• il y a 3 jours
Dans cette intervention sur Radio Courtoisie, Régis Le Sommier, aborde plusieurs sujets d'actualité internationale. Il revient sur les récentes élections présidentielles en Roumanie, marquées par l'annulation des résultats du premier tour en raison d'accusations d'ingérence russe. Régis Le Sommier analyse également le conflit russo-ukrainien en cours, en mettant l'accent sur l'utilisation stratégique des drones sur le terrain.

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00:14site internet www.omertamedia.fr, merci pour votre soutien, vous êtes là pour nous et
00:20vous pouvez compter sur nous.
00:21A vos kiosques !
00:22Bonjour Régis, merci d'être avec nous, on parle de Roumanie, alors effectivement il
00:31n'y a pas de raisons officielles qui ont été avancées à cette décision, en revanche
00:35on sait que Georges Ghesko était accusé notamment d'être un agent russe, qu'est-ce
00:43qu'il en est vraiment ?
00:45Oui, alors c'est très intéressant parce qu'en fait il a ses griefs qui lui sont attribués
00:52d'être un agent russe, il y a aussi complot, il y a aussi malversation financière, il
00:57y a un package, une avalanche finalement de griefs sur ce candidat qui lui ont été notifiés
01:05au moment où il avait le jour du dépôt de sa candidature, où il a été arrêté
01:11par la police roumaine, emmené au tribunal, il a été libéré le lendemain et puis depuis
01:16il a tenté de représenter à nouveau sa candidature et il s'est vu attribuer tous
01:22ses griefs qui normalement, si on a un peu de bon sens, auraient dû lui interdire de
01:29se présenter en novembre dernier quand il a fait ce score 23% au premier tour des élections
01:37en Roumanie, eh bien normalement s'il avait eu tout ça, il n'aurait pas été autorisé
01:42à se présenter.
01:43Alors donc on le charge, on lui trouve ses raisons, alors ça m'a rappelé, et ce qui
01:48est très intéressant en Roumanie aujourd'hui, c'est que ça rappelle les méthodes un petit
01:52peu de la securitate de l'époque Ceausescu, c'est-à-dire que quand on veut, vous savez
01:57quand celui qui a, je dirais, incarné en une phrase tout ça, c'est le fameux bras
02:09droit de Staline, qui est l'avant-petit Beria, qui disait « Montrez-moi l'homme et je vous
02:13trouverai le crime ». Donc c'est un petit peu ça, ce Kalin Georgescu, qu'on accuse
02:20d'être un candidat d'extrême-droite, pro-russe, en fait ce qu'il a dit globalement c'est
02:24qu'il était plutôt hostile à la guerre et à l'engagement en Ukraine des troupes
02:31roumaines, donc ça, ça suffit à alerter, on va dire, toutes les bonnes âmes bien-pensantes
02:38et à lui attribuer les qualificatifs disqualifiants de pro-russe et d'extrême-droite.
02:45Ce qui est très intéressant tout ça, parce que quand vous réfléchissez, Navalny par
02:50exemple, en Russie, l'opposant numéro un Vladimir Poutine, lui n'a jamais eu le qualificatif
02:58d'extrême-droite et quand vous regardez ses propos, notamment avant qu'il soit arrêté,
03:04il le méritait largement, il a eu des propos xénophobes, racistes, etc., mais il n'a jamais
03:11eu le qualificatif d'extrême-droite parce qu'il était dans le bon camp.
03:14Là, le Georgescu en question, c'est plutôt quelqu'un qui a travaillé pour des ONG américaines,
03:19même, je crois, à un moment pour Blackrock, donc le côté pro-russe est quand même extrêmement,
03:23extrêmement ténu.
03:24Et puis, la raison qui avait été invoquée pour annuler les élections entre le premier
03:30et le deuxième tour, donc en décembre dernier, le 6 décembre, la Cour constitutionnelle
03:34de Roumanie décide d'annuler les élections parce qu'en raison d'une altération de l'algorithme
03:40de TikTok en faveur du candidat Georgescu, magouille, on va dire, informatique qui aurait
03:47été opéré par les Russes au profit de ce candidat.
03:51Depuis, il y a une commission d'enquête qui a été nommée par la Commission européenne
03:56pour vérifier ses dires et il n'y a toujours pas de conclusion là-dessus.
