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00:00Vous avez la parole, vous avez la possibilité de nous appeler pour vous exprimer.
00:04On parle de viande ce matin. Est-ce que vous faites davantage attention à votre consommation de viande
00:08et à la manière dont les animaux sont tués ? 04 76 46 45 45.
00:12Oui, on se penche sur ce sujet ce matin car l'abattoir de Lamur nous a ouvert ses portes hier.
00:17L'un des trois abattoirs de l'Isère qui subsistent malgré une baisse de la consommation de viande ces dernières années.
00:23Bonjour Florence Renner.
00:25Bonjour.
00:26Merci d'être en ligne avec nous ce matin. Vous êtes conseillère filière viande à la chambre d'agriculture de l'Isère.
00:32Est-ce qu'au fond c'est encore nécessaire madame Renner d'avoir trois abattoirs aujourd'hui en fonctionnement en Isère ?
00:40Écoutez, oui je peux entendre que ça pose question mais les abattoirs de l'Isère ont la particularité d'être des abattoirs de proximité.
00:50C'est-à-dire qu'ils font vraiment le lien entre le monde de l'élevage et quelque part le monde de la consommation.
00:56C'est-à-dire que c'est des abattoirs qui font moins de volume que dans d'autres départements ?
01:02Voilà, ce sont des abattoirs qui sont sur des plus petits volumes et qui sont vraiment centrés autour du service qu'ils peuvent proposer aux éleveurs.
01:08Particulièrement aux éleveurs qui sont en circuit court, en vente directe, c'est-à-dire qui vendent directement leurs produits.
01:13Et c'est des abattoirs qui permettent d'être quelque part au plus près de la production.
01:21S'ils disparaissaient, donc évidemment il y a d'autres abattoirs en région et en France,
01:27mais ça nécessiterait notamment aux éleveurs d'emmener leurs bêtes beaucoup plus loin,
01:32donc en termes de bien-être animal et même de qualité de viande parce que ça a un impact.
01:36Ça aurait aussi une influence négative quelque part.
01:41Reste qu'avec nous Madame Renner, je reviens avec vous.
01:44Dans un instant, on va d'abord faire un petit détour au standard d'ici Isère parce qu'on a déjà un premier témoignage.
01:48Vous nous appelez, vous nous donnez votre avis.
01:50Est-ce que vous faites attention à votre consommation de viande et ce qui coordonne vos choix ?
01:55Roselyne nous appelle de Grenoble. Bonjour Roselyne.
01:57Oui, bonjour.
01:59Alors justement, comment vous choisissez la viande que vous achetez, Roselyne ?
02:02Alors déjà, moi j'évite la viande rouge pour raison de santé.
02:07J'en mange une fois par semaine.
02:10Par contre, je ne mange plus de bœuf, ni de veau, ni de mouton ou autre
02:15parce que je sais qu'ils sont souvent tués dans de mauvaises conditions.
02:20L'élevage ici localement, il n'y a pas de soucis.
02:22Je les vois dans les prés, ils sont heureux.
02:23Mais les conditions d'abattage me dégoûtent.
02:26Bon, je ne vais pas rentrer dans les détails.
02:27Mais en tout cas, ça vous fait reculer sur cette consommation-là ?
02:31Oui, oui, oui.
02:31Moi, j'ai vu des vidéos qui ne sont pas des fact-news.
02:34Il y a plusieurs années en arrière, ça me dégoûte cette façon de faire.
02:36Alors, qu'on tue pour manger, c'est normal.
02:38On est omnivore, on a la chance d'être omnivore.
02:41Mais la façon de tuer à notre époque est dégoûtante.
02:44Je ne comprends même pas qu'on tolère ça.
02:45Enfin bon, bref.
02:46Et du coup, je ne mange plus.
02:48Je mange du poisson, du poulet.
02:50Bon, le poulet, on lui coupe la tête, donc c'est vite fait.
02:53Le porc de temps en temps.
02:55Mais le reste, non.
02:57Quand je vois les petits veaux, quand je vois comment on les tue, ça me dégoûte.
03:00Alors, Roselyne, je pense que vous faites référence aux...
03:02On ne veut pas de vidéos, on ne veut pas filmer, on ne veut pas de vidéos dans les abattoirs.
03:06Alors moi, voilà.
03:07On a entendu, Roselyne, votre point de vue.
03:10On va continuer pour que chacun puisse exprimer.
03:12En tout cas, merci beaucoup d'être venue nous donner ce point de vue.
