:46C'est vrai.
03:47Quand on s'appelle Commandeur, il faut au moins être un autre empereur.
03:49Nous recevons Frédéric, quelqu'un dont l'envie, les combats aussi, pourraient faire
03:54justement l'objet d'une série.
03:56Bonjour Didier Lestrade.
03:57Bonjour.
03:58Vous publiez en tout cas vos mémoires aux éditions Stock, celles d'un enfant né en
04:01Algérie en 1958, famille rapatriée en France, vous avez 4-5 ans ?
04:054.
04:064 ans et 62.
04:07Enfance à la ferme, découverte à l'adolescence de l'homosexualité à une période où elle
04:11n'était pas encore dépénalisée.
04:12Puis la séropositivité, les années d'activisme, act-up, la musique toujours, la révolte aussi,
04:18la vie au jardin depuis quelques années.
04:19C'est aujourd'hui le site d'action Didier Lestrade, on a entendu notamment tout à
04:23l'heure des témoignages d'adolescents qui montraient une grande méconnaissance encore
04:26chez certains.
04:27Est-ce que ça veut dire que pour beaucoup le SIDA c'est derrière nous et qu'est-ce
04:30que ça vous inspire ?
04:31Oui, c'est évident que le SIDA c'est une maladie générationnelle.
04:37C'est-à-dire que moi j'ai 66 ans, on sait maintenant que plus de 50% des personnes séropositives
04:44en France ont plus de 50 ans.
04:46Donc c'est forcément une maladie de vieux, entre guillemets, et maintenant il y a des
04:50traitements qui sont tellement faciles à prendre, des monoprises, il y a même la
04:56PrEP en prévention, ce qui fait que les jeunes ont un peu tendance à considérer que tout
05:01ça c'est du passé.
05:03Vous leur diriez quoi ?
05:04Depuis 2021, le nombre de contaminations en France ne baisse plus, ce qui veut dire que
05:15le Covid aussi a influencé cette période et donc normalement on devrait être dans
05:22une position où vraiment il y a de moins en moins de transmissions parce que les personnes
05:28comme moi n'ont plus de charge virale, je suis indétectable depuis 25 ans maintenant,
05:34et puis d'un autre côté il y a tellement de traitements en prévention du VIH que normalement
05:40le nombre de cas de SIDA devrait baisser et ce n'est pas le cas.
05:43Quel changement, vous avez raison de le dire en termes de génération, parce que vous
05:46l'écrivez dans votre livre, pendant 20 ans vous n'avez vu le monde que sous le prisme
05:51du SIDA.
05:52C'est l'engagement ACT UP à partir de 89 et c'est vrai que j'y suis resté pendant
05:5715 ans et quand vous restez dans une association que vous avez fondée, par fidélité, par
06:03conviction, c'est vrai que ça vous zut, vous ne faites que ça pratiquement, mais
06:11je crois que ACT UP a été une grande réussite, on a réussi au milieu des années 90 à justement
06:19avoir un impact sur les laboratoires pharmaceutiques, les trithérapistes et nous, et puis on a
06:27servi de cobaye, je me rappelle de tous les traitements que je prenais dans les années
06:312000 qui étaient très toxiques, les diarrhées non-stop, les personnes qui sont séropositives
06:39aujourd'hui ont la chance de bénéficier de tout un panel de molécules vraiment efficaces
06:47et pas toxiques.
06:48Mais quand vous dites que vous n'avez vu le monde que sous le prisme du SIDA, il y
06:51a ce que vous dites, il y a quelque chose qui m'a frappé dans votre livre, on connaît
06:54les combats, on connaît les révoltes, moi je trouve qu'il y a de votre part, c'est
06:59presque une éthique de vie, ça va au-delà d'une révolte ou d'un combat, c'est une
07:03éthique de vie, parce que ça trimballe d'autres choses que strictement la maladie.
07:07J'ai toujours voulu me montrer en exemple dans la prévention, dans ma vie sexuelle,
07:13je suis très transparent dans ce livre, je raconte à quel point la capote, bon je l'ai
07:20défendue toute ma vie, mais c'est vrai qu'elle a un peu foutu ma vie sexuelle, et je suis
07:26assez franc là-dessus parce que dans ce livre c'est vrai que je pourrais rendre des comptes
07:33et en fait j'ai essayé de voir les choses d'une manière positive à la fin de ma vie.
