• il y a 3 jours
Alexandre Del Valle, géopolitologue, revient sur l'utilisation de la peur comme technique de manipulation du président français Emmanuel Macron. Il analyse également le conflit russo ukrainien avec les accusations d'hacking des Russes.

Chaîne YouTube d'Alexandre Del Valle 👉www.youtube.com/@alexandredelvalle2165

#macron #russia #ukraine

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00:09guerre sans fin » disponible dans plus de 5000 kiosques partout en France et également
00:13sur notre site internet www.omertamedia.fr.
00:17Merci pour votre soutien, vous êtes là pour nous et vous pouvez compter sur nous.
00:21A vos kiosques !
00:22Le président Emmanuel Macron, dans une locution récente, a parlé de la Russie comme d'une
00:27menace existentielle et d'ailleurs a précisé que nous étions « en guerre quelque part
00:32». Comment avez-vous réagi à cette déclaration ?
00:35Premier niveau d'analyse, je dirais que c'est un bon coup parce que la peur permet
00:43de faire accepter des choses qu'on n'accepte pas d'habitude, c'est une technique de manipulation
00:48mais je pense pour une bonne cause puisqu'il faut augmenter les budgets militaires.
00:51On a une armée ridicule, elle est bonne en qualité mais on ne la produit même pas assez
00:55pour nous, on n'a pas de drones, on n'a pas d'avions transporteurs, on n'a pas d'avions
00:58ravitailleurs, on ne peut pas faire une guerre plus de 15 jours, on l'a vu en Libye, on avait
01:02besoin des Américains, au Mali aussi, donc c'est une bonne chose que de faire peur si
01:08c'est pour faire accepter des sacrifices qui permettraient de doubler le budget de défense
01:13pour que la France redevienne un pays qui a une vraie défense autonome.
01:16Par contre, ce qui est à mon avis nuisible, c'est que la diplomatie se fait discrètement,
01:23la désignation de la menace et de l'ennemi, c'est le premier cours de l'école de guerre
01:27jadis à l'époque du général Galois, ça a une précision, les termes ont une signification,
01:32or si on nous dit que l'ennemi est une menace existentielle pour l'Ukraine, bien sûr, quoi
01:37qu'on pense, même si on est pro-russe, pour l'Ukraine, l'ennemi c'est la Russie et pour
01:41la Russie, l'ennemi c'est l'Ukraine parce qu'on s'entretue, il y en a un qui a pris
01:45un bout de l'autre et même l'Ukraine a pris un petit bout de territoire, donc quand on
01:49attaque le territoire de manière concrète avec des envahissements, quand on tue la population
01:56de manière concrète, c'est un ennemi qui est un groupe humain organisé qui a des moyens
02:00et qui attaque concrètement de manière mortelle les gens et qui occupe concrètement de manière
02:07physique le territoire, territoire, population, on a dit, et troisième notion qui a été
02:13utilisée un peu par Macron, les institutions, nos valeurs, les institutions, le fonctionnement
02:18de notre démocratie et c'est là-dessus surtout que les gens qui ont parlé d'ennemis existentiels
02:24ont appuyé leur argument, ils ont dit l'ingérence, les mots-clés qu'on achète avec TikTok en
02:29Roumanie qui ont permis d'interdire le candidat Georges Escou, c'est logique parce qu'on
02:35truque la démocratie, on fausse la démocratie en influençant les réseaux sociaux, l'ingérence,
02:41le hacking, il y a des attaques régulières contre nos hôpitaux, voilà ce qu'on nous
02:45a dit, c'est presque du terrorisme, ça pourrait un jour faire des morts pendant
02:48une opération chirurgicale s'il y a du hacking qui paralyse une infrastructure, sauf que moi
02:54je parle beaucoup avec des spécialistes de la cybersécurité et j'étais à Rome récemment
02:59avec le chef national de l'agence de cybersécurité, donc c'est carrément une agence d'état
03:04et l'Italie est un pays assez pro-Ukrainien aujourd'hui et assez atlantiste, très atlantiste,
03:09il me disait lui-même tout atlantiste qu'il était, la chose la plus difficile, presque
03:13impossible pour ce genre de hacking de tous les jours sur des transports, des sociétés,
03:18des entreprises, des cabinets médicaux, etc., il me dit la chose la plus difficile c'est
03:22l'attribution.
03:23Alors comment on peut être sûr que la Russie est un ennemi existentiel avec le critère
03:28selon lequel ils attaqueraient nos institutions parce qu'il y aurait du hacking, sachant
03:33que ce hacking qui souvent est le fait de voyous, de rançonneurs, souvent, moi j'ai
03:37parlé aussi encore avec des experts qui gèrent les hôpitaux, la sécurité des hôpitaux,
03:42souvent c'est du hacking pour avoir une rançon, souvent c'est la république dominicaine,
03:46c'est la haka neyrin, c'est la hache noire, c'est la mafia nigériane qui est très spécialisée,
03:51dans mon dernier livre il y a aussi un chapitre sur les mafias, on n'a aucune certitude que
03:55c'est à chaque fois des Russes.
