Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
---
———————————————————————
▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
———————————————————————
🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
##SUD_RADIO_MEDIA-2025-05-12##
---
———————————————————————
▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
———————————————————————
🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
##SUD_RADIO_MEDIA-2025-05-12##
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Le 10h midi, Sud Radio Média, Christine Bouillaud, Gilles Gansman.
00:05Bonjour à tous, bonjour à toutes, bonjour Gilles.
00:08Bonjour Christine.
00:09Une nouvelle semaine qui démarre aujourd'hui.
00:10Eh oui, je suis ravie de vous retrouver, ça me fait plaisir.
00:12Pareillement, on est ensemble toute cette semaine avec l'émission Média.
00:16Et dans un instant, on va évoquer ce documentaire qui passera le 17 mai, samedi prochain,
00:22sur Histoire TV, sous les paillettes, la rage.
00:26C'est l'histoire du début à la fin, mais pas la fin,
00:28parce que bien sûr, tout reste à écrire, de l'histoire du drag.
00:32Voilà, des drag queens, des drag queens qu'on connaît à la télévision aujourd'hui.
00:38Formidable film qui retrace l'histoire avec et réalisé par Pascal Petit, notre invité.
00:42Bonjour Pascal.
00:43Bonjour.
00:44Et ça n'a pas été très simple d'avoir des messieurs qui s'habillent en dames,
00:50puisqu'au départ, ça ne s'appelait pas des drags, au départ, ce sont des messieurs.
00:55Il y a même un abbé, c'est ça ?
00:58Oui, il y a même un abbé, c'était à la cour de Louis XIV.
01:02L'abbé François Timoléon de Choisy, alors on le sait parce qu'il a écrit des mémoires,
01:06donc il a écrit plein de choses et il raconte comment il s'habillait en femme à la cour du roi à Versailles.
01:12Et lui, il n'était pas du tout inquiété parce que c'était un jeu, c'était pour faire partie de la cour de Versailles.
01:21Et il adorait les mouches, il se mettait beaucoup de petites mouches partout.
01:24Mais en revanche, si des gens du peuple le faisaient ?
01:28C'était interdit, c'était complètement interdit pour les gens du peuple.
01:31Il y avait monsieur le frère du roi qui le faisait, pas tout le temps mais périodiquement,
01:36et puis l'abbé Timoléon de Choisy qui était son ami et donc voilà, c'était un jeu.
01:42Et ça, ce sera à découvrir avec la voix et le récit de notre invité dans un instant.
01:46C'est Paloma qui sera avec nous, qui a gagné.
01:48Eh oui, premier gagnant de Dragresse.
01:50Voilà, qui raconte.
01:52Dragresse qui a changé beaucoup de choses sur l'image et sur la visibilité des dragues
01:58qui les a mis dans le grand public, on peut féliciter France Télévisions pour ça.
02:02Pour ça, ça sera donc sur Histoire TV ce samedi, on va en parler dans un instant.
02:07On aura Paloma qui va nous rejoindre dans un instant.
02:09Vous savez que comme toutes les grandes stars se font attendre, c'est toujours ça.
02:14Exactement.
02:14Et dans la deuxième partie, tout à l'heure à partir de 10h30, la partie sur Sud Radio,
02:20le supplément média, on va parler de ce...
02:25Charlie Chaplin, je vais vous aider, d'un documentaire formidable qui est sur Arte,
02:31sur Charlie Chaplin, sur pourquoi il n'a jamais voulu faire des films parlants,
02:35même si à la fin, il a été un peu obligé, puisque le parlant envahissait,
02:39mais pour lui, un regard dit beaucoup plus que des mots, et c'est ce que raconte ce documentaire.
02:44Voilà, les temps modernes, c'était le dernier film, alors que le parlant existait
02:47depuis une dizaine d'années à Hollywood, et Charlie Chaplin a fait de la résistance à travers ça.
02:51Allez, tout de suite, c'est l'heure du zapping.
02:55Que s'est-il passé pour ceux qui étaient en vacances ?
02:59Ce fut donc un conclave rapide, après quatre tours de scrutin,
03:04c'est pour dire que les cardinaux ont été plutôt en harmonie pour élire l'américain Robert Francis Prévost,
03:10désormais Léon XIV, après son appel hier à la paix.
03:14On commence quand même à avoir une esquisse de sa ligne qu'il veut sociale, c'était sur France 2.
03:19Il est entré dans la lumière en devenant pape,
03:23et depuis, les prises de position de celui qui n'était qu'un discret cardinal sont décortiquées,
03:28comme sur la question des migrants.
03:30Il a relayé un article s'opposant frontalement au vice-président américain.
03:36J.D. Vance a tort.
03:37Jésus ne nous demande pas de classer notre amour pour les autres.
03:41Mais bien souvent, Robert Francis Prévost s'est montré prudent.
03:45C'est le cas sur la place des femmes dans l'église.
03:49François leur avait donné un peu plus de pouvoir, mais pas la possibilité de devenir traître.
03:55Le nouveau pape s'est tué sur cette question.
03:58Il n'a quasiment jamais rien dit sur le sujet.
04:01Et à mon avis, à mon humble avis, c'est de la bonne prudence.
04:06Parce que la question des femmes est une question terriblement clivante.
04:10C'est le marqueur qui sépare les progressistes et les conservateurs.
04:16Même position prudente sur l'homosexualité.
04:20C'est Pascal Petit, vous avez suivi ce qui s'est passé, les premiers pas du nouveau pape.
04:26Pas vraiment, pour tout vous dire.
04:27Non, non, non, pas vraiment.
04:29Vous êtes un observateur éloigné de tout ça.
04:31Oui.
04:31C'est un peu la nouvelle chouette d'or.
04:34Vous savez qu'il y a eu un film dans lequel on révélait ce qu'était la chouette d'or.
04:39Les passionnés de faits divers ont une nouvelle chouette d'or.
04:43C'est un vieux Dupont de Ligonnès.
04:45Il revient régulièrement.
04:46Ah oui, c'est vrai.
04:48On pense quand même...
04:49Le psychiatre Daniel Zaguri, lui, a écrit une théorie dans un livre qui paraît.
04:55Alors, il a raconté ce samedi danser l'hebdo cette histoire.
04:58Comment concevoir qu'un homme qui chérissait ses soeurs, qui était en contact avec elles tous les jours, soit resté aux abonnés absents pendant 14 ans ?
05:10Comment concevoir qu'un homme qui était au bout de la dépression, au bout du rouleau, au bout du parcours, tout d'un coup, ait rejailli dans un élan vital ?
