Nathalie Schraen-Guirma retrouve l'écrivain Eric-Emmanuel Schmitt à Oingt, au coeur des monts du Beaujolais, pour une traversée du Pays Lyonnais. Au programme de ce voyage : La Tourette, couvent bâti par Le Corbusier et inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO, puis Lyon, avec deux de ses joyaux, l'Opéra et l'Institut Paul Bocuse, l'une des écoles de cuisine les plus réputées au monde. Enfin, après avoir longé le Parc régional naturel du Pilat, Nathalie et Eric-Emmanuel découvrent le site archéologique de Saint-Romain-en-Gal, pour une plongée dans l'époque gallo-romaine. Année de Production : 2023
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00:00Sous-titrage ST' 501
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00:36Bienvenue sur une nouvelle route qui démarre ici,
00:39dans une région située à la confluence de la Saône et du Rhône,
00:43dont le coeur battant est Lyon.
00:45Une région riche à la fois de son patrimoine archéologique,
00:49culturel et naturel, avec des paysages de moyenne montagne
00:52doux et harmonieux.
00:53On est également au pays de l'excellence gastronomique
00:56grâce à la qualité de ses terroirs
00:58et au savoir-faire de ses chefs.
01:00Ce pays lyonnais, nous allons le parcourir en partant
01:03des monts du Beaujolais et du magnifique village d'Ouin,
01:06avant de rejoindre un étonnant couvent près des Veux,
01:08de visiter les coulisses du célèbre Opéra de Lyon
01:11et de terminer notre voyage en faisant un bond dans le passé
01:14à Saint-Romain-en-Galle et dans la ville de Vienne, au bord du Rhône.
01:18Mon invité est à la fois dramaturge, romancier,
01:21mais aussi réalisateur et acteur.
01:23C'est l'un des auteurs français les plus lus dans le monde.
01:26Son œuvre, traduite en plus de 45 langues,
01:28contient déjà des classiques de la littérature
01:30comme L'Évangile selon Pilate, La part de l'Aude
01:34ou Oscar et la Dame Rose.
01:36Cette région que nous allons parcourir, c'est la sienne.
01:39Je suis heureuse de faire cette route du pays lyonnais
01:42avec Éric-Emmanuel Schmitt.
01:46Bonjour, Éric-Emmanuel. Bonjour.
01:48Vous allez bien ? Mais oui, comment ?
01:50Je vais vous faire la bise. Ne pas aller bien ici.
01:55Quel point de vue exceptionnel !
01:57Oui, c'est les monts du Beaujolais, c'est la vallée de la Zerg.
02:01Et puis, je trouve que quand on est là,
02:04on ne fait pas seulement un voyage dans l'espace,
02:07on fait un voyage dans l'univers.
02:09C'est vrai.
02:11Je trouve que quand on est là,
02:13on ne fait pas seulement un voyage dans l'espace,
02:16on fait un voyage dans le temps.
02:18Aujourd'hui, c'est paisible.
02:20On est bien, là ?
02:22Aujourd'hui, le village est rempli d'artisans,
02:25alors qu'au départ, c'était une construction défensive,
02:28c'était pour surveiller l'ennemi dans la campagne.
02:31On a de la chance d'être à notre époque.
02:34C'est bien de se le rappeler.
02:36Il faut bien voir que dans le passé,
02:38là, il n'y avait qu'inquiétude.
02:40C'était l'endroit où l'ennemi pouvait débarquer
02:43et on se réfugiait sur les points hauts.
02:45Depuis l'époque romaine,
02:47aujourd'hui, on jouit du paysage,
02:49on jouit de la tranquillité des champs,
02:51mais il faut se le rappeler.
02:53On est au village Douin, un ancien village médiéval.
02:56Oui. C'est vraiment le cœur du Beaujolais,
02:59un village fait de pierres dorées.
03:02Depuis tout petit, je suis fasciné par ces pierres dorées
03:05parce que j'ai l'impression que ça sort du four,
03:08c'est un peu une brioche, du beurre, du miel.
03:11Pour moi, ça se mange.
03:13Ce n'est pas dû à une peinture,
03:15c'est vraiment le calcaire en lui-même qui est doré.
03:18C'est une pierre calcaire dorée.
03:20Ça crée des villages extraordinaires entièrement dorés.
03:23C'est un village qui vous interpelle, le village Douin.
03:26Oui, parce que c'est aussi une des caractéristiques,
03:29à mon avis, de cette région.
03:31Elle vous permet de circuler dans plusieurs siècles
03:34de plein pied, à ciel ouvert.
03:36Il est vraiment comme à l'époque médiévale,
03:39à part que les égouts sont améliorés.
03:41Tant mieux !
03:43Et que tous les systèmes de défense contre l'ennemi ont disparu
03:47et qu'au fond, la vie est devenue plus douce.
03:50Vous avez quand même la possibilité,
03:52pas seulement de marcher dans l'espace,
03:54mais de marcher dans le temps.
03:56Je trouve que c'est précieux, ça.
03:58C'est un village qui est atypique comparé aux autres
04:01ou il y a d'autres villages comme celui-ci dans la région ?
04:04Oui, je pense que c'est le plus réussi des villages de ce genre.
04:07C'est pour ça que je vous l'ai proposé.
04:09Parce que vous avez plein de très jolis villages
04:12en pierre dorée à l'intérieur du Beaujolais.
04:15Mais ici, le point de vue dominant
04:18et l'unité absolue du village
04:21en fait un lieu incroyable.
04:24Je sens que vous aimeriez rester ici sur ce banc,
04:27contempler ce paysage, mais on a de la route, Eric-Emmanuel.
04:30Faut que je vous montre un peu tout ça.
04:32On a un bon petit trajet à faire ensemble.
04:35Alors, on va partir d'ouin.
04:38On va passer par Éculie, Lyon,
04:41plein de belles choses qui nous attendent là-bas.
04:44On va longer le parc naturel du Pilar
04:47jusqu'à Saint-Romain-en-Galle
04:50et on va finir notre route à Vienne.
04:53Vienne, en dessous de Lyon, pas Vienne-Autriche.
04:56Bien évidemment !
04:59C'est un très beau parcours,
05:02plein de souvenirs pour moi en plus.
05:05Il y a même des petites surprises pour vous.
05:08Faut qu'on rejoigne notre van.
05:11Vous venez avec moi ?
05:14Je suis !
05:17Suivez-moi !
05:30Alors, il n'est pas confortable, ce van ?
05:33On est bien près de la route, là.
05:36De toute façon, moi j'adore les carrosses.
05:39C'est vrai ? Et est-ce que vous allez conduire ?
05:42Alors, je ne sais pas conduire.
05:45C'est vrai ? Je n'ai jamais passé le permis.
05:48Bon, alors vous allez prendre la carte.
05:51Vous êtes en train de conduire.
05:54Je ne sais pas conduire.
05:57Vous avez un bon sens de l'orientation ?
06:00Ça m'inquiète, là.
06:03Non, mais avec une carte, ça va.
06:06C'est intellectuel, ce n'est pas intuitif.
06:15Un premier rendez-vous nous attend
06:18entre les monts du Beaujolais et les monts du Lyonnais.
06:21Nous prenons la direction de la ville d'Eveux
06:24dans le couvent de la Tourette,
06:27un lieu que mon invité ne connaît pas encore.