04:00Tout ça est très, extrêmement flou et on sent bien que, finalement, avec cette interdiction
04:07de sa candidature hier qui est motivée par pas grand-chose, on se rend compte qu'en
04:11réalité, c'est ce candidat-là qui dérange, qui n'est pas le candidat qui aurait dû
04:15gagner.
04:16Et vous savez, comme pour Thierry Breton, pour Séla Vanderleyen, la démocratie, c'est
04:21toujours à sens unique.
04:22C'est quand le candidat qu'on soutient est élu.
04:25Si c'est l'autre candidat, ce n'est plus la démocratie, on parle de dictature et on
04:28va jusqu'à interdire les élections ou en tout cas peser pour qu'elles soient interdites
04:32parce qu'officiellement, ce n'est pas l'Union européenne qui les interdit, mais cette Cour
04:36constitutionnelle de Roumanie.
04:38Les Roumains se sont déjà soulevés, ils sont très nombreux dans la rue.
04:44Georges Escou, aujourd'hui, il apparaît comme le martyr de ce système et on imagine
04:49que sa côte de popularité peut exploser.
04:51Ça peut conduire à des gros chamboulements politiques en Roumanie, Régis Le Saumier.
04:56Oui, tout à fait.
04:57On a vu des scènes hier dans les rues des principales villes de Roumanie, pas seulement
05:01la capitale du Carreste, qui rappelaient un petit peu la révolution roumaine des années
05:0690, la chute du communisme.
05:09Donc, il y a eu des émeutes, il y a eu à la fois des gens qui vraiment se mobilisent.
05:16Maintenant, est-ce que le mouvement va durer ? Est-ce que, disons, cette candidature est
05:23de définitivement écartée ? Ou est-ce que le gouvernement va faire marche machine arrière
05:29si la pression populaire continue ? En tout cas, ce qui est certain, c'est que la côte
05:35de popularité, depuis justement la suppression de l'élection en décembre dernier, et puis
05:41cette décision absolument unique, on va dire, dans un pays de l'Union européenne, parce
05:45que là aussi, la Roumanie n'est pas un pays ex de l'Union soviétique, dans lesquels une
05:51révolution ou des magouilles électorales auraient lieu.
05:54C'est un pays de l'Union européenne, un pays dans lequel d'ailleurs nous, Français, avons
05:58des soldats présents, donc c'est quand même intéressant aussi de voir qu'il n'y a pas
06:02beaucoup de réaction de la part du gouvernement français à ce qui se passe en Roumanie,
06:10mais il y a un intérêt, et c'est là où le problème réside finalement, c'est que
06:17dans l'architecture de l'OTAN, face à la Russie, la Roumanie est une pièce essentielle,
06:23avec notamment la base de Costanza sur les bords de la mer Noire, qui permet de faire
06:27face directement à l'Ukraine avec Odessa en ligne de mire, et finalement toute la côte
06:35que les Russes occupent aujourd'hui.
06:36Donc on est avec une pièce maîtresse qui, si Jean Gescu est élu, adopterait une attitude
06:46anti-guerre, et ça, évidemment, c'est quelque chose qui agite beaucoup, d'autant que l'allié
06:53américain, en plus, s'est retiré du théâtre, ou en tout cas tente de négocier avec les
06:59Russes, donc on est dans une situation où il y a une certaine fébrilité, on le sent
07:03bien, et le message anti-guerre aussi est en train de progresser à travers des candidatures
07:08comme Jean Gescu, mais Jean Gescu étant victime de son succès, parce qu'à la base ce n'est
07:13pas quelqu'un d'extraordinaire, ce n'est pas quelqu'un qui va développer des... il
07:18a simplement, je vous dis, émis l'idée, il est dans le ton de pas mal de peuples en
07:23Europe qui ne veulent pas qu'on envoie des troupes de leur pays se battre en Ukraine
07:27et qui n'ont pas envie de voir leur jeunesse potentiellement menacée par cette guerre,
07:32et donc je pense que là, vraiment, il y a eu une sorte de prise de pouvoir, c'est très
07:38intéressant parce que c'est une fébrilité, Thierry Breton l'avait évoqué en rétro-pédalant
07:46en disant non, l'Union Européenne n'a absolument pas le pouvoir ni la volonté de supprimer
07:51les élections, mais de vérifier les discours à travers ce que le même Thierry Breton
07:58a mis en place, vous savez cette fameuse... c'est le DSA, le Digital Service Act, qui
08:05est le règlement européen sur les services numériques, qui est censé, il l'a expliqué
08:10Thierry Breton, il est censé réguler la parole, et quand quelqu'un comme Elon Musk par exemple
08:16intervient en Europe pour soutenir l'AFD, ce Digital Service Act fonctionne, il dit
08:25que ce n'est absolument pas un instrument de censure, mais on sent bien quand même
08:28qu'il s'agit d'une manière aussi d'essayer de museler les opinions, et même s'il n'y
08:36a pas d'implication directe de l'Union Européenne dans les décisions du gouvernement roumain,
08:45on sent que la pression est énorme pour que, on va dire, la Roumanie reste dans le
08:50camp du bien, voilà.
