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00:00Ce qui me donne une transition assez simple, puisqu'on parle quand même beaucoup de politique dans Repinsoir,
00:06parce que ça nous concerne, parce que c'est le régalien, comme on dit.
00:09Ce sont les sujets du lendemain, les trajectoires qui se dessinent pour savoir comment est-ce qu'on va vivre,
00:15dans quelles conditions, avec quelles réglementations.
00:18On a une élection dimanche avec deux candidats pour prendre la présidence de la droite,
00:26la droite républicaine, les républicains, appelez-les comme vous voulez.
00:29En tout cas, ce sont les successeurs de Jacques Chirac, de Nicolas Sarkozy, d'Edouard Balladur, de Philippe Séguin,
00:36de Philippe de Villiers également, dont on a entendu parler.
00:39La droite, elle est multiple, elle est républicaine, et elle s'inscrit effectivement dans cette élection
00:44qui oppose Bruno Retailleau, premier profil, ministre de l'Intérieur d'une coalition complexe,
00:52et j'allais dire au patchwork, aux couleurs un peu dissonantes parfois.
00:59Dont il a dit qu'il n'était pas macroniste, il l'a redit sur Europe 1 hier matin.
01:05Et donc, aujourd'hui, vous avez, j'allais dire presque logiquement,
01:11les députés de la gauche de la Macronie qui disent, mais à fouet là,
01:15qu'est-ce que fait ce ministre de l'Intérieur qui dit qu'il est en désaccord avec notre président Emmanuel Macron.
01:21Et puis, en face, vous avez Laurent Wauquiez, qui est le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes,
01:27qui a été ministre par le passé, qui a également présidé une première fois le parti Les Républicains,
01:33et qui s'oppose à lui, et qui a, d'une certaine manière, le même discours.
01:37On dit, mais Bruno Retailleau est très très bien en ministre de l'Intérieur,
01:41même si, force est de constater, on le dit souvent dans cette émission,
01:45il n'a pas toutes les clés, malheureusement, puisqu'il ne peut pas faire ce qu'il veut,
01:49parce qu'il y a cette coalition qui l'empêche d'être, j'allais dire, libre dans ses choix,
01:55ou dans ses préconisations.
01:57Et ce même Laurent Wauquiez qui dit, Bruno Retailleau, il est très bien à Matignon,
02:00donc il me faut, moi, à la présidence des Républicains.
02:04Il y a 120 000 militants, les militants, là on arrive à peu près sur un plateau de 120 000,
02:14il y a eu beaucoup d'adhésions ces dernières semaines, ces derniers mois,
02:18pour cette droite républicaine.
02:20Pourquoi et quel candidat vous semble mieux placé, Raphaël Stinville ?
02:26Ce qui est certain, c'est que Bruno Retailleau, en six mois, place Beauvau,
02:32en tant que ministre de l'Intérieur, a fait davantage pour sa notoriété
02:37qu'en 20 ou 30 ans de carrière politique.
02:41Il a eu une ascension absolument fulgurante dans le paysage politique,
02:45presque une passe centrale.
02:47Pour autant, ces dernières semaines,
02:51on le voit presque fragilisé.
02:55Fragilisé parce que s'il est celui qui défend que l'impossibilisme
03:02n'est pas une option pour lui,
03:06il se heurte à un certain nombre de freins, d'empêchements
03:09qui contrarient le discours extrêmement mûri
03:14qu'il porte depuis des années,
03:16mais qu'on entend beaucoup mieux depuis qu'il est ministre de l'Intérieur.
03:19Et donc, je pense que cette élection
03:22que l'on présente parfois comme gagnée d'avance
03:25pour le ministre de l'Intérieur
03:27sera peut-être plus compliquée
03:29qu'elle n'apparaît sur le papier.
03:31Plus serrée, plus compliquée.
03:32Alexandre Malafaille ?
03:34Oui, moi je suis en tant que think-tank
03:36pour le coup avec Sinopia, on n'est pas partisans.
03:38Mais ce que j'observe quand je vois les deux trajectoires,
03:41avec deux personnalités qui sont toutes les deux
03:44extrêmement érudites,
03:45bien formées par la République, comme on dit,
03:47l'épaisseur des diplômes de chacun,
03:49et en particulier de Laurent Wauquiez,
03:51comme on dit, c'est du sérieux,
03:53et normalien, agrégé, etc.