05:17Comment concevoir qu'un homme qui avait des problèmes d'argent, qui se débrouillait mal sur le plan financier, tout d'un coup, dans ces conditions difficiles ait trouvé un boulot stable ?
05:27Etc. Etc.
05:28On peut multiplier les interrogations.
05:32La probabilité... Je parle en termes de... Je ne peux pas vous garantir qu'il s'est suicidé.
05:37Ce que je peux dire, c'est que pour moi, selon toute probabilité, il s'est suicidé.
05:44Alors là, il y a des théories, il y a des livres, il y a tout ce qu'il faut.
05:47Oui, mais alors lui, il écrit un livre, il nous raconte la fin.
05:51Ben oui.
05:52Maintenant, il n'a pas besoin de l'acheter. Il a tout raconté pour lui, il s'est suicidé. Bon, ben voilà.
05:57Et il vient d'expliquer sa théorie. C'est une drôle de promo, je trouve.
06:01C'est fascinant.
06:02C'est fascinant.
06:03C'est fascinant, vraiment.
06:05Ce fait divers, qui est terrible, on rappelle quand même.
06:08Il y a une femme et des enfants qui ont disparu.
06:11Exactement, mais effectivement, on est tous en train de se poser la question, mais qu'est-ce qu'il est devenu ?
06:15Moi, la thèse du suicide, j'y crois assez, mais bon, voilà.
06:17Mais c'est vrai que j'ai la raison, maintenant qu'on sait, il a tout vendu.
06:25On l'a reçu la semaine dernière avec Valérie.
06:28Jacques Legros ne savait pas alors, puisqu'on l'a reçu mercredi, à quoi allait ressembler son dernier JT.
06:34Vous allez voir qu'il a été ému et qu'il a fini par une anecdote très forte et très émouvante.
06:40Et à ce propos, Isabelle, je voudrais te raconter une histoire qui se passe en Gironde.
06:50Tu pleures pas ?
06:51Non, je vais me tenir pour toi.
06:52En Gironde, dans un village où j'avais l'habitude d'aller à la poste.
06:56Et c'est Lucette qui vient.
06:59C'est joli.
07:00On est déjà au cœur du 13h, là.
07:01Complètement.
07:02C'est Lucette qui m'accueille un jour, qui me dit, ah mais vous savez, vous vous souvenez de la dame qui était devant vous l'autre jour ?
07:08Eh bien, elle est revenue me voir après votre départ et m'a dit, mais tu connais ce monsieur Lucette ?
07:14Lucette a dit, bah oui, je le connais, parce que moi, j'ai mangé avec lui.
07:18Ah bon ?
07:19Vous êtes sûr ?
07:20Oui, je vous assure, j'ai mangé avec lui.
07:23Elle confondait légèrement le réel et le virtuel.
07:26Et en fait, oui, j'avais mangé avec elle parce que j'étais en face d'elle au moment où il avait sorti son assiette pour déjeuner.
07:31Mais ça, Isabelle, c'est le 13h, préserve-le.
07:35Je vais tout faire pour remercier, Jacques, bravo.
07:39C'est tout.
07:44C'est des mouvements émouvants, ces passages.
07:47C'est formidable.
07:48La télé qui rentre dans les foyers.
07:49Voilà, et cette femme qui dit, j'ai mangé avec lui.
07:52Avec lui.
07:53C'est une anecdote formidable.
07:55Je crois qu'on a Paloma au téléphone.
07:58Bonjour Paloma.
07:59Bonjour.
08:00Comment allez-vous ?
08:02Très bien.
08:02Très bien.
08:03Je suis dans un taxi.
08:04Je suis dans les bouchons.
08:06Bon.
08:07Vous êtes dans les bouchons donc.
08:08Tout va bien.
08:09Vous avez du temps.
08:10Oui.
08:10On est en train de faire un zapping.
08:12Et je vous ai pris ce son pour vous qui est passé dans cet avou.
08:16Vous allez voir, on va parler de la différence et de l'acceptation et de l'acceptation de la différence.
08:23C'est un combat que vit aussi Peterson Seuss qui a dû s'exiler en Espagne parce qu'il voulait pratiquer un sport qui est réservé aux filles.
08:32La GRS, vous savez, la gymnastique rythmique et sportive avec le ruban et autres.
08:39Et il aimerait bien que ce soit ouvert aux garçons.
08:41Il a écrit un livre à ce sujet.
08:43Il était très émouvant.
08:44C'était dans cet avou vendredi.
08:46Un parcours qui rappelle un peu celui de Billy Elliot avec les mêmes difficultés pour faire accepter l'idée qu'un garçon puisse s'intéresser et pratiquer un sport largement réservé aux filles.
08:58Il vous a quand même fallu faire preuve de persévérance et ne surtout pas écouter la directrice du premier club de gymnastique rythmique que vous avez intégré
09:06qui vous explique que vous n'avez pas la morphologie d'un gymnaste mais qui surtout en fait n'acceptait pas que vous soyez un garçon.
09:13Oui, après, c'est vrai que cette information, je l'ai eue qu'à l'âge de 18 ans.
09:18Ma mère me l'avait cachée.
09:21Elle avait dû avoir un appel téléphonique assez turbulent avec la présidente pour qu'on obtienne un rendez-vous.
09:27Mais c'est vrai que ce n'était pas une chose à laquelle j'avais pensé en arrivant qu'on ne voulait pas de moi.
09:32Parce que vous étiez un garçon.
09:34Il a fallu aussi affronter les colibets de votre grand frère qui lui est footballeur.
09:38T'es le seul garçon du cours de danse.
09:39Arrête d'imméter les filles.
09:41Ces réflexions, elles vous ont fait douter ou pas ?
09:43Elles vous ont donné le sentiment d'être un ovni ?
09:46La réalité, c'est que j'ai toujours eu ce sentiment, même en dehors de la gymnastique.
09:50Parce que j'avais déjà énormément de critiques quand j'étais petit.
09:53Donc, ce n'était pas quelque chose de nouveau.
09:55Et donc, non, ça ne m'a absolument pas fait douter.
09:58Ah oui, ils ne savaient pas à qui ils avaient affaire.
10:00J'imagine que ça vous parle, Hugo.
10:03Oh, bien sûr.
10:05Je pense que n'importe quelle personne queer pourrait tenir ce discours.
10:10Et vous, Pascal ?
10:13Oui, moi, je...
10:15On a tendance à se dire, mais pourquoi les colibets ?
10:19Mais qu'on laisse les gens vivre ?
10:21D'ailleurs, c'est un peu ce qu'on dit aussi dans le documentaire avec Paloma.
10:25Je pense que beaucoup de personnes queer disent, au fond, mais laissez-nous vivre comme on a envie de vivre.
10:30C'est tout.