06:35Il y a vraiment de la chance avec ce temps
06:38de voir tous ces paysages comme ça, partout de vue.
06:41Oui.
06:43On est dans les monts du Beaujolais, là, ici, c'est ça ?
06:46Oui, alors c'est très, très beau à partir du printemps
06:49et pendant tout l'été et au début de l'automne.
06:52L'hiver, c'est quand même moins séduisant
06:55parce que c'est la terre.
07:00Quel est votre lien, vous, avec la région lyonnaise ?
07:03Je crois que c'est plutôt du côté de la branche maternelle chez vous.
07:06Oui, mais aussi paternelle
07:09parce que bien que je m'appelle Schmitt,
07:12qui est un nom alsacien,
07:15mes grands-parents Schmitt et Steinmetz
07:18ont quitté l'Alsace dans les années 1930
07:21parce que mon grand-père comme ma grand-mère
07:24étaient les derniers enfants de grande famille de sept enfants.
07:27Il n'y avait plus de travail.
07:30Et mon grand-père et ma grand-mère se sont rencontrés
07:33dans un café des Alsaciens à Lyon.
07:36Et voilà, grand amour, ils ont fondé la famille Schmitt
07:39du côté lyonnais.
07:42Donc vous êtes nés à Sainte-Foy-les-Lyons ?
07:45Sainte-Foy-les-Lyons, mais Sainte-Foy-les-Lyons, c'est quasi Lyon
07:48et les, les, ça veut dire à côté de.
07:51Donc ça veut dire Sainte-Foy à côté de Lyon,
07:54c'est sur la colline de Fourvière.
07:57Et la colline de Fourvière fait partie de Lyon.
08:00Et mes parents avaient un appartement à l'époque
08:03qui donnait sur tout Lyon.
08:06Tout cela m'était offert sous mes yeux comme un spectacle.
08:09C'est peut-être ce qui a nourri le rêve chez vous ?
08:12Cet enfant rêveur avec ce paysage ?
08:15Je regarde le monde comme un spectacle
08:18et en même temps avec une certaine distance.
08:21Donc je me demande si le dramaturge, l'auteur de théâtre
08:24n'est pas aussi né sur ce balcon, ainsi que le philosophe,
08:27puisque je voyais les choses de loin.
08:30Vous êtes toujours resté très attaché à cette région lyonnaise.
08:33Mais vous savez, c'est pas seulement ma région natale,
08:36c'est ma région maternelle.
08:39L'amour qui existait entre ma mère et moi était extrêmement fort.
08:43Pour moi, tout est lié à elle,
08:46à nos voyages, à nos découvertes,
08:49à sa passion de la vie,
08:52à son allégresse, à sa curiosité.
08:55Ce qu'il y a de mieux en moi vient d'elle.
08:58Vous en parliez dans votre dernier ouvrage,
09:01qui est un journal d'ailleurs,
09:04qui change avec ce que vous aviez pu écrire avant.
09:07Vous parliez de cet amour infini que vous aviez pour votre maman,
09:10ce lien incroyable qui vous réunissait.
09:13Quelle chance ! J'ai connu...
09:16Je suis né par amour et j'ai été porté par l'amour.
09:19C'est aussi pour ça que je suis capable d'en donner,
09:22parce que je suis quelqu'un qui aime vraiment.
09:25C'est votre maman qui vous a donné ce goût
09:28pour les livres, pour la littérature ?
09:31Ma mère et mon père. Il y avait beaucoup de livres à la maison.
09:34Mes parents étaient en fait des sportifs.
09:37Mais il ne faut pas tomber dans les clichés.
09:40Les sportifs, ce n'est pas des abrutis qui n'ont pas de culture,
09:43qui ne lisent pas, qui ne vont pas au théâtre,
09:46qui ne vont pas à l'opéra ou au concert.
09:49Mes parents étaient à la fois des sportifs et des intellectuels.
09:52Il y a toujours eu des monceaux de livres à la maison.
09:55On n'avait pas la télévision.
09:58Mon premier livre, ça a été Les Trois Mousquetaires.
10:01Et là, c'était parti pour la vie.
10:05Finalement, cette pierre dorée que l'on avait dans le village loin,
10:08on la retrouve partout. Là, c'est encore ce fameux calcaire doré.
10:11C'est sûr. Vous allez la retrouver dans tous les villages lyonnais.
10:15Alors aujourd'hui, c'est plus triste pour les maisons contemporaines.
10:18On fait une espèce de badigeon qui essaye de retrouver cette couleur.
10:21Parce qu'on ne peut pas tout construire en pierre.
10:24Ah non, c'est magnifique.
10:27Puis c'est la signature de cette région.
10:30Donc là, on est sur la route vers Eveux.
10:33Oui.
10:35Et je vais vous faire une petite surprise qui, je pense, vous plaira.
10:38Je vais vous faire découvrir un endroit qui est vraiment exceptionnel.
10:41C'est un couvent. Le couvent Notre-Dame de la Tourette.
10:44Ah oui, c'est celui qui a été construit par le Corbusier.
10:48Exactement.
10:49Que je n'ai jamais vu.
10:50C'est vrai ?
10:51Non.
10:52Ah ben, je suis ravie.
10:53Voilà.
10:54Ce n'est pas un couvent comme les autres.
10:55Non. D'abord, c'est des Dominicains. C'est un ordre que j'aime beaucoup.
10:58Et ensuite, voilà, je ne l'ai jamais vu.
11:01Je n'ai jamais vu. J'ai toujours rêvé de le voir. Je ne l'ai jamais vu.
11:03Ah ben, ça tombe bien. Il est assez étonnant.
11:05Alors, les lignes sont, vous le verrez, assez austères.
11:07Elle a le Corbusier.
11:08Mais justement, c'est ce contraste-là qui est intéressant.
11:11Et on va rencontrer un frère dominicain.
11:13Ah.
11:14Parce qu'ils sont une dizaine et vivent sur place.
11:16Oui.
11:17Frère Pascal.
11:18Qui pourra nous faire découvrir justement ce couvent.
11:21Et nous faire visiter.
11:23Et répondre à toutes vos questions.
11:26D'enfants.
11:27D'enfants.
11:32Est-ce qu'on va y arriver ?
11:34Ça y est.
11:35Magnifique.
11:37Voilà.
11:39Il est impressionnant, ce couvent.
11:41Ah ben, c'est typique le Corbusier.
11:43Alors, voilà, le contraire des pierres dorées.
11:47Le béton.
11:48C'est sûr.
11:49Les plans.
11:51Les fenêtres.
11:52Les toits terrasse.
11:54Toutes les caractéristiques.
11:56Et c'est un monument qui est classé au patrimoine ?
11:58Oui.
11:59De l'UNESCO ?
12:00Oui.
12:11Bienvenue au couvent de la Tourette.
12:13Bonjour frère Pascal.
12:14Bonjour.
12:15Bienvenue.
12:16Enchanté.
12:17Très honoré.
12:18Donc voilà, vous arrivez donc ici au couvent de la Tourette.
12:21Oui.
12:22J'imagine que vous voulez quelques explications sur ce lieu.
12:24Il est étonnant ce lieu.
12:25Il est étonnant, oui.
