Chaque dimanche, un aspect de l'actualité européenne avec nos invités. Dimanche 4 mai : le premier accord entre les Etats-Unis et l’Ukraine.
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00:00Générique
00:00Et bienvenue dans les informés de l'Europe comme chaque dimanche matin, votre émission de décryptage de l'actualité européenne en votre compagnie aujourd'hui.
00:15Bonjour José Manuel Lamarck.
00:16Bonjour Ardyn Abbeck.
00:17Vous êtes spécialiste des questions européennes et maritimes à Radio France et vous nous accompagnez pour parler de deux sujets aujourd'hui.
00:25D'abord l'accord entre les Etats-Unis et l'Ukraine qui est gagnant dans cet accord qui porte notamment sur les minerais.
00:32Et puis l'Allemagne, quel défi pour le nouveau gouvernement de Friedrich Merz ?
00:36Pour en parler avec vous José Manuel, nos deux informés.
00:39Nos deux informés, Charles Hacker, rédacteur en chef du service Monde à l'Express et auteur prolifique de romans policiers.
00:46Marc Semo, journaliste spécialiste des questions internationales au monde et à Challenge.
00:51Son dernier livre, La géopolitique en 100 questions chez Talendier.
00:54Et bienvenue à tous les deux.
00:56Alors José Manuel, on se souvient, effectivement, ça avait marqué, c'est l'une des images marquantes du début de mandat de Donald Trump,
01:02de cette altercation à la Maison-Blanche le 28 février entre Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, et Donald Trump,
01:09et le vice-président américain d'ailleurs, pourrait-on ajouter ?
01:14Il s'agissait à ce moment-là de signer un accord entre les Etats-Unis et l'Ukraine, accord qui a finalement été signé cette semaine.
01:19Et oui, après des semaines de pression et de tractation, un accord a été trouvé suite aux exigences de Donald Trump
01:25pour une compensation de l'aide militaire et financière américaine versée à l'Ukraine depuis l'invasion russe en février 2022.
01:32Mercredi dernier, c'était le 30 avril, le secrétaire américain au Trésor, Scott Bresson,
01:37et la vice-première ministre ukrainienne et ministre de l'économie, Yoel Sveridenko, ont signé leur partenariat économique à Washington.
01:45Alors là, il s'agit d'un accord américano-ukrainien sur l'exploitation des ressources naturelles,
01:50entre autres trois minerais stratégiques, le manganèse, le titane et le graphite.
01:54Alors de quoi s'agit-il ?
01:55Eh bien, les deux Etats se sont accordés sur la création d'un fonds d'investissement
01:59pour la reconstruction de l'Ukraine, financée et gérée à parts égales.
02:03À la tête du conseil d'administration, il y aura trois Ukrainiens, trois Américains.
02:07Le fonds recevra 50% des redevances tirées du projet lié à l'exploitation des ressources naturelles de l'Ukraine,
02:14entre autres le pétrole, le gaz, les minerais rares, les terres rares,
02:17qui en conservera la propriété et le contrôle ainsi que de leurs infrastructures.
02:22Les bénéfices du fonds seront réinvestis en Ukraine,
02:25qui n'aura aucune dette à rembourser du soutien financier américain apporté depuis 2022,
02:30ont précisé les deux pays. Enfin, en revanche, toute nouvelle aide militaire américaine
02:34sera comptabilisée comme contribution au fonds.
02:37Mais le document ne mentionne aucun engagement américain précis
02:41quant à des garanties de sécurité pour l'Ukraine en la matière.
02:45Ici, on ne parle que d'investissement.
02:46Précisons que la ministre ukrainienne, Yula Svidelenka,
02:49a prédit que la ratification complète et la mise en œuvre du texte prendraient des mois.
02:54– Alors Charles Hacquet, quand on voit ce que nous décrit José Manuel,
02:59cet accord, donc à peu près à parts égales, on va dire,
03:04entre l'Ukraine et les États-Unis, qu'est-ce que ça signifie ?
03:09Comment il faut le comprendre dans ce qui est en train de se jouer,
03:11par ailleurs, sur le front de la guerre ?
03:13– Alors, c'est clairement un avantage pour l'Ukraine vis-à-vis de la Russie.
