Ukraine : l'entretien téléphonique entre Donald Trump et Vladimir Poutine aura bien lieu ce mardi. Vadim Sizonenko, premier conseiller et chef du service de presse de l'ambassade de Russie en France, est l'invité de Amandine Bégot.
Regardez L'invité d'Amandine Bégot du 18 mars 2025.
Regardez L'invité d'Amandine Bégot du 18 mars 2025.
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00:00RTL Matin
00:03Avec Amandine Bégaud et Thomas Soto
00:05Il est 8h16, l'interview d'Amandine Bégaud au cœur de l'actualité.
00:08Il y a trois ans, la Russie attaquait l'Ukraine et depuis, on entend assez peu souvent l'agresseur.
00:12Alors que Donald Trump et Vladimir Poutine doivent se parler dans la journée,
00:15Amandine, vous avez choisi de recevoir ce matin Vadim Sisonenko,
00:19c'est le premier conseiller de l'ambassade de Russie en France.
00:21Bonjour et bienvenue à vous.
00:22Madame, Monsieur.
00:23Bonjour, merci beaucoup d'être là avec nous ce matin.
00:27Vadim Sisonenko, la Russie veut-elle vraiment la paix ?
00:31La Russie veut toujours la paix et fait tout pour parvenir à un accord de paix.
00:42Vous savez, depuis le début de l'opération militaire spéciale, c'était une décision forcée pour la Russie.
00:51Nous appliquons beaucoup d'efforts pour ne pas parvenir à une solution diplomatique et politique de la crise ukrainienne.
01:01Mais tout était à main.
01:03Le président Macron, le président français, a dit hier soir, c'est à la Russie maintenant de prouver qu'elle veut vraiment la paix.
01:09Il y a beaucoup de personnes ici en France, en Europe, qui doutent que la Russie veuille la paix.
01:14Vous comprenez ? Qu'est-ce que vous dites au président français ce matin ?
01:18Donc, les doutes de Monsieur Macron, c'est les doutes de Monsieur Macron.
01:28Mais de toute façon, la Russie est prête à négocier avec l'Ukraine, avec les Etats-Unis, les conditions de l'accord de paix.
01:42Mais cet accord doit prévenir les conditions de la garantie de sécurité de la Russie, premièrement.
01:52Et cet accord doit prévoir, doit baser sur le principe de paix durable et à long terme, et juste.
02:03Une paix durable. Il va y avoir cet échange téléphonique, ce coup de téléphone, aujourd'hui, entre Vladimir Poutine et le président Donald Trump.
02:12Vous savez à quelle heure ils doivent s'appeler ?
02:14Donc, je ne sais pas absolument.
02:16Nous devons parler de partage, a dit hier le président américain, partage de terres et des usines de production d'énergie.
02:24Ça veut dire quoi ?
02:26Les partages de terres, ça veut dire quoi ?
02:29Les partages de terres, lesquels ? Avec l'Ukraine, avec la Russie ?
02:33Mais de toute façon, vous savez, je travaille à l'ambassade et je ne travaille pas à l'administration du président Trump.
02:41Mais ça veut dire que la Russie est prête à rendre à l'Ukraine les régions qu'elle a annexées ?
02:46Vous savez, les quatre régions que vous, peut-être, que vous m'avez mentionné tout de suite,
02:52ces quatre régions se sont réunies avec la Russie à la suite d'un référendum.
02:58Ça veut dire la suite d'un vote libre et direct de l'ensemble de cette population.
03:04Et la majorité de cette population se sont exprimés pour la réunification, pour le rattachement avec la Russie.
03:11Les Ukrainiens de ces régions voulaient être annexés par la Russie ?
03:15Mais c'était le vote libre.
03:18Et la majorité de la population a dit oui, nous sommes avec la Russie.
03:24Ce sont les habitants de ces régions qui ont décidé de leur destin.
03:29Ils ne sont pas servants à prendre, à rendre...
03:36On sait que ce n'était pas un vote libre.
03:38Mais pourquoi ?
03:40C'était absolument libre.
03:43Il n'y a eu aucune contrainte ?
03:45Ils ont librement décidé de...
03:47Absolument.
03:48Donc ça veut dire que la Russie ne rendra pas ses terres à l'Ukraine ?
03:52Ça c'est hors de question.
03:54En ce qui concerne ces régions, ces régions font déjà partie du théâtre russe depuis quelques années.
04:03Pas question non plus de voir...
04:05Conformément à la constitution russe.
04:07Conformément à la constitution russe mais pas forcément au droit international.
04:11Non. Et conformément au droit international.
04:15Puisque les autorités ukrainiennes ne représentent pas les intérêts de la population russe.
04:22Et russophones.
04:24Même de ces régions-là.
04:26Ça c'est le principe aussi de la charte de l'ONU.