10:31Et en quoi ils gênent ? En quoi ça dérange ? En quoi ?
10:33Eh bien, on va en parler dans un instant avec vous, Pascal.
10:36C'est le dernier son ?
10:37Oui, on est important, mais ça va.
10:39On dépasse toujours avec Valérie.
10:41C'était la première vedette internationale de Massinger.
10:43Vous n'êtes pas dans Massinger, Hugo ?
10:45Ah non, j'arrive sans masque.
10:50C'était la première vedette internationale de Massinger qui se cachait sous Cyclope Rasta.
10:57Vous savez quoi ? Ils ont eu Shaggy.
10:59On l'écoute.
10:59C'est Shaggy qui chante, qui reprend une chanson de...
11:29Bob Marley ?
11:30Mais oui, quand même, c'est légendaire.
11:33Elle est dans un instant, juste après la pause.
11:35Légendaire, justement.
11:36On va parler de ce documentaire qui passe samedi soir sur Histoire TV,
11:41sous les paillettes Larage.
11:43Documentaire signé Pascal Petit qui est avec nous, le réalisateur.
11:46Et également Hugo Bardin dit Paloma.
11:48Paloma qui est avec nous aussi au téléphone.
11:49Qui raconte et qui la voie off.
11:50Qui raconte toute la voie off.
11:52Et qui raconte toute l'histoire du mouvement.
11:55On peut l'appeler comme ça, du mouvement drague.
11:58C'est formidable et c'est surtout sa fourmille d'anecdotes historiques.
12:03Et ça, c'est très important pour comprendre.
12:05Et le combat qui est au quotidien et encore d'actualité, plus que jamais d'ailleurs.
12:09Allez, à tout de suite sur Sud Radio.
12:11Sud Radio.
12:12Sud Radio.
12:13Parlons vrai.
12:13Parlons vrai.
12:14Sud Radio.
12:15Parlons vrai.
12:17Sud Radio Média.
12:19L'invité du jour.
12:20Nos invités, Pascal Petit, réalisateur Hugo Bardin dit Paloma pour ce documentaire diffusé ce samedi sur Histoire TV, sous les paillettes Larage.
12:29Pascal, je voulais vous poser la question.
12:33En quoi c'était important de retracer le fil historique du mouvement pour qu'on comprenne finalement ?
12:40C'était une mise en lumière ?
12:41C'était de manière à ce que ce soit didactique aussi ?
12:44C'est ça.
12:44C'est-à-dire qu'en fait, avec Drag Race France, l'émission de télé, on a l'impression que d'un seul coup, il y a un éclairage fort sur les dragues.
12:52Drag Queen, Drag King aussi, puisque c'est dans les deux sens.
12:55Oui, c'est dans les deux sens.
12:56Donc des hommes en femmes et des femmes en hommes.
12:57Voilà.
12:58Drag Clown aussi.
12:59Moi, j'ai appris ça en faisant un documentaire.
13:00Donc il y a un éclairage fort maintenant, mais on a l'impression qu'elle tombe comme ça du ciel.
13:06Pas du tout.
13:07En fait, il y a une histoire, il y a des influences, et ça remonte à très très loin.
13:10Et c'est ce qu'on a voulu montrer.
13:11Louis XIV.
13:12Et la romantique.
13:13Oui, la romantique.
13:15Les pièces d'Aristophane au 5e siècle avant Jésus-Christ.
13:19Il y avait des hommes qui se...
13:23Alors, je fais attention aux mots.
13:24Ce n'est pas qu'ils se déguisaient, mais qu'ils se transformaient en femmes,
13:27mais tout simplement parce que les femmes ne pouvaient pas être sur scène.
13:29Ce n'étaient pas des citoyennes.
13:30Donc, voilà.
13:32Mais les bases, elles sont là.
13:35Ça a commencé à ce moment-là.
13:36Donc ça a commencé il y a très longtemps.
13:37Comme au Japon, dans le théâtre.
13:39Le kabuki.
13:40Le kabuki.
13:40Mais là aussi, c'était pour exclure les fans.
13:45Qu'est-ce qui vous a plu dans ce documentaire, Hugo ?
13:47Et pourquoi vous avez accepté de faire la voix off ?
13:51Déjà, j'ai accepté parce que c'est Pascal Petit qui me l'a proposé.
13:54J'aime son travail.
13:55C'est quelqu'un de très...
13:58De très...
13:58Gentil et de très minutieux et qui a beaucoup de respect pour son sujet.
14:05Et qui m'a sollicité non seulement pour doubler le documentaire,
14:10mais aussi pour mes conseils, pour mon réseau.
14:14Et en fait, il avait à cœur de le faire avec les bonnes personnes.
14:19Et oui, avec des personnes concernées.
14:21Et je trouve que c'est rare.
14:22Et vous, vous n'avez pas regretté de ne pas témoigner dans le documentaire ?
14:26Moi, j'ai trouvé ça dommage de ne pas en rendre vos sons sur les différents thèmes qui sont abordés.
14:32Ma vie, elle est assez privilégiée.
14:36Je bénéficie de toutes les luttes qui sont évoquées dans le documentaire.
14:39Donc si vous voulez, mon propre parcours, il est quand même plutôt sympa.
14:44Oui, mais vous avez sûrement un regard sur le drague et sur les luttes.
14:50J'ai un regard, mais j'ai l'impression que c'est ce que fait le documentaire,
14:55c'est de poser un regard sur tout ça.
14:58J'incarne de manière scélère.
15:00Ce qui était difficile, c'est d'avoir Hugo à la fois en narrateur et en témoin,
15:05parce que c'était compliqué.
15:08Mais il faut quand même dire qu'à des moments du documentaire,
15:12j'ai demandé à Hugo de m'écrire quelques textes.
15:15Et il y a des moments où on parle au jeu.
15:18Et ça, ce sont ses mots.
15:19Ce sont les mots d'Hugo.
15:21Aujourd'hui, être drag queen, est-ce qu'on est plus dans le plaisir,
15:25à l'amusement dans la nuit et les nuits folles, gays ?
15:31Ou est-ce qu'aujourd'hui, c'est devenu un acte politique ?
15:35Écoutez, j'ai envie de répondre ni l'un ni l'autre.
15:38Et les deux en même temps.
15:40Moi, je ne considère pas que le drague est un métier politique.
15:47C'est un acte politique parce que c'est encore compliqué aujourd'hui en France
15:52et dans le monde de le pratiquer.
15:55Mais avant tout, c'est un métier artistique avec une volonté de divertissement.
16:00Et je trouve ça très important de le rappeler.
16:03On a toujours tendance à vouloir donner du sens et des politiques à tout.