03:55Voilà, on a des gens...
03:56Mais je trouve qu'il y a quelque chose
03:58qui détache aujourd'hui Bruno Retailleau,
04:00au-delà de ce qu'il a pu faire
04:03depuis qu'il est à l'intérieur.
04:05Moi j'ai eu l'occasion de le suivre, de le voir.
04:08Je trouve que c'est plus un homme politique qu'un politicien.
04:11Et j'avais été sur un exercice très précis,
04:13où là je l'ai vu à l'œuvre,
04:14à l'occasion du MEDEF, l'an dernier,
04:17lorsqu'ils avaient organisé leur séquence de passage,
04:20si je puis dire, sur le grill,
04:21de tous les candidats lors des élections européennes.
04:26Bruno Retailleau est venu avec une aisance,
04:30une capacité à planter un décor
04:32par rapport à un enjeu mondial,
04:34un enjeu européen, un enjeu national,
04:36et avec une vision du projet politique, économique
04:38qu'il portait.
04:39Tout ça avec aucun papier, aucune note,
04:42les mains dans les poches, une incarnation du projet,
04:45j'ai trouvé assez impressionnante.
04:46Et je trouve que ça, c'est intéressant.
04:48Il y a quelque chose qui est en train de le dépasser.
04:50Voilà. Après je dis ça, comme dirait l'autre,
04:52je dis rien, mais je...
04:53Je dis ça, je dis rien.
04:54Voilà. Mais je trouve que la personnalité
04:56de Bruno Retailleau est intéressante,
04:57et elle a un potentiel.
04:59Laurent Wauquiez a été un très bon président de région.
05:02Les gens qui l'ont approché, qui voient sa région,
05:03qui sont les élus dans l'ensemble de territoires dans sa région,
05:06disent la région fonctionne bien,
05:07et il a fait un super job.
05:08Donc c'est vrai qu'on a deux personnalités.
05:09Mais je pense qu'il y en a un qui est plus fédérateur que l'autre,
05:12et qui est peut-être qu'un coup d'avance
05:13en termes de capacité et de vision
05:15en se détachant du jeu politicien.
05:17Raphaël Stinville, est-ce que la meilleure des solutions,
05:20ça serait la réconciliation ?
05:23Mais personne n'y croit, malheureusement.
05:26Non, mais cette réconciliation,
05:28elle est indispensable, de toute façon, pour la droite,
05:31si elle veut se préserver un avenir
05:35qui aujourd'hui reste incertain.
05:37Il faut encore rappeler qu'aux dernières européennes,
05:41François-Xavier Bellamy, avec toutes les qualités qu'il peut avoir,
05:45n'a fait que 7,5%.
05:48Alors c'est toujours davantage et presque le double
05:50que Valérie Pécresse à la présidentielle,
05:52mais on est encore loin de scores
05:55qui permettent à la droite d'espérer
05:57d'être seulement présente au second tour de la présidentielle.
06:00Mais c'est quoi la baguette magique ?
06:02Non, mais pour rebondir sur ce que disait Alexandre,
06:06ce qui est vrai, c'est que Bruno Rotaillot a plein de qualités.
06:10Reste que c'est une élection interne,
06:12que les candidats aujourd'hui,
06:15et peut-être que Laurent Wauquiez le fait davantage aujourd'hui
06:18parce qu'il est plus libre dans son expression
06:21que Bruno Rotaillot, qui est malgré tout membre d'une coalition,
06:25Laurent Wauquiez, il essaye de s'adresser
06:29au cœur militant de ce parti.
06:32Ses appels du pied à Sarah Knafow,
06:35aux électeurs de Reconquête,
06:39ce n'est pas anodin.
06:40Dans la même manière qu'Éric Ciotti avait remporté ce parti
06:43contre Bruno Rotaillot,
06:45voilà quelques années,
06:49c'était précisément parce qu'il parlait à la droite historique,
06:53celle de Charles Pasquois,
06:56de celle qui parlait vrai,
06:57qui n'avait pas peur des mots et des images.