03:19Scott Besson, dont on a parlé tout à l'heure,
03:21donc le secrétaire au Trésor américain, a dit, je cite,
03:24« Ce nouveau partenariat signale clairement à la Russie
03:27que l'administration Trump s'engage en faveur d'une Ukraine libre,
03:31souveraine et prospère à long terme. »
03:33Ça veut dire, par exemple, que si des terres contenant du manganèse ou du titane
03:38sont conquises par l'armée russe,
03:41quelque part, c'est une attaque aussi contre les intérêts américains
03:44à partir du moment où cet accord sera mis en action.
03:47Il faut aussi voir une chose, c'est qu'on a parlé à côté de cet accord
03:50d'une éventuelle aide, première aide, déblocage d'aide militaire
03:55et fourniture d'équipements militaires de 50 millions de dollars des États-Unis à l'Ukraine.
03:59Donc, on voit que ça met en place et en branle également d'autres choses.
04:03Et enfin, pour finir, il faut voir qu'une nouvelle chargée d'affaires
04:06arrivera demain à Kiev, d'ambassadrice de Oran,
04:11donc très expérimentée, Julie Davis.
04:13Et c'est vrai que pour ça, ça aussi, c'est un bon signal pour l'Ukraine.
04:17C'est-à-dire que les Américains prennent vraiment en charge cette affaire aujourd'hui.
04:20Marc, c'est moi, vous êtes d'accord ?
04:22Elles sont là les garanties, quelque part, dont l'Ukraine a besoin ?
04:25Absolument. C'est un engagement des Américains.
04:26Et le secrétaire au Trésor, Schent, a dit ouvertement, a parlé,
04:33et c'était du jamais vu dans l'administration Trump,
04:35d'invasion à grande échelle de l'Ukraine, à propos de l'Atacruz.
04:39Donc, il y a un clair engagement des Américains.
04:41Et de ce point de vue-là, c'est effectivement l'amorce d'un tournant.
04:45Les garanties de sécurité, ce n'est pas le lieu d'un tel accord qui est avant tout économique.
04:49On évite l'accord de pillage, l'accord prédateur pur.
04:51Mais est-ce que les garanties économiques sont des garanties de sécurité ?
04:54Elles les impliquent. Et à partir de là, les Américains, clairement,
04:58ne vont pas s'engager militairement en Ukraine. Ils ne le veulent pas.
05:01Mais l'important pour les Européens, et notamment pour les Français, les Britanniques,
05:05qui ont monté cette coalition de volontaires, qui sont aidés aussi par les Turcs,
05:09ce qui est fondamental, c'est qu'il y ait ce deuxième filet,
05:15cette ultime garantie des Américains, au cas où les choses...
05:18Parce qu'évidemment, cette force sera testée par Moscou.
05:21Et ça, c'est fondamental.
05:22Et surtout, là-dessus, on n'était pas capable de remplacer les Américains.
05:26Ils avaient décidé de s'en aller totalement.
05:28Un mot encore, Marc Semo, sur l'aspect financier.
05:32Parce qu'on se souvient que Donald Trump disait,
05:33il faut un accord parce que nous, on doit récupérer l'argent qu'on a donné.
05:36Mais ça, c'est un exemple de sa diplomatie populiste.
05:39Mais finalement, ce ne sera pas réellement le cas, semble-t-il.
05:41Ça ne sera pas réellement le cas.
05:42Mais la chose importante pour Trump est qu'il puisse, dans le bureau ovale,
05:48transformer en studio de télévision, en live permanent,
05:50dire, voilà, les Ukrainiens paieront,
05:54l'argent des contribuables américains ne sera pas gaspillé.
05:58Et dernière chose, il faut rappeler que les Américains
06:01ont fait rembourser aux Britanniques le pré-balle de la Seconde Guerre mondiale
06:07où pendant des mois et des années, ils avaient envoyé du matériel,
06:11les Anglais ont dû rembourser.
06:12Donc là-dessus, les Américains sont cohérents avec leur doctrine.
06:15Alors, sur le fond de l'accord, sur l'aspect, on va dire, strictement économique
06:19et strictement ce qu'il comprend sur les minerais,
06:22José Manuel, on sait qu'il y en a des ressources en Ukraine.
06:27Il y en a. Selon la publication des données minières mondiales,
06:30World Mining Data, en 2024, l'Ukraine est 40e pays au rang des pays producteurs
06:36de minerais, toutes catégories confondues.
