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Au programme de ce nouveau numéro de "Et Maintenant !", retour sur le voyage d'Emmanuel Macron à Washington en début de semaine pour y rencontrer Donald Trump et parler du dossier ukrainien. Main dans la main, poing contre poing, les deux hommes ont affiché leur bonne entente et Emmanuel Macron a tenté de se faire entendre. Que faut-il retenir de cette visite ? Au programme également, sommes-nous trop tendres avec l’Algérie ? Cette semaine, quelques jours après l’attentat au couteau perpétré par un Algérien en situation irrégulière à Mulhouse et qui a fait un mort, un comité interministériel sur l'immigration était organisé par François Bayrou. Il a notamment annoncé le réexamen de tous les accords entre les deux pays. Nos voisins allemands sont-ils en train de perdre la tête ? L'Allemagne qu'on nous présentait comme un modèle est aujourd’hui un pays en crise, et c'est dans ce contexte que des élections législatives étaient organisées la semaine dernière. Résultat : ce sont les conservateurs qui l’ont emporté mais l’extrême droite de l’AFD réalise une percée phénoménale. Aussi, les écologistes sont-elles « sous l'emprise » de Sandrine Rousseau ? C’est l’accusation de l’ex-député Julien Bayou, lui qui était poursuivi pour harcèlement moral et abus de faiblesse après une plainte de son ancienne compagne, il a finalement été innocenté par la justice la semaine dernière, la procédure a été classée sans suite pour « absence d'infraction », mais il a tout perdu nous dit-il. Et enfin, y a-t-il un problème Wikipédia ? L’encyclopédie en ligne rédigée par les internautes est en tout cas pointé du doigt ces dernières semaines. En tête, le magazine Le Point qui est très mécontent de sa fiche, de la façon dont l’hebdomadaire est présenté sur sa page Wikipédia. Le Point a même adressé une mise en demeure et lancé une pétition. Année de Production :

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00:00Amis téléspectateurs bonjour j'espère que vous êtes en forme vous regardez et maintenant l'émission qui revient avec plaisir avec vous sur l'actualité politique de la semaine
00:19hashtag et maintenant si vous souhaitez réagir quel plateau quel plateau cette semaine encore nous sommes en très bonne compagnie ce sont les meilleurs ce sont les plus
00:28beaux de la place de paris on est avec emmanuel voguet bonjour emmanuel bonjour communiquant président de l'entreprise narrative merci d'être avec nous
00:36ravi de vous accueillir julie gradiani vous revenez éditorialiste politique je renvoie à votre livre tout le monde peut s'en sortir philosophie du rebond c'est à lire vos éditions
00:46de l'observatoire bonjour nathalie saint cric bonjour vous êtes éditorialiste politique à france télévision vous avez signé le livre l'ombre d'un traitre c'est un roman et c'est à retrouver
00:55en poche merci d'être là et le docteur de verre est là bonjour nathan écrivain et philosophe on vous doit le livre pensée contre soi même c'est à lire chez albin
01:05et michel merci d'être avec nous dans cette émission on se demandera si l'allemagne est en train de perdre la tête entre crise économique et crise politique que se passe-t-il
01:14chez nos voisins on verra ça et puis sommes nous vraiment trop tendres avec l'algérie françois bayrou a en tout cas décidé de durcir le ton cette semaine vis-à-vis du régime
01:23algérien on se demandera si sandrine rousseau doit rendre des comptes à julien bayou innocenté après deux années de tourment politique et judiciaire et on vous parlera d'une
01:32pétition signée contre la plateforme wikipédia bonjour président larcher mais d'abord qui êtes vous vraiment monsieur macron connaissez le président sans majorité au parlement
01:42sans vrai levier d'influence sur la scène nationale mais voici le même président aux états-unis d'amérique voyage à washington en début de semaine pour y rencontrer l'homme le plus
01:52puissant de la planète et il parlait du dossier ukrainien main dans la main point contre point les deux hommes ont affiché leur bonne entente emmanuel macron a tenté de se faire
02:01entendre quelques jours plus tard depuis le portugal il a de nouveau affiché ses positions vis-à-vis de l'amérique écoutez et donc je pense que la réponse elle est pas dans une
02:10soumission moi je ne suis pas pour la vassalisation heureuse il y a un choix je vois plein de gens dans notre robe dire on va devoir être gentil avec les américains ça va
02:18passer faut courber les chines faut être poli mais faut défendre ce que nous sommes et notre avenir n'est pas dans la vassalisation heureuse il est dans la défense
02:27respectueuse de nos principes de notre histoire mais dans une volonté ambitieuse d'aller plus loin à la suite de cette visite une partie de la presse internationale
02:38adressé des lauriers à notre emmanuel macron national de guardian britannique écrit par exemple que lors de ce sommet emmanuel macron a donné un cours magistral sur la
02:48manière de gérer un ami belliqueux cnn nous dit qu'emmanuel macron a utilisé un vaste répertoire de compliments à langage corporel tactile des poignées de main
02:56interminables il a même réussi à corriger trump dans le bureau oval au sujet de ces fausses déclarations selon lesquelles washington aurait presque doublé le soutien de l'europe
03:05à l'ukraine et le journal usa today va même plus loin c'est ce qu'on appelle l'art de la négociation le président français emmanuel macron a réussi à faire ce qu'aucun autre
03:14dirigeant n'a pu faire jusqu'à présent charmer le président donald trump c'est plus de l'analyse politique là c'est une déclaration d'amour emmanuel il ya deux phases dans la pièce
03:25il ya la posture et puis il ya les résultats et on a un peu l'impression qu'emmanuel macron dans cette affaire c'est l'indien sans les flèches parce qu'en termes d'image
03:35effectivement c'est bien réussi et puis donald trump l'a beaucoup aidé aussi en le mettant en scène comme presque le leader de l'europe qui venait qui venait rencontrer le
03:43président des états unis donc en termes d'image effectivement vous avez raison c'est une belle opération maintenant sur le fond qu'est ce qu'il a obtenu rien absolument rien il a pas
03:53obtenu de renforcement de l'aide américaine les états unis lui ont dit débrouillez vous grosso modo et on est d'accord avec vous à condition que vous financiez le lendemain même
04:02donald trump lui fait un pied de nez en lui disant regarde tout ce que tu as obtenu l'art du négociateur et bien on va mettre 30 % de droits de douane 25 % de droits de douane sur
04:13tous les produits européens donc l'image c'est très bien mais la diplomatie ne se nourrit pas que d'images.
04:23Nathalie il découvre la presse étrangère on a l'impression qu'il découvre Emmanuel Macron ou voilà je parlais de déclaration d'amour il y a ce décalage quand même entre son image en France et à l'étranger.
04:34En France il était toujours beaucoup mieux vu à l'étranger ce qu'il faut dire c'est que quand on dit qu'il est formidable c'est surtout parce qu'il n'y en a pas d'autres des personnes qui ont essayé de manier
04:42Trump il y en a peu qu'il y a un flottement en ce moment dans les pays européens on ne sait pas encore qui comment ça se passera en Allemagne on ne sait qu'est-ce qu'il s'arme on ne connaît pas très bien et que
04:52Emmanuel Macron a tendance à surestimer toujours mais c'est peut-être bien pour nous la position de la France et le rôle si on était un cas dans le monde apte à faire évoluer les choses donc il y va il aime
05:02toujours y aller il ne sait pas comment s'y prendre on n'a pas de mode d'emploi sur Trump est-ce qu'il ment est-ce qu'il est un peu dérangé est-ce qu'il y a une
05:10rationalité finale et cachée que nous ne comprenons pas il tente alors effectivement on verra à la fin si ça donne quelque chose mais son tempérament personnel est de jamais abandonner
05:20et de se dire toujours qu'il a un petit effet magique il pourra peut-être réussir à changer les choses c'est pour ça je pense que ce volontarisme est reconnu par la presse internationale même
05:30si en France on a ça fait un petit moment on est tellement blasé qu'on considère que voilà on l'a vu à l'oeuvre et que ça ne marche pas forcément mais probablement qu'il faut
05:39toujours essayer notamment en pleine terre inconnue de quelqu'un avec qui tous les modes de négociation et de diplomatie traditionnelle ne sont pas forcément aptes à le faire évoluer.
05:50Julie c'est faible en France et fort à l'étranger Macron c'est ça je sais pas si on peut parler de fort parce qu'Emmanuel nous disait que finalement il n'avait pas obtenu grand chose mais en tout cas c'est ce qu'il renvoie dans la presse internationale.
05:59C'est sûr qu'il y a un gouffre entre la perception de la visite sur le plan international et la manière dont elle est relatée en France en particulier par les opposants d'Emmanuel Macron.
06:07Ce clivage de perception il recoupe en fait un clivage mondialisation versus intérêts nationaux et c'est la mise en scène d'un président mondialisé qui s'intéresse aux grands problèmes géopolitiques
06:21qui finalement passe mal parmi les opposants français qui eux restent très centrés sur les problèmes immédiats et quotidiens de la France.
06:26Mais il faut dire aussi qu'il y avait un point d'accord qui participe à glorifier un peu l'image d'Emmanuel Macron c'est que entre les deux le sujet de la défense européenne a été abordé et que ça c'est quelque chose qu'ils souhaitent,
06:39Emmanuel Macron et Donald Trump, que la défense européenne soit dotée davantage de moyens pour que l'Amérique ait moins à payer tout simplement.
06:46Je vais vous montrer ce sondage que je vais vous soumettre docteur Devers.
06:51En Ukraine Emmanuel Macron est le dirigeant européen le plus populaire avec 77% d'opinions positives.
06:57C'est une enquête réalisée par une ONG ukrainienne.
07:01Qu'est-ce qui fait qu'il est le plus populaire en Ukraine aussi Emmanuel Macron ?
07:05Il a fait tant que ça pour les ukrainiens par rapport aux autres dirigeants européens ?
07:09Je crois que c'est celui aujourd'hui qui a la meilleure vision avant de parler de l'image ou de la négociation ou de la manière dont il s'est comporté avec Trump.