04:30Monsieur Sisonenko, il y a un auditeur qui nous a envoyé une question ce matin.
04:35Qui dit, pourquoi avez-vous envahi l'Ukraine et la Crimée alors que vous aviez reconnu leurs frontières ?
04:40Et il ajoute, aimeriez-vous qu'un pays voisin vous vole 20% de votre territoire souverain ?
04:47Qu'est-ce que vous répondez ce matin à cet auditeur ?
04:50Je crois que je ne veux pas parler de l'opération militaire spéciale.
04:54Le début de cette opération.
04:56Et comme j'ai dit...
04:58Oui, cette opération militaire était une réponse à la politique agressive de l'OTAN.
05:06Et une réponse à la politique agressive et nationaliste des autorités ukrainiennes.
05:13Qui supprimait depuis 2014 la population civile de Donbass.
05:20Peut-être pour vous rappeler, ces 10.000 civils ont été tués par les militaires ukrainiens à partir de 2014.
05:32Et bien sûr, il a fallu stopper cette politique génocidaire, nationaliste et chauviniste.
05:41Pour vous rappeler aussi, les Ukrainiens, après le coup d'État, leur premier pas était quoi ?
05:50L'abolition de loi...
05:54Un coup d'État ?
05:55Un coup d'État ?
05:57Quel coup d'État ?
05:58Le coup d'État de 2014, en Ukraine, en Kiev, soit disant Maïdan.
06:06Et donc, le premier pas des autorités ukrainiennes était quoi ?
06:12L'abolition de la loi concernant le statut de la langue russe.
06:18Voilà.
06:19Et puis, les tueries de la population de Donbass.
06:22Il faut le bien stopper.
06:24Bon, c'est votre vision ici.
06:26L'Europe, la France, estiment que la Russie a agressé l'Ukraine.
06:32L'Ukraine, vous ne voulez pas d'un cessez-le-feu si l'Ukraine adhère à l'OTAN, on est d'accord, c'est ça ?
06:38Pardon ?
06:39Vous ne voulez pas que l'Ukraine adhère à l'OTAN, ça fait partie des conditions de Vladimir Poutine ?
06:43De toute façon, il faut prendre en compte les conditions de la Russie, ce qui concerne le cessez-feu.
06:55Quelles sont les conditions de la Russie ?
06:57Est-ce que quand Vladimir Poutine demande le départ, il y a quelques jours, le démantèlement du pouvoir ukrainien, ça veut dire le départ de Volodymyr Zelensky ?
07:06On ne demande pas le démantèlement du pouvoir ukrainien.
07:10En ce qui concerne les conditions de la paix durable, elles sont très claires et exprimées à maintes reprises par le président Poutine, y compris par le ministre russe des Affaires étrangères.
07:22Cela veut dire quoi ?
07:23La démilitarisation de l'Ukraine, le renoncement à la duologie de néo-nazis, le néonazisme chauviniste par rapport à la population russe et russophone.
07:37Le rétablissement de tous les droits de la population russe et russophone en Ukraine.
07:42Et le rétablissement de tous les droits de l'église autodidacte russe en Ukraine.
07:49Et c'est certainement les non-adhésions de l'Ukraine à l'OTAN.
07:54Et Volodymyr Zelensky, ça peut être un interlocuteur, vous accepteriez de parler avec lui ?
07:58La question n'est pas de savoir si Zelensky sera un interlocuteur de la Russie.
08:08C'est comment Zelensky va négocier avec la Russie, puisqu'il y a deux grands obstacles dans cette voie-là.
08:16La première, il y a un décret de Zelensky qui lui interdit de négocier avec la Russie.
08:24Et la deuxième, son mandat présidentiel déjà expiré.
08:29Toute dernière question, l'idée d'une force de paix, de maintien de la paix européenne, vous dites non aussi ?
08:36Absolument non. Si vous voulez quelques précisions, quelques explications, je suis prêt à vous les donner.
08:43Les militaires de pays occidentaux et de pays européens sont présents en Ukraine depuis 2015.
08:54Ils participent non seulement à la maintenance de l'équipement militaire, mais aussi à la planification de l'opération militaire et de la réalisation.
09:05Et comment on peut accepter la présence...
09:11Les européens sont vos ennemis, vous dites ?
09:13Comment ?
09:14Les européens sont vos ennemis.
09:16Ennemis ?
09:17Ennemis, adversaires.
09:18Ah, ennemis ? Non. Ils ne participent pas à la guerre contre la Russie.
09:24Merci beaucoup Vadim Sisonenko d'être venu ce matin sur RTL, premier conseiller de l'ambassade de Russie ici en France,
09:30alors que ce coup de téléphone doit avoir lieu aujourd'hui entre Vladimir Poutine et...