08:52Il y a quelque chose sur lequel il faudrait, je crois, qu'on revienne, c'est la manière
08:58dont le premier tour des élections a été annulé.
09:00On a annulé ce premier tour des élections roumaines en expliquant qu'il y avait eu une
09:05ingérence russe, et à l'arrivée, la seule chose qui est observable, c'est qu'effectivement,
09:12il y aurait eu, sur TikTok, des publicités en faveur de ce candidat, ou en tout cas des
09:18thèses défendues par ce candidat, qui auraient pu avoir été financées par des Russes.
09:23Mais autrement dit, à aucun moment donné, on n'a pu prouver que des gens avaient été
09:28payés pour voter pour Georges Escou par les Russes, on n'a jamais pu prouver qu'un bureau
09:33de vote avait été piraté par les Russes, autrement dit, la seule chose qu'on peut
09:38prouver, c'est que des gens ont été soumis à un discours de propagande et que cette
09:44propagande les a convaincus.
09:45Et c'est ça qui est absolument fabuleux, c'est-à-dire, en fait, l'Union européenne
09:50est en train d'expliquer à des gens que le fait qu'ils soient convaincus par des arguments
09:54que l'Union européenne trouve mauvais est en soi une faute.
09:57Alexandre voulait rajouter quelque chose, pardon.
10:01Oui, je voulais simplement compléter ce que vous disiez, Réja, il y a juste une autre
10:05information qui, effectivement, n'a pas été très diffusée, mais qui a été quand
10:10même établie, c'est qu'en fait, il y a eu deux diplomates russes qui ont été récemment
10:14expulsés de Roumanie à cause des liens après l'annulation du premier tour, à cause des
10:19liens que l'équipe de Georges Escou avait justement noué avec Moscou.
10:23Et en fait, ce qui s'est passé à ce moment-là, c'est qu'effectivement, le gouvernement
10:26roumain a expulsé ces deux diplomates parce que Georges Escou aurait demandé un soutien
10:31à Moscou dans la suite, mais c'était après l'annulation des premiers cours.
10:34Tout à fait, mais je voudrais juste, enfin, c'est juste pour compléter en disant qu'il
10:37y a quand même des liens avérés tout de même entre Georges Escou et Moscou.
10:40Mais oui, mais le fait qu'il y ait des liens avérés, c'est comme si on m'expliquait
10:43qu'il y a des liens avérés entre Rachid Haddati et les Etats-Unis, entre Gérard
10:50Larcher et les Etats-Unis, entre Jean-Pierre Raffarin et la Chine.
10:53Voilà, est-ce que...
10:54Régis.
10:55Oui, c'est vous l'invité, il paraît.
10:58Oui, oui, non, c'est fait a posteriori, c'est comme les charges qui ont été imputées
11:06à Georges Escou par le tribunal roumain et par la police roumaine.
11:11C'est des choses qu'on trouve a posteriori, c'est-à-dire on vient renforcer en expulsant
11:16deux diplomates, mais en réalité, il est, le processus électoral, il est interrompu
11:21pourquoi ? Parce qu'il aurait été officiellement déréglé par la Russie à travers une manipulation
11:28du réseau TikTok qui a favorisé les algorithmes de Georges Escou.
11:32Vous imaginez quand même, ça veut dire que d'abord TikTok est très utilisé en Roumanie,
11:39mais la majorité des électeurs qui ont voté Georges Escou n'ont pas TikTok, je veux dire
11:45ça reste quand même quelque chose, il n'y a pas 50% de la population roumaine qui utilise
11:49TikTok, c'est faux.
