Le 5 février 2025, la commission de la culture, de l'éducation et de la communication du Sénat organisait une audition de représentants de quatre grands musées nationaux français. Les sénateurs ont entendu Emmanuel Kasarhérou, président du musée du Quai Branly, Kim Pham, administrateur général du musée du Louvre, Julia Beurthon, administratrice générale du musée d'Orsay et du musée de l'Orangerie et Christophe Chauffour, directeur général délégué de la Réunion des musées nationaux et du Grand Palais. Alors que la question de l'état et de l'entretien des infrastructures muséales se trouve dans l'actualité depuis des alertes émises sur la vétusté du musée du Louvre, et depuis l'annonce d'un plan de rénovation annoncé par le président de la République le 28 janvier, cette audition a permis de faire un point sur l'état des infrastructures des différents musées ainsi que sur leur situation budgétaire.
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00:00:00Bonjour à tous, très heureux de vous retrouver sur Public Sénat pour un nouveau numéro
00:00:13de 100% Sénat, l'émission qui revient sur les travaux de la Haute Assemblée.
00:00:17On va parler de nos musées aujourd'hui et de leur état matériel, un sujet qui revient
00:00:22dans l'actualité après les alertes émises sur la vétusté du musée du Louvre.
00:00:26Pour faire le point, les sénateurs ont auditionné plusieurs directeurs de musées français.
00:00:31Je vous laisse écouter cette audition.
00:00:32Quelques éléments sur le musée que vous connaissez probablement, qui est le dernier
00:00:36né des quatre musées qui sont devant vous aujourd'hui, qui est né en 1998, de cette
00:00:46volonté de réunir et de réinterpréter les collections qu'on disait autrefois ethnologiques
00:00:52ou même coloniales des collections nationales.
00:00:55C'est un musée qui a la particularité d'avoir une double tutelle, puisque c'est à la fois
00:01:02le ministère de la Culture, mais également le ministère de la Recherche et de l'Enseignement
00:01:06supérieur.
00:01:07Ce musée est partagé entre des activités tournées autour de la gestion des collections,
00:01:11de la valorisation et de leur étude, et en même temps de la recherche.
00:01:15C'est un musée qui partage aussi un ensemble commun avec le Mont Voisin, avec le musée
00:01:25du Louvre, puisque nous avons aussi, en plus du musée du Quai Branly, avec ses 9000 m²
00:01:35de surfaces d'exposition dédiées aux expositions permanentes et semi-permanentes, nous avons
00:01:42aussi plus de 100 m² qui sont au musée du Louvre et qui sont en fait le premier espace
00:01:49qui a été ouvert historiquement, avant même l'ouverture du musée du Quai Branly en 2006.
00:01:54Il a été ouvert en 2000 et d'ailleurs nous fêterons cette année les 25 ans de l'ouverture
00:01:59de cette galerie au musée du Louvre et nous fêterons dans deux ans les 20 ans du musée
00:02:06du Quai Branly Jacques Chirac.
00:02:07Sur les questions, on pourra vous répondre plus précisément peut-être dans quelques
00:02:12minutes sur les questions qui vous intéressent, la question du handicap c'est quelque chose
00:02:16qui a été très, comme on a la chance d'être un musée du XXe siècle, qui a été prise
00:02:22en compte dans la constitution même et l'architecture de ce musée, donc une bénéficie de facilité
00:02:28de ce point de vue et d'une volonté qui a toujours été affirmée, de rendre accessibles
00:02:33au plus grand nombre les collections et nous continuons d'ailleurs à oeuvrer, nous sommes
00:02:39détenteurs d'un label tourisme et handicap auquel nous sommes très attachés et nous
00:02:44présentons cette année au label diversité.
00:02:48Sur les questions de restitution, c'est une question qui nous a intéressés très rapidement,
00:02:55nous avons fait en sorte de pouvoir augmenter notre capacité de réponse et d'investigation
00:03:02dans ce domaine par la création de deux ETP sur fond par redéploiement de nos postes
00:03:09depuis 2020 et nous sommes actuellement avec trois personnes à temps plein qui travaillent
00:03:13sur ces questions plus une personne qui est hors plafond d'emploi et qu'on peut rétribuer
00:03:23grâce au fond de recherche de provenance franco-allemand qui a été mis en place par
00:03:29madame Rima Abdel-Malak il y a deux ans.
00:03:32Le principe pour nous c'est de travailler selon les deux critères que nous avions établis
00:03:40dès 2019, c'est-à-dire la question des objets qui ont été saisis par la violence,
00:03:48souvent des opérations militaires, ou la saisie par contrainte administrative et les
00:03:55deux restitutions qui ont été faites en 2021 avec la restitution à la République
00:04:04du Bénin de 26 objets correspondaient aux premiers critères et le travail que vous
00:04:10réalisez en ce moment sur le tambour que vous évoquiez de Côte d'Ivoire qu'on illustre
00:04:18le deuxième critère.
00:04:22Nous continuons à investiguer non seulement sur les collections qui ont fait l'objet
00:04:26de demandes explicites à partir de 2020 de six pays africains, nous étendons notre
00:04:32investigation à l'ensemble des collections qui comportent à l'heure actuelle 290 000
00:04:36objets et qui couvrent quatre continents.
00:04:42Merci Monsieur le Président, merci pour votre introduction qui pose les différentes problématiques.
00:04:59S'agissant du Louvre et de sa situation, la situation du palais et de ses salles et
00:05:09de l'ensemble du domaine, effectivement un diagnostic a été réalisé ces derniers
00:05:18mois permettant de voir à quel point le musée, le palais étaient en difficulté quant à
00:05:28ses bâtiments et quant à ses équipements.
00:05:30En effet, le Grand Louvre, conçu à la fin des années 80 et lancé et ouvert au début
00:05:39des années 90, avait à l'époque laissé de côté des parties entières très importantes
00:05:45du palais et notamment ce qu'on pourrait appeler le quadrilatère sulli, c'est-à-dire
00:05:50les bâtiments qui sont tout autour de la cour carrée, côté est du Louvre.
00:05:57De plus, on peut considérer que toute une série d'équipements datant du début des
00:06:02années 90 arrivent aujourd'hui à 35 ans d'âge et sont aussi à obsolescence, ce
00:06:11qui fait qu'il ne se passe pas une quinzaine de jours sans que nous ayons des incidents
00:06:16en termes de fuite d'eau, en termes de difficultés quant à la maintenance et tout ça est lié
00:06:25à cet état défectueux, parfois délabré, de nos équipements.
00:06:33C'est pourquoi nous nous considérons absolument nécessaires, nous avons fait de premiers
00:06:40travaux techniques préparatoires en la matière, de lancer des schémas directeurs thématiques
00:06:47qui pourraient être fédérés dans un schéma directeur d'équipement plus général.
00:06:54Et ces thèmes peuvent être aussi bien la sûreté, l'électricité, le chauffage et
00:07:00la climatisation, les huisseries et on pourrait même parler plus généralement d'un véritable
00:07:07plan climat puisqu'il nous faut dans ce bâtiment ancien et qui a traversé les siècles, gérer
00:07:19les problèmes de température, d'hygrométrie pour les oeuvres et ceci dans une logique
00:07:26la plus respectueuse d'un développement durable.
00:07:29Mais fort de ce constat, nous ne pouvons pas considérer que répartir les énergies
00:07:37pour réparer l'existence suffise.
00:07:39En effet, si nous ne faisons que nous mettre à niveau et nous mettre à jour par ces différents
00:07:47schémas directeurs techniques, on peut considérer qu'à peu près tous les 15 ans on retrouvera
00:07:53les mêmes problèmes et qu'il faudra relancer ces mécaniques de schéma directeur sans
00:07:57résoudre les sujets de manière structurelle.
00:08:00C'est pourquoi Laurence Descartes, la présidente directrice du Musée du Louvre, a cette réflexion
00:08:09depuis un certain nombre de mois, a pu en échanger avec la ministre de la Culture et
00:08:15avec le président de la République, l'idée d'une véritable révision de notre approche
00:08:23des publics et de la présentation de nos collections par de nouveaux accès et notamment
00:08:30une nouvelle entrée côté Est face à la colonnade de Perrault et Levaux, acte architectural
00:08:39magnifique du XVIIe siècle, une nouvelle entrée qui arriverait sous la cour Carré
00:08:47et qui serait associée à la création de nouveaux espaces sous la cour Carré.
00:08:53Ceci nous permettant à la fois de mieux rééquilibrer les flux de visiteurs.
00:09:00En effet, nous faisons face structurellement à une forme d'embolie liée à une sorte
00:09:09de dogme de l'entrée unique ou de l'entrée centralisatrice sous la pyramide.
00:09:15Et il se trouve que la bénédiction d'avoir la Joconde au Louvre est aussi une difficulté
00:09:25dans le traitement des flux de visiteurs puisque 80% et plus de nos visiteurs veulent voir
00:09:31la Joconde et c'est aussi un facteur de congestion des flux de visiteurs.
00:09:36Il est important pour nous de rééquilibrer ces flux entre l'Est et l'Ouest et de réfléchir
00:09:44également à une nouvelle localisation de la Joconde dans ces nouveaux espaces sous
00:09:49la cour Carré qui seraient créés.
00:09:51Donc c'est un rééquilibrage des flux, c'est par ailleurs une manière de présenter
00:09:59l'ensemble des collections du Louvre dans leur entièreté et leur diversité.
00:10:03On voit à quel point aujourd'hui des pans entiers de nos collections sont peu visitées
00:10:09par l'ensemble des visiteurs ou des touristes.
00:10:13Par exemple, nos concitoyens découvrent peu ou insuffisamment la peinture française
00:10:18qui est à l'extrême Est de nos bâtiments.
00:10:22Mieux montrer la diversité de nos collections est un élément important.
00:10:27Et enfin, il nous semble aussi que cette entrée côté Est dialoguerait davantage avec Paris
00:10:34que ne le fait le Louvre aujourd'hui et permettrait une meilleure ouverture au public
00:10:39de proximité parisien, francilien notamment, même si, et on le verra dans la suite de
00:10:45cette audition, le Louvre s'adresse à la totalité des visiteurs de l'Hexagone
00:10:53et a aussi une coopération régionale très forte.
00:10:57Vous avez évoqué, Monsieur le Président, les questions de financement d'un tel projet,
00:11:04de ce projet annoncé par le Président de la République.
00:11:09Les modalités de financement peuvent être de trois sources.
00:11:15La première est de mobiliser la licence de marque du Louvre à Abu Dhabi, accord intergouvernemental
00:11:23signé en 2007 et sur lesquels des versements sont encore attendus.
00:11:28Deuxièmement, le recours au mécénat international sera une source importante de financement
00:11:36pour ces nouveaux espaces et ces nouveaux accès.
00:11:39Et enfin, si l'on se centre sur ce que j'ai appelé les schémas directeurs techniques
00:11:46ou le schéma directeur d'ensemble, là, une contribution des finances publiques est attendue,
00:11:56mais plus essentiellement, je dirais, le financement viendra, comme l'a annoncé le Président de la République,
00:12:04d'une tarification différenciée pour les non-européens, qui nous reviendra de mettre en œuvre,
00:12:11ainsi que d'autres établissements publics culturels nationaux, pour l'horizon 2026.
00:12:25Monsieur le Président, mesdames et messieurs les sénatrices et les sénateurs,
00:12:29je dois d'abord excuser Sylvain Amic, président de l'établissement public qui est en déplacement à l'étranger actuellement.
00:12:37Avant d'évoquer les perspectives de 2025, je voudrais souligner la très forte dynamique actuelle des musées d'Orsay et de l'Orangerie.
00:12:452023 a été une année de fréquentation record, avec plus de 5,1 millions de visiteurs.
00:12:51En 2024, nous avons accueilli 4 950 000 visiteurs, donc à peine 3 % de moins par rapport à cette année record de 2023.
00:13:00C'est dire s'il y a vraiment une forte dynamique aussi bien au musée de l'Orangerie, qui maintenant se maintient sur 1,2 millions de visiteurs,
00:13:08qu'à Orsay, qui en général est toujours au-dessus des 3,5 millions de publics accueillis.
00:13:14Je vous dis ça parce que ça explique les travaux sur lesquels nous nous projetons pour 2025,
00:13:20et donc les grands chantiers qui nous attendent sur cette année.
00:13:252025 est une année effectivement de travaux. Nous sommes actuellement en travaux à l'Orangerie.
00:13:31L'Orangerie est fermée pour cinq semaines, ré-ouvrira début mars,
00:13:34parce qu'à l'Orangerie, nous sommes en train de procéder à des travaux pour dissocier les flux d'entrée et de sortie.
00:13:40Et c'est directement lié à ce que je vous expliquais sur la fréquentation.
00:13:44Il y a à peu près 20 ans, l'Orangerie accueillit 600 000 visiteurs.
00:13:47Aujourd'hui, nous sommes au double.
00:13:48On voit qu'on touche dans une moindre mesure aussi évidemment que le Louvre,
00:13:53mais on touche nos capacités physiques.
00:13:56L'Orangerie est actuellement fermée et ensuite connaîtra six mois de travaux en site ouvert cette fois-ci,
00:14:02pour permettre d'accueillir les visiteurs par l'entrée que vous connaissez
00:14:05et de créer une sortie du côté du Jardin des Tuileries par une passerelle
00:14:12pour permettre de fluidifier l'accueil des visiteurs
00:14:15et ensuite de désengorger toutes les fonctions de vestiaire, de comptoir d'informations, d'audioguide qui sont derrière.
00:14:21Ce même type de travaux va être mené à Orsay, vous l'évoquiez Monsieur le Président,
00:14:27et commencera à la fin 2025 pour durer jusqu'à la mi-2028.
00:14:31Donc à peu près deux ans et demi de travaux en site ouvert, et nous y tenons.
00:14:35Orsay restera ouvert et accueillera des visiteurs pendant toute cette période.
00:14:39Et il s'agit là aussi de dissocier l'entrée que vous connaissez de la sortie
00:14:44en créant une sortie côté quai de Seine, pour là aussi mieux accueillir nos visiteurs.
00:14:50Notre réflexion dans toutes ces démarches n'est pas d'augmenter notre fréquentation,
00:14:55elle est bien de fluidifier nos conditions d'accueil des visiteurs
00:14:59et de diminuer les temps d'attente, vraiment d'améliorer l'accueil des visiteurs.
00:15:03Donc nous allons procéder à ces travaux pour désengorger l'entrée d'Orsay,
00:15:09enlever un certain nombre de fonctions qui sont trop regroupées dans cet accueil
00:15:13et les dispatcher en déplaçant la librairie, la boutique très concrètement côté quai de Seine.
