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Avec Gérard Loussine, acteur français et maintenant chanteur. Il sort un album.

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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2025-02-25##

Catégorie

Personnes
Transcription
00:00Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03Les clés d'une vie, celles de mon invité.
00:05Vous faites partie de ceux dont on se dit,
00:07je connais cette tête, mais je ne sais plus qui c'est.
00:09L'acteur, mais surtout l'homme que vous êtes,
00:12n'en a pas pris ombrage pour autant, bien au contraire.
00:15Vous avez mené votre carrière à votre rythme,
00:17en vous levant tard,
00:19mais sans pour autant dormir sur vos lauriers.
00:21Bonjour Gérard Lussine.
00:22Bonjour Jacques.
00:23Alors, vous sortez un album, votre premier album,
00:26on va en parler,
00:27mais vous avez une carrière extraordinaire
00:29au cinéma, au théâtre, à la télévision,
00:31et tout le monde vous connaît, sans vous connaître.
00:33Oui, oui, mais c'est assez...
00:35J'aime bien, moi, l'idée, parce que des fois,
00:37des gens me disent bonjour, ou ils me parlent,
00:39et ils pensent que je suis peut-être le boucher
00:41ou le boulanger du coin.
00:42Et moi, je trouve ça vachement sympa,
00:43c'est assez agréable, quand même.
00:44Oui, mais en même temps, désolé,
00:45on va mettre fin à ce mystère,
00:47avec des dates clés,
00:48c'est le principe des clés d'une vie,
00:50pour raconter votre propre parcours.
00:52Et la première date que j'ai trouvée,
00:54c'est le 9 avril 1976,
00:56votre première télé,
00:58« Seul le poisson rouge est au courant ».
01:00Absolument.
01:01Vous vous en souvenez ?
01:01Ah oui, complètement.
01:02C'était avec Dominique Nohain.
01:04Exactement.
01:05Oui, oui, Dominique Nohain, c'était...
01:07Et qui y avait ?
01:08Il y avait, je me souviens...
01:09Oh, Jacques Monod, je me souviens,
01:11parce que j'adorais ce comédien.
01:13Et oui, oui, c'est la première pièce
01:15que j'ai jouée au théâtre, ce soir.
01:17Absolument.
01:18Et effectivement, Dominique Nohain avait repris
01:20le théâtre Tristan Bernard.
01:21Tristan Bernard.
01:22Il avait écrit cette pièce avec Maurice Moreau,
01:24Jean de Gris, qui se faisait appeler Jean Barbier,
01:26qui avait un théâtre, le Théâtre des Nouveautés.
01:28Ça marchait pas du tout.
01:29Il écrivait les pièces, il était content,
01:31mais comme il avait hérité d'une grosse maison
01:33d'auto-école, il y avait pas de problème financier.
01:35Oui, oui, absolument.
01:37Alors, au théâtre ce soir, il fallait pas chômer.
01:41Il fallait pas chômer, c'est-à-dire qu'on travaillait,
01:43on répétait pas mal.
01:44Trois semaines.
01:45Oui, oui, c'est ça.
01:46Et puis, ce qui était assez étonnant,
01:48c'était le trac que ça vous filait,
01:50parce que ça passait en direct.
01:51Oui.
01:52Donc, c'était assez terrible, quoi.
01:55D'un seul coup, vous n'allez pas se planter, quoi.
01:56Moi, c'était la première pièce à Paris.
01:58Bon, ça s'est bien passé.
02:00J'ai un bon souvenir de ça.
02:01J'ai même retrouvé une photo, à l'époque,
02:03de ça.
02:05Mais bon.
02:06Et il se trouve aussi qu'à l'époque,
02:08on répétait à Marigny,
02:09il y avait une semaine, on répétait dans un coin,
02:11une semaine dans un autre coin,
02:12et la troisième semaine sur le plateau.
02:13Bon, ben voilà, vous savez tout.
02:15Non, mais c'était pas facile.
02:16Non, c'était pas facile, mais en même temps,
02:18c'est le démarrage, donc c'est formidable
02:20de se retrouver là, quoi.
02:21Moi, j'étais aux Anges,
02:24autour de moi, les comédiens qui étaient là,
02:25puis c'était assez sympa, quoi.
02:26Ils me mettaient à l'aise, donc c'était
02:28c'était bien, quoi.
02:29Voilà. Alors, au départ, vous n'appelez pas
02:31Gérard Loussine, mais Gérard Kidichian.
02:33Ben oui, c'est le nom de mon père.
02:34Loussine, c'est Loussinian, c'est le nom de ma mère.
02:36D'accord. Mais il se trouve que vous êtes d'origine arménienne.
02:38Absolument.
02:39Vous avez grandi à Paris.
02:40Oui, oui. Moi, je suis né à Paris.
02:42Je suis né dans le 17ème Clinique Nollet.
02:44Et vous voulez que je vous raconte une anecdote ?
02:45Vite fait.
02:46Je suis né dans l'ascenseur de la clinique en 1951.
02:48Absolument.
02:49C'est pour ça que vous êtes en haut de l'affiche.
02:50Ouais, bon.
02:51En bas du haut de l'affiche, alors.
02:53Alors, votre mère vendait chaussures
02:55dans un petit magasin.
02:56Absolument.
02:57Et votre père est horloger.
02:58Il est horloger, oui.
02:59Et j'ai toujours les montres qu'il m'a...
03:01Il m'a donné les montres, quand il a arrêté,
03:03de tous les gens.
03:04Les montres qu'il avait réparées, de tous les gens
03:06qui n'étaient pas venus les chercher.
03:07C'est pas possible.
03:08Donc, j'ai à peu près 80, 90 montres.
03:10Pas des grandes montres de qualité.
03:12Il y en a certaines.
03:14C'est incroyable, ça.
03:15C'est fou, ça.
03:16J'adore les montres.
03:17Alors, il se trouve que...
03:18Je sais pas si vous le savez, le jean,
03:19il y a toujours une petite poche.
03:20En fait, quand le jean a été créé,
03:21cette petite poche,
03:22c'était pour mettre les montres à gousset.
03:24Absolument.
03:25Car il y en avait encore.
03:26Et on l'a oublié aujourd'hui.
03:27Mais oui.
03:28Alors, prendre votre temps, justement,
03:30on en parlait,
03:31ça a été votre déclic,
03:33car vous avez été en pension au départ
03:35et en pension volontaire, je crois.
03:37Oui, absolument.
03:38J'étais au collège arménien de Sèvres,
03:39Pont de Sèvres, derrière le pont de Sèvres,
03:41et j'avais voulu y aller
03:43parce que j'avais un pote à moi
03:45avec qui j'allais en vacances
03:46avec mes parents et ses parents
03:47et qui m'avait dit
03:48« Attends, tu verras, c'est top.
03:49Il y a un stade de foot et tout. »
03:51Alors, j'ai dit à mes parents
03:52« Moi, j'aimerais bien aller là-bas. »
03:53Alors que, bon, c'était château.
03:55Mon père, il n'était pas spécialement château,
03:58tout ça,
03:59mais ils ont dit
04:00« Bon, tu veux aller,
04:01tu vas apprendre l'arménien.
04:02Comme ça, c'est bien. »
04:03Donc, je suis allé
04:04parce que c'est moi qui ai eu envie d'y aller.
04:05C'est très rare, quand même.
04:06Votre mère aussi était un peu…
04:07Elle, elle était contente.
04:08Elle était contente que j'aille là-bas
04:09et puis j'allais parler à l'arménien.
04:10Puis ma mère,
04:11c'était quelqu'un d'assez particulier.
04:13Elle aimait bien être très devant,
04:15quand même, tout le temps.
04:16Et ça m'a aidé aussi.
04:17Je me suis dit
04:18« C'est bien que je parte un peu. »
04:19Mais j'avais 11 ans, quand même.
04:20Quand même.
04:21Alors, le problème,
04:22c'est qu'il fallait se lever
04:23à 6h30 du matin.
04:24Ça, c'était terrible.
04:25On me tirait les draps
04:26à 6h30 tous les matins
04:27pendant 6 ans.
04:28Et c'est vrai,
04:30quand je dis en règle générale
04:31que j'ai voulu faire ce métier
04:33pour me lever tard,
04:34un peu tard,
04:35et puis gagner peut-être
04:36un peu de sous
04:37si ça pouvait marcher.
04:38C'est vrai que c'est ça.
04:39C'est terrible de dire ça.
04:40Parce que, normalement,
04:41les acteurs, ils doivent dire
04:42qu'ils rêvaient de jouer.
04:44Non.
04:45Mais j'ai eu la chance, après,
04:46de rencontrer des gens formidables.
04:48On va peut-être en parler, bien sûr.
04:50Alors, il se trouve aussi
04:51que le week-end,
04:52vous rentriez à la maison
04:53et que vous vous réveilliez,
04:54quand même, Gérard Lussine
04:55à 6h30 du matin.
04:56Oui.
04:57Alors, ce que je faisais…
04:58Mais comment vous avez touché…
04:59Non, mais sérieusement,
05:00comment vous savez tout ça ?
05:01Je m'informe.
05:02C'est incroyable, ça.
05:03Parce que, c'est vrai,
05:04ce que je faisais,
05:05je mettais mon réveil
05:06à 6h30 du matin,
05:08j'appuyais dessus,
05:09et je me disais,
05:10je peux me rendormir.
05:12Mais vraiment,
05:13j'ai fait ça, quoi.
05:14Ça, ça me tue, là,
05:15quand même que vous vous souveniez
05:16de ça, quoi.
05:17Vous le sachiez, quoi.
05:18Ben voilà.
05:19Mais je ne tire pas pour autant
05:20la couverture à moi.
05:21Non, non.
05:22Alors, il se trouve que,
05:23finalement, vous êtes devenu comédien,
05:24mais déjà, à l'école,
05:25vous étiez clown.
05:28J'aimais bien faire marrer les copains.
05:30Et puis, bon,
05:32je n'étais pas non plus
05:34un merveilleux élève.
05:35Je travaillais juste ce qu'il fallait, quoi.