12:26Parce qu'on est en pleine campagne.
12:28On a cet édifice quand même assez considérable qui est posé un petit peu comme tombé du ciel là.
12:33Donc il date de quand ce bâtiment ?
12:35Alors ce bâtiment, il est conçu sur la période 1953-1959 par le Corbusier.
12:41Et c'est une commande des Dominicains de la région de Lyon qui s'installe dans la période après la guerre.
12:47Et ils vont demander à le Corbusier de construire donc ce couvent qui va être un couvent d'études.
12:53Ce qu'on appelle un studium.
12:54C'est-à-dire c'est un lieu, une sorte d'université pour les Dominicains ou on pourrait dire un séminaire pour les Dominicains.
13:00Le Corbusier vient ici pour la première fois en 1953.
13:04Et il doit prendre une décision qui est absolument décisive pour lui.
13:08C'est le choix de l'emplacer ici.
13:10Il dit que l'architecture c'est le jeu des volumes assemblés sous la lumière.
13:15Donc il faut qu'il y ait de la lumière pour la réalisation de ce bâtiment.
13:18Et donc il va choisir cet emplacement dans le domaine qui est un domaine de 70 hectares.
13:23C'est pour ça qu'il est en hauteur ?
13:25Il est en hauteur exactement.
13:27Mais vous voyez bien sûr quel est le problème avec cet emplacement.
13:31C'est que le terrain est en hauteur.
13:34Pour le Corbusier, ce n'est pas un problème.
13:37Vous êtes la solution.
13:38Au contraire.
13:39Pourquoi vous dites ça, Yannick et Manuel ?
13:41C'était le roi du piloti.
13:44Et là, on a l'illustration absolue de l'architecture de le Corbusier.
13:51C'est-à-dire les cinq points qui font l'architecture moderne.
13:54Vous me dites ça, vous me dites ça.
13:56C'est-à-dire qu'on a l'illustration absolue de l'architecture du Corbusier.
14:01Les cinq points qui font l'architecture moderne.
14:03Vous me dites si je fais des bêtises.
14:05Le piloti, le plan libre, la façade libre, puisque ce n'est pas la façade qui porte,
14:13les fenêtres en bandeau et puis le toit terrasse.
14:17C'est tout à fait ça.
14:18Et le béton.
14:19Et le béton, évidemment.
14:20Le béton qui est un matériau technique, un matériau de l'époque industrielle.
14:24Quand on voit la façade, toutes ces fenêtres, ce sont les chambres ?
14:29Ce sont les chambres, ce sont les cellules, les petites cellules des frères.
14:33Ça veut dire que chaque frère a son petit espace individuel.
14:37Vous êtes combien aujourd'hui ?
14:39Aujourd'hui, nous sommes une communauté de neuf frères.
14:41Depuis à peu près 1970, le couvent s'est ouvert.
14:45Ce n'est plus cet espace d'études, de formation.
14:48Mais c'est une communauté de frères déjà formés, qui pour la plupart sont prêtres.
14:53J'ai très envie de voir la vue de ces cellules.
14:56Est-ce que c'est possible d'aller en visiter une ?
14:58On va aller en visiter une, bien sûr.
15:00Éric-Emmanuel, ça vous dit ?
15:01Oui.
15:14Nous voilà dans une cellule type, une cellule, comme on dit.
15:17Une petite cellule.
15:19C'est bien nommé.
15:21Je crois qu'il y a un adjectif pour ça.
15:23Monacal.
15:25C'est monacal.
15:26C'est quelque chose d'extrêmement minimal.
15:28Donc ici, c'est comme une petite caverne, un petit abri dans le paysage.
15:33Avec juste un bureau, une chaise, un lit.
15:36On a l'essentiel vital.
15:38Les couleurs primaires.
15:40Les couleurs primaires.
15:41De le corbusier.
15:42Et très important, on a la loggia, avec la vue, qui fait comme un tableau,
15:47qui encadre cette loggia, le paysage, qui est toujours différent.
15:53Moi, je dirais qu'un espace aussi élémentaire, réduit à ses éléments de base,
16:00ça oblige à avoir une vie spirituelle.
16:03Voilà.
16:04C'est un bon conditionnement.
16:06C'est vrai.
16:07Mais c'est merveilleux.
16:08Mais c'est un lieu qui peut mettre en crise aussi.
16:11Parce qu'on voit que certains de nos hôtes ne supportent pas ce dépouillement.
16:14Complètement, mais c'est comme le désert.
16:16C'est l'expérience du désert.
16:17Soit on revient extatique, soit on revient en dépression.
16:20Voilà, exactement ça.
16:21C'est quelque chose de cet endroit-là.
16:22D'ailleurs, en parlant de désert, vous avez eu un événement majeur dans votre vie,
16:26que vous racontez dans La Nuit de Feu, votre livre.
16:28Oui.
16:29Vous êtes perdu dans le désert.
16:30Vous avez cru que vous alliez y rester.
16:32Vous avez cru que vous alliez mourir dans ce désert.
16:34Heureusement, je me suis perdu, parce que j'ai trouvé quelque chose.
16:37C'est-à-dire, je suis rentré dans le désert du Sahara, athée,
16:41et j'en suis ressorti croyant.
16:43Parce que dans ce moment de perte, de perte de contrôle, de perte de la maîtrise,
16:49dans ce moment où, finalement, il n'y avait que des failles en moi,
16:53je dirais qu'enfin, la lumière a pu passer.
17:08Waouh !
17:11Là, c'est impressionnant, faire Pascal.
17:15Impressionnant.
17:16Oui, c'est spectaculaire.
17:19Voilà, on entre dans l'espace de l'église.
17:23Alors là, frère Pascal, cette entrée est spectaculaire.
17:27Cette église est magnifique et étonnante.
17:29Elle est étonnante, oui.
17:30Elle surprend par son élévation, par sa sobriété, toujours.
17:34Le Corbusier voulait quelque chose d'extrêmement brut, très simple.
17:38Il aurait aimé, à vrai dire, que ces murs soient peints en blanc.
17:42Il y tenait beaucoup.
17:44Pour des raisons d'économie, ça n'a pas été réalisé.
17:46Et quand il vient ici pour l'inauguration,
17:49donc il voit l'édifice terminé,
17:51comme tout avait été fait à l'économie,
17:53il avait un peu d'inquiétude.
17:55Et il entre dans l'église et il dit, c'est quand même très bien,
17:58même si ce n'est pas peint en blanc,
18:00ce qui prouve qu'il y tenait beaucoup.
18:03Et on retrouve nos couleurs primaires.
18:05On a les couleurs primaires.
18:07Et puis, on a tous ces dispositifs d'amener de la lumière,
18:11naturelle, de l'extérieur à l'intérieur.
18:17Merci beaucoup, frère Pascal.
18:19Merci beaucoup.
18:21Nous avons ouvert les portes.
18:23Merci d'avoir été là.
18:25Bonne suite à vous.
18:27Bonne suite de la route.
18:29En plus, c'était une surprise pour lui, donc je suis contente.
18:31Au revoir.
18:41Surprenant ce couvent de béton et de lumière,
18:44Éric Emmanuel a été touché autant que moi
18:46par la force qui se dégage de ce lieu.
