Laurent Nuñez, préfet de police de Paris, était l'invité de Maxime Switek, dans le 20H BFM, sur BFMTV.
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00:00Laurent Nunez, il n'y a pas un côté surréaliste à faire voter les parents,
00:04c'est à eux de décider, ce n'est pas à vous, par exemple, s'il y a danger, vraiment ?
00:08C'est un choix du maire que je respecte, vous savez, sur Saint-Ouent,
00:11on fait énormément de choses en matière de lutte contre le trafic de stupéfiants,
00:14d'ailleurs avec le concours très actif du maire de Saint-Ouent.
00:16Et de la police municipale.
00:18La police municipale et le maire, par les actions qu'ils mènent,
00:20qui accompagnent les services de l'État.
00:21Vous savez, à Saint-Ouent, c'est un secteur prioritaire pour nous,
00:24en matière de lutte contre le trafic de stupéfiants.
00:26Il y avait 7 points d'île, ça a été dit sur votre chaîne tout au long de la journée,
00:30en 2020, il n'y en a plus que 3 aujourd'hui, dont 2 qui sont problématiques,
00:34dont celui-ci, qui est le point d'île qu'on appelle Aragozola,
00:37et au sein duquel se situe effectivement cette école maternelle,
00:41dont 4 classes vont donc déménager dès la rentrée d'avril,
00:44il en a été décidé ainsi.
00:46Voilà, on mène un travail en profondeur,
00:48donc 7 points d'île, il en reste 3,
00:51le point d'île Michelet qui a disparu, le point d'île de l'avenue du 8 mai 45,
00:55le vieux Saint-Ouent, Souisse, c'étaient des points d'île dont on parlait,
00:58des points d'île historiques qui ont complètement disparu.
01:00Et évidemment, on s'attaque aussi à celui-là, on est en train d'y travailler,
01:03il y a une présence policière continue, ce point d'île actuellement...
01:06– Vous pouvez garantir, parce que là le but c'est de déménager l'école ?
01:09– Je vais venir, le point d'île actuellement, son mode, son rythme de fonctionnement,
01:14il a été divisé par 3, les policiers y sont tous les jours.
01:16Cet après-midi encore, un vendeur a été interpellé,
01:18on me rapporte d'ailleurs que les journalistes ont pu assister
01:21à la fin de cette interpellation,
01:23donc on va continuer évidemment cette présence,
01:25qui se couple évidemment avec des investigations judiciaires en profondeur,
01:29dont je ne peux pas parler, mais qui ont bien lieu.
01:31Pour nous c'est une priorité, et l'objectif...
01:33– Juste pour poser les choses M. le Préfet,
01:35on a certains habitants qui nous disent parfois,
01:37on a des dizaines de clients qui font la queue dans la journée,
01:39des dizaines de clients qui sont là pour faire la queue
01:41et qui tournent dans le quartier pour arriver sur ce point d'île.
01:44Quand vous entendez la ministre de l'Éducation, Elisabeth Borne,
01:47qui disait ce matin que jamais l'école ne reculera face à la violence,
01:51c'est le cas ?
01:52– En tout cas les services de police et l'État ne reculent pas,
01:54nous on ne recule pas face au narcotrafic,
01:56on continuera à s'attaquer à ce point d'île comme on le fait,
01:59en ce moment il y a une présence policière en permanence,
02:02et d'ailleurs ce qui se passe c'est que quand les policiers interviennent,
02:05il arrive que les dealers jettent effectivement,
02:07et c'est exact, c'est ce qu'a dit une maman d'élève,
02:10jettent des produits stupéfiants dans la cour,
02:12oui c'est vrai c'est arrivé, le maire a fait des travaux
02:16qui ont permis de rehausser les grilles, ça n'arrive plus,
02:18mais il y a eu encore du protoxyde d'azote récemment qui a été jeté,
02:21donc on ne va pas lâcher, on ne va pas lâcher le terrain,
02:23contrairement à ce que j'ai pu entendre tout au long de la journée,
02:26d'où mon intervention ce soir, on ne va pas lâcher le terrain,
02:28le ministre de l'État et le ministre de l'Intérieur nous le demandent,
02:30on va continuer à occuper le terrain, dans le but,
02:33mais maintenant dans un délai extrêmement rapproché,
02:35d'éradiquer définitivement ce point d'île,
02:37comme on l'a fait pour les quatre autres points d'île.