06:59C'est la fameuse tentation de l'union des droites
07:00à laquelle peut-être Laurent Wauquiez croit,
07:04en tout cas en reprenant des électeurs
07:06dans des partis qui de toute façon ne s'allieront jamais
07:09avec la droite républicaine,
07:12et à laquelle peut-être Bruno Rotaillot, à votre avis, ne croit pas,
07:15en tout cas croit moins que Laurent Wauquiez.
07:17Je pense que Bruno Rotaillot est davantage tenu
07:20parce qu'il est ministre.
07:21ministre dans une coalition...
07:24Mais alors quelle serait la solution ?
07:25Est-ce qu'il devrait abandonner son poste de ministre de l'Intérieur ?
07:31Voilà quelque chose, c'est un choix cornelien.
07:33Mais même indépendamment,
07:34même de cette élection interne,
07:37on voit que Bruno Rotaillot sera probablement amené,
07:41si d'aventure il espère ou songe
07:45à se présenter à l'élection présidentielle,
07:48à quitter ce rabot de la ménuse.
07:51De la même façon qu'Emmanuel Macron avait quitté son poste de ministre
07:54pour former En Marche,
07:57c'était à l'été 2016,
08:00si mes souvenirs sont bons.
08:01Juillet 2016.
08:02Juillet 2016.
08:03Une chose où je disais qu'il y avait ce tandem possible ou impossible,
08:13c'est que les électeurs de la droite en ont marre.
08:18En ont marre parce qu'il y a deux dates qui ont marqué l'histoire
08:22et on y reviendra peut-être après la pause publicitaire.
08:24c'est 1981 et 2012,
08:28où il y a eu un trop plein de candidats,
08:31où tout le monde voulait y aller.
08:33Et c'est ce à quoi, malheureusement,
08:36peut-être on va se rendre compte
08:40qu'il y aura peut-être ce même obstacle en 2027.
08:43Mais on aura l'occasion d'y reparler,
08:45donc parler dans quelques instants,
08:4620h44, une pause
08:48et le rappel des titres de l'actualité d'Europe 1 Soir.
08:5020h46, dernière partie d'Europe 1 Soir
08:53avec Alexandre Malafaille et Raphaël Steinville.
08:56Je vous signale que demain,
08:57Laurent Wauquiez sera au micro de Sonia Mabrouk
08:59dès 8h10,
09:00à la fois sur Europe 1 et sur CNews
09:02pour la grande interview,
09:04sachant que 48 heures avant,
09:06Sonia recevait Bruno Retailleau.
09:09Ça permettait de faire, en bon français,
09:11le benchmark entre ces deux candidats
09:13qui s'affronteront.
09:14Et quand je parle d'affrontement,
09:16c'est ce que je disais juste avant la pause publicitaire,
09:19c'est que les électeurs de la droite républicaine
09:23ont vu tellement de candidats.
09:25Il y a eu tellement de primaires.
09:26Et alors à droite, on a dit,
09:27je parle sous votre contrôle à vous deux,
09:29un coup on a dit,
09:30non, il ne faut plus de primaires
09:31parce que c'est fratricide.
09:34D'autres ont dit,
09:35mais si, il faut une primaire
09:36parce qu'il faut en désigner un.
09:37Et puis à la fin,
09:38on en désigne un,
09:39mais on a toujours un deuxième.
09:40Et puis en 1981,
09:42si mes souvenirs sont bons,
09:43Jacques Chirac appelle à voter finalement
09:45pour François Mitterrand
09:46après avoir voté pour,
09:47appelé à voter pour Michel Rocard.
09:50Et puis finalement,
09:51ça conduit à la non-réélection
09:55de Valéry Giscard d'Estaing.
09:56Il y a toujours des choses
09:59totalement fratricides qui se font.
10:01Et pour ce qui concerne l'autre date
10:03que je, comment dirais-je,
10:05que j'avançais tout à l'heure,
10:06c'est-à-dire 2012,
10:07où la droite perd effectivement le pouvoir.
10:09Alors, il y a plusieurs éléments.
10:11Il y a ce débat présidentiel
10:13avec l'anaphore de François Hollande,
10:16moi président.
10:17Et puis, il y a aussi ce livre
10:22qu'il faut absolument lire ou relire,
10:24celui de Laurent Binet,
10:25qui s'appelle
10:25« Rien ne se passe comme prévu »,
10:26où effectivement,
10:28M. Hollande n'était pas du tout prévu
10:30dans le spectre
10:31pour devenir le futur président de la République.