05:37D'ailleurs, ma mère m'a dit,
05:38je te préviens,
05:39tu vas au bac
05:40et après, tu feras ce que tu veux.
05:41Je suis allé au bac.
05:42Mais je ne l'ai pas eu.
05:43Vous montiez aussi
05:44des petits spectacles à l'école,
05:45Gérald Lussine ?
05:46Oui.
05:47Et j'ai appris la guitare aussi,
05:48tout seul.
05:49Et puis, je montais des spectacles
05:50au collège arménien
05:51et alors,
05:52je me souviendrai toujours.
05:53Il y avait une salle de théâtre
05:54et un jour,
05:55Rosivart est venu
05:57pour nous donner des conseils.
05:59Et moi, là,
06:01je ne savais plus où j'étais, quoi.
06:02Ça a été un moment
06:04formidable pour moi
06:05de la rencontrer là-bas.
06:06Alors,
06:07ce métier, vous l'avez choisi
06:08justement parce qu'il fallait
06:09prendre son temps
06:10et qu'il y a une chanson
06:11qui correspond justement
06:12à cet état d'esprit.
06:13Aujourd'hui, peut-être
06:16ou alors demain
06:19ce sacré soleil
06:22me donne la paix
06:23Vernon Sardou,
06:24qui a chanté cette chanson
06:25que Michel Sardou
06:26a reprise ensuite
06:27avec son père.
06:28En fait, cette chanson,
06:29ça a été un des grands succès
06:30de l'après-guerre
06:31parce qu'elle prenait
06:32le contre-pied d'une France
06:33vouée à la reconstruction
06:34et au travail.
06:35Alors, il se trouve
06:36qu'effectivement,
06:37le métier de comédien,
06:38vous l'avez choisi
06:39parce que vous ne travaillez pas
06:40tous les jours,
06:41parce que vous vous levez tard.
06:42Oui, c'est un peu fou
06:44de dire ça,
06:45mais à la base,
06:46c'est ça.
06:47Après, je pense que
06:48dans ce boulot,
06:49il faut avoir aussi
06:50un peu de chance,
06:51savoir aussi rencontrer
06:52des gens.
06:53Enfin, savoir les rencontrer,
06:54c'est qu'il ne faut pas
06:55se tromper.
06:56J'ai eu la chance
06:57de rencontrer des gens
06:58assez formidables.
06:59Et sans faire
07:00le parcours traditionnel
07:01du conservatoire,
07:02vous avez commencé
07:03avec Jean Le Poulin
07:04dans le Bourgeois Gentilhomme
07:06en 73 ou 74,
07:08je crois que c'était ça,
07:09au Théâtre Mogador.
07:11Au Théâtre Mogador,
07:12on jouait en matinée,
07:13classique.
07:14Jean Le Poulin,
07:15il fallait...
07:16C'était formidable, Jean,
07:17parce qu'il était
07:18super sympa avec moi,
07:19j'ai le souvenir.
07:20Et puis,
07:21j'avais une deux-chevaux
07:22camionnette à l'époque.
07:23Et des fois,
07:24quand il n'y avait pas
07:25la voiture qui venait
07:26le chercher,
07:27je le ramenais
07:28au 10 Avenue de l'Opéra
07:29où il habitait,
07:30dans ma deux-chevaux camionnette.
07:31Et ça,
07:32il a été super avec moi.
07:33Vraiment,
07:34ça m'a beaucoup aidé
07:35d'avoir quelqu'un comme ça.
07:36Il était formidable.
07:37Il a été clown
07:38d'ailleurs dès ses débuts
07:41avec le rôle
07:42de Joséphine Becker.
07:43Il avait un régime
07:44de bananes autour du rein,
07:45mais ses partenaires
07:46avaient mangé les bananes
07:47avant d'entrer en scène.
07:48C'est quand même extraordinaire.
07:49Mais il était très,
07:50très drôle.
07:51Très, très drôle.
07:52Quelqu'un d'autre
07:53qui a compté aussi
07:54dans votre vie,
07:55Gérard Loussine,
07:56c'est Robert Derry.
07:57Ah ben, Robert,
07:58ça a été...
07:59Je crois,
08:00pour moi,
08:01c'est la chance de ma vie.
08:02Parce que je suis arrivé
08:03un jour,
08:04il recevait des jeunes
08:05comédiens,
08:06il voulait des jeunes
08:07branquignoles,
08:08les nouveaux.
08:09Mais à l'époque,
08:10il y avait Vallex,
08:11Tornad, Olaf,
08:12Micheline Dax,
08:13Colette Brosset,
08:14évidemment,
08:15et Robert.
08:16Et donc,
08:17on est venus,
08:18c'est quelqu'un
08:19qui m'avait dit
08:20tu devrais venir,
08:21il y a une audition.
08:22Alors, on se pointe,
08:23c'était au bouffe parisien,
08:24au théâtre des bouffes parisien.
08:25Et là,
08:26bon ben,
08:27ils commencent à nous
08:28faire faire des improvisations,
08:29des petites choses.
08:30Bon.
08:31Et ça dure pendant
08:32deux, trois heures,
08:33on fait ça,
08:34les jeunes.
08:35Et puis après,
08:36bon ben, au revoir.
08:37Et donc, on part.
08:38Et moi, là,
08:39j'appelle Micheline Dax
08:40et je dis,
08:41Madame,
08:42qu'est-ce qu'on doit faire ?
08:43On doit revenir ou pas ?
08:44Il me dit,
08:45il vous a dit quelque chose ?
08:46Je dis,
08:47ben non, non, non.
08:48Ben, revenez demain.
08:49Je vous jure que c'est vrai.
08:50Je suis revenu tous les jours.
08:51Il ne m'a jamais dit,
08:52c'est bon,
08:53t'es pris.
08:54Jamais.
08:55Et puis, j'ai signé un contrat.
08:56Voilà.
08:57Mais il ne disait rien,
08:58c'est sa femme,
08:59Colette Brosset,
09:00qui disait tout.
09:01C'était un génie.
09:02Il a créé les Branquignoles.
09:03Les Branquignoles,
09:04ça a commencé par hasard
09:05dans un théâtre
09:06C'est devenu un spectacle
09:07international
09:08et le spectacle préféré,
09:09la Reine d'Angleterre,
09:10qui l'a invité à Buckingham.
09:11Mais vous savez que
09:12c'est la seule troupe française
09:13qui a joué à Buckingham
09:14et j'ai eu la chance
09:15de jouer
09:16pour la Royal Performance,
09:17de faire les Moines
09:18avec Jean-Pierre Cassel,
09:19Robert Deribre,
09:20en 1984,
09:21à Londres.
09:22C'est extraordinaire.
09:23Et j'ai eu une photo
09:24avec les Didi.
09:25Et quand on voit
09:26Gérard Lussine,
09:27Benny Hill,
09:28il a entièrement
09:29copié certains sketchs
09:30sur Robert Deribre
09:31et les Branquignoles.
09:32Il y a une photo
09:33de Robert Deribre
09:34et Benny Hill
09:35où Benny Hill
09:36regarde Robert Deribre
09:37d'un air suspicieux, d'ailleurs.
09:38Et vous avez fait aussi
09:39de l'opérette
09:40avec Vive Offenbach.
09:41Oui, c'était
09:42au Bouffes parisien,
09:43ça s'appelait
09:44Vive Offenbach, absolument.
09:45Et là aussi,
09:46c'était trois couvertures-pièces
09:47d'Offenbach
09:48mises en scène
09:49par Robert Deribre.
09:50Oui, absolument.
09:51Ce qui avait été terrible,
09:52c'était Jean-Philippe Laffont
09:53qui était une basse
09:54très importante
09:55qui avait le rôle principal
09:56et Robert me faisait faire
09:57que des conneries derrière.
09:58Je passais avec un machin
09:59et lui,
10:00il n'aimait pas du tout.
10:01Il n'aimait pas du tout
10:05que je passe au moment
10:06où il chantait
10:07et où ça riait dans la salle
10:08parce qu'il me faisait faire
10:09des trucs de fou.
10:10Donc, ça a été un peu...
10:11Et puis, à un moment,
10:12Robert a dit
10:13« Non, mais c'est comme ça,
10:14Jean-Philippe,
10:15il faut que ce soit comme ça. »
10:16Et ça s'est bien passé.
10:17Mais c'était assez étonnant
10:18de se retrouver
10:19à l'opéra comique, moi.
10:20Et ce qui est étonnant aussi,
10:21c'est que les branquignoles,
10:22aujourd'hui,
10:23personne n'en parle plus,
10:24Gérard Lussine.
10:25Comment ça s'explique ?
10:26Ça s'explique...
10:27Vous savez,
10:28vous le savez mieux que moi même,
10:29ils ont fait donc
10:31Paris au La Brouillère.
10:32Après, ils ont joué aux Etats-Unis.
10:34Ils ont eu un award.
10:36Un Tony Award.
10:377 Tony Awards.
10:38Absolument.
10:39Ils ont resté 4 ans.
10:405 ans à Londres.
10:41C'était une troupe internationale.
10:44Sauf qu'en France,
10:46ça a été...
10:47Si, quand on a fait
10:48« En sourdine, les sardines »
10:49qu'avait mis en scène Robert,
10:51ça a bien marché, cette pièce.
10:52Mais c'est vrai qu'aujourd'hui,
10:53en dessous de 50 ans,
10:54les gens ne savent pas
10:55qui est Robert Derry.
10:56Eh bien, notre mission,
10:57c'est peut-être aussi
10:58de les réhabiliter.
10:59Eh bien, essayons.
11:00En tout cas, en attendant,
11:01on va parler d'une autre date
11:02importante dans votre vie,
11:03le 27 avril 1984.
11:06A tout de suite sur Sud Radio
11:07avec Gérard Loussine.
11:09Sud Radio, les clés d'une vie.
11:11Jacques Pessis.
11:12Sud Radio, les clés d'une vie.
11:13Mon invité est Gérard Loussine,
11:15dont on connaît peu le parcours,
11:16mais qu'on évoque aujourd'hui.
11:18Vous avez fait tellement de choses.