06:38C'est 57 types de ressources naturelles, l'Ukraine.
06:41Le gaz, le pétrole, le morganèse, le titan, le lithium pour les batteries électriques.
06:44J'ai cité le graphite, par exemple, c'est 20% des ressources mondiales,
06:48d'après le Bureau français des recherches géologiques et minières.
06:50Et il faut savoir aussi que l'Ukraine posséderait 22 des 34 substances
06:56que l'Union européenne qualifie comme matière première critique.
07:00Si l'Ukraine concentre quelques 5% des ressources minières mondiales,
07:04toutes ne sont pas exploitées, comme le disait Charles Laquet tout à l'heure,
07:07pas exploitées ou facilement exploitables,
07:09ou sont dans des territoires occupés par la Russie
07:11ou menacés par l'avancée des forces russes.
07:13Alors, ce que j'ai noté aussi, Charles Laquet, quand même,
07:15c'est que les mines qui sont déjà exploitées par les Ukrainiens
07:19continueront de l'être par les Ukrainiens.
07:21Donc, il va falloir, quelque part, que les Américains fassent de la prospection.
07:24Donc, ce n'est pas gagné immédiatement.
07:27Non, non, effectivement, ça va demander beaucoup de temps,
07:29beaucoup d'investissement.
07:30Mais c'est vrai que le fait que, par exemple,
07:32Scott Bessen, dont je parlais tout à l'heure,
07:35soit bien vu des Européens, bien vu des institutions,
07:38c'est aussi l'homme des sanctions.
07:40C'est lui qui gère les sanctions contre les Russes.
07:42Donc, je pense qu'il va réussir, sans doute,
07:45à faire venir des investisseurs.
07:46Et je pense qu'il va réussir à drainer un certain nombre d'acteurs
07:48autour de ces projets.
07:50Donc, on peut imaginer que ces investissements seront faits,
07:53seront fédérés et mutualisés par d'autres acteurs économiques.
07:55Marc Semot, Charles Laquet en parlait.
07:59On peut s'interroger aussi sur la place de l'Europe, peut-être,
08:02dans cette histoire, parce qu'on a un accord Ukraine-États-Unis.
08:05On se souvient que, sur ce plateau,
08:07le ministre des Armées, Sébastien Lecornu,
08:09avait évoqué des discussions minières avec l'Ukraine
08:14pour fournir un certain nombre de minerais stratégiques.
08:17Bon, ça a été évoqué comme ça.
08:19On n'a pas l'impression que, pour l'instant,
08:20l'Europe est complètement dans le jeu.
08:22Les Ukrainiens sont quand même parfaitement conscients
08:24du rôle qu'a eu l'Europe,
08:26et notamment les Français et les Britanniques,
08:28pour leur sauver la mise,
08:29vis-à-vis de l'administration américaine.
08:31Les Ukrainiens savent tout ce qu'ont fait les Européens
08:34depuis le début.
08:35Donc, d'une manière ou d'une autre,
08:38ils ne seront associés pas nécessairement à...
08:42Il y a déjà, comme vous le soulignez,
08:44énormément de mines qui sont exploitées
08:45par les Ukrainiens eux-mêmes,
08:46où on peut imaginer les joint ventures.
08:48Il y a d'autres terrains de coopération,
08:50notamment au niveau des industries de défense,
08:51de l'armement, etc.,
08:53où déjà la coopération a commencé.
08:55Donc, oui, les Européens ne seront pas exclus,
08:57bien au contraire,
08:58de ce qui est en train de se passer en Ukraine.
08:59Ce n'est pas une prise en main,
09:00d'une certaine façon,
09:02de l'économie ukrainienne par les États-Unis.
09:03– Ils auront du poids,
09:05mais pour le moment,
09:06c'est totalement virtuel.
09:08C'est-à-dire,
09:08les gisements qu'on connaît
09:09sont exploités par les Ukrainiens.
09:10Les Américains devront faire de la prospective.
09:13Ce n'est pas évident.
09:13Les cartes sur lesquelles ils se basent,
09:15en bonne partie,
09:15ont été faites à l'époque soviétique.
09:17On ne sait absolument pas ce qu'elles valent.
09:19– Dont certaines, disait-on,
09:20étaient même fausses, peut-être.
09:21– Voilà, étaient même fausses.
09:22Exagérées.