07:16La vision d'Emmanuel Macron aujourd'hui, celle que vous avez montré tout à l'heure dans le sujet de dire on refuse la vassalisation heureuse.
07:23L'Europe a eu tort pendant toutes ces décennies de croire qu'elle était l'annexe des Etats-Unis dans un bloc occidental.
07:30Trump aujourd'hui le révèle de manière incroyable.
07:32Depuis son retour à la Maison-Blanche, il est dans une posture d'agression, presque d'hostilité déclarée explicite.
07:39Presque d'ennemi vis-à-vis de l'Europe, en tout cas d'attaque profonde du modèle européen.
07:44Mais même avant, Barack Obama n'était pas un partenaire particulièrement fiable pour l'Europe, notamment sur les questions géopolitiques, la guerre en Syrie, etc.
07:52Et je crois qu'Emmanuel Macron aujourd'hui, il a le bon diagnostic de dire l'Europe, elle doit se construire.
07:56C'est même pas se reconstruire, se construire indépendamment des Etats-Unis.
07:59Est-ce qu'il y arrivera ? Est-ce qu'il n'y arrivera pas ? Personne ne peut le savoir.
08:02Et ça ne tient pas qu'à lui. C'est aussi, comme vous le disiez, la division des dirigeants européens, la faiblesse, etc.
08:06Mais cette vision est la bonne et en tout cas, à mon avis, c'est la seule qui peut aider le cas ukrainien.
08:12Et c'est pour ça, peut-être, qu'il est particulièrement populaire.
08:13Et Axel Sorbonne, c'est la même depuis le début.
08:15Parce que ce qu'on peut lui reprocher, c'est éventuellement des variations, des oscillations, au moins sous ce combat et sans sa vision.
08:20Pas forcément sur l'histoire du dialogue avec Vladimir Poutine, où il disait il faut le dialoguer.
08:24Il a toujours pensé qu'il fallait d'abord négocier, essayer. Et après, il s'est rendu compte, peut-être, était-il enfantin de le croire.
08:29Mais après, maintenant, on lui dit de renégocier après lui avoir dit que ce n'était pas bien de négocier quand il a rompu.
08:34Tout ça ne marche que si on a les moyens de notre politique.
08:37Et les alliés.
08:38Et des alliés. Mais avant même d'avoir des alliés, encore faut-il avoir des moyens.
08:42Or, le désengagement américain nous laisse l'Europe devoir trouver les moyens.
08:47Or, la politique européenne, avec la question du déficit, ne nous permet pas de monter au-dessus de 4% du PIB sur les moyens de la défense.
08:57Et comme la défense européenne repose massivement sur la France, je ne vois pas comment est-ce qu'on peut s'en sortir.
09:02C'est pour ça que je disais, c'est bien beau tout ça. Mais concrètement, on fait comment ?
09:07Concrètement, regardez, Donald Trump qui a annoncé que son pays allait instaurer des droits de douane sur les produits européens.
09:13Écoutez le président américain.
09:15Nous avons pris la décision, et nous l'annoncerons prochainement, ce sera 25% d'une manière générale.
09:22Et cela concernera les voitures et toutes les autres choses.
09:25L'Union européenne est un cas différent de celui du Canada.
09:28Ils profitent de nous d'une manière différente.
09:30Ils n'acceptent pas nos voitures, ils n'acceptent pas essentiellement nos produits agricoles.
09:35Ils invoquent toutes sortes de raisons pour ne pas le faire.
09:39L'Union européenne a été créée pour emmerder les États-Unis.
09:44Écoutez, soyons honnêtes, l'Union européenne a été conçue pour emmerder les États-Unis.
09:48C'est son but.
09:49Et ils ont fait du bon travail, mais maintenant je suis président.
09:53L'Europe a été créée pour emmerder les États-Unis, c'est vrai ?
09:56C'est incroyable de dire ça, c'est extraordinaire.
09:58On ne peut pas faire une phrase plus bête sur le plan historique.
10:01Si c'est quelque chose, c'est plutôt l'inverse.
10:03Ce qu'on peut reprocher à l'Union européenne, c'est d'avoir été créée un peu trop sous l'égide des États-Unis,
10:08comme je le disais tout à l'heure, avec cette illusion que c'était une sorte de périphérie, d'annexe,
10:12dans le grand bloc occidental de la puissance américaine.
10:16C'est incroyable de voir la manière dont Donald Trump, depuis son retour au pouvoir,
10:20est extrêmement fort avec toutes les faibles, ou en tout cas avec toutes les démocraties,
10:24des régimes qui ne posent absolument pas problème.
10:26Il peut y avoir des différents commerciaux, d'accord.
10:28Mais si vous voulez, il fait preuve de cette force-là.
10:30Cette force-là est extrêmement faible, mais d'une faiblesse incroyable,
10:33à se poser des questions sur la nature de ses relations avec Vladimir Poutine,
10:37sur la nature de ses relations avec le Kremlin, avant même 2016,
10:39avant même son entrée en politique.
10:41Extrêmement faible, en fait, avec les vrais régimes,
10:43qui menacent profondément son propre pays.
10:46C'est une situation qui a quelque chose d'un peu d'une apocalypse de la démocratie.
10:49Julie, quand vous entendez ça, est-ce que vous vous dites
10:51« Donald Trump, c'est encore notre ami, c'est encore l'ami des Européens ? »
10:54Non, mais certainement pas.
10:56Je me dis que Donald Trump est avant tout un homme d'affaires.
10:58Donc ce qui va toujours primer dans son analyse, c'est l'angle économique.
11:01Tout bêtement, ai-je envie d'ajouter.
11:03Et là, on le voit très bien dans la contrepartie qu'il entend imposer à l'Ukraine
11:08pour se rembourser, en fait, de l'aide pécuniaire qui a été apportée à l'époque,
11:12puisque maintenant il souhaite prendre le contrôle d'un certain nombre de terres
11:15dotées richement en métaux rares.
11:17Donc il y a toujours ça.
11:19Les droits de douane, les accords commerciaux, c'est pareil.
11:21Ça sera toujours traité sous l'angle économique.
11:23C'est pour ça que je rejoins Emmanuel.
11:25La question des fonds propres en Europe
11:27et la question qui permet à l'Europe
11:29de prendre ou pas son indépendance
11:31dans une certaine proportion vis-à-vis des États-Unis.
11:33Sans argent massivement investi, pas de défense européenne.
11:36Sans défense européenne massive,
11:38pas de prise de distance possible vis-à-vis des États-Unis.
11:41Et c'est pour ça que le succès de la visite d'Emmanuel Macron à Washington,
11:44en fait, il est plutôt précédé d'un succès préalable
11:47des trois jours d'avant, quand il a réuni et qu'il a parlé
11:50à l'ensemble des dirigeants européens pour porter la parole.
11:52Vous nous parlez d'un succès.
11:53Moi, je pensais que ce n'était pas un succès.
11:55Surtout après avoir entendu Donald Trump, Emmanuel.
11:57C'est vraiment un succès.
11:58On entend que quelques jours après cette visite,
12:00paf, les droits de douane, ça tombe du côté américain.
12:03Steve, pas quelques jours, le lendemain.
12:04Le lendemain, oui.
12:05C'est pour ça que je disais qu'il y a deux faces dans la pièce
12:08de ce qui s'est joué à Washington.
12:09C'est que le lendemain, c'est un coup de pied magistral
12:13que le président Trump assène à l'Europe
12:16et au président français,
12:18avec effectivement une sortie qui est historiquement ubuesque.
12:24Et évidemment que, vous avez raison,
12:28son seul point de repère, c'est ce qu'il appelle
12:33le big business, le gros business.
12:35On va faire du gros chiffre.
12:36Donc, il va faire du gros chiffre avec Poutine.
12:38Il va faire du gros chiffre avec Zelensky
12:40en nous réécrivant au passage totalement l'histoire,
12:42en nous expliquant qu'il a mis 300 millions de dollars
12:45en Ukraine, ce qui est absolument faux.
12:48Il a vendu, prêté du matériel militaire
12:51qu'il entend se faire rembourser.
12:53Donc, il va annexer une partie de l'Ukraine
12:56pour pouvoir faire du gros business, comme il le dit.
12:58Pour une valeur de 500 millions, ça resterait...
13:01Même si les 300 millions tomberaient,
13:03300 versus 500, ça devrait le faire.
13:04En vrai, il a mis 60 millions en sonnant des trébuchantes.
13:07C'est la raison pour laquelle je disais,
13:10une fois qu'on a fini la question de l'image,
13:14en vrai...
13:15Il ne reste plus grand-chose, quoi.
13:16Comme d'habitude avec Emmanuel Macron,
13:18il pense être toujours un banquier
13:23qui vend des equity stories à la terre entière,
13:26et que le poids des mots est plus fort que les faits.
13:29Moi, je ne le crois pas.
13:30Affaire à suivre.
13:31Sommes-nous trop tendres avec l'Algérie ?
13:33Cette semaine, quelques jours après l'attentat au couteau
13:36perpétré par un Algérien en situation irrégulière à Mulhouse
13:38et qui a fait un mort,
13:39un comité interministériel sur l'immigration
13:42a été organisé par François Bayrou.
13:44Dans la foulée, le Premier ministre a fait
13:46une série d'annonces.
13:48La France va demander au gouvernement algérien
13:53que soit réexaminée la totalité des accords
13:57et la manière dont ces accords sont exécutés.
14:00Nous allons faire cette démarche
14:03en donnant un mois, six semaines,
14:09pour que nous puissions les réexaminer.
14:11On passe un cap dans l'escalade avec l'Algérie ?
14:14Oui, on passe un cap,
14:15même si l'escalade à la François Bayrou
14:17est dite et prononcée de façon pâteline
14:19et plutôt sympathique.
14:21Ce n'est pas Tony Truant.
14:23Mais effectivement, il y a tout ce qui s'apparente
14:26à une escalade, à un ultimatum
14:28et à un côté, maintenant on arrête de rire,
14:30ça fait vous êtes bien gentil,
14:32mais on va appliquer la réciprocité.
