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  • il y a 3 jours
En toute simplicité au Château de Fumal.
Le Vignoble de Fumal produit des vins mousseux que l'on ne peut appeler "Champagne" mais qui auraient toute leur place aux côtés des champagnes réputés.
Merci à François-Hubert du Fontbaré pour l'accueil chaleureux qui nous a été réservé lors de notre reportage.

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Transcription
00:00Sud Télévision, valorisons notre région.
00:03Sud Télévision, votre média de proximité.
00:13Soyez les bienvenus au château de Fumal.
00:17Un endroit magique où l'on marie le patrimoine et le savoir-faire local pour créer les bulles du plaisir.
00:22Sud Télévision vous propose une rencontre avec un véritable passionné du vignoble et du terroir local.
00:30François Hubert, bonjour.
00:40Bonjour.
00:40Merci d'accueillir Sud Télévision au sein même du château de Fumal.
00:45Alors aujourd'hui nous allons vous parler tout simplement d'une belle aventure.
00:49C'est l'aventure d'un homme, c'est l'aventure d'une famille et c'est l'aventure également d'un projet.
00:55Alors François Hubert, vous êtes juste à côté d'une ancienne presse.
00:59Oui, donc ici nous sommes à côté du pressoir à raisin qui a pressé pour la dernière fois en 1692.
01:08Et donc c'est peut-être ce pressoir qui est à l'origine de ce projet parce que je pense à planter des vignes depuis que j'ai l'âge de 17-18 ans.
01:19À 50 ans, il y a quelque chose qui vous arrive, votre anniversaire.
01:22Et votre anniversaire, vous recevez un beau cadeau.
01:24Oui, donc ce n'est pas seulement le projet d'un homme, c'est le projet d'un homme et d'une femme.
01:31Parce que c'est mon épouse qui a eu cette idée, elle a organisé un anniversaire surprise pour mes 50 ans.
01:37Et le cadeau de mes amis, c'était une enveloppe pour acheter des pieds de vignes.
01:40Et donc mon épouse savait très bien que planter des vignes, c'était un rêve que j'avais depuis très longtemps.
01:45Donc cet anniversaire-là, c'est en 2014. Quelques pieds de vignes et aujourd'hui, on en a combien ?
01:51Aujourd'hui, nous avons 28 400 pieds de vignes ici à Fumel.
01:56Et ça, c'est un scoop.
01:58Nous sommes agrandis depuis quelques semaines en louant un vignoble à Latine également qui a un peu plus de 8 000 pieds.
02:09Et donc nous grandissons lentement mais sûrement.
02:13Derrière moi, nous avons 9 cuves en inox qui ont environ une capacité totale de 1 000 hecto, 100 000 litres.
02:22Et elles servent donc à vinifier le vin.
02:24Une fois que le vin, le jus de raisin sort du pressoir, il arrive ici par un tuyau et on le répartit dans les différentes cuves.
02:32Et donc dans les cuves, il va d'abord se passer la fermentation alcoolique et ensuite la fermentation malolactique.
02:39Donc le jus de raisin qui devient vin va rester environ 3 à 4 mois dans ces cuves et ensuite sera mis en bouteille.
02:47Alors derrière cette expérience, derrière ce projet, il y a également des gens.
02:53Il y a notamment des spécialistes.
02:55Oui, oui, oui, ça c'est extrêmement important parce qu'on veut faire un produit de très grande qualité.
03:00C'est très prétentieux mais on veut devenir dans l'avenir une des références belges en matière de bulles.
03:07Et donc on ne va pas réinventer les choses.
03:09Nous faisons une méthode traditionnelle qui est comparable au Champagne.
03:12Et donc nous sommes entre autres aidés par des laboratoires, bureaux d'études et oenologues champenois.
03:21Et également des oenologues belges parce qu'on veut garder une spécificité de notre terroir.
03:26On ne veut pas faire un copier-coller du Champagne, pas du tout.
03:29Même si la méthode de vinification et d'élevage est exactement la même.
03:34Alors vous êtes propriétaire du château mais je voudrais ouvrir une petite parenthèse pour nos téléspectateurs qui vont regarder ce reportage.
03:41Parfois, hériter d'un tel patrimoine, c'est également se dire qu'il faut se retrousser les manches tous les jours.
03:48Oui, je dis souvent en souriant que mon épouse et moi, on n'est pas propriété du château, on est les concierges.
03:53Et on est les concierges qui ont envie d'entretenir ça le mieux possible pour que les générations suivantes puissent continuer la même chose.
04:02On ne fait que transmettre un patrimoine, on n'en est pas véritablement propriété.
04:09Et ici, on est très fiers parce que l'an passé, on a fêté les 350 ans de la famille en ligne directe au château.
04:15Et nos petits-enfants représentent la 12e génération.
04:18Donc ce projet, c'est surtout ça, c'est d'avoir un projet économique pour faire vivre l'endroit, en faire profiter un maximum de monde et le faire durer dans le temps dans notre famille.
04:28On dit toujours que derrière un grand homme, il y a une grande femme.
04:33Non, ça c'est clair. Je suis gêné de répondre sans mon épouse.
04:38Mais sans elle, je n'aurais jamais pu entreprendre ce projet qui a pris une ampleur qu'on n'avait pas imaginée.
04:49D'abord, on a énormément travaillé ensemble.
04:51Et ici, nous sommes dans le chais.
04:54Je pense qu'on a vraiment réfléchi, surtout mon épouse, à la qualité esthétique des finitions, le choix des matériaux.
05:06Et ça, c'est à elle que je lui dois.