11:50Donc en fait...
11:51Régis.
11:52Et puis de toute façon, ça veut juste dire qu'il y a quelqu'un qui a écouté une publicité
11:55sur TikTok.
11:56En quoi est-ce que c'est un crime ?
11:58Souvenez-vous, c'était déjà arrivé, Donald Trump avait été accusé d'avoir reçu un
12:03soutien des Russes, à l'époque c'était sur Facebook et donc depuis, le FBI, pourtant
12:11époque Joe Biden, s'est penché sur l'affaire, a fait je ne sais combien d'enquêtes pour
12:17essayer de creuser la véracité de cette manipulation et en fait, en réalité, a conclu
12:24qu'il n'y avait aucune preuve et qu'il s'agissait plutôt d'un argument de campagne utilisé
12:29par son adversaire, en l'occurrence Hillary Clinton.
12:32Donc on est exactement dans la même situation, c'est-à-dire que même si les Russes en effet
12:37ont des capacités d'intervenir, même si les Russes tentent, et s'est sans doute avéré,
12:43de manipuler les élections, mais ça ne peut être qu'à la marge.
12:47Et ce qui est intéressant aussi, c'est que la Commission européenne a ouvert une enquête,
12:53mais que cette enquête n'a pour l'instant pas abouti, donc on ne sait même pas si cette
12:58manipulation via TikTok est avérée ou en tout cas qu'elle n'est plus pesée déjà
13:03sur l'élection est douteux, mais en plus qu'elle soit réelle et qu'elle ait été
13:07vraiment diligentée par les Russes parce qu'on n'a pas de conclusion.
13:10Donc c'est quand même assez surréaliste d'imaginer qu'on utilise un argument pareil
13:17pour annuler, et je pense que c'est vraiment le plus grave, une élection entre le premier
13:22et le deuxième tour, parce qu'on est surpris du résultat et qu'on ne s'y attendait pas,
13:25et puis que là on voit que le candidat qui devient de plus en plus populaire, lui tente
13:30à nouveau de se présenter aux élections qui auront lieu en mai, et bien on décide
13:34finalement de supprimer purement et simplement l'élection, en fait on supprime l'élection
13:41au nom de la démocratie, ce qui est quand même assez hallucinant quand on y réfléchit.
13:45Un auditeur dans le chat YouTube du Direct rappelle très justement qu'en 2017,
13:51Barack Obama avait apporté publiquement son soutien à Emmanuel Macron,
13:55pour autant il n'y avait pas eu tout un tollé face à ce soutien de la part d'anciens présidents américains.
14:02Non mais parce que là vous êtes dans le bon camp, vous êtes avec des gens qui travaillent
14:06pour le bien de l'humanité et de l'être humain, donc évidemment on ne va pas qualifier
14:13le soutien de Donald Trump, comme également l'intervention de pas mal de leaders européens
14:19en soutien à Kamala Harris contre Donald Trump sur les élections américaines.
14:24Donc voilà, quand ça se fait dans ce sens-là, il n'y a pas de problème,
14:27mais quand la démocratie n'apporte pas le résultat escompté et que le peuple vote mal,
14:32et bien dans ce cas-là il faut intervenir et décider contre lui que le peuple a tort.
14:36Alors justement quand le peuple vote mal, nous ici en France on était habitués aux barrages,
14:41aux... comment on appelle ça ?
14:44Aux casteurs, aux francs républicains.
14:46Aux francs républicains, oui, mais voilà, aux manipulations politiques pour tenter d'infléchir le résultat.
14:51Là on franchit quand même une nouvelle étape avec la suppression pure et simple,
14:57en tout cas la tentative, ça ne aboutira peut-être pas, il y a encore des recours possibles,
15:01mais la suppression pure et simple d'un candidat.
15:04Je veux dire, bientôt c'est les élections avec un candidat unique en fait.
15:08Écoutez, ce qui est intéressant avec la Roumanie précisément,
15:12c'est que beaucoup des structures d'ancien régime sont restées en Roumanie,
15:17et notamment la Securitate à l'image un petit peu, on va dire, du FSB en Russie avec Poutine,
15:23c'est-à-dire que ces structures survivantes de l'époque soviétique existent encore
15:28et pour une part ont une emprise sur la société.
