Un sous-marin touristique qui visitait l'épave du Titanic a disparu depuis dimanche dans l’Atlantique Nord. L'engin comptait cinq personnes à son bord, parmi lesquelles le Français Paul-Henri Nargeolet, spécialiste de la plongée en grande profondeur. Une course contre la montre est engagée, alors que les capacités en oxygène du submersible s'amenuisent.
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00:00 On va regarder ensemble les caractéristiques principales de ce submersible Titan de la compagnie américaine Ocean Gate.
00:07 C'est un petit engin qui mesure à peine 6,7 mètres de long.
00:12 Il peut aller jusqu'à 4000 mètres de profondeur, 4 km de profondeur et il ne pèse que 10 tonnes.
00:19 C'est un type de construction tout à fait inhabituel.
00:22 Il faut rappeler que c'est une prouesse technique de pouvoir descendre aussi bas avec un petit engin.
00:26 On pourra peut-être parler de prouesse technique si effectivement tout le monde ressort sain et sauf.
00:31 À la base, quand il est conçu au début des années 2010, oui, on part sur une prouesse technique parce qu'il est très léger.
00:37 Il pèse 10 tonnes par exemple. On parlait du Nautil tout à l'heure.
00:40 Le Nautil, je crois qu'il fait 17, 18 tonnes.
00:42 Alors, il est petit, ça ressemble un peu à l'intérieur d'une camionnette.
00:45 Si vous voyez le rouleau d'un tube de papier toilette intérieur, c'est ça.
00:51 De part et d'autre, on a des demi-sphères qui le bouchent.
00:55 Ce qui est très intéressant avec ce submersible, alors ce n'est pas un sous-marin, c'est un submersible.
01:00 La différence, c'est qu'il dépend d'un bateau. Il ne peut pas partir de façon autonome.
01:04 Donc au-dessus de lui, il y a toujours un bateau.
01:06 Ce qui est très intéressant, c'est qu'il a une coque qui est en fibre de carbone.
01:10 Et pas en acier ou en titane.
01:12 Exactement, et pas en acier.
01:14 Le titane est utilisé de part et d'autre, vous savez, pour les deux demi-sphères.
01:17 L'une avec une petite bille acrylique qui permet de contempler le paysage, le titanique.
01:22 Et l'autre derrière pour le fermer.
01:24 Alors on a vu qu'il y a un seul hublot, c'est la seule sortie ou entrée possible dans ce submersible.
01:29 Alors on entre et on ne sort pas par ce hublot.
01:31 Ce hublot est hermétiquement fermé, il permet uniquement de voir.
01:34 L'entrée se fait par une trappe qui est au-dessus.
01:37 Et elle a une particularité, cette trappe, c'est qu'elle est fermée par 17 boulons.
01:41 Et ces boulons ne sont pas fermés de l'intérieur, non, ce serait trop simple.
01:44 Ils sont fermés de l'extérieur.
01:45 Vous avez des techniciens, avant le départ, qui ferment les 17 boulons,
01:48 qui vérifient que tout est bien étanche.
01:50 Et là, le submersible part.
01:52 Donc ce qui est intéressant avec cette information-là,
01:55 c'est que même si le submersible est remonté à la surface,
01:59 les réserves d'oxygène continuent quand même d'être consommées
02:02 parce qu'il ne peut pas pomper l'air à l'extérieur, il est fermé hermétiquement.
02:05 Donc il faut impérativement que des gens ouvrent le hublot extérieur, la trappe,
02:09 pour les sortir avant la fin de la crise.
02:11 - Donc pardon, je vous interromps François Pommès et Pauline, désolé,
02:13 mais ça veut dire que s'il est remonté à la surface, même s'il est remonté,
02:17 le compte à arbour dont on parle concernant l'oxygène, ce compte à arbour continue de tourner.
02:21 - Oui, mais c'est un cauchemar à tous les étages parce que même si tout seul il est remonté
02:24 grâce aux dispositifs de sécurité, on doit impérativement le retrouver
02:28 avant la fin des 96 heures parce qu'à l'intérieur, l'oxygène continue de se consommer,
02:32 de se transformer, en tout cas d'être remplacé par du dioxyde de carbone
02:35 qui est évidemment néfaste.
02:37 - Alors il y a un autre élément intéressant, c'est qu'à la fois on a ce mélange
02:40 de haute technologie et en même temps de bricolage,
02:42 parce qu'il y a eu des éléments de récupération qui ont été utilisés pour le fabriquer.
02:46 - Alors je ne sais pas si c'était fait pour faire parler de ce submersible-là,
02:51 mais il y a de la très haute technologie, donc avec cette coque,
02:54 effectivement en fibre de carbone, mais alors à l'intérieur, c'est vide.
02:58 Il n'y a vraiment rien, il y a des néons de camping qui permettent d'éclairer
03:02 et on le commande uniquement avec une manette, un joystick de console de jeu.
03:07 - On voit à l'intérieur.
03:08 - Voilà, totalement vide. On l'allume avec un bouton, on/off,
03:11 comme si vous allumiez votre aspirateur, et puis ensuite il est commandé
03:14 avec un joystick, mais en réalité tout est fait, tout est informatisé
03:18 pour qu'il puisse se mouvoir. Alors la manette c'est haut, bas, droite, gauche,
03:23 et tout le monde est censé pouvoir le piloter.
03:26 - Et puis une toute dernière question sur les moyens de communication.
03:28 On sait qu'à plusieurs reprises, lors de précédents séjours justement,
03:31 il y a eu des problèmes de communication, ça a déjà été coupé avec l'extérieur.
03:34 Quels sont les moyens de communication dont dispose ce submersible ?
03:37 - Oui, l'année dernière, pendant 2h30, il est resté sans moyen de communication.
03:40 En fait, quand on est sous l'eau, c'est très compliqué,
03:42 on ne peut pas utiliser le GPS, le téléphone, ces ondes-là ne passent pas.
03:45 On ne peut utiliser que des ondes comme les dauphins,
03:48 vous savez, des ondes acoustiques. Donc il communique par ondes acoustiques
03:51 avec le bateau qui est au-dessus de lui. Et ce sont vraiment des messages
03:55 très très courts, très très simples, qui permettent d'envoyer des positions
03:59 au sous-marin et de lui dire, voilà, tu continues un peu ta course
04:01 de 100 mètres à l'avant, vers la gauche, vers la droite, et c'est ça.
04:05 C'est un moyen de communication rudimentaire. Et là, il est privé
04:08 de tout moyen de communication, puisqu'il n'y a plus aucune communication
04:12 qui a été enregistrée entre le bateau et le sous-marin depuis dimanche.
04:15 - Et donc la course contre la monde se poursuit.
04:17 - Évidemment. Merci pour ces explications.