18:51Nous poursuivons la découverte du pays né,
18:54direction Éculie, aux portes de la capitale des Gaules.
19:04Vous avez vu la taille des cellules ?
19:06Est-ce que vous pourriez vivre dans un aussi petit espace ?
19:09Vous avez quand même besoin de...
19:11Vivre ? Non, séjourner, oui.
19:13Vous pourriez écrire ?
19:15Ah oui, oui, oui.
19:17Je ne sais pas si j'écrirais.
19:19Je pense que je méditerais.
19:21Je pense que je prierais.
19:24Je pense que...
19:26Ou à la limite, j'écrirais de la philosophie.
19:29Moi, les espaces où j'écris sont très, très clairs.
19:32Très, très clairs, mais très grands.
19:34Parce que j'ai besoin de volume, j'ai besoin d'une grande page blanche.
19:37Et j'ai besoin de voir le ciel.
19:39Donc là, vous avez le ciel.
19:41Vous avez la lumière.
19:43En revanche, vous n'avez pas beaucoup d'espace.
19:45Oui, donc je ne sais pas si mon imaginaire pourrait se déployer.
19:48Vous voyez ? Ma pensée, oui, mais pas mon imaginaire.
19:52Si je devais résumer grossièrement votre parcours,
19:56Hippocagne, Cagnes et le théâtre.
19:59Ce n'est pas le théâtre que vous êtes arrivé après la littérature.
20:02Je ne serais pas d'accord avec Hippocane-Cagnes parce que...
20:04Non, non, non.
20:05Hippocane-Cagnes, normal sup.
20:06Oui, voilà.
20:07Professeur de philo.
20:08Oh là là, mais c'est là où je voulais en venir.
20:10Ça, c'est dès que la prépa.
20:12Ensuite, il y a une normale sup.
20:14L'agrégation de philo, le doctorat.
20:16Le doctorat.
20:17Attention, j'en ai oublié des étapes.
20:20Ensuite, professeur de philosophie.
20:22Et puis, les parents, comment ils ont réagi quand vous avez quitté
20:26justement le corps professoral pour souhaiter vivre une vie de salte à banque ?
20:31Alors d'abord, moi, je me souviens du moment clé.
20:34J'étais à la Sorbonne.
20:35Je soutenais ma thèse.
20:37Je me rendais compte que ça se passait très bien,
20:39que j'allais avoir la plus belle mention.
20:42Et au fond de moi, il y a une voix qui disait,
20:45bon, maintenant, tu as satisfait tout le monde,
20:50tu vas pouvoir passer aux choses sérieuses au théâtre.
20:54Et j'ai pu commencer à me consacrer à l'écriture.
20:58Et il se trouve que le succès m'est tombé dessus tout de suite.
21:03La première pièce a très bien fonctionné.
21:05Elle a été jouée en France, mais aussi à la Royal Shakespeare Company.
21:09J'ai commencé à jouer dans le monde entier.
21:11Et la deuxième, Le Visiteur, c'était carrément…
21:13Trois Molières.
21:14Voilà, trois Molières rien que pour moi.
21:16Huit nominations ou neuf pour le spectacle.
21:18Et voilà, là, je me suis rendu compte que la vie m'offrait un cadeau extraordinaire
21:24de pouvoir me consacrer totalement à ma passion, à mon art, à l'écriture.
21:28Et j'ai donc demandé mon congé une année, deux années, trois années, quatre années.
21:33Et la cinquième année, ma démission de l'Éducation nationale.
21:36Et mes parents étaient effrayés par ça.
21:39Effrayés, parce qu'ils voyaient toujours des artistes comme des saltimbanques
21:43qui finissaient dans la misère.
21:48Un jour, je leur ai dit, non, regardez ce que je gagne, finalement.
21:52Ils m'ont dit, ah bon, d'accord.
21:54Voilà, j'ai vraiment… j'étais une famille qui adorait les arts,
22:01mais qui n'a jamais pensé que ça pouvait être un moyen de subsistance.
22:12Alors là, on quitte l'univers spirituel pour un autre univers
22:15qui vous tient à cœur également, la gastronomie française.
22:18Qui me tient à cœur et au corps.
22:20Et au corps.
22:21Quand on est lyonnais, forcément, on est né dans un pays de cuisine,
22:28de cuisinières et de cuisiniers.
22:30Et en plus, moi, j'étais dans une famille
22:32où vraiment tout le monde rivalisait d'excellence.
22:38Et à table, on ne se contentait pas de manger.
22:41On parlait du repas de la semaine précédente, de l'année précédente
22:44ou de celui de la semaine suivante.
22:45C'était terrible.
22:46Plus français que ça, tu meurs.
22:49Vous, vous cuisinez ?
22:50Alors moi, je vais vous dire la vérité.
22:53Moi, je fais en sorte que dans les maisons que j'ai pu habiter,
22:57il y ait des sublimes cuisines,
22:59que ce soit la plus belle pièce de la maison,
23:01mais je ne fais que la petite main.
23:03Je coupe, je râpe, je prépare,
23:06mais je ne veux pas avoir la responsabilité du plat.
23:09Parce que ça me terrorise.
23:11Je n'ose jamais mettre assez de sel, assez de beurre, assez d'huile.
23:14J'ai la main trop légère, j'ai la main trop timide.
23:17Donc, je prépare.
23:18Et bien là, justement, Eculie, vous connaissez Eculie ?
23:21La ville d'Eculie.
23:22Alors, c'est plus que connaître.
23:24J'y ai passé, je pense, 12 ans de ma vie.
23:30De l'âge de 8 ans à l'âge de 20 ans,
23:32parce que c'est là que nous habitions.
23:35Mes parents s'étaient fait construire une villa
23:38et à l'époque, c'était au milieu des champs et des bois.
23:42Mais derrière ces champs et ces bois,
23:44il y avait un château, le château du Vivier, où nous allons.
23:49Donc, on va à un endroit qui, à l'époque, était désaffecté
23:52et qui maintenant est devenu une des écoles de formation Paul Bocuse.
24:15Bonjour, M. Bocuse.
24:16Bonjour, M. Pélisson.
24:20Bonjour, M. Dark.
24:21Bonjour, Nathalie.
24:22Bonjour.
24:23Bienvenue à Paul Bocuse, au château du Vivier.
24:26Là, on est dans un haut lieu de la gastronomie française.
24:28Un grand haut lieu de la gastronomie française, exactement.
24:31C'est marrant parce qu'Éric et Emmanuel Schmitt
24:33connaissaient l'histoire de ce château.
24:35Plus que ça, puisque moi, j'habitais à Eculie
24:38et à l'époque, j'habitais à Eculie.
24:41Parce que moi, j'habitais à Eculie à partir de 1968.
24:46À l'époque, il n'y avait pas tous ces immeubles.
24:48Il n'y avait que des châteaux, des châteaux, des châteaux.
24:51Puisque les soyeux lyonnais avaient leur château ici.
24:55Leur fief ici, sur Eculie.
24:56Exactement.
24:57Et moi, ce château, je dois avouer, comme il était vraiment à côté de la maison,
25:01eh bien, j'y venais avec mes camarades
25:03parce qu'il était totalement désaffecté, il était crasseux, etc.
25:07Et c'est le château de mon enfance où on a joué à se faire peur,
25:10où on disait qu'il y avait des fantômes, etc.