09:23– Donc, pour le moment,
09:23c'est plutôt un plan sur la comète.
09:25Mais ce qui était important pour Trump,
09:26c'était, vu son égo surdimensionné,
09:29c'était de montrer,
09:30voilà, on a fait un accord.
09:32Et c'est une chose à méditer.
09:34C'est un exemple pour d'autres pays,
09:36notamment, par exemple,
09:37même l'RDC Congo,
09:39avec ses terres rares de l'Est.
09:41Donc, c'est une vocation aussi
09:43de propagande, cet accord.
09:45Mais sur la réalité de l'accord,
09:47on peut rester très, très prudents.
09:49– Vous restez avec nous,
09:50José Manuel,
09:51qui prendra des mois.
09:52– Effectivement,
09:53qui prendra des mois, vous.
09:53– Des années.
09:54– Vous restez avec nous,
09:55on va parler d'Europe,
09:58maintenant, à présent,
09:59et même tout particulièrement de l'Allemagne,
10:00qui va avoir un nouveau chancelier
10:02dans les prochains jours.
10:03C'est juste après votre fil info,
10:04à 9h51, Marine Klet.
10:06– François Bayrou évoque la possibilité
10:10de tenir un référendum sur,
10:11dit-il, un plan d'ensemble.
10:13La dette, le budget,
10:14ou encore la réduction des déficits,
10:16le Premier ministre s'exprime
10:17dans le journal du dimanche,
10:18tout en rappelant que ce type de démarche
10:20ne peut être décidé
10:21que par le Président de la République.
10:23Deux enquêtes ouvertes
10:24après la blessure par balle
10:26d'un jeune homme de 19 ans
10:27lors d'une intervention policière
10:28pour un rodéo urbain.
10:30C'était vendredi soir
10:31à Drancy, en Seine-Saint-Denis.
10:32L'une concerne l'agression
10:34contre les forces de l'ordre,
10:35l'autre a été confiée
10:36à l'inspection générale
10:37de la police nationale.
10:39Il va y avoir trois fois plus de vols
10:40entre les centres hospitaliers
10:42de Dijon et Nevers,
10:43bientôt trois liaisons par semaine
10:45pour les professionnels de santé,
10:47annonce du maire de Nevers
10:48sur France Info
10:48pour pallier le manque
10:50de médecins sur sa commune.
10:51Les bureaux de vote ont ouvert ce matin
10:53en Roumanie
10:53pour l'élection présidentielle.
10:55La dernière avait été annulée
10:56en novembre
10:57après des soupçons
10:57d'ingérence russe.
10:58Le nouveau candidat
10:59d'extrême droite,
11:00Georges Simion,
11:01est une nouvelle fois
11:02favori du scrutin.
11:03Et puis, en rugby,
11:04l'Union Bordeaux-Bègles
11:05reçoit le stade toulousain
11:06tenant du titre.
11:07Cet après-midi,
11:08c'est dans le cadre
11:08d'une demi-finale
11:09de la compétition européenne
11:10qui s'appelle
11:11la Champions Cup.
11:14France Info
11:15Les informés de l'Europe
11:18José Manuel Lamarck
11:20Adrien Beck
11:21Et toujours avec
11:22Charles Hacker,
11:23rédacteur en chef
11:24du service Monde
11:25à Al'Express
11:26et Marc Semo,
11:27journaliste spécialiste
11:28des questions internationales
11:29au Monde
11:30et à Challenge.
11:32José Manuel,
11:33on va parler de l'Allemagne
11:34à présent,
11:35vous avez choisi
11:35de nous y emmener
11:36pour parler de Friedrich Merz,
11:37le nouveau chancelier
11:39dont on a déjà
11:39beaucoup parlé
11:40mais qui n'est pas encore
11:41chancelier
11:41puisqu'il ne sera élu
11:42que mardi
11:44à ce poste
11:45et son équipe
11:46gouvernementale constituée.
11:47Oui, alors il faut
11:48se souvenir quand même
11:49que le 23 février dernier,
11:51la CDU, CSU,
11:52les conservateurs
11:52avaient remporté
11:53les élections législatives.
11:55Seulement en Allemagne
11:56depuis 1949,
11:57un parti n'a jamais obtenu
11:59plus de 50%
12:00des sièges au Parlement
12:01donc toujours et encore
12:02le parti doit être dirigé
12:04par une coalition.
