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00:00Générique
00:09Bonjour et bienvenue sur l'écran TV de notre émission Bourse où les gérants professionnels des marchés viennent nous partager leur expertise, leur conviction.
00:19Aujourd'hui c'est Pierre Nebout qui est Head of Public Equity chez LBO France que nous accueillons. Pierre bonjour.
00:25Bonjour.
00:26Peut-être deux mots d'abord sur LBO France.
00:28Oui donc LBO France c'est un fonds de private equity et l'idée c'est d'appliquer un peu les méthodes du private equity au monde du coté.
00:36Tout simplement parce que les objets qu'on regarde c'est les mêmes qu'ils soient cotés ou non cotés.
00:41Donc ça veut dire quoi ? Ça veut dire faire nos due deal de façon sérieuse, de faire de la recherche en interne, se faire challenger par les équipes de private equity
00:51un peu comme si on allait faire un retrait de code sur une société qui est cotée et surtout un peu comme le fait le private equity,
00:58les accompagner ces sociétés comme si c'était des participations.
01:01On est bien sûr très minoritaire mais pour essayer de faire en sorte que ce qu'on a repéré comme un vecteur, un levier de valorisation se mette en œuvre.
01:11D'accord original comme approche.
01:13Alors il y a un an à peu près vous étiez venu nous partager trois valeurs dont la première, on va faire un petit droit de suite rapide.
01:18Oui.
01:19La première c'était Trigano, vous en êtes où sur Trigano ?
01:22Alors on va commencer par les valeurs qui n'ont pas forcément effectivement bien fonctionné mais on reste totalement convaincus sur Trigano.
01:30Qu'est-ce qui s'est passé depuis un an ? Ils ont finalement réalisé l'acquisition qu'on attendait de la partie bio-habitat donc les mobilhommes.
01:43Donc ça leur donne une situation de leader comme ils l'ont déjà sur la partie des camping-cars.
01:49Deux segments sur lesquels on est sur des tendances structurelles de très bonne qualité donc une bonne visibilité.
01:57Alors vous visiez un fois deux, là on est sur un an, on est à moins de 13% environ, moins de 2% depuis le début de l'année donc ça remonte un peu.
02:03Vous visiez un fois deux toujours sur la valeur ?
02:05On reste toujours très très positif, ça peut paraître agressif mais on est sur une valeur qui se valorise extrêmement mal.
02:12On doit être à peu près à cinq fois les bidéas 2025 donc ce qui est quand même significativement très très décoté malgré un bilan de bonne qualité
02:22qui leur permet de faire des opérations de croissance externe et une visibilité même si elle a été un peu heurtée par des phénomènes de stockage,
02:30après les effets post-covid mais qui sont en train de se résorber donc on reste très très confiant sur la valeur.
02:39D'accord, le marché finira par la repérer.
02:41Deuxième valeur alors qui a été un peu, qui a eu une année compliquée, c'est Energy qui s'est fait fermer sa chaîne.
02:49Oui alors effectivement le marché s'est un peu focalisé sur l'arrêt de la licence puisqu'elle doit...
02:56Energy 12.
02:57Energy 12 donc c'était, nous on tablait pas tellement sur...
03:04Oui la partie télé n'était pas...
03:05La partie télé est vraiment mineure.
03:08Ce qui est gênant c'était que c'était une partie de l'activité qui avait été remise à flot, qui était juste au break-even et qui là de ce fait se retrouve...
03:19Oui c'est une mauvaise nouvelle qui en général est mal interprétée par le marché.
03:22Donc là l'idée qui nous plaît plutôt c'est que le management a pris la décision probablement, c'est pas encore acté, mais de sortir complètement de la télévision.
03:32Oui ils veulent même, comment dirais-je, vendre l'autre chaîne qu'ils ont chez Amiga 25.
03:36Donc pour se consacrer essentiellement à ce qui fonctionne très très bien, le média radio que tout le monde connaît,
03:42et les tours de relais de distribution de la radio qui sont moins connus mais qui a une valeur d'infrastructure très forte.
03:51Donc une valeur toujours très très décotée, beaucoup de cash au bilan, quasiment la moitié de la capitalisation qui est représentée par ce cash.
04:02Il y a même de l'immobilier.
04:04C'est une valeur sur laquelle on peut vraiment dormir très tranquille, sur laquelle il y aura une sortie à un moment donné.
04:12La succession du PDG.
04:14Ou une sortie d'actifs, etc.
04:16Donc une valeur d'actifs avec un rendement qui est très très sympathique pour attendre ces histoires.
04:22Alors troisième valeur c'était Imerys, qui elle est positive sur un an, 7% depuis le début de l'année, 14%.
04:28Qui semble avoir le vent en poupe.
04:30Vous en êtes où sur Imerys ?