07:39On est dans une période qui est tellement affreuse actuellement que c'est vraiment
07:43difficile de finir un livre de mémoire, moi ça fait depuis un an et demi que je suis
07:49en deuil à cause de Gaza et de ce qui se passe dans les territoires occupés, ce qui
07:54vient d'être annoncé, c'est mort, pour moi il n'y a pas d'autre sujet que ce sujet-là.
07:59C'est aussi l'histoire, je reviens à vous, je m'en excuse, d'un adolescent qui vit son
08:04homosexualité quand elle est encore en délit, il y a la frénésie des années 80, il y
08:08a les années SIDA, et puis parlons-en, parce que c'est aussi toute votre vie, ça y est
08:12beaucoup dans ce livre, de la musique, toujours.
08:20C'est pas souvent qu'elle parle de cette chanson, c'est pas souvent qu'elle passe
08:24cette chanson à la télé, à la radio maintenant, c'est une telle classe.
08:31C'est pas souvent, vous l'avez dit, Didier Lestrade, qu'elle passe, c'est Stéphanie
08:34Mills, je ne la connaissais pas, je l'avoue, Never Knew Love Like This, mais vous avez
08:38un rapport infiniment particulier à cette chanson.
08:41C'est 1980, je venais juste d'avoir 22 ans, j'arrivais à Paris, j'étais super
08:47heureux, et cette chanson, c'est la chanson de mon bonheur, de provincial gay qui arrive
08:54à la Paris, et cette chanson c'est une chanson d'amour ultime, c'est-à-dire j'ai jamais
09:00été aussi heureux qu'avec toi, etc.
09:03Vous l'écoutez régulièrement ?
09:06Je l'écoute régulièrement sur Youtube, mais à chaque fois que je déménage, c'est
09:11le premier disque que je passe sur ma platine.
09:14Il y a une manière de chamaniser la maison, de la nettoyer de toutes ses ondes, et j'ai
09:20fait ça toute ma vie, à chaque fois que je déménageais, c'est le premier disque
09:24que je passais sur la platine.
09:25Avant de parler de vos déménagements, une autre musique, une voix qu'on connaît peut-être
09:29un peu mieux.
09:37Ça c'est sur le premier album de Bronski Beat, qui reste pour moi le meilleur album
09:42de Jimmy Somerville.
09:44Cet album c'est vraiment un album de prothèses song, ça par exemple là c'est le rapport
09:51entre l'amour et l'argent.
09:53Jimmy a été, on est amis depuis 40 ans maintenant, mais Jimmy a été énormément
10:02important pour mon activisme et mon éducation politique.
10:06C'est pour ça que je voulais qu'on l'entende, parce qu'il y a quelque chose de point commun
10:11d'intégrité, d'origine sociale aussi, de toujours savoir d'où on vient, de fraternité.
10:17Ça aide à tenir dans ces années-là, ces choses-là.
10:19Je crois qu'autrement on se fait aspirer par le côté noir de la force, et je crois
10:25qu'il faut garder une sorte de...
10:28Vous parlez d'éthique, moi je parle de franchise, de transparence, et Jimmy est vraiment quelqu'un...
10:39C'est rare dans la pop-musique de voir quelqu'un qui reste fidèle à ses principes pendant
10:4540 ans, qui ne se fait pas manger par la célébrité, qui reste quelqu'un d'humble, qui refuse
10:52les honneurs.
10:53Enfin Jimmy il est sans arrêt sollicité, et en général il reste en retrait.
11:02C'est quelqu'un que j'admire énormément.
11:06Il y a beaucoup de potins sur lui, dans le livre, parce que vraiment c'est quelqu'un
11:12qui m'a inspiré et qui m'a aidé à être militant.
11:16On a l'impression que vous l'avez aidé aussi.
11:18Vous ne le dites pas vous-même, mais on a l'impression également.
11:20Allez, vos déménagements.
11:22Didier Lestrade, parce que vous avez longtemps vécu à Paris, New York c'était votre deuxième
11:26ville d'une certaine manière, mais depuis une quinzaine d'années, d'abord en Normandie,
11:32Maillet où vous vivez aujourd'hui, ça ressemble à quoi la vie de Didier Lestrade qui cultive
11:39son jardin ?