12:05Ça sera donc
12:06CDU, CSU
12:06et SPD,
12:07les sociodémocrates
12:08tout simplement
12:09pour barrer la route
12:10à l'AFD,
12:11l'extrême droite
12:12qui était arrivée
12:12en deuxième position
12:13des élections,
12:14il faut quand même
12:14s'en souvenir.
12:15Après de nombreuses
12:16négociations,
12:17les membres du SPD,
12:18donc les sociodémocrates
12:20ont voté
12:21à une très large
12:21majorité des voix
12:22en faveur du contrat
12:23de coalition
12:24avec la CDU, CSU.
12:26Dans le nouveau gouvernement,
12:27mardi prochain,
12:28après le vote
12:29du Mounesac,
12:29le Parlement,
12:30eh bien on sait
12:31que le ministère
12:33des Finances
12:33sera dirigé
12:34par un social-démocrate
12:35qui est Lars Klingbeil,
12:36qui est coprésident
12:37du SPD,
12:38il sera aussi
12:38le vice-chancelier.
12:40La Défense va revenir
12:41à l'actuel ministre
12:42de la Défense,
12:43le très célèbre
12:43Boris Pistorius,
12:45social-démocrate lui aussi.
12:46Aux affaires étrangères,
12:47ça sera un très conservateur,
12:49Johan Wadepoel,
12:50qui a toujours soutenu
12:51l'Ukraine,
12:51et puis l'énergie
12:52sera confiée
12:54à la conservatrice
12:54et femme d'affaires
12:55Catherine Reich.
12:57Et malgré la coalition,
12:59l'arrivée de Friedrich Schmerz
13:01marque un virage
13:02à droite.
13:03Il faut savoir
13:03que Friedrich Schmerz
13:04est déjà très impopulaire
13:06en Allemagne.
13:07Ah oui.
13:07Même pas encore investi.
13:08Oui, ça commence fort.
13:11Ça commence difficile.
13:11Charles Hacquet,
13:13ces premiers dossiers,
13:15c'est quoi ?
13:15On imagine,
13:16quand on voit
13:16les chiffres
13:17de l'économie allemande,
13:19que c'est cette récession,
13:20cette difficulté
13:22avec un certain nombre
13:23de secteurs
13:23dans le secteur automobile,
13:24c'est les droits de douane.
13:25C'est ça,
13:26ces premiers dossiers ?
13:27Oui, tout à fait.
13:27Avec une situation économique
13:29qui n'est pas brillante,
13:30qui n'est pas dramatique non plus,
13:31mais qui n'est pas brillante.
13:32Comme vous le disiez,
13:33une récession
13:34pour la deuxième année,
13:35une prévision de récession
13:36pour l'année prochaine aussi,
13:37ça serait à 0%
13:38à peu près de croissance.
13:40Et des plans sociaux
13:42qui se multiplient,
13:43Bosch,
13:43ThyssenKrupp,
13:44Volkswagen,
13:45un chômage
13:46qui augmente,
13:47qui n'est pas encore
13:47très important
13:48par rapport à d'autres pays,
13:49qui est à 6%,
13:50mais qui est quand même important.
13:52Et finalement,
13:54des faillites aussi
13:55dans les PMI,
13:56les entreprises moyennes allemandes.
13:58Tout ça,
13:58effectivement,
13:59dans un contexte
13:59avec une baisse
14:00des exportations,
14:01notamment vis-à-vis
14:01de la Chine,
14:03avec la concurrence
14:03croissante
14:04des véhicules chinois,
14:06avec le protectionnisme
14:07américain.
14:08Donc,
14:09ce n'est pas
14:09une situation
14:10extraordinaire pour lui.
14:11Alors,
14:12lui,
14:12il va arriver
14:12avec un plan
14:13massif
14:14d'endettement,
14:15plus de 1 000 milliards,
14:16notamment dans la Défense.
14:17Ce qui est quand même
14:18un vrai changement
14:19de sa part.
14:19Ce qui est un vrai changement
14:21de sa part,
14:21effectivement.
14:22Alors là,
14:22ça s'est créé un choc,
14:23puisque notamment,
14:24c'était inscrit
14:25dans la Constitution,
14:25on ne devait pas avoir
14:26un grand endettement
14:27en Allemagne.