00:15:21Nous profitons de ces travaux aussi pour une démarche environnementale très forte
00:15:26qui est une des marques de l'établissement public des musées d'Orsay et de l'Orangerie,
00:15:30puisque notre parvis d'accès qui permet d'accéder à Orsay
00:15:36a des défaillances certaines en matière d'étanchéité,
00:15:40ce qui fait que nous sommes inondés actuellement dès qu'il pleut dans tous nos sous-sols
00:15:45et notamment dans l'auditorium qui est juste en dessous et que nous inondons nos voisins,
00:15:49c'est-à-dire la gare SNCF.
00:15:51Ces travaux visent à refaire intégralement l'étanchéité du parvis
00:15:55et ils visent également à refaire la marquise que vous connaissez,
00:15:58l'auvent classé monument historique d'Orsay,
00:16:01que nous allons intégralement refaire pour en améliorer la performance énergétique
00:16:05avec des réductions en termes de consommation d'énergie attendues par ces travaux.
00:16:11Trois ans de travaux en site ouvert, 30 millions d'euros de travaux
00:16:15financés par un mécénat exclusif du groupe LVMH à hauteur de 20 millions d'euros
00:16:20et 10 millions d'euros prélevés sur les fonds propres de l'établissement,
00:16:24donc un projet intégralement financé,
00:16:27mais qui nécessairement va avoir des conditions sur notre accueil des visiteurs pendant trois ans,
00:16:33avec pour le coup des conditions un peu plus difficiles,
00:16:36même si l'objectif derrière est de pouvoir mieux accueillir à l'issue des travaux.
00:16:40Un troisième grand chantier qui occupera Orsay en 2025,
00:16:43c'est la réhabilitation d'un hôtel particulier dit de Malinelle,
00:16:48quai Voltaire, quelques mètres au-dessus d'Orsay, du musée d'Orsay.
00:16:53Cet hôtel particulier abritera notre centre de ressources et de recherche Daniel Marchesso,
00:16:58du nom du principal mécène de l'opération.
00:17:00Il s'agit vraiment de créer ici un centre de recherche qui soit la vitrine internationale d'Orsay
00:17:06pour approfondir la recherche sur le XIXe siècle.
00:17:09C'est un lieu qui va vraiment regrouper l'ensemble des données documentaires d'Orsay,
00:17:16c'est-à-dire aussi bien la bibliothèque d'Orsay que toute la documentation d'œuvres,
00:17:21mais aussi les archives privées des artistes et des collectionneurs,
00:17:25par exemple toute la correspondance de monnaie avec Clemenceau.
00:17:28Tous ces éléments-là seront rassemblés dans ce site unique en accès libre pour les chercheurs,
00:17:35avec évidemment des horaires élargis, des capacités d'accueil élargies,
00:17:38et permettront de donner aux chercheurs une vision transversale sur toute la documentation d'Orsay
00:17:45et donc de projeter vraiment Orsay dans un nouvel âge de la recherche,
00:17:49aussi bien au bénéfice de la communauté nationale que de la communauté internationale.
00:17:53C'est vraiment un projet fort qui est porté depuis plusieurs présidences dont certaines sont communes
00:17:59et qui entre en 2025 dans une phase opérationnelle de travaux pour une livraison à horizon 2027.
00:18:07Là aussi 30 millions d'euros de travaux, 20 millions de mécénats, 10 millions sur fonds propres,
00:18:11donc là aussi un projet intégralement financé par les ressources propres du musée d'Orsay.
00:18:18Pour finir, je voudrais juste ouvrir une petite perche peut-être pour nos échanges à venir,
00:18:24pour indiquer qu'un des axes majeurs du projet de Sylvain Amix,
00:18:27sur la base duquel il a été nommé par la ministre de la Culture et le président de la République,
00:18:31porte sur la stratégie territoriale.
00:18:33C'est vraiment un axe fort de son projet, évidemment qui ne vous étonnera pas au regard de son parcours personnel.
00:18:39Orsay prête de manière très généreuse, à pratique, une politique de dépôt,
00:18:47à des coopérations avec de nombreux musées du XIXe partout en région,
00:18:51mais renforce sa politique dans deux directions principales.
00:18:56D'abord des formats itinérants que nous intensifions, je vais vous en redire un mot,
00:19:01et ensuite des actions d'éducation artistique et culturelle au long cours qui nous tiennent vraiment à cœur.
00:19:06Format itinérant, vous avez peut-être vu dans la presse nationale et régionale,
00:19:12nous venons de lancer une opération qui s'appelle « 100 œuvres qui »,
00:19:15« 100 œuvres qui racontent le climat » pour la première année,
00:19:18qui consiste à proposer chaque année 100 œuvres en prêt aux musées en région,
00:19:22autour d'un fil directeur, cette année le climat,
00:19:25et qui permet de proposer aux musées en région de se saisir d'une thématique,
00:19:29pour à leur tour présenter des expositions en résonance avec leur propre collection.
00:19:35Orsay, au même moment, proposera un projet autour d'autres œuvres de ses collections,
00:19:41sur le climat.
00:19:42Ça, ça commence mi-mars avec une trentaine d'expositions qui ouvrent partout en France dans ce cadre.
00:19:51En 2026, nous aurons un camion qui itinérera sur les routes
00:19:55à destination des territoires les plus ruraux, les plus éloignés des musées.
00:20:00Tout ceci s'inscrit évidemment dans le cadre du plan ruralité porté par la ministre de la Culture.
00:20:04Ce sont vraiment des nouvelles propositions sur lesquelles Orsay agit avec insistance.
00:20:12Et puis, je vous parlais de ce projet éducation artistique et culturelle.
00:20:15Nous accueillons actuellement, depuis début janvier, et pour plusieurs mois,
00:20:19chaque semaine, deux classes qui viennent de l'Académie de Limoges,
00:20:23et qui viennent passer trois jours à Orsay et à l'Orangerie.
00:20:26Nous prenons en charge l'hébergement, nous prenons en charge le transport.
00:20:29C'est grâce à un mécénat de la Société Générale.
00:20:32Et ça nous permet de travailler pendant toute l'année avec ces classes
00:20:37autour d'un projet, en l'occurrence autour des affiches,
00:20:39puisque notre promotionnaire d'exposition, qui ouvrira au printemps,
00:20:41portera sur l'art de l'affiche.
00:20:43Et donc, de créer des allers-retours, puisque nous irons dans l'Académie de Limoges,
00:20:48et ces élèves viennent, et ensuite, leur travail sera restitué à Orsay
00:20:52par une exposition en juin.
00:20:54Et donc, c'est la première année que nous faisons ça.
00:20:57Ça sera à reconduit, puisque nous sommes mécénés pour trois ans.
00:21:00Donc, nous irons dans d'autres académies.
00:21:02Et voilà, c'est pour vous montrer le souci d'Orsay de s'investir de manière durable.
00:21:07Évidemment, nous sommes un musée international, nous attirons des publics
00:21:10partout dans le monde, mais il est particulièrement important
00:21:14dans notre mission de service public de nous investir à destination
00:21:18des publics français qui sont moins en contact avec la culture.
00:21:23Et donc, c'est pleinement notre rôle de musée national.
00:21:27Merci, Madame.
00:21:28Monsieur Chauffour pour la REMEN et le Grand Palais.
00:21:31Monsieur le Président, Mesdames les Sénatrices, Messieurs les Sénateurs,
00:21:35quelques mots sur l'établissement public Réunion des Musées Nationaux Grand Palais,
00:21:39puisqu'on est un peu atypique par rapport à nos collègues.
00:21:42Nous sommes un établissement public industriel et commercial,
00:21:45et non administratif, avec 80% de ressources propres.
00:21:49Ces ressources propres sont essentiellement pour nous les recettes
00:21:52des librairies et boutiques que l'on gère.
00:21:54En tant que leader en la matière, on répond à des appels d'offres
00:21:56tout au long de l'année. On en a gagné beaucoup l'année dernière.
00:21:59On a gagné l'appel d'offres du musée du Louvre,
00:22:02l'appel d'offres du musée de l'Orangerie,
00:22:04l'appel d'offres du musée de l'Armée, du Conseil constitutionnel également,
00:22:07du Hangar Y, de Lyon-Beaux-Arts également,
00:22:10puisque nous sommes aussi présents en région.
00:22:12Donc des appels d'offres qui nous permettent de nous développer,
00:22:14d'imaginer aussi de nouveaux formats, un café-librairie,
00:22:17notamment au musée de l'Orangerie.
00:22:20Au final, on a un chiffre d'affaires de 120 millions d'euros,
00:22:22mais effectivement avec une vraie paie d'amoclès,
00:22:24puisque 80% de ressources propres, c'est à nous de nous mobiliser
00:22:27pour s'assurer que l'établissement est soutenable en la matière.
00:22:32En 2024, les résultats sont bons, notamment en termes de fréquentation,
00:22:36avec le début de réouverture du Grand Palais.
00:22:38C'était vraiment le principal enjeu pour nous,
00:22:41d'être en capacité d'ouvrir au moment des Jeux olympiques et paralympiques
00:22:44pour les épreuves d'escrime et de taekwondo.
00:22:47Paris tenue, et depuis les Jeux olympiques,
00:22:50le Grand Palais commence à réouvrir, une phase d'ouverture jusqu'en juin prochain.
00:22:55Justement pour 2025, la priorité pour nous est cette échéance de juin,
00:22:59avec l'ensemble du Grand Palais qui sera ouvert et accessible au public.
00:23:04Aujourd'hui, seule la Nef est accessible avec les galeries,
00:23:07des premières expositions qui marchent très bien,
00:23:09notamment chez Ushiota ou Dolce & Gabbana,
00:23:11qui sont aujourd'hui complètement complètes.
00:23:15On est obligé d'élargir les horaires,
00:23:17tellement ces deux expositions fonctionnent très bien.
00:23:20La grande réouverture sera pour juin, avec différentes expositions,
00:23:23mais surtout avec le bâtiment qui sera accessible, hors droit de douane,
00:23:27pour l'ensemble des publics, avec une offre en partenariat avec le Centre Pompidou,
00:23:31puisqu'on aura la chance d'avoir un partenariat avec le Centre Pompidou
00:23:34pour coproduire des expositions avec eux
00:23:36et pour accueillir une partie des agents du Centre Pompidou.
00:23:38La convention cadre a été validée par nos deux conseils d'administration
00:23:41et nos deux présidents l'ont signée la semaine dernière
00:23:44en présence du ministère de la Culture.
00:23:46Ce qui va modifier évidemment nos façons de travailler
00:23:49sur les cinq ans de partenariat avec le Centre Pompidou.
00:23:53Mais au-delà du partenariat avec le Centre Pompidou,
00:23:55on accueille évidemment le Palais de la Découverte,
00:23:57qui lui restera en travaux un peu plus longtemps, jusqu'à fin 2026.
00:24:00Et puis on aura une exposition aussi avec le Mobilier National.
00:24:03Le Grand Palais renoue finalement avec son histoire,
00:24:06avec les grands événements,
00:24:07tous ceux qui précédaient même le Grand Palais,
00:24:09avec le Palais de l'Industrie et tous les grands salons
00:24:11qui ont vu le jour au Grand Palais.
00:24:13Et puis avec les grandes expositions dans la lignée évidemment
00:24:16des Galeries Nationales d'André Malraux.
00:24:18C'est notre principal enjeu évidemment pour 2025.
00:24:21L'autre enjeu, en lien notamment avec les appels d'offres,
00:24:24c'est de respecter l'ensemble des engagements que l'on a pris.
00:24:26Encore une fois, nous avons une relation particulière
00:24:28avec l'ensemble des institutions culturelles,
00:24:30qu'elles soient publiques, qu'elles soient privées d'ailleurs.
00:24:32On gère la boutique aussi de la Fondation Louis Vuitton.
00:24:35Et c'est comment effectivement nous, en tant qu'établissement public,
00:24:38on peut aussi être au service des autres,
00:24:40au service de toutes les institutions.
00:24:41J'étais hier à Chantilly.
00:24:43Et comment l'ensemble de mon métier peut bénéficier
00:24:46à l'ensemble des acteurs culturels en France,
00:24:49partout en France, mais aussi à l'étranger.
00:24:52Le troisième enjeu pour 2025 est, comme le disait Julia,
00:24:55effectivement la priorité pour un établissement national,
00:24:58même si nous sommes industriels et commerciaux,
00:25:00nous sommes un établissement national,
00:25:01d'être présent dans les territoires.
00:25:03On l'est avec les musées nationaux d'ISCN
00:25:06qui n'ont pas la personnalité juridique.
00:25:0816 sites que l'on gère,
00:25:11que l'on gère pour le compte du ministère de la Culture
00:25:13dans le cadre de nos missions de services publics,
00:25:15et le ministère nous finance en partie pour cela.
00:25:17Et on est en train de refonder notre relation avec eux,
00:25:20dans le cadre d'un partenariat pluriannuel également,
00:25:23pour pouvoir développer ces musées.
00:25:24Leur fréquentation a augmenté,
00:25:26notamment le musée national de la préhistoire des Aisies,
00:25:28dans la vallée de la Vézère.
00:25:29Alors les chiffres n'ont rien à voir avec les musées parisiens,
00:25:31mais la fréquentation a malgré tout augmenté
00:25:33à plus de 80 000 visiteurs.
00:25:35On étudie aussi les partenariats avec le CMN,
00:25:37puisqu'effectivement il peut y avoir des coopérations
00:25:40tout à fait pertinentes sur le sujet,
00:25:42ou le musée Omniscient Naturel,
00:25:43qui est aussi présent partout en France.
00:25:45À la demande du ministère de la Culture,
00:25:46on publiera aussi l'année prochaine un guide des musées ruraux,
00:25:49des musées dans les territoires ruraux,
00:25:51et comment nous, comme réunion des musées nationaux,
00:25:53on fêtera l'année prochaine, enfin cette année, nos 130 ans,
00:25:56comment la RMN peut aussi, encore une fois, être présente
00:25:59et être au service du ministère de la Culture
00:26:01à travers nos différents métiers.
00:26:04Juste un mot sur le chantier.
00:26:06Un chantier, alors qu'il paraît petit,
00:26:09quand on le compare maintenant au nouveau chantier du Louvre,
00:26:12on est deux fois plus petit,
00:26:13on est à peu près à 500 millions d'euros,
00:26:16avec pour nous une vraie épée Damoclès,
00:26:18qui est l'emprunt, puisque le projet a été validé
00:26:21sous réserve que l'établissement public
00:26:23contracte un emprunt de 150 millions d'euros
00:26:25à rembourser sur 25 ans.
00:26:272025 sera la première année de remboursement.