11:19Vous avez aussi un nouvel album,
11:21premier album de chansons
11:22qu'on évoquera tout à l'heure.
11:24Et si je parle du 27 avril 1984,
11:27Gérard Loussine,
11:28c'est parce que ce jour-là,
11:29vous participez pour la première fois
11:31à cette émission.
11:37L'Académie des Neufs,
11:39qui était au départ
11:40l'adaptation d'un jeu américain,
11:42Hollywood Squares,
11:43mais Jacques Antoine
11:45l'a transformé
11:46en mêlant le francophonisme
11:47et c'est devenu un jeu français.
11:49Et vous êtes là pour la première fois
11:51avec une petite cravate blanche
11:53et vous êtes devenu
11:54un pensionnaire, un sociétaire.
11:55Et puis Jean-Pierre Foucault
11:57a été formidable avec moi.
11:58Mais vous savez comment ça s'est passé ?
11:59Je vous raconte quand même vite fait.
12:01J'étais chez moi
12:02et j'avais un ami qui bossait
12:04avec justement Jacques Antoine
12:06et qui était comédien avant
12:08puis qui avait arrêté.
12:09Et je suis en train de regarder le tennis.
12:11C'était en avril, vous me dites.
12:13Donc, je ne sais pas,
12:14il y avait un match de tennis.
12:15Je regardais à la télé, quoi.
12:16Et là, il m'appelle, il me dit
12:17« Gérard, il faut que tu viennes.
12:19On a un des invités qui n'est pas là.
12:21On a deux émissions à faire.
12:22Il faut que tu le fasses. »
12:23J'ai dit « Non, non, non.
12:24Moi, je ne connais pas.
12:25Je ne sais pas faire ça. »
12:26« Tu viens.
12:27Tu prends deux chemises. »
12:28Parce qu'on tournait, évidemment.
12:30Deux fois.
12:31Deux émissions, deux chemises différentes.
12:32Et tu viens.
12:33Donc, je me pointe
12:34et je ne vous raconte pas
12:35dans quel état j'étais, quoi.
12:36Et la chose formidable,
12:37c'est Jean-Pierre qui a été...
12:38Mais ça a été un bijou pour moi.
12:40Il a été adorable avec moi
12:41et c'est vrai que ça a continué après.
12:43Et je me sentais bien, moi, là-bas.
12:44En plus, vous aviez le sens de la réplique.
12:46Vous faisiez rire tout le monde,
12:47Gérard Lusside.
12:48Bon, je ne sais pas.
12:49C'est gentil de me le dire.
12:51Mais j'essaye.
12:52J'essaye.
12:53Moi, j'aime bien l'improvisation.
12:54Et en même temps, des fois,
12:55il faut tout faire.
12:56Il faut tout essayer.
12:57Des fois, ce n'est pas très drôle.
12:58Et puis, des fois, ça marche.
12:59Oui, mais il y avait des séquences mémorables
13:00où en haut,
13:01vous faisiez absolument n'importe quoi
13:02et ça faisait rire.
13:03Oui, c'est vrai.
13:04Et Foucault adorait l'humour.
13:05Il adorait les canulars.
13:06Et quand il était à Radio Montecarlo,
13:08un jour, il y avait une recette
13:09de Carole Chabrier tous les jours.
13:11Et le 1er avril,
13:12il lui fait faire la recette
13:13de la pêche au thon.
13:15Avec une pêche avec du thon dedans.
13:17Et personne autour de lui
13:19n'avait compris le canular que c'était.
13:21Alors, il se trouve aussi
13:23que l'Académie des Neufs
13:25vous a permis de connaître
13:27et de bien connaître Gérard Hernandez.
13:29Alors, Gérard, ça a été...
13:31Je l'avais rencontré déjà sur un film
13:33où j'avais un petit rôle
13:35et où il était adorable.
13:37Déjà dans Cinefurax.
13:39Il était déjà dans le film.
13:41Et il était adorable avec moi.
13:42Et à l'époque, je me souviens,
13:43il m'avait invité.
13:44Il avait une maison sur l'île de Rimes.
13:45Il m'avait invité là-bas.
13:46Puis on a sympathisé comme ça avec Gérard.
13:48Et il a été important dans ma vie.
13:50C'est un peu un modèle pour moi, Gérard.
13:52Oui, parce qu'en plus,
13:54il faut savoir qu'il était
13:55la victime favorite de Roger Carel
13:57qui faisait des blagues sans arrêt.
13:58Ils n'arrêtaient pas.
13:59Un jour, sa femme ouvre
14:01la boîte à gants de sa voiture
14:02et voit un slip
14:03et un soutien-gorge de femme.
14:05Et la 1ère réaction de Hernandez,
14:08c'est de dire « c'est Carel ».
14:09Oui, oui.
14:10Il l'appelait Gégers en plus.
14:11Exactement.
14:12Vous savez l'histoire avec Micheline Dax,
14:13que faisait Roger Carel à Micheline Dax ?
14:14Allez-y.
14:15Quand il partait en vacances,
14:17ils lui envoyaient des cartes postales
14:18sans enveloppe,
14:19avec des dessins un peu érotiques,
14:21un peu machin.
14:22Et la concierge recevait,
14:23« vous avez reçu un courrier ».
14:25Elle voyait ces dessins-là.
14:27Elle disait « oh non, il a encore fait ça ».
14:29Il était assez génial.
14:31Et puis, vous devez aussi à Gérard Hernandez
14:33quelque chose d'important.
14:34Écoutez le générique.
14:42Car vous êtes aujourd'hui dans « Scène de ménage »
14:44grâce à Gérard Hernandez.
14:46Gérard Lucide.
14:47Il m'a appelé un jour,
14:48il me dit « je crois que j'ai fait une connerie ».
14:50Je dis « ah bon, pourquoi ? »
14:51« J'ai parlé de toi pour faire un personnage avec moi »
14:54et ils ont dit « oui ».
14:56Je lui dis « mais t'es fou, c'est génial,
14:58je suis super content ».
15:00Et voilà, je tourne avec lui
15:01et c'est vraiment très sympa à faire.
15:03En fait, vous êtes arrivé après la disparition de Marion Gamme.
15:05Pas question de mettre quelqu'un qui lui ressemble.
15:09Et vous avez décidé d'être une sorte de copain.
15:13Alors, ce qui se passe, c'est lui qui a eu l'idée.
15:16Il a eu l'idée de faire venir un voisin
15:18parce qu'il y a Patrick Préjean aussi qui est son voisin.
15:20Patrick Préjean qui était tout petit
15:22dans la première télé que vous avez tournée.
15:24Absolument.
15:25Et à qui j'ai joué le chasseur français aussi, Boris Vian.
15:27Patrick aussi, c'est quelqu'un qui a bien existé pour moi aussi.
15:30Et donc, il a eu l'idée de dire
15:33« c'est un personnage qui vient me voir
15:35pour que je lui donne des cours de méchanceté
15:37parce que lui, il se fait marcher sur les pieds. »
15:39Et donc, voilà, je suis ce personnage-là.
15:41Et en même temps, ça marche très fort.
15:43C'est un travail très différent.
15:45Alors, il faut aller vite.
15:47Et ce qui me rend fou, c'est de voir Hernandez
15:51qui des fois tourne 10 dans la journée.
15:53Moi, quand j'y vais, j'en tourne 4, 5 maximum.
15:56Et la première fois que je suis arrivé,
15:58pour le premier jour, j'avais appris mes textes comme un fou.
16:01Et je dis à Gérard, je dis « tu veux qu'on répète ? »
16:03Il me dit « non, non, je ne les ai pas encore lus ».
16:06J'étais soufflé.
16:07Et on a tourné, mais comme il les lit une fois,
16:09on répète une fois et il les sait.
16:11C'est le professionnalisme.
16:12Ah mais ça me tue, moi.
16:13Et quand on voit Patrick Préjean ou Gérard Hernandez,
16:15on se dit que finalement, la scène,
16:17c'est le secret de l'éternelle jeunesse.
16:19Moi, je pense que c'est hyper important.
16:22Que ce soit le théâtre, que ce soit...
16:24Moi, le théâtre, c'est très important pour moi.
16:26J'ai vécu des choses formidables au théâtre, vraiment.
16:29Mais là, c'est des moments assez agréables à voir.
16:33Et en même temps, que ce soit l'Académie des Neufs ou scène de ménage,
16:36ça vous a donné quand même une certaine popularité, Gérard Houssine.
16:40Je ne sais pas trop.
16:41Je ne me sens pas...
16:43Bon, voilà, moi, je suis quelqu'un de normal.
16:45Oui, mais en même temps...
16:47Oui, enfin, je ne sais pas.
16:49Écoutez, franchement, je ne sais pas.
16:51Je tourne beaucoup moins qu'avant.
16:53Moi, je ne cherche pas à en faire plus.
16:55Moi, je suis bien.
16:56Je vis ma vie comme ça.
16:57C'est comme ça que j'ai eu envie de faire cet album, d'ailleurs.
16:59Alors, il se trouve aussi qu'il y a une chose importante dans votre vie,
17:02c'est la radio, car vous avez une voix caractéristique
17:05qui a séduit les personnes de la pub.
17:08Et ça, je n'ai pas compris non plus pourquoi.
17:10Mais ça, c'est moi, je ne peux pas vous dire.
17:12Mais c'est vrai que j'ai eu la chance, j'ai appelé ça mon loto,
17:14j'ai eu la chance de faire des voix de pub pour la télé et la radio
17:18pendant presque 20 ans, quoi.
17:20Et ça, c'était génial à faire.
17:22Parce qu'en plus, moi, je faisais beaucoup de comédies.
17:25Et c'est vrai que c'est un travail sur un 30 secondes, 20 secondes, 10 secondes.
17:30Il faut bétonner ces trucs-là.
17:32J'y arrivais plutôt pas mal.
17:34Mais qu'est-ce qui a fait qu'on vous a appelé pour la première fois ?
17:37La première fois, j'avais fait un 40-cinq tours chez RCA.
17:41Et il y avait un autre producteur du 40-cinq tours,
17:44il y avait un copain qui était là.