15:31Et de voir qu'en fait aujourd'hui ce qui est en train de se passer,
15:34c'est que ces structures d'ancien régime sont utilisées dans le cadre de l'Union européenne,
15:40et aujourd'hui avec quand même des conséquences et des visées assez menaçantes pour la démocratie,
15:47la vraie, puisqu'on empêche un candidat de…
15:52Mais vous savez en fait, ce qui est très intéressant c'est que je regardais ce matin une info,
15:58comment France Info relatait cet événement en mettant en avant le caractère d'extrême-droite
16:04de Kéline Georgescu, qui est le candidat d'extrême-droite,
16:10la candidature de Georges, un candidat d'extrême-droite annulé en Roumanie.
16:16Sous-entendu, cette candidature est annulée parce que le candidat est d'extrême-droite,
16:20vous voyez, c'est une manière de présenter les choses,
16:24il ne serait pas d'extrême-droite, on dirait, ah là là, il y a un déni de démocratie,
16:27mais comme il est d'extrême-droite, on se dit, ah oui, finalement, c'est peut-être bien.
16:30Donc en fait, voilà, c'est toujours la même idée, c'est toujours le même cheminement de la part d'individus,
16:36vous avez en préambule de cet entretien évoqué Thierry Breton,
16:41de la part d'individus qui ont le voie au chapitre et qui aujourd'hui n'ont plus aucune responsabilité en plus.
16:47Thierry Breton est ancien commissaire européen, il n'a pas fait de déclaration là,
16:53mais en l'occurrence, quand il s'était affronté à Elon Musk, il a beaucoup commenté cette actualité roumaine
16:59et il avait confirmé justement l'annulation de cette élection en disant,
17:04on fera la même chose, on pratiquera la même chose,
17:06en invoquant évidemment son fameux acte en Allemagne avec l'AFD.
17:13Imaginez si l'AFD avait gagné l'élection ou était en passe de la gagner,
17:19eh bien, il y aurait sans doute eu quelque chose de similaire
17:22et on peut s'inquiéter de ce qui peut se passer désormais,
17:27parce que ce qui est très intéressant aussi, et je fais une petite parenthèse,
17:31un petit pas de côté sur la situation en Syrie aujourd'hui,
17:34où on a vu des massacres tout le week-end d'Alawites perpétrés par le nouveau pouvoir en place,
17:40qui est donc représenté par Ahmed al-Sharaa, qui est un ancien djihadiste,
17:46qui est quelqu'un qui avait parti une année à Daesh et à Al-Qaïda,
17:50sur lequel l'Europe s'est précipitée pour l'adouber,
17:54considérant que c'était une véritable libération de la Syrie
17:57après les 60 ans de dictature de Bachar el-Assad, les horreurs, etc.
18:02On parle, et puis là, subitement, les hommes d'al-Sharaa et ses alliés,
18:08on essaie de dire, oui, mais attendez, c'est des djihadistes étrangers qui ont fait ça,
18:12mais en réalité, quand vous regardez les vidéos, vous avez un peu l'habitude d'entendre les Syriens,
18:16vous comprenez qu'ils se rendent compte que c'est des djihadistes étrangers,
18:18non, non, ils ont parfaitement l'accent syrien pour beaucoup,
18:21je ne dis pas qu'il n'y a pas des Ouïghours ou des Tchétchènes qui ont perpétré ces horreurs,
18:25mais en tout cas, une partie a été perpétrée par des Syriens et des hommes de Jolanie.
18:29Et là, aujourd'hui, on a l'Union Européenne qui, pareil, travestit les faits
18:34et explique qu'en fait, le pouvoir en place qu'elle a cautionné
18:38se bat contre des éléments pro-Bachar, en fait,
18:40que ces Alaouites sont des… alors qu'une grosse majorité de la communauté Alaouite
18:47était en bisbille avec le Parti Basse et Bachar el-Assad,
18:51et qui n'est pas du tout représentatif de cette communauté,
18:53mais là, on vous explique en fait, voilà, comme on a cautionné ce pays,
18:57eh bien, on va soutenir ce gouvernement parce que, voilà,
19:00on a mis nos billes auprès d'un djihadiste ancien d'Al-Qaïda et de Daesh,
19:05précisément au moment où en France, on s'apprête à commémorer en novembre
19:11les 5 ans du Bataclan, quoi, on est quand même…
19:14on est quand même… les 10 ans, pardon, du Bataclan,
19:16on est quand même dans une situation ubuesque où Kaja Kalla,
19:21qui est la diplomate en chef de l'Union Européenne,
19:23nous explique qu'en fait, si les Alaouites ont été massacrés,
19:26c'est parce que ce sont des anciens de Bachar… des soutiens de Bachar el-Assad.
