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00:00Europe 1 Soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:04C'est l'événement aujourd'hui, François Bayrou qui s'explique devant la commission d'enquête parlementaire sur l'affaire Bétharam.
00:12Je n'ai pas menti, je n'ai rien caché.
00:15Écoutons François Bayrou qui explique à Paul Vannier, le rapporteur LFI de la commission d'enquête,
00:21pourquoi il n'a pas répondu aux questions envoyées par Mediapart.
00:24Je n'ai pas répondu aux questionnaires de Mediapart parce que Mediapart n'est pas une autorité de la République,
00:30que je ne suis pas obligé de lire les lettres que Mediapart m'adresse,
00:34que je considère qu'il y a dans Mediapart beaucoup de déformation de la réalité et beaucoup de diffamation,
00:41et que, si vous permettez, par hygiène mentale, je ne me plie pas aux ordres de Mediapart, comme d'ailleurs d'aucun autre journal.
00:49François Bayrou qui, par ailleurs, tacle la méthode d'interrogation de Paul Vannier.
00:52M. Vannier, j'ai écouté beaucoup des séances de cette commission et votre méthode est absolument transparente.
01:00La vôtre, personnelle.
01:01C'est-à-dire que chaque fois que quelqu'un vous apporte une réponse,
01:04vous traduisez cette réponse de manière que celui qui s'exprime, s'il ne fait pas attention,
01:11se trouve entraîné à des affirmations qui ne sont pas les siennes.
01:15Je viens d'exprimer que je n'ai pas eu d'autres informations,
01:19et les dates que je vais vous donner vont le prouver, car je suis venu ici pour apporter des preuves.
01:24Et donc, cette méthode que vous utilisez, si vous le permettez, je ne la laisserai pas s'exprimer contre moi.
01:32Olivier Lartigueul.
01:33D'aucun s'interrogeait sur la préparation de François Bayrou pour faire face à cette audition,
01:39sous serment devant la commission d'enquête,
01:42évoquant une certaine forme d'amateurisme du Premier ministre,
01:46de la politique à l'ancienne, jouant plutôt sur son expérience.
01:49Or, il fait la démonstration ce soir d'une préparation très fine, chirurgicale, répondant point par point,
01:59ce qui met justement le député Vanier dans une situation, il me semble, il faudra que je le vérifie,
02:06je vais écouter la suite de la commission en quittant ce plateau, dans une situation très délicate,
02:11parce que, bien évidemment, un rapporteur, un président de commission,
02:15ne peut pas interroger un Premier ministre sur le fait qu'il ait répondu ou pas à un organe de presse.
02:21Nous n'en sommes pas à ce niveau-là.
02:23Donc, nous allons voir la manière dont ça se passe,
02:27mais pour l'instant, il semblerait que le Premier ministre marque des points.
02:32Catherine ?
02:33Oui, non mais il a raison de ne pas répondre à Mediapart,
02:35qui fait un journaliste trotskiste policier, et qui fait peur à tout le monde.
02:39On lui répond à Mediapart, parce que Mediapart fait peur aux politiques,
02:43et il a raison de ne pas répondre.
02:44Mediapart fait peur aux politiques ? C'est-à-dire qu'il y en a qui cèdent derrière ?
02:47Vous savez, il téléphone, même c'est du harcèlement pour répondre comme si c'était un...
02:56Alors, Mediapart avait quand même sorti l'affaire Cahuzac.
02:59Mediapart avait sorti l'affaire Cahuzac, oui d'accord, mais enfin...
03:02Mais les méthodes, bien sûr.
03:03Les méthodes de Mediapart, elles sont connues, et je veux dire, Sarkozy peut en dire quelque chose,
03:07parce que tout est parti d'un faux document sur l'argent libyen.
03:11Et il emporte, c'est quand même les conséquences.
03:14Le tribunal, il en dit qu'il s'agissait d'un faux.
03:16L'un faux est qu'il ne le retenait même pas dans...
03:19Voilà, donc, franchement, je veux dire, Mediapart a fait des victimes.
03:25Bon, là, on voit bien que Mélenchon, lui, il a hâte qu'il y ait une élection présidentielle.
03:33Donc, tout ce qui peut faire tomber un Premier ministre, on le tente.
03:37Et moi, je pense que c'est une opération politique.
03:40Les accusations de Paul Vanier, disant...
03:42Il s'appelle Paul, oui ?
03:43Oui, oui.
03:44Disant, dans l'hémicycle, vous n'avez pas protégé les élèves de violences pédocriminelles,
03:49pour un homme comme François Bayrou, c'est quelque chose qui l'a profondément atteint.