02:39– Justement Laurent Dunès, l'idée c'est de délocaliser
02:41pendant un temps cette école,
02:43et que vous interveniez pour éradiquer complètement,
02:46et vous faites la promesse ce soir aux parents
02:48que quand ils reviendront il n'y aura plus de point d'île ?
02:50– Je fais cette promesse, évidemment, comme nous l'avons fait,
02:53toute l'action qu'on mène sur Saint-Ouent depuis maintenant,
02:552020, on n'a pas vu la lumière les quelques jours,
02:58depuis 2020 on travaille de manière résolue contre le trafic de stups,
03:01le ministre de l'État et le ministre de l'Intérieur nous ont demandé
03:04d'appuyer encore plus sur l'accélérateur,
03:06d'en faire, de définir un certain nombre de secteurs prioritaires,
03:09dont celui-ci fait partie, et bien évidemment
03:11qu'on va éradiquer ce point d'île,
03:12comme on ne parle plus à Saint-Ouent du secteur de Soubise,
03:16du vieux Saint-Ouent…
03:17– Je pense que pour beaucoup de téléspectateurs de BFM
03:19c'est un peu obscur en termes de géographie.
03:20– Non, ce n'est pas obscur de savoir,
03:21quand vous dites qu'il y avait 7 points d'île et qu'il n'y en a plus que 3,
03:23ça c'est clair il me semble, et on va continuer,
03:25et celui-ci qui s'appelle Aragozola, pardon de le nommer,
03:28mais nous on nomme les choses, il disparaîtra,
03:30il disparaîtra, on va continuer à s'y atteler,
03:32par une présence de voix publiques extrêmement forte,
03:35ça je m'y engage, et le ministre de l'État me l'a demandé,
03:37et puis par un travail judiciaire en profondeur,
03:40comme on le fait à chaque fois,
03:41parce que la seule présence ne suffit pas,
03:42ce qui compte c'est d'intervenir…
03:43– Ça ne vous ébranle pas de voir qu'on est obligé de faire déménager 61e ?
03:48– Bien sûr, c'est toujours une situation d'échec quand on en arrive là,
03:51bien sûr, mais pour autant je ne peux pas laisser dire
03:53que rien n'est fait en matière de lutte contre le trafic de stupéfiants,
03:56d'une manière générale, et sur ce secteur en particulier,
03:59je ne peux pas laisser dire ça,
04:00je suis à la tête de fonctionnaires de la préfecture de police
04:02qui font un travail remarquable,
04:04cet après-midi encore la brigade territoriale de contact
04:06a interpellé un vendeur sur ce secteur,
04:08donc je ne peux pas laisser dire que nous ne faisons rien,
04:10on va continuer, et l'objectif,
04:12en tout cas c'est celui que m'a signé le ministre d'Etat,
04:14et je le tiendrai, c'est d'éradiquer le trafic sur ce secteur.
04:16– Laurent Menez, je voulais vous montrer ceci ce soir,
04:18l'affiche du meeting organisé dimanche à Paris
04:20par le Rassemblement national,
04:22après la condamnation de Marine Le Pen,
04:24quel sera le dispositif de sécurité autour de ce meeting ?
04:27– On aura un dispositif de sécurité,
04:29comme à chaque fois qu'il y a un rassemblement de voix publiques dans Paris,
04:31ce n'est pas le seul, il y a un meeting de renaissance,
04:35je crois comprendre qu'une manifestation va être organisée en réponse,
04:39je n'ai pas encore d'élément.
04:40– Il y a une manifestation organisée quasiment au même moment,
04:42juste avant, par des syndicats de gauche,
04:45auxquels se joignent ce soir la France Insoumise par exemple.
04:47– Et on ne sait pas où elle aura lieu ?
04:49– Pour l'instant ça n'a pas été porté à ma connaissance.
04:51– Eux disent République.
04:52– Je pense que mes services vont recevoir une déclaration,
04:56on n'avait pas encore de déclaration, c'est d'aujourd'hui.
04:59Ce qui est certain c'est qu'il y a un rassemblement
05:01organisé par le Rassemblement national, place vos bancs,
05:04et il y aura un dispositif évidemment de sécurité
05:06pour garantir la liberté d'expression de tous,
05:08à la fois sur le meeting, puisque ce sera un meeting,
05:11c'est un rassemblement avec des prises de parole, place vos bancs,
05:14et puis à la fois sur la place de la République.
05:15– Mais ça se compte en centaines d'hommes ?