03:14Je pense pas mal partagé, d'ailleurs.
03:15Effectivement, Roselyne, alors qui fait référence, c'est ça que je voulais dire.
03:18Elle fait référence, je pense, aux vidéos d'El 214,
03:20à l'association qui a mis notamment des caméras dans les abattoirs.
03:23Et qui, effectivement, a révélé un certain nombre de dysfonctionnements.
03:27Ces vidéos-là, Florence Renner, qui est avec nous, notre invitée ce matin,
03:31conseillère filière viande à la Chambre d'agriculture de l'Isère.
03:34Ces vidéos de El 214, elles ont beaucoup choqué.
03:38Elles ont montré des cas de maltraitance.
03:40Aujourd'hui, comment les abattoirs sont contrôlés ?
03:43Expliquez-nous comment ça se passe.
03:46Alors honnêtement, les abattoirs, et je dirais particulièrement les abattoirs de proximité,
03:49c'est le maillon le plus contrôlé dans le système agroalimentaire.
03:54En fait, il n'y a pas d'abattage qui se passe sans les services vétérinaires sur place,
03:59sans qu'il y ait quelque part l'aval des services de l'État.
04:03Avant la mise à mort de l'animal, pour vérifier l'état des bêtes, l'état sanitaire, etc.
04:08Et ensuite, pour vérifier aussi l'état de la viande, il y a des prélèvements qui sont faits.
04:13Donc ça, c'est plutôt ce qui concerne la qualité de la viande.
04:15En termes de bien-être animal, c'est un des sujets qui est le plus travaillé par les abattoirs.
04:20Principalement aussi, parce que ces abattoirs de proximité, ils reposent sur des éleveurs eux-mêmes.
04:25C'est souvent des éleveurs qui en sont à la tête.
04:27Et eux-mêmes, pour eux, c'est quelque chose de difficile,
04:30même d'amener les bêtes qu'ils ont élevées pendant plusieurs années auparavant à l'abattoir.
04:37Et ils veulent que cet acte se passe dans les meilleures conditions.
04:41Donc, selon vous, ça se passe mieux dans les petits abattoirs comme ceux qu'on a en Isère que dans les plus gros ?
04:46Disons que les cadences, je ne dis pas que dans les gros, il n'y a que des scandales.
04:50Je ne veux vraiment pas de visiter cette image.
04:52Mais les cadences ne sont pas les mêmes.
04:53C'est sûr qu'ils sont quand même astreints à des cadences, à des volumes,
04:57qui nécessitent en tout cas, je dirais, même une forme aussi de rentabilité.
05:02Enfin, voilà, ils traitent des gros volumes.
05:04L'abattage, ce n'est pas un maillon qui est rentable, quelque part.
05:08Enfin, voilà, c'est difficile de trouver la rentabilité économique.
05:13Les abattoirs à proximité sont souvent soutenus par des collectivités locales.
05:17C'est le cas de Grenoble par le département et la métro.
05:21Celui de Lamur par la communauté commune de la Matézine.
05:25Pareil pour Loisan et Bourdoisan.
05:27Donc, c'est vrai que le fait d'avoir aussi ce soutien public
05:31permet quelque part un acte qui est peut-être plus artisanal
05:35et qui se passe dans de meilleures conditions
05:38et de pouvoir mettre plus de moyens sur cette question du bien-être animal.
05:42Et ça, c'est vrai que ça repose essentiellement sur la volonté des éleveurs
05:48et des éleveurs qui veulent travailler avec les pouvoirs publics sur ce sujet.
05:53On va y revenir dans un instant.
05:54On rappelle d'abord, Mathieu, que vous pouvez tout un chacun nous appeler
05:57pour participer à la discussion.
05:59Est-ce que vous faites plus attention à votre consommation de viande ?
06:02Notamment, est-ce que vous faites attention aussi à la bannière dont les animaux sont tués ?
06:05On vous a posé cette question.
06:0604 76 46 45 45.
06:08Il vous reste quelques minutes encore si vous voulez intervenir et témoigner comme Roselyne l'a fait.
06:12On a pas mal de témoignages aussi sur notre page Facebook Soazic.
06:14Et la réponse est plutôt oui à ces questions, Mathieu, sur notre page Facebook.
06:18Marie-Hélène qui nous dit « Je mange moins de viande sinon chez les producteurs locaux ».
06:22Marie aussi qui fait attention à sa consommation.