11:40Aujourd'hui je suis un peu naze, parce que j'ai travaillé hier toute la journée à
11:46préparer les semis, parce qu'aujourd'hui il va pleuvoir.
11:49J'ai un terrain de 2 hectares, donc je suis tout le temps en train de défricher.
11:54Et c'est le silence pour moi, c'est ce qui est beau dans la nature.
11:59C'est les oiseaux, les bêtes.
12:02Hier soir j'entendais un renard juste dans la colline en face qui était en train de
12:07crier comme un dingue.
12:09Ça me fait rire.
12:11C'est vraiment un équilibre.
12:13J'ai grandi à la campagne, à la ferme.
12:16Je l'ai quitté à 19 ans.
12:18Et en fait, j'y suis revenu.
12:20Ce qu'on se dit là, ça parle à votre voisin, évidemment.
12:23Vous avez compris qu'Eric Orsenna était aussi avec nous.
12:25On va parler de votre livre, bien évidemment Eric Orsenna.
12:27Mais cultiver son jardin, ce que vous entendez là, ça vous parle infiniment, j'imagine.
12:32Moi j'ai commencé mes études avant de faire de l'économie, l'économie des
12:35matières premières.
12:36J'ai commencé les études par la philosophie.
12:38Et j'ai arrêté la philo.
12:40Il y avait des profs incroyables, Yankelevich, comme ça.
12:43Mais pour moi c'était un peu trop abstrait.
12:46Et j'ai retrouvé mon bonheur de philosophie quand j'ai présidé l'école du paysage.
12:53Parce que le jardin, là, c'est un livre vivant.
12:57C'est un livre vivant.
12:59Dis-moi quel jardin tu choisis de faire, je te dirai quelle conception de la vie que tu as.
13:05C'est-à-dire, est-ce que c'est un peu rapide, est-ce que c'est un peu lent, est-ce que c'est coloré,
13:09est-ce que c'est juste plus discret, est-ce qu'il y a des arbres là-haut, ou est-ce qu'au contraire,
13:15est-ce qu'il y a ce qu'on appelle des mixporteurs, c'est-à-dire ce lien permanent comme ça.
13:20Est-ce que tu aimes les saisons ? Est-ce que tu aimes les saisons ?
13:23Quelle saison tu préfères ?
13:25Quelle saison vous préférez ?
13:27Écoutez, moi j'ai un problème dans la vie, c'est que j'arrive pas à préférer.
13:32C'est pour ça que vous nourrissez de tout !
13:35Et comme dit Didier, c'est que moi, je n'ai pas encore lu son livre,
13:39mais je connais son parcours, son intégrité, merci mille fois,
13:46et c'est vraiment un parcours de vie, l'intégrité de la vie, c'est depuis le début comme ça.
13:54Et avec ses grands cycles, regardez, il commence par la nature, il finit par la nature.
13:59Et entre les deux, il y a New York, il y a Paris, dans ces années que j'ai aussi connues,
14:04je suis nettement plus vieux que lui, mais j'ai connu ces années-là aussi.
14:07Et donc ça, qu'est-ce que c'est la vie ?
14:11Et ce que vous dites m'a bouleversé, j'ai connu beaucoup de gens,
14:14c'est une admiration, parce que c'est à la fois ce que vous avez dit,
14:19prendre soin, mais en même temps la recherche.
14:22C'était ça les deux.
14:24Parce que moi, j'ai cet immense honneur d'être ambassadeur de l'Institut Pasteur,
14:29je suis au fauteuil de pasteur à l'Académie française,
14:32et je vois un peu ce que c'est que la recherche.
14:35Mais la recherche c'est rien s'il n'y a pas les gens,
14:37à commencer par les chercheurs et aussi les patients.
14:40Et tout ce lien-là, ce tissage de la vie, la vie est un tissage.
14:45C'est pour ça que je suis extraordinairement honoré d'être à vos côtés aujourd'hui.
14:50Moi aussi, ça aurait été à vous.
14:53On a le droit des fois de dire des choses gentilles ?
14:55Est-ce qu'on a le droit ?
14:56Si, bien sûr, mais je ne suis tellement pas habitué,
14:59parce qu'en général, dans la communauté, on me déteste assez.
15:03Vous avez appris à apprécier les hétérosexuels.
15:05Oui, oui, c'est ma grande évolution des dernières années.