19:32Et surtout, elle nous explique qu'ils ont… non pas qu'ils ont été massacrés,
19:37mais qu'ils étaient en train de se révolter et que les forces de l'ordre
19:40ont été bien malgré elles obligées, évidemment, de les supprimer,
19:43parce que c'est bien connu que quand on fait une opération de maintien de l'ordre,
19:47la seule bonne manière de maintenir l'ordre,
19:49c'est d'éradiquer l'intégralité des manifestants.
19:52Mais vous savez, on n'est pas loin de la vision du Parti communiste,
19:55de l'insurrection de Budapest ou de celle de Prague, avec ce genre de communiqué.
19:59Quant à la suppression des élections parce qu'il y a danger pour la démocratie,
20:03on peut imaginer aussi qu'elle est tout à fait typique d'une dictature de l'Est,
20:07où de toute façon, les forces réactionnaires sont toujours à l'œuvre pour essayer…
20:12Donc là, on a autorisé des élections,
20:14mais attention, il ne faut mieux pas les autoriser jusqu'au bout,
20:17parce que ça pourrait changer la donne et ça pourrait aller dans un sens qui n'est pas le nôtre.
20:22Là, on est dans des choses qui sont assez peu démocratiques
20:25et on voit que cette superstructure européenne,
20:29qui est représentée par des gens non élus,
20:31qui n'ont pas été nommés par quiconque,
20:35décide de l'avenir de l'Europe, décide de ce qu'on doit penser,
20:39décide de ce que notre avenir doit être, notre avenir commun.
20:43Et là, il y a vraiment une fuite en avant en ce moment,
20:48parce qu'on sent bien que dans le même temps,
20:51les souverainetés nationales rehaussent la tête
20:55et qu'un peu partout en Europe, les peuples s'interrogent justement
20:59par qui ils sont gouvernés, au nom de qui, au nom de quoi et surtout vers où on va.
21:04Il nous reste quelques minutes.
21:06Régis Le Saumier, on a parlé de Roumanie, on a parlé de Syrie.
21:10Vous vouliez nous parler aussi un petit peu du front ukrainien, de Koursk précisément.
21:14Oui, alors ça, c'est une info aussi du week-end.
21:17Il y a beaucoup, beaucoup de choses qui se sont passées.
21:20Ce qui est en train de se passer à Koursk est quand même très intéressant
21:23parce que dans le cadre justement de cette guerre,
21:27les Américains, on le sait, depuis mercredi dernier, 14 heures,
21:32ont supprimé l'échange d'informations et de renseignements avec les Ukrainiens,
21:38ce qui veut dire qu'une partie des satellites utilisés par les Ukrainiens,
21:42notamment pour, on va dire, ajuster les tirs des canons,
21:46des lances-missiles à I-Mars, par exemple, ne sont plus utilisés,
21:52c'est-à-dire qu'ils ne peuvent plus dépasser une distance de 60 kilomètres
21:56avec ce type d'armes.
21:57Pour les attaques MS, c'est la même chose,
21:59c'est-à-dire les missiles long porté avec lesquels ils pouvaient frapper au cœur de la Russie,
22:04et bien tout ça, c'est assez désactivé.
22:06Les Américains ont arrêté cet échange d'informations
22:12et ça a pour conséquence aujourd'hui, même si Starlink,
22:15vous savez, le réseau d'Elon Musk satellitaire d'accès à l'Internet,
22:19n'est pas arrêté encore, mais il pourrait l'être,
22:21et bien ça a perturbé de façon assez significative à Koursk les opérations,
22:28même si ce n'est pas la seule raison.
22:29Le saillant de Koursk est affaibli depuis pas mal de temps,
22:33depuis plusieurs semaines.