16:07Avant tout, ça reste un métier artistique qui doit être bien fait.
16:12Et en second plan, si c'est bien fait,
16:15si ça peut éveiller les consciences et devenir militant, c'est formidable.
16:19Mais jamais on dépend de l'art et de la qualité.
16:23Pascal Petit ?
16:24Oui, je crois que dans l'histoire, il y a ces deux influences-là.
16:26C'est ce qu'on essaye de montrer dans le film.
16:28C'est qu'il y a vraiment la partie de divertissement.
16:31On parle des cabarets, on parle du vaudeville américain.
16:34Tout ça, il n'y a absolument pas de lutte politique dans tout ça.
16:39Et les dragues d'aujourd'hui sont les héritiers de ces traditions de cabaret.
16:45Et puis, il y a aussi les luttes des années 60, Stonewall, qui amènent à la Gay Pride.
16:51Enfin voilà, il y a vraiment les deux dimensions.
16:53Et c'est ce qu'on a voulu raconter, le côté divertissement et le côté politique.
16:58Il y a un mot que vous décrivez, c'est ce mot drague.
17:00D'où il vient-il ?
17:01Donc il y a deux définitions possibles.
17:04On ne sait pas très bien.
17:04Alors ça, c'était fascinant dans le blog.
17:06On ne sait pas très bien.
17:07C'est peut-être Dressed as a Girl, donc l'acronyme.
17:11S'habiller comme une femme.
17:12S'habiller comme une femme, voilà.
17:13Ou to drag, qui veut dire traîner les grandes traînes, les grandes robes.
17:16Et franchement, on ne sait pas.
17:17Peut-être que Hugo a d'autres informations.
17:20Mais moi, je n'ai pas réussi à trouver vraiment l'origine exacte.
17:25Non, non.
17:25Moi, j'ai toujours connu ces deux versions.
17:28Dressed, Dressed as a Girl.
17:30Et drag, effectivement, les prostituées qui traînaient leurs traînes
17:32pendant le petit niveau au 19e siècle.
17:35Alors, il faut préciser aux auditeurs de Sud Radio,
17:39dans ce documentaire, on alterne aussi avec des historiens
17:42dont vous allez chercher vraiment.
17:43C'est très documenté.
17:44Donc, on plonge au cœur de notre histoire
17:47et de ce rapport homme-femme, finalement, ou homme-homme,
17:50qui parfois peut nous agiter dans les débats d'aujourd'hui, en 2025.
17:55Mais c'est un débat qui est vu comme le monde, en fait.
17:58Oui, exactement.
17:59Et puis, alors, c'était important, puisqu'on est sur Histoire TV,
18:01c'était important d'avoir à la fois des historiens
18:04qui retracent un peu tout ça.
18:07Ils sont incroyables dans le doc.
18:08Ça me fait plaisir que vous disiez ça, parce qu'on les a...
18:10Parce que la façon dont ils racontent, ils sont passionnants.
18:14C'est-à-dire que moi, j'ai mis le documentaire
18:16et j'étais jusqu'au bout.
18:18C'était formidable, parce qu'ils arrivent à raconter des histoires formidables.
18:23Voilà, c'était...
18:23Moi, j'en ai rencontré beaucoup.
18:26Il fallait des conteurs, des gens qui racontent l'histoire.
18:29Et puis, comme j'aime toujours faire dans mes documentaires pour Histoire TV,
18:33c'est qu'il y a à la fois des gens qui racontent l'histoire,
18:35des universitaires, des journalistes, des sociologues,
18:38et puis des gens qui font l'histoire.
18:39C'est pour ça que c'était important d'avoir des dragues aussi d'aujourd'hui.
18:44Et puis, peut-être juste un petit mot quand même aussi.
18:46Je suis très fière d'avoir une anthropologue américaine
18:49qui s'appelle Esther Newton.
18:51Voilà.
18:51Parce que je ne la connaissais pas,
18:53parce qu'on y est allé comme ça, à la pêche.
18:55Aux Etats-Unis, vous envoyez un mail,
18:57et puis voilà, elle vous répond.
18:59Et ça l'intéresse.
19:01Bon, elle a vécu un petit peu en France,
19:02donc ça lui rappelait aussi des choses.
19:05Et elle accepte, elle accepte de faire ce documentaire
19:09et de participer à un documentaire français.
19:12Oui, après, elle dit quand même quelque chose très triste à la fin.
19:15Il y a une note assez négative sur elle.
19:18Elle est en Californie, c'est ça ?
19:20Elle est en Floride, en Floride.
19:22En Floride, où globalement,
19:25on ne peut plus presque être en drague, en fait.
19:27Alors, c'est compliqué, parce qu'effectivement,
19:29la fin du documentaire, on ouvre un peu sur aujourd'hui,
19:32alors sans dater les choses, puisqu'on est dans un doc historique,
19:34et elle explique qu'en Floride, où elle vit,
19:36effectivement, le drague,
19:38le gouvernement interdit le drague en public.
19:40Donc, ça veut dire que...
19:42Et en particulier, le drague devant les enfants.
19:44Donc, ça veut dire que les marges des fiertés sont remises en cause,
19:47ça veut dire un certain nombre de choses.
19:48Donc, c'est une espèce de tendance générale.
19:51Il n'y a pas que la fleurie des Etats-Unis.
19:53Tout a changé pour vous, Hugo, avec Dragresse.
19:58Est-ce que le regard a évolué sur les dragues ?
20:02Oui, définitivement.
20:04Je pense qu'on a élargi le cercle du public, surtout.
20:08Je le vois, moi, en tournée, quand je joue mon spectacle.
20:11Ce n'est pas...
20:12On n'est plus dans un public exclusivement queer.
20:15On a ouvert à un public plus allié,
20:17qui découvre, et qui a découvert grâce au pouvoir de la télévision.
20:21Mais est-ce que sinon, le public n'est pas plus ouvert d'esprit
20:24que certains politiques sur ces sujets-là, sociétaux ?
20:29Bien sûr.
20:29Mais de toute façon, les personnes queer,
20:31et en particulier les drag queens,
20:33on est les fers de lance de toutes les luttes,
20:36mais on est aussi le bouclier de tous les extrêmes.
20:40On passe aux extrêmes depuis toujours.
20:42Et une fois n'est pas coutume.
20:44Aujourd'hui, on utilise le drag comme argument
20:48contre la communauté queer,
20:50mais on reste quand même des troubadours.
20:54C'est bon, ça.
20:55Oui, et en plus, moi, je vous conseille d'aller voir le film d'Hugo Bardin,
20:58qui a fait un film qui est formidable,
21:01qui reprend certains de ses thèmes,
21:04et qui a besoin de se raconter, de raconter le drag.