25:12Vous y avez accès, jeune ?
25:13Vous alliez carrément à l'intérieur du château ?
25:15Bien sûr, bien sûr.
25:16On avait trouvé le soupirail qui permettait d'entrer.
25:19Et donc, voilà, c'est un territoire de jeu et d'épouvante de mon enfance.
25:23Et après, je l'ai vu se transformer parce que je suis venu dîner ici.
25:27Je l'ai vu devenir cet institut et j'en suis tellement heureux.
25:31Il y a beaucoup d'élèves qui viennent ici ?
25:33Là, maintenant, de plus en plus, on augmente chaque année.
25:36On est maintenant à 750, quand même, étudiants.
25:39C'est énorme !
25:40Et ainsi qu'ils lirent 3-4 ans.
25:41Voilà, 3-4 ans sur un bachelor.
25:43On est quand même la première école en 1999 à avoir intégré l'hôtellerie et la cuisine en licence professionnelle.
25:51Si on vous promet de ne pas les déranger, est-ce que c'est possible d'aller les voir travailler en coulisses ?
25:54Avec plaisir !
25:55Venez, je vous invite.
25:56Je vous suis !
26:10Bonjour, je vous présente le chef Tissot.
26:12Enchanté !
26:13Enchanté, soyez bienvenus au Restaurant Saison.
26:16On est contents d'être là !
26:18On a déjà chaud, mais on est contents !
26:22On va avoir encore plus chaud.
26:24Là, c'est encore un petit peu calme.
26:25Rassurez-moi !
26:26Voilà, et puis après, quand tout le monde sera là, ça va remettre un petit peu de...
26:30De la calme.
26:31De la calme.
26:32De la calme.
26:33De la calme.
26:34De la calme.
26:35Voilà, et puis après, quand tout le monde sera là, ça va remettre un petit peu de...
26:39Un petit peu de chaleur, un petit peu de boost.
26:42Cette piste, elle va être investie par combien de personnes dans quelques instants ?
26:44Il y a une dizaine de personnes qui vont arriver.
26:46Et tout se passe en français ou... ?
26:48Ça dépend.
26:49Ça dépend ?
26:50Là, j'étais avec un Brésilien, donc je lui parlais portugais.
26:52Mais vous parlez combien de langues, du coup ?
26:54Après, je ne peux pas dire que je parle, mais j'ai des brides de langues...
26:58Alors portugais, espagnol, japonais ?
27:00Ça peut être du japonais, de l'anglais...
27:03Et vous, en dehors de la cuisine française, quelle est la cuisine que vous admirez ?
27:08Moi, j'ai beaucoup de chance, parce que ma grand-mère était sicilienne et immigrée à Tunis.
27:12Donc j'ai une culture du bassin méditerranéen qui est quand même assez...
27:16Assez large.
27:17Assez large.
27:18Qu'est-ce que vous leur apprenez à ces élèves ? Parce qu'il y a les cours de cuisine, certes,
27:21mais est-ce qu'il y a une rigueur, des valeurs ?
27:24On ne donne pas de cours de cuisine, quelque part.
27:28Encore une fois, on leur fait vivre l'expérience d'un restaurant.
27:31Demain, cette situation-là, ils vont se retrouver dans la même...
27:36Oui, c'est de la rigueur, c'est de l'exigérance, c'est une remise en question.
27:40Remise en question, ça, souvent, on l'oublie.
27:43Le service du midi n'est pas le même que le soir,
27:46donc il faut savoir prendre du recul sur ce qui s'est passé sur le midi.
27:51Des fois, on peut faire un service top le midi, puis le soir, complètement passer à travers.
27:54Est-ce que vous avez besoin de commis pour tout à l'heure ?
27:57Je vais bien.
27:59C'est très mauvais.
28:00Pourquoi ?
28:01La découpe des légumes.
28:02Très mauvais.
28:03On peut le faire ensemble.
28:04On peut vivre un instant...
28:06Oui, oui.
28:07Pour lancer le service ensemble.
28:08Si vous êtes un taré, je suis là.
28:11Moi, je suis prêt à relever le défi, on va lancer le service ensemble.
28:14Oh, mon Dieu.
28:15Super.
28:17Alors ?
28:19Je veux voir ce que c'est qu'un vrai professionnel.
28:22Du spectacle ?
28:23Oui, c'est ça.
28:26Je ne suis pas trop ?
28:27Non, ça va.
28:47C'est 4.
28:50Mais c'est 3.
28:57Ça, je vous laisse faire.
29:00Tantôt rien à rien.
29:03Les herbes, s'il vous plaît.
29:05Ok.
29:06Donc, ça marche.
29:07Deux couverts.
29:09Deux amuse-bouches.
29:11À suivre.
29:13Un Saint-Pierre allergique aux huîtres.
29:16Une Agnoletti.
29:18Pour suivre.
29:19Pour suivre.
29:20Et un pigeon.
29:21Michel, Michel.
29:27C'est bon.
29:28C'est bon.
29:29C'est bon.
29:30C'est bon.
29:31C'est bon.
29:32C'est bon.
29:34Eric Emmanuel a failli rester à l'Institut Paul Bocuse pour poursuivre sa formation.
29:40Mais je l'ai récupéré de justesse.
29:43Nous allons pouvoir reprendre la route vers Lyon et son célèbre Perrin.
29:50Donc, cette petite étape dans ce haut lieu de la gastronomie française, ça fait du bien.
29:58Ça fait du bien pour le corps, pour l'esprit.
30:00Je trouve que tout est harmonieux.
30:03Le lieu, la salle, qui était à la fois extrêmement raffinée, mais totalement évident.
30:09Je trouve que c'est ça le grand talent.
30:11C'est de faire des choses complexes, sophistiquées.
30:14Mais quand on les découvre, on se dit, ah ben oui, bien sûr.
30:18Comme si on ne pouvait pas faire autrement.
30:31On y est.
30:50On y arrive.
30:55Là, on est vraiment dans les coulisses.
30:58Là, on est vraiment dans les coulisses de l'opéra.
31:00Oui.
31:02Les coulisses, c'est toujours carbonisé.
31:07Et combien d'étages ?
31:08Douze étages.
31:09Plus même, parce qu'il y a trois niveaux souterrains.
31:13J'ai vraiment vu ça dans un opéra.
31:15J'espère qu'on va trouver Patrick.
31:16Alors, Patrick, il est régisseur ici depuis je ne sais combien d'années.
31:19Oui.
31:20J'espère qu'on va le trouver parce qu'on va sortir là.
31:22Cherchons.
31:23Oui, je pense que c'est là.
31:27Là, je pense que ce sont les loges.
31:29Ah oui.
31:31Renne Clémentine.
31:36Bonjour, mesdames.
31:37Bonjour.
31:38Bonjour.
31:39On n'est pas sur la grande scène.
31:40Je crois qu'on s'est trompé là.
31:42Non, vous n'êtes pas les danseuses ?
31:44Non, non, non.
31:45Là, on est où ? On est à l'habillage, c'est ça ?
31:47C'est ça.
31:48Vous préparez les costumes de ce soir ?
31:49On recoue.
31:50En fait, on fait...
31:51On reprise, en fait, parce qu'il y a eu des petits soucis sur la robe de mariée.