17:46Je chante, je fais ma chanson.
17:48Il vient me voir et me dit « ça t'intéresserait de faire de la pub ? »
17:52Je lui dis « oui, je sais pas, je n'ai jamais fait ».
17:55Je vous raconte ça, c'est un peu long.
17:57Et bon, d'accord, écoute, tu viendras me voir.
18:01La boîte s'appelait ABR, rue de la Verrerie, je me souviens encore.
18:05Et donc, bon, je vais le voir, on fait un petit essai, mais il ne se passe rien.
18:09Et deux ans après, il m'appelle, il me dit « écoute, j'ai un truc à chanter sur Schweppes ».
18:13Je me souviens encore que c'était Schweppes.
18:15« Tu viens, tu fais la voix chantée ».
18:17Donc je viens, je fais la voix chantée, ça se passe bien.
18:20Et on attend le comédien qui fait la voix parlée.
18:22Je jure, ça n'arrive jamais, il n'est pas venu.
18:25Et là, il me dit « mais t'es comédien aussi ? ».
18:27« Ben oui ». « Ben vas-y, fais ».
18:29Je vous promets que c'est comme ça que ça s'est passé.
18:31Donc j'ai fait la voix, la voix chantée, la voix parlée.
18:34Ça a commencé comme ça.
18:35Et après, petit à petit, petit à petit, petit à petit.
18:39Et après, j'en ai fait beaucoup, oui.
18:41Et l'une des plus célèbres pubs que vous avez faites, Gérard Lussine, c'est la grenouille Smax.
18:46Ah, j'ai faim !
18:47C'était ça, je me souviens.
18:49C'était Kellox qui avait adopté une grenouille pour mascotte.
18:53Ils ont essayé après avec un ours.
18:56Ça n'a pas marché.
18:57Ils sont revenus avec la mascotte.
18:58Vous preniez des voix comme ça, très différentes ?
19:00Oui, je sais faire un peu des voix un peu différentes.
19:03J'ai fait beaucoup de dessins animés aussi, où on change de voix.
19:06On parle un peu comme ça.
19:07Puis après, on fait.
19:08Alors moi, je voulais vous dire que c'est comme ça qu'il va faire.
19:10Mais Gérard Hernandez, c'est mes modèles.
19:13Roger Carrel, Gérard Hernandez, c'était des gens, c'est des modèles.
19:17Je n'ai pas leur talent sûrement, mais en tout cas, j'en ai fait beaucoup.
19:21Et puis, il y a eu un doublage culte pour une génération,
19:24qui est la voix française de Docteur D'Enfer dans Austin Powers,
19:28une parodie délirante de James Bond.
19:30C'était très particulier.
19:32Il parlait un peu comme ça.
19:34Et j'avais fait, je l'avais fait.
19:36C'était assez sympa.
19:38Ça s'appelait Austin Powers.
19:39C'était le premier.
19:40Le premier.
19:41Il y a eu trois films.
19:42Moi, je me souviens, au festival de Londonville, je l'avais vu en avant-première.
19:45Personne ne venait dans la salle parce qu'il y avait un film, un télo à côté.
19:48Ça a été un triomphe.
19:49C'était complètement délirant.
19:51Et Mike Myers, qui était l'interprète d'Austin Powers,
19:55est aujourd'hui la voix de Shrek.
19:57Ah oui ?
19:58Voilà.
19:59Ah d'accord.
20:00C'est dingue.
20:01Mais le doublage, en plus, c'était quelque chose qui vous amusait beaucoup ?
20:03Oui.
20:04Alors, j'ai eu la chance d'en faire à un moment.
20:06Je bossais avec une boîte qui s'appelait Record Films.
20:08C'était Gérard Cohen.
20:09Et il me faisait bosser.
20:10Il faisait des films italiens.
20:11Il faisait des films.
20:12Et c'était assez sympa.
20:13Et puis, comme j'ai fait beaucoup de voix de pub,
20:15quand on m'appelait un peu après,
20:17j'étais pas toujours libre.
20:18Et puis après, ça s'est moins fait.
20:20J'ai fait beaucoup moins de synchros que de voix de pub.
20:23Et puis après, j'ai pas cherché à en faire plus non plus.
20:26Justement, c'est ça, votre art de bien vivre.
20:28C'est être là quand il le faut et le reste du temps.
20:31Oui.
20:32Et être pas là quand il le faut aussi.
20:33Parce que je suis bien aussi quand je suis pas là.
20:35Et qu'est-ce que vous faites quand vous n'êtes pas là ?
20:37Alors, je fais beaucoup de guitare.
20:39Je lis beaucoup.
20:40J'aime beaucoup les polars.
20:41Non, mais je lis.
20:42Je lis.
20:43On me donne des...
20:44Je vais au cinéma.
20:46Je peux pas expliquer.
20:47J'aime beaucoup ne rien faire.
20:49Je crois que je suis quand même un gros fainéant.
20:51Alors, on me dit mais non, c'est pas vrai.
20:53Bah, j'aime bien rien faire, quoi.
20:54Je vous promets que c'est vrai quand je regarde mon...
20:56Aujourd'hui, quand je regarde mon emploi du temps,
20:58je dis ah, j'ai pas grand-chose cette semaine.
20:59C'est cool.
21:00Ça me plaît vraiment.
21:01C'est pas du tout pour faire le malin.
21:03Je suis comme ça.
21:04Eh ben, il y a eu quand même quelques activités.
21:06Et on va évoquer une autre date aussi importante dans votre parcours,
21:10le 27 août 2002.
21:12A tout de suite sur Sud Radio avec Gérard Loussine.
21:15Sud Radio, les clés d'une vie.
21:17Jacques Pessis.
21:18Sud Radio, les clés d'une vie.
21:20Mon invité, Gérard Loussine.
21:22Un inconnu qui ne l'est plus vraiment,
21:24même si tout le monde connaît votre visage.
21:26On a commencé à parler de votre parcours.
21:28On parlera tout à l'heure de votre premier album.
21:31Et le 27 août 2002, c'est une date qui a changé votre vie.
21:34Je crois que c'est la première au La Bruyère
21:36de Un Petit Jeu Sans Conséquences.
21:38Absolument.
21:39Et en plus, c'est une pièce...
21:41C'est la première fois où on avait monté une boîte de production
21:43avec Marc Fayet et José Paul.
21:45Et c'est la première pièce qu'on a coproduite.
21:47Comment c'est arrivé ça ?
21:49Alors ça, c'est encore un truc...
21:51Pour ça, je me dis qu'il y a quelqu'un au-dessus qui me...
21:55Un jour,
21:57José a une pièce
21:59de Gérald Cibleras et Jean Delle.
22:04Et il dit qu'ils n'arrivent pas à la monter.
22:06Ils ont essayé avec des gens différents.
22:09Ils n'arrivent pas à la monter.
22:10Donc, t'es un lissa.
22:11Alors je lis.
22:12Je le rappelle.
22:13J'ai dit, c'est top.
22:14Il fait les remarques.
22:15Ah ouais, c'est top.
22:16Bon, on a monté notre boîte.
22:17On dit, on essaye.
22:18Et on l'a fait lire à Stéphane Meldègue
22:20qui était au Théâtre La Bruyère
22:22et qui nous dit, c'est formidable.
22:24Alors, je la mettrais bien en scène.
22:26Avec son accent, il disait,
22:27je la mettrais bien en scène, la pièce.
22:29Et alors, on dit, bah non.
22:30Nous, on a pensé à Stéphane Hillel.
22:32On voulait travailler avec Stéphane et tout ça.
22:35Bon, d'accord.
22:36Alors faites avec lui.
22:37Et on monte la pièce.
22:38Mais on ne sait pas du tout ce qui va se passer.
22:40On ne sait pas du tout ce qui va se passer.
22:42Et là, ça a été un truc de malade.
22:44Il y a eu...
22:45On a joué plein très très vite.
22:47C'était rempli, la salle.
22:49Et surtout,
22:50neuf nominations en Molière.
22:52Cinq Molière.
22:54Alors l'histoire, c'était un couple
22:55qui annonce sa séparation
22:56devant des copains à la campagne.
22:58Mais ils pensent briser la journée.
23:00C'est pas ce qui va se passer.
23:02C'était novateur.
23:03Comment expliquer ce succès ?
23:05Et alors là, franchement,
23:06là, je serais...
23:07Je sais pas.
23:08C'est...
23:09Je sais pas.
23:10On n'a pas compris.
23:11C'est un OVNI pour nous.
23:13Mais...
23:14Ouais, il s'est passé un truc
23:15autour de cette pièce.
23:17Je ne saurais pas vous dire.
23:18Franchement.
23:19Est-ce que ce n'est pas
23:20une nouvelle forme de théâtre
23:21avec des sujets de société
23:22qui, justement, touchait les cœurs ?
23:24Mais il n'y avait pas déjà
23:25des choses comme ça,
23:26peut-être un peu avant, non ?
23:27Alors oui,
23:28c'est arrivé là,
23:29comme ça.
23:30Et puis, je sais pas,
23:31on était jeunes à l'époque.
23:33Et puis bon,
23:34il s'est passé un truc
23:35autour de ça, quoi.
23:36Il est arrivé un moment aussi
23:37où la séparation
23:38n'était plus un tabou.
23:39Voilà, il y avait ça aussi.
23:40Oui, oui, oui.
23:41C'est vrai, mais...
23:42Moi, là, j'avoue
23:43que je ne peux pas vous dire
23:44pourquoi cette pièce
23:45a fait ce carton, quoi.
23:46Ça a été un truc de malade.
23:48Et en même temps,
23:49il y avait des jeunes
23:50et des anciens dans la salle.
23:52Il y avait tout le monde.
23:53C'est vrai que ça a fait venir
23:55aussi un public
23:56beaucoup plus jeune au théâtre.
23:58Un petit jeu sans conséquence
23:59par rapport à avant.
24:00Oui, parce qu'on n'était pas
24:01dans le boulevard,
24:02mais dans une nouvelle
24:03forme de théâtre.
24:04Oui, voilà.
24:05C'étaient des pièces...
