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Le journaliste Daniel Bilalian, qui a présenté pendant plusieurs années les journaux sur France 2, est décédé à l'âge de 78 ans - Il avait aussi été patron du service des sports de France Télévisions

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Transcription
00:00Cette émission, je voulais qu'on s'arrête tout de même sur la disparition du journaliste Daniel Bilalian.
00:05On l'a appris il y a quelques instants, c'est l'ex-présentateur des journaux de France 2.
00:10Il est décédé à l'âge de 78 ans, déçu d'une maladie.
00:14C'est ce que vient d'annoncer sa famille, son visage, vous le connaissez forcément.
00:18Vous l'avez vu pendant des années présenter les journaux de 13h, les journaux de 20h.
00:22Il était également patron des sports de France 2.
00:25Auparavant, il avait été grand reporter, rédacteur en chef.
00:29Il était entré à l'ORTF en 1971 et ça fait partie de ces figures familières que l'on connaît, dont on a pris l'habitude à la télévision.
00:38Je vous propose d'écouter une première réaction, c'est Gérard Holtz il y a quelques instants sur CNews.
00:44Je suis très touché parce que je l'ai appris hier soir, très tard.
00:50Je l'avais eu au téléphone, malheureusement déjà il y a trois semaines, il ne pouvait plus porter son téléphone tellement il était en stade terminal.
00:57C'était un mec formidable.
00:59C'était un ami et un grand patron.
01:01Il était journaliste viscéral.
01:04C'est-à-dire qu'il continuait de lire toute la presse et de suivre la politique et de vous suivre le matin.
01:12Et en même temps, à un moment de sa vie, en 2005, on lui a dit tu vas devenir directeur des sports.
01:17Ce n'était pas son truc.
01:18Il s'est transformé complètement en grand patron négociateur et pendant 11 ans, de 2005 à 2016, il a permis à France Télévisions de continuer à avoir tous les grands événements.
01:31C'est Daniel.
01:32À chaque fois qu'on parlait ensemble le soir, il disait, tu sais Gérard, en fait, je suis moins proche de vous des journalistes sur le terrain, mais au moins je vous donne à manger.
01:43Je vous donne à travailler en signant le tournoi des cinq destinations, les Jeux Olympiques, le Tour de France.
01:49Parce que tout ça maintenant, c'est du sport business.
01:50Il faut donner des sous pour avoir les retransmissions.
01:54Et il a fait ça sans arrêt, sans arrêt.
01:55Chaque fois qu'il y avait le handball, le foot féminin, c'est lui, le foot féminin, qu'il a mis avant tout le monde à l'entrée.
02:02Ils étaient formidables, Daniel.
02:04Voilà, l'émotion très forte de Gérard Holtz, vous l'avez entendu.
02:07On est en direct avec Éric Revelle, qui a connu Gérard Holtz, même s'il n'a jamais travaillé directement avec lui.
02:13Bonjour Éric, merci d'être en direct avec nous.
02:15C'est vrai que ça faisait partie de ces personnages de la télévision, de ces figures de la télévision.
02:19Même s'il n'était pas starifié, parce qu'il ne faisait pas les unes des magazines.
02:23Mais nous, on avait l'habitude de le voir à la télé.
02:25On avait l'habitude de le voir dans les sports, l'habitude de le voir dans les journaux de 20 heures.
02:30Oui, je partage tout à fait, évidemment, l'émotion de Gérard.
02:34J'ai pensé tout de suite à Gérard, mon ami Gérard Holtz.
02:38Très en forme, mais j'ai pensé à lui, parce qu'il a été une figure emblématique du Tour de France.
02:44Gérard, vous le savez.
02:46Et Daniel Bilalian.
02:47Et c'est bien que Gérard Holtz le rappelle, il a mis sur l'antenne de France Télévisions tous ses grands événements sportifs.
02:54Mais Daniel Bilalian, c'était autre chose.