21:08Donc, allez voir le film de Paloma.
21:11C'est quoi votre actualité ?
21:13Je suis au théâtre en ce moment,
21:14tous les jours, dans le spectacle de Valéry Lessor,
21:17que d'espoir au théâtre de l'atelier.
21:19Et je prépare le biopic de Marie-Pierre Prévost, Bambi,
21:23que Pascal connaît bien, puisqu'il a fait un documentaire sur elle.
21:25Eh bien oui, et qu'on avait reçu Bambi.
21:29Il y a un an.
21:30Il y a un an, on l'avait reçu ici, avec toi, avec vous.
21:33Oui, oui, oui.
21:34Et ça m'a été... On se tutoyait.
21:35On se tutoyait.
21:36Mais c'était un incroyable moment aussi.
21:39Est-ce que...
21:40Bambi qui était un peu réfractaire à tout ça, quand même, pour être franc ?
21:44Oui, ce n'est pas la modernité...
21:45Enfin ça, du coup, Hugo peut en parler mieux que moi,
21:47parce qu'il la voit très régulièrement pour préparer son film.
21:50Donc là-dessus, je pense qu'il la connaît beaucoup mieux que moi.
21:53Mais c'est vrai que...
21:55Voilà, elle est...
21:57Oui, effectivement.
21:58Mais Hugo peut en parler mieux que moi, je pense.
22:01Elle n'est pas du tout réfractaire.
22:02Elle dit ça pour provoquer...
22:04Elle fait semblant.
22:05C'est le sens de la provocation, finalement, de tout ça.
22:07Voilà.
22:07Ça fait du bien.
22:09Juste, petite dernière question.
22:11Est-ce que vous sentez, par rapport à tout ce qui se passe en ce moment aux Etats-Unis
22:14et partout ailleurs en Europe,
22:16un rétrécissement de tous les droits LGBT, Hugo ?
22:22Est-ce que c'est une crainte que vous partagez tous ?
22:27Mais bien sûr.
22:27Et puis, j'en parlais justement avec Bambi il n'y a pas très longtemps.
22:31Elle, elle a connu des époques où c'était beaucoup plus compliqué qu'aujourd'hui d'être
22:36une personne queer, de se travestir, de vivre sa vie, d'aimer qui on voulait.
22:41Et elle m'a dit, avec beaucoup de justesse et de prudence, elle m'a dit, tout ça est
22:45cyclique et on a besoin qu'il y ait des périodes comme ça pour que les gens redeviennent
22:49militants, pour que les gens se réattachent à leurs droits et prennent conscience de la
22:54fragilité de leur liberté.
22:55Moi, ce qui m'inquiète, c'est le tout-pouvoir américain parce que vraiment, le monde est
23:00au...
23:01Et fasciné par ce qui se passe là-bas, à temps ou à raison.
23:05J'ai des partenariats avec des marques qui sont en train de tomber parce qu'on a des...
23:11Parce qu'Amazon, parce qu'Intel, parce qu'Intel, tout ça est très lié et ça fait peur,
23:16oui.
23:17Pascal Petit.
23:18À la fin du documentaire, on a un universitaire américain qui est prof d'art, qui est dramaturge
23:24à New York et qui nous explique qu'au fond, le drag a toujours résisté.
23:28C'est-à-dire qu'il y a toujours eu des périodes comme ça pour le drag et qu'au fond,
23:31peut-être qu'il va devenir un peu plus underground dans les années qui viennent, mais il y aura
23:36toujours cette résistance et ce fer de lance et ça ressurgira.
23:41Et il explique que c'est notre responsabilité.
23:45Pour tous ceux qui s'interrogent sur le mouvement, c'est le mot liberté, tout simplement, qu'il
23:49faut chérir à chaque fois.
23:50Et avant de quitter Pascal et Paloma, je vous propose d'écouter la bande-annonce.
23:54On les pensait à tort, simplement frivoles et légères.
23:57En bousculant la société, elles ont aussi fait avancer les droits.
24:02Come on, drag it out.
24:05Vous allez découvrir que le drag d'aujourd'hui...
24:08Ça m'a réconcilié au final avec moi en tant que garçon.
24:10C'est aussi l'aboutissement de deux mouvements qu'on a trop souvent opposés.
24:15Le travestissement potache et le travestissement politique pour obtenir des droits.
24:20Un doigt d'honneur très glamour à la société.
24:22C'est l'histoire de ces trajectoires parallèles que nous allons vous raconter.
24:27Je vais être là aussi pour te faire un peu réfléchir.
24:29Sous les paillettes, la rage racontée par Paloma, samedi à 20h50 sur Histoire TV.
24:35Voilà, on vous le recommande.
24:36Sous les paillettes, la rage, ce film réalisé par vous, Pascal Petit.
24:39Merci d'être venu nous voir.
24:40Merci pour votre accueil.
24:41Hugo Paloma, merci d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio.
24:47On le recommande chaleureusement.
24:48Ça fait partie des coups de cœur avec Gilles, des programmes télé de cette semaine.
24:53Dans un instant, un autre coup de cœur sur Arte TV, donc sur la plateforme.
24:57On est très doc aujourd'hui.
24:59Oui, mais ça fait du bien aussi.
25:01On va vous raconter l'histoire du film de Charlie Chaplin, Les Temps Modernes.
25:05Pourquoi ce livre, ce film pardon, ce livre aussi peut-être,
25:08mais ce film est un acte de résistance de la part de Charlie Chaplin.
25:12On vous dit tout dans un instant avec notre invité.
25:14A tout de suite.
25:14On est obligé de vous mettre ça, c'est Les Temps Modernes de Charlie Chaplin.
25:31C'est un documentaire que vous pouvez encore voir sur Arte TV.
25:35Chaplin, j'allais dire Chaplin, pardonnez-moi.
25:37Et Les Temps Modernes, La Voix du Silence, réalisateur Grégory Monro qui est notre invité.
25:42Bonjour.
25:42Bonjour.
25:42Alors vous êtes intéressé à ce film, ce film mythique du cinéma mondial aujourd'hui,
25:48mais pour une raison très simple, c'est que c'est un film de résistance de la part de Charlie Chaplin,
25:53puisque c'est au milieu du succès qu'était le film avec voix, images, sons, musiques,
26:01lui a décidé de rester dans les films muets, et c'était son dernier film.
26:05Absolument, c'était son dernier film muet, quasiment muet,
26:09et effectivement, ce film marque une rupture.
26:12En fait, c'est un film de bascule.
26:14Il est beaucoup de choses, en fait.
26:15Il résiste à beaucoup de choses dans ce film.