15:12Et bien voilà, il y en a un autre.
15:14Fraternité, vote d'emploi.
15:16Et on poursuit cette discussion après le Fil Info.
15:1813h48, Armand Perrologa pour l'Essentiel.
15:22L'arrêt total du trafic dans le plus grand aéroport d'Europe,
15:25celui d'Israël à Londres.
15:26Il est fermé depuis la nuit dernière.
15:28Il n'y aura ni décollage, ni atterrissage jusqu'à minuit ce soir
15:31à cause d'une panne de courant.
15:32Une panne déclenchée par un incendie dans une sous-station électrique.
15:36À ce stade, il n'y a pas de signe d'un acte intentionnel, précise la police.
15:40La plupart des vols sont annulés.
15:41D'autres sont déroutés vers d'autres aéroports britanniques et européens.
15:45Deux Français ont été sérieusement blessés dans des frappes israéliennes menées hier à Gaza
15:49alors qu'ils se trouvaient dans des bâtiments hébergeant des personnels des Nations Unies.
15:53C'est ce qu'annonce le Quai d'Orsay.
15:54Les frappes israéliennes ont fait plus de 500 morts ces trois derniers jours.
15:58Mehdi Nemouch n'a aucun regret.
16:00J'ai été un terroriste et je ne m'en excuserai jamais.
16:03Ce sont ces mots ce matin devant la cour d'assises spéciale de Paris.
16:06Dernier jour de son procès, il encourt la perpétuité pour avoir été le geôlier
16:10de quatre journalistes français en Syrie en 2013-2014.
16:14Un collège visé par un incendie volontaire.
16:16Hier soir à Saint-Etienne, des individus se sont introduits dans l'établissement.
16:19Ils ont allumé le feu au rez-de-chaussée.
16:21Deux salles sont totalement détruites.
16:23Le collège est fermé aujourd'hui.
16:25La marque de prêt-à-porter CEA envisage la suppression de plus de 300 postes en France
16:30et la fermeture de plus de 20 magasins.
16:32Le groupe dit vouloir améliorer sa compétitivité alors qu'il est en difficulté
16:36dans le marché de l'habillement en France.
16:38Et puis attention au vent violent et aux vagues submersion dans le sud de la France.
16:42Sept départements sont en vigilance orange.
16:44De la Haute-Garonne aux Bouches-du-Rhône avec des rafales pouvant aller jusqu'à 120 km localement.
16:56Et tout public confiné, Frédéric, nous sommes toujours avec Didier Lestrade et Éric Orsena.
17:00Et venons-en à votre livre, Éric Orsena, chez Julliard.
17:02Deuxième tome.
17:03Tome, d'une certaine manière, d'un diptyque, l'eau c'est la vie.
17:06Il y avait eu la terre à soif, l'écrivain Voyageur, que vous êtes, au bord des fleuves, des grands fleuves.
17:11Et là, chez Julliard, ces fleuves qui coulent en nous, la vie, la nôtre,
17:15elle ne peut aussi exister que grâce à l'eau et aux liquides.
17:19Oui, ça m'a frappé depuis toujours qu'il y a plus qu'une ressemblance,
17:24une sorte d'identité entre notre planète et notre corps.
17:28Et c'est ça.
17:29Et ça, c'est une pensée qui était très vivante au moment du Moyen-Âge.
17:33Il y avait une dame incroyable, Ildegarde de Benguen, qui a été en même temps musicienne et tout ça,
17:37et elle disait que c'est pareil, au fond.
17:39C'est pareil.
17:40Donc, après avoir travaillé pendant 20 ans, parce qu'avant j'avais fait l'avenir de l'eau,
17:45et donc avoir travaillé sur les fleuves, les rivières, partout, les barrages, les deltas, etc.,
17:50je me suis dit, tiens, justement parce que je suis très lié avec beaucoup de médecins,
17:54et si je m'occupais du sang ?
17:56Si je m'intéressais aussi à la lymphe ?
18:01Si je m'intéressais aux larmes ?
18:04Le médecin de Louis XIV disait que c'est le sang de l'âme.
18:08Est-ce que ça m'intéressait à d'autres ?
18:10D'autres là, les zones humides ?
18:13Je donne qu'un exemple des parallèles que vous faites, et qui sont infiniment pertinents,
18:17les zones humides dans la nature, les mucoschélones.