02:56Il a été une star des journaux sur France Télévisions.
03:02Il ne faut jamais l'oublier.
03:02Il a été grand reporter avant.
03:04Il connaissait très bien le terrain.
03:05Et puis, il avait gardé, parce que j'en avais parlé avec lui,
03:08je crois que c'était un déjeuner avec Jean-Paul Narci, auquel je pense aussi.
03:11Il avait gardé en lui une profonde émotion pour l'Arménie, qui était le pays d'origine de son père.
03:22Son père qui avait fui l'Arménie, victime du génocide turc.
03:28Et tout ça, ça avait façonné une personnalité absolument incroyable.
03:31Et puis, Daniel Bilalian, c'était aussi une voix chaleureuse.
03:37Et c'était quelqu'un de totalement curieux.
03:41Et je pense que Gérard avait raison de rappeler ça à l'instant sur votre antenne, Jean-Marc.
03:44C'est que, bien sûr qu'il a été un grand patron des sports sur France Télévisions,
03:48mais il s'intéressait à la politique.
03:50Il s'intéressait à l'économie.
03:53Il avait gardé, je pense, cette jeunesse d'âme journalistique,
03:56qui fait que, quand on est journaliste, en fait, on essaie de suivre et d'essayer de comprendre tous les sujets.
04:03Bilalian, c'était ça.
04:05Et je vais vous dire, ce matin, je pense que toute la profession, Jean-Marc, est en deuil.
04:10C'était un chic type.
04:12C'était un type qui avait le journalisme cheville au corps.
04:16Alors, je ne l'ai pas vu récemment.
04:18Et je partage l'émotion de Gérard, qui l'a eue au téléphone.
04:23Mais franchement, quand vous avez des figures emblématiques de notre profession,
04:28ou de quelque profession que ce soit, qui lâchent la rampe,
04:32et qu'en plus, cette star était un type admirable,
04:37on aurait aimé lui dire, peut-être de son vivant,
04:40mais on parlait d'autre chose quand je voyais Bilalian ou avec Jean-Claude Narcy.
04:45Et voilà, je garderai en mémoire ces échanges.
04:48Et puis, pour nous, c'était un peu la statue du commandeur Bilalian.
04:53Il avait tout fait dans la profession.
04:55Voilà.
04:56Et c'est vrai, vous disiez, Eric, que les gens de la profession sont tristes.
05:00Mais je pense que les téléspectateurs aussi.
05:03Je pense que, voilà, quand vous avez quelqu'un qui rentre tous les jours,
05:06comme ça, dans votre maison, par l'intermédiaire de la télévision,
05:09tout à coup, cette personne fait partie de votre famille.
05:12Et en fait, vous ne l'oubliez pas.
05:13Enfin, le visage, là, qu'on voit de Daniel Bilalian,
05:15je suis sûr que ça évoque beaucoup de souvenirs pour beaucoup de gens.
05:18Et c'est vrai, vous rappeliez son histoire.
05:20Il avait un père qui était arménien.
05:22Il avait une mère qui était originaire du Pas-de-Calier.
05:24Et ça avait créé une vraie personnalité qui était une personnalité
05:28qui pouvait être dure, parfois, mais qui était d'une gentillesse absolue.
05:32Moi, je l'ai rencontré plusieurs fois.
05:33J'ai fait beaucoup d'émissions avec lui.
05:34Et on sentait qu'il avait une vraie franchise.
05:37En fait, il ne mâchait pas ses mots.
05:39Il disait ce qu'il avait envie de faire,
05:41ce qui, parfois, a pu lui causer quelques problèmes aussi.
05:43– Oui, oui, mais Jean-Marc, vous savez, quand vous dirigez un média
05:48ou quand vous dirigez un grand service,
05:50comme c'était le cas de Daniel au service des sports,
05:52le respect, ça passe aussi par les prises de décisions
05:56qui pèsent ou qui ne pèsent pas.