03:53Et moi, je pense qu'une des raisons, vous avez dit qu'il a parfaitement...
03:56On voit qu'il a travaillé, qu'il a vraiment préparé sa défense.
04:02Et moi, je pense que ça a pris son temps.
04:04Et quelque part, ça a été nuisible, même à son action de Premier ministre.
04:08Parce qu'il est hanté par ça, il ne doit pas endormir.
04:10C'est quelque chose qui devient obsessionnel.
04:12Surtout, c'est des accusations où il ne le savait pas.
04:15Il le prouve.
04:16Et là, il démonterait tous les mensonges qui ont été, ou des mauvaises traductions,
04:20même de témoignages qui étaient mal traduites dans le rapport de la Commission.
04:26d'enquête.
04:27Donc, on est assez gênés parce qu'on voit bien que, dans le fond, c'est un procès politique.
04:31C'est une commission d'enquête politique.
04:34Et qui a quand même une visée, c'est déstabiliser le Premier ministre à des fins politiques.
04:38Le Figaro, d'ailleurs, tout à l'heure, titrait dans un article en ligne,
04:43ce duo Violette Spilbou, qui est les macronistes, et Paul Vannier.
04:49Étonnant, pas tant que ça, puisque Andréa Cotaraz, d'ailleurs, l'a dit tout à l'heure,
04:53il y a quand même eu ce barrage républicain aux dernières législatives.
04:57Ça rappelle quand même ce même barrage républicain.
05:00Pendant que nous étions, justement, avec le porte-parole du RN,
05:03s'est exprimé le porte-parole des victimes de Bétarame.
05:06Je voudrais qu'on découvre tous ensemble dans ce studio,
05:09avec les auditeurs d'Europe 1, ce qu'il a dit.
05:11Pour nous, victimes, François Bayrou ne représente pas l'enjeu central de notre combat.
05:16Il fait partie d'une chaîne de responsabilité, d'alerte ignorée, de silence institutionnel.
05:22À ce titre, il n'est ni la cause unique, ni le seul témoin de cette tragédie.
05:27Mais il incarne, comme d'autres responsables publics ou institutionnels,
05:32une époque où les signaux d'alerte ont été négligés, ignorés ou minimisés.
05:37L'enjeu est de comprendre comment un tel système a pu durer si longtemps
05:41dans le silence des autorités.
05:44Malgré des plaintes, des rapports, cette audition ne marque pas la fin d'un processus.
05:49Elle en souligne l'ampleur, l'urgence et la nécessité d'une réponse politique et sociétale
05:56à la hauteur de la douleur exprimée par les victimes.
05:59C'est plein de bon sens ce qu'il dit, ce monsieur.
06:00Oui, mais bien sûr, il a raison.
06:03Mais il y a eu pendant 25 ans, c'est ce que dit François Bayrou,
06:0725 ans de silence absolu et ceux qui ont choisi l'Omerta sont ceux qui savaient et n'ont rien dit.
06:13Et donc, il a fallu attendre des années pour ceux qui saient, et le courage aussi,
06:16de porter plainte et de faire...
06:19Je dirais que c'est très difficile pour les victimes.
06:21C'est un continent caché qui surgit.
06:23Voilà la phrase de François Bayrou.
06:24On retiendra.
06:25Olivier D'Artigol, sur ce que dit le porte-parole des victimes de Béteram.
06:30C'est une affaire terrible parce que c'est sur 40 années.
06:34Nous savions dans le sud-ouest que c'était un établissement rugueux
06:38qui pouvait y avoir, pour prendre l'expression, des taloches dures.
06:45Les enfants dans le grand sud-ouest, quand nos résultats scolaires déclinaient,
06:50on a tous entendu dire, fais attention, tu te ressaisis, sinon tu pars à Béteram.
06:54Tes parents qui disaient ça ?
06:55Oui. De là à imaginer un tel système de prédateurs sexuels,
07:02avec aucune des victimes, si ce n'est dans la toute dernière période,
07:06qui brise le silence,
07:09avec... j'ai lu tous les témoignages qui ont été publiés dans la presse,
07:13parce que j'ai des copains de très proches qui font partie de ces générations-là,
07:16les dernières, c'est années 90-90,
07:18et une phrase qui me reste en tête,
07:21ça ne parlait pas.
07:22ça ne parlait pas.
07:25Et il faut s'interroger,
07:26à l'échelle de notre société,
07:28sur ce processus qui fait que ça ne parle pas.
07:31Merci,
07:31et c'est poignant ce que vous dites à l'instant sur Europe 1.
07:35Olivier D'Artigol, merci Catherine.

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