14:34Si vous ne tenez pas vos engagements,
14:36nous ne tiendrons pas les nôtres,
14:37puisque le principe d'un accord,
14:38c'est que les deux parties se plient.
14:40Mais donc c'est la ligne Rotaio qui l'a emportée ?
14:42Il y avait une ligne de rapport de force ?
14:44Moi, d'une certaine manière,
14:45je ne pense pas qu'il y avait deux lignes.
14:46Je pense qu'un ministre des Affaires étrangères
14:48doit parler d'une certaine façon
14:49et un ministre de l'Intérieur
14:51doit parler d'une certaine façon également.
14:53Ils ne sont pas les mêmes.
14:54Après, qu'il y ait des nuances entre un centriste
14:56et quelqu'un qui est plutôt droite, droite,
14:58c'est normal.
15:00C'est peut-être bad boy, good boy,
15:03enfin je ne sais pas,
15:04il y a une espèce de mélange des genres,
15:06mais contrairement à...
15:07Il y a une ligne de Dieu,
15:08contrairement à celle, par exemple,
15:09qui a pu être exprimée par Dominique de Villepin
15:11du genre, mon Dieu, il ne faut pas le dire,
15:13il faut faire des choses,
15:14on ne va pas les fâcher et tout.
15:16Je pense accessoirement qu'il y a une idée
15:18de politique intérieure et qui est assez logique.
15:20Si tous les deux jours, on dit,
15:22les OQTF, obligation de quitter le territoire français,
15:24on doit les réaliser,
15:25ce n'est pas possible,
15:27on a un programme,
15:28et qu'au moment où on dit,
15:29les Algériens n'ont pas voulu,
15:31vous regardez les sondages sur les accords de 68,
15:34même si tout le monde ne connaît pas ce qu'ils contiennent,
15:36c'est que les Algériens doivent accepter,
15:40on en a marre d'être obligé
15:42de se plier à leur volonté.
15:44Vous m'avez fait la transition,
15:45on va voir cette déclaration de Dominique de Villepin,
15:47l'ancien ministre des Affaires étrangères,
15:49qui nous dit la chose suivante dans le Figaro,
15:51quand on fait de la politique intérieure
15:52avec de la politique étrangère,
15:54on ne va que dans une impasse
15:56en pratiquant la politique de la terre brûlée.
15:58Vous êtes team quoi, Bayrou,
16:00ou team plutôt Dominique de Villepin ?
16:02Je vois un petit sourire, Emmanuel.
16:04Parce que vous voulez me ranger
16:06dans aucune des teams dans lesquelles je me reconnais.
16:09Je ne sais pas, après vous êtes maître de vos idées.
16:13Pour une fois où Bayrou fait preuve d'un peu de courage,
16:17on ne peut quand même pas lui tirer dessus.
16:20Comme vous l'avez dit très justement,
16:22c'est à la méthode Bayrou,
16:23c'est-à-dire que ça ne va pas faire trembler
16:25qui que ce soit outre-Méditerranée,
16:28mais ça a ouvert un…
16:30Donc moi je pense qu'en la matière,
16:34l'Algérie ne comprend que le rapport de force
16:36et je crois à la diplomatie offensive.
16:39Le problème, et c'est là où en revanche
16:41j'ai un petit bémol avec vous Nathalie,
16:43c'est qu'on a un ministre des Affaires étrangères
16:46qui déteste Retailleau.
16:47La meilleure preuve en est,
16:48c'est que dans une émission de télé,
16:50on lui posait la question
16:51qu'avez-vous à dire à M. Retailleau,
16:52quel conseil auriez-vous à donner ?
16:54Et il a dit qu'il arrête d'écouter l'influenceur du Puy-du-Fou,
17:00ce qui en dit long quand même
17:01sur l'idée qui se fait de son collègue.
17:03Mais le problème c'est qu'au Quai d'Orsay,
17:06on a finalement un trancsène diplomatique.
17:08C'est-à-dire que le monsieur, en dehors de la terre entière,
17:11n'a des convictions sur rien.
17:13On n'a jamais eu au Quai d'Orsay, à ma connaissance,
17:15quelqu'un d'aussi faible.
17:17C'est un tapis doréant sur lequel la terre entière
17:20est amenée à s'essuyer les pieds.
17:22Juste sur cette idée, vraiment sur le fond Nathan,
17:25il faut instaurer le rapport de force.
17:27On voit que Dominique de Villepin nous dit l'inverse.
17:30Il ne faut pas instaurer le rapport de force,
17:31il faut aller dans le dialogue.
17:32Quelle est votre opinion là-dessus ?
17:34Il est très gentil Dominique de Villepin,
17:36mais il faut rappeler que nous avons un otage en Algérie.
17:43Un écrivain français qui est embastillé pour ses opinions,
17:47qui est âgé, qui a un cancer, qui est malade,
17:50qui est retenu pour avoir contesté
17:52le tracé des frontières de l'Algérie.
17:54Imaginez si on emprisonnait un écrivain français en France
17:57s'il contestait le tracé de la Provence à la Côte d'Azur
17:59par rapport à l'Italie.
18:00C'est lunaire.
18:01Dans six semaines, c'est le désaccord que j'aurai
18:03avec M. Bayrou.
18:04Dans six semaines, on ne sait pas si Boalem Sansal
18:06sera encore vivant.
18:07Je suis désolé de le dire ainsi,
18:08mais il n'a pas le droit de voir sa famille,
18:10il n'a pas le droit d'avoir un avocat.
18:12Vous avez vu que l'Algérie a dit que l'avocat
18:14n'avait pas la bonne religion, qu'il fallait un avocat non juif, etc.
18:17Pourquoi je dis ça ?
18:18Parce que je suis partisan de la ligne dure
18:20vis-à-vis d'un régime qui a choisi en premier
18:22d'adopter une ligne dure contre nous.
18:24En revanche, je ne suis pas sûr que la remise en cause
18:26des accords de 68 soit la meilleure solution.
18:28Parlez-nous de ces accords de 68.
18:30Qu'est-ce que ça change concrètement ?
18:32La remise en cause de ces accords.
18:34Un, c'est une question très longue.
18:36Deux, il faudra créer de nouveaux accords.
18:38Trois, ça vient frapper les Algériens.
18:40Non pas le régime, mais les citoyens
18:42qui voudraient venir en France.
18:44Je crois que ce qu'il faut frapper aujourd'hui,
18:46c'est cette oligarchie, cette caste
18:48qui tient le régime algérien
18:50et qui jugule les droits des Algériens eux-mêmes.
18:52Et là, il y aurait des moyens.
18:54On peut imaginer sur la question des passeports diplomatiques,
18:56si on veut même aller très très loin,
18:58on peut parler de gel des avoirs,
19:00on peut parler de sanctions vis-à-vis de tout ce régime-là,
19:02de tous ces hauts fonctionnaires
19:04qui, en Algérie, passent leur temps
19:06à insulter la France et qui passent leur temps
19:08à avoir plein d'argent en France,
19:10à aller en France pour aller dans des appartements de luxe,
19:12faire du shopping de luxe,
19:14avoir des médecins, etc.
19:16Cette hypocrisie-là, c'est à mon avis, elle,
19:18qu'on doit attaquer plus que les accords
19:20qui visent, eux, les Algériens.
19:22Il faut aller plus lent.
19:24François Hollande, qui est plutôt d'accord
19:26et il faut aussi dialoguer avec nos amis algériens.
19:28Écoutez.
19:30Ce n'est pas une situation nouvelle,
19:32mais c'est une situation qui a beaucoup choqué
19:34compte tenu des événements de ces derniers jours.
19:36Donc oui, il faut être ferme.
19:38C'est la même chose, il faut être ferme.
19:40Mais avec l'Algérie, il faut aussi dialoguer.
19:42Car à un moment, il faut trouver une issue.
19:44Il faut montrer qu'on n'accepte pas
19:46un certain nombre de choses
19:48qui ne sont pas compatibles avec le droit,
19:50y compris avec nos traités.
19:52Mais à un moment, il faut parler.
19:54Est-ce qu'il y a un clivage droite-gauche, là-dessus,
19:56sur la position adoptée vis-à-vis de l'Algérie ?
19:58Julie ?
20:00S'il y a un clivage, en fait, c'est celui
20:02qui procède de cette mauvaise conscience latente
20:04de la gauche dans les relations entre la France
20:06et l'Algérie, issues des guerres
20:08de décolonisation de l'époque.
20:10Et c'est justement le sujet qu'il ne faudrait pas
20:12mettre sur la table, parce qu'il ne peut qu'empoisonner
20:14le débat, il ne peut qu'être contre-productif
20:16et il serait de nature à empêcher
20:18la France et le gouvernement de traiter
20:20l'Algérie comme un partenaire dans le monde
20:22aujourd'hui, actuellement, avec les exigences
20:24qu'on peut avoir.
20:26Le passé ne doit pas être mélangé
20:28avec des sujets d'actualité très concrets,
20:30parce qu'aujourd'hui, la thématique, c'est celle de la délivrance
20:32des laissés-passés consulaires pour que les personnes
20:34sous OQTF puissent être rapatriées
20:36dans leur pays d'origine. C'est un sujet qui ne concerne
20:38pas que l'Algérie, loin de là.
20:40Pourquoi l'Algérie est sur la sellette, actuellement ?
20:42Pour trois raisons. La première, c'est que le taux
20:44de délivrance est inférieur, côté
20:46algérien, à l'ensemble des pays
20:48qui sont concernés par ces demandes.
20:50La deuxième, c'est qu'il faut faire un exemple,
20:52parce que, diplomatiquement,
20:54s'en prendre plus à un pays,
20:56à un moment donné, c'est aussi montrer aux autres
20:58que la France ne fléchira pas
21:00sur ce sujet-là.
21:02Et le troisième, en effet, c'est les tensions
21:04permanentes et crispations de ces derniers
21:06mois sur différents sujets.