00:26:29C'est des annuités de 9 à 10 millions d'euros par an
00:26:32que l'on doit rembourser,
00:26:33donc avec un vrai modèle économique à trouver.
00:26:36Il y a encore une fois l'épée Damoclès
00:26:37de nos ressources propres,
00:26:39compte tenu de leur poids dans nos recettes.
00:26:42Le projet de 500 millions d'euros qui s'est étalé depuis 2021
00:26:46et qui se terminera cette année.
00:26:49150 millions d'emprunts, 160 millions d'euros du PIA
00:26:54et puis un mécénat exclusif.
00:26:56Nous, c'est la maison Chanel
00:26:58qui nous a financé à hauteur de 25 millions d'euros.
00:27:01L'Etat les en ayant repris par la suite,
00:27:03donc in fine pour nous ce mécénat
00:27:05a permis à l'Etat d'économiser 25 millions d'euros
00:27:07mais nous n'a pas permis d'améliorer
00:27:09nos ressources propres en la matière.
00:27:12Voilà ce que je pouvais dire à peu près sur le chantier.
00:27:14On pourra y revenir si vous le souhaitez.
00:27:16Merci.
00:27:17Première question de notre rapporteur Sabine Drexler.
00:27:20Merci Monsieur le Président.
00:27:22Alors je voudrais tout d'abord vous remercier
00:27:24pour vos interventions qui étaient vraiment toutes passionnantes.
00:27:28Merci beaucoup.
00:27:29Alors j'aurais néanmoins trois questions à vous poser.
00:27:32Alors notre Président a évoqué la question des restitutions,
00:27:36donc des sorties d'œuvres d'art des collections publiques.
00:27:39Je souhaiterais pour ma part évoquer le mouvement inverse,
00:27:42c'est-à-dire les conditions de l'entrée des œuvres d'art
00:27:45dans les collections des grands musées.
00:27:47Dans l'avis rendu par notre commission
00:27:50sur le budget des patrimoines dans le projet de loi de finances
00:27:53pour 2025,
00:27:55nous avons souligné la faiblesse des crédits
00:27:57dédiés aux acquisitions des collections publiques,
00:28:00qui restent stables, autour de 10 millions d'euros depuis 2017,
00:28:04tandis que les prix s'envolent sur le marché de l'art.
00:28:07Les acquisitions faites par vos établissements
00:28:10sont en conséquence principalement assurées
00:28:13par la mobilisation de sources de financement non budgétaires
00:28:16qui ne sont pas toujours stables d'une année sur l'autre.
00:28:19Pourriez-vous donc nous donner quelques précisions
00:28:21sur la manière dont vous conciliez la modestie de ces crédits
00:28:24avec le besoin de renouvellement
00:28:26et d'enrichissement de vos collections ?
00:28:30Ce sujet me conduit à aborder de manière plus générale
00:28:33la question de la diversification de vos recettes
00:28:35dans le contexte général de contraction des crédits budgétaires.
00:28:39Les dernières annonces de la ministre et du président de la République
00:28:42sur la montée en puissance des ressources propres
00:28:45ont principalement porté sur le musée du Louvre.
00:28:49Qu'en est-il des autres établissements ?
00:28:51Jugez-vous également souhaitable la mise en place
00:28:54d'une politique tarifaire différenciée
00:28:57et le développement d'une stratégie de licence.
00:29:00Quelle place faites-vous aux mécénats
00:29:02et notamment aux mécénats d'entreprise
00:29:04dans la consolidation de vos financements ?
00:29:07Les outils fiscaux qui existent à ce titre
00:29:09vous paraissent-ils suffisamment adaptés ?
00:29:13Enfin, puisque le Sénat est la chambre des territoires,
00:29:16je m'interroge sur la circulation des œuvres,
00:29:18souvent emblématique de vos établissements
00:29:21au sein des musées de notre pays.
00:29:23Cette thématique a été abordée par Mme Berton, M. Chauffour.
00:29:28Donc mes questions s'adressent davantage à nos autres invités
00:29:32pour le Louvre et le musée du Quai Branly, Jacques Chirac.
00:29:37Quelle est votre approche sur ce point ?
00:29:40Pourriez-vous nous donner des précisions
00:29:42sur les projets de coopération muséale que vous avez
00:29:45ou que vous pourriez mettre en œuvre ?
00:29:47Je vous remercie.
00:29:49Je vais vous laisser répondre à ces trois premières questions.
00:29:54Je ne sais pas qui veut commencer.
00:29:58M. le Président.
00:30:02Merci, Mme la sénatrice, pour ces questions.
00:30:05Sur la question de l'enrichissement des collections
00:30:09et des moyens de tenir compte de la faiblesse de nos moyens
00:30:14et de l'évolution des couches,
00:30:16je laisserai ensuite éventuellement Jérôme Bastianelli,
00:30:19directeur général délégué de cet établissement,
00:30:21vous donner des éléments.
00:30:22Nous bénéficions également des procédures de tâchion
00:30:28qui nous permettent de faire face à un des montants
00:30:32plus importants que ceux que nous pouvons mobiliser
00:30:35lors d'achats de grès.
00:30:38Bien sûr, nous aimerions avoir plus,
00:30:40mais il faut tenir compte aussi des situations.
00:30:44Nous sommes aussi à l'affût de l'enrichissement des collections
00:30:48dans des secteurs qui ne sont pas encore mobilisés
00:30:56par le marché de l'art,
00:30:58et en particulier dans les domaines de l'art du XXe et du XXIe siècles.
00:31:04Il y a encore des choses dont nous pouvons nous saisir.
00:31:10Sur les politiques tarifaires différenciées,
00:31:13nous sommes peut-être l'un des rares de cette Assemblée devant vous
00:31:18à avoir une structure de public très différente.
00:31:21Nous avons 80% de public qui est un public qui vit en France
00:31:25ou qui est européen,
00:31:27et seulement 20% de publics venant de beaucoup plus loin.
00:31:31Donc cette politique serait plus difficile pour nous
00:31:35parce que notre travail depuis de longues années,
00:31:37c'est évidemment d'augmenter la part de public étranger.
00:31:41Donc si nous devions appliquer une politique de ce type,
00:31:44elle serait défavorable pour cette évolution que nous souhaitons.
00:31:49Les mécénats, nous essayons de les mobiliser.
00:31:54Nous n'avons pas la même largesse des mécènes
00:31:59qui financent les établissements voisins.
00:32:04Nous sommes dans un secteur où la nature de nos collections
00:32:11fait que les mécènes sont plus frileux
00:32:15parce qu'il y a des questions de représentation,
00:32:20des questions de logitimité,
00:32:22un risque culturel pour certains mécènes.
00:32:29C'est un secteur avec lequel nous travaillons,
00:32:33mais on ne pense pas pouvoir...
00:32:35Enfin, je me retourne vers Jérôme,
00:32:38mais on reste relativement modeste dans nos ambitions dans ce domaine.
00:32:44En ce qui concerne les territoires,
00:32:45c'est quelque chose que nous faisons depuis très longtemps.
00:32:49C'est surtout la région Île-de-France qui est privilégiée dans ce travail
00:32:53avec un système de partenariat, de compagnonnage, j'allais dire,
00:32:59entre le musée du Quai Branly et des collectivités
00:33:02qui sont les mairies, après ça, les communes,
00:33:04et avec la Courneuve, avec la Gare de Coulomb,
00:33:08enfin, plein, plein, plein de...
00:33:10Nous avons un partenariat en général pluriannuel
00:33:13qui nous permet de travailler sur le fonds
00:33:15et d'être non pas en proposition muette, j'allais dire,
00:33:20ou aveugle en direction de ces territoires,
00:33:23mais plutôt dans la construction d'une attente possible
00:33:26de la part de ces territoires.
00:33:28Et donc, ça nous permet d'être très adaptables à la demande.
00:33:33Et puis autrement, nous prêtons également,
00:33:36nous avons des contrats avec la ville du Mans, par exemple,
00:33:40avec d'autres villes avec lesquelles nous prêtons des collections.
00:33:50Et là, nous venons d'être approchés par Argenta,
00:33:54sur Dordogne, qui désirent aussi rentrer dans un partenariat
00:33:58du type que celui que nous avons avec la région parisienne
00:34:03et qui, voilà, au hasard, au hasard, au hasard, c'est d'accord.
00:34:09Je ne sais pas si, Jérôme, tu peux ajouter quelque chose.
00:34:12Monsieur Bastel-Eli, vous voulez...
00:34:14Oui, peut-être juste pour compléter les propos de mon président,
00:34:17quelques éléments chiffrés.
00:34:19En ce qui concerne les acquisitions,
00:34:21nous avons la chance d'avoir une double subvention
00:34:24spécialement fléchée sur les acquisitions d'œuvres d'art
00:34:27qui nous viennent de deux ministères de tutelle,
00:34:29la Culture d'une part, le ministère de l'Enseignement supérieur
00:34:32et de la Recherche de l'autre part,
00:34:34qui sont égales l'une et l'autre
00:34:36et qui nous amènent à un peu plus de 500 000 euros
00:34:39que nous complétons sur notre propre budget
00:34:42pour avoir un budget d'acquisition annuel
00:34:44aux alentours de 1,3 million sur un budget total de l'établissement
00:34:47qui est de l'ordre de 60 millions d'euros.
00:34:49Ce qui nous permet quand même, en dépit de ce qui a été dit
00:34:52sur l'évolution du marché de l'art,
00:34:54de pouvoir quand même intervenir.
00:34:56On a fait le dernier exemple significatif,
00:34:59c'est la grande vente dite Barbier-Müller
00:35:02qui a eu lieu chez Christie's au printemps dernier,
00:35:05au cours de laquelle on a pu faire quand même
00:35:08quatre très belles préemptions
00:35:10financées par ces sources budgétaires
00:35:13que j'indiquais, donc une subvention fléchée
00:35:18et un complément venant du budget de l'établissement.
00:35:21En ce qui concerne le mécénat et les ressources de location d'espace,
00:35:25qui sont aussi une manière de développer nos ressources propres,
00:35:29sur ces 60 millions d'euros en grands traits,
00:35:33elles nous rapportent actuellement aux alentours de 3 millions d'euros.
00:35:37D'ailleurs, les locations d'espace nous rapportent plus que le mécénat.
00:35:41On est plutôt aux alentours de 1,3 million pour le mécénat
00:35:44et 1,7 million pour les locations d'espace.
00:35:47On est en dynamique croissante.
00:35:50On a retrouvé des niveaux supérieurs à ceux qui précédaient la crise du Covid.
00:35:55On est dans une dynamique croissante, mais néanmoins,
00:35:58on arrive à une asymptote, notamment pour les locations d'espace,
00:36:02puisque les espaces, on ne peut pas les louer plus que 365 jours par an,
00:36:05bien évidemment, surtout qu'ils sont aussi destinés
00:36:08à accueillir des colloques scientifiques, des spectacles.
00:36:12Et donc, il y a un problème parfois d'arbitrage
00:36:15entre les différentes allocations possibles,
00:36:18entre faire des ressources propres
00:36:20ou poursuivre notre politique culturelle.
00:36:22Voilà les quelques compléments que je pouvais apporter
00:36:24au propos du président Casarero.
00:36:26Merci. Monsieur Pham.
00:36:29Oui, Monsieur le Président, Madame la Sénatrice,
00:36:32par rapport à votre première question sur les acquisitions,
00:36:39nous considérons avoir des outils adéquats,
00:36:42des outils financiers adéquats pour pouvoir réaliser
00:36:45les acquisitions essentielles pour les collections nationales
00:36:49qui sont à la garde du Louvre.
00:36:52Premier dispositif, il est statutaire,
00:36:55dans le décret statutaire de 1992,
00:36:58nous avons un pourcentage de notre billetterie
00:37:01qui est dédié aux acquisitions.
00:37:03Il est de 20% et l'esprit de cet article date
00:37:09de la création du musée.
00:37:11Dès 1793, il y avait cette idée d'un budget dédié
00:37:14à des acquisitions.
00:37:16Évidemment, nous avons besoin en complément
00:37:20pour de très grandes acquisitions de mécénats,
00:37:24qu'ils soient de fortunes individuelles
00:37:28ou qu'ils soient d'entreprises.
00:37:30Et de ce point de vue-là, les dispositifs fiscaux
00:37:33sont particulièrement pertinents et, si je puis me permettre,
00:37:38sont à défendre et à nourrir parce que les mécaniques
00:37:44sont pertinentes.
00:37:45Elles sont pertinentes dans la manière, je pense,
00:37:47aux trésors nationaux, dans la manière dont ils donnent
00:37:51une priorité aux établissements publics nationaux
00:37:56pour acquérir par rapport à des prétendants étrangers
00:38:02à l'acquisition de telle ou telle œuvre.
00:38:04C'est la procédure des trésors nationaux.
00:38:06Mais elles sont pertinentes aussi quant aux avantages fiscaux,
00:38:09que ce soit pour les trésors nationaux ou bien
00:38:11l'avantage fiscal du mécénat classique.
00:38:14À la fois, les taux et les mécanismes sont particulièrement
00:38:18utiles et efficaces.
00:38:22On voit dans deux acquisitions un signe de ces deux dernières
00:38:27années qui sont l'acquisition du Chimabue,
00:38:30la dérision du Christ, mais également celle du panier
00:38:34de fraises de Chardin.
00:38:35Ces deux magnifiques œuvres étaient convoitées par
00:38:38des musées américains au moyen considérable.
00:38:41À la fois, les procédures françaises et la générosité
00:38:48en termes de mécénat nous ont permis d'acquérir ces œuvres.
00:38:53J'ajoute aussi que le mécénat peut et doit être
00:38:58également populaire.
00:39:00Sur le Chardin, il y a eu certes des interventions
00:39:03de grandes entreprises et de mécènes individuels,
00:39:07mais également un appel au mécénat populaire,
00:39:12une opération qu'on appelle Tous Mécènes,
00:39:14qu'on réédite au moins une année sur deux,
00:39:17et qui, sur le panier de fraises de Chardin,
00:39:20a montré l'attachement des Français à ces œuvres essentielles
00:39:26de l'histoire de l'art.
00:39:29Sur notre politique en région, le Louvre est particulièrement
00:39:36actif en région.
00:39:38On doit citer tout d'abord la très belle expérience du Louvre-Lens,
00:39:45qui nous permet d'atteindre un public très large
00:39:51et de présenter une partie importante et très belle
00:39:56de nos collections.
00:39:58Mais cette coopération touche l'ensemble de l'Hexagone,
00:40:03puisque, comme l'a rappelé le président de la République
00:40:06dans son discours d'il y a quelques jours,
00:40:08si le Louvre accroche 35 000 œuvres dans les murs du Palais,
00:40:12il se trouve qu'il a en dépôt, dans l'ensemble du territoire français,
00:40:18l'équivalent, c'est-à-dire 35 000 œuvres également.