24:06Après, Marc a écrit
24:07un film qui a aussi
24:08vachement marché,
24:09qu'on a produit aussi.
24:10Et c'était toujours
24:11des pièces comme ça, chorales,
24:12sans vedettes,
24:13mais des pièces chorales.
24:15Et c'est vrai que c'était
24:16le début de ça, je crois.
24:17Oui, parce qu'à l'époque,
24:18si on n'avait pas
24:19de tête d'affiche,
24:20on ne montait pas la pièce.
24:21Aujourd'hui, c'est pareil,
24:22je peux vous dire.
24:23On est bien d'accord.
24:24Alors, il y a eu aussi
24:25un film parce que
24:26Bernard Rapp a eu
24:27le coup de foudre
24:28pour cette pièce.
24:29Oui, alors, bon,
24:30là, l'histoire,
24:31elle est un peu plus compliquée.
24:32C'est-à-dire que nous,
24:33on avait prévu
24:34de faire le film.
24:35Et les auteurs
24:36ont eu envie de le faire
24:37avec des gens connus.
24:38On peut comprendre
24:39en même temps.
24:40Et du coup, nous,
24:41on avait tout prévu.
24:42Eh bien, on ne l'a pas fait.
24:43Et eux, ils l'ont fait.
24:44Bon, malheureusement,
24:45je crois que le film
24:46n'a pas vraiment marché.
24:47C'est dommage.
24:48Je crois qu'on avait parlé
24:49de cette pièce à Bernard Rapp
24:50qui était venu la voir.
24:51Oui, il l'avait beaucoup aimée.
24:52Et d'ailleurs,
24:53c'était sa dernière pièce
24:54en même temps.
24:55Son dernier film, je veux dire.
24:56C'est vrai.
24:57Et alors, c'est drôle
24:58parce que la pièce,
25:00il y a Vincent Lindon,
25:01Kiberlin.
25:02Ils sont tous venus voir la pièce
25:03parce qu'ils se disaient
25:04pourquoi pas.
25:05Bon, Kiberlin l'a jouée.
25:06Elle a tourné le film.
25:07Il y avait quelque chose
25:08d'attirant dans cette pièce.
25:09Oui, oui.
25:10Alors, il se trouve que
25:11vous avez effectivement,
25:12grâce à cette production,
25:13monté une dizaine de pièces
25:14ensuite.
25:15Absolument.
25:16Et ça a été à chaque fois
25:17un succès.
25:18Non.
25:19Il y a eu des succès,
25:20mais on a eu des bides aussi.
25:21Et c'est vrai qu'on perd
25:22l'argent beaucoup plus vite
25:23quand c'est un bide
25:24qu'on en gagne
25:25quand ça marche.
25:26Oui.
25:27Et bon, ben,
25:28on a tenu 12 ans comme ça.
25:29Puis, à un moment,
25:30on a dit
25:31oh, on va arrêter quand même
25:32parce que ça nous coûtait
25:33un petit peu de sous
25:34quand même à la fin.
25:35Alors, Marc Paillet
25:36est devenu un de vos complices.
25:37Vous ne le connaissiez pas avant.
25:38Marc, je connais...
25:39Alors,
25:40c'est encore une histoire de fou.
25:41Moi, j'étais ami
25:42avec Laurence,
25:43la femme de Marc,
25:44mais qui est aussi
25:45la sœur de José.
25:46Paul.
25:47Oui, José-Paul.
25:48Et je l'avais connu
25:49au labo, hier,
25:50quand j'avais joué
25:51L'Ampoule Magique.
25:52Et donc, on était amis.
25:53On se voyait de temps en temps.
25:54Et un jour,
25:55j'ai dit, tu vois,
25:56moi,
25:57j'aimerais bien
25:58qu'on monte des pièces
25:59et puis qu'on produise nos pièces.
26:00Et si je faisais ça,
26:01moi, ça serait avec des gens
26:02comme ton frangin
26:03et comme José
26:04ou Marc.
26:05Alors, on a parlé.
26:06Ils ont dit, d'accord,
26:07on va se voir.
26:08On s'est vus
26:09et on a décidé de faire comme ça.
26:10C'est comme ça que ça s'est fait.
26:11Et Marc Paillet
26:12a eu deux molles, hier,
26:13celui de La Révélation Théâtrale
26:14et du Comique.
26:15Et surtout,
26:16c'est un passionné de cyclisme.
26:17Ah oui.
26:18Il dirige, aujourd'hui,
26:19le Tour du Finistère
26:20et il milite
26:21pour la sécurité du cyclisme.
26:22Oui, mais vous savez tout ça
26:23de où ?
26:24C'est faux, quoi.
26:25C'est vrai que…
26:26Ah non, Marc,
26:27c'est un fan de vélo.
26:28Il connaît tout le monde.
26:29Il connaît tout le monde
26:30dans le vélo, quoi.
26:31Il est incroyable.
26:32D'ailleurs,
26:33je ne le reconnais pas, moi.
26:34Je suis allé avec lui
26:35à des courses, des fois.
26:36Je ne le reconnais pas
26:37quand il est sur une course.
26:38Pourquoi ?
26:39Il est complètement ouvert,
26:40complètement…
26:41Quand il est,
26:42en tant que comédien,
26:43un super comédien
26:44et même en tant qu'auteur,
26:45il est plutôt discret.
26:46Il faut qu'on le pousse un peu
26:47pour arriver à faire les choses.
26:48Et là, d'un seul coup,
26:49il est…
26:50C'est sa vie, aussi.
26:51Il est en roue libre.
26:52Oui, voilà.
26:53Mais c'est vrai
26:54qu'il y a du boulot à faire
26:55pour les cyclistes,
26:56pour soutenir les cyclistes
26:57parce qu'ils ne sont pas
26:58toujours respectueux
26:59de la circulation.
27:00Oui, alors moi,
27:01je fais du vélo, beaucoup.
27:02D'ailleurs, bon.
27:03Et c'est vrai que
27:04les plus dangereux,
27:05ce sont les autres vélos,
27:06les trottinettes.
27:07Et des fois, moi,
27:08je roule sur la route
27:09parce que les bagnoles
27:10font peut-être plus gaffe
27:11que les vélos.
27:12Après, il y a des voitures
27:13qui sont énervées
27:14parce qu'elles font
27:19C'est autre chose,
27:20un autre débat.
27:21Alors, il y a eu aussi
27:22le festival d'Avignon
27:23avec une pièce
27:24qui s'appelait 2€20.
27:252€20.
27:26C'est très particulier, aussi.
27:27La pièce était assez étonnante.
27:28Le thème, c'était
27:29des amis qui sont en vacances.
27:30Et puis, il y a un
27:31qui veut faire…
27:32À chaque fois,
27:33il fait un gag,
27:34un truc.
27:35Et là, il dit
27:36« Je vais mettre
27:372€20 dans cette petite
27:38secoupe, là. »
27:39Il annonce ça au début.
27:40Et vous allez voir,
27:41ils vont disparaître.
27:42Et on ne sait pas pourquoi.
27:43On ne sait pas comment.
27:44Effectivement,
27:45ça disparaît.
27:46Effectivement,
27:47ça disparaît.
27:48Et on ne sait pas qui.
27:49Et puis, il y a
27:50un des couples
27:51qui gagne au loto.
27:52Mais là,
27:53il ne veut pas le dire
27:54parce que c'est
27:55une des personnes
27:56qui a pris l'argent.
27:57Et c'est vrai que la pièce
27:58a vachement bien marché.
27:59Le problème,
28:00c'est qu'il y a eu
28:01le Covid.
28:02Et que le 13 avril,
28:03je crois,
28:04ou je ne sais plus
28:05le combien,
28:06on a été obligés
28:07d'arrêter.
28:08Ça faisait à peine
28:09un mois et demi,
28:10deux mois.
28:11Ça démarrait bien.
28:12Elle peut revenir ?
28:13Non.
28:14Non, vous savez,
28:16c'est très compliqué
28:17maintenant le théâtre.
28:18Le théâtre privé,
28:19c'est de plus en plus difficile
28:20quand même.
28:21Et donc,
28:22c'est pas reparti, non.
28:23Il y a l'expression
28:24un ami,
28:25ça n'a pas de prix
28:26qui est un peu
28:27la base de la pièce.
28:28Et on a oublié
28:29que cette phrase,
28:30un ami fidèle n'a pas de prix
28:31et pas de poids
28:32pour peser sa valeur,
28:33au départ,
28:34c'est dans la Bible.
28:35Ah oui ?
28:36Eh oui.
28:37C'est pas lu la Bible.
28:38Vous savez quoi faire
28:39la semaine prochaine.
28:40Alors,
28:41pour quelqu'un
28:42qui, soi-disant,
28:43se laisse aller,
28:44c'est un travail
28:45parce qu'en plus,
28:46les répétitions avec José,
28:47Paul et les autres,
28:48c'est beaucoup,
28:49beaucoup de travail.
28:50José, il est assez génial
28:51parce qu'il travaille,
28:52lui, en amont
28:53comme peu de metteurs en scène
28:54travaillent
28:55quand il met en scène.
28:56Donc,
28:57tout est prêt
28:58et bétonné.
28:59Alors,
29:00il demande une chose
29:01et il a raison.
29:02C'est,
29:03on commence les répétitions
29:04de texte dessus.
29:05Donc,
29:06on apprend le texte,
29:07nous, avant.
29:08Et c'est vrai qu'on commence.
29:09Alors,
29:10c'est toujours un peu,
29:11quand on est dans les places,
29:12ça c'est compliqué.
29:13Mais là,
29:14ça se passe vachement bien.
29:15Je n'ai pas souvenir
29:16de répétition.
29:17Il a monté pas mal de pièces,
29:18on a monté ensemble.
29:19Je n'ai pas souvenir
29:20de problème.
29:21Et dans les pièces
29:22que vous avez jouées,
29:23il y a aussi
29:24l'Ampoule Magique
29:25de Woody Allen.
29:26Vous avez joué Woody Allen,
29:27Gérard, aussi ?
29:28Oui, c'est génial.
29:29C'est vous qui me le rappelez.