05:17Ça se compte en centaines d'hommes pour sécuriser un événement comme celui-là ?
05:19– Ce jour-là sur Paris, oui, ça se comptera sans doute en centaines d'hommes
05:22pour assurer la sécurité de l'ensemble des rassemblements.
05:24– Est-ce que vous avez des craintes particulières ?
05:26Et notamment, j'allais dire que les deux se rencontrent.
05:28– À ce stade, nous n'avons pas de crainte particulière,
05:31mais ce n'est pas parce qu'on n'a pas de crainte particulière
05:33qu'on n'est pas vigilant et déterminé à faire en sorte
05:35que tout le monde puisse librement s'exprimer dans Paris dimanche prochain.
05:38– Vos services de renseignement n'ont pas repéré d'appel particulier
05:42justement au fait que les deux camps puissent se rencontrer ?
05:46– Non, nous n'avons pas repéré d'appel qui laisserait à penser
05:48qu'un camp pourrait aller perturber la manifestation de l'autre camp.
05:51Voilà, clairement, je vous le dis, maintenant on va être vigilant
05:54dans les 48 heures, 72 heures qui viennent,
05:56et surtout, de toute façon, avoir un dispositif policier
05:59qui soit assez important, je vais dire,
06:02mais vous savez, tous les week-ends, on gère des manifestations dans Paris,
06:05tous les week-ends, on le fait et ça se passe bien.
06:07– Mais les deux rassemblements seront autorisés ?
06:10– Bien sûr, bien sûr.
06:11– Non mais parfois, il y a des manifestations interdites.
06:13– Non, on interdit les manifestations, d'abord il y a une déclaration,
06:17moi je ne peux interdire une manifestation que quand j'ai connaissance
06:19de risque de trou à l'ordre public, très honnêtement,
06:22pour ces deux manifestations, pour l'une comme pour l'autre,
06:24je n'ai pas de risque de trou à l'ordre public,
06:26et donc ces manifestations, évidemment, auront bien lieu.
06:28– Un mot, encore Laurent Nunez, parce que c'est l'actualité de ce soir,
06:30le procès de plusieurs de vos policiers s'est ouvert ce matin,
06:32des policiers de la Brave M qui avaient été envoyés
06:34face à des manifestants anti-réforme des retraites, ça remonte,
06:37ils sont accusés d'avoir menacé, d'avoir giflé un manifestant,
06:40est-ce que ces policiers-là ont encore leur place dans la police ?
06:43– Bien sûr, non mais bien sûr, attendez,
06:45il y a eu une procédure disciplinaire qui a été menée,
06:47il y a eu des sanctions.
06:48– Un blâme et trois jours de…
06:50– Trois jours d'interruption de fonction, un blâme, un avertissement,
06:53bien sûr, la procédure disciplinaire est passée,
06:56donc la procédure disciplinaire est passée.
06:58– Donc même si la justice les condamne, ils réintégreront…
07:00– Il y a une action judiciaire qui est en cours,
07:02en tout cas en disciplinaire, les choses, la procédure a été menée à son terme,
07:06j'avais condamné ces propos à l'époque, j'ai reçu ces fonctionnaires,
07:08je leur ai dit ce que je pensais, mais en tout cas,
07:10ils resteront évidemment dans la police nationale, bien sûr.
07:12– Et ça, pareil, ça ne vous perturbe pas cela ?
07:16– Ça ne me perturbe pas, nous avons appliqué des sanctions
07:19sur des propos qui ont été tenus, qui étaient effectivement inacceptables,
07:23mais dans un contexte particulier, d'effectifs qui avaient travaillé
07:2615 heures d'affilée, dans une manifestation qui avait été très compliquée,
07:29ils ont subi de nombreuses prises à partie,
07:32ce qui n'excuse pas les propos qui ont été tenus,
07:34mais n'oubliez jamais le contexte dans lequel travaille la police nationale.
07:36Voilà, le disciplinaire, il est passé, j'ai tranché,
07:40comme préfet de police, comme chef de ces fonctionnaires,
07:43et donc effectivement, il y avait une audience aujourd'hui, je crois,
07:47– Oui, absolument, elle est toujours en cours.
07:49– La partie civile a tenu à citer un certain nombre de fonctionnaires
07:52contre lesquels aucune charge n'était retenue,
07:54donc je ne suis pas très inquiet sur la suite de cette procédure judiciaire.
07:57– Merci Laurent Nunes d'avoir été notre invité ce soir dans ce 20h BFM.