05:57Il faut avoir ça aussi en tête, quel que soit le secteur.
06:00Et vous avez raison sur la peine que doivent avoir
06:04tous les gens qui l'ont regardé et qui l'ont suivi
06:06pendant toutes ces décennies.
06:08Moi, la première fois que j'ai vu Daniel,
06:10j'avais en face de moi Bilalian, vous voyez.
06:11Et j'étais quand même un peu submergé par ce qu'il représentait.
06:19Il portait beau, il était grand.
06:23Et en fait, quand vous voyez quelqu'un de visu
06:25que vous avez tellement vu à la télévision,
06:28il y a un moment tellement d'émotions fortes
06:32que vous êtes un peu en décalage.
06:34Vous ne savez pas trop si vous allez parler à votre star ou pas.
06:37Mais Bilalian, il mettait les gens assez à l'aise.
06:38Et vous avez raison, ce franc-parler qu'il caractérisait,
06:42alors certains n'ont pas aimé.
06:44Moi, je l'ai vu, j'ai toujours apprécié ses contacts directs.
06:49Et d'emblée, il vous disait s'il était d'accord ou pas d'accord
06:52avec ce que vous aviez dit ou ce que vous disiez.
06:54– Merci beaucoup, Éric Revelle.
06:55Juste sur le franc-parler, je voudrais vous faire écouter deux extraits.
06:58Parce que voilà, moi j'adore, vous le savez,
06:59forcément les gens qui ont un franc-parler et qui disent ce qu'ils pensent.
07:02Et tout à l'heure, juste avant l'émission,
07:04j'ai cherché très vite des extraits.
07:05J'ai trouvé un extrait où il parlait du voile dans le sport, par exemple.
07:07Vous savez, il était patron des sports de France 2,
07:10de France Télévisions.
07:11Il parlait du voile dans le sport.
07:12Et vous allez voir, il ne mâche pas ses mots.
07:13Il est très clair, écoutez.
07:14– C'est hijab qui est une forme d'allégeance à la religion islamique.
07:23C'est quelque chose qui me choque profondément.
07:25Ça devrait être interdit.
07:26Là, on n'a pas à courir le 100 mètres, l'un avec sa croix,
07:31l'autre avec sa kippa, l'autre avec son hijab.
07:33C'est un moment où on fait abstraction de tout ça.
07:36C'est un grand moment universel où on fait abstraction de tout ça.
07:39Par ailleurs, moi je considère que d'une manière générale,
07:41le hijab est quelque chose qui se ressemble au voile,
07:45qui est quelque chose qui, dans la vie de tous les jours,
07:47devrait être interdit.
07:49On porte un voile pour aller à l'église,
07:50on porte un foulard, un kippa pour aller à la cérémonie, à la synagogue.
07:56Mais dans la rue, ça devrait être interdit.
07:59C'est un signe, en plus, pour ce qui concerne l'islam,
08:01c'est un signe d'infériorité de la femme par rapport à l'homme.
08:04Et ça, personne ne l'empêchera de le dire.
08:06– Voilà, même Philippe Ballard est surpris d'entendre la franchise de Daniel Bieland.
08:10– Écoutez, ça va vous plaire aussi, parce qu'il a parlé de Mélenchon aussi.
08:13Et regardez, quand on parle de la franchise de cet homme
08:16qui ose dire les choses et qui n'a pas peur, regardez.
08:18– Quand j'entends Jean-Luc Mélenchon, moi, depuis la campagne électorale,
08:22je trouve que c'est vraiment la dernière tournée d'une vedette.
08:25C'est Johnny Hallyday dans sa dernière tournée, il essaye de…
08:28– Sans le public.
08:28– Sans le public.
08:29– Il a un côté camelot, quoi.
08:31C'est les trois stylos pour 100 francs.
08:33Quand vous rentrez chez vous, il n'y en a pas un qui écrit.
08:36Il y a quelqu'un qui est terrible.