00:40:22Cet équivalent et ce chiffre impressionnant sont souvent méconnus.
00:40:27D'ailleurs, nous avons depuis quatre mois à peu près
00:40:32un dispositif numérique sur notre site vous permettant de voir
00:40:37dans chaque département, dans chaque circonscription,
00:40:41les dépôts du Louvre.
00:40:43Ce dispositif est assez salué par nos concitoyens.
00:40:46Il donne cette visibilité et permet de connaître
00:40:49le Louvre près de chez soi.
00:40:51Nos coopérations sont sur des projets,
00:40:56des projets muséographiques, des projets d'exposition.
00:41:00Je pourrais les égrener, je ne le ferai pas ici, ce serait long.
00:41:05Dans les temps récents, des projets avec La Réunion,
00:41:11avec Nancy, avec Strasbourg, des projets,
00:41:14des coopérations approfondies aussi dans la préparation de réouverture
00:41:19de travaux et de réouverture de musées en région.
00:41:22Je pense aux réouvertures des musées de Nantes, de Montauban, d'Amiens,
00:41:27de Besançon, de Dijon ou de Montargis.
00:41:30Voilà.
00:41:32Ces exemples montrent à quel point le Louvre se veut hexagonal
00:41:37et, je crois, le démontre au quotidien.
00:41:41Merci, Madame Burton.
00:41:43M. Jouffour, sur les 2 premières questions,
00:41:45vous avez répondu à la politique territoriale.
00:41:47Oui, merci, M. le Président.
00:41:49Mme la séménatrice, sur les acquisitions,
00:41:52je vais m'inscrire complètement dans la lignée des propos de Kim Pham
00:41:56puisque, à Orsay et à l'Orangerie, nous avons aussi un dispositif
00:42:00permettant d'abonder nos acquisitions directement
00:42:05par un pourcentage de recettes de billetterie.
00:42:07Chez nous, c'est 16 %.
00:42:09C'est un dispositif vraiment très vertueux
00:42:12puisque ça permet directement d'enrichir nos collections.
00:42:17Plus on reçoit de visiteurs et plus on a un budget
00:42:20pour enrichir nos collections et, dès lors,
00:42:23montrer à nouveau aux visiteurs et en faire profiter le public.
00:42:26C'est un dispositif vraiment à saluer.
00:42:31L'an dernier, par exemple, ça représentait un budget de 4,5 millions pour les acquisitions.
00:42:37Ça nous laisse de vrais moyens pour agir,
00:42:40mais c'est sans commune mesure par rapport aux prix
00:42:44qu'atteignent les grandes œuvres, notamment impressionnistes du XIXe,
00:42:48sur lesquelles, effectivement, nous ne pouvons pas nous aligner
00:42:51sauf à utiliser les dispositifs décrits par Kim Pham
00:42:56et notamment les trésors nationaux et les nations,
00:42:58comme l'a rappelé le président Casarero.
00:43:00Là-dessus, mon message est le même que celui de Kim Pham.
00:43:03Il est important de défendre ces dispositifs
00:43:07et de garantir leur stabilité.
00:43:09Ils sont essentiels.
00:43:11Les plus grandes acquisitions récentes d'Orsay
00:43:13sont rentrées par le dispositif de trésor national,
00:43:16la partie de bateau de Kaibot en 2023,
00:43:19ou sont rentrées par Dacion.
00:43:21Je ne veux pas trahir les secrets, mais il y a des Dacions en cours
00:43:24pour des œuvres de grande envergure artistique et financière.
00:43:31Sur la montée en puissance des ressources propres,
00:43:35le budget d'Orsay est financé par ces ressources propres
00:43:42à hauteur à peu près des deux tiers.
00:43:44C'est-à-dire qu'on est abondé par une subvention de l'État
00:43:46pour un tiers de notre budget
00:43:47et que les deux tiers de notre budget sont dégagés
00:43:50par les ressources propres d'Orsay,
00:43:52billetterie évidemment, mais aussi mécénat,
00:43:55location d'espace, concession, édition, licence de marque, etc.
00:44:03Donc oui, c'est une part qui grandit,
00:44:08qui est de plus en plus importante.
00:44:10On a vraiment une stratégie de développement de ressources propres.
00:44:12On va en représenter une pour les années 2025 à 2030.
00:44:15On est obligé d'être offensif
00:44:17et d'être toujours dynamique en la matière.
00:44:20Mais ensuite, nous, nous le pouvons.
00:44:22Et donc, nous le devons pour que les musées,
00:44:25qui notamment en région, n'ont pas forcément
00:44:27les mêmes capacités d'action,
00:44:29puissent bénéficier des finances publiques
00:44:32là où nous, nous pouvons recourir à d'autres leviers.
00:44:36Et là aussi, mon message sur les outils fiscaux,
00:44:38à date, ils sont adaptés.
00:44:40L'important, c'est qu'ils soient stables.
00:44:44Il n'y a rien de pire pour le mécénat,
00:44:46notamment que les variations sur la loi mécénat,
00:44:50parce qu'à chaque fois, les entreprises ont besoin de confiance
00:44:53et donc de stabilité.
00:44:55Et donc, ces dispositifs sont vraiment essentiels
00:44:57pour nos établissements.
00:44:58Ils doivent être stables, continus et pérennes.
00:45:04Monsieur le Président, Madame la Sénatrice,
00:45:06sur la partie acquisition,
00:45:07notre statut nous interdit d'acquérir des œuvres.
00:45:10Donc, le sujet ne se pose pas,
00:45:12même si nous avons le département des acquisitions
00:45:15et nous gérons l'ensemble des acquisitions
00:45:17des musées nationaux qui n'ont pas la personnalité juridique
00:45:20et nous contribuons dans tous les circuits financiers,
00:45:23notamment à toutes les acquisitions décrites par le Louvre
00:45:26ou décrites par Orsay.
00:45:27On a été créé pour ça en 1895
00:45:29à partir de la vente des bijoux de la couronne.
00:45:31L'RMN, sa vocation première, c'était d'acquérir des œuvres
00:45:34essentiellement pour le musée du Louvre.
00:45:36On l'a gardé dans nos fils rouges,
00:45:38même si les établissements publics sont devenus autonomes
00:45:40et on sert juste de caisse, si je puis dire,
00:45:42pour la partie des acquisitions.
00:45:44Sur la diversification des recettes,
00:45:47comme je disais, nous sommes à plus de 80 %
00:45:49de ressources propres.
00:45:51Dans les grandes masses, 64 millions d'euros
00:45:53liés aux librairies boutiques,
00:45:5520 millions d'euros liés à l'allocation d'espace
00:45:57et l'ensemble de nos événements au Grand Palais,
00:45:594 millions d'euros sur la maison d'édition,
00:46:01notamment.
00:46:02Ce sont des activités que l'on cherche à développer,
00:46:04que l'on a beaucoup développées
00:46:05pendant la fermeture du Grand Palais
00:46:06puisqu'on a profité finalement de la fermeture
00:46:08pour se développer en dehors même du Grand Palais
00:46:10et que l'ensemble des liens, des partenariats
00:46:12qu'on a pu nouer pendant la fermeture du Grand Palais,
00:46:14on compte bien les garder
00:46:15et en même temps profiter de la réouverture du Grand Palais
00:46:17pour développer l'ensemble de nos ressources
00:46:20avec la question évidemment du remboursement de l'emprunt.
00:46:23Dans la diversification des ressources,
00:46:25je rejoins évidemment ce qu'a dit Kimé
00:46:27et ce qu'a dit Julia sur le mécénat.
00:46:30On a créé l'année dernière un fonds de dotation
00:46:33pour aussi bénéficier de partenariats
00:46:37qui s'inscrivent dans la durée,
00:46:39notamment de mécènes.
00:46:41Une nouvelle fois, la Maison Chanel
00:46:43nous a suivis dans cette nouvelle aventure,
00:46:46mais l'idée c'est que les mécènes
00:46:47puissent devenir partenaires du Grand Palais
00:46:50dans la durée via le fonds de dotation,
00:46:52ce qui est un outil qui à ce stade marche très bien
00:46:56en dehors même de nos partenaires habituels
00:47:00et on bénéficie, on ne va pas se mentir,
00:47:03de l'effet Jio pour le Grand Palais
00:47:05avec effectivement beaucoup de sollicitations,
00:47:07que ce soit pour des événements,
00:47:08d'un point de vue plus locatif,
00:47:10que ce soit en termes de mécénat.
00:47:12Le Grand Palais était un des sites phares,
00:47:14si je puis dire, des Jeux olympiques
00:47:15partout dans le monde
00:47:17et tant mieux pour nous aujourd'hui,
00:47:19on en tire les fruits de cet investissement
00:47:23dans tous les sens du terme.
00:47:26Merci, je vais prendre maintenant
00:47:27les questions de l'ensemble de mes collègues,
00:47:29en commençant par celle d'Adèle Ziane.
00:47:32Merci Président,
00:47:33merci à messieurs, dames d'être présents.
00:47:36Je vous remercie d'avoir apporté un éclairage précis
00:47:39sur un certain nombre de questions.
00:47:40Une petite remarque liminaire,
00:47:42chers collègues, effectivement,
00:47:43on parle de l'avenir des musées aujourd'hui,
00:47:45c'est un sujet qui me tire à cœur.
00:47:47Nous débattons avec des représentants
00:47:48de grandes institutions parisiennes
00:47:50qui ont une couverture médiatique importante,
00:47:52des flux touristiques importants,
00:47:54une visibilité forte,
00:47:55un soutien financier majeur de la part de l'État.
00:47:58Je pense qu'il est important aussi
00:47:59qu'on se penche sur la situation des musées en région
00:48:01qui n'ont pas forcément même soutien financier.
00:48:05Je crois que notre Sabine Drexler pourra nous le dire,
00:48:08mais c'est 35 millions d'euros de financement
00:48:10de la part du ministère à destination
00:48:12des musées en région.
00:48:13Et sur la question des crédits d'acquisition,
00:48:15j'avais déposé un amendement en ce sens,
00:48:17proposant effectivement,
00:48:18ils sont remarquablement stables,
00:48:19il y a quelque chose qui ne bouge pas
00:48:20depuis de nombreuses années,
00:48:21ce sont ces crédits,
00:48:22succès relatif de cet amendement,
00:48:25il a été rejeté par la ministre et par le rapporteur,
00:48:28mais ça pose la question du soutien
00:48:30et de la réflexion que nous devons mener, je pense,
00:48:32au sein de notre commission,
00:48:33comment aider plus fortement les musées en région.
00:48:36Nos représentants ici présents aujourd'hui
00:48:39ont évoqué tous ces partenariats
00:48:40avec les musées en région.
00:48:42Je crois que nous devrions nous en saisir aussi
00:48:44parce que la difficulté est forte
00:48:45malgré la circulation des œuvres,
00:48:46vous l'avez évoqué les uns et les autres.
00:48:49Je pense que c'est un sujet
00:48:50que nous devrions travailler plus profondément.
00:48:52Moi, j'ai trois questions pour ma part.
00:48:54D'abord au président Casarero
00:48:55pour souligner et se féliciter du succès
00:48:58du musée Branly Jacques Chirac,
00:49:02voulu par le président de la République
00:49:03pour ouvrir le champ de notre regard
00:49:05sur des civilisations et des cultures méconnues,
00:49:07faiblement étudiées en France,
00:49:08faiblement appréciées parfois
00:49:10des points de vue scientifiques et muséographiques
00:49:12et nous aider à décentrer
00:49:13notre lecture du monde à travers les siècles.
00:49:15Président, vous avez dit que,
00:49:17dans une de vos déclarations,
00:49:18vous croyez beaucoup à la co-construction
00:49:20sur les collections, leur légitimité.
00:49:22On ne peut pas faire de manière unilatérale
00:49:24et tout ça, bien sûr, résonne très fortement
00:49:26avec la question de l'épineux débat
00:49:28sur les demandes de restitution d'œuvres d'art.
00:49:31J'ai pu voir aussi qu'au Louvre Abu Dhabi,
00:49:32c'est la première exposition du musée du Quai Branly
00:49:35qui s'est tenue, qui se tient actuellement,
00:49:37si je ne dis pas de bêtises,
00:49:38autour de Roi et Reine d'Afrique,
00:49:40formes et figures du pouvoir.
00:49:41Pouvez-vous nous dire un petit peu aujourd'hui,
00:49:43dans le cadre de ces discussions,
00:49:44je pense que Catherine Morin de Sailly
00:49:46évoquera la problématique des restitutions,
00:49:48comment cet enjeu de co-construction
00:49:51que vous vouliez porter
00:49:52avec les pays d'origine
00:49:56d'un certain nombre d'œuvres d'art
00:49:57au sein de vos collections,
00:49:58se construit, comment il avance,
00:50:00il prospère à l'aune de ces questions.
00:50:03J'en profite aussi pour vous demander éventuellement
00:50:05si vous pouvez nous répondre
00:50:06à un point de situation
00:50:07par rapport à la coopération avec le Louvre Abu Dhabi,
00:50:09le fonctionnement de la coopération,
00:50:10la mise en œuvre de l'accord intergouvernemental
00:50:13dont vous faites partie,
00:50:14les uns et les autres,
00:50:15au sein de l'Agence France Muséum,
00:50:16et le rythme d'enrichissement des collections
00:50:18du Louvre Abu Dhabi,
00:50:19qui était un enjeu majeur
00:50:20pour passer de 300 œuvres à l'ouverture,
00:50:21à plus de 1000 environ,
00:50:23au bout de quelques années.
00:50:24Une deuxième thématique
00:50:25qui s'adresse à vous trois,
00:50:26vous l'avez évoquée,
00:50:27l'éducation artistique et culturelle.
00:50:29Dans une période,
00:50:31pour ma part en tout cas,
00:50:32où je le constate ainsi,
00:50:33les faits scientifiques,
00:50:34le rôle de la science et de la recherche,
00:50:36l'avis des experts,
00:50:37qui sont les ferments de la rationalité
00:50:39de notre culture et de notre civilisation,
00:50:41sont challengés au quotidien
00:50:42par les opinions,
00:50:43les prénotions,
00:50:44où tous les avis se valent,
00:50:45le relativisme étant la norme pour certains,
00:50:48le rôle des musées,
00:50:50dans ce contexte,
00:50:51devient essentiel.
00:50:52C'est un champ à investir avec force
00:50:54pour éduquer et informer
00:50:55les jeunes générations,
00:50:57les moins jeunes pour en faire
00:50:58des citoyens éclairés.