29:30C'est formidable.
29:31C'était au Théâtre La Bruyère
29:32avec Stéphane Meldègue.
29:33Le La Bruyère,
29:34quand même important.
29:35Regardez,
29:36je fais ça en 94
29:37avec Stéphane.
29:38On joue
29:39un petit jeu au La Bruyère
29:40et Robert Derry,
29:41c'est le La Bruyère.
29:42Exactement.
29:43Pour moi,
29:44c'est un théâtre
29:45qui a été très important
29:46dans ma vie.
29:47Il y a un autre théâtre
29:48important aussi,
29:49c'est le Théâtre de Paris
29:50parce que vous avez quand même
29:51joué avec Eddie Mitchell,
29:52un singe en hiver.
29:53Oui, oui.
29:54Eddie,
29:55c'était surréaliste pour moi.
29:56Mais non,
29:57j'ai vécu des trucs
29:58assez étonnants.
29:59Moi, c'est génial
30:00parce que c'est un ours,
30:01un peu,
30:02Eddie Mitchell.
30:03Et en réalité,
30:04quand il est à l'aise
30:05avec les gens,
30:06c'est le mec
30:07le plus adorable du monde.
30:08Il fait des cadeaux,
30:09il nous attendait le soir.
30:10Il a dit,
30:11cet endroit,
30:12ça ne va pas être ma loge,
30:13ça va être notre endroit à nous.
30:14Et on mettait de la musique
30:15et on mangeait,
30:16on buvait des coups
30:17et tout ça.
30:18Ça a été génial.
30:19C'est un souvenir formidable
30:20pour moi.
30:21Parce qu'en plus,
30:22il jouait au théâtre,
30:23ce qui n'était pas évident.
30:24Non,
30:25et c'est lui
30:26qui avait voulu.
30:27Avec Fred Testo
30:28qui jouait le rôle de Belmondo
30:29et lui,
30:30j'ai évidemment
30:31de suite Gabin.
30:32Et c'est lui
30:33qui avait voulu jouer ça.
30:34Puis le musicien
30:35que vous êtes
30:36a dû adorer
30:37jouer avec Eddie Mitchell.
30:38Il dit,
30:39je le connais.
30:40Là,
30:41je ne lui ai même pas envoyé mon album.
30:42Pourquoi ?
30:43Je n'ose pas.
30:44Il l'adorerait peut-être ?
30:45Je ne sais pas.
30:46Je ne sais pas.
30:47Mais moi,
30:48c'est un mec que j'admire.
30:49Par contre,
30:50il m'a filé plein de vinyles.
30:51J'adore les vinyles.
30:52Il m'en a filé plein.
30:53Il m'a fait des dessins
30:54parce que c'est un...
30:55Il dessine super bien
30:56et il m'a fait un dessin
30:57comme je jouais
30:58le rôle de Landru.
30:59Enfin,
31:00on l'appelait Landru,
31:01le rôle de Roquevert
31:02dans Le Singe.
31:03Il m'avait fait un dessin
31:05où il m'avait fait
31:06avec ma tronche.
31:07C'est moi.
31:08Je l'ai gardé chez moi.
31:09C'est un grand collectionneur
31:10de bandes dessinées.
31:11Absolument.
31:12Un jour,
31:13une maison
31:14qui publie
31:15des petits formats
31:16black,
31:17etc.,
31:18ferme,
31:19est allée le soir
31:20sachant que tout
31:21allait être jeté
31:22pour récupérer
31:23les albums.
31:24Il m'a montré
31:25quand on a dîné chez lui.
31:26Il a son endroit
31:27au fond de son jardin
31:28où là,
31:29c'est un musée.
31:30C'est un musée cet endroit.
31:31Il adore ça.
31:32Un singe en hiver,
31:33c'est quand même
31:34Antoine Blondin.
31:35Le vélo.
31:36Le vélo.
31:37C'est un personnage incroyable aussi.
31:38Vous ne l'avez pas rencontré ?
31:39Non.
31:40Malheureusement, non.
31:41Mais vous vous rendez compte,
31:42il écrivait ses romans
31:43entre 6 heures du matin
31:44et 11 heures
31:45parce qu'à partir de 11 heures,
31:46il buvait
31:47et il n'avait plus rien à faire.
31:48Il a écrit 5 romans.
31:49Oui.
31:50Antoine Blondin,
31:51c'était...
31:52C'était une autre époque.
31:53Je crois que les gens
31:54vivaient des choses un peu...
31:55Je crois qu'aujourd'hui,
31:56on vit moins ces choses-là.
31:57Je ne sais pas pourquoi.
31:58On faisait un marathon
31:59des leveurs de coude
32:00de rouge
32:01dans 42 cafés
32:02à Saint-Germain-des-Prés.
32:03On ne peut plus
32:04imaginer ça aujourd'hui.
32:05Non, je ne crois pas.
32:06Oui, oui.
32:07Alors, il y a aussi
32:08Gérard Cailliau
32:09qui a compté dans votre vie.
32:10Très important
32:11puisque Gérard,
32:12il m'a vu
32:13dans la première...
32:14Le chasseur français.
32:15Il était venu voir la pièce
32:17et à la fin,
32:19il me dit
32:20« Oh, j'aimerais bien
32:21qu'on se revoie. »
32:22Et donc,
32:23quelques temps après,
32:24il m'appelle.
32:25Je vais le voir.
32:26Il me dit
32:27« Voilà, j'ai une pièce
32:28d'un auteur,
32:29Christian Giudicelli
32:30qui s'appelle
32:31« La Reine de la Nuit »
32:32et je vais la monter
32:33avec Cilla Shelton. »
32:35« Oh, Cilla Shelton !
32:38Elle a cette grande dame. »
32:40J'ai dit oui.
32:41« Et il y a un personnage,
32:42c'est complètement pour toi. »
32:44Et donc, ça a commencé comme ça.
32:46Voilà.
32:47Et il a quand même été
32:48un grand directeur de théâtre
32:49et il a monté
32:50les pâmes de M. Schutz.
32:52Et les maturins.
32:53Et les maturins.
32:54Personne ne croyait en cette pièce.
32:55Il a joué 70 fois
32:56« Salle vide »
32:57et ça a démarré.
32:58Et ça a démarré.
32:59Il a fait 1500 présentations.
33:00Ça a été un truc de fou.
33:01Les pâmes,
33:02ça a été un truc de fou.
33:03Et tous ces gens-là
33:04vous ont appris beaucoup
33:05vers le cinéma ?
33:06J'ai appris que là.
33:07Parce que j'étais très peu
33:08en cours de théâtre.
33:09Je suis resté un mois.
33:10Ah bon ?
33:11Oui, parce que je suis arrivé au cours
33:12et puis…
33:13Et quel cours ?
33:14C'était un cours,
33:15une dame qui s'appelait
33:16Catherine Brieux.
33:17Qui était en face
33:18de l'Olympia.
33:19C'était juste en face.
33:20Vous savez où ?
33:21Il y a toujours pareil,
33:22le lieu,
33:23c'était le théâtre des Capucines.
33:24Exactement.
33:25Il y a encore la façade,
33:26un parfumeur
33:27avec le reste de la façade.
33:29Absolument.
33:30Et donc on était au-dessus.
33:31Et là, je suis resté un mois là
33:32parce que ce prof a dit
33:34« Toi, ça va,
33:37tu sais faire des choses,
33:38je voudrais te faire travailler
33:39tout seul. »
33:40C'est lui qui m'a fait rencontrer
33:41le Poulain d'ailleurs.
33:42Oui.
33:43Et il m'a fait travailler lui
33:44et j'ai démarré tout de suite.
33:45Il m'a fait jouer une pièce en 72
33:47et ça a commencé comme ça.
33:49J'ai eu beaucoup de chance quand même.
33:51Mais quand vous voyez vos copains
33:53Florent Pagny, Patrick Bruel,
33:55les autres que vous avez connus
33:56à vos débuts,
33:57finalement, ils ont beaucoup plus
33:58de succès que vous
33:59mais vous n'enviez pas leur vie.
34:00Non.
34:01Que ce soit Patrick,
34:02j'avais fait un 45 tours avec lui.
34:04Il s'appelait « Le Petit Pétard »
34:05en 80.
34:06Non, mais c'est des gens
34:07qui avaient des envies,
34:10ils ont réussi
34:11et puis ils avaient du talent aussi.
34:12Est-ce que j'ai ce talent-là ?
34:13Je ne sais pas.
34:14Mais je n'aurais pas aimé
34:15vivre ça moi.
34:16Vous avez votre propre vie
34:18et on va évoquer le 27 mai 2024
34:20la sortie de votre premier album.
34:22A tout de suite sur Sud Radio
34:23avec Gérard Loussine.
34:24Sud Radio, les clés d'une vie.
34:26Jacques Pessis.
34:27Sud Radio, les clés d'une vie.
34:29Mon amité Gérard Loussine.
34:31On a beaucoup parlé de votre carrière.
34:33C'est gentil.
34:34On vous découvre aujourd'hui
34:35parce que finalement,
34:36on vous connaît sans vous connaître.
34:37On a parlé de la comédie,
34:38de théâtre, de cinéma,
34:39de télévision,
34:40de la cabine à neuf.
34:41Et puis, votre rêve de toujours
34:43c'était de sortir un album.
34:45Il est sorti le 27 mai 2024
34:47et la première chanson de cet album,
34:49ça s'appelle « Au micro de la dame ».
34:53Quand sa voix résonne
34:54au milieu de la nuit
35:00Je quittais le lit
35:02de cet hôtel bourré
35:06Il y a un côté rock,
35:07à la Bachung et autres.
35:09Moi, c'est Georges Bedosian
35:12qui a fait les arrangements,
35:14qui est un merveilleux guitariste,
35:16guitariste du groupe Océan,
35:18qui a existé dans les années 80,
35:19qui marchait bien.
35:21Et on s'est connus au collège arménien.
35:24Et donc, on a appris la guitare ensemble,
35:26tout ça.
35:27Et lui, c'est devenu un guitariste hors pair.