08:37Parce qu'il est en train de tromper des braves gens.
08:39Non, non, mais moi, je ne trouve pas ça.
08:41Je ne trouve pas drôle, Mélenchon.
08:42C'est le dernier numéro de tournée du cirque d'un homme
08:46qui est en train de finir sa carrière politique.
08:49Il devient vulgaire, il devient ordinaire.
08:52Et effectivement, il fait plaisir à des gens qui sont dans l'ennui.
08:54Ça leur fait plaisir.
08:55Il y a un côté poujadiste.
08:57Mais ce qui me choque, moi, c'est qu'ils trompent des braves gens.
09:00Parce que les gens qui vont à ces meetings,
09:01ou les gens qui votent pour lui, sont des braves gens.
09:03Et ça, je ne supporte pas qu'un homme politique intelligent trompe les gens.
09:07– Voilà, et c'était en mai 2018.
09:09Et on pourrait très bien rediffuser ça aujourd'hui.
09:12Je crois que les choses n'ont pas changé.
09:14Juste une phrase, Philippe Ballard, en tant que journaliste,
09:16sur ce qu'était Daniel Bilalian.
09:17– J'ai été journaliste quelques dizaines d'années.
09:20Et alors, j'ai envie de dire, après avoir écouté ces extraits,
09:22malheureusement, je n'ai jamais travaillé avec lui.
09:25Parce que ce qu'il dit, mais tout est vrai.
09:28– Vraie analyse 2018, 2018 en plus.
09:31– Et bon, je ne vais pas paraphraser ce qu'a dit Gérard Rolz.
09:34Éric Reveille, il a été présenté.
09:35Moi, je l'aimais bien parce qu'il avait une présence.
09:37– Exactement, une stature.
09:38– Une stature à l'antenne.
09:40Et puis, il a été rédacteur en chef, directeur des sports,
09:42grand reporter sur le terrain.
09:44Une carrière parfaite.
09:45Et puis, des propos parfaits également.
09:47– Christine Kelly, journaliste également, forcément.
09:49– Deux choses. La première, c'est que Gérard Rolz dit parler du foot féminin.
09:54Et j'ai rencontré, j'ai travaillé avec Daniel Bilalian
09:56lorsque j'étais à l'Arcom, au CSA.
09:58Et lorsque j'ai créé la première journée du sport féminin,
10:02on a travaillé ensemble.
10:02J'ai trouvé extrêmement professionnel à ce moment-là.
10:06La deuxième chose, à l'heure où la présidente de France Télévisions
10:09vient d'être nommée, renommée pour un mandat de 15 ans au final.
10:12– Ça fait 15 ans, c'est 3 fois 5 ans, donc c'est la troisième fois.
10:14– Donc, voilà, on ne l'est jamais vu dans l'histoire de France Télévisions.
10:18On peut se poser la question de savoir est-ce qu'aujourd'hui,
10:21un journaliste peut tenir à France Télévisions,
10:23aujourd'hui, les mêmes propos que vous venez d'entendre de Daniel Bilalian ?
10:26– Bah non, moi je réponds. La réponse est non.
10:29La réponse est non, bien évidemment.
10:31Bon voilà, je voulais vraiment qu'on rende hommage ce matin à Daniel Bilalian
10:34parce qu'il est entré vraiment dans tous nos foyers pendant des années.
10:37et puis en plus, quand on fait ce métier, c'est vrai qu'il symbolisait quelque chose,
10:41il symbolisait quelque chose de parfois strict, mais également un mec sympa.
10:46Voilà, moi c'est vraiment le sentiment que j'ai eu chaque fois que j'ai pu le rencontrer,
10:49chaque fois que j'ai pu le voir, Jérôme ?
10:51– Et rigoureux, ça change un peu d'un certain nombre de journalistes actuellement.
10:54– Voilà, ça c'est dit, et vous avez bien fait.
10:57– Oui, autre chose.

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