06:25Joël qui nous dit « Je ne mange pas beaucoup de viande parce que tellement sensible à la cruauté animale ».
06:30Et puis Eliane qui nous dit « J'ai froid dans le dos quand on parle d'abattoirs.
06:34Je ne suis pas contre manger de la viande mais de la bonne et surtout dans le respect des animaux ».
06:38Elle nous donne un exemple d'une autre auditrice, d'une autre correspondante météo, Olga,
06:44qui donc a des vaches, des salers installés à Saint-Vincent-de-Mercus.
06:48Elle donne donc cet exemple d'exploitation pour des bêtes heureuses en tout cas.
06:53Notre invitée ce matin, Florence Renner, conseillère filière viande à la chambre d'agriculture de l'ISER.
06:58On parle ce matin effectivement des abattoirs.
07:00Il y en a trois en ISER, à Grenoble, à Lamur et aux Bourdoisans.
07:04Alors c'est des petits abattoirs.
07:06On l'a dit ce matin, Madame Renner, ce n'est pas forcément rentable.
07:09Celui de Lamur qui est en train d'être rénové, il y en a pour 70 000 euros d'argent public de travaux.
07:16C'est des dépenses importantes qui sont utiles cependant aux éleveurs.
07:20Je vous propose d'écouter Florian Kenny.
07:22Il est éleveur à Nantes-en-Ratier.
07:24C'est tout près de Lamur.
07:24Écoutez.
07:25Et moi j'amène un à deux agneaux par semaine à l'abattoir.
07:28Moi c'est à cinq kilomètres d'ici.
07:30S'il n'y a plus Lamur, et bien moi mon exploitation aujourd'hui elle n'est plus viable.
07:34Il me faut une heure et demie aller.
07:37Donc je fais déjà trois heures, trois heures et demie pour descendre l'animal.
07:40Trois heures, trois heures et demie pour aller chercher les carcasses.
07:42Rien qu'en temps qui est improductif quoi.
07:44Et puis après, moi je sais que j'ai la fierté d'aller sur les marchés et dire regardez ma viande.
07:48Aujourd'hui c'est du zéro kilomètre.
07:49Voilà, le témoignage de Florian Kenny, éleveur juste à côté de Lamur.
07:53Il vous parle, j'imagine, ce témoignage Madame Renner.
07:55Il montre aussi à quel point ces abattoirs, s'ils disparaissent, ça veut dire que des éleveurs disparaissent aussi dans le secteur ?
08:02C'est le risque ?
08:02Ce serait tout simplement, surtout dans nos régions, alors ce n'est pas le cas dans toutes les régions de France,
08:07mais particulièrement ici en Isère avec tout l'élevage de montagne, on a des exploitations de taille moyenne qui sont loin,
08:15donc situées en montagne et qui ont déjà des coûts de production assez élevés par rapport peut-être à d'autres.
08:22Enfin, en fait, clairement, si les abattoirs de proximité disparaissent, c'est tout un pan de l'élevage qui s'arrête
08:28et principalement l'élevage qui est sur les circuits courts, sur la vente directe,
08:35parce qu'en fait, pour produire en gros et consommer sur un même territoire, il faut avoir des outils de transformation locaux.
08:41Sinon, les flux d'alimentation, donc c'est particulièrement vrai pour la viande, mais même sur d'autres, sortent,
08:47et c'est le cas d'ailleurs, 70% de la viande bovine qui est produite en Isère sort du département.
08:53Ah oui.
08:55Parce qu'elle est captée par des flux industriels.
08:59Il y a à peu près un tiers des exploitations qui vendent au moins un produit en circuit court.
09:05En circuit court.
09:06En volume, ça ne représente pas, ce n'est pas si énorme, mais c'est quand même un pan très important
09:10qui fait vivre à la fois, je dirais, les territoires ruraux, mais aussi les territoires touristiques et il y en a en Isère.
09:17Voilà, donc c'est quand même une activité qui rend un service, j'ai envie de dire, à la société au-delà de la production de viande, en fait.
09:24Et on l'a bien compris ce matin.
09:25C'est vrai que...
09:26Pardon, allez-y, vous allez.
09:27Et donc voilà, ces abattants en proximité jouent ce rôle, ce maillon essentiel entre ces deux mondes.
09:33Merci beaucoup Florence Renner d'avoir été notre invitée ce matin.
09:36Je rappelle que vous êtes conseillère filière viande à la Chambre d'agriculture de l'Isère.
09:39Belle journée.
09:40Merci.

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