21:08Boislem-Sensal n'est pas le seul. On a aussi des sujets de tensions
21:10géopolitiques, avec la reconnaissance, ou pas,
21:12du Sahara occidental. Donc, il y a beaucoup de petites pommes
21:14de discorde, comme ça. Pour autant,
21:16on sait bien qu'au-delà
21:18des coups de menton, il y a
21:20des canaux officieux d'échange
21:22diplomatique qui vont continuer.
21:24En dehors des caméras, en dehors des médias ?
21:26Il y en a toujours, et c'est très souhaitable que ce soit le cas.
21:28Donc, l'alternance de la fermeté et du dialogue,
21:30c'est tout simplement l'alternance
21:32de la diplomatie et des politiques
21:34de l'extérieur. On a l'impression, parfois, que c'est devenu
21:36un enjeu de politique française, franco-française,
21:38Nathalie. De politique française, de politique algérienne.
21:40C'est-à-dire que le gouvernement algérien, que Dominique
21:42de Bilpin se refuse à qualifier
21:44de dictature, est un gouvernement
21:46qui réussit à fédérer son peuple
21:48en accusant la France. C'est-à-dire, systématiquement,
21:50qu'il y a quelque chose qui ne va pas être diossée.
21:52Il y a des choses qui ne vont pas, bien que ce soit un pays riche
21:54en gaz, en pétrole, mais qui,
21:56finalement, est connu comme corrompu
21:58et ayant une croissance inférieure avec des jeunes gens.
22:00C'est un pays très jeune
22:02qui cherche, qui veut partir
22:04pour pouvoir faire des études intéressantes ou travailler
22:06dans des choses intéressantes. Donc, à chaque fois,
22:08M. Théboune, qui est une sorte de marionnette
22:10tenue par des militaires, tape sur la France.
22:12Et nous, depuis le début,
22:14Emmanuel Macron, avec des oscillations,
22:16encore une fois, entre crimes contre
22:18l'humanité fait par la France,
22:20puis l'expression « rente mémorielle »
22:22qui les a mis absolument hors d'eux. C'est-à-dire,
22:24en gros, vous êtes gentils, ça fait 60 ans,
22:26mais vous vivez sur la culpabilité
22:28postcoloniale des Français,
22:30notamment de la gauche, en à chaque fois
22:32nous mettant en cause.
22:34On a fait un geste, Maurice Audin,
22:36on a fait un geste pour ouvrir des archives.
22:38Vous, vous refusez à en faire un.
22:40Donc, si vous voulez, effectivement.
22:42Mais c'est... Moi, les rares émissions que j'ai faites
22:44sur l'Algérie, à la télé,
22:46c'était des audiences monstrueuses,
22:48un courrier d'électeurs d'injures,
22:50ce sont des choses...
22:52Donc, vous pourrez en recevoir après cette émission.
22:54Non, mais c'est simplement que les personnes qui ont fait la guerre d'Algérie,
22:56les Français, les Pieds-Noirs, les Rapatriés,
22:58les descendants de Harkis, c'est quelque chose
23:00qui est encore présent et qu'on n'a pas été capable
23:02de solder en expliquant.
23:04La dernière qu'on ait soldé, c'est la guerre
23:06de 40 avec Paxton et tout ça. Là, la guerre
23:08d'Algérie, on est encore confus. Donc,
23:10c'est un enjeu de politique intérieure. Mais, in fine,
23:12je pense que ce que disent tous avec
23:14leur degré différent, c'est que ce qui compte,
23:16c'est l'efficacité, une efficacité rapide
23:18sur Boulême-Sensalle. Dans ce cas-là,
23:20à mon avis, il faut
23:22faire un ultimatum un peu plus court.
23:24Nos voisins allemands sont-ils en train de perdre
23:26la tête, eux, qu'on nous présentait comme un modèle ?
23:28Semblent se réveiller avec la gueule
23:30de bois, instabilité politique, récession
23:32économique pour la deuxième année consécutive.
23:34L'Allemagne est aujourd'hui un pays
23:36en crise et dans ce contexte, les élections
23:38législatives étaient organisées la semaine
23:40dernière. Résultat, ce sont les conservateurs
23:42qui l'ont emporté. Mais l'extrême droite
23:44de l'AFD réalise une percée
23:46phénoménale. Le futur chancelier
23:48met en garde
23:50la classe politique allemande.
23:52Écoutez-le.
23:54C'est vraiment le dernier signal d'alarme
23:58pour les partis politiques du centre démocratique
24:00en Allemagne pour trouver des solutions
24:02communes. Je suis déterminé
24:04à accepter cette tâche et à mener des
24:06discussions constructives, de qualité
24:08et rapides avec les sociaux-démocrates.
24:14Voici le résultat de ces législatives.
24:16Les conservateurs de la CDU remportent l'élection
24:18avec 28,5% des suffrages.
24:20L'extrême droite de l'AFD grimpe jusqu'à
24:2220,8%. La gauche du
24:24SPD au pouvoir jusque-là s'effondre
24:26à 16,4%.
24:28Docteur Devers,
24:30pourquoi ces élections sont importantes pour nous ?
24:32Je dirais qu'elles sont
24:34importantes. Moi, elles me rappellent
24:36cette phrase de Gérard Granel
24:38en 1995, philosophe
24:40qui avait écrit une conférence qui s'appelait
24:42« Les années 30 sont devant nous ». C'est vrai,
24:44on est en 2025, les années 30 sont dans 5 ans
24:46et la question que tout le monde
24:48se pose, c'est de savoir dans quelle mesure elles vont ressembler
24:50aux années 30 que nous avons vécues
24:52précédemment. Je crois que l'AFD
24:54est dans une logique qui est
24:56extrêmement claire. Ils ne s'en cachent pas.
24:58L'AFD est le parti d'extrême droite.
25:00Il y a toute une stratégie du « dog whistle »
25:02comme on dit, ça veut dire des petits signaux
25:04un peu implicites mais consistants à dire
25:06nous, maintenant, on ne renie absolument pas,
25:08que ce soit par certaines affiches, que ce soit par certains slogans,
25:10que ce soit par certains discours,
25:12on ne renie absolument pas
25:14une certaine inscription dans un héritage
25:16plus ou moins directement
25:18lié à l'expérience
25:20de la NSDAP.
25:22Et je crois qu'à partir de là...
25:24Du nazisme. Du nazisme, exactement.
25:26Et je crois qu'à partir de là,
25:28c'est quand même incroyable de voir
25:30la manière dont une démocratie,
25:32et c'est le cas de toutes les démocraties occidentales,
25:34arrive, si vous voulez, à se refaire manger
25:36exactement par les mêmes démons
25:38et la question qu'il faut se poser,
25:40c'est quelles sont les causes profondes aujourd'hui
25:42dans nos démocraties de faiblesse, de polarisation du débat,
25:44etc., qui engendrent tout.
25:46C'est quoi le problème en Allemagne aujourd'hui, Emmanuel ?
25:48C'est un pays en crise, je le disais. Il faut peut-être revenir
25:50sur ce qui se passe depuis quelques mois, depuis quelques années.
25:52Il faut qu'on regarde ça avec beaucoup d'attention
25:54parce qu'on pourrait être les prochains
25:56sur la liste, si j'ose dire,
25:58dans le sens où, pour moi,
26:00c'est la double sanction
26:02de l'inefficacité des politiques publiques
26:04et de la trahison électorale.
26:06Voilà, et donc,
26:08quand les politiques font exactement
26:10l'inverse de ce pour quoi ils ont été élus
26:12et quand les politiques publiques
26:14qu'ils mènent conduisent
26:16à un sentiment, vrai ou faux,
26:18peu importe, mais en tous les cas,
26:20un sentiment de déclassement de toute une partie du pays,
26:22c'est-à-dire, grosso modo, de tout l'Est,
26:24de l'ancienne Allemagne de l'Est,
26:26qui a l'impression
26:28d'être laissée pour compte,
26:30de l'élite qui ne s'occuperait que de l'Ouest,
26:32et voilà à quoi ça conduit.
26:34Donc, si vous voulez,
26:36encore une fois,
26:38il faut faire très attention à cela
26:40parce qu'il faut retrouver de l'efficacité
26:42dans les politiques publiques,
26:44ou autrement, on va creuser
26:46un peu plus le sentiment de déclassement
26:48des uns au profit d'une élite.
26:50Et c'est le discours de l'extrême-droite, historique,
26:52que de remettre en cause les élites,
26:54que de remettre en cause le peuple d'en haut
26:56qui serait insultant avec le peuple d'en bas.
26:58Pour faire très attention, parce qu'en France,
27:00on n'est pas loin.
27:02L'extrême-droite de la FD double donc son score
27:04par rapport aux dernières élections,
27:06sa chef s'en réjouit. On va l'écouter.
27:08Nous avons pu doubler notre score
27:10en 3 ans depuis les dernières élections fédérales,
27:12et c'est un succès incroyable,
27:14sachant que notre parti n'a que 12 ans.
27:16Personne en Europe
27:18n'a jamais réussi à s'établir
27:20comme un parti populaire en si peu de temps.
27:22Nous sommes un parti populaire,
27:24nous sommes stables, nous sommes la deuxième force
27:26en Allemagne.
27:28Julie, on parlait de l'AFD,
27:30de cette extrême-droite allemande.
27:32Nathan évoque un éventuel retour aux années 30.
27:34C'est la même extrême-droite ? On parle de quelque chose
27:36de différent ?
27:38C'est un parti qui est encore comparativement
27:40jeune, on va dire, par rapport à des partis
27:42plus anciennement installés. Une dizaine d'années,
27:44elle le rappelait.
27:46C'est un parti qui s'est beaucoup cherché,
27:48qui a été très composite, très plastique.
27:50D'abord avec une approche libérale contestataire,
27:52puis il a dérivé vers davantage
27:54de populisme, avec des thèmes nationalistes
27:56très marqués, et l'apport
27:58ici et là d'éléments
28:00venus des groupes néo-nazis,
28:02même s'ils s'en défendent, bien entendu.
28:04Tout ça fait un espèce de cocktail
28:06qu'on a du mal à interpréter,
28:08mais qui reste inquiétant.