10:33Alors, comment,
10:34quelle est la recette magique ?
10:35Alors qu'aujourd'hui,
10:36nous avons Laurent Wauquiez,
10:38Bruno Retailleau.
10:39Vous avez,
10:40est-ce qu'Éric Ciotti a des ambitions
10:42ou est-ce qu'il va se ranger
10:43derrière le RN
10:44auquel il est pour l'instant agglutiné ?
10:47Est-ce qu'Édouard Philippe
10:49est une continuité de,
10:51comment dirais-je,
10:53du président actuel
10:55ou est-ce qu'il va se droitiser
10:57d'une certaine manière
10:58pour essayer de glaner des électeurs ?
11:00Voilà, on se retrouve à nouveau
11:02dans une énigme
11:04pour l'élection
11:06dans deux ans,
11:07Alexandre Malafaille.
11:09Vous savez,
11:09la droite doit se poser
11:10de bonnes questions.
11:11Aujourd'hui,
11:12ça peut changer,
11:13mais on donne quand même
11:14le RN entre 35 et 40%
11:16au premier tour.
11:17Donc déjà,
11:18ça vous passe,
11:19voilà,
11:19il y a un pilier qui tombe.
11:21Et donc,
11:21après,
11:21il y a un deuxième candidat
11:23et qui sera sans doute
11:25loin derrière.
11:26Donc,
11:26si on est à droite aujourd'hui
11:27sur,
11:27en tout cas,
11:28un champ politique
11:29qui se situe à droite,
11:30entre la droite,
11:30un peu de ciottis
11:32pour dire quelque chose.
11:33Là,
11:33peut-être que ça t'a expliqué
11:34aux militants LR
11:35qui s'apprêtent à voter dimanche
11:37que ce n'est pas la peine
11:38d'y aller,
11:39parce que de toute façon,
11:40ça sera le RN.
11:40C'est quasiment clair,
11:42sauf si à un moment donné,
11:44celui qui va arriver
11:45dimanche soir en tête
11:47et qui va gagner
11:47réfléchit au comment
11:49on s'y prend
11:49et comment on peut arriver
11:52à faire autrement.
11:53Je crois que les gens,
11:54ils vont voter soit
11:55pour dire
11:56aucun n'est capable,
11:57donc on va voter RN
11:58parce qu'il faut donner
12:00la chance à la chance
12:00et puis pourquoi pas,
12:01c'est ce qu'on entend souvent
12:02quand on fait des micro-trottoirs,
12:03soit on va donner la chance
12:05ou on va tenter
12:05de donner la chance
12:06à quelqu'un,
12:07et peut-être à quelqu'un
12:07à une équipe,
12:08avec un projet,
12:09avec une approche
12:10un peu différente.
12:11Moi, je crois fondamentalement
12:12qu'il faut essayer
12:13de changer la donne
12:14pour avoir une chance
12:15de se qualifier au second tour
12:16et jouer le match
12:17de la finale,
12:18si je puis dire.
12:18Si vous y allez
12:19avec simplement
12:20l'incarnation traditionnelle
12:21de dire
12:21regardez comme je suis bon,
12:22regardez comme je parle bien au micro,
12:24regardez comme je passe bien à la télé
12:25et je vais faire des beaux meetings,
12:26on va claquer quelques millions d'euros
12:27et puis vous allez voir
12:28ce que vous allez voir
12:29parce qu'on va avoir un projet,
12:30on va vous dire
12:30comment il faut faire
12:31pour gérer la France,
12:32mais sans rien en termes de
12:33avec qui et comment,
12:36en termes de méthode,
12:36de proposition,
12:37des choses claires,
12:38vous n'aurez aucun résultat
12:39qui permettra de se démarquer.
12:40C'est ce qui se passe
12:41depuis longtemps
12:41et c'est ce que les Français rejettent
12:43et c'est pour ça
12:43qu'on est à la fois
12:43aussi fracturés
12:44en termes de polarisation
12:47de la vie politique
12:47et avec malheureusement
12:49ou heureusement,
12:49après chacun se positionnera,
12:50mais avec des alternatives politiques
12:52qui est devenu de plus en plus majoritaire.