04:32Donc Imerys, je rappelle, c'est des minéraux de spécialité pour l'industrie.
04:36Donc c'est une activité qui est cyclique.
04:39C'est une valeur effectivement qui a plutôt mieux performé que les deux précédentes dont on a parlé, mais sur lesquelles on reste très positif.
04:47Pour plusieurs raisons.
04:49Déjà le cycle est en train de s'améliorer.
04:51On va avoir de la croissance de volume.
04:54Alors ce n'est pas une croissance débridée, mais c'est déjà des volumes positifs.
05:00Un effet prix qui lui également est positif.
05:04Et on en parlera peut-être à la fin sur la perspective, mais une croissance en Europe qui a l'air d'être mieux embarquée avec toutes les réformes qui sont en place.
05:13Et donc là on aura un effet de levier, comme sur toutes les valeurs cycliques, qui se traduira significativement sur la génération de cash.
05:20Ce n'est pas trop endetté ?
05:22Non non, c'est une valeur qui a justement sorti beaucoup d'actifs qui étaient très cycliques.
05:28Donc ça a réduit son profil de cyclicité.
05:31Et le marché a été peut-être un peu distrait par tout un tas d'opérations, notamment dans le lithium,
05:38qui avait fait beaucoup de buzz avec la perspective d'équipements en lithium pour les batteries.
05:48Donc beaucoup d'activités, beaucoup de bruit autour de ça, qui maintenant se retourne un peu,
05:54puisqu'il y a moins d'enthousiasme sur le véhicule électrique.
05:58Je pense que le marché peut-être se refocalisera sur le cœur de métier de Imerys,
06:05qui est en train d'avoir une inflexion beaucoup plus positive,
06:09ce qui devrait se traduire par de la génération de cash que le marché attend depuis longtemps.
06:13Alors aujourd'hui dans votre escarcelle, vous avez porté deux nouvelles valeurs, c'est Fnac Dartia.
06:17Comment se comportent les produits culturels, l'équipement électroménager ?
06:22Fnac Dartia, pas besoin de le présenter.
06:25Tout le monde le connaît bien, de la distribution.
06:28Il faut avoir en tête, c'est quand même un groupe qui fait plus de 10 milliards de chiffre d'affaires,
06:33avec une opération récente sur son équivalent italien Uni Euro.
06:40Donc là, essentiellement sur de la distribution d'équipements du foyer.
06:48Ces démarches sont bien sûr dans la distribution, qui sont plus faibles,
06:51donc pas tellement de croissance.
06:53C'est ce que le marché n'aime pas trop dans des dossiers comme ça,
06:56mais qui génère énormément de cash.
06:59C'est un dossier qui a lui aussi peu de dettes,
07:01qui vient de faire une opération avec son actionnaire principal,
07:06son premier actionnaire plutôt, Kretinsky,
07:09qui a commencé à être actif sur les marchés européens,
07:13qui lui permettra de faire d'autres opérations, de continuer son rôle de consolidateur.
07:19Ce qu'on sait moins, c'est qu'il y a des activités de services qui sont très bien margées.
07:24Vous avez la carte d'Artimax,
07:26qui donne une récurrence de chiffre d'affaires avec des marges de qualité,
07:31qui devraient se valoriser,
07:34qui ne sont pas vraiment intégrées dans le cours de bourse actuel de Fnac,
07:40et qui, à mon avis, devraient bénéficier là aussi d'un regain de croissance
07:45qu'on observera à partir du deuxième semestre,
07:50avec un effet plein sur 2026 et 2027.
07:54Ce sont des dossiers également très sensibles à la consommation,
07:58et on sent que le consommateur va devenir un peu plus positif
08:04après la déprime qu'on a connue ces dernières années.
08:09D'accord. Alors l'autre valeur, c'est Quadiante.
08:11Quadiante, c'est l'ex-Néoposte, c'est une machine à franchir,
08:14mais que personne n'oblitère le courrier.
08:16Oui, bien sûr. Pourquoi s'intéresser à un groupe en déclin ?
08:21Clairement, l'essentiel du chiffre d'affaires reste encore sur cette partie-là.
08:26Ce sont des machines à franchir qui sont installées dans des PME.
08:31Où on envoie encore du courrier, avec la facturation électronique, etc.
08:36Bien sûr, il y a un déclin qui est écrit.
08:39Ce n'est pas cette histoire qu'on achète.
08:41Il faut être très prudent quand on a des histoires en déclin.
08:44Mais c'est un groupe qui a su justement se réorienter avec ces machines à cash,
08:48des cashcos comme on dit,
08:51et avec tout ce cash généré par cette activité,
08:54qui reste encore très rentable, notamment avec le leasing des machines.
08:59Vous parliez de facturation électronique.
