Avec Éric Brocardi, Porte-parole de la Fédération nationale des Sapeurs-Pompiers
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NewsTranscription
00:00Ça s'était passé hier à Evian-les-Bains, un rodéo urbain au terme duquel un pompier est blessé.
00:08Le chauffard qui menait ce rodéo est revenu en arrière et a craché sur l'autre pompier qui s'occupait de son camarade blessé.
00:15Le pronostic vital manifestement est engagé pour celui qui a été percuté.
00:19Bonjour Eric Brocardi.
00:21Bonjour.
00:21Bienvenue sur Sud Radio, vous êtes porte-parole de la Fédération Nationale des Sapeurs-Pompiers.
00:25Comment va votre collègue d'abord ?
00:27Écoutez, son état n'est toujours pas encore rassurant puisqu'il est toujours entre la vie et la mort.
00:33On sait de quoi il souffre ?
00:36Un gros trauma effectivement crânien.
00:39On a aussi une inquiétude concernant sa cage thoracique.
00:43Donc voilà, à ce jour, toutes les lésions sont vraiment assez profondes et assez dramatiques.
00:49Donc pour l'instant, son état ne permet pas de porter des réponses très favorables ni bénéfiques.
00:56Ni même optimistes, malheureusement.
00:58Ça s'est passé hier à Evian-les-Bains, en Haute-Savoie.
01:02Il tentait d'intervenir, votre collègue, lors d'un rodeo urbain.
01:06Est-ce que vous avez des premiers éléments sur ce qui s'est passé ?
01:09On commence à avoir à peu près la chronologie des faits ou pas ?
01:13Oui, la chronologie des faits, nous commençons à l'avoir effectivement.
01:16C'est-à-dire que pendant cette nuit, très tôt le matin, des gens s'amusaient avec leur voiture dans un quartier qui est, on va dire, d'habitude emprunt de quiétude.
01:29Et donc ce soir-là, enfin cette matinée-là, des jeunes avec leur voiture s'amusaient.
01:35Et effectivement, du quartier, on retrouve un collège, on retrouve une école, on retrouve un EHPAD.
01:40Et donc une caserne de proximité de sapeurs-pompiers, une caserne de première intervention pour le secteur des viands-les-bains.
01:44Et visiblement, assez dérangé par ce bruit-là, les sapeurs-pompiers ont fait comme tout un chacun, comme chaque concitoyen qui pourrait descendre dans la rue,
01:55demander simplement aux gens de se calmer ou d'aller faire du bruit ailleurs, sans une once de violence ou quoi que ce soit dans les mots.
02:04Donc il n'y a même plus d'altercation, c'est une explication.
02:06Ils ont fait ce qu'un voisin aurait fait en disant il y en a qui dorment.
02:09C'est ce que vous, vous auriez fait lorsqu'à un moment donné, vous avez tapé à la porte de votre voisin,
02:16parce qu'il fait un peu du tapage nocturne, et que vous vous dites, est-ce que vous pouvez baisser un petit peu la musique ?
02:20Donc là, c'est exactement la même chose, avec derrière, malheureusement, quelque chose qui déclenche une incompréhension.
02:30C'est-à-dire qu'au moment où les sapeurs-pompiers voyant qu'il n'y avait aucun moyen de communication et de compréhension de la part...
02:39En gros, les gens ne voulaient pas céder et ont continué. Ils ont dû les insulter, on le suppose. Qu'est-ce qui s'est passé ensuite ?
02:45Écoutez, ça, c'est vos suppositions. Moi, le fait que j'ai, puisque vous l'avez demandé, c'est qu'au moment où les sapeurs-pompiers voyant que la communication n'était pas possible,
02:53ils sont tout simplement rentrés dans la caserne.
02:55Et puis, à ce moment-là, quand ils avaient le dos de tournée, la voiture a foncé sur les sapeurs-pompiers et en baissant un très, très grièvement,
03:04avec un pronostic vital toujours engagé.
03:07Et sachant que l'histoire ne s'en arrête pas là, c'est déjà assez hubuesque, la voiture fait effectivement demi-tour.
03:14Là, c'est à côté du sapeur-pompier qui était allongé au sol, avec ses collègues qui étaient en train de justement de l'aider,
03:20de lui porter les premiers soins et de commencer à appeler les collègues en renfort pour venir le secourir.
03:26La personne ne baisse la vite et le crafe dessus.
03:28Donc, voilà, on est passé à un stade totalement, on va dire, complètement...
03:36Je n'arrive même pas à qualifier cela.
03:38C'est d'un niveau d'une extrême inconscience, bêtise, de tout ce que l'on peut retrouver,
03:43qui aujourd'hui, sont partie des gens qui n'ont pas leur place sur Terre.
03:46Et est-ce qu'on peut parler de tentatives de meurtre ?
03:50Écoutez, à partir du moment où vous avez une arme qui s'appelle une voiture,
03:54à partir du moment où vous avez l'intention manifeste de vouloir foncer contre quelqu'un,
03:59qu'est-ce qu'il vous faut de plus ?
04:00C'est ça, manifestement.
04:02Et ça a visé les pompiers, ce sera ma dernière question, Éric Brocardi.
04:05Il y a des casernes de pompiers à peu près partout en France.
04:08De la 6100 exactement.
04:09Exactement, plus de 6000.
04:10Est-ce que celles qui sont à côté de quartiers dits sensibles
04:13sont de plus en plus la cible de ce genre d'incivilité
04:18qui parfois conduisent même à une tentative de crime ?
04:22Écoutez, malheureusement, aujourd'hui, on ne peut pas faire une analyse sociologique des casernes
04:27par rapport à l'endroit d'implantation et de dire là, ça risque plus ou ça risque moins.
04:31En gros, est-ce que vous avez de plus en plus de problèmes avec les voisins des casernes ?
04:34Non, non, pas du tout, puisqu'aujourd'hui, on essaie malheureusement de se rapprocher aussi
04:39des centres de vie au sens, on va dire, noble du terme,
04:44c'est-à-dire ceux qui peuvent apporter la vie, apporter un véritable service public
04:49avec une noblesse exemplaire.
04:51Donc, on ne peut pas dire qu'aujourd'hui, voilà, il y a des problèmes de voisinage,
04:56mais pas du tout, ce n'est pas du tout la question.
04:58Non, le sujet aujourd'hui, c'est que vous avez encore, malgré tout,
05:02ce sujet aujourd'hui de personnes et d'individus
05:04qui n'ont que faire des codes de la société et de l'ordre et de la sécurité publique
05:09parce qu'ils n'ont jamais appris ces notions-là.
05:11Donc, à partir de là, se croit tout permis sur le territoire national,
05:17sans prendre en compte le côté sociétal, sans prendre en compte
05:20qu'au-delà, on va dire, de vouloir s'amuser,
05:23et bien, à un moment donné, on donne aussi des outils entre les mains de certains,
05:28on donne des possibilités pour qu'ils s'expriment avec des gestes de violence
05:32qui entraînent possiblement la mort.
05:33Voilà.
05:34Deux automobilistes, en tout cas, ont été interpellés, âgés de 19 et 20 ans,
05:38ils sont donc majeurs, et du protoxyde d'azote,
05:41une substance qu'on peut qualifier de gaz hilarant,
05:44a été retrouvée dans leur véhicule.
05:45Voilà où on en est.
05:46Bon courage et bon rétablissement, si c'est possible.
05:49À votre collègue, merci beaucoup, Éric Brocardi.
05:51Merci à vous.
05:51Je rappelle que vous êtes porte-parole de la Fédération Nationale des Sapeurs Pompiers.