26:17Évidemment, il y a la partie, on va dire, artistique, technique, nostalgique du personnage de Charlot
26:23que Chaplin voulait absolument conserver.
26:28Il faut quand même savoir que, depuis 1914, c'était quand même le personnage le plus connu au monde.
26:36Oui, c'est vrai.
26:36Et il était connu pour être ce qu'il est, c'est-à-dire qu'il ne parlait pas,
26:40il avait toutes ses mimiques, etc., qu'on connaît.
26:43Donc, à un moment donné, c'est un risque pour Chaplin
26:46que de se trahir ou de trahir son personnage en, par exemple, en lui faisant parler.
26:52Et qu'elle voie lui donner.
26:54C'est un moment où on entend, où il dit, je ne sais pas quelle voie lui donner.
26:58Absolument.
26:59Oui, oui.
27:00En fait, c'est très compliqué parce qu'il faut savoir quand même
27:03que quand les temps modernes sont sortis,
27:05et sortis, en temps moderne d'ailleurs,
27:09ça faisait depuis à peu près presque dix ans
27:12que le cinéma parlant était installé un peu partout dans le monde.
27:16Vous racontez ça, c'était un succès absolument colossal.
27:20Les salles étaient pleines de nouveaux acteurs et stars.
27:22C'est ce que je vous propose d'écouter.
27:25C'est la première minute où vous racontez ça.
27:27À Hollywood, c'est la frénésie.
27:29Plus de 150 longs métrages déferment sur le grand écran.
27:33En quête de sensations fortes,
27:35le public se presse dans les salles obscures
27:37à la rencontre de ses idoles.
27:40Depuis la fin du cinéma muet,
27:41de nouvelles stars se font les porte-voix
27:43d'une industrie florissante.
27:46James Stewart Balbusier.
27:48Je suis un peu chiant.
27:50Bette Davis courtise.
27:51Vous vous plaît très bien, M. Shane,
27:53de prendre votre hat en présence d'une femme avec une feuille ?
27:56Johnny Westmuller révise ses répliques.
28:02Vous avez entendu quelque chose ?
28:04Pas quelque chose.
28:05Au milieu de ce vacarme,
28:07une décennie après l'avènement du parlant,
28:09un homme, un seul,
28:11résiste encore.
28:15Charlie Chaplin,
28:17roi de la pantomime,
28:18signe avec les temps modernes
28:20son sixième long-métrage muet.
28:22Il passe pour un regard à cette époque-là,
28:24de ne pas vouloir aller au parlant.
28:26Alors, auprès de qui il passe pour un regard ?
28:28Des studios de cinéma.
28:29C'est-à-dire que les studios de cinéma
28:30l'oublient.
28:31Aussi, à un moment,
28:32vous dites dans le doc,
28:34les studios de cinéma lui disent
28:35« Tu dois passer à la modernité ».
28:37Oui, alors, on le pousse.
28:39Oui, oui, mais il ne passe pas du tout pour un...
28:40Je ne pense pas qu'il passe pour un regard.
28:42Je pense qu'il était en marge.
28:42Mais il ne faut pas oublier
28:43que Chaplin avait ses propres studios.
28:45Oui, absolument.
28:46Il se produisait tout seul.
28:48Il faisait tout.
28:48Il montait même lui-même.
28:50C'était une force.
28:50Non, je ne dirais pas qu'il passe pour un regard.
28:52Oui, on lui a mis...
28:53C'est-à-dire que c'est aussi commercial.
28:55C'est-à-dire qu'à un moment donné,
28:56le cinéma parlant est devenu
28:58un objet commercial.
29:00Et le cinéma s'industrialise.
29:02Vous voyez ?
29:03On passe de...
29:04Enfin, on est passé, en tout cas,
29:06en 1927,
29:07de l'artisanat
29:08à la grosse machine hollywoodienne.
29:11Donc, lui, au milieu de ça...
29:12Mais lui, il n'a jamais été
29:13dans cette grosse machine-là.
29:15Vous voyez ?
29:15Donc, aussi...
29:17Ce qui est compliqué,
29:18c'est qu'à un moment donné,
29:19il ne peut pas non plus aller
29:20à contre-courant.
29:21Et je pense qu'il était
29:22quand même conscient de ça.
29:23Je ne pense pas qu'il a résisté.
29:25Mais à un moment donné,
29:26il savait bien
29:26qu'il fallait qu'il y aille.
29:27D'ailleurs, il ne faut pas oublier
29:28son film précédent
29:29Les Lumières de la Ville,
29:301931.
29:33Il y avait déjà
29:33le Parlement qui était là.
29:36Et on sentait déjà,
29:37même dans Les Lumières de la Ville,
29:38on a des soubresauts,
29:39on a un peu...
29:40Chaplin qui se moque un peu
29:41des voix dans la séquence d'ouverture
29:43avec ce micro et ces voix qui...
29:44Oui, oui, oui.
29:45Voilà.
29:45Donc, il était très conscient.
29:47Il savait qu'il fallait y aller
29:49à un moment donné.
29:50Je pense que son problème principal,
29:51c'était surtout son personnage
29:52de Charlot.
29:53Voilà.
29:54Justement, est-ce que ça marque aussi
29:55pour lui une forme d'abandon
29:58de ce qu'il est intrinsèquement ?
30:01Charlot, le personnage
30:04qu'il a toujours incarné.
30:05Donc, il se dit à un moment donné,
30:06je vais devoir l'abandonner.
30:08Alors, je ne crois pas qu'il...
30:10Je ne pense pas qu'il s'est dit
30:11que je dois l'abandonner.
30:13Mais il savait qu'il allait
30:14de toutes les façons
30:15devoir passer à autre chose.
30:16parce que Charlot ne peut être
30:18qu'un personnage muet,
30:19mutique en tout cas.
30:22Donc...
30:22Et comment ça a été reçu à l'époque ?
30:24Ces temps modernes ?
30:25Enfin, le fait qu'il persiste comme ça ?
30:29Alors, le film ou le fait
30:31que lui persiste ?
30:32Parce qu'en fait,
30:32le fait que lui persiste,
30:33si vous voulez,
30:33c'est plus dans le milieu,
30:35on va dire, du cinéma.
30:37Où on se disait, effectivement,
30:39qu'est-ce qu'il attend ?
30:41Et en même temps,
30:41c'est ce que je vous disais
30:42tout à l'heure,
30:43il était un peu...
30:45Et c'était encore un artisan,
30:46Chaplin.
30:47Donc, en fait,
30:47il était dans son coin.
30:49Après la réception du film
30:50et le fait que,
30:51dans ce film-là,
30:52on entend tout de même
30:53le timbre...
30:54Ce sont les machinés
30:55et puis les machines qui parlent.