00:50:59Je sais qu'il faut désormais,
00:51:01pour ma part en tout cas,
00:51:02aller chercher les publics
00:51:03là où ils sont,
00:51:04pas forcément être dans une position
00:51:05d'attente pour les recevoir.
00:51:07Vous avez évoqué des pistes,
00:51:09musées qui circulent,
00:51:11aller chercher les publics,
00:51:13ces publics du champ social,
00:51:14les écoles, les associations,
00:51:15comment est-ce que vous les portez aujourd'hui,
00:51:16comment est-ce que vous développez,
00:51:17vous l'avez évoqué en filigrane,
00:51:19des projets innovants justement
00:51:21pour répondre à cet enjeu
00:51:22que je qualifie de majeur.
00:51:23Enfin, sur le Louvre,
00:51:24cela a été évoqué par notre président,
00:51:27le navire amiral de la culture.
00:51:29L'actualité récente nous invite
00:51:30à évoquer le défi
00:51:31de la rénovation du musée qui s'annonce.
00:51:33Vous connaissez, cher Kim Pha,
00:51:36mon attachement particulier
00:51:37à cette institution,
00:51:38mais également,
00:51:39ma connaissance approfondie
00:51:40du bâtiment,
00:51:41de ses complexités.
00:51:42Ce n'est pas un musée à l'origine,
00:51:43c'est un palais,
00:51:44avec toutes ses difficultés de circulation,
00:51:46qui invite à la plus grande des humilités,
00:51:49les montants annoncés
00:51:50semblent conformes aux besoins,
00:51:51que ce soit le projet de nouvelle entrée,
00:51:53de grande entrée,
00:51:54sur la colonnade de Pérou,
00:51:55qui en a bien besoin,
00:51:56Saint-Germain-l'Auxerrois,
00:51:57ce travail en partenariat
00:51:58avec la ville de Paris
00:51:59qui est annoncé,
00:52:00c'est un projet ancien
00:52:01dont il était déjà fait état
00:52:03dans les années 2010,
00:52:04même avant,
00:52:05de même sur la Joconde,
00:52:06vous l'avez dit,
00:52:07Kim Pha,
00:52:09puissance d'attraction nationale
00:52:10et internationale,
00:52:11qui en fait à la fois une bénédiction,
00:52:12mais une grande difficulté
00:52:14tant les flux sont perturbés
00:52:15au sein du musée
00:52:16et créent un vrai défi
00:52:17et créent un vrai déséquilibre.
00:52:19À ce titre,
00:52:20il serait peut-être possible
00:52:21que nous prenions connaissance
00:52:22au sein de la commission
00:52:23de cette faveuse note confidentielle
00:52:25qui est dans le Parisien,
00:52:26qui est dans plein de journaux,
00:52:27mais je ne sais pas
00:52:28si certains collègues l'ont obtenue,
00:52:29moi j'aimerais bien
00:52:30que la commission puisse l'obtenir
00:52:32pour que nous puissions nous prononcer
00:52:33et travailler intelligemment.
00:52:35Donc ma question,
00:52:36c'est le PR a annoncé
00:52:37que ces projets
00:52:38vont être en grande partie financés,
00:52:39vous l'avez rappelé,
00:52:40Monsieur Kim Pha,
00:52:41sur fonds propres,
00:52:42mécénat,
00:52:43j'imagine que des pistes
00:52:44de grands mécènes
00:52:45existent d'ores et déjà,
00:52:46la confidentialité des échanges
00:52:48ne pourra peut-être pas
00:52:49permettre d'en parler,
00:52:50mais pour notre part,
00:52:51nous souhaitions vraiment savoir
00:52:52aujourd'hui,
00:52:53si vous pouvez nous en dire plus,
00:52:54sur les fonds propres
00:52:55et la situation financière du musée.
00:52:56Aujourd'hui,
00:52:57ces fonds propres
00:52:58qui vont être appelés
00:52:59à être mobilisés,
00:53:00est-ce que vous avez déjà
00:53:01des perspectives
00:53:02sur la hausse du prix du billet,
00:53:03différenciée en impact
00:53:04en termes de ressources
00:53:05pour le musée,
00:53:06le rôle,
00:53:07l'état du fonds de roulement
00:53:08aujourd'hui du musée,
00:53:09mais également
00:53:10le rôle du fonds de dotation,
00:53:11je conclurai par ça,
00:53:12du Louvre à Abu Dhabi,
00:53:13pour justement
00:53:14connaître un petit peu
00:53:15la manière dont il va être
00:53:16potentiellement utilisé,
00:53:17puisqu'aujourd'hui,
00:53:18il est non-consumptible.
00:53:19Est-ce qu'il va être sollicité
00:53:20pour ces travaux de rénovation ?
00:53:21Je vous remercie.
00:53:22Merci.
00:53:23Catherine Morin de Sailly.
00:53:24Merci,
00:53:25Monsieur le Président.
00:53:26Alors,
00:53:27sans surprise,
00:53:28quelques questions
00:53:29sur la problématique
00:53:30des restitutions.
00:53:31Suite aux rapports
00:53:32Martinez,
00:53:33j'imagine que vos structures
00:53:34ont été associées,
00:53:35sollicitées
00:53:36à la rénovation
00:53:37du musée.
00:53:38Est-ce que vous pouvez
00:53:39nous en dire plus
00:53:40sur ces questions-là ?
00:53:41Merci.
00:53:42Merci.
00:53:43Donc,
00:53:44vous avez associé,
00:53:45sollicité à la réflexion,
00:53:46notamment pour définir
00:53:47des critères,
00:53:48voilà,
00:53:49inhérents à cette loi cadre,
00:53:50qui,
00:53:51pour l'instant,
00:53:52d'après ce que
00:53:53nous avons compris,
00:53:54est mise en suspens.
00:53:55Est-ce que l'élaboration
00:53:56des critères
00:53:57vous a semblé
00:53:58satisfaisante
00:53:59et surtout
00:54:00permettre
00:54:01l'élaboration
00:54:02d'une démarche
00:54:03rigoureuse
00:54:04et authentique,
00:54:05permettant
00:54:06que cette question
00:54:07des restitutions
00:54:08soit
00:54:09déterminée
00:54:10?
00:54:11Est-ce que
00:54:12cette question
00:54:13soit bien,
00:54:14bien entendu,
00:54:15appréciée ?
00:54:16Est-ce que vous développez
00:54:17des coopérations
00:54:18à cet égard
00:54:19avec d'autres
00:54:20grands musées
00:54:21en Europe
00:54:22dans le cadre
00:54:23d'une réflexion
00:54:24partagée
00:54:25sur le sujet ?
00:54:26Sur les questions
00:54:27qui ont été
00:54:28posées
00:54:29sur
00:54:30notre
00:54:31partenariat
00:54:32avec Abu Dhabi,
00:54:33ce partenariat
00:54:34est vraiment,
00:54:35depuis l'ouverture
00:54:36en 2017,
00:54:37un partenariat
00:54:38qui est
00:54:39de plus en plus fort,
00:54:40de plus en plus
00:54:41confiant
00:54:42et
00:54:43qui
00:54:44connaît
00:54:45des rebondissements
00:54:46tout à fait favorables.
00:54:47En effet,
00:54:48le contrat
00:54:49de service
00:54:50entre
00:54:51la tutelle
00:54:52émirienne
00:54:53du Louvre
00:54:54à Abu Dhabi
00:54:55et
00:54:56l'Agence
00:54:57France Museum
00:54:58vient d'être
00:54:59signé
00:55:00et donc
00:55:01permet
00:55:02de
00:55:03moderniser
00:55:04le cadre
00:55:05de coopération
00:55:06parce qu'effectivement
00:55:07le service
00:55:08français,
00:55:09l'expertise française
00:55:10donnée
00:55:11à un musée
00:55:12qui a
00:55:13désormais
00:55:14plusieurs années
00:55:15d'ouverture
00:55:16et d'expérience,
00:55:17n'est plus le même
00:55:18que le service rendu
00:55:19avant ouverture.
00:55:20Dans les différents
00:55:21services
00:55:22que nous apportons,
00:55:23il y a
00:55:24un nouveau dispositif
00:55:25de formation
00:55:26d'experts
00:55:27localement
00:55:28qui s'appelle
00:55:29MuseoPro
00:55:30et qui remplit
00:55:31tout son office
00:55:32et qui est vraiment
00:55:33salué là-bas.
00:55:34C'est vraiment très important
00:55:35parce qu'on a en face de nous
00:55:36des partenaires
00:55:37qui montent
00:55:38en expertise
00:55:39et
00:55:40c'est quelque chose
00:55:41qui nourrit
00:55:42la confiance.
00:55:43Sur la question
00:55:44des collections
00:55:45en propre
00:55:46du Louvre
00:55:47à Abu Dhabi
00:55:48et
00:55:49donc
00:55:50toutes les œuvres
00:55:51qui sont
00:55:52détenues
00:55:53par
00:55:54les Émirats
00:55:55Arabes Unis,
00:55:56on est désormais
00:55:57à une proportion
00:55:58quasiment
00:55:59des deux tiers
00:56:00de ce qui est
00:56:01accroché
00:56:02dans ce musée.
00:56:03C'est très important.
00:56:04Ça ne veut pas dire
00:56:05que le tiers restant
00:56:06n'est pas très important.
00:56:07Effectivement,
00:56:08qualitativement,
00:56:09ce que nous apportons
00:56:10aux différents
00:56:11musées nationaux
00:56:12est absolument
00:56:13essentiel
00:56:14à nos partenaires
00:56:15et
00:56:16à la beauté
00:56:17et à la complétude
00:56:18de leurs collections.
00:56:19Vous avez évoqué
00:56:20plusieurs d'entre vous
00:56:21la question
00:56:22des actions
00:56:23éducatives.
00:56:24Nous les développons
00:56:25et
00:56:26je pense
00:56:27qu'il faut
00:56:28revenir
00:56:29à certains
00:56:30outils
00:56:31dont on finit
00:56:32par oublier
00:56:33qu'ils existent.
00:56:34La question
00:56:35des actions
00:56:36éducatives
00:56:37et
00:56:38la gratuité
00:56:39pour les moins
00:56:40de 26 ans
00:56:41est quelque chose
00:56:42qui nous coûte
00:56:43budgétairement
00:56:44mais qu'il faut
00:56:45absolument
00:56:46préserver
00:56:47et chérir
00:56:48et
00:56:49mieux faire savoir.
00:56:50Parfois,
00:56:51à la nuit des musées,
00:56:52nous accueillons
00:56:53des jeunes
00:56:54et on leur dit,
00:56:55on voit
00:56:56de nouveaux visages,
00:56:57on leur dit
00:56:58vous venez au Louvre
00:56:59et pourquoi ?
00:57:00Ils nous disent
00:57:01on vient parce qu'à la nuit
00:57:02des musées,
00:57:03c'est gratuit.
00:57:04Je suis obligé
00:57:05de leur dire
00:57:06c'est gratuit
00:57:07pour les moins de 22 ans.
00:57:08Pour vous,
00:57:09c'est tous les jours
00:57:10gratuit,
00:57:11vous ne le saviez pas.
00:57:12Donc,
00:57:13à nous de
00:57:14communiquer,
00:57:15de remettre
00:57:16cette communication
00:57:17sur l'établi
00:57:18constamment,
00:57:19c'est essentiel.
00:57:20Autre outil,
00:57:21les mardis,
00:57:22c'est-à-dire
00:57:23notre jour de fermeture,
00:57:24ouverts aux scolaires.
00:57:25Au départ,
00:57:26on nous disait
00:57:27ça va être compliqué
00:57:28en organisation.
00:57:29Or,
00:57:30C a été pionnier
00:57:31avant le Covid,
00:57:32le Louvre,
00:57:33plutôt,
00:57:34après la crise
00:57:35ce sont des moments
00:57:36d'émerveillement
00:57:37que nous offrons
00:57:38aux scolaires
00:57:39et des moments
00:57:40inoubliables
00:57:41pour eux
00:57:42qui ne seraient pas
00:57:43les mêmes
00:57:44si c'était
00:57:45dans la densité
00:57:46de la fréquentation
00:57:47au quotidien.
00:57:48Autre instrument,
00:57:49ce qu'on a appelé
00:57:50chez nous
00:57:51la carte-clé.
00:57:52Je me permets
00:57:53de dire
00:57:54que le sénateur
00:57:55Adelzian a eu
00:57:56un rôle important
00:57:57dans l'établissement
00:57:58de cette carte-clé
00:57:59au Louvre.
00:58:00C'est une
00:58:01communauté
00:58:02auquel
00:58:03on confère
00:58:04une carte
00:58:05d'éducateurs,
00:58:06de professeurs,
00:58:07d'intermédiaires
00:58:08qui amènent
00:58:09des jeunes
00:58:10au musée
00:58:11et qui,
00:58:12avec cette carte
00:58:13et les dispositifs
00:58:14de formation
00:58:15qui y sont associés
00:58:16ont
00:58:17toutes les clés
00:58:18à la fois
00:58:19de compréhension
00:58:20et de transmission
00:58:21aux jeunes.
00:58:22C est essentiel
00:58:23parce que
00:58:24les éducateurs
00:58:25ne doivent pas
00:58:26se trouver
00:58:27désorientés
00:58:28dans la vastitude
00:58:29et la diversité
00:58:30du musée du Louvre
00:58:31quand il y a
00:58:32toutes les beautés
00:58:33aux jeunes.
00:58:34Les questions
00:58:35qui ont été posées
00:58:36touchant
00:58:37à nos fonds
00:58:38propres,
00:58:39notre fonds
00:58:40de roulement
00:58:41et la question
00:58:42du fonds
00:58:43de dotation.
00:58:44Très vite,
00:58:45si on parle
00:58:46de fonds
00:58:47de roulement,
00:58:48on voit bien
00:58:49que
00:58:50notre compte
00:58:51d'exploitation,
00:58:52notre compte
00:58:53de fonctionnement
00:58:54est tout juste
00:58:55à l'équilibre
00:58:56parce que,
00:58:57très légitimement,
00:58:58la masse salariale
00:58:59évolue
00:59:00et
00:59:02nous réjouissons
00:59:03que les points
00:59:04d'induce
00:59:05des fonctionnaires
00:59:06ont pu progresser
00:59:07ces dernières années.
00:59:08Donc, nous avons
00:59:09à financer
00:59:10l'ensemble
00:59:11de nos coûts
00:59:12en exploitation
00:59:13et nous sommes
00:59:14tout juste
00:59:15à l'équilibre
00:59:16avec un fonds
00:59:17de roulement
00:59:18qui n'est pas
00:59:19du tout
00:59:20confortable.
00:59:21Il l'était
00:59:22avant le Covid.