09:02Ils ont investi et développé une activité de dématérialisation des factures,
09:09qui est assez significative.
09:11Il faut avoir en tête qu'il y a un petit comparable qui s'appelle Esquerre,
09:15qu'on connaît bien sur le marché des small caps cotés en France,
09:19qui a fait l'objet d'un retrait de cote.
09:21C'est un retrait, ce n'est pas une OPA.
09:23C'est une OPA suivie d'un retrait par le fondateur et également des fonds d'investissement.
09:29Oui, que l'on a déjà reçu ici.
09:31Et qui s'est fait à une valorisation qui est très forte.
09:35Même si on applique uniquement la moitié des multiples,
09:38ça s'est fait sur des niveaux de mémoire,
09:42c'était à 60 fois les résultats.
09:46Même si on applique la moitié de ces multiples
09:50à l'activité de Neopost, de Quadient,
09:54on arrive à un potentiel de progression qui est significatif.
09:58D'accord, en quelque part, ils réussissent un peu leurs transformations
10:00comme La Poste réussit la sienne.
10:02Tout à fait, oui.
10:04C'est toujours délicat.
10:06Ça a pris du temps.
10:08C'est pour ça qu'on n'y est rentré qu'en fin d'année dernière,
10:10quand on a eu la conviction que justement cette activité
10:14prenait le relais de la partie Machiner à franchir.
10:18Quand on regarde le groupe, nous, on valorise la Machiner à franchir
10:22sur un horizon très borné, 5-6 ans.
10:24Ensuite, on estime qu'il n'y aura plus d'activités pour être prudent.
10:28Et le relais est pris par le...
10:30Et avec cette activité de logiciel qui est beaucoup mieux valorisée
10:34que l'activité de Machiner à franchir,
10:36on a, ça cote aujourd'hui autour de 17,
10:39on pense qu'on peut aller autour de 30 de façon raisonnable,
10:43pas d'ici la fin du mois,
10:45mais avec une fois que la stratégie...
10:49Il y a beaucoup d'effets de levier avec le développement.
10:52C'est des activités qui peuvent améliorer leur marge,
10:57leur EBITDA, leur fric à chlots, très significativement.
11:00Pierre, pour conclure, un petit sentiment de marché ?
11:03Oui, c'est vrai que je ne dois pas être le seul à parler du retour des small caps.
11:09Et c'est vrai qu'on en parle depuis longtemps.
11:11Depuis le temps, on l'attend.
11:13Je pense qu'il y a quand même pas mal d'éléments.
11:15Déjà, dans la géopolitique,
11:17avec la perspective d'un arrêt de la guerre en Ukraine,
11:22je pense que c'est quand même un élément majeur.
11:25Ça a mis une prime de risque sur le continent qui est assez importante
11:29et avec un coup, la matière première, l'énergie,
11:32qui a significativement dérapé.
11:35Ce qui se passe en Allemagne,
11:37on a un vote aujourd'hui sur l'arrêt du frein à la dette.
11:41C'est structurel.
11:43Ce n'est pas juste que pour l'armement.
11:46C'est pour les infrastructures,
11:48avec un effet de déploiement sur l'ensemble des pays européens,
11:52du commerce intra-européen qui va,
11:55par effet de ce qui se passe aux États-Unis,
11:58se replier un peu.
12:00Il y a beaucoup d'effets d'entraînement.
12:02On considère qu'on va avoir enfin de la croissance en Europe,
12:05ce qu'on n'a pas eu pendant des années.
12:08Alors qu'aux États-Unis, on est plutôt en train de ralentir
12:11avec les mesures qui sont prises actuellement.
12:14Ça veut dire que pour des entreprises de petite taille,
12:18souvent beaucoup plus domestiques que des grands groupes multinationaux,
12:22c'est un élément favorable.
12:24Et on a toujours une politique de taux
12:26qui est aussi assez accommodante en Europe
12:29et pourrait l'être encore davantage.
12:31Tout ça, ça fait quand même un mix qui est très favorable
12:34pour les petites valeurs.
12:36C'est-à-dire un retour de balancier,
12:38mais toujours dans une optique de stock picking.
12:40De stock picking, de moyen terme, bien sûr.
12:43Et on le voit depuis le début de l'année.
12:45On a quand même des marchés...
12:47Jusque-là, on avait des small cap qui sous-performaient les large cap,
12:50avec une France qui sous-performait l'Europe
12:53et qui sous-performait encore beaucoup plus massivement les États-Unis.
12:56Là, on est en train d'inverser cette hiérarchie.
12:59Et probablement, je ne pense pas que ce soit uniquement
13:02une histoire de quelques semaines.
13:04Merci à vous.
13:05Merci à tous de nous avoir suivis.
13:07Je vous rendez-vous très vite sur L'Histoire TV avec nos invités.