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Mayotte: Emmanuel Macron se rendra sur l'île pour présenter un projet de loi sur la "refondation" de l'archipel. Réaction de Christophe Youssouffa, membre du collectif des citoyens de Mayotte.

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Transcription
00:00On se retrouve sur BFM2 pour ce nouveau direct, un nouveau direct consacré au retour d'Emmanuel Macron à Mayotte plusieurs mois après la catastrophe Chido.
00:08Et on prend donc la direction de Mamoudzou à Mayotte pour connaître la situation sur place avec notre invité Christophe Yousoufa.
00:14Merci d'être avec nous. Vous êtes donc membre du collectif des citoyens de Mayotte.
00:18Le chef de l'État présidera ce lundi depuis l'archipel un conseil des ministres sur la refondation justement de Mayotte.
00:24Christophe Yousoufa, d'abord, quelle est la situation sur place et qu'attendez-vous du président de la République ?
00:30Il y a énormément de tensions sur place du fait que les constructions n'ont pas commencé.
00:39Il n'y a pas eu de budget qui ont été donnés par l'État.
00:46Vous avez toujours les bâtiments qui sont en mauvais état.
00:49La population est complètement traumatisée.
00:52Les dernières semaines, on a eu la visite de plusieurs ministres,
00:57notamment Emmanuel Valls,
01:00qui ont fait des annonces qui n'ont pas du tout plu, en tout cas, à la population.
01:06On a eu, il y a trois points, notamment, qui sont complètement bloquants.
01:11Le premier point, c'est la question du visa territorialisé
01:16que les Mahorais veulent faire absolument sauter.
01:19Pour vos éditeurs qui ne le savent pas, en fait, à Mayotte,
01:23quand un étranger qui est essentiellement issu de l'immigration comorienne
01:27vient en toute inégalité sur les territoires maorais,
01:33ils peuvent permettre, ils peuvent avoir le droit à une régularisation
01:38mais qui ne leur permet pas de quitter l'île de Mayotte.
01:40Et les Mahorais se sont tout simplement lésés par cette situation.
01:46Et la question de faire sauter, en tout cas, ce visa territorialisé,
01:50c'est une attente très forte de la population maoraise.
01:55Le deuxième point, c'est la question de la COI,
01:58Commission de l'Ossouan Indien.
01:59Le président de la République vient dans le cadre de la COI,
02:04il va partir à Madagascar, à Maurice, pour pouvoir y participer.
02:08Et les Mahorais sont complètement exclus de cette commission.
02:13Pourquoi ? Parce qu'en fait, on a l'État comorien
02:16qui refuse l'intégration de Mayotte
02:18parce qu'ils considèrent que Mayotte fait partie de son État.
02:22Ils ont une volonté d'annexer, en tout cas, ce territoire.
02:25Ils ne veulent absolument pas que ce territoire puisse intégrer
02:28parce qu'ils considèrent qu'il n'y a rien à y faire.
02:30Pour les Mahorais, c'est une discrimination
02:32parce qu'on a les réunionnais qui, par exemple,
02:35le département de la Réunion, qui est le département à côté de chez nous,
02:38qui ont la capacité de pouvoir y participer.
02:44Ça leur permet de pouvoir accéder à des programmes
02:48qui sont, par exemple, de l'économie bleue,
02:50des programmes sur la pêche,
02:52des programmes sur les problématiques de pollution des mers,
02:58sur les problématiques de montée des eaux.
02:59En tout cas, des très grosses problématiques
03:02qui sont économiques, sécuritaires et écologiques
03:08auxquelles Mayotte en fait face,
03:10mais en fait, on est complètement exclu.
03:15Donc, c'est le deuxième point.
03:17Et le dernier point, c'est la question de l'aéroport.
03:19On a un aéroport qui est construit sur une barrière de corail
03:25et l'île est en train de s'enfoncer.
03:28On a parfois l'aéroport qui se fait inonder lors des grandes marées
03:33et on prévoit que d'ici 2035,
03:38l'aéroport ne sera plus du tout accessible.
03:41Donc, la question de la désert aérienne
03:44est une question extrêmement importante.
03:46C'est extrêmement important parce que derrière,
03:48c'est l'activité économique.
03:50Et si on n'arrive pas à avoir un autre aéroport
03:53ou si on n'arrive pas à consolider l'aéroport sur place,
03:57eh bien, on pourra tout simplement
03:59devoir accéder par l'aéroport le plus proche
04:01qui est l'aéroport de la Grande Comore
04:03avec qui on a d'énormes difficultés,
04:05notamment diplomatiques.
04:07On l'a vu, vous l'expliquez,
04:08la situation est assez difficile.
04:10On l'a vu surtout dans le camp de Tudzou,
04:12c'est sur l'île de Mayotte
04:14où 500 migrants vivent entassés
04:15dans des conditions assez précaires
04:17qui engendrent un climat de violence.
04:19Concrètement, qu'est-ce qui s'y passe ?
04:20Et pourquoi cette violence, justement ?
04:23On fait face à une immigration.
04:26Alors, une immigration qui est à Tudzou,
04:28le camp dont vous êtes en train de parler,
04:31ce sont essentiellement des migrants
04:32qui viennent de la côte de Somalie.
04:36Ils passent notamment par la Tanzanie
04:40où ils arrivent à avoir accès
04:43via un réseau d'êtres humains comoriens
04:48où ils prennent des bateaux,
04:51des bateaux de people
04:52et ils viennent directement à Mayotte.