22:34Les Russes ont à peu près tous les axes de ravitaillement de logistique ukrainien
22:40sous leur canon depuis, on va dire, deux semaines,
22:44donc les Ukrainiens ne peuvent plus recevoir d'aide.
22:48Et ce qui s'est passé hier est assez incroyable,
22:50puisque l'offensive a été déclenchée par une compagnie de soldats russes
22:57qui ont traversé pendant 16 kilomètres à pied à l'intérieur du pipeline
23:05qui approvisionne en gaz la Russie et l'Europe,
23:08pipeline dont la fourniture de gaz a été interrompue en janvier dernier
23:14par Volodymyr Zelensky.
23:17Les Russes ont opportunément utilisé ce pipeline
23:20pour arriver sur l'arrière des troupes ukrainiennes à Sudja
23:25et surprendre et mettre à mal le dispositif dans sa partie centrale.
23:29Il y a eu des attaques conjointes au nord, à l'est et à l'ouest,
23:32donc sur trois directions,
23:34et du coup les Ukrainiens ont abandonné tout le nord du saillant de Sudja,
23:38se réfugiant autour de la ville de Sudja et au sud,
23:41ce qui fait qu'aujourd'hui ils ne contrôlent à peine
23:44que 200 kilomètres carrés de territoire russe.
23:46C'est très important parce qu'il s'agissait quand même de la carte
23:50que Zelensky avait dans l'hypothétique future négociation avec la Russie,
23:57c'est-à-dire de dire que l'Ukraine est présente
24:00sur une portion de territoire russe, et ça c'était important.
24:06Aujourd'hui c'est pratiquement terminé,
24:09les Ukrainiens vont devoir, parce qu'ils ont beaucoup d'hommes encore là-bas,
24:13plus de 10 000 soldats,
24:15et ils vont devoir opérer une sorte de repli,
24:17un peu à la manière de la poche de falaise,
24:20comme l'ont les Allemands qui étaient sortis de la bataille de Normandie,
24:23en sacrifiant certaines unités pour que les autres puissent s'échapper.
24:26Donc on est peut-être à un tournant du conflit d'un point de vue du front,
24:31puisqu'ici il s'avère que l'absence de renseignements américains,
24:35ce n'est pas tout à fait l'aide américaine,
24:38puisque cette suppression de l'aide américaine
24:42commencera à se faire sentir, on dira, d'ici l'été.
24:46Maintenant, pour le moment, les Ukrainiens ont de quoi militairement tenir,
24:49mais s'ils n'ont plus ce renseignement,
24:51et donc les Russes ont profité de l'opportunité
24:53pour lancer cet offensif du week-end,
24:55et quasiment réduire, on va dire,
24:57cette poche que les Ukrainiens contrôlaient encore dans l'oblaste de Kursk.
25:03C'est terrible ce que vous nous dites là,
25:04ces unités qui vont peut-être devoir être sacrifiées,
25:07est-ce qu'on ne peut pas espérer la fin du conflit avant justement d'en arriver là ?
25:11C'est même déjà le cas,
25:13puisque un certain nombre de ces unités ont tenté de quitter leur position
25:18en abandonnant leurs matériels lourds,
25:20les équipements, notamment des équipements étrangers
25:24dont les Russes ont pu s'emparer,
25:28à pied, en courant, et on voit des vidéos de drones,
25:32parce qu'évidemment on voit que tout se passe quasiment par drones aujourd'hui,
25:36de drones en train de poursuivre ces soldats qui courent à travers les champs,
25:41en entendant le bourdonnement mortel de ces engins,
25:45et se faire abattre,
25:47puisqu'il y a tellement de drones aujourd'hui dans cette guerre
25:50que les drones ne se contentent plus simplement
25:54d'attaquer des points où il y a plusieurs soldats,
25:56mais ils attaquent aussi des soldats individuels,
25:59ils vont contre des soldats, c'est des drones d'attaque,
26:04et leur multiplication, c'est encore…
26:07Nous avions accompagné, avec Omerta, en novembre dernier,
26:11une unité de dronistes russes sur le front de Soudja,
26:15précisément dans ce saillon de Kursk,
26:17et bien nous avions déjà constaté à quel point
26:21le drone est devenu totalement central dans la guerre,
26:23et là, dans la suite des Ukrainiens,
26:25c'est une arme redoutable qui a déjà été utilisée par les Russes.
