Gilles-William Goldnadel, avocat, revient sur la condamnation de Marine Le Pen : «Cette décision politique s’insère dans une déliquescence de la justice».
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00:00Cette décision politique, écoutez-moi Eliot,
00:03elle tombe pas du ciel.
00:05Elle s'insère sur une déliquescence
00:09de la justice que j'observe depuis à peu près
00:13une trentaine d'années et qui s'aggrave,
00:15et que je ne considère pas, pour ma part,
00:18comme une véritable politisation de tous les juges.
00:22J'en ai connu des juges.
00:23C'est moi qui ai fait condamner pour De Villiers,
00:26pour Morano et pour Ménard
00:27le mur des cons, la présidente.
00:31Le parquet ne voulait pas la condamnation
00:36et le Conseil supérieur de la magistrature
00:38n'a rien fait pour nuire à la carrière
00:41de la présidente fautive et condamnée.
00:43C'est quand même un signe.
00:44Mais moi, mon observation générale,
00:46c'est que les juges d'aujourd'hui
00:48ne sont pas tous au syndicat de la magistrature.
00:50Non, ils représentent 30 % des magistrats indiqués.
00:5330 % des syndiqués.
00:55Moi, ma conception des choses,
00:57c'est que le juge,
00:58Dieu sait s'il y a de formidables exceptions,
01:02c'est un type qui lit dans le métro
01:04Libération le matin quand il arrive
01:05et qui lit Le Monde le soir.
01:07Il n'est pas forcément politisé,
01:09il n'est pas forcément politisé,
01:11mais il manifeste une sorte de conformisme
01:15ou de sensibilité
01:17qui fait que même sans le savoir,
01:20même sans le savoir,
01:21il respecte au moins maintenant le droit pur
01:25pour être dans sa propre conception
01:27de l'équité morale.
01:29Et cela, ça entraîne des dégâts
01:32comme celui que je viens de vous dire,
01:34et je vous promets,
01:35que c'est l'analyse d'un jurisque
01:37qui est malheureux
01:39beaucoup plus pour la justice
01:40que pour le Rassemblement national.