Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • aujourd’hui

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Merci de nous accueillir sur Europe 1 et sur CNew, c'est votre Open Child Weekend jusqu'à 19h.
00:16Toujours à mes côtés, Véronique Jacquet, Pierre-Henri Bovis, Nathan Devers, Paul-Antoine, Michel Aubouin et Alexandre Tchatchenko, directeur de la stratégie de Paymium.
00:26On va poursuivre avec vous puisqu'on vient d'entendre Bruno Retailleau qui a reçu ce matin des patrons de crypto-monnaies.
00:36Je voulais absolument vous avoir mais j'en profite également pour saluer Pascal Bito-Panelli qui est un expert en sécurité qui est avec nous.
00:42Bonsoir Pascal, merci également d'avoir accepté notre invitation.
00:46Je commence avec vous Alexandre puisque c'est la fille de votre patron qui a failli être enlevée.
00:51Déjà la première question, très rapidement, comment va-t-elle ?
00:54Et ensuite, deuxième question, qu'attendez-vous de cette prise de conscience de Bruno Retailleau et de cette réception qui a eu lieu ce matin ?
01:02Comment va-t-elle ? Elle va aussi bien qu'on peut aller dans ce genre de situation.
01:06Je pense qu'elle a connu des jours meilleurs mais elle va aussi bien que faire se peut.
01:11L'enlèvement a raté donc tout le monde est très content qu'on n'ait pas eu les suites des précédents enlèvements
01:17qui eux ont réussi et qui se sont terminés pour la plupart en mutilation et en torture.
01:23Qu'est-ce qu'on attend des pouvoirs publics ?
01:25On attend une prise en considération du fait que ce n'est pas un épiphénomène,
01:30que ça commence à faire beaucoup, que c'est récurrent et qu'on ne devrait pas ni à Paris ni ailleurs en France
01:36avoir des gens qui se baladent dans des fourgonnettes et qui kidnappent des gens au milieu de la rue
01:42pour demander des rançons, que ça concerne d'ailleurs des entrepreneurs cryptos ou pas.
01:45Alors évidemment il y a des spécificités à notre secteur et l'objet de la réunion de ce matin était aussi de communiquer en ce sens
01:52pour dire quelles sont les spécificités du secteur et comment on peut s'adapter.
01:56Mais il y a aussi un travail à faire dans le sens des autorités publiques,
01:59tout simplement de protection, de mise à niveau sur les bonnes pratiques de sécurité physique
02:04puisqu'on n'est pas tous des experts en sécurité physique.
02:07Et donc ça c'était la première étape.
02:09Je dirais que cette réunion, beaucoup l'ont vue comme une forme de point d'orgue.
02:13En réalité, comme l'a dit Bruno Retailleau, c'est plutôt le début d'une série de réunions de travail
02:18et de collaborations qu'on va faire sur les prochaines semaines et mois
02:21avec l'association ADAN qui regroupe le secteur, les représentants du secteur.
02:27Et donc on va travailler après sur des sujets plus de moyen terme et de long terme dans les prochaines réunions.
02:32Évidemment le ministre n'est pas magicien, donc en une réunion il ne peut pas résoudre le problème.
02:35Mais pour l'instant ça va dans le bon sens, on aura des formations de sécurité par les forces spéciales,
02:41des accès privilégiés à certains numéros de sécurité, les forces de police seront formées au sujet.
02:47Donc je dirais d'un point de vue du court terme, on ne pouvait pas faire de magie,
02:51mais on sent que la prise de conscience...
02:52Il y a une prise de conscience.
02:53Exactement, et qu'on va aller vers le bon sens sur les sujets plus de fond,
02:56pour le coup, qui eux risquent d'être plus importants pour les années à venir.
02:59Et ce qu'on ne dit pas, et jamais assez, c'est que ces scènes de tentatives d'enlèvement ou d'enlèvement
03:04sont excessivement violentes, Alexandre ?
03:07Oui, après je ne suis pas un spécialiste en criminalité,
03:10mais je pense que n'importe quelle personne qui regarde la vidéo est choquée, évidemment.
03:14Encore une fois, je dirais, cette tentative a échoué.
03:18Donc en fait c'est peut-être le moins violent de ce qui s'est passé ces derniers mois,
03:21puisque les autres ont réussi, et comme l'a dit le ministre,
03:25se sont terminés plutôt en torture et en mutilation dans des actes de barbarie
03:29qu'on pensait ne pas voir en France.
03:33Mais vous vous sentez en danger, vous avez changé vos habitudes
03:36en tant que salarié de cette société spécialiste en crypto-monnaie ?
03:40Malheureusement, je ne peux pas en dire plus que si je vous réponds.
03:42Bien sûr, non, non, mais ce que je vais dire, je ne vous demande pas en détail, évidemment.
03:46Non, mais il y a des politiques, la problématique,
03:48si je dois faire un point un peu plus large,
03:52c'est que dans le sujet de la sécurité,
03:54et d'ailleurs Bruno Retailleau l'a dit sur un sujet qui ne concerne pas les cryptos,
03:58en disant que sur le narcotrafic, certains policiers vont avoir accès à la pseudonymisation, etc.