14:28Ça crée un choc
14:29et je pense qu'il y a
14:30pas mal d'Allemands
14:31qui ne lui accorderont pas
14:33l'état de grâce initial.
14:36Par exemple,
14:37dans les infrastructures,
14:38il veut faire
14:38énormément de choses.
14:39Il faut savoir,
14:39par exemple,
14:40que les entreprises
14:41allemandes fonctionnent
14:41encore.
14:42Trois entreprises
14:42allemandes sur quatre
14:43fonctionnent plutôt
14:44avec des fax
14:44qu'avec des mails.
14:45Il y a une vraie
14:46numérisation
14:47de l'économie
14:48à faire.
14:50Mais merde,
14:51ça arrive
14:51avec une situation
14:52politique compliquée.
14:54L'AFD Alternative
14:55for Deutschland,
14:56donc le parti
14:56d'extrême droite
14:57au dernier sondage,
14:58est à 1%
14:59au-dessus de lui.
14:59Donc,
15:00il arrive en première position.
15:01Donc,
15:02il y aura ce parti
15:02qui sera en embuscade.
15:03C'est ça le sujet,
15:04Marc Semo ?
15:05Il n'y a pas le droit
15:05à l'échec,
15:06sinon c'est l'AFD ?
15:06Surtout,
15:07on parle,
15:08en Allemagne,
15:09de petites grandes coalitions.
15:11Parce que les deux parties
15:13qui la composent,
15:13la CDU
15:14et la SPD
15:16ont eu
15:17leur plus mauvais résultat
15:18depuis 1949.
15:21Enfin,
15:21pour la CDU,
15:22c'est le deuxième
15:22et pour l'SPD,
15:23c'est le plus mauvais résultat
15:24dans l'absolu
15:24depuis 1949.
15:26Donc,
15:26la marge de manœuvre
15:27est faible.
15:28Il y a en plus
15:28cette impopularité
15:29dont vous parliez.
15:31Notamment,
15:31sur la question de l'Ukraine,
15:32il y a une volonté
15:34de se désengager
15:36autant que faire se peut
15:37qui monte.
15:38Alors,
15:38c'est le vote de l'AFD,
15:40c'est le vote
15:40du populisme de gauche,
15:42de la populisme de gauche,
15:43Sarah-Weillen-Knecht,
15:44c'est une partie
15:45du patronat
15:46qui aimerait bien
15:47quand même
15:48reprendre
15:48les livraisons de gaz,
15:49etc.
15:50Donc,
15:51pour toutes ces raisons,
15:51la marge de manœuvre
15:52qu'aura Friedrich Merz,
15:55c'est un cap à droite,
15:56c'est un cap européen,
15:57parce que même
15:58s'il a été,
15:58il a travaillé
15:59dans une compagnie américaine,
16:01dans un fonds d'investissement
16:02américain,
16:02etc.,
16:03il est profondément
16:04convaincu
16:04qu'aujourd'hui,
16:05l'Europe doit
16:06prendre une certaine autonomie,
16:08il a ouvertement
16:09posé la question
16:09du partage
16:10du milieu de l'air,
16:11donc c'est un tournant,
16:12mais sa marge de manœuvre
16:13dans l'opinion
16:13est très faible.
16:14Un tout petit mot,
16:15Charles Laquet,
16:15sur le couple franco-allemand,
16:17c'est quand même
16:17une bonne nouvelle,
16:18l'arrivée de Friedrich Merz ?
16:19Un tout petit mot
16:19en cinq secondes.
16:20Oui, c'est une bonne nouvelle
16:22après quand même
16:23une période d'endormissement
16:24dans les relations
16:25avec Olaf Scholz.
16:26Voilà, ça n'a pas été simple
16:27avec Olaf Scholz.
16:28Merci à vous,
16:29merci Charles Laquet,
16:31vous êtes rédacteur
16:32en chef du service
16:33Monde à l'Express,
16:35Marc Semo,
16:35journaliste spécialiste
16:36des questions internationales
16:37au Monde
16:37et à Challange,
16:39et vous avez écrit
16:39un livre,
16:40La géopolitique
16:41en 100 questions,
16:42c'est chez Talendier,
16:43et merci à vous,
16:44José,
16:44Emmanuel Lamarck,
16:45merci d'avoir suivi
16:47les informés de l'Europe
16:48et bon dimanche.