30:56Oui.
30:57Les machines qui parlent.
30:58il a trouvé une astuce,
30:59c'est qu'effectivement...
31:01Donc, le film n'est pas un film...
31:02C'est un film un peu sonorisé,
31:05mais ce n'est pas un film muet
31:06ou bavard avec des dialogues.
31:07Et quand vous avez quelques paroles,
31:09elles passent à travers,
31:11effectivement,
31:11la déshumanisation,
31:13le patronat,
31:14le patron d'ailleurs de l'usine.
31:18On entrevoit un peu...
31:19Enfin, ça fait un peu
31:19Big Brother, en fait, presque.
31:21Il avait un peu une vision
31:22comme ça, Chaplin.
31:23En fait, il met en scène
31:24un peu la déshumanisation
31:25de l'humanité.
31:26Le téloïsme, en fait,
31:28qui commence à arriver
31:29avec l'industrie de l'automobile
31:30et c'est tout ça
31:33qu'il dénonce.
31:34Et ça va être compliqué
31:35après ce film-là
31:37pour lui aussi.
31:38Oui, ça va être compliqué
31:39parce que c'est un peu
31:41à double trance.
31:41En fait, c'est marrant.
31:42Enfin, c'est marrant.
31:43Ce n'est pas marrant.
31:44Mais je ne pense pas
31:44qu'il s'attendait
31:46de se faire, on va dire,
31:48davantage attaquer
31:49sur le côté politique,
31:52le message politique
31:53de son film.
31:54Très anticapitaliste,
31:55très à gauche, etc.
31:56C'était vraiment
31:57une satire complète
32:00qu'on peut transposer
32:01encore certainement
32:02aujourd'hui.
32:02Beaucoup aujourd'hui.
32:03C'est très actuel.
32:04C'est très actuel.
32:05C'est assez troublant d'ailleurs.
32:07Et donc,
32:08il a été davantage
32:09attaqué là-dessus
32:09que sur le fait
32:10d'avoir peut-être fait,
32:13même chanter en charabia
32:14charlot
32:14ou avoir un peu sonorisé.
32:16Finalement,
32:16on l'a plus attaqué là-dessus.
32:17Et c'était le début
32:18de tous ces ennuis.
32:19de tous ces ennuis.
32:21C'est Yard quête sur lui
32:22parce qu'ils le prennent
32:23pour un communiste,
32:24c'est ça.
32:24Oui, oui, oui.
32:25Et il va devoir quitter
32:26les États-Unis.
32:28Alors, il va faire
32:28un autre film
32:29qui est quand même
32:29le dictateur.
32:30Oui.
32:30Mais il va devoir
32:31quitter les États-Unis
32:32pour des raisons politiques.
32:35Oui.
32:35Il va devoir ne pas
32:36y revenir surtout.
32:36Et en fait,
32:37ce qui est très triste,
32:38c'est qu'en fait,
32:39il laisse tout aux États-Unis.
32:41Et quand je dis tout,
32:42c'est tout son artisanat,
32:43tous ces studios
32:43qui étaient encore là.
32:45Aujourd'hui,
32:46tout a disparu.
32:47En fait,
32:47rien n'a été préservé.
32:48Tout a été détruit.
32:49Je ne sais pas
32:50si vous imaginez quand même.
32:51Je pense qu'honnêtement,
32:52c'est pire
32:53que les temps modernes.
32:54Enfin, pire.
32:55Je veux dire,
32:55l'effet du film,
32:57la crainte qu'il pouvait avoir
32:58par rapport à son film
33:00n'est pas comparable
33:02à finalement
33:04tout ce qu'il a mis en place,
33:06tout ce qu'il a créé
33:07et tout ce qu'il a vu
33:08détruit finalement
33:09à cause de ça.
33:11Je trouve ça
33:11assez terrible en fait.
33:13L'arrivée du parlant
33:14qui a donc détrôné
33:16le muet,
33:17évidemment,
33:18bouleversé
33:18et permis
33:19de se développer
33:20au niveau du cinéma.
33:21Est-ce qu'on peut
33:21comparer ça aujourd'hui
33:22avec l'arrivée
33:23de l'intelligence artificielle
33:24dans le monde
33:24de l'audiovisuel,
33:25du cinéma
33:26qui va bouleverser aussi
33:28notre rapport à l'image,
33:30à la création,
33:31au film
33:32que l'on peut voir ?
33:33On sait déjà,
33:34d'ores et déjà,
33:34par exemple,
33:35qu'il y a des voix off
33:35qui sont aujourd'hui
33:36fabriquées de toute pièce,
33:38qu'il y a des présentateurs
33:39qui sont fabriqués
33:40de toute pièce.
33:41Oui,
33:41ça c'est pas bien.
33:43Personnellement,
33:43moi je suis contre ça.
33:46Écoutez,
33:46je pense qu'il faut avancer
33:49avec son temps.
33:51Je pense qu'il faut savoir
33:52l'utiliser
33:52et bien s'en servir.
33:54Après,
33:55je ne comparerai pas ça.
33:56Je pense que vraiment,
33:58pour le comparer,
33:59si vous voulez comparer
34:00au cinéma muet,
34:02je pense qu'il n'y a rien
34:02de comparable.
34:03Enfin,
34:03je pense que même
34:04le cinéma muet
34:04n'est pas comparable
34:05au cinéma parlant.
34:05Je pense que c'est
34:06un tout autre cinéma.
34:07Vous avez Mary Pickford
34:09qui est témoigneur.
34:10Mary Pickford.
34:10Qui est incroyable.
34:11Elle a dû s'arrêter
34:12en 1933
34:13parce qu'elle ne peut
34:14trouver plus de goût.
34:15Et dont l'histoire
34:16est racontée,
34:16je ne sais pas si vous
34:17connaissez le film
34:18de Billy Wilder,
34:19Swansea de Boulevard.
34:20Ah bah oui,
34:20J'enlève Swansea.
34:21Absolument fabuleux.
34:22Et c'est cette histoire-là,
34:23c'est-à-dire celle
34:25qui a été une énorme star
34:27parce qu'elle savait
34:28tout dire avec son visage
34:29et tout exprimer
34:31mais qui n'avait pas la voix
34:32pour exprimer
34:33et qui ne savait pas jouer.
34:34C'est arrivé à beaucoup
34:35d'entre eux.
34:36John Gilbert
34:36avec une voix nazillarde.
34:38Enfin, j'en passe
34:38beaucoup
34:39parce qu'il y avait aussi
34:40des comédiens
34:40et des comédiennes
34:41étrangers.
34:43Donc,
34:43leurs accents ne passaient pas.