18:19C'est pareil, il n'y aurait pas de vices, il n'y a pas de muqueuses dans l'espèce humaine.
18:24Mais même d'autres fluides, par exemple, je me disais,
18:31quel titre je vais donner au chapitre sur le sperme ?
18:35Je me suis dit, tiens, comment je vais faire ?
18:37D'abord, est-ce que je vais en parler ? Bien sûr que je vais en parler.
18:39Alors, je l'ai appelé l'intermittent du spectacle.
18:45Parce que ça me semble quand même tout à fait permettant.
18:48Surtout l'âge venant, on peut dire que l'intermittence gagne.
18:51Et donc, si je puis me permettre, voilà.
18:54Et donc, vous voyez, c'est cette sorte de promenade dans tous ces éléments-là.
18:59Parce que, regardez, je suis très copain avec des tas de cardiologues
19:03qui me permettent de m'aider dans ma vie complètement débridée.
19:08Donc, c'est un peu la même chose.
19:10Quand vous avez un mauvais passage du fleuve, les embâcles,
19:16vous savez, quand il y a des troncs d'armes qui bloquent,
19:19vous n'avez plus d'eau qui passe.
19:21De la même manière, exactement,
19:23comme vous avez des plaques d'athérome le long de nos artères.
19:25Vous voyez, ce genre de...
19:27Moi, ça me passionne parce que c'est l'allégorie.
19:30C'est-à-dire, c'est cette pensée-là.
19:32Alors, c'est intéressant parce que j'ai travaillé avec ma femme
19:36qui est médecin vasculaire, et elle, elle n'est pas contente.
19:39Elle dit, une artère, c'est une artère.
19:41Et un fleuve, c'est un fleuve.
19:43Mais ça n'empêche pas.
19:44Ça discute en famille, alors.
19:45Ah ben, ça discute.
19:46Ça débat.
19:47Ça débat.
19:48Ça débat très, très clairement.
19:49Mais voyez, c'est cette idée de lien.
19:52C'est-à-dire qu'il y a une chose,
19:53et puis il y a un écho qui retentit à partir de cette chose.
19:57C'est pour ça que, quand vous voyez un jardin,
20:01pour reprendre ce que dit et ce que pratique Didier,
20:04c'est que c'est en même temps une philosophie.
20:06C'est en même temps.
20:07Un arbre, c'est le temps.
20:09Le temps.
20:10Qu'est-ce que c'est une feuille qui tombe ?
20:12C'est la fragilité.
20:13Donc, c'est nous.
20:14Et faire tous ces parallèles qui n'ont rien d'artificiel,
20:17comme l'artificialisation des sols,
20:18Éric Orsena, c'est aussi une façon de dire aux lecteurs,
20:22si tu prends conscience que, en gros, la nature, c'est comme toi,
20:26c'est infiniment fragile, c'est les mêmes organes vitaux
20:31qui sont d'une lingerie aussi fragile que la tienne,
20:34peut-être que tu agiras différemment, on va dire.
20:37Mais c'est le principe tout simple.
20:39Une santé, si l'environnement va mal, le monde végétal ira mal.
20:44Si le monde végétal ira mal, il n'y aura plus d'animaux,
20:47dont les humains.
20:49Nous sommes en solidarité.
20:51Vous savez, j'avais un ami très proche
20:54qui avait lancé les premiers satellites d'observation de la mer.
20:59Et il disait, il faut que nous soyons des géonautes,
21:02c'est-à-dire des marins de la Terre,
21:04car la Terre est un vaisseau spatial,
21:06comme notre corps est aussi un vaisseau spatial.
21:09C'est des dimensions différentes, mais c'est la même vérité.
21:13Et la vérité, c'est le lien.
21:15C'est le lien des choses.
21:17Quand vous entendez des trucs aussi fous
21:19que la médecine générale est devenue une spécialité,
21:22vous avez le spécialiste du genou gauche
21:24qui n'a rien à voir avec le genou droit.
21:26Ce n'est pas possible, c'est le lien,
21:28au sens étymologique,
21:30sans qu'il y ait une référence à Dieu, je ne sais pas, mais à la religion.
21:34Moi, j'ai fini mon discours d'entrée à l'académie,
21:36religaré, relégaré.
21:38Recueillir et relier.