28:10Si je commente les scores au plan de la moyenne nationale,
28:12il y a une progression
28:14qui est indéniable, mais je peux vous dire
28:16aussi que c'est un parti qui a connu des reflux,
28:18et que ce score, peut-être exceptionnel,
28:20ne sera pas durable.
28:22Il est porté par la vague populiste actuelle,
28:24il est porté aussi par un affaiblissement
28:26d'une forme de cordon sanitaire, qu'ils appellent pas comme ça,
28:28mais c'était la même chose, qui a été mis en place
28:30et qui a été un petit peu bousculé
28:32par le parti conservateur ces derniers temps.
28:34Mais là où c'est inquiétant,
28:36c'est surtout ce que disait aussi Emmanuel,
28:38c'est l'échec de la réunification allemande,
28:40parce que si on regarde la carte électorale,
28:42on voit bien qu'il y a un trompisme,
28:44mais c'est frappant.
28:46Les landers de l'Est votent massivement
28:48en faveur de ce parti.
28:50Est-ce dû à un sentiment de déclassement économique ?
28:52Ou est-ce dû, et là les effets pour être plus durables,
28:54à une forme de culture autoritariste
28:56davantage développée à l'Est,
28:58en raison de l'expérience
29:00accumulée de la dictature nazie
29:02et de la dictature communiste ?
29:04En France, il y en a qui se réjouissent
29:06de cette percée de l'extrême droite allemande.
29:08On va voir Eric Zemmour sur les réseaux sociaux,
29:10on le voit bras-dessus-bras-dessous
29:12avec la chef de l'AFD, il écrit sur X
29:14Est-ce que la vague de la liberté
29:16et de l'identité continue
29:18de monter dans tout l'Occident ?
29:20La France suivra.
29:22Nathalie, il y a une similitude entre
29:24l'extrême droite allemande et l'extrême droite française ?
29:26Manifestement, Marine Le Pen,
29:28qui avait eu des tentations de se rapprocher
29:30de cette extrême droite-là,
29:32a pris ses distances,
29:34notamment parce qu'elle vient de le confirmer
29:36en réintégrant des personnes qui avaient été
29:38vidées de l'AFD pour propos néonazis.
29:40Elle les a réintégrées,
29:42c'est quand même quelque chose d'assez spécifique.
29:46Je ne pense pas qu'elle soit comme la nôtre,
29:48mais elle est d'autant plus inquiétante
29:50que l'Allemagne, par sa tradition
29:52depuis la fin de la guerre, avait une espèce
29:54de rejet qui était y compris dans ses institutions
29:56contre toute velléité d'attaque,
29:58d'armée, de pensée néonaziste,
30:00c'est-à-dire qu'il y avait un traumatisme absolu.
30:02Et là, 60 ans, 70 ans ont passé,
30:04on a l'impression qu'ils sont vierges de tout cela
30:06et surtout qu'ils relèvent la tête.
30:08Et il y a ça notamment dans la partie
30:10d'Europe d'Allemagne de l'Est
30:12qui rajoutait un chômage
30:14en explosion pour cause
30:16de chutes industrielles
30:18des usines automobiles.
30:20Immigration massive
30:22par baisse de la démographie
30:24fait que dans ce noyau-là,
30:26c'est plus explosif. C'est pour ça que
30:28j'imagine que même si Eric Zemmour,
30:30qui se réjouit de tout ce genre
30:32d'horreur qui peut se produire,
30:34se trompe en pensant
30:36que c'est une vague mondiale.
30:38Il y a une montée des nationalistes.
30:40– Je vous dis que ce n'est pas pareil chez nous et en Allemagne.
30:42– Mais je pense quand même que sur le fond,
30:44ce n'est pas la même chose
30:46et que Marine Le Pen elle-même
30:48a compris qu'il ne fallait pas
30:50qu'elle fraye trop
30:52avec Mme Weidel.
30:54– Nathan, la même question.
30:56Est-ce que les mêmes causes produisent les mêmes effets ?
30:58Est-ce que ce qui se passe en Allemagne
31:00va se produire en France ?
31:02Est-ce que, dit Eric Zemmour, la France suivra ?
31:04– Oui, je suis tout à fait d'accord avec vous.
31:06Eric Zemmour, sur le plan juste de la stratégie,
31:08il fait une grande erreur,
31:10depuis longtemps d'ailleurs,
31:12c'est qu'il oublie que la France
31:14est un des seuls pays d'Europe
31:16qui n'a jamais porté l'extrême droite au pouvoir
31:18par le suffrage universel.
31:20Ce n'est pas du tout, si vous voulez,
31:22le même rapport qu'on peut avoir.
31:24On se souvient aux dernières élections législatives,
31:26au moment même où tous les instituts de sondage
31:28pensaient de manière certaine ou quasi certaine
31:30que M. Bardella allait arriver à Matignon,
31:32on a tous eu la surprise à 19h
31:34en voyant que le front républicain
31:36que tout le monde disait mort, avait quand même fonctionné.
31:38Et c'était venu, si vous voulez,
31:40d'un élan populaire très profond.
31:42– Donc ce que vous voulez dire, c'est qu'il y a une allergie française
31:44à certaines idées.
31:46– L'extrême droite peut revenir au pouvoir, c'est possible.
31:48Marine Le Pen a compris avec beaucoup d'intelligence
31:50que si c'était le cas, il fallait qu'elle donne l'impression
31:52de montrer pas de blanche, etc.
31:54même si c'est de la pure communication, et que c'est rien de plus.
31:56Mais Eric Zemmour, quand aux dernières élections,
31:58il voulait être le Trump français
32:00et qu'il est rentré à fond dans cette stratégie
32:02de jouer le Trump français,
32:04en étant persuadé que c'était les mêmes logiques,
32:06que quand les médias allaient s'indigner de ces stratégies,
32:08les français n'allaient pas suivre,
32:10il s'est trompé totalement.
32:12Et je crois que, sur le simple plan stratégique,
32:14il fait exactement la même erreur
32:16quand il a ses propos sur l'AFD.
32:18– Autre sujet, les écologistes sont-ils, sont-elles,
32:22sous l'emprise de Sandrine Rousseau ?
32:24C'est l'accusation de l'ex-député Julien Bayou,
32:26lui qui a été poursuivi pour harcèlement moral
32:28et abus de faiblesse après une plainte de son ancienne compagne.
32:30Il a finalement été innocenté par la justice.
32:32La semaine dernière, la procédure a été classée sans suite
32:34pour absence d'infraction,
32:36mais il a tout perdu, nous dit-il.
32:38Écoutez-le.
32:40– J'ai subi l'enquête interne
32:42qui ne débouche sur rien,
32:44faute de témoignages,
32:46et certains, certaines,
32:48refusaient de me dire innocent.
32:50J'ai subi l'enquête externalisée,
32:52confiée à un cabinet d'avocats,
32:54une justice privée on va dire, justice politique.
32:56Malgré ça, ce cabinet n'a pas réussi
32:58à me reconnaître coupable
33:00ou accusé de quoi que ce soit,
33:02ni la loi, ni les textes réglementaires.
33:04Et enfin,
33:06cette classement sans suite,
33:08non pas pour infraction insuffisamment caractérisée,
33:10mais pour absence d'infraction.
33:12– Julie, morale de l'histoire.
33:14– Écoutez, moi je le trouve
33:16très peu rancunier, Julien Bayou,
33:18en fin de compte,
33:20parce qu'il témoigne personnellement
33:22de ce qu'il a vécu,
33:24avec une émotion qu'il se sent dans sa voix d'ailleurs,
33:26mais il prend soin aussitôt
33:28de ne pas mettre en accusation
33:30le mouvement MeToo ou Balance ton porc
33:32ou etc., qui a pourtant été à l'origine
33:34du harcèlement dont il a fait l'objet.
33:36– Pour vous, il faut mettre en cause aussi
33:38le mouvement MeToo.
33:40– Il faut comprendre que le mouvement MeToo,
33:42contrairement à ce qui est avancé par ses promoteurs,
33:44n'est pas un mouvement
33:46qui favorise spécialement
33:48la libération de la parole féminine.
33:50Si les victimes
33:52hésitent à parler,
33:54ce n'est pas qu'elles n'en ont pas envie,
33:56c'est qu'elles savent qu'elles ne seront pas écoutées.
33:58Et qu'est-ce qui préjudicie
34:00à la liberté de la parole des victimes ?
34:02C'est le conformisme.
34:04Donc, remplacer un conformisme
34:06par un autre, c'est tout simplement
34:08perpétuer un système d'oppression.
34:10Et là, en l'espèce, ce que le mouvement MeToo
34:12a voulu faire, c'est
34:14cesser de faire confiance à la justice
34:16institutionnalisée, en disant au fond
34:18c'est beaucoup trop long, ça prend trop de temps,
34:20on ne connaît pas la vérité tout de suite,
34:22c'est substituer un système d'indignation émotive
34:24extrêmement virulent
34:26pour court-circuiter
34:28le système judiciaire.
34:30Vous partagez cet avis, Nathalie,
34:32il faut carrément remettre en cause
34:34MeToo après cette affaire ?
34:36Il faut arrêter de tout mélanger.
34:38Et d'ailleurs, il l'a dit,
34:40et avec sa culture personnelle, quand il dit
34:42je ne veux pas porter atteinte à la cause des femmes
34:44ou au féminisme, il l'a dit plusieurs fois dans l'interview de France Inter,
34:46MeToo, c'est peut-être très bien
34:48pour savoir reculer la parole,
34:50mais il y a la justice à côté.
34:52La justice, c'est quelque chose qui est organisé.
34:54Dans la justice, on peut se défendre,
34:56on peut savoir ce qui vous est reproché,
34:58ce qu'il n'a jamais vraiment su,
35:00on peut avoir un avocat,
35:02et on peut, vous allez rire, faire appel.
35:04Et après, on peut être blanchi publiquement.