34:44Il n'y a que Garbo
34:45qui s'en est sorti
34:46absolument incroyablement.
34:47Alors,
34:47très étonnamment,
34:48elle a arrêté elle-même,
34:49ça carrière,
34:50mais pas à cause de ça.
34:51Non,
34:51on pourra en venir
34:52à votre question
34:52par rapport à l'IA
34:53et au cinéma.
34:55Je crois que
34:56je comparerais plutôt ça
34:58au moment où
34:59nous sommes passés
34:59entre le cinéma,
35:00on va dire,
35:01argentique
35:01au numérique.
35:04On a essayé de s'adapter
35:05parce qu'en fait,
35:05si on réfléchit bien,
35:06la narration
35:07et la façon d'écrire
35:08et de faire,
35:10vous voyez,
35:11de raconter,
35:12en fait,
35:12une histoire,
35:13elle se fera toujours
35:13un peu pareil.
35:14Il y aura toujours
35:14des acteurs qui vont parler
35:15même si après,
35:16on peut imaginer
35:16que ce sont des acteurs
35:17recréés.
35:19mais quand on compare ça
35:21au cinéma muet,
35:22il n'y a rien de comparable.
35:23On a l'impression
35:23qu'on est dans une autre sphère,
35:25on a l'impression
35:25qu'on est dans un monde irréel.
35:26Il n'y a rien de comparable.
35:27C'est un autre cinéma,
35:28le cinéma muet.
35:28C'est pour ça que moi,
35:30ça me fascine
35:30et que je trouve ça
35:31absolument magnifique.
35:32Pourquoi sur la fin de sa vie,
35:34il a vécu en Suisse,
35:35à Veuvert,
35:36pourquoi sur la fin de sa vie,
35:38il ne retourne pas
35:39aux Etats-Unis ?
35:40Ah non,
35:40il est retourné
35:41pour un hommage
35:43en 60...
35:46Je ne veux pas dire
35:46de bêtises
35:47dans les années 60...
35:47Il a eu un Oscar d'honneur
35:50et il est retourné...
35:52Vous pouvez trouver
35:53qu'il y a une archive
35:54absolument magnifique.
35:55Après,
35:56elle est triste aussi.
35:57Je crois que c'est
35:58Jack Lemmon,
35:59je ne veux pas dire de bêtises,
36:00qui l'accueille
36:01et il arrive comme ça devant...
36:03Oui,
36:03c'est déjà un vieux monsieur.
36:04Évidemment,
36:05et puis il a repris sa canne,
36:06son chapeau.
36:07Oui,
36:07il était déjà âgé,
36:09mais je pense que ça lui a...
36:11ça lui a beaucoup touché.
36:13Il a quand même voulu revenir.
36:14Est-ce que la nouvelle génération
36:15connaît Charlie Chaplin ?
36:19Quelle génération ?
36:20Quand vous dites
36:20nouvelle génération...
36:21Est-ce qu'un enfant
36:22de 14-15 ans
36:23a déjà vu un film
36:24de Charles ?
36:24La génération Z.
36:26Oh, bravo madame !
36:28Moi,
36:28mes enfants,
36:29je l'aurais montré.
36:30Après,
36:30je pense que c'est
36:31transgénérationnel.
36:32D'accord.
36:33Et je pense que Chaplin,
36:34mais c'est comme les dessins animés,
36:35je pense que ce sont
36:35les premiers films
36:36que voient les enfants.
36:38Encore une fois,
36:38parce que c'est universel.
36:40Il n'y a pas besoin de...
36:41Voilà.
36:42Le langage du corps,
36:44c'est un langage
36:44et c'est suffisant.
36:45C'est ce que le font
36:46les enfants.
36:47Alors que Cannes démarre demain,
36:49souvenons-vous aussi
36:50du succès de The Artist,
36:51qui était un film
36:52incroyable,
36:54un hommage au muet
36:54qui a cartonné,
36:56qui a fait effectivement beaucoup.
36:58Juste,
36:58petite question,
36:58qu'est-ce qui vous fascine
36:59chez Charlot
37:00ou Charlie Chaplin,
37:02vous,
37:02à titre personnel ?
37:04Il a une vie incroyable ?
37:07Ce n'est pas sa vie.
37:08Moi, c'est un artiste immense.
37:11Voilà.
37:12C'est un artisan.
37:13Je suis en amélioration
37:15face à des artisans.
37:16Et puis la comédie,
37:17je trouve que c'est
37:18l'art le plus noble
37:19qui soit.
37:20Parce que c'est une comédie
37:21dramatique.
37:21Oui.
37:22Ce qu'il propose.
37:23Souvent.
37:24Mais voilà,
37:25moi, j'ai toujours été...
37:27Et il m'émeut énormément.
37:29Et puis,
37:30allez voir le documentaire
37:31parce qu'il est
37:32d'un esthétisme
37:33assez rare.
37:34Oui.
37:35Avec ce micro,
37:37cette...
37:38Qu'est-ce qu'on peut dire ?
37:41Comédienne.
37:41Cette pin-up,
37:42oui.
37:43Ah non,
37:43c'est une comédienne.
37:45Ah non,
37:45c'est pas une petite.
37:46C'est un micro.
37:46C'est une mise en scène
37:48de la voix.
37:50Et dans une série
37:52également documentaire
37:54de la collection
37:55Avant-Après
37:56sur Arte,
37:56c'est toujours
37:57formidablement fait.
37:58donc c'est déjà passé
37:59on va dire
38:00dans le flux
38:01de la télévision
38:02mais vous la retrouvez
38:03sur la plateforme
38:04arte.tv
38:05Et il va passer
38:06jusqu'en novembre
38:07sur arte.tv
38:08et le film repasse
38:09le samedi 17 mai
38:11à 14h55.
38:12Donc on a notre scène
38:13à l'après-midi.
38:14Absolument.
38:15Ça s'appelle
38:15Chaplin et les temps modernes
38:18La Voix du silence.
38:19C'est vous qui l'avez réalisé,
38:20Grégory.
38:21Merci beaucoup
38:21d'avoir été avec nous
38:22ce matin.
38:24Merci Gilles.
38:25Et on se retrouve
38:25demain.
38:26Demain,
38:26on parlera toujours
38:27l'arté avec source,
38:28vous savez,
38:29ce petit module incroyable
38:31qui raconte des histoires
38:32avec les réseaux sociaux.
38:34D'accord.
38:34Et bien on va revenir
38:35justement,
38:36on va parler des réseaux sociaux
38:36avec nos débatteurs
38:37dans un instant.
38:38C'est l'heure de
38:39Mettez-vous d'accord.
38:40A tout de suite.
38:41Sud Radio,
38:42votre avis fait la différence.