31:55Donc, du coup, on fait...
31:57On reprise.
31:58Donc, la mariée se remarie tous les soirs.
32:00Voilà.
32:01Le rêve.
32:02Le rêve.
32:04Donc là, c'est un peu l'atelier des réparations ?
32:06Oui, tout à fait.
32:07C'est de l'entretien, la rénovation de costumes.
32:11Enfin, tout l'entretien des costumes.
32:13Il y a une ambiance qui est très studieuse ici.
32:15Très apaisante, c'est calme.
32:17Oui, aujourd'hui, c'est très calme.
32:20C'est le jour où on décompresse un petit peu du spectacle de la veille.
32:24Mais c'est la relâche pour vous aussi.
32:26Oui, aussi.
32:28Parce qu'à partir de demain, c'est le rush.
32:30Ça y est, c'est parti.
32:31C'est ça.
32:32C'est reparti.
32:33Et on a vu, on arrive en plein de petites cabines.
32:35Donc, c'est là où ils s'habillent ?
32:36Voilà, c'est les loges.
32:37C'est les loges des solistes.
32:39Mais alors, comment fait-on ?
32:40On a rendez-vous avec Patrick sur un plateau.
32:42Il y a des danseurs avec une vue incroyable sur Lyon.
32:45Ah, c'est au studio.
32:46Le grand studio.
32:48Donc, c'est au-dessus ?
32:49C'est au-dessus.
32:50C'est le grand studio.
32:51C'est au-dessus.
32:52C'est au-dessus.
32:53Onzième étage, on dirait.
32:54Onzième étage ?
32:55C'est ça, onzième étage.
32:56On y va.
32:57Heureusement, vous avez un ascenseur ici.
32:58Oui, on a plusieurs.
32:59On a plein d'ascenseurs.
33:01Merci, Médard.
33:02Merci à vous.
33:03On vous laisse travailler.
33:04Merci, au revoir.
33:08Je vous suis.
33:09D'accord.
33:10Hop là.
33:12Et voilà.
33:16Ah, on y est.
33:18Bonjour.
33:20On est à droite, ici.
33:24On vous a enfin trouvés.
33:25Bonjour.
33:26On a fait je ne sais combien d'étages pour vous trouver.
33:28Vous allez bien ?
33:29Oui, bien, bien, bien.
33:31La vie sans se toucher.
33:32Bonjour.
33:33Vous allez bien, Patrick ?
33:34Très, très bien.
33:35Bienvenue à l'Opéra de Lyon, au ballet de l'Opéra de Lyon.
33:38C'est-à-dire que c'est le grand studio que tout le monde jalouse.
33:41Oui.
33:42On comprend pourquoi.
33:43Ce n'est pas désagréable pour faire des exercices de danse.
33:45Déjà, je me sens plus souple.
33:47Voilà.
33:48Plus léger.
33:49Éric, Emmanuel, vous, la première fois que vous êtes venu à l'Opéra de Lyon,
33:52c'était dans le cadre d'une visite scolaire.
33:54Vous étiez jeune.
33:55Ce n'était pas la première fois, parce que mes parents m'avaient déjà emmené.
33:58Mais la grande foi, la grande foi, la foi décisive dans ma vie,
34:03ça a été avec un professeur, tout à fait.
34:05Pour avoir des répétitions, des répétitions,
34:07des répétitions, des répétitions.
34:09Ça a été avec un professeur, tout à fait.
34:11Pour avoir des répétitions des Noces de Figaro.
34:14Noces de Figaro.
34:15Voilà.
34:16Que montait Erlo, le directeur de l'époque.
34:18Et c'était une répétition.
34:20C'était en costume de ville.
34:22L'Opéra était très vieux à l'époque.
34:24Il n'avait pas subi sa réfection.
34:26Le balcon était soutenu par des petites collègues.
34:29Exactement.
34:30C'était poussiéreux.
34:31Alors, moi, j'étais un adolescent totalement déprimé.
34:33J'ai trouvé ça sinistre.
34:35Et puis, tout d'un coup, il y a une grosse dame qui est entrée sur scène.
34:38Elle s'est mise à chanter.
34:40Et pendant quatre minutes, j'étais ailleurs.
34:44Et en quatre minutes, j'ai été guéri de ma dépression.
34:47Elle vous a émerveillé.
34:48C'est-à-dire que s'il y avait des choses aussi belles que ça sur Terre, je reste.
34:53Vous avez encore été sauvé par la beauté, Eric-Emmanuel Schmitt.
34:56Sauvé par la beauté.
34:57Sauvé par la beauté, oui.
34:59Le sublime.
35:00Alors, Patrick, il a la mémoire un peu de cet opéra.
35:04Ça fait combien d'années que vous êtes...
35:07On va compter... 47, 48 ans, par là.
35:10Donc, peut-être que vous êtes croisés.
35:12Moi, j'étais sur scène.
35:13Je l'ai vu danser.
35:15Vous vous rappelez de son visage ?
35:16Le visage, oui, totalement.
35:17Je l'ai vu danser.
35:18Expliquez-nous comment il fonctionne, cet opéra.
35:20Parce qu'il y a beaucoup d'étages.
35:22Il y a combien de camps de métiers ?
35:24Je ne pourrai pas vous les énumérer, mais il y en a énormément.
35:27Il y a tous les métiers de la technique.
35:29Machinerie, éclairage, électro.
35:32Accessoiristes, qui sont des petites mains qui savent fabriquer toutes sortes d'objets,
35:37vous faire croire à toutes sortes d'illusions.
35:40Pas aussi bien qu'au cinéma, mais d'une autre manière,
35:42parce que c'est l'art vivant.
35:43Donc, il fonctionne.
35:44Cette maison fonctionne en plusieurs services.
35:47On n'a pas tout dans le bâtiment, malheureusement.
35:49Donc, on a, dans cette maison, au niveau, ici, supérieur,
35:52deux étages dédiés à la danse, pour la compagnie de danse.
35:55Ils ont deux étages complètement à eux,
35:57avec le plus beau studio de la maison.
35:59Donc, voilà, ils vont se préparer pour faire leur classe.
36:01J'ai entendu, les élèves arrivent, enfin, les élèves.
36:04Ils sont grands.
36:05La compagnie.
36:06C'est la compagnie qui est internationale, dont j'ai fait partie.
36:08J'ai entendu parler en anglais, en espagnol.
36:11Il y a toutes les langues, ici.
36:12All languages.
36:13Du coup, vous parlez combien de langues ?
36:15Moi, j'en parle trois.
36:16Je suis trilingue, et à l'école, je fais aussi un peu de russe.
36:18Donc, français, italien, anglais.
36:20Ce qui est très pratique, parce que je suis régisseur de scène, aujourd'hui,
36:23et on travaille avec des gens du monde entier.
36:26Et la compagnie, ici, a, je ne sais plus,
36:28sept ou huit nationalités différentes, plus la française, bien sûr.
36:32Alors, je vous laisse très délicatement regarder ce travail.
36:38Je vous laisse visiter, profiter de ce moment privilégié,
36:41parce que, normalement, on est entre nous.
36:45Donc, on vous a ouvert la porte.
36:48Merci.
36:49Passez une bonne journée.
36:58Sous-titrage MFP.