35:06Or là, il y a une justice parallèle,
35:08totalement délirante, digne d'une secte,
35:10et il y a des cabinets qui vont faire des enquêtes,
35:12il y a eu un truc qu'il n'a pas avalé,
35:14et il a raison,
35:16qui est un appel à témoignages,
35:181200 mails envoyés,
35:20du genre, si par hasard il a fait un truc,
35:22n'hésitez pas à nous le dire, poussant bien les gens.
35:24Là, il attendait qu'il y ait un mail disant
35:26Julien Bayou, finalement, a été exénéré
35:28de toute compréhensibilité, donc MeToo,
35:30pourquoi pas, je pense que de toute façon,
35:32c'est une vague de la société
35:34contre laquelle on ne peut rien,
35:36mais il faut rappeler qu'aider les femmes,
35:38faire des permanences pour
35:40les écouter, les accompagner
35:42dans leurs démarches juridiques,
35:44leur permettre de partir de chez elles
35:46quand elles sont battues, enfin, tout cela,
35:48mais la justice, c'est la justice,
35:50c'est pas un truc qu'on fait entre nous,
35:52parce que quelqu'un, et autrement,
35:54vous, je vais vous accuser de quelque chose, vous allez m'accuser
35:56d'autre chose, et puis au fini,
35:58sa vie privée, sexuelle,
36:00y compris médicale, a été exposée.
36:02C'est ce qu'il nous dit dans le point, Julien Bayou,
36:04il dit, si un jour j'ai des enfants,
36:06ils m'interrogeront sur cette affaire qui n'a jamais eu lieu,
36:08quelle université demain prendra le risque de me confier
36:10un cours, quelle association, quelle entreprise
36:12pourrait m'embaucher, c'est une infamie,
36:14c'est une longue souffrance que je ne souhaite à
36:16personne, c'est un lâchage
36:18médiatique politique auquel on a assisté.
36:20Les deux, mais c'est
36:22avant tout dicté par une volonté
36:24de se débarrasser d'un
36:26concurrent politique, c'est ça l'origine de l'histoire.
36:28Par qui ? Par Sandrine Rousseau, qui a mis ensuite
36:30sa marionnette Madame Tondelier,
36:32qui a mis sa veste
36:34verte sur les oripeaux
36:36de Monsieur Bayou.
36:38Effectivement, il n'y a eu aucun
36:40contradictoire, dans toutes
36:42ses enquêtes, dans toutes ses discussions
36:44internes, et maintenant que la justice
36:46dit non pas, il a raison de le dire,
36:48pas absence de preuves, absence d'infractions,
36:50ce qui est une différence
36:52majeure quand on est...
36:54Parfois c'est insuffisance d'infractions.
36:56Madame
36:58Rousseau, l'inquisitrice
37:00en chef, nous dit
37:02comme on n'a rien trouvé, c'est bien la preuve
37:04qu'il doit y avoir quelque chose. Alors quand on
37:06en est là, si vous voulez, c'est du totalitarisme
37:08absolu, et c'est
37:10ça qui est inquiétant, parce que
37:12on est parti de la délation,
37:14ensuite on a humilié, ensuite
37:16on n'a pas respecté le contradictoire,
37:18maintenant on remet en cause
37:20la réalité de ce que dit la justice
37:22de ce pays, et
37:24comme la vérité,
37:26la réalité des faits ne lui convient pas, on va
37:28commencer à critiquer les faits. On marche
37:30sur la thème dans cette histoire-là. On va voir, effectivement,
37:32Samuel Rousseau, qui avait mis publiquement
37:34en cause l'ex-député écolo, qui affirme
37:36qu'il n'y a pas de regrets sur la manière dont ça
37:38s'est passé pour Julien Bayou, la justice
37:40a ses critères, maintenant il reste
37:42la question politique.
37:44La justice a ses critères. Qu'est-ce que ça vous inspire,
37:46vous, le philosophe, Nathan ?
37:48En effet,
37:50Julien Bayou, ce qu'il a vécu,
37:52c'est une mort sociale.
37:54Et ce qu'il vit, et il a raison de dire
37:56que c'est ce qu'il continuera de vivre. Parce que
37:58il restera toujours quelque chose dans sa réputation,
38:00qui sera associée, c'est là que c'est terrible,
38:02à ses accusations.
38:04Même si elles sont réfutées, on se souviendra
38:06par association d'esprit, Julien Bayou,
38:08accusation, harcèlement, etc.
38:10La révolution MeToo, ça a été une révolution.
38:12Toutes les révolutions,
38:14c'est triste à dire, mais c'est comme ça, font
38:16des victimes collatérales.
38:18Seulement, la révolution MeToo, et moi c'est ce que j'avais salué
38:20dès le début, c'était une révolution non-violente,
38:22ça veut dire qu'ils s'attaquaient symboliquement aux gens,
38:24et pas évidemment physiquement.
38:26Ce qu'il faut, à mon avis, remettre en cause, c'est pas la révolution
38:28MeToo, c'est la pulsion pénale
38:30qui a parfois accompagné
38:32certaines des personnes qui ont participé
38:34à cela. Geoffroy de Laganerie,
38:36sociologue, a écrit un très beau livre qui s'appelait
38:38« Mon corps se désire cette loi » sur MeToo,
38:40où il disait précisément que quand il s'agit
38:42de montrer
38:44les discriminations, les relations de pouvoir,
38:46les agressions, les harcèlements structurels
38:48dont sont victimes les femmes dans beaucoup de milieux,
38:50c'est une chose. En revanche,
38:52s'il s'agit de déchaîner
38:54sur les individus, une pulsion
38:56de punir, qui est une pulsion autoritaire,
38:58une pulsion répressive, qui est entre guillemets
39:00ce qu'il disait, une pulsion de droite,
39:02c'est pas du tout une pulsion d'humanité patrice.
39:04Si la justice avait condamné
39:06Julien Bayou, au final. Et alors la question de la justice,
39:08je crois, et c'est le dernier point, c'est que, en effet,
39:10à la base de MeToo,
39:12il y a un problème, c'est que la justice n'était pas efficace
39:14sur ce genre de sujet, que notamment les accusations
39:16de viol, on sait que dans la très très grande majorité des cas,
39:18pour tout un tas de raisons différentes,
39:20elle passait complètement à la trappe.
39:22Et évidemment qu'à partir de là,
39:24il y a eu, comme vous l'avez dit, une justice
39:26ou des mécanismes de justice de substitution.
39:28Mais le problème, encore une fois, j'insiste, c'est sur
39:30cette pulsion pénale de vouloir
39:32estimer que c'est en punissant gravement les gens
39:34qu'on va régler les problèmes, ça ne marche pas
39:36sur aucun sujet. – Il faut qu'elle s'excuse,
39:38Sandrine Rousseau, elle refuse pour l'instant de s'excuser.
39:40– Elle ne peut pas s'excuser
39:42parce que ça serait délégitimité
39:44tout ce qu'elle a cherché à mettre en place
39:46et quand elle dit la justice à ses critères, c'est une manière
39:48en fait de continuer à contester
39:50l'institution judiciaire.
39:52Je ne suis pas d'accord avec le fait que MeToo
39:54ait été une révolution. Une révolution, ça suppose
39:56de remplacer un ordre d'enseignement établi
39:58par un ordre nouveau. MeToo n'a fait,
40:00je le dis, que remplacer un conformisme
40:02par un autre. Le conformisme
40:04d'une chape de plomb qui empêchait
40:06les femmes de parler parce qu'elles savaient qu'elles ne seraient
40:08pas écoutées, peut-être même pas crues,
40:10par un autre conformisme, celui
40:12de la dénonciation systématique contre
40:14lequel on ne pouvait pas parler davantage ou s'opposer
40:16davantage sans être à nouveau pointé du doigt
40:18selon un mécanisme encore pire
40:20de persécution. Donc il n'y a aucune
40:22valeur ajoutée dans ce mouvement.
40:24La valeur ajoutée, c'est de dire qu'il faut
40:26avoir le courage de s'opposer aux conformistes,
40:28de parler même si c'est difficile
40:30et c'est ça qui permet de libérer
40:32la parole des victimes. C'est extrêmement difficile.
40:34Personne ne s'est excusé,
40:36Marine Tourdelier pourrait le faire en tant que responsable.
40:38J'ajoute qu'il y a un congrès
40:40des Verts dans quelques mois et que le congrès
40:42derrière lequel Marine Tourdelier veut être
40:44maintenue à la tête des Verts, Sandrine Rousseau
40:46est candidate et que comme le parti des Verts
40:48est coupé en deux, tout ce problème
40:50qui devrait être un problème moral, de justice
40:52et de rectitude vis-à-vis de Julien Boyoud
40:54est devenu encore une fois un problème politique.
40:56Donc vous dites que tout ce qui se passe, c'est aussi
40:58parce qu'il y a des élections ?
41:00Non, pas entièrement,
41:02mais il y a un moment donné où il faudrait se dire
41:04tant pis, par espèce
41:06d'esprit de transcendance, même pas
41:08de transcendance de correction.
41:10Au départ, c'est purement politique, c'est pour éliminer
41:12Julien Boyoud.
41:14C'est malsain.
41:16Voilà, c'est dégueulasse, on se part
41:18de ripots moraux, de défense du féminisme
41:20et de la violence
41:22faite aux femmes,
41:24pour éliminer politiquement
41:26un opposant, c'est tout.
41:28Je veux juste vous montrer ce communiqué
41:30qui a été publié par le parti.
41:32Il y avait plusieurs militants
41:34qui demandaient à ce que le parti
41:36affiche clairement
41:38l'innocence de Julien Boyoud.
41:40On va voir le communiqué qui a été publié.
41:42Nous regrettons que cette affaire ait pu occasionner
41:44des souffrances et ait eu
41:46des conséquences négatives sur la vie
41:48de Julien Boyoud. Nathan ?
41:50En fait, je crois aussi qu'il y a une autre question,
41:52c'est que dans l'affaire Boyoud,
41:54ce qui s'est passé dans ces enquêtes parallèles,
41:56c'est qu'il n'y a eu non seulement pas de présomption
41:58d'innocence, mais une présomption de culpabilité.