03:56Donc si vous voulez baser la notion d'ennemi existentiel sur quelque chose qui est le
04:01plus difficile à attribuer comme le hacking, sachant que les Russes s'ils voulaient être
04:07notre ennemi existentiel par le hacking, ils feraient ce qu'on appelle des attaques cyber
04:11sur des infrastructures stratégiques, mais là c'est autre chose, une attaque sur une
04:16infrastructure stratégique, c'est Paris qui est dans le noir, c'est tout un quartier de
04:21Los Angeles qui n'a plus d'électricité ou plus d'eau, ou des systèmes d'aération coupés
04:26avec des milliers de morts dans un énorme immeuble, on n'en est pas là, pour l'instant
04:30on a plein de hacking crapuleux sur plein d'institutions qui arrivent dans plein de
04:35pays dans le monde et il n'y a pas que les Russes qui en font puisque la plupart du hacking
04:39de type ransom, avec des demandes de ransom, ce sont des mafias latino-américaines et
04:44africaines qui sont très spécialisées, mais aussi ukrainiennes, mais aussi russes
04:50effectivement, mais aussi chinoises, mais pas que. Certains décrivent aujourd'hui au sein du monde
04:56occidental une opposition entre ce qui est présenté comme les européistes, les fédéralistes, les
05:02globalistes, avec comme leader Ursula von der Leyen et Emmanuel Macron, et de l'autre côté un
05:09pôle de résistance un peu souverainiste, nationaliste pour certains, avec Donald Trump
05:17et Vladimir Poutine. Est-ce que cette nouvelle ligne de fracture existe ? Je refais allusion à
05:25la magnifique interview de monsieur Fillon dans Valeurs il y a quelques jours, très très longue
05:30interview, qui montre bien dans le début et la conclusion qu'on peut être un peu souverainiste,
05:37on peut être contre la dérive fédérale de l'Union Européenne, on peut être pour une défense
05:41française forte et européenne forte, on peut être pour la paix la plus rapide possible avec
05:47la Russie, on peut être pour le fait de bloquer ce globalisme expansionniste de l'OTAN qui est
05:54l'une des sources de la guerre en Ukraine. Tout ça, on peut être contre la dérive wokiste qui
05:59n'est pas inscrite dans la définition de la démocratie. A l'époque de Pompidou, ou même de
06:04Giscard, ou même de Mitterrand, le wokisme n'était pas un critère de démocratie. On peut
06:08dénoncer toutes ces dérives ou ces dérives occidentales que j'appelle de l'occidentisme
06:15expansionniste, prosélite, arrogant, sans forcément être un trumpiste ou un extrême droite ou un AFD.
06:23Moi je pense que les choses sont beaucoup plus mesurées. La preuve, Fillon dit qu'il ne veut
06:27pas diaboliser l'extrême droite française que j'appelais plutôt souverainiste française. Il
06:32dit que Marine Le Pen, le FN, le RN ont le droit à la parole, comme d'autres, mais pour autant il
06:38dit que ce n'est pas sa tasse de thé, ce n'est pas la solution que je préconise, je ne suis pas d'accord
06:42avec eux sur un certain nombre de programmes. Ça montre bien qu'il va quand même très loin dans
06:46son interview et sa vision anti-globaliste. Il critique même Vanderleyen, l'absence de démocratie
06:53de cette dérive fédéraliste européenne et en plus le fait qu'elle ne peut pas faire ce qu'elle dit
06:57puisque la défense est du domaine des états régaliens. La preuve, quand on veut faire
07:02soi-disant une défense européenne au cas où Trump nous lâche, on invite les anglais qui ont fait le
07:07Brexit. Ça montre bien qu'on peut dire tout ça sans avoir à être dans un camp anti-globaliste,
07:13démagogue, populiste à la Trump et ni forcément choisir à être du camp de la Macronie ou de
07:21Vanderleyen ou des fédéralistes. Je pense que ce qui manque le plus à notre débat c'est justement
07:25la nuance. Vous avez suivi la mise sous pression du président Zelensky par Trump et son
07:31administration. On annonce que les Ukrainiens sont prêts à signer un cessez-le-feu d'un mois.
07:39Est-ce que ça vous surprend et quelle est votre opinion là-dessus ? Ça ne me surprend pas. Je
07:47pense que c'est toujours ce que j'appelle la stratégie du tâtonnement. Les rois de la stratégie
07:52sont ceux qu'on prend pour des cons. La stratégie la plus efficace dans l'histoire c'est la stratégie
07:57taoïste chinoise du jeu de go ou la stratégie de ce qu'on appelle du moment opportun et non pas la
08:04stratégie clausivistienne prévue à l'avance, on va faire ça, dans un an on fera ça. Ça c'est une
08:10stratégie qui foire tout le temps, on n'arrive jamais à atteindre un plan ou très très rarement.