04:04Très bien, mais dans le débat public, dès qu'on parle de pseudonymat ou d'anonymat,
04:07c'est pour parler de criminalité.
04:08Ce n'est pas vrai, l'anonymat est la première ligne de défense pour les citoyens normaux.
04:11C'est accessoirement une liberté fondamentale qu'il faut protéger.
04:13Et donc, dans le milieu du numérique, de la cybersécurité,
04:17comment je fais aujourd'hui, par exemple, lorsque nous avons dans la loi narcotrafic
04:21un article qui a concerné les cryptos en particulier,
04:24je suis maintenant présumé coupable de blanchiment
04:26lorsque j'utilise un dispositif de confidentialité,
04:29ce même dispositif qu'on vient de me recommander ce matin
04:31comme étant une voie de protection.
04:33Je fais comment ? Je suis criminel ou je suis criminel ?
04:35Dans le débat public depuis des années, une dizaine ou une quinzaine d'années,
04:39on s'oriente vers une criminalisation de la recherche de la vie privée,
04:42alors que je tiens à donner un spoiler à personne,
04:46mais les criminels trouvent toujours une façon de passer autour.
04:49Et en revanche, les honnêtes gens, eux, se voient retirer petit à petit
04:52leur vie privée, leur façon de se défendre.
04:54Et dans le cas des cryptos, évidemment, c'est important.
04:56Ce matin, on a évoqué des sujets qui ne concernent pas que les cryptos.
04:59Comment ça se fait qu'un entrepreneur qui veut juste faire une entreprise en France
05:01soit obligé de divulguer son adresse personnelle à l'entièreté de l'humanité ?
05:04C'est pas normal.
05:04Et donc, évidemment, comme maintenant, on est dans une situation où,
05:07depuis des années, et encore plus en ce moment,
05:10et ça ne va faire qu'à ce que s'aggraver,
05:11il y a des fuites de données tous les jours.
05:13Personne n'est à l'abri.
05:14La quasi-totalité des Français ont leurs données qui ont fuité sur Internet.
05:16Donc, il y a un sujet de confidentialité,
05:18mais il y a aussi un sujet de changer la philosophie du sens de l'histoire,
05:21entre guillemets, d'aller vers moins de collecte de données,
05:24plus de confidentialité, pour que tout le monde puisse se protéger,
05:27parce qu'on ne va pas mettre un flic derrière tout le monde en France.
05:28Alors, justement, pour répondre à vos interrogations,
05:31on devait être avec Pascal Bito-Banelli,
05:33mais on va peut-être rappeler d'ici la fin de cette émission.
05:39C'est vrai qu'il y a une...
05:40François, je ne vous ai pas beaucoup donné la parole ce soir,
05:43malheureusement.
05:44Quel regard portez-vous sur cette criminalité qui s'installe,
05:48et effectivement, sur parfois les incohérences ?
05:51Ah, on a récupéré Pascal Bito-Banelli.
05:52J'ai failli vous donner la parole.
05:53Je vous la donne en quelques secondes, Pascal.
05:56Pascal Bito-Banelli est avec nous.
05:57Pascal, bonsoir, très rapidement.
05:59Comment on sécurise ces spécialistes de la crypto-monnaie en deux mots ?
06:04On a une modification du spectre criminel, Thierry.
06:09On voit bien qu'aujourd'hui, ces fortunes soudaines amènent de menaces nouvelles.
06:14Donc, il faut, après ce renfort des liens avec le ministère de l'Intérieur,
06:19qu'on parte, à mon avis, dans un principe de sécurité globale,
06:22où on implique tous les acteurs, et notamment ceux de la sécurité privée
06:27et de sociétés de sécurité et de protection,
06:31qui peuvent, bien sûr, protéger ces patrons de la crypto au niveau technologique
06:37et au niveau humain, pour qu'ils puissent être protégés de l'alpha à l'oméga.
06:42Très concrètement et très rapidement, parce que nous sommes très en retard,
06:46Pascal, vous êtes expériment en sécurité.
06:48Est-ce que vous êtes davantage sollicité ?
06:50A priori, dans ma question et la réponse, je pense.
06:51Oui, on a plus de demandes de clients, des nouveaux clients.
06:56On sent une dynamique de prise de contact des acteurs de la crypto
07:00auprès de nos sociétés de protection.
07:03Merci, Pascal. Je donne la parole à Paul-Antoine,
07:06pour pourquoi il va m'en vouloir énormément.
07:08Avant de terminer cette émission, Paul, vous êtes celui qui s'est le moins exprimé ce soir.
07:13Pardonnez-moi.
07:14Non, bien sûr que non. Il y a des gens passionnants, donc ils ont des choses à dire.
07:17Malheureusement, déjà, je suis ravi, évidemment, de savoir que ça s'est bien fini.
07:22Ça s'est bien fini, d'ailleurs, grâce à deux héros du quotidien.