42:00C'est-à-dire que
42:02c'est exactement ce qui s'est passé. On est partis du principe
42:04qu'il était coupable, on se souvient des phrases
42:06de Mme Rousseau à la télévision,
42:08l'accusant, c'était complètement délirant,
42:10et après, malheureusement, on n'a pas trouvé
42:12de preuve de sa culpabilité.
42:14En fait, ça vient poser cette grande question,
42:16c'est qu'il n'y a pas de troisième voie
42:18entre la présomption d'innocence et la présomption
42:20de culpabilité. Est-ce qu'il vaut mieux
42:22qu'il y ait des innocents qui soient en prison
42:24ou des coupables qui soient en liberté ?
42:26Normalement, quand on est de gauche,
42:28et quand on est humaniste, et quand on est critique
42:30par ailleurs des logiques répressives sur d'autres sujets
42:32que la sexualité, et c'est le cas
42:34du parti EELV, on ne peut pas
42:36dire qu'on préfère
42:38qu'il y ait des innocents en prison plutôt que des coupables
42:40en liberté. La justice moderne
42:42s'est fondée là-dessus, sur le fait de dire
42:44mieux vaut toujours qu'il y ait un coupable
42:46en liberté plutôt qu'un innocent en prison.
42:48Et là, ils ont aboli cette propre logique.
42:50C'est extrêmement inquiétant et c'est extrêmement
42:52grave qu'ils ne le reconnaissent pas, non seulement pour l'honneur
42:54de Julien Bayou, mais pour la vision
42:56même qui est la leur et qui devrait
42:58être la leur de la justice humaine.
43:00Y a-t-il un problème Wikipédia ?
43:02L'encyclopédie en ligne rédigée par les internautes
43:04est en tout cas pointée du doigt ces dernières
43:06semaines. Le magazine
43:08Le Point est très mécontent de sa fiche
43:10de la façon dont l'hebdomadaire est présentée
43:12sur sa page. Le Point a même adressé
43:14une mise en demeure et lancé une pétition
43:16que voici. Halte aux campagnes
43:18de désinformation et de dénigrement
43:20aujourd'hui de nombreuses entreprises, personnalités
43:22publiques et organisations. Faut l'objet
43:24de traitements infamants sur cette plateforme.
43:26Nombreux sont ceux qui assistent impuissants
43:28à des cabales organisés par
43:30des contributeurs militants qui détournent
43:32les outils mis à leur disposition
43:34pour favoriser les modifications
43:36malveillantes. Nathalie,
43:38vous signez-vous cette pétition ?
43:40Vous êtes d'accord avec Le Point ? Je pourrais la signer mais je ne suis pas persuadée
43:42D'abord je ne sais pas si c'est
43:44véritablement des cabales qui sont montés contre un certain nombre de personnes
43:46Je pense qu'il y a peut-être une majorité aussi
43:48de contributeurs qui ne sont pas tellement au fait
43:50de l'histoire des choses et qui se font manipuler
43:52mais je pourrais quand même la signer
43:54parce que tout ce qui est source
43:56tout ce vers quoi les gens comme vous
43:58comme nous se penchent
44:00en rapidité peut-être quelques fois un peu trop rapidement
44:02pour essayer d'avoir des informations
44:04et lisent, si c'est effectivement manipulé
44:06c'est la même chose que les fake news
44:08c'est la même chose que les fausses images manipulées
44:10c'est-à-dire qu'on peut
44:12alors après il faut probablement qu'Wikipédia
44:14je suis plus fataliste que ça moi
44:16j'ai essayé de rechanger ma fiche
44:1815 fois, enfin 10 fois
44:20Parce qu'il y a des mensonges sur votre fiche ?
44:22Non mais ils me rajoutent sans arrêt 5 ans, c'est énervant
44:24Vous avez 22 ans sur votre fiche
44:26Ils m'en rajoutent évidemment pour m'empoisonner
44:28donc mes fils changeaient les choses
44:30pas pour m'en enlever mais pour mettre la vérité
44:32et sur d'autres choses aussi qui étaient mises en avant
44:34Après Charlie Hebdo, j'avais fait un papier
44:36après les attentats et celui-là était sans arrêt
44:38représenté avec une moustache d'Hitler
44:40Ah oui sur votre fiche Wikipédia
44:42Avec les occurrences et j'avais essayé non pas de changer
44:44mais si vous voulez vous ne savez pas avec qui vous parlez
44:46c'est-à-dire que vous ne pouvez pas rectifier
44:48et puis d'un autre côté si c'est vous qui la contrôlez
44:50vous ferez une fiche modèle
44:52c'est-à-dire extrêmement
44:54vous planquerez que vous avez raté
44:56votre diplôme
44:58Bon moi je pense qu'on va apprendre à vivre
45:00avec des choses qui sont fausses et qui viennent de partout
45:02et il faut juste apprendre à décrypter
45:04Le point qui se plaint
45:06d'être présenté comme islamophobe
45:08comme une caisse de résonance du déni écologique
45:10ou encore comme un journal
45:12ayant cédé à une dérive proto-trumpiste
45:14Vous comprenez
45:16l'énervement du point
45:18chers amis, Emmanuel ?
45:20Moi je le comprends d'autant plus que je voudrais juste
45:22là reprendre ma casquette de communicant
45:24techniquement on se sert
45:26beaucoup de Wikipédia pour nos clients
45:28Les règles de Wikipédia ont profondément changé
45:30c'est-à-dire qu'au début de Wikipédia
45:32chacun comme vous le disiez
45:34pouvait faire sa fiche en enjolivant
45:36les choses
45:38mais chacun pouvait
45:40il y avait vos adversaires qui pouvaient aussi venir le changer
45:42puis c'était barré etc
45:44Tout ça c'est terminé, maintenant il y a des contributeurs
45:46à s'ermenter
45:48dans un manque de transparence
45:50totale parce qu'on ne connait pas leur identité
45:52on ne sait pas combien ils sont, rien du tout
45:54On paye pour pouvoir
45:56avoir affaire à ces contributeurs quand vous n'êtes pas
45:58dans Wikipédia, vous l'êtes déjà
46:00donc vous n'avez plus à payer mais demain vous êtes
46:02une nouvelle entrant qui veut être
46:04dans Wikipédia pour x ou y raison
46:06mais y compris une société, une boîte
46:08il faut payer le contributeur
46:10pour pouvoir entrer dans Wikipédia
46:12donc il y a un modèle économique, on ne sait pas à qui
46:14on a affaire, on parle à une nébuleuse
46:16on ne sait pas par quel, comment ils sont
46:18influencés, on ne sait pas où est-ce qu'ils vont chercher
46:20On voit ce qu'il y a derrière
46:22On traite tout le monde d'islamophobe
46:24on peut voir ce qu'il y a derrière
46:26Il y a des groupes militants derrière
46:28La bonne nouvelle je vais vous dire
46:30ce qui revient techniquement parlant c'est que je pense
46:32que Wikipédia sera très rapidement
46:34à ranger sur l'étagère
46:36des poussières
46:38parce qu'il y a l'intelligence artificielle
46:40et qu'aujourd'hui si vous voulez avoir une information
46:42il est beaucoup plus rapide, beaucoup plus
46:44sain d'aller interroger Chajipiti
46:46Gemini ou tous ses amis pour ne pas
46:48faire de pub que d'aller dans Wikipédia
46:50et nous dans la com je peux vous assurer qu'on
46:52utilise davantage l'IA qu'on utilise maintenant
46:54Juste peut-être pour revenir à l'origine de Wikipédia
46:56C'est génial Nathan, Wikipédia
46:58Je vais juste donner quelques chiffres
47:00Wikipédia a fêté ses 20 ans, c'était il y a
47:024 ans, l'encyclopédie qui a été fondée
47:04aux Etats-Unis le 15
47:06janvier 2001 par un homme d'affaires
47:08il fixait pour Mantra sa plateforme d'être neutre
47:10pour cela toute information
47:12diffusée doit avoir une origine
47:14fiable et documentée, c'est génial
47:16Justement je ne le trouve pas
47:18et c'est le désaccord que j'ai avec le texte du point
47:20En gros l'idée des gens qui ont signé
47:22ce texte c'est de dire Wikipédia c'est
47:24super sur le principe, le problème c'est que c'est pas neutre
47:26d'un point de vue idéologique, moi je ne trouve pas
47:28je trouve que Wikipédia dès le début c'est une arnaque
47:30Pourquoi ? Parce que c'est un
47:32site qui prétend être une encyclopédie
47:34universelle, ce n'est ni une encyclopédie
47:36ni universelle, moi j'ai été, on a
47:38tous lu la vraie encyclopédie
47:40universelle, celle qui était dans les bibliothèques
47:42etc, normalement le principe
47:44d'une encyclopédie c'est que quand vous lisez
47:46une entrée, un article sur n'importe quel sujet
47:48c'est un spécialiste
47:50du sujet qui écrit sur ce sujet là
47:52et c'est ça l'universalité normalement
47:54d'une encyclopédie, c'est que sur n'importe quel sujet
47:56vous avez le droit à une connaissance
47:58qui est légitimée, le principe
48:00de Wikipédia c'est que
48:02de base, avant même la question de l'orientation
48:04idéologique, c'est que n'importe qui
48:06peut devenir encyclopédiste, autrement
48:08dit qu'il y a une horizontalité du savoir
48:10autrement dit que le savoir est complètement
48:12détaché de sa légitimation, c'est pour ça
48:14que Wikipédia, en dehors même du fait
48:16que parfois sur des fiches il peut y avoir des orientations
48:18idéologiques, Wikipédia est truffé d'erreurs
48:20vous en avez cité, moi j'en ai sur ma fiche
48:22il peut y avoir des choses plus graves, en philosophie
48:24moi je le vois, il n'y a aucune fiche Wikipédia qui est bien
48:26ce qui est bien de Wikipédia c'est qu'il y a des sources aussi
48:28et qu'on peut aller voir les sources
48:30les sources sont mal faites, c'est digne d'une copie
48:32de mauvaise élève de Terminal, sur toutes les choses
48:34donc si vous voulez, Wikipédia
48:36c'est un instrument
48:38massif
48:40de fragilisation de l'idée même
48:42de connaissance. Julie vous êtes aussi sévère avec
48:44Wikipédia ? Non, moi j'appréciais
48:46beaucoup l'outil pour les fiches historiques,
48:48géographiques, littéraires
48:50il y avait un côté intelligence collective
48:52un peu brouillon parfois, mais on y glanait
48:54une mine de renseignements
48:56mais par contre tout le monde sait bien depuis des années
48:58que les fiches politiques
49:00et des personnalités publiques sont extrêmement orientées
49:02et ça fonctionne d'une manière en effet
49:04très malsaine, chacun d'entre nous s'est intéressé
49:06à sa fiche, je me suis intéressé à la mienne
49:08la mienne me présente comme militante politique
49:10c'était vrai à l'époque
49:12ça l'est plus aujourd'hui, j'ai pas fait un acte de militantisme
49:14c'est pas grave. Mais qu'on comprenne bien
49:16en gros vous dites que Wikipédia est instrumentalisé
49:18par qui ? On le sait
49:20c'est instrumentalisé par des groupes
49:22de militants de gauche
49:24extrêmement gauchisés, comment on le sait ?