21:40Et ce qui est formidable avec vous, Éric Orsena,
21:43c'est que vous bossez, vous avez vu, des médecins,
21:46vous êtes devenus incollables en anatomie,
21:49mais vous vous faites plaisir aussi.
21:51Je ne verrai jamais un mollet de la même manière
21:53qu'après vos pages sur les mollets, Éric Orsena.
21:55Non, mais le mollet, je vous assure,
21:57il n'y a pas que les œufs qui sont mollets.
21:59Vraiment, je vous assure.
22:01Le mollet, c'est un des autres cœurs,
22:04parce que ça relance comme ça,
22:06c'est le retour veineux qui permet ces questions-là.
22:08Moi, le savoir, pour moi, est une fête.
22:10Alors, quand je vois cet imbécile de malade mental
22:13et mortifère de Trump qui tue la science
22:15et qui va multiplier les malades,
22:18notamment du sida et d'autres,
22:20comme on voit un peu ce qui se passe, c'est terrifiant.
22:22C'est vraiment l'agression contre la vie.
22:26C'est l'inverse absolu du livre de Didier.
22:30L'inverse absolu.
22:32Je vais vous lire, Éric Orsena,
22:34puisque vous le dites, j'avais choisi ce passage-là.
22:36C'est tout à la fin, sur le savoir est une fête,
22:39vive les jumelles alliées au microscope,
22:42vive les leçons de choses, vive l'histoire naturelle,
22:44vive les cabinets de curiosité.
22:46N'avons-nous pas compris que le savoir est une joie,
22:49la connaissance une fête,
22:51la recherche un bateau qui va, un équipage aux aguets,
22:53l'amitié, une alliance de même nature que celle d'un opéra.
22:56Vous avez fait l'éloge de Didier Lestrade tout à l'heure.
22:59Quand je lis ça, Didier Lestrade, je pense à vous aussi.
23:01Je pense que ça vous parle infiniment.
23:03La soif de savoir, toujours un peu plus.
23:05Pour moi, la soif de savoir quand même a été difficile.
23:08J'ai raté mon bac de foi,
23:10s'attaquer à la médecine dans le VIH sans avoir fait de maths.
23:14Ça a été difficile.
23:16Mais d'un autre côté, j'ai passé toute ma vie
23:19avec un stabilo,
23:21à surligner tous les textes médicaux
23:24que je recevais pour les comprendre.
23:27Et je pense que c'est vrai,
23:29ce travail qu'on a fait en tant que militants,
23:32non-médecins, pour améliorer la recherche,
23:36et surtout les soins.
23:38Vous allez dans tous les hôpitaux en France maintenant,
23:40il y a des protocoles pour le VIH,
23:42tout le monde sait ce qu'il faut faire.
23:44Donc, c'est quand même assez génial
23:47de pouvoir avoir un impact sur quelque chose,
23:50dans un domaine si fermé,
23:52quand on est non-médecin et qu'on est juste patient.
23:55C'est une réussite.
23:57Il y a quelque chose qui ne vous intéresse pas, El Corsena ?
24:00Non, vraiment pas.
24:03Flaubert disait que pour qu'une chose soit intéressante,
24:07il suffit de la regarder longtemps.
24:09Et moi, je vois les impatients,
24:12les gens qui se passent l'un à l'autre,
24:14ils s'en foutent, ils ricochent sur la vie.
24:16Moi, je n'ai pas envie de ricocher sur la vie.
24:18Il y a une phrase très belle dans La Marine Marchande,
24:20quand l'équipe du quart passe la barre
24:24à ceux qui vont prendre la suite,
24:27ils disent « à toi le soin ».
24:29Je trouve ça, c'est une histoire absolument le soin.
24:33Il n'y a rien de plus beau que ça.
24:35C'est une chute parfaite à notre entretien.
24:38Merci beaucoup, merci infiniment à tous les deux,
24:40Eric Orsena, ces fleuves qui coulent en nous,
24:42chez Julliard, Didier Lestrade,
24:44mémoire 1958-2024,
24:47et ça continue, on l'espère pour longtemps,
24:49publié chez Stock. Merci beaucoup.
24:51Et pour continuer à cultiver son jardin,
24:53on réécoute tout public sur franceinfo.fr
24:55ou en podcast via l'appli Radio France.

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