07:24Bien sûr.
07:25Ça, c'est la première chose.
07:26La deuxième chose, et c'est malheureux, c'est là, j'ai écouté Bruno Retailleau,
07:30alors ministre de l'Intérieur, c'est la France qui gagne.
07:32Et malheureusement, pourquoi je dis ça avec une pointe d'ironie,
07:34c'est que les entreprises de crypto, elles vont aller à Dubaï,
07:38où vous payez beaucoup moins d'impôts et vous avez beaucoup plus de sécurité.
07:40Voilà. Donc, la France a des génies.
07:42Elle a des entreprises qui sont des grands génies.
07:45On a des ingénieurs qui sont des génies, vraiment.
07:47Et ils se lancent en France.
07:49Et puis ensuite, après, il faut qu'ils aillent où ?
07:50Il faut qu'ils aillent aux États-Unis.
07:52Il faut qu'ils aillent à Dubaï. Il faut qu'ils aillent ailleurs.
07:54Alors que ce n'est pas compliqué.
07:55Ce qu'il nous faut en France, c'est moins d'impôts, plus de sécurité.
07:57On a plus d'impôts, moins de sécurité.
07:59Voilà.
07:59Michel Aubouin, le mot de la fin, on se souvient tous du baron Pain en 1978,
08:06où on lui avait coupé un doigt et on voit que c'est des méthodes qui reviennent au bout du jour avec cette nouvelle criminalité.
08:12C'est vrai. On connaissait ce type d'épisode malheureux dans ces années lointaines.
08:18Et on a eu une grande période pendant laquelle, c'est vrai, les responsables économiques...
08:24Et d'ailleurs, moi, je me souviens parce que j'ai essayé de monter une opération avec des responsables économiques
08:27en disant votre protection personnelle pour le compte du ministère de l'Intérieur.
08:30Et je n'allais pas être répondant.
08:32On m'a dit que c'est un sujet secondaire.
08:34Bon, je pense que c'est de nouveau un vrai sujet.
08:37Moi, je ne connais pas du tout parce que je ne connais pas ce milieu.
08:39Quelle est l'ampleur, en fait, des gens qu'il faut protéger ?
08:42Ça représente quoi les responsables de...
08:46Ça dépend de ce qu'on entend par gens qui font protéger.
08:48En fait, si on parle des entrepreneurs du secteur...
08:51Alors, ce n'est pas le sujet aujourd'hui, mais il y a une part de vrai dans ce qu'a été dit.
08:54C'est-à-dire que beaucoup, malheureusement, sont déjà partis.
08:55Et donc, il en reste quand même.
08:58Il y a des entreprises, c'est plusieurs milliers d'emplois en France.
09:00Maintenant, est-ce qu'on va protéger tout le monde ? Je ne sais pas.
09:01Mais des gens qui sont exposés, il y en a quand même un certain nombre.
09:04Et surtout que par rapport aux affaires qui sont en temps court,
09:06on ne parle pas de protéger les entrepreneurs.
09:08On parle de protéger les familles et les proches, eux qui sont visés.
09:10Donc, ça commence à faire du monde.
09:12Maintenant, la question, c'est...
09:13Alors, de petits points rapides, il y a un sujet autour du fantasme
09:17qui est véhiculé autour de ce secteur-là.
09:19Déjà, numéro un, que ce serait l'argent des criminels, etc.
09:21Alors que ça a été dit, en fait, c'est traçable.
09:23Tout est traçable. Donc, en fait, c'est pire que le cash.
09:25Ça ne sert à rien d'y aller.
09:26Aucun des enlèvements n'a été couronné de succès.
09:28Donc, arrêtez, s'il vous plaît.
09:30Mais il y a un deuxième fantasme qui est plus subtil,
09:31mais qui est quand même, j'allais dire, les approximations ont des conséquences,
09:34qui est de... Ah, on travaille dans ce milieu, on est forcément riche.
09:37Monsieur, juste avant, disait des fortunes soudaines.
09:40Pardon, mais on ne sait pas si ces gens sont fortunés.
09:42Mais on ne savait rien.
09:42J'ai d'autres collègues qui me disent, oui, les manias des cryptos.
09:45Qu'est-ce que vous en savez ?
09:46Et donc, en fait, c'est une ambiance qui est générée autour de ce secteur.
09:49Et si on devait protéger les 10% des Français qui ont de la crypto,
09:52parce qu'il y a plus de Français qui ont de la crypto que des actions,
09:54ça fait beaucoup quand même.
09:55Merci, Alexandre Tchatchenko.
09:58J'espère avoir bien prononcé votre nom.
09:59Merci, les amis, de m'avoir accompagné ce soir pour ces deux heures.
10:02Nous sommes très en retard.
10:03Tout de suite, à poursuite de nos programmes sur Europe 1,
10:05Pascal Delatour du Pain est sur ses news.
10:07Philippe de Villiers et le Deval et Geoffroy Lejeune.
10:09Belle soirée sur nos deux antennes.
10:11Bye bye.
10:11Bye bye.

Recommandations