00:59:23La crise du Covid
00:59:24a contribué,
00:59:25en dépit du soutien
00:59:26budgétaire de l'État,
00:59:27qui n'a pas suffi,
00:59:28elle a contribué
00:59:29à totalement
00:59:30ce fonds de roulement
00:59:31que nous
00:59:32pouvons avoir.
00:59:33Alors,
00:59:34j'ai donné
00:59:35tout à l'heure
00:59:36les sources
00:59:37de financement
00:59:38de l'ouvre
00:59:39Nouvelle Renaissance.
00:59:42Vous avez posé
00:59:43la question
00:59:44de la mobilisation
00:59:45du fonds de dotation.
00:59:46Alors, oui,
00:59:47notre fonds de dotation
00:59:48est alimenté
00:59:49par une partie
00:59:50de la licence de marque
00:59:51d'Abu Dhabi
00:59:52et puis par de nouveaux
00:59:53dons et élègues.
00:59:54Mais, effectivement,
00:59:55il n'est pas
00:59:56consomptible
00:59:57et ce sont
00:59:58les fruits
00:59:59que nous pouvons utiliser
01:00:00pour nos actions
01:00:01et non pas le capital.
01:00:02J'ai dit tout à l'heure
01:00:03que nous mobilisions
01:00:04tout de même
01:00:05directement
01:00:06une partie
01:00:07de la licence
01:00:08de marque
01:00:09d'Abu Dhabi,
01:00:10mais sans passage
01:00:11par ce fonds de dotation
01:00:12qui nous est,
01:00:13par ailleurs,
01:00:14très, très utile
01:00:15pour toute une série
01:00:16d'actions.
01:00:17J'accélère
01:00:18pour préserver
01:00:19le temps de parole
01:00:20de mes collègues.
01:00:22Sur la coopération
01:00:24en région
01:00:25où des questions
01:00:26ont été posées
01:00:27à nouveau,
01:00:28je complète
01:00:29mon propos
01:00:30tout à l'heure
01:00:31en disant
01:00:32qu'au-delà
01:00:33des coopérations
01:00:34que j'ai évoquées,
01:00:35nous pouvons aller
01:00:37jusqu'à conférer
01:00:39le nom du Louvre
01:00:40dans des cas
01:00:41où la présence
01:00:43des collections
01:00:44du Louvre
01:00:45est particulièrement
01:00:46significative.
01:00:47C'est le cas
01:00:48du lancement
01:00:49du Louvre
01:00:50en Avignon.
01:00:51Je pense que c'est
01:00:52une opération
01:00:53absolument essentielle
01:00:54pour le lancement
01:00:58pour la commune
01:00:59et le département
01:01:00et tout le public
01:01:02qui a la chance
01:01:03de pouvoir
01:01:04venir voir
01:01:05l'ensemble
01:01:06des œuvres
01:01:07du Musée des Beaux-Arts
01:01:08d'Avignon.
01:01:12Dans les nouvelles ouvertures,
01:01:13je n'oublie pas
01:01:14Bayonne,
01:01:15le musée de Bayonne,
01:01:16qui va bientôt
01:01:17réouvrir
01:01:18et aussi avec
01:01:19une belle coopération
01:01:20avec le Louvre.
01:01:21Vous nous avez posé
01:01:22des questions
01:01:23sur la coopération
01:01:24internationale.
01:01:25Je n'ai
01:01:27pas l'ensemble
01:01:28de nos coopérations,
01:01:29mais sur les plus
01:01:30significatifs
01:01:31politiquement
01:01:32et en termes
01:01:33de préservation
01:01:34d'un patrimoine
01:01:35mondial,
01:01:36je parlerai
01:01:37d'une coopération
01:01:38très forte
01:01:39avec l'Irak
01:01:40sur le musée
01:01:41de Mossoul
01:01:42et sa reconstitution
01:01:43après les désastres
01:01:44causés
01:01:45par Daech.
01:01:46Je parlerai aussi
01:01:47de notre coopération
01:01:48avec le Liban
01:01:49qui est fort
01:01:50également.
01:01:52Pour le mécénat,
01:01:53en un mot,
01:01:54par rapport
01:01:55à tout ce que
01:01:56vous avez évoqué,
01:01:57nous comptons
01:01:58énormément
01:01:59sur ses ressources
01:02:00propres.
01:02:01De manière générale,
01:02:02le musée
01:02:03est à
01:02:04deux tiers
01:02:05en ressources propres
01:02:06dont billetterie
01:02:07et donc
01:02:08le mécénat
01:02:09et les concessions
01:02:10sont également
01:02:11très importantes.
01:02:12Mais en la matière,
01:02:13les arbres ne peuvent
01:02:14pas monter jusqu'au ciel
01:02:15parce que
01:02:16nous sommes contraints
01:02:17par ce que peut offrir
01:02:18le domaine
01:02:19et le palais
01:02:20pour les concessions,
01:02:21pour les événements
01:02:22et pour les contreparties
01:02:23de mécénats.
01:02:24Je rejoins là
01:02:25le propos de tout à l'heure
01:02:26sur l'état
01:02:27du domaine.
01:02:28Comment proposer
01:02:29pour des événements
01:02:30ou pour des concessions
01:02:31des espaces
01:02:32dégradés,
01:02:33vétustes
01:02:34et parfois
01:02:35pouvant aller
01:02:36jusqu'à être
01:02:37dangereux
01:02:38dans certains cas.
01:02:41Donc,
01:02:43vous avez évoqué
01:02:44enfin
01:02:46les questions
01:02:48d'intelligence artificielle.
01:02:50Nous
01:02:52n'avons pas
01:02:53le degré d'avancement
01:02:54d'un établissement
01:02:55tel que
01:02:56la Bibliothèque nationale
01:02:57de France.
01:02:58Nous coopérons
01:02:59avec eux
01:03:00pour nous projeter
01:03:01dans l'avenir.
01:03:02Mais oui,
01:03:03nous voyons à quel point
01:03:04tout en
01:03:05continuant
01:03:06à mettre en avant
01:03:07la fréquentation
01:03:08directe des œuvres,
01:03:09à quel point
01:03:10le numérique
01:03:11et l'intelligence
01:03:12artificielle
01:03:13pourront nous permettre
01:03:14des choses
01:03:15que ne permet pas
01:03:16le musée physiquement.
01:03:17Mieux montrer
01:03:18les carrefours
01:03:19entre les civilisations
01:03:20et donc entre les collections.
01:03:22Mieux montrer
01:03:23l'histoire du palais
01:03:24dans ses différentes
01:03:25strates historiques.
01:03:26Ou bien,
01:03:27mieux montrer
01:03:28le contexte
01:03:29local
01:03:30de nos objets
01:03:31archéologiques.
01:03:33Voilà,
01:03:34j'ai été trop long.
01:03:35Je laisse la parole
01:03:36à mes collègues.
01:03:37Merci.
01:03:38Qui veut prendre
01:03:39la suite ?
01:03:40Le Président Casarero.
01:03:41Oui, merci.
01:03:42Je vais essayer
01:03:43de répondre
01:03:44à vos questions,
01:03:45mais je suis très sensible
01:03:46à vos questions.
01:03:47Et même si
01:03:48j'y réponds pas,
01:03:49j'y réponds.
01:03:50Présente dans mon esprit
01:03:51sur la question
01:03:52des restitutions
01:03:53et de la manière
01:03:54d'appliquer aussi
01:03:55une forme de sûreté
01:03:56à nos acquisitions.
01:03:57Vous l'avez dit,
01:03:58nous travaillons
01:03:59en transparence,
01:04:00en partage
01:04:01et en co-construction.
01:04:02C'est-à-dire
01:04:03que la nature
01:04:04de nos collections
01:04:05font que
01:04:06nous sommes
01:04:07en face
01:04:08de nations,
01:04:09parfois,
01:04:10qui sont
01:04:11nos interlocutrices.
01:04:12Donc,
01:04:13au travers
01:04:14de leurs musées nationaux,
01:04:15nous sommes aussi
01:04:16en dialogue
01:04:17avec des communautés
01:04:18et pratiquement
01:04:19jamais
01:04:20avec des individus,
01:04:21ce qui peut-être
01:04:22nous distingue
01:04:23des autres collections.
01:04:24Et donc,
01:04:25nous avons là
01:04:26une relation
01:04:27que l'on veut
01:04:28absolument transparente,
01:04:29c'est-à-dire
01:04:30quand on a
01:04:31de l'information,
01:04:32on la partage
01:04:33et on fait venir
01:04:34en général,
01:04:35pour les six demandes
01:04:36de restitutions
01:04:37que nous avons eues
01:04:38de la part
01:04:39de pays africains,
01:04:40nous avons fait venir
01:04:41systématiquement
01:04:42les responsables
01:04:43des musées nationaux
01:04:44pour regarder avec nous
01:04:45d'où viennent
01:04:46les questions
01:04:47et pour regarder
01:04:48avec nous
01:04:49de quoi nous parlons.
01:04:50Ne nous laissons pas
01:04:51abuser par des chiffres
01:04:52et regardons
01:04:53de quelle collection
01:04:54il s'agit.
01:04:55Donc là,
01:04:56nous avons fait
01:04:57un gros travail
01:04:58dans ce domaine
01:04:59et nous continuons.
01:05:00Cette co-construction,
01:05:01elle s'applique évidemment
01:05:02à la manière
01:05:03dont nous produisons
01:05:04les expositions.
01:05:05Nous produisons
01:05:06huit expositions
01:05:07par an
01:05:08pour nos besoins propres
01:05:09et nous en faisons tourner
01:05:10huit autres.
01:05:11Elles sont co-construites
01:05:12là aussi.
01:05:13L'exemple que vous avez choisi,
01:05:14Monsieur le Sénateur,
01:05:15de l'exposition
01:05:16« Rois et Reines d'Afrique »,
01:05:17qui est d'ailleurs
01:05:18la première exposition
01:05:19sur le patrimoine africain
01:05:21dans cette région du monde,
01:05:23grâce à l'ouverture des esprits
01:05:25et aussi du Louvre à Abu Dhabi
01:05:27et de sa programmation
01:05:29s'ouvrant de plus en plus
01:05:30au monde global,
01:05:32c'est également une exposition
01:05:34où il y a
01:05:35une conservatrice française
01:05:37du Musée du Quai Branly
01:05:38et deux conservateurs africains
01:05:41provenant du Cameroun,
01:05:43de musées du Cameroun,
01:05:45originaires du Musée du Cameroun
01:05:47et appartenant à un musée du Sénégal.
01:05:51C'est quelque chose
01:05:52que nous faisons systématiquement.
01:05:53C'est la nature de nos collections
01:05:54qui l'amène.
01:05:55On ne peut pas envisager
01:05:57de parler de culture
01:05:59sans que,
01:06:00surtout si elles sont encore vivantes,
01:06:02sans que les porteurs
01:06:04et les défenseurs parfois
01:06:05de cette culture
01:06:08soient aussi présents avec nous.
01:06:09Nous ouvrons à la fin de l'année
01:06:10une exposition sur l'Amazonie.
01:06:11Il est évident que là,
01:06:12nous travaillons
01:06:13avec un co-commissariat
01:06:16branly et amazonien.
01:06:20C'est un travail
01:06:22qui nous permet aussi
01:06:23de revoir nos...
01:06:27Vous parliez de la commission
01:06:31Giacomotto et Labourdette,
01:06:33du rapport.
01:06:34Ça nous a permis
01:06:35de revoir complètement aussi
01:06:36notre commission des acquisitions
01:06:39pour être sûrs
01:06:40de pouvoir répondre au mieux.
01:06:42Déjà, je crois,
01:06:43elle n'était pas défaillante,
01:06:44mais ça nous a permis
01:06:45de l'améliorer au contraire.
01:06:47Nous sommes extrêmement vigilants
01:06:48à ces questions de provenance,
01:06:50ce qui fait que les acquisitions
01:06:53parfois en pâtissent,
01:06:55puisque quand nous n'avons pas
01:06:56le temps de faire ce travail
01:06:57qui peut s'avérer assez long,
01:06:59nous renonçons tout simplement
01:07:00aux acquisitions
01:07:01pour éviter de mettre la nation
01:07:03dans une situation périlleuse
01:07:05par la suite.
01:07:07En ce qui concerne les territoires,
01:07:10on évoquait
01:07:11les différentes actions
01:07:13que nous avons.
01:07:14Elles sont d'abord
01:07:15par des dépôts d'objets.
01:07:16Alors, on n'en a malheureusement
01:07:17pas encore 35 000
01:07:18comme le musée du Louvre,
01:07:21mais nous en avons quand même
01:07:22un certain nombre,
01:07:23en particulier dans les dom-toms.
01:07:25En Outre-mer,
01:07:26nous en avons en Nouvelle-Calédonie,
01:07:27nous en avons aux Antilles,
01:07:29et nous sommes évidemment
01:07:30tout prêts à poursuivre cet effort.
01:07:33Nous avons aussi des expositions
01:07:35qui tournent dans ces territoires.
01:07:36Une exposition l'année dernière
01:07:37en Nouvelle-Calédonie,
01:07:38une exposition cette année
01:07:40à la fin de l'année
01:07:42à la Martinique.
01:07:44Et nous avons évidemment,
01:07:46pensez bien,
01:07:47j'ai une sensibilité particulière
01:07:49pour les musées d'Outre-mer
01:07:51dans ces questions.
01:07:52Et enfin, je voudrais souligner
01:07:53que la particularité du musée
01:07:55et de ses collections
01:07:56fait que nous avons aussi
01:07:57un rôle assez important
01:07:58d'experts et d'animateurs
01:08:00du réseau français
01:08:02des musées qui possèdent
01:08:03des collections extra-européennes.
01:08:05Le musée du Quibernay
01:08:06est le 12e grand département
01:08:07patrimonial.
01:08:08Et chaque année,
01:08:09nous réunissons l'ensemble
01:08:10de nos collègues
01:08:11pendant une journée,
01:08:13une journée et demie,
01:08:14qui nous permet de faire
01:08:15le tour de nos questions
01:08:17et qui permettent aussi
01:08:19de les aider,
01:08:20de les conforter
01:08:21dans leur désir
01:08:22de redonner de la lumière
01:08:23à ces collections
01:08:24qui, parfois,
01:08:25sont dans les réserves,
01:08:26ne sont pas suffisamment
01:08:27mises en avant
01:08:28par une forme de,
01:08:30quelques fois,
01:08:31de difficulté
01:08:33à affronter des questions
01:08:36et des questionnements
01:08:37qui pourraient se révéler.
01:08:38Donc, on fait un travail
01:08:39vraiment d'accompagnement
01:08:40dans ce domaine.
01:08:41On est tout à fait heureux
01:08:42de pouvoir le poursuivre.