12:55Raphaël Staville,
12:56votre opinion,
12:58même si vous n'avez pas
12:58de boule de cristal.
12:59Non, mais moi j'aimerais bien
13:01ajouter une troisième date,
13:02c'est-à-dire que vous avez évoqué
13:031981, 2012,
13:06mais je pense que pour la droite,
13:07il y a une date qui est tragique
13:09pour la droite,
13:10c'est 2017.
13:122017, c'est la première fois
13:13que la droite
13:14n'a pas de candidat
13:16qui parvient à se qualifier
13:18pour le second tour.
13:21Et d'une certaine manière,
13:21des événements extérieurs
13:23qui se font...
13:24Non, mais pas seulement,
13:25c'est-à-dire qu'en fait,
13:25d'une certaine manière,
13:26et vous avez évoqué...
13:27Il y a le Pays-Basgate.
13:28Pierre, vous avez évoqué
13:29la primaire.
13:31La primaire de la droite
13:32a été une fabrique
13:34de division incroyable.
13:38Nicolas Sarkozy,
13:39lorsqu'il est revenu
13:40aux affaires en 2014,
13:41avait la légitimité
13:43pour finalement
13:44sursoir
13:45à ce processus
13:47qui n'avait pas été encore
13:48définitivement enterriné.
13:50Il ne l'a pas fait.
13:51Et depuis,
13:52je pense que la droite
13:53continue à payer
13:54finalement ces différentes écuries
13:56qui se mettent en place
13:57parce que précisément,
13:59il n'y a pas une incarnation,
14:01une figure de la droite
14:02qui fasse,
14:03comme en son temps Jacques Chirac,
14:04comme en son temps
14:05Nicolas Sarkozy,
14:07s'impose dans son camp
14:08sans que personne
14:09ne se dise
14:10qu'il faut,
14:11avant d'aller
14:11à la présidentielle,
14:13rebattre les cartes
14:14et mesurer
14:15quel serait
14:17le poids
14:18de tel ou tel homme
14:18dans le parti.
14:19Oui,
14:20ils se sont imposés
14:21d'accord,
14:21mais pour faire quoi ?
14:22Le résultat n'était pas
14:23à la hauteur
14:24et petit à petit,
14:25on a vu ce qui s'est passé.
14:26On reproche aujourd'hui
14:27l'émission de mardi soir,
14:29les 3h30
14:30qui aurait pu durer
14:3033 heures aussi,
14:32on montrait quoi ?
14:33Ce n'est pas totalement faux.
14:34On montrait 8 ans
14:35de politique
14:37de petits bras.
14:38Nicolas Sarkozy,
14:39en 2007,
14:40il avait un projet
14:41s'il n'a pas été réélu
14:42en 2012.
14:42C'est d'abord
14:43parce qu'un certain
14:44nombre de ses électeurs
14:45se sont sentis
14:47très frustrés
14:49de la politique
14:49qui avait pu être menée.
14:51Mais on ne peut pas dire
14:53que Nicolas Sarkozy,
14:54en 2007,
14:54n'incarnait pas
14:55quelque chose à droite,
14:57qu'il n'avait pas
14:57une matrice
14:58qui parlait à la fois
15:00à la droite sociale
15:02et à la droite identitaire
15:03pour faire très court.
15:05Et donc,
15:06c'est les trahisons,
15:08les renoncements
15:09qui ont conduit
15:10aussi,
15:11pour une grande partie,
15:12à l'irruption
15:12dans le paysage
15:13d'un François Hollande
15:15dont Pierre de Villeneuve
15:16rappelait que
15:17finalement,
15:19ce n'était pas prévu.
15:19Ce n'était pas du tout prévu.
15:21Ça devait être
15:21de ministre Soscal.
15:21Il y avait de ministre Soscal
15:22en plus.
15:23C'est ça.
15:23Raphaël Stainville,
15:24je ne me suis pas trompé ce soir.
15:26Je suis d'accord avec vous,
15:27mais il y a quelque chose
15:28de plus qui manquait
15:29profondément au-delà
15:30de cette division.