35:29Et je lui ai dit, moi,
35:30je veux bien faire un album
35:31si c'est toi qui le réalises.
35:32Sinon, j'ai pas envie.
35:33Il y a une dame sur la pochette.
35:35On dirait une dame, c'est vous
35:36ou c'est pas vous ?
35:37La dame sur la pochette ?
35:38Sur la pochette de l'album,
35:40c'est vous ou c'est pas vous ?
35:41Petit ?
35:42C'est moi, oui.
35:43Quand j'ai 11 ans.
35:44Vous avez 11 ans.
35:45Et pourquoi avoir mis ça ?
35:46Je sais pas, ça me faisait marrer.
35:48Alors, pourquoi faire un album aujourd'hui ?
35:50Alors là, c'est pour mon plaisir.
35:51D'abord, j'ai commencé l'album.
35:53J'ai eu deux petites filles qui sont nées.
35:55Donc, j'ai fait deux chansons
35:56pour mes petites filles.
35:58C'est comme ça que j'ai commencé.
35:59Une qui s'appelle Thelma
36:01et l'autre Frida.
36:02Et j'ai fait comme ça.
36:03Et je me suis dit, tiens,
36:04Georges a fait des arrangements.
36:05Et je me suis dit, tiens,
36:06ça serait bien de faire d'autres morceaux.
36:08Puis, j'en avais fait, moi, des morceaux, tout ça.
36:10Donc, j'ai travaillé 12 morceaux.
36:12Enfin, non, 11 exactement.
36:14Et on l'a fait ensemble.
36:16Et le 12e morceau, malheureusement,
36:18c'est pour un des auteurs,
36:20Jean-Marie Moreau,
36:21qui a été directeur, président de la SACEM,
36:23qui est décédé pendant qu'on enregistrait.
36:25Et on a fait une chanson avec Vincent Baguian
36:27en tant qu'auteur,
36:29pour lui, qui est la 12e chanson
36:30que je n'avais pas prévu de faire au départ,
36:32qui s'appelait Chanson pour.
36:34Alors, un album, finalement,
36:36vous en rêviez depuis toujours.
36:37Oui, parce que j'avais fait des 45 tours.
36:39On m'amusait comme ça.
36:41On avait bien rigolé.
36:42On avait même fait la musique de Signe et Furax.
36:45Et là, j'avais vraiment envie de faire un vinyle,
36:48un CD et un vinyle de 12 chansons
36:50avec ce que j'aime, moi, musicalement.
36:53Ce que j'aime, le blues, le rock et français.
36:56Parce que je suis français.
36:58Et en même temps, un album que vous produisez.
37:00Pas question d'aller faire des maisons de disques.
37:02Surtout, il n'y en a plus.
37:04Maintenant, les labels veulent faire plus de rap
37:06que des chansons de vieux.
37:08Enfin, d'un vieux.
37:10Mais c'est vrai que, oui, je les produis.
37:13Bon, j'ai bien gagné ma vie grâce à mon métier.
37:16Je me suis dit, voilà, je vais produire mon album
37:19et je vais aller au bout du truc.
37:21J'ai pris les musiciens.
37:23J'ai payé tout le monde.
37:24Enfin, j'ai fait les choses.
37:25Le studio, tout.
37:26Et avec des séances amicales et presque en famille.
37:29Oui, toujours.
37:31Mais moi, c'est la base de ma vie.
37:33Je dis toujours, voilà, l'amitié,
37:37c'est je partirai en vacances avec.
37:39Tous les mecs avec qui je travaille,
37:40je partirai en vacances avec.
37:42Le micro de la dame, c'est une chanson.
37:43C'est un blues.
37:44Il y a de la nostalgie.
37:45Qu'est l'origine de cette chanson ?
37:47C'est Jean-Marie Moreau qui a écrit cette chanson.
37:49Je lui avais donné la musique.
37:51Et il sait que moi, j'adore le blues.
37:53Il sait que j'adore chanter.
37:55Donc, il a écrit ce texte.
37:57Mais je ne suis pas moi à l'origine.
37:59C'est la musique qui lui a fait écrire ça.
38:01Parce que je donne les musiques avant moi.
38:03Je n'écris pas.
38:05Vous n'avez jamais appris la musique ?
38:06Non.
38:07Tout seul ?
38:08J'aurais dû.
38:09Non, tout seul ?
38:10Tout seul, la guitare, oui.
38:12Mais aujourd'hui, si j'avais travaillé un peu plus,
38:16mais c'est mon côté un peu glandu,
38:18on peut le dire,
38:19je serais peut-être un très très bon guitariste.
38:21Là, je sais m'accompagner.
38:22Je sais composer.
38:23Je sais m'accompagner.
38:24Et j'adore composer aussi.
38:25Les mélodies, tout ça.
38:26Et cette chanson, il y a eu un clip,
38:27mais en noir et blanc.
38:28Oui.
38:29Ça, j'avais envie.
38:30Je trouve que le noir et blanc,
38:31on ressort bien les choses.
38:32On a fait cette chanson.
38:34Et aussi, la douleur fait moins mal.
38:36Aussi, en noir et blanc.
38:37Moi, j'aime bien le noir et blanc.
38:39Alors, l'album s'appelle Lucine,
38:41pas Gérard Lucine,
38:42et Lucine in the Sky.
38:44In the Sky, oui.
38:45Parce que c'est Lucine in the Sky with the Beatles.
38:49Ça me faisait marrer de faire ça.
38:51Moi, j'ai voulu faire les choses légèrement.
38:53Mais cette chanson, Lucine in the Sky,
38:56en fait, elle est restée célèbre,
38:58d'abord avec les initiales, LSD.
39:01Mais bien que son auteur ait dit que ce n'était pas le cas.
39:04Ils ont toujours dit que non.
39:05Ils ont dit que c'était un dessin de son fils Julian,
39:07qui avait été à l'origine.
39:09Et Lucie, c'était un dinosaure vieux de 3 millions d'années,
39:13découvert en 1974 en Éthiopie.
39:15C'est l'origine.
39:16Vous y croyez ?
39:17Oui, moi, je crois aussi.
39:18Parce que c'était bien aussi de faire des légendes.
39:20Comme il y avait une pochette des Beatles
39:22où McCartney était un peu devant.
39:25On disait, mais il est mort et ce n'est pas lui.
39:27Il y a eu plein de mythes sur les Beatles,
39:30les Stones aussi,
39:31et sur beaucoup de monde, beaucoup de groupes.
39:33Le premier album,
39:34John Lennon joue à peine de la guitare
39:36parce qu'il jouait à côté.
39:37Il ne savait même pas jouer de la guitare quand il a commencé.
39:39Sauf qu'ils avaient du talent, les mecs.
39:41Alors, ces textes-là aussi,
39:43c'est presque une observation de la société
39:45et de la vie quotidienne.
39:47Ça, c'est ce que j'ai demandé aux auteurs.
39:49C'est-à-dire que j'avais des envies
39:50et je parlais avec eux.
39:51Et je leur disais, tu vois, j'aimerais bien parler de ça.
39:53J'aimerais bien parler des femmes.
39:55Il y a un titre sur une femme qui a 60 ans, 70 ans.
40:01Et il faut vivre aussi.
40:03Ce n'est pas aussi simple que ça.
40:04C'est plus simple pour les hommes que pour les femmes.
40:05J'avais envie de parler de ça.
40:06J'avais envie de parler des femmes.
40:08Voilà.
40:09Et je donnais un peu des voix.
40:11Et puis, voilà.
40:12Et vous avez aussi envie de parler d'amour.
40:14Et une chanson le démontre.
40:16Une chanson en anglish.
40:17Ah oui, ça oui.
40:33La seule fois où vous chantez en anglish.
40:34En anglish.
40:35Alors, je vous raconte l'anecdote.
40:37C'est avec Vincent Baguian.
40:38Comme je compose tout en anglais bidon.
40:40Ce qu'on appelle en yaourt.
40:42Mais ça fait anglais.
40:43Il y a des mots, des machins.
40:44On peut se dire que c'est de l'anglais.
40:45Le mec qui ne parle pas anglais, il dit,
40:46oh, putain, il chante bien en anglais.
40:48Et le mec qui parle anglais, il se dit,
40:49qu'est-ce qu'il parle ?
40:50Il parle albanais, quoi.
40:51Et donc, là, il me dit, je lui dis,
40:53ça serait rigolo quand même qu'on fasse un truc
40:55où je raconte que j'étais écrit une chanson en anglish.
40:59C'est du n'importe quoi, mais je m'en fiche.
41:01C'est pour lui cacher que je l'aime.
41:03Et je lui écris dans une langue qu'on ne comprend pas.
41:06Et c'est toute la chanson.
41:08Et je parle de mes parents à la fin aussi.
41:10Alors, il se trouve que vous avez,
41:11et vous l'avez dit,
41:12vous avez déjà chanté dans les années 80
41:15avec des 45 tours.
41:16Et il y en a un qui existe encore sur Internet.
41:30Plus on est mieux vaut Cécile que ses seins.
41:33Oui, c'était, toute la chanson,
41:35c'est des petits proverbes un petit peu...
41:37Olé olé.
41:38Ouais, un peu olé olé.
41:39Ouais, c'est ça.
41:40Et donc, bon, on s'est amusé à faire ça à l'époque.
41:43Et alors, c'est très drôle que vous me parliez de ça,
41:44parce que j'ai fait des 45 tours, donc.
41:46Et j'ai une personne qui m'a dit,
41:48je vais vous faire une compilation de...
41:50J'adorais ce que vous faisiez avec un garçon
41:52qui s'appelait Giro, Jean-Jacques Giro.
41:53Giro et Loucine,
41:54avec qui on avait fait la musique de Furax.
41:56Et il me dit,
41:57je vous fais une compilation de vos titres.
41:59Et il a fait une compilation de nos titres
42:01qui est maintenant sur Spotify.
42:03C'est fou.
42:04Vous avez même chanté Sacré Dolar,
42:06qui au départ était dans le hit
42:07Parade de Salut les Copains Chouchous,
42:09par les Missiles,
42:10un groupe qui a existé deux ans.