01:08:43Sur les questions
01:08:44d'enseignement,
01:08:45d'éducation artistique et culturelle
01:08:48et sur les nouvelles technologies,
01:08:50peut-être place la parole
01:08:51deux minutes à mon directeur
01:08:52général délégué, Jérôme.
01:08:55Merci, merci Monsieur le Président.
01:08:57Oui, très rapidement.
01:08:58Écoutez, le musée du Quibernay,
01:08:59nous recevons en gros
01:09:011,3 million de visiteurs,
01:09:02enfin, entre 1,2 et 1,4 million,
01:09:04suivant les bonnes années.
01:09:06Et sur ce visitora,
01:09:09nous avons environ
01:09:11entre 150 000 et 180 000 jeunes
01:09:14qui viennent dans le cadre scolaire,
01:09:18ce qui est une proportion
01:09:19qui me semble tout à fait,
01:09:20enfin, on peut toujours faire plus,
01:09:21mais qui me semble tout à fait,
01:09:23qui illustre, je crois,
01:09:24les efforts qu'on essaie
01:09:25de faire dans ce domaine.
01:09:26Comment les fait-on,
01:09:27ces efforts ?
01:09:28Eh bien, en travaillant
01:09:29avec les personnes
01:09:30qui sont capables
01:09:31de nous donner des bons conseils,
01:09:32à savoir les rectorats.
01:09:34On a signé un certain nombre
01:09:35d'accords avec des rectorats
01:09:37en région parisienne,
01:09:38mais pas uniquement.
01:09:39La mise en place ponctuelle
01:09:41de professeurs relais
01:09:42qui viennent travailler
01:09:43une demi-journée par semaine
01:09:44avec nous,
01:09:45pour justement préparer
01:09:46leurs collègues
01:09:47qui viendront visiter
01:09:49nos collections
01:09:51avec leurs élèves.
01:09:54Et ça, c'est un dispositif
01:09:56qui, je crois, marche assez bien,
01:09:57même si dans ce domaine,
01:09:58il faut rester modeste
01:09:59et on peut toujours imaginer
01:10:00qu'on peut faire
01:10:01encore plus.
01:10:03On a aussi imaginé
01:10:05un dispositif qui s'appelle
01:10:06la boîte à voyages,
01:10:07qui est une sorte de jeu
01:10:09qui présente nos collections
01:10:11de manière assez ludique
01:10:12et qu'on a édité
01:10:14à plusieurs centaines
01:10:16d'exemplaires,
01:10:17que nous distribuons
01:10:18gratuitement aux écoles
01:10:19qui en font la demande.
01:10:20Ça peut être aussi impréalable
01:10:21à la visite de nos collections
01:10:23par ces écoles.
01:10:25Et en ce qui concerne
01:10:26le champ social,
01:10:28là aussi, nous travaillons
01:10:29avec une grande diversité
01:10:31d'associations
01:10:33qui participent
01:10:35à l'insertion
01:10:37des populations défavorisées,
01:10:39par exemple.
01:10:40Et nous avons
01:10:41des politiques spécifiques
01:10:42à leur égard
01:10:44en organisant ce qu'on appelle
01:10:45par exemple les journées
01:10:46des associations
01:10:47où on leur dit
01:10:48que pendant une journée,
01:10:49deux jours, trois jours, quatre jours,
01:10:50le musée leur est ouvert.
01:10:52Ce qui ne veut pas dire
01:10:53qu'il n'y aura pas
01:10:54des rencontres
01:10:55avec un visiteur art classique
01:10:56qui sont aussi organisées,
01:10:57mais ça permet des échanges
01:10:58entre les différentes catégories
01:11:00de visiteurs.
01:11:01Et ce sont des dispositifs
01:11:03qui, je crois,
01:11:05marchent assez bien.
01:11:07Et en tous les cas,
01:11:08on voit que d'année en année,
01:11:09puisque ce sont des choses
01:11:10qu'on fait tous les ans,
01:11:11le nombre d'associations
01:11:12qui demandent
01:11:13à être associées
01:11:14à ces opérations-là
01:11:15est croissante
01:11:16et ça nous réjouit.
01:11:20Madame Berton,
01:11:21M. Chauffour.
01:11:25Merci, M. le Président.
01:11:26Je vais répondre
01:11:27sur quatre grandes thématiques.
01:11:29D'abord, un mot
01:11:30sur la recherche en provenance,
01:11:32puisque vous avez été plusieurs
01:11:33à nous interroger sur le sujet.
01:11:35C'est un axe très important
01:11:37de recherche
01:11:38au sein du Musée d'Orsay
01:11:40et du Musée de l'Orangerie.
01:11:41Nous avons une chargée
01:11:43de recherche en provenance
01:11:44parmi nos équipes
01:11:46qui examine
01:11:48les 276 MNR
01:11:51que nous avons en garde
01:11:53le temps que nous retrouvions
01:11:55les propriétaires.
01:11:59C'est une recherche...
01:12:02Comme l'a dit le Président Casareiro,
01:12:04à chaque fois que nous faisons
01:12:05une acquisition,
01:12:06il y a une recherche en provenance,
01:12:07donc il y a bien des recherches
01:12:08proactives de notre part.
01:12:11Et puis, nous avons mis en place,
01:12:13avec cette chargée de mission,
01:12:15un plan quadriennal
01:12:17pour passer en revue
01:12:19nos 276 MNR sur quatre ans
01:12:21et vraiment approfondir
01:12:23la recherche sur chacune de ces œuvres
01:12:25pour tirer les fils
01:12:27et essayer de remonter
01:12:29aux propriétaires.
01:12:30Nous ferons une exposition
01:12:32d'une salle MNR
01:12:33à la fin de l'année 2025.
01:12:35Ça sera probablement
01:12:36une vingtaine, une trentaine d'œuvres,
01:12:38mais ça permettra de remettre
01:12:40en visibilité
01:12:42ce dispositif
01:12:44et d'attirer l'attention
01:12:45des publics
01:12:46sur les MNR.
01:12:48Nous allons développer aussi
01:12:49les cartels d'œuvres
01:12:50pour que systématiquement,
01:12:52quand nous prêtons une œuvre MNR,
01:12:54elle soit signalée comme telle
01:12:56dans les expositions.
01:12:58Donc, il y a une vraie prise en compte
01:13:01et une vraie démarche
01:13:02autour des MNR au sein du musée.
01:13:04Très structurée
01:13:06et à laquelle nous tenons beaucoup.
01:13:09Sur la stratégie territoriale,
01:13:11puisque vous me permettez
01:13:12d'en redire un mot un peu plus long,
01:13:14cette stratégie est complètement partagée
01:13:16avec les dracs.
01:13:17Elle a été présentée
01:13:18à l'ensemble des dracs
01:13:19qui peuvent la relayer
01:13:21auprès des musées en région.
01:13:23Il ne se passe pas une semaine
01:13:25sans que nous n'ayons une réunion
01:13:27avec un musée en région.
01:13:29Donc, elle est vraiment co-construite.
01:13:31Un seul exemple pour 2025,
01:13:34Aix-en-Provence va présenter au musée Grané
01:13:36une magnifique exposition au Cézanne
01:13:39qui d'ailleurs est coproduite
01:13:42avec la RMN.
01:13:44Cette exposition se fait
01:13:46avec le soutien très fort
01:13:49du musée d'Orsay
01:13:50qui prête tous les Cézannes qu'il peut prêter
01:13:52en lien avec le propos de l'exposition.
01:13:54C'est une illustration d'un appui
01:13:57aux expositions en région
01:14:00de nos collègues.
01:14:01Nous avons une stratégie territoriale
01:14:03qui est vraiment assise
01:14:04sur une coopération très forte
01:14:05avec les musées.
01:14:06Nous avons des coopérations pluriannuelles
01:14:08avec six musées,
01:14:09dont le musée d'Ornans.
01:14:11Six musées qui sont des grandes figures
01:14:14du XIXe siècle.
01:14:15Nous aspirons à augmenter ce nombre.
01:14:17Mais surtout, au-delà de ça,
01:14:19nous animons un réseau
01:14:20d'une trentaine de musées
01:14:22du XIXe siècle partout en France
01:14:24avec lesquelles nous avons des échanges,
01:14:27concrètement des journées d'échanges
01:14:29au moins deux fois par an
01:14:30pour travailler à des problématiques
01:14:32de recherche commune,
01:14:33pour avoir du retour d'expérience
01:14:34sur l'accueil des visiteurs,
01:14:35sur la stratégie en matière
01:14:37de relations avec les adhérents.
01:14:39Vraiment, que ce soit un moment
01:14:41d'échange et d'interaction
01:14:43sur toutes les dimensions
01:14:45qui font la vie d'un musée.
01:14:47Et donc, là aussi,
01:14:49nous essayons d'enrichir
01:14:51notre coopération
01:14:53avec tous ces établissements.
01:14:55En matière de stratégie territoriale,
01:14:57toujours, nous avons une action
01:14:59très forte sur l'éducation
01:15:01artistique et culturelle.
01:15:03Le sénateur Ziane est parti,
01:15:04mais vous avez été plusieurs à l'aborder.
01:15:06Ce qui nous intéresse, évidemment,
01:15:08nous faisons de l'accueil de scolaires.
01:15:10Nous faisons tous collectivement
01:15:12des actions comme Jérôme Bastianelli
01:15:16l'a rappelé.
01:15:18Ce qui nous intéresse, c'est nous,
01:15:20de mettre vraiment l'accent sur le long cours.
01:15:22On cherche à susciter
01:15:24un vrai fil directeur,
01:15:26un vrai lien,
01:15:28pour que, évidemment, les classes
01:15:29viennent à Orsay,
01:15:30et c'est formidable,
01:15:31et on remercie les professeurs
01:15:32de leur implication.
01:15:33Mais c'est comment est-ce que
01:15:35les jeunes vont pouvoir
01:15:36vraiment venir, revenir,
01:15:37amener leur famille,
01:15:38et prendre l'habitude
01:15:40de la visite au musée
01:15:43avec un pied mis à l'étrier,
01:15:46grâce à nos partenariats
01:15:48d'éducation artistique et culturelle.
01:15:50Nous avons un partenariat, par exemple,
01:15:51à Argenteuil,
01:15:52dans le cadre des jumelages
01:15:53sous l'égide de la préfecture
01:15:55de région Île-de-France.
01:15:56Nous sommes plusieurs à avoir
01:15:57des jumelages sur trois ans.
01:15:59Nous, c'est avec Argenteuil
01:16:01qui permet de faire des allers-retours,
01:16:02qui concerne évidemment les écoles,
01:16:04mais pas que.
01:16:05C'est aussi les habitants d'Argenteuil.
01:16:06Argenteuil, c'est une ville
01:16:08chère à monner.
01:16:09On leur propose de présenter
01:16:11des tableaux de monnaie
01:16:12dans leur quotidien.
01:16:13Il y a eu aussi un projet
01:16:15de réaménagement
01:16:16des berges de la Seine
01:16:17qui a été permis
01:16:19par le biais de ce partenariat.
01:16:21C'est un projet de médiation,
01:16:23mais c'est aussi un projet
01:16:24de réhabilitation urbaine
01:16:25par le biais de ce dispositif.
01:16:28Grâce au soutien
01:16:29de la région Île-de-France,
01:16:30nous avons des actions
01:16:31très fortes dans les lycées
01:16:32professionnels de l'Académie
01:16:34de Créteil, essentiellement,
01:16:36à ce stade,
01:16:37mais à étendre aux autres rectorats,
01:16:40qui nous permettent
01:16:41d'avoir une approche métier
01:16:42avec ces lycées professionnels.
01:16:44Dans les établissements,
01:16:46ils viennent à Orsay
01:16:47pour travailler
01:16:49sur toute une année scolaire
01:16:50sur une approche
01:16:53des métiers d'art,
01:16:56que ce soit
01:16:57les métiers de restauration
01:16:59ou que ce soit des choses
01:17:00plus sur le graphisme,
01:17:01le design,
01:17:02essayer d'appréhender
01:17:05le partenariat par cet angle.
01:17:09Un dernier mot
01:17:10pour revenir sur notre projet
01:17:12avec l'Académie de Limoges.
01:17:14Pourquoi l'Académie de Limoges ?
01:17:15Parce qu'au départ,
01:17:16ce sont des relations
01:17:18qui étaient nouées
01:17:19avec des inspecteurs
01:17:20de l'éducation nationale.
01:17:22C'est comme ça
01:17:23que le projet a cheminé
01:17:26et ensuite a vraiment été porté
01:17:28par l'ancienne rectrice
01:17:29de l'Académie de Limoges
01:17:30et repris pleinement
01:17:31par la nouvelle rectrice.
01:17:32Mais ceci pour dire,
01:17:33c'est ce que disait un peu Jérôme,
01:17:35que dans tous ces projets-là,
01:17:36l'essentiel, c'est la rencontre
01:17:38entre deux parties.
01:17:40Nous, nous ne pouvons avoir
01:17:42un impact que si
01:17:44notre interlocuteur est lui aussi
01:17:46pleinement investi
01:17:47et c'est vraiment ce qui se passe
01:17:48à l'Académie de Limoges.
01:17:49Ce n'est pas nous
01:17:50qui avons choisi les établissements.
01:17:51Au total, on a un partenariat
01:17:53avec dix établissements.
01:17:54Mais c'est l'Académie de Limoges
01:17:56qui a, lui, relayé la proposition.
01:17:59C'est les principaux
01:18:01et les proviseurs
01:18:02les plus investis
01:18:03qui se sont saisis
01:18:04de cette perche.
01:18:06C'est ça qui fait
01:18:07que le projet est réussi.
01:18:08C'est parce que des deux côtés,
01:18:10il y a une vraie implication
01:18:12et vraiment,
01:18:13c'est un enseignement fort.
01:18:14Tous ces partenariats
01:18:15ne fonctionnent que grâce
01:18:17à cet investissement réciproque.
01:18:21Une troisième réponse rapide
01:18:23sur le numérique
01:18:24parce que c'est vraiment
01:18:25quelque chose corsé,
01:18:26investi très fortement.
01:18:27Vous avez peut-être eu l'occasion
01:18:29d'apprécier l'exposition virtuelle
01:18:31Paris 1874
01:18:33à l'été dernier
01:18:35qui a accueilli 80 000 visiteurs
01:18:37avec un taux de satisfaction
01:18:39de 98 %.
01:18:42On a peine à y croire.