26:29Je ne sais pas comment les Ukrainiens vont s'y prendre
26:31pour quitter ce piège, finalement,
26:35et, d'après ce qu'on dit,
26:37une partie de leur troupe serait aujourd'hui encerclée.
26:44On a entendu aussi la semaine dernière
26:47des informations comme quoi les Ukrainiens
26:49auraient eu un gain territorial important
26:52et assez inédit depuis six mois,
26:54et ensuite, comme vous en parliez tout à l'heure,
26:56une contre-offensive russe, justement,
26:59qui aurait fait perdre un tiers de ce territoire gagné.
27:02Concrètement, est-ce que la dynamique
27:05qu'ont enclenchées les Ukrainiens
27:08il y a une semaine ou dix jours
27:09est définitivement enrayée pour vous ?
27:12Pour Soudja, oui, c'est certain.
27:14Le fait est quand même que les Ukrainiens
27:16ont cessé, ont changé un petit peu leur fusil d'épaule
27:19à propos de ces territoires conquis aux Russes,
27:24en envoyant une partie de leur troupe d'élite,
27:27on va dire les éléments d'Azov, notamment,
27:31et d'autres bataillons, Kraken et autres,
27:34du côté de Pokrovsk, Toretsk,
27:37et sur le front également de la vallée de Losskil,
27:40c'est-à-dire un peu plus au nord,
27:42pour pouvoir justement mener des contre-offensives.
27:44Ces contre-offensives du côté de Pokrovsk et de Toretsk
27:47ont été relativement, je dis bien relativement,
27:51couronnées de succès.
27:53Toretsk est une ville, un village, un bourg
27:56qui a été repris par les Russes
27:57et qui aujourd'hui, à nouveau,
27:59dont certaines parties sont en zone contestée,
28:02ce qu'on appelle la zone grise.
28:04Pour ce qui est de Sudja,
28:05évidemment, le départ de ces troupes,
28:07de ces bonnes troupes,
28:09c'est fait par une rotation
28:11et les Russes, en fait,
28:12souvent attaquent pendant les rotations.
28:15C'est-à-dire qu'ils profitent du fait
28:17que l'unité aguerrie qui tenait le secteur se replie
28:21et une unité qui connaît moins le secteur,
28:23évidemment, qui souvent,
28:24et peut-être de moindre valeur militaire,
28:26vient s'installer pour lancer leurs attaques.
28:29C'est comme ça qu'ils procèdent à course,
28:31c'est comme ça qu'ils ont réduit ce saillant
28:35qui, en août dernier,
28:37a représenté quand même jusqu'à 1 200 km²
28:41et qui aujourd'hui ne fait plus que 200 km².
28:44Richard Doucette, vous aviez une question.
28:47Est-ce qu'à votre avis, les pourparlers de paix
28:49vont vraiment s'accélérer
28:50ou est-ce qu'on est parti encore
28:51pour des semaines et des semaines de négociations ?
28:54Vous avez une minute, Régis.
28:56Oui, alors je vais essayer d'être simple, de synthétiser.
28:59Non, avec Trump, on peut savoir des choses,
29:01c'est-à-dire que quand il tape du poing sur la table
29:03en menaçant à nouveau la Russie de sanction,
29:06on sent qu'il y a des choses qui n'avancent pas.
29:09Maintenant, on n'est pas dans le secret des dieux,
29:11les Américains et les Russes ne communiquent pas,
29:13à la différence de Zelensky et des Européens,
29:16sur une menace ou des choses,
29:18ils ne font pas comme le président Macron,
29:20agiter le chiffon de la guerre.
29:23Ça avance,
29:25mais si Donald Trump menace à nouveau de sanctions
29:27comme il l'a fait vendredi,
29:29c'est que les choses ne vont pas aussi bien ni aussi vite,
29:33à mon sens, que le même Donald Trump le souhaiterait.
29:35Il veut obtenir un cessez-le-feu rapidement
29:39pour être couronné de cette casquette d'homme de la paix.
29:43Il aimerait qu'à Gaza aussi, les choses accélèrent.
29:45Maintenant, Trump a beau avoir sa rhétorique de campagne
29:48et vouloir l'appliquer,
29:50la réalité est souvent bien différente
29:52des souhaits d'un homme politique.
29:54Fût-il le plus puissant du monde ?

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