15:31Il y a eu en effet
15:32un certain nombre
15:32de virages politiques,
15:34un coup je te mets l'ISF,
15:35un coup je te l'enlève,
15:35etc.
15:36Ce n'était pas clair.
15:37Et il a eu en effet
15:37la crise financière
15:38et il a eu la Géorgie à gérer.
15:40C'était des sujets
15:40sur lesquels il fallait
15:41évidemment consacrer de l'énergie.
15:42Et rappelons que
15:44Nicolas Sarkozy
15:44a sauvé la France
15:45économiquement.
15:47On a vu
15:47comment d'autres pays
15:49de l'Union Européenne
15:50ont sombré.
15:51S'il y a bien quelqu'un
15:52qui a retenu
15:52la crise financière
15:53pour ne pas qu'elle arrive
15:54en France,
15:55c'est bien Nicolas Sarkozy.
15:56Mais malgré tout,
15:57l'insuffisance de résultats,
15:59trop de lois mal faites,
16:01trop de projets mal ficelés,
16:02les Français,
16:03à un moment donné,
16:03ils veulent du résultat concret.
16:04Et ça, c'est ce que
16:05la classe politique actuelle
16:07de droite comme de gauche
16:08qui est aux affaires
16:08paye très cher.
16:09C'est ce qui coûte très cher
16:10à Emmanuel Macron.
16:11Petit à petit,
16:12les choses se délitent.
16:13Il y a quelque chose
16:13qu'on n'arrive pas à faire.
16:14On n'arrive pas à réformer l'État.
16:16On n'arrive pas à créer
16:16un projet national.
16:17On n'arrive pas à faire un récit.
16:19Il n'y a plus de cohésion.
16:20Tout ça, c'est la classe politique
16:21qui en est responsable
16:21parce que le modèle actuel
16:22est à bout de souffle.
16:23C'est un mot qui est très important.
16:25Il n'y a plus de récit.
16:26Il n'y a plus de récit national
16:27et on n'arrive pas
16:29à faire société.
16:30On n'arrive plus
16:30à faire nation.
16:31Ça, c'est une chose.
16:33Et puis, il y a,
16:34je le disais tout à l'heure,
16:36les équilibres politiques.
16:38C'est ce qui s'est passé
16:39pour ce fameux gouvernement
16:40de coalition
16:41auquel on a droit aujourd'hui.
16:43C'est-à-dire qu'il a fallu mettre
16:44un horizon,
16:47deux modems,
16:48trois LR,
16:49etc.
16:50Pour ajouter deux socialistes.
16:52Non, non, mais voilà.
16:53Et puis ensuite,
16:55dans la Macronie elle-même,
16:56il y a aussi la gauche
16:58de la Macronie
16:58et puis la droite de la Macronie.
17:00Donc, ça fait effectivement
17:01un patchwork.
17:02Et donc,
17:04j'aimerais,
17:05mais comme je pense
17:06beaucoup d'électeurs
17:07et beaucoup d'auditeurs
17:07d'Europe 1,
17:09qu'à fouet là,
17:11je ne prends pas ma tronçonneuse
17:13et je n'enlève pas
17:14des post-it sur un mur,
17:15mais qu'on mette
17:16entre parenthèses
17:17les fameux
17:18petits arrangements,
17:19les petits,
17:20les équilibres politiques,
17:22il faut mettre
17:23un tel à tel endroit.
17:24Parce qu'après,
17:25vous avez une photo,
17:26on parlait de la primaire 2016
17:29et de l'élection de 2016.
17:31Quand Fillon
17:32gagne la primaire de 2016,
17:34on a cette photo
17:35avec l'ensemble
17:37de ceux qui vont entourer
17:38François Fillon
17:39alors qu'il avait promis
17:40une nouvelle droite.
17:41Eh bien,
17:41c'était toujours les mêmes.
17:42C'était la garde,
17:43l'arrière-garde,
17:45les anciens porte-flingues,
17:46c'était toujours les mêmes.
17:47Et les jeunes électeurs
17:49se sont dit
17:49« Ah là là,
17:50en fait,
17:50ça va être exactement
17:51la même chose qu'avant. »
17:53Et en 2027,
17:54les électeurs diront quoi ?
17:55Extra omnes,
17:56tous dehors.
17:56Et en 2027,
18:00les électeurs diront quoi ?