08:13Par contre les grands stratèges qui ont une vision non clausivistienne, ils font du tâtonnement,
08:18ils font du test des réactions, c'est ce que fait Trump dans un sens, la semaine suivante il va
08:23dans l'autre sens et Zelensky pour lui c'est intéressant parce qu'il a besoin d'une trêve
08:28pour que son armée se recycle, se fasse un petit peu de rotation etc. Mais le problème c'est que
08:35comment convaincre Poutine d'accepter une trêve au moment où il est en train de reprendre Koursk,
08:40ça me paraît difficile et comment arrêter cette reprise de succès sur 1200 km de front alors que
08:51l'on dit très très très lent mais tout de même la tendance c'est un succès russe qui n'a pas fait
08:56le plein des régions revendiquées et annexées et inscrites dans la constitution russe. Je ne dis pas
09:01ça pour dire que les russes ont raison, je le mets juste à la place des russes, ils ont inscrit dans
09:04la constitution le fait que quatre régions au moins et peut-être d'autres sans reprise doivent
09:09être pleinement russes. Or certaines sont à 100% ou 99% et d'autres sont à 75% et donc tant qu'il
09:16n'a pas fait le plein de la prise de territoire de ces quatre régions, soit par l'armée, soit par
09:22une négo avec Trump où il dirait moi je veux bien arrêter les combats mais tu m'assures le 100% tu
09:28obliges les ukrainiens à me laisser l'entièreté des quatre régions que j'ai revendiquées. On en
09:34est très loin. Donc voilà moi ce que je pense que je pense qu'il y a beaucoup de gesticulation.
09:38M. Trump, on le traitait de salaud il y a une semaine quand il avait dit tu n'as pas les cartes
09:44en main, il avait bloqué l'aide militaire etc. Et là depuis que cette trêve a été trouvée à Riad
09:50pour nos auditeurs avec Marco Rubio, avec Mike Waltz, chef de la sécurité et Rubio qui est l'homme
09:57en gros des affaires étrangères et de l'autre côté il y avait bien entendu M. Yerma qui est le
10:03grand conseiller chef de cabinet de Zelensky qui est un très très bon stratège, un bon négociateur.
10:09Tout ce que l'on peut dire c'est qu'on est dans un test, on voit si ça peut marcher. Il y a très
10:16peu de chances que ça marche et même si ça fonctionne, cet accord d'une trêve de 30 jours
10:22va à mon avis être violé très rapidement comme l'accord de Gaza, comme l'accord avec le Hezbollah.
10:28Un accord de trêve, ce n'est pas un accord définitif et Poutine l'a dit très très clairement nous ne
10:34voudrons pas d'une trêve qui permettra à l'ennemi de nous tromper ou aux amis de notre ennemi de
10:41nous tromper ou de gagner du temps. Nous voulons de toute façon même si on ne nous trompe pas ça
10:45n'est pas satisfaisant puisque la guerre en Ukraine elle n'est pas venue uniquement à cause
10:49de l'Ukraine, elle est venue à cause d'un déséquilibre de la gestion des rapports de sécurité dans le
10:55continent européen. Tant que nous n'avons pas mis à plat jusqu'où peut aller l'OTAN et surtout les
11:00bases et surtout les missiles et les anti-missiles, jusqu'où on peut empiéter sur une ancienne zone
11:06d'influence et jusqu'où on n'empiète pas dans la nouvelle zone d'influence parce que ça peut changer
11:10une zone d'influence, c'est pas la même que sous la guerre froide mais malheureusement, n'en déplaise
11:16aux idéalistes. Il y a deux écoles dans les relations internationales, l'idéaliste et réaliste.
11:20Pour l'école réaliste, les zones d'influence ça se respecte parce que parfois une bonne vieille
11:25zone d'influence où on respecte des limites ça peut empêcher tout simplement des guerres et la
11:29guerre en Ukraine ne serait jamais survenue si les américains pris du bris n'avaient pas enfreint
11:35les zones d'influence notamment la sphère d'influence russe qui était parfaitement définie
11:39dans le discours de Poutine en 2007. Je ne dis pas ça pour dire Poutine a raison, il aurait fallu
11:44l'écouter mais c'est parce que nous savions que ça allait déclencher une guerre. Ça nous coûtait
11:49quoi de nous arrêter à la Roumanie ? Est-ce que l'Occident aurait perdu de la puissance ? Est-ce
11:55que les occidentaux auraient moins bien mangé ? Est-ce que ça aurait nuit à notre sécurité de
12:00dire que l'Union Européenne et l'OTAN ont une limite ? C'est ça aujourd'hui qui sera le vrai
12:06secret de la guerre, de la fin de la guerre, c'est une négociation de ce type. Je ne dis pas que c'est
12:11bien, que c'est noble, que c'est beau, c'est le réalisme géopolitique et c'est très Kissingerien
12:15et d'ailleurs Trump est un grand ami de Kissinger, il y a beaucoup de photos de Trump avec Kissinger,
12:20il l'a beaucoup consulté à la fin de sa vie. Celui-là n'a pas consulté que des marchands
12:24d'immobiliers contrairement à ce qu'on a vu.

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