49:26parce qu'il y a aussi des groupes de militants de droite
49:28voire d'extrême droite populiste
49:30qui ont essayé de contrebalancer les choses
49:32qui se livrent une guerre d'influence
49:34larvée parce que ce sont des avatars
49:36et voilà la manière dont ça se passe
49:38chacun des contributeurs a un grade
49:40le contributeur le plus élevé en grade
49:42a autorité sur les autres
49:44un contributeur de rang moins élevé qui veut
49:46récupérer une modification, même documentée
49:48même sourcée, se verra potentiellement
49:50retoquée par le contributeur le plus élevé
49:52ce qu'on me dit c'est que
49:54ma fiche à moi par exemple est contrôlée
49:56par des contributeurs qui verrouillent
49:58les modifications et quand on leur dit
50:00Madame Graziani aujourd'hui elle est éditorialiste
50:02politique et c'est comme ça depuis 5 ans
50:04ils répondent ah ben non il nous faut
50:06une source qui le dise, on leur apporte la source
50:08qui est un interview
50:10ah ben non on prend pas l'interview parce que
50:12c'est elle-même qui parle d'elle-même donc on veut pas le prendre
50:14donc ils nous font un... ils vous empilent
50:16vous dites qu'il y a un vrai combat politique
50:18aujourd'hui sur Wikipédia
50:20Elon Musk par exemple
50:22accuse la plateforme
50:24de propagande, il parle de
50:26Wikipédia, c'est une plateforme
50:28qui dit que c'est une plateforme, c'est pas un débat
50:30simplement franco-français Emmanuel
50:32Wikipédia n'est pas franco-française
50:34donc par définition c'est
50:36un débat mondial mais
50:38j'aurais préféré qu'Elon Musk ne s'en
50:40mêle pas parce que à partir du moment
50:42où il attaque Wikipédia
50:44il est difficile de prendre la défense
50:46d'Elon Musk
50:48mais plus sérieusement
50:50c'est exactement ce que je lis, c'est exactement
50:52comme ça que ça se passe
50:54et tout ça, ils vont même
50:56plus loin, c'est que maintenant ils sont
50:58capables de... quand on apporte des
51:00sources pour pouvoir faire modifier quelque chose
51:02ils sont capables de réfuter les sources
51:04c'est pas assez mainstream
51:06ou alors si c'est assez
51:08mainstream mais il n'y a pas assez de répétition
51:10pour que ça devienne une vérité
51:12c'est-à-dire qu'il y a une hiérarchie du savoir dont on parlait
51:14c'est-à-dire qu'à chaque fois on nous met
51:16un obstacle de plus pour pouvoir
51:18faire ce qu'ils décident de faire dans leur petit coin
51:20il y a une fonction
51:22révisionniste dans certains articles
51:24qui est de présenter...
51:26Merci Président Larcher
51:28comme chaque semaine on termine par un top flop
51:30une question simple à tous les quatre qui a marqué l'actualité de la semaine
51:32en bien ou en mal, cher Emmanuel, vous commencez
51:34le top de la semaine
51:36et je veux pas être corporete mais c'est le Sénat
51:38qui a voté cette loi
51:40on verra ce qu'il en est à l'Assemblée Nationale
51:42qui interdit le port de
51:44signes religieux dans les
51:46environnements sportifs
51:48dans les compétitions sportives
51:50et le flop
51:52de la semaine, c'est Jean-Michel Apathy
51:54comment est-ce qu'on peut d'abord historiquement
51:56être aussi
51:58à côté de la plaque
52:00il a comparé
52:02au radours sur glane
52:04avec la politique
52:06de la France en Algérie
52:08comme si en nazifiant
52:10la France
52:12et en allant jusqu'à dire
52:14je vais rapidement
52:16que c'est pas nous qui avons copié les nazis
52:18mais les nazis qui nous ont copiés
52:20tout cela est dégueulasse
52:22Julie, le top de la semaine
52:24Le top, un magnifique film iranien
52:26Les graines du figuier sauvage
52:28qui a fait l'objet d'un prix décerné récemment
52:30très beau film, un huis clos
52:32sur fond évidemment de mouvements
52:34dont on ne sait pas encore ce que ça donnera
52:36dans les années à venir
52:38Et le flop de la semaine
52:40Le flop, la vidéo générée par Intelligence Artificielle
52:42qui montre un Gaza
52:44reconstruit,
52:46riviérarisé
52:48avec une grande statue en or de Donald Trump
52:50et puis des ballons
52:52donc ça a été très vivement critiqué
52:54pour le télescopage entre ce que vivent les Gazaouis
52:56aujourd'hui et cette espèce de Gaza
52:58nouvellement fantasmée
53:00et dans un univers de luxe dégoulinant
53:02ce que je voulais vous proposer comme réflexion
53:04c'est avant
53:06le sérieux était parodié
53:08dans l'univers institutionnel
53:10aujourd'hui c'est le contraire, c'est la parodie
53:12parce qu'il semblerait que cette vidéo soit une parodie
53:14qui est reprise à son compte avec sérieux
53:16par les mouvements populistes
53:18Et sur les comptes officiels du Président
53:20Nathalie, le top de la semaine
53:22Le top ne devrait pas en être un mais c'est Bétharame
53:24je trouve que c'est très bien
53:26depuis 50 ans, toutes les personnes qui ont son cul
53:28aient pu s'exprimer
53:30c'est la libération de la parole
53:32je ne voulais pas employer le mot parce qu'on l'a employé à travers
53:34mais en gros il y a un mouvement
53:36qui après tout ce qui s'est passé à la pédophilie dans l'église
53:38il y a quelque chose qui sort et quand on les entend
53:40on se dit que ça va être bien pour ceux qui ont subi
53:42soit des chantiments corporels soit des agressions sexuelles
53:44mon flop
53:46c'est Rimas, fabuleuse provocation
53:48permanente
53:50c'est-à-dire effectivement le Hamas elle continue
53:52à avoir des problèmes, c'est dire que c'est un mouvement terroriste
53:54elle se pointe en Israël
53:56elle se fait refuler
53:58c'est vraiment étonnant et je ne comprends pas
54:00vraiment quel est ce positionnement de la France insoumise
54:02de Rima Hassan d'abord
54:04et de la France insoumise à systématiquement
54:06être sur ce segment
54:08parce que c'est un segment politique et marketing
54:10indépendamment des croyances
54:12ou de ce que pense Rima Hassan
54:14Nathan, le top de la semaine
54:16mon top c'est la saison 2 de Bref
54:18et l'effet miroir qu'elle a eu, d'abord la saison est vraiment passionnante
54:20et c'est très intéressant
54:22de la comparer avec la première saison, il y a presque 15 ans
54:24et de voir ce qui a changé
54:26entre la France de l'époque et la France d'aujourd'hui
54:28en gros, la saison 1 était assez masculiniste
54:30sympathique, bon enfant, mais voilà
54:32mais avec un esprit très masculin
54:34et de voir la manière dont cette saison 2 change complètement
54:36opère un retour complet sur ces questions là
54:38ça montre tout ce qui a bougé
54:40l'évolution de la société
54:42et qu'il y a eu un vrai effet miroir
54:44tout le monde s'y est reconnu, tout le monde a dit
54:46ah oui je reconnais une forme de déprime, de traversée, du vide
54:48qui est la mienne et donc c'est une série très fine
54:50mon flop
54:52je ne sais même plus si c'était cette semaine ou non
54:54je me suis toujours pas remis des déclarations à vomir
54:56de Donald Trump sur le dictateur Zelensky
54:58sur Zelensky qui est un dictateur
55:00et qui a en gros déclenché
55:02la guerre en Ukraine à la Russie
55:04et outre le fait que c'est abominable
55:06si vous voulez, au moment des accords de Munich
55:08les gens qui ont signé
55:10les accords de Munich n'allaient quand même pas jusqu'à dire
55:12que Hitler était l'agressé
55:14et là si vous voulez, cette manière de 1
55:16se coucher devant Poutine, 2èmement
55:18en inversant complètement les faits
55:20c'est absolument abominable et le mot flop se répète
55:22vous avez vu ce qu'il a déclaré ?
55:24on lui demande s'il a vraiment déclaré
55:26que Zelensky était dictateur
55:28il a dit ah moi j'ai dit ça ? Vraiment ?
55:30il a fait pareil avec McCain à l'époque
55:32avec ? Avec McCain à l'époque
55:34d'accord donc Trump a une ligne
55:36c'est la fin de cette émission
55:38merci à tous les 4, c'était super
55:40salut à vous derrière votre écran, merci pour votre fidélité
55:42je vous rappelle qu'il y a un podcast
55:44de cette émission
55:46et que vous pouvez aussi la voir en replay sur publicsenar.fr
55:48on se retrouve la semaine prochaine
55:50à la même heure et même endroit, bye bye

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