À l’ouverture de la Quinzaine, on a rencontré Robin Campillo venu présenter Enzo, le film posthume de Laurent Cantet. Un vibrant hommage à un cinéaste majeur, raconté par un frère de cinéma.
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00:00Il y a un peu de chimie quand même, des antidépresseurs, des choses comme ça, en tout cas pour ma part.
00:05Très content d'être à Cannes et d'être à l'ouverture de la quinzaine pour présenter le film de Laurent,
00:10puisque c'est un film que j'ai réalisé puisqu'il est décédé malheureusement à peine deux mois avant le tournage.
00:16Ça reste un hommage à Laurent sans être quelque chose de morbide.
00:19Je trouve qu'il y a quelque chose d'assez vivant d'être là à Cannes et de présenter ce film si solaire comme ça sur la croisette.
00:26Est-ce que c'est vous qui a proposé de reprendre le projet de Laurent Fontaine ?
00:29C'est une idée dont il me parlait depuis très longtemps, en tout cas de l'idée d'un gamin un peu déclassé dans sa propre famille.
00:35Il avait commencé à écrire avec Gilles Marchand, ils avaient commencé à écrire, ils avaient écrit un traitement, etc.
00:42Et Laurent était un peu en baisse de régime, il n'était pas sûr, etc.
00:45Et c'est à ce moment-là qu'il a appris qu'il était gravement malade et avec un pronostic très grave.
00:53Ce qu'ils avaient écrit, ça m'a vraiment touché, etc.
00:55Et là, je lui ai proposé, je lui ai dit, écoute, puisque c'est comme ça, pourquoi on ne se remet pas comme avant ?
01:03On écrit ensemble, je suis là sur la préparation du film et sur le tournage, je serai là si jamais t'es fatigué pour les traitements, il se raison.
01:12Et on a très vite écrit un scénario et là, les choses se sont aggravées.
01:18Mais on a discuté vraiment quand il était à l'hôpital en réanimation, etc.
01:23Donc c'était un truc un peu étrange, mais voilà, c'est comme ça que ça s'est fait.
01:27Et on était quand même cette semaine avant le début du tournage.
01:30Il n'y avait pas d'autre manière de faire, en fait, parce que je me disais, c'est ce qu'on a discuté avec lui.
01:34Abandonner le projet, c'était extrêmement violent.
01:37C'était la seule manière de continuer.
01:39Les gens avaient envie vraiment que le film existe.
01:40La campagne de Laurent, Isabelle, avait dit à Laurent, quand il était à l'hôpital, elle disait, moi j'ai très envie de voir le film.
01:47Donc ce n'est pas possible que ça s'arrête comme ça, aussi brutalement.
01:50Et donc on s'est tous mis à la tâche comme des bons petits soldats, mais avec une espèce de jubilation quand même.
01:57Il y a un peu de chimie quand même, des antidépresseurs, des choses comme ça, en tout cas pour ma part, pour un peu tenir.
02:03Mais quand même, c'était assez joyeux.