01:18:46C'est vraiment une proposition
01:18:48sur laquelle Orsay
01:18:49essaye de s'investir
01:18:50avec à la fois
01:18:51une exigence scientifique
01:18:52très forte
01:18:53puisqu'il y avait une implication
01:18:54des équipes
01:18:55pour s'assurer de la justesse
01:18:56du propos
01:18:57derrière l'expérience,
01:18:59mais aussi une expérience virtuelle
01:19:01qui permet d'avoir
01:19:02une autre approche
01:19:03de l'histoire de l'art,
01:19:04d'intéresser d'autres publics
01:19:06et puis de se diffuser
01:19:07en dehors de nos murs.
01:19:08On voit bien qu'on a tous
01:19:09une problématique
01:19:10un peu de saturation
01:19:11de nos espaces
01:19:12et le numérique,
01:19:13c'est aussi ça,
01:19:14c'est se projeter.
01:19:15Lorsque l'Orangerie
01:19:16est à 1,2 millions de visiteurs
01:19:18et qu'on est probablement
01:19:19à un maximum,
01:19:20on a une expérience virtuelle
01:19:21autour des nymphéas
01:19:22et cette expérience
01:19:23peut tourner partout dans le monde
01:19:24et nous permettre
01:19:25de donner à voir
01:19:26les nymphéas
01:19:27pour ceux qui ne peuvent pas
01:19:28aller les voir en physique.
01:19:32En ce moment,
01:19:33on a par exemple
01:19:34un projet qui tourne en Corée
01:19:35avec un partenaire coréen
01:19:37pour une expérience
01:19:38très immersive.
01:19:39Corée du Sud.
01:19:40Corée du Sud, tout à fait.
01:19:41Aux craintes
01:19:42du sédateur aux ailleurs,
01:19:43c'est Corée du Sud.
01:19:44Corée du Sud, évidemment.
01:19:45Merci, M. le Président.
01:19:46Et donc,
01:19:47qui tourne en Corée
01:19:48et qui propose
01:19:49une expérience immersive
01:19:50pour un petit condensé
01:19:52des chefs-d'oeuvre d'Orsay
01:19:54et de la gare
01:19:55puisqu'il y a aussi
01:19:56ce geste architectural
01:19:57très fort d'Orsay.
01:19:58On essaye de s'investir
01:19:59en matière
01:20:00d'intelligence artificielle.
01:20:01L'intelligence artificielle
01:20:02c'est un outil aussi
01:20:03pour nos métiers.
01:20:04C'est un outil
01:20:05pour inventorier les œuvres,
01:20:06pour les récolter peut-être.
01:20:07Il y a des vraies applications
01:20:08de métiers derrière
01:20:09sur lesquelles
01:20:10on essaye de s'investir.
01:20:12C'est un outil
01:20:13de médiation là aussi
01:20:14parce qu'on peut imaginer
01:20:15comme le disait Kim
01:20:16une autre façon
01:20:17de s'adresser à nos visiteurs
01:20:18et de leur proposer
01:20:19des parcours de visite
01:20:20par ce biais-là.
01:20:21Et puis, c'est un outil artistique.
01:20:22On a commencé à avoir
01:20:23une première proposition
01:20:24avec Agoria
01:20:26en matière d'intelligence artificielle
01:20:28qui va d'ailleurs tourner
01:20:29aux États-Unis.
01:20:31Et sur lesquels
01:20:32on réfléchit
01:20:33pour de nouvelles propositions.
01:20:35Mais le champ est vaste
01:20:36et il est nécessaire
01:20:37de s'affirmer en la matière.
01:20:39Et ça me permet
01:20:40de faire le lien
01:20:41avec ma dernière réponse
01:20:43sur les projets contemporains.
01:20:45Alors, nous travaillons
01:20:47une deuxième édition
01:20:48d'Oujours des peintres.
01:20:49C'est à l'étude
01:20:50peut-être pour 2026
01:20:51et pour les 40 ans d'Orsay.
01:20:53Mais au-delà de ça,
01:20:54c'est vrai qu'Orsay s'investit
01:20:55sur les projets contemporains
01:20:56parce que le XIXe
01:20:58finalement dialogue
01:21:00avec nos problématiques contemporaines.
01:21:02Les problématiques
01:21:03de réindustrialisation,
01:21:05de réchauffement climatique,
01:21:06de place des femmes, etc.
01:21:07Ce sont des problématiques
01:21:09qui traversent le XIXe
01:21:10et donc qui trouvent
01:21:11des résonances
01:21:12dans les réflexions
01:21:13aujourd'hui des artistes.
01:21:14Et nous avons déjà eu
01:21:16une exposition de Peter Doig,
01:21:17de Nathanaël Herbelin.
01:21:18Nous accueillons
01:21:19à partir du printemps
01:21:20un projet de Lucas Arruda
01:21:21dans le cadre
01:21:22de la saison croisée
01:21:23France-Brésil.
01:21:24Et c'est un des axes
01:21:27du projet stratégique
01:21:29de Sylvain Amic.
01:21:33Monsieur le Président,
01:21:34mesdames, messieurs,
01:21:35les sénateurs,
01:21:36quelques éléments de réponse
01:21:37sur la fragilité
01:21:38de nos institutions.
01:21:39Je pense qu'on en a tous conscience.
01:21:40Et le ministère de la Culture,
01:21:42bien sûr,
01:21:43on a subi tous,
01:21:44autant que nous sommes,
01:21:45les effets du Covid,
01:21:46les effets des JO,
01:21:47clairement.
01:21:48La fréquentation s'en est ressentie
01:21:51surtout dans les établissements parisiens,
01:21:53beaucoup moins en région.
01:21:54Pour les musées qu'on gère en région,
01:21:55effectivement,
01:21:56la fréquentation était très belle
01:21:57cet été.
01:21:58Il y a eu un vrai effet d'éviction,
01:22:00mais plutôt limité à Paris
01:22:02et l'Île-de-France.
01:22:04Avec les risques que l'on connaît,
01:22:05ça fait partie de notre matrice des risques,
01:22:08impossible à mesurer,
01:22:10impossible à quantifier.
01:22:11Mais on l'a tous en tête.
01:22:13Et je pense qu'on peut,
01:22:14malgré tout,
01:22:15se féliciter de la place de l'État
01:22:17et du soutien de l'État
01:22:18apporté en tout cas
01:22:19pendant la crise Covid
01:22:21pour assurer une pérennité
01:22:23à toutes nos institutions culturelles.
01:22:24C'est partie des spécificités.
01:22:26Mais il n'y a pas de réponse,
01:22:28en tout cas,
01:22:29à notre niveau en tant que telle.
01:22:31Sur l'éducation artistique et culturelle,
01:22:33c'est clairement dans nos missions,
01:22:35dans notre statut.
01:22:36L'ARMN doit favoriser les publics,
01:22:41la diversification des publics.
01:22:43Les galeries nationales
01:22:44ont été aussi créées pour cela,
01:22:45pour justement offrir au public
01:22:47un autre espace
01:22:48pour présenter des œuvres,
01:22:49présenter l'art,
01:22:50en dehors des temples
01:22:51que sont les musées.
01:22:53Et pour ensuite retourner
01:22:54dans ces temples que sont les musées.
01:22:56Donc, ça fait partie de notre vocation.
01:22:58On gère la plupart des conférenciers
01:23:01des musées nationaux.
01:23:02Et à ce titre,
01:23:03on développe beaucoup d'outils
01:23:04à destination de toute la France.
01:23:05Je pense aux malettes pédagogiques,
01:23:06je pense aux conférences
01:23:07qui sont suivies maintenant en ligne,
01:23:09y compris depuis les Outre-mer.
01:23:11Donc, on a beaucoup de partenariats,
01:23:12notamment avec le musée
01:23:13Victor Fotschlör aux Antilles,
01:23:15qui nous permettent d'accéder
01:23:16au plus grand nombre,
01:23:17y compris loin,
01:23:18y compris avec le décalage horaire
01:23:20comme dans le cas présent.
01:23:22On a signé,
01:23:23en vue de la réouverture du Grand Palais,
01:23:24un partenariat
01:23:25avec les trois rectorats d'Ile-de-France,
01:23:27Paris, Saint-Denis et Versailles,
01:23:30pour justement que les publics
01:23:31soient clairement mis
01:23:33sur le devant de la scène,
01:23:34au sein même du Grand Palais.
01:23:36Les espaces sont accessibles.
01:23:37Il y aura un immense espace
01:23:38qu'on va tous redécouvrir.
01:23:40Le salon scène de plus de 1000 m²
01:23:42est dédié uniquement aux familles,
01:23:43avec des jeux autour de l'histoire
01:23:46de l'art notamment.
01:23:47Et comme on n'a pas de collection,
01:23:49c'est une faiblesse,
01:23:50mais c'est une force,
01:23:51on peut parler de l'histoire de l'art,
01:23:52de la préhistoire à nos jours.
01:23:54Donc effectivement,
01:23:55toute civilisation,
01:23:57tout continent confondu,
01:23:58nous n'avons pas de limites
01:24:00de ce point de vue-là.
01:24:02Troisième réponse,
01:24:03sur la partie des produits et des éditions.
01:24:06Une question a été évoquée.
01:24:07Effectivement,
01:24:08comme leader en la matière,
01:24:11l'ensemble du chiffre d'affaires
01:24:13de ces différentes librairies boutiques
01:24:15et une part de ces chiffres d'affaires
01:24:17est reversé au titre au musée,
01:24:19qui nous accueille.
01:24:21Et pour certains d'entre eux,
01:24:22il y a aussi une licence de marques
01:24:24pour les produits qui sont marqués,
01:24:25et estampillés selon les marques.
01:24:27Or c'est le Louvre ou Versailles
01:24:29pour les principaux.
01:24:30Ce que l'on fait,
01:24:31alors pour les éditions,
01:24:32les éditions sont imprimées
01:24:34principalement pour nous en France,
01:24:36en Italie, clairement.
01:24:37Et pour les produits,
01:24:39on privilégie évidemment le Made in France,
01:24:41on privilégie de plus en plus aussi
01:24:43les entreprises labellisées
01:24:45entreprises du patrimoine vivant,
01:24:46pour avoir des produits
01:24:47qui soient clairement représentatifs
01:24:49de nos savoir-faire,
01:24:50de tous nos savoir-faire.
01:24:51C'est une attente des visiteurs,
01:24:53c'est une attente des musées aussi.
01:24:55La boutique et les produits que l'on vend
01:24:57sont un vecteur d'image,
01:24:59un vecteur de rayonnement,
01:25:00et qu'on ne peut pas se permettre
01:25:02tout écart par rapport à cela.
01:25:04Donc c'est clairement dans notre stratégie,
01:25:06et c'est une stratégie qui marche,
01:25:07parce que de fait,
01:25:08les paniers moyens augmentent très fortement.
01:25:10Les Américains nous aident pour cela,
01:25:12clairement.
01:25:13Voilà, on ne va pas se mentir,
01:25:16mais effectivement,
01:25:17les paniers moyens sont très bons aussi,
01:25:18parce que cette montée en gamme,
01:25:19les produits de fait sont plus chers,
01:25:21mais les touristes achètent,
01:25:23et les visiteurs achètent,
01:25:24et repartent avec un morceau,
01:25:25des œuvres, des monuments,
01:25:27et on s'en réjouit tous,
01:25:28puisque de fait,
01:25:29une partie est clairement redistribuée
01:25:31aux différents musées concernés.
01:25:34Sur les territoires,
01:25:38encore une fois, je le rappelle,
01:25:40on gère les musées nationaux SN,
01:25:42qui sont présents partout,
01:25:43donc à Ajaccio, à Pau, à l'Ildex, à Dijon,
01:25:46on est présents,
01:25:47des salariés sont présents,
01:25:48et tous les jours,
01:25:49accueillent le public.
01:25:50C'est dans une mission historique,
01:25:52et pour cela,
01:25:53pour ces musées-là,
01:25:54on fait les expositions,
01:25:55on fait les catalogues,
01:25:56on fait l'ensemble des produits,
01:25:57donc tous les services proposés par la RMN
01:25:59sont disponibles aussi dans ces musées
01:26:01qui appartiennent à l'État,
01:26:02et de plus en plus,
01:26:03on cherche à nouer des partenariats
01:26:04avec les musées territoriaux
01:26:05pour pouvoir offrir ce même type de services
01:26:07aux musées territoriaux qui le souhaitent.
01:26:10Clairement,
01:26:11c'est dans notre volonté
01:26:12et dans notre volonté de développement,
01:26:13et je pense que les musées
01:26:15pourraient en être aussi bénéficiaires,
01:26:17c'est vraiment gagnant, gagnant.
01:26:19Dernier élément,
01:26:21sur le musée de demain,
01:26:22la question a été posée,
01:26:24ce sur quoi nous,
01:26:25on a travaillé,
01:26:26à travers la réouverture du Grand Palais,
01:26:28en vue de la réouverture du Grand Palais,
01:26:30c'est l'expérience visiteur.
01:26:33Le musée de demain,
01:26:35et une institution muséale
01:26:36comme la RMN, le Grand Palais,
01:26:38clairement,
01:26:39l'accent doit être mis
01:26:40sur l'expérience visiteur
01:26:41de A à Z,
01:26:42avant même sa visite,
01:26:43via le site internet,
01:26:44via la billetterie en ligne,
01:26:46jusqu'aux liens que l'on a
01:26:47avec ces visiteurs-là,
01:26:48après leur visite.
01:26:49C'est comment,
01:26:50effectivement,
01:26:51on a un parcours sans couture,
01:26:53on a un parcours clé en main,
01:26:55et tout est fait
01:26:56pour que le visiteur se sente bien,
01:26:58et c'est aussi pour ça
01:26:59qu'il reviendra.
01:27:00Donc, pour nous,
01:27:01le musée de demain,
01:27:02clairement,
01:27:03doit tourner autour du visiteur,
01:27:04autour de l'expérience de visite,
01:27:05et dans l'expérience de visite,
01:27:06c'est aussi la restauration,
01:27:08c'est aussi les cartels,
01:27:09il en était question tout à l'heure,
01:27:11tout doit être repensé
01:27:12pour que le visiteur se sente à l'aise,
01:27:16se sente accueilli,
01:27:18et quel que soit le visiteur,
01:27:20que ce soit un public étranger, cultivé,
01:27:22que ce soit un public non habitué
01:27:25à fréquenter les musées,
01:27:27nos institutions,
01:27:28et parce que nous sommes
01:27:29des institutions publiques,
01:27:30doivent être en capacité
01:27:31de s'adresser au plus grand nombre.
01:27:34Voilà pour cette audition
01:27:35organisée au Sénat
01:27:36sur l'état des musées en France.
01:27:38C'est la fin de cette émission,
01:27:39merci de l'avoir suivie.
01:27:40Continuez à suivre l'actualité politique
01:27:42et parlementaire sur notre site internet
01:27:44publicsénat.fr.
01:27:45Je vous souhaite une très bonne journée
01:27:46sur Public Sénat.