04:55Il y a à peu près 500 personnes,
04:56comme vous le dites,
04:57qui sont entassées en tout cas
04:58sur un terrain privé
05:00au milieu de la pampa,
05:02au milieu de la forêt,
05:05où ils n'ont pas accès
05:06à des commodités.
05:09Et il y a des problématiques
05:12avec les personnes aux environs.
05:16Ce que l'on m'a soulevé,
05:18ça a été notamment
05:19les problématiques des toilettes,
05:22où on a le fait
05:24qu'il y a très peu de toilettes.
05:25Les personnes vont déféquer
05:28sur les champs
05:29et dans les terrains
05:31des riverains aux alentours.
05:35Et ça crée en tout cas
05:36la tension entre les riverains
05:39et les personnes
05:40qui sont à l'intérieur des camps.
05:42Sachant qu'il y a aussi
05:43des affrontements intracommunautaires
05:45à l'intérieur de ces camps-là.
05:48Mais il n'y a pas que ça.
05:49Il y a la violence en général
05:53qui a repris sur l'île.
05:54Il y a eu quelques jours
05:55un gendarme
05:57qui a été agressé
05:59à coups de machette
06:00alors qu'il n'était même pas en service.
06:02Il était en train
06:03de se promener dehors.
06:04Il a été reconnu
06:06et il s'est fait agresser
06:07à coups de machette.
06:08Et actuellement,
06:09là maintenant,
06:10on a des très gros affrontements
06:12sur un village
06:13qui est à côté de Mamoudzou,
06:15donc à côté du Chiafieux,
06:16qui est à Majkavo,
06:18où on a des incendies de maison,
06:19où on a une situation
06:21qui tourne à l'émeute.
06:23Justement,
06:24c'est l'une des situations
06:27qui va être évoquée
06:28par le Président de la République,
06:29je pense,
06:29durant ce Conseil.
06:31La violence qui perdure,
06:32c'est encore une fois
06:33une situation qui reflète
06:34les limites à la gestion actuelle
06:36de l'immigration sur l'île.
06:37C'est ce que vous demandez ?
06:38Vous demandez plus de sécurité
06:39et plus de régularisation
06:41au Président de la République ?
06:44Sur la population,
06:47elle est très claire,
06:48en tout cas sur les questions
06:49d'immigration.
06:50On demande en tout cas
06:51la levée du visa territorialisé
06:54et on demande aussi
06:55la fin du droit du sol.
06:57C'était déjà le cas
06:58dans les années 90 à Mayette.
07:01On n'avait pas le droit du sol
07:02qui était appliqué à Mayette.
07:04On demande à ce qu'on revienne
07:05en tout cas
07:06à ce décret-là
07:10et qu'on ne puisse plus
07:12donner des visas territorialisés
07:14qui contonnent en tout cas
07:16les étrangers
07:16sur notre département.
07:19Sur les questions,
07:20en tout cas,
07:21de violence
07:24pour le dissocier
07:26de l'immigration,
07:29on a eu des scènes de pillage
07:31juste après Ishido.
07:33On a eu des scènes
07:34qui ont été extrêmement graves.
07:35Je les avais soulevées
07:37lors de mon interview
07:38quand vous m'avez interviewé.
07:39Je les avais d'ailleurs soulevées.
07:41Et malheureusement,
07:42on n'a pas eu de réaction,
07:43en tout cas du ministre Bruno Rotaillot
07:47qui avait sous-estimé
07:49ce qui se passait ici,
07:51qui avait dit que finalement
07:52sur l'île,
07:53ça se passait très bien.
07:54Mais en réalité, non.
07:55Et je pense que le fait
07:57qu'il y ait des émeutes
07:58actuellement à Magicavo,
07:59donc le village
08:00qui est à côté du Chiafieux,
08:02ça va tout simplement montrer
08:04le visage de Mayotte
08:06où on a parfois...
08:08La situation est calme
08:11et parfois la situation,
08:12elle est en train de péter.
08:12Moi, je ne sais pas
08:13pourquoi ça pète à Magicavo,
08:14mais parfois,
08:15la situation dégénère complètement
08:17et ça va jusqu'à des incendies
08:19d'habitation.
08:23Est-ce que vous attendez
08:24de vrais changements
08:25après la visite du président
08:26demain à Mayotte ?
08:28Est-ce que vous pensez
08:29qu'il y aura un réveil
08:30de la part du gouvernement,
08:31des ministres ?
08:34En tout cas,
08:35c'est exactement ce que l'on espère.
08:37On a quand même
08:39beaucoup d'espoir
08:40par rapport à l'arrivée
08:41du président de la République
08:42qui voit en tout cas
08:43comment ça se passe
08:45sur le terrain.
08:48On a espoir aussi
08:49que vous,
08:50journalistes,
08:50vous puissiez couvrir
08:53du mieux que possible
08:54en tout cas
08:54sa venue.
08:58En tout cas,
08:58je vous remercie
08:58de pouvoir remettre
09:00une couverture
09:01sur ce qui se passe
09:02et par rapport à ça,
09:04on espère que le gouvernement
09:05derrière
09:05va pouvoir se bouger.
09:07nous,
09:08ce que l'on voit
09:08en tout cas,
09:09c'est que le gouvernement
09:10Bayrou avec Valls,
09:12avec Rotaillot,
09:12auxquels on les attend
09:13de pied ferme
09:15sur des sujets
09:16qui sont extrêmement importants,
09:18on a des annonces politiques,
09:21on a du gain petit
09:23et c'est nous,
09:24à Mayotte,
09:25on a besoin
09:25d'une vision
09:26à plus long terme.
09:27d'une vision

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