37:29Là, je pense qu'on a fait une fin de musique et de grâces, de moments de grâces.
37:32Ah, mais quelle émotion, quelle émotion.
37:35Ils n'ont pas besoin d'ailes pour voler, quoi.
37:39Ce que j'aime, c'est quand l'art cache l'art,
37:42et que le travail cache le travail.
37:44On a l'impression que le corps humain, c'est fait pour ça.
37:59Nous avons bien fait de monter jusqu'au dernier étage de l'Opéra de Lyon.
38:03Quelle chance d'avoir pu découvrir le travail de la compagnie de danse.
38:09Nous poursuivons notre voyage le long du Rhône
38:12vers le site archéologique de Saint-Romain-en-Galle.
38:20Cette petite parenthèse musicale, ça nous a fait du bien.
38:22Ah oui, ah oui.
38:25Parenthèse beauté même, parce que franchement...
38:30Je ne peux pas vivre de toute façon sans musique.
38:34Je ne peux pas passer une journée sans écouter de la musique.
38:37Je dis écouter, pas en mettre en bruit de fond.
38:39Écouter ou jouer.
38:43C'est un thème central dans votre œuvre, la musique.
38:45Ah oui.
38:46Ça, c'est très important pour vous.
38:48Je crois que quand on apprend la musique,
38:50on n'apprend pas que la musique.
38:52On apprend à être attentif.
38:54On apprend le silence.
38:56Parce que la musique, elle sort du silence et elle y retourne.
38:58Elle en est même cousue.
39:00Donc là, on quitte Lyon pour Saint-Romain-en-Galle.
39:04Prochaine étape.
39:05Je vois.
39:06Vous voulez en venir ?
39:08Je vous emmène sur un site archéologique.
39:10Oui.
39:11C'est marrant parce que ce site est assez récent.
39:13C'est un site qui a été découvert en 1967.
39:15Oui, c'est pour ça.
39:16Ici, dans la région du Rhône, on en a beaucoup parlé
39:18parce qu'effectivement, c'était...
39:21C'était comme si tout d'un coup, le passé était revenu à fleur de terre.
39:25Et moi, je suis allé le visiter assez tôt, dans les années 70.
39:29C'est vrai ?
39:30Bah oui.
39:31On va le redécouvrir ensemble.
39:33Il y a une archéologue qui nous attend,
39:35qui va pouvoir nous raconter les fouilles qui ont été faites sur place.
39:38Avant, c'était un lycée.
39:40Et c'est en construisant ce lycée qu'ils sont tombés sur les fouilles archéologiques.
39:45Donc, ils ont dû arrêter les travaux et classer le site site archéologique.
39:50D'ailleurs, toutes les routes qu'on a empruntées depuis le début de notre voyage,
39:54sur cette route du Pays lyonnais,
39:56sont des routes qui ont été construites en 40 ou en 30 avant Jésus-Christ ?
39:59Oui, oui, oui.
40:04Lyon occupe une position géographique absolument destinée à faire une ville humaine
40:10puisque c'est la rencontre de deux cours d'eau.
40:14C'est entouré de collines.
40:18C'est un endroit de passage, bon pour le commerce, avec fleuves, avec routes.
40:26Et proche de l'Italie, ça a joué un très grand rôle dans le développement de Lyon.
40:30C'est pour ça que François Ier a donné le monopole de la soie à la ville de Lyon
40:36parce que c'était la grande ville proche de l'Italie.
40:39C'est bien parce qu'on va faire un vrai plongeon dans l'histoire avec vous sur ce site archéologique.
40:44C'est tout ce que j'aime.
40:47Site archéologique, ville gallo-romaine.
40:50On s'en approche, Éric Emmanuel.
40:53Et à mon avis, les monts du Pilat sont là.
40:56Voilà, c'est la partie nord des monts du Pilat.
40:58Exactement.
40:59On va aller longer jusqu'à Saint-Romain-en-Galle.
41:01Vous voyez, c'est des zones vraiment de forêts très denses
41:06et ça propose donc de magnifiques promenades.
41:48Voilà Laurence.
41:50Bonjour Laurence.
41:51Bonjour Éric Emmanuel.
41:52Bonjour Nathalie.
41:53Bonjour Laurence.
41:54Merci de venir découvrir le site.
41:56On est fiers d'être là.
41:58Je suis très attachée au lieu, au sens du lieu.
42:01Je voulais vous le faire découvrir depuis le 3 juillet.
42:04On y va ?
42:05Vous Laurence, vous faites partie de l'équipe permanente qui gère ce site.
42:09C'est ça.
42:10J'ai beaucoup de chance parce que je suis là depuis 87.
42:13Ça fait plus de 32 ans.
42:16Mais le site a été découvert en 68, en mai 68.
42:19Avril, mai 68.
42:21Et toute la réserve qui est là.
42:24Ah oui, 68.
42:26Donc sous les pavés de la plage, mais aussi sous les pavés.
42:29L'histoire.
42:31Qu'est-ce qu'ils ont découvert exactement ?
42:33C'est magnifique.
42:34Là, on embrasse tout le paysage viennois.
42:37J'ai la chance de fouiller sur l'ensemble d'un quartier de la ville de Vienna.
42:43C'était une ville double.
42:45On dit que c'est une duplex urbs.
42:47Parce qu'elle se développait sur les deux rives du Rhône.
42:50Donc j'ai un quartier avec toutes les composantes de la ville.
42:54Des termes publics, des entrepôts, des lieux de stockage.
42:57Des petits termes de quartier.
42:59Des maisons, des grandes maisons urbaines.
43:01On appelle ça des domus.
43:03La plus petite fait 500 m2.
43:05Et la plus grande, 5000 m2.
43:08Donc ça nous donne une petite idée de comment est-ce qu'ils vivaient à l'époque.
43:11Leur condition de vie.
43:12Oui, tout à fait.
43:13L'intérêt ici, c'est de fouiller l'ensemble d'un quartier sur toute son évolution.
43:18Les premières traces d'occupation, c'est le 1er siècle avant Jésus-Christ.
43:22On dit que c'est l'époque augustéenne.
43:24Et ça va jusqu'à la fin du 3e siècle après Jésus-Christ.
43:28Et puis on a aussi un petit trésor.
43:30On a un édifice funéraire paléo-chrétien
43:32qui s'est implanté sur les ruines du quartier au 4e siècle.
43:37Et qui a fonctionné jusqu'au 7e.
43:40Et cette partie de la ville a cessé d'exister à cause des crues du Rhône
43:45ou parce qu'on s'est mis de l'autre côté pour se protéger ?
43:48C'est une très bonne question.
43:50Parce que la dualité des deux rives est importante à Vienne.
43:55Vienne, c'est la capitale.
43:56Vienna, c'est la capitale des Allobroges.
43:58Et à partir du 4e siècle, la ville va se rétracter en rive gauche.
44:03Et le site va se transformer.
44:06On passe du monde des vivants au monde des morts.
44:08Et Saint-Romain va devenir une vaste carrière à ciel ouvert.
44:12Et on va venir se servir, prendre tous les matériaux intéressants,
44:15le calcaire, la brique, le plomb,
44:17pour construire et utiliser les blocs en réemploi sur l'autre rive.
44:22C'est important de rappeler qu'on est à Saint-Romain-en-Galle.