05:09Et j'en suis très fier parce que les gens apprécient beaucoup l'endroit quand ils viennent ici.
05:15Et derrière, il y a également des enfants qui sont partie prenante dans ce projet.
05:19Oui, bien sûr. Donc, on a quatre enfants et tous, à leur manière, ils sont partis prenant dans le projet, même si surtout mon épouse et moi, pour l'instant, qui tenons les rênes.
05:31Mais la transmission se fait tout doucement et va se faire efficacement, surtout.
05:37Alors, quand on parle du chais, c'est quoi exactement ?
05:39Le chais, c'est l'endroit où on vinifie le vin et où on fait vieillir le vin.
05:46Et donc, ça, c'est vraiment l'endroit où nous sommes.
05:48Et la personne qui s'en occupe, on l'appelle le maître de chais.
05:51J'ai eu l'occasion de lire sur votre site internet qu'il y avait également un projet environnemental derrière ce que vous faisiez avec les pieds de vigne.
05:58Oui, donc, dès le début du projet, on voulait passer en bio.
06:08On y est passé après trois ans de culture.
06:12Mais dès le départ, on n'a jamais mis d'herbicide ni d'insecticide.
06:14On a beaucoup de haies autour du vignoble.
06:20On a enherbé l'interran.
06:23On a une parcelle boisée dans laquelle on a récolté neuf chaînes qui vont servir à faire des barriques pour notre vignoble.
06:34On a mis des nichoirs, on a mis des perchoirs à paces.
06:37L'aspect environnemental est extrêmement important parce qu'on veut vraiment penser le projet dans une globalité.
06:46Ce n'est pas seulement faire du vin, mais c'est avoir un projet qui soit patrimonial, environnemental, familial et sociétal.
06:55C'est vraiment important.
07:07Il y avait beaucoup de pieds de vigne en Tranden-des-Lièges.
07:16Il y avait des vignobles un peu partout en Belgique, mais la majorité des vignobles étaient en Tranden-des-Lièges, sur les côtes de Meuse.
07:22Et ici, à Fuma, on sait de manière certaine qu'il y avait deux vignes, une petite et une grande, de 1523 à 1692.
07:30Et chose amusante, c'est que la grande vigne, elle était à l'endroit où on a replanté.
07:35Où le vignoble de Fuma l'est aujourd'hui.
07:38Il y a eu pas mal de batailles ici, notamment avec Napoléon, qui a détruit quand même une partie de ce patrimoine naturel.
07:50Oui, d'abord, c'est au XVIIe siècle où, entre autres, Louis XIV est venu se battre deux fois.
07:57Louis XIV a même logé dans le village voisin à Falais.
08:00Et les soldats de Louis XIV en hiver se chauffaient, entre autres, avec des pieds de vigne.
08:04Donc, ils ont abîmé les pieds de vigne à ce moment-là.
08:09Et il y a également, au XVIIe siècle, une petite terre glaciaire qui ne permettait plus de vinifier le vin.
08:15On en faisait du vinaigre.
08:16Et c'est là, la plupart des vignes ont été arrachées à ce moment-là, fin du XVIIe siècle.
08:20Et c'est pour ça que ce pressoir n'a plus fonctionné après 1692, parce que la vigne a été arrachée.
08:28Napoléon, lui, il a fait arracher ce qui restait comme vigne, ce qui était essentiellement vraiment sur les côtes de Meuse.
08:33Quand on a autant de pieds de vigne, qu'est-ce qu'on peut récolter sur une saison aussi pourrie que celle-là ?
08:42Eh bien, on n'a pratiquement rien récolté, rien vendangé en 2024.
08:47D'abord, il faut savoir que nous avons les trois cépages championnats classiques,
08:50qui sont le chardonnay, le pinot meignet et le pinot noir,
08:52qui sont des cépages relativement fragiles, et d'autant plus fragiles que nous sommes en bio.
08:59Ce qui est très téméraire avec ces trois cépages-là.
09:01Et donc, pour vous donner une idée, on doit produire entre 30 et 40 000 bouteilles par an,
09:09une année normale.
09:11Et ici, les deux barriques qui sont derrière moi, qui font chacune 228 litres,
09:16eh bien, c'est le total de la vendange 2024.
09:19Rassurez-vous, nous avons encore du stock avec 2022 et 2023,
09:23et on croise les doigts pour que 2025 soit une année normale,
09:27pour pouvoir assurer la pérennité de notre projet.
09:30Sous-titrage Société Radio-Canada
10:00Ici, nous sommes dans les écuries qui ont été construites en 1854,
10:14et donc, nous les avons restaurées, on les a laissées vraiment dans leur jus,
10:18et les box vont servir à faire vire des cuvées plus longtemps,
10:23des cuvées spéciales pour des anniversaires, des choses comme ça.
10:26Et donc, l'hiver prochain, nous allons remplir les trois boxes de différentes cuvées de nobules.
10:34Alors, j'ai eu l'occasion également de voir sur votre site internet,
10:37que j'ai épluché, qu'il était possible, par exemple,
10:40de fêter des anniversaires, d'organiser des soirées ici au château.
10:45Nous n'allons pas organiser des soirées, mais on organise à la demande des soirées de dégustation,
10:54des petits séminaires, des team buildings,
10:57et alors nous faisons régulièrement des visites guidées avec dégustation,
11:01et ça, ça a beaucoup de succès.
11:03On ne veut pas faire un tourisme de masse,
11:07on veut vraiment recevoir chaque visiteur comme s'il était chez lui,
11:12et donc on veut vraiment personnaliser ça,
11:15et mon épouse et moi, nous sommes présents lors de chaque réception ici.

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