42:11Pourquoi cette chanson ?
42:12Bon, je sais pas, on avait...
42:13Voilà, les 45 tours, c'était...
42:15On se marrait, quoi.
42:16C'était pour s'amuser.
42:17On a fait un cover en Rockabilly,
42:19et puis un autre à la Gainsbourg.
42:21Il se passait rien après, hein,
42:23sur ces 45 tours.
42:24Mais on s'est amusé, quoi.
42:26Moi, je m'amusais.
42:27J'avais envie de m'amuser
42:28en même temps que je faisais ça.
42:29En travaillant discrètement.
42:31Il y a l'amour qui compte dans votre vie,
42:33la famille.
42:34Et il y a une chanson, justement,
42:35qui est assez poignante dans cet album.
42:37La douleur fait moins mal que la faim.
42:40Oui.
42:41C'est une séparation, quoi.
42:42J'ai vécu deux séparations.
42:44Bon, maintenant, je revois les femmes
42:46à qui j'ai été mariée deux fois.
42:48Enfin, j'ai été mariée, oui,
42:49je suis mariée deux fois.
42:50Et c'est vrai que c'est toujours difficile à vivre.
42:53J'ai toujours eu beaucoup de mal, moi,
42:55à me remettre de mes histoires.
42:57Je dois pas être le seul.
42:58Non, justement, c'est une chanson
42:59qui touche tout le monde.
43:00Voilà.
43:01Et j'avais envie...
43:02Avec Vincent, on en a parlé.
43:04J'avais envie de parler de ça, quoi.
43:06Que c'est pas simple.
43:07Que pour se remettre, il faut du temps.
43:09Et qu'il y a des fois,
43:11on préfère avoir mal
43:15que ce soit fini définitivement, quoi.
43:18Voilà, c'était ça, l'idée.
43:19Alors, vous êtes à l'âge de la retraite.
43:21Largement.
43:22Et vous entamez une nouvelle carrière.
43:24Et il y a beaucoup de comédiens
43:25qui, comme vous,
43:26ont commencé à chanter sur le tas.
43:28Je pense à Serge Reggiani,
43:30qui a commencé grâce à Barbara.
43:32Elle lui a dit, tu viens en tournée,
43:33mais tu apprends ton métier d'abord
43:34avec mon professeur.
43:35Ouais, ouais, ouais.
43:36Mais bon, là, vous parlez de gens exceptionnels.
43:40Après, il y a plein de comédiens
43:41qui ont fait des albums.
43:43Donc, bon, je ne porte pas de jugement.
43:45Moi, j'ai toujours fait de la musique.
43:47Si ça avait mieux marché en musique à l'époque,
43:50je pense que j'aurais aimé faire ça, quoi.
43:52Oui.
43:53Ça n'a jamais marché ?
43:54Bah non.
43:55Mais ce n'est pas grave.
43:56Mais peut-être que vous n'êtes pas donné assez de mal.
43:58Je pense aussi que je suis assez...
44:01Je ne vais pas trop au charbon, c'est vrai.
44:03Mais c'est ma vie, je suis comme ça, quoi.
44:06Je ne cherche pas à être autrement
44:09que ce que je suis, quoi.
44:11Alors, dans cet album,
44:12il y a aussi une chanson
44:13qui est hélas d'actualité
44:15dans certaines grandes villes.
44:16C'est « Ça roulait pas ».
44:18Et ça roulait pas
44:22Je rêvais d'une cigarette
44:24Entre mes doigts
44:26En même temps, c'est toujours pareil,
44:27c'est une grosse esprit.
44:29En même temps, je ne fume pas
44:31Ah pardon.
44:33Je me fais doubler
44:34Engueule les claques sonnées
44:39Je sens que je vais tout lâcher
44:43Je pensais m'arrêter
44:44Sur le bas-côté
44:46Qu'est-ce que c'est que cette chanson ?
44:48Alors, cette chanson,
44:49c'est un gars qui a encore largué, quoi.
44:51Parce que sa gonzesse l'a quitté.
44:53C'est la même chose.
44:54Donc, il est paumé,
44:55il voudrait la retrouver.
44:56Il est dans les bouchons,
44:57il n'y arrive pas.
44:58Et puis, j'aimais bien ce côté...
45:00Il y a un côté Paris-Texas, là.
45:03Moi, la musique,
45:05l'arrangement qu'a fait Georges,
45:07j'adore.
45:08On a l'impression de rouler
45:10alors qu'on ne roule pas du tout.
45:11Et que, ben...
45:13Voilà, quoi.
45:14Le Texas, c'est Paris, en ce moment.
45:16Vous devez vivre ça.
45:17Ah non, mais Paris,
45:18moi, je ne prends plus la voiture.
45:20Je ne la prends très peu.
45:22Je prends mon vélo.
45:24Ce qui est étonnant,
45:25c'est que quand on écoute
45:26une des premières chansons
45:27de Joe Dassin,
45:28qui s'appelle Bip Bip,
45:29elle parle également
45:30les embouteillages parisiens.
45:31Oui, c'est vrai.
45:32Il y a du soleil,
45:33Bip Bip !
45:34Je me souviens.
45:35Alors, Marc Fayet,
45:36avec qui vous avez travaillé au théâtre,
45:38a été dans l'aventure de ce disque.
45:40Oui, il a écrit deux textes.
45:42Il a écrit...
45:43Thelma,
45:44la chanson pour ma première petite-fille.
45:46Et puis, il a écrit...
45:48Ah oui...
45:50Tu disais.
45:51Là, c'est l'histoire d'un...
45:54d'une femme qui dit
45:55« Toi, t'es l'homme de ma vie.
45:56Je voudrais toujours être avec toi. »
45:58Et c'est elle qui le quitte.
45:59Mais c'est toujours le même truc.
46:01Mais c'est votre truc.
46:02Mais, en même temps,
46:03écrire pour le théâtre
46:04et une chanson,
46:05ce n'est pas la même chose.
46:06C'est très difficile.
46:07C'est comme écrire un scénario
46:09ou écrire une pièce de théâtre.
46:10Ce n'est pas du tout pareil.
46:11Et une chanson...
46:12Moi, je suis admiratif des Souchon,
46:14des Renaud
46:15qui racontent des histoires.
46:16Même Baguian,
46:17il a fait des albums
46:18où il raconte une histoire
46:19en trois minutes.
46:20Et ça raconte un film, quoi.
46:22Et ça, c'est...
46:23Ce n'est pas évident
46:24d'écrire des textes.
46:25Moi, je n'y arrive pas.
46:26Et vous concluez, en général,
46:28les entretiens en disant
46:29« J'espère que cet album vous plaira.
46:31J'en serai très heureux.
46:32Et si il ne vous plaît pas,
46:33j'en serai très heureux aussi. »
46:34Mais moins.
46:35Voilà.
46:36Mais oui.
46:37Mais oui, parce que
46:38on ne peut pas plaire à tout le monde.
46:40On ne plaît pas à tout le monde.
46:41Donc, moi, ça ne me dérange pas que...
46:43Moi, j'aime bien quand les gens...
46:44Au théâtre, par exemple,
46:45quand on joue,
46:46on sort,
46:47moi, je vois les gens
46:48qui n'ont pas aimé la pièce
46:49et qui me disent
46:50« Formidable ! Formidable ! »
46:51Je les vois, ça se voit.
46:52Donc, voilà, il faut être sincère.
46:54Tu n'aimes pas,
46:55tu ne balances pas,
46:56tu ne dis pas « C'était nul. »
46:57Mais bon, voilà,
46:58tu n'as pas adoré, quoi.
46:59Tu ne dis pas
47:00« Oh, ton costume, il est bien. »
47:01Et il y a encore une chanson
47:03qui conclut cet album,
47:05qui va conclure notre émission,
47:06« Le temps qui passe ».
47:07Elle abuse des comptoirs
47:12Car bureau, café noir
47:17Glisse de jolis pourboires
47:22Aux étudiants du soir
47:24Une dame seule qui...
47:26Moi, je me souviens de Guy Savoie,
47:27le restaurateur,
47:28qui accueillait une femme toute seule,
47:30tous les jours, à sa table.
47:31Elle venait déjeuner.
47:32Quoi qu'il arrive,
47:33jusqu'à la fin de sa vie,
47:34elle passait des moments heureux.
47:36Ben oui,
47:37mais j'avais envie de parler de ça
47:38et c'est Sandy Masson
47:39qui a écrit ce texte.
47:41Comédienne.
47:42Elle est comédienne,
47:43mais elle a réussi
47:44à m'écrire des textes
47:45vachement bien.
47:46Et ça, ça parle d'une femme
47:48qui est seule
47:50et qui a connu plein d'hommes.
47:52Mais bon, il n'y en a plus.
47:54Mais elle continue
47:55à vivre les choses, quand même.
47:56Et je pense que c'est la base de la vie.
47:58Il faut essayer, en tout cas.
48:00Le temps qui passe,
48:01vous en profitez ?
48:04Ben oui, il faut en profiter.
48:05Moi, à un certain âge,
48:06je pense qu'il ne faut plus projeter.
48:08Oui, il faut avancer
48:09quand il y arrive.
48:10C'est ce qui m'avait toujours vécu.
48:11J'essaye.
48:12En tout cas, il y a cet album
48:13qui est sorti,
48:14qui est le premier.
48:15On ne sait jamais,
48:16il peut y en avoir d'autres.
48:17Déjà que celui-là existe un peu.
48:19En tout cas,
48:20les auditrices et les auditeurs
48:21de Sud Radio,
48:22de plus en plus nombreux,
48:23on a un million d'abonnés
48:24sur la chaîne YouTube,
48:25ils vont écouter cet album
48:26et je suis sûr qu'ils en redemanderont.
48:28C'est très gentil,
48:29mais je voulais vous remercier
48:30vraiment beaucoup.
48:31C'est vraiment un plaisir.
48:32Merci Gérard Lussigne.
48:33L'éclate d'une vie,
48:34c'est terminé pour aujourd'hui.
48:35On se retrouve bientôt.
48:36Restez fidèles
48:37à l'écoute de Sud Radio.

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