44:24Et de l'autre côté de la rive, on est à Vienne.
44:26Tout à fait.
44:27Je suis employée par le département du Rhône.
44:29Je suis dans le Rhône et en face, c'est l'Isère.
44:32Là, on voit la partie un peu creusée.
44:34Qu'est-ce qu'on y voit exactement ?
44:37Là, on est très, très fiers de nous.
44:39Parce que nous avons les 2e plus grandes latrines de Gaule.
44:43Avec les toilettes publiques.
44:45Après l'UTES.
44:47Ce sont des latrines de 40 places.
44:49On sait qu'il y avait 40 places, à peu près.
44:51Juste là, devant nous ?
44:53Oui, dans le creux.
44:54Ces latrines font partie de cet îlot
44:57que nous avons baptisé les Termes des lutteurs.
45:00C'est des termes publics.
45:02Et dans le creux des termes, on a des toilettes publiques.
45:04Je pourrais vous y emmener pour voir comment ça fonctionne.
45:22C'est très beau.
45:24C'est impressionnant de les voir de plus près, ces latrines.
45:27Quand on descend sur le site,
45:29on se rend compte du changement d'échelle.
45:31C'est gigantesque.
45:33Ici, tout est...
45:35Là, c'était un bassin ?
45:37C'était quoi ?
45:39Là, on est dans des toilettes publiques, des termes.
45:42On a ce qu'on appelle un infet.
45:44C'est une fontaine murale.
45:46On a retrouvé, dans l'épaisseur du mortier,
45:49des tranchées qui nous montrent qu'il y avait des tuyaux en plomb.
45:53Comme une fontaine ornementale.
45:57Comment on restaure un endroit comme celui-ci ?
46:00Ça, c'est une très bonne...
46:02Ça prend du temps.
46:04On a retrouvé nos fragments de fuites colonnes dans le fond du bassin.
46:07Les plaquages de marbre au fond aussi.
46:09On avait de magnifiques peintures murales
46:12qui sont tombées dans la cunette des toilettes.
46:15Un gros puzzle qu'il a fallu reconstituer.
46:18On voit la passionnée qui parle.
46:20On sent que vous êtes animée par ces lieux.
46:22Il n'y a pas de monotonie dans ce métier d'archéologue.
46:25Jamais. On progresse tous les jours.
46:27On se remet en question tout le temps.
46:29Ce n'est pas un métier, c'est une passion.
46:32On vit notre métier comme un rêve.
46:35Il y a une chose qui est très importante.
46:37C'est la patience de la passion.
46:39Seule la passion donne de la patience.
46:42J'aurais pu vous écouter pendant des heures.
46:45Je pense qu'Eric Emmanuel aussi.
46:47On la ressent bien. Vous arrivez à nous transmettre cette passion.
46:50Malheureusement, on doit reprendre la route.
46:52On ne va pas très loin. On va juste de l'autre côté de la rive.
46:55On va à Vienne pour terminer notre route.
46:57Merci Laurence. Je peux vous faire la bise ?
47:04Encore bonne continuation avec toutes ces recherches.
47:07Faites-nous rêver le plus longtemps possible.
47:09Au revoir.
47:28Allez, plus qu'une étape.
47:31On reprend le char.
47:33Avant d'arriver à la fin de notre route du pays lyonnais.
47:36Non, c'est sans fin le pays lyonnais.
47:39La nôtre, oui.
47:41Ça arrête.
47:44C'est pas une double voie.
47:49On m'a attouffée. Maintenant, il faut que je passe dans ce tunnel.
47:52Vous vous rendez compte qu'il fallait construire dans des endroits pareils ?
47:55Ah oui.
47:57Attention.
47:59Merci.
48:01La hauteur, ça va. La largeur, ça va.
48:04C'est pas une double voie.
48:06C'est pas une double voie.
48:08C'est pas une double voie.
48:10Merci.
48:12La hauteur, ça va. La largeur, ça va.
48:15Ça semble être bon. Je sens mes yeux.
48:20C'est bientôt terminé.
48:27Devant... Ah, ben voilà.
48:29Devant cette petite église. On n'est pas bien, là ?
48:31C'est beau.
48:33Notre-Dame de Pipet.
48:36Tellement jolie, comme nom.
48:39Ah.
48:41On l'a mérité, la montée en vanne.
48:43Quand on voit ce panorama.
48:45C'est magnifique.
48:47Enfin, le point de vue des oiseaux.
48:49J'aimerais tellement être un oiseau.
48:51La vue du ciel.
48:53Les fameux mous ? Le parc naturel du Pila ?
48:55Oui.
48:57Vous connaissez bien, on en a parlé.
48:59Oui, promenade d'enfance.
49:01Mais surtout le Rhône.
49:03Parce que le Rhône, c'est le lien.
49:05On oublie que les fleuves,
49:07c'est les liens entre les villes,
49:09les liens entre les hommes.
49:11C'est ce qui fait dessiner
49:13les premiers chemins, au fond.
49:15J'étais contente de faire cette route avec vous.
49:17On en a fait des choses.
49:19Et finalement, je me dis,
49:21on a parcouru tous les thèmes centraux
49:23de vos ouvrages.
49:25La spiritualité au courant Notre-Dame de la Tourette.
49:27On est parti à l'opéra, à la musique.
49:29C'est incroyable.
49:31C'est incroyable.
49:33On est parti à l'opéra, à la musique.
49:35C'est important pour vous.
49:37Ici, on finit, regardez, au théâtre.
49:39Parce que le monde se donne comme un théâtre.
49:41La ville se donne comme un théâtre.
49:43Mais surtout, là,
49:45juste en dessous de nous,
49:47et c'est impressionnant,
49:49il y a le théâtre antique.
49:51Un théâtre de 18 000 ou 20 000 places.
49:53Ici, à Vienne.
49:55Oui, sans micro.
49:57Pour moi, c'est extrêmement important.
49:59Je pense que c'est au théâtre
50:01que j'ai déployé mes ailes
50:03quand j'étais enfant,
50:05les ailes de mon imagination.
50:07C'est le lieu où je me sens exister intensément.
50:09Vous avez déjà joué dans un théâtre antique ?
50:11Oui, c'est extraordinaire.
50:13J'ai joué M. Ibrahim et les fleurs du Coran.
50:15Quand on vit ces moments-là,
50:17on se dit,
50:19j'ai vraiment vécu.
50:21Vivez le plus longtemps possible
50:23et continuez justement
50:25à nous transmettre ça dans vos oeuvres.
50:27Merci, Eric-Emmanuel.
50:29Je vais reprendre ma route.
50:31J'espère à très bientôt.
50:33Au revoir.
50:49Quelque chose me dit
50:51que ce bel écrin de 10 000 places
50:53hérité des Romains
50:55pourrait très bientôt accueillir
50:57Eric-Emmanuel Schmitt.
50:59Depuis notre départ du village Douin,
51:01nous en avons fait des choses.
51:03Nous avons goûté aux nourritures terrestres
51:05après nous être élevés spirituellement.
51:07J'aurais aimé poursuivre
51:09ce voyage le long du Rhône,
51:11mais une nouvelle route mythique m'attend
51:13dans une autre région de France.
51:15A très bientôt.
51:27Sous-titrage Société Radio-Canada