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Brice Donat, entraîneur du Nice Volley-ball, est l'invité de Terre de champions

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Sport
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00:00Salut à tous, bienvenue dans Terre de Champions, l'émission du service des sports de Nice
00:22matin qui s'intéresse aux acteurs du sport azuréen. Aujourd'hui dans ce nouveau numéro,
00:28on va parler voler avec Romain Laronche, à ma gauche, journaliste au service des sports de
00:33Nice matin. Salut Romain. Salut Christophe R. Je le disais en préambule, aujourd'hui on va parler
00:37de volleyball et du Nice Volleyball avec son entraîneur qualifié avec son équipe pour les
00:42quarts de finale des playoffs du championnat de France, c'est Brice Donat. Salut Brice et
00:46merci d'être avec nous. Bonjour, merci beaucoup à vous. Alors on a une coutume dans cette émission,
00:51c'est que chaque invité est présenté en amont avant nos échanges par Romain justement,
00:56et ça va être encore le cas aujourd'hui. Bonjour Brice, merci d'être venu sur le
01:00plateau. Donc vous avez 49 ans, vous êtes le coach de l'NVB depuis cette saison,
01:04on l'a dit qualifié pour les playoffs, on y reviendra. Le volley ça fait partie de votre
01:09vie, vous êtes né à Saint-Quentin dans l'Aisne, vous avez débuté dans ce club là où votre père
01:15Adrien était président pendant 33 ans. Alors même si pendant votre enfance vous avez hésité un temps
01:20entre le volley et le football, vous avez joué comme attaquant, vous êtes tourné définitivement
01:27vers le volley à l'âge de 12 ans. Votre mère redoutait aussi une blessure au foot, donc il y a
01:32eu une dizaine d'années de carrière professionnelle, longuement à Saint-Quentin, puis Orange 7 et
01:37Poitiers. C'est d'ailleurs à Poitiers que vous ferez vos débuts d'entraîneur, vous étiez entraîneur
01:42joueur à 37 ans. Coach, vous aviez ça en vous déjà à l'époque ? Oui oui, je pense que déjà de par
01:50mon poste j'étais passeur, donc en fait le passeur c'est le joueur qui organise un petit peu le jeu,
01:53c'est un peu le leader de l'équipe sur le terrain, et oui j'ai toujours aimé coacher, j'ai coaché des
02:00équipes de jeunes pendant ma carrière de joueur pro, et puis j'ai fait des études, j'ai fait une
02:05maîtrise de STAPS, donc pour être normalement professeur de PS, mais je m'étais orienté sur
02:10l'entraînement, option entraînement et performance. Ok, donc Poitiers vous allez y rester longtemps
02:15pendant 11 saisons, le club avait connu des difficultés financières et quand vous récupérez
02:20l'équipe vous parvenez à la faire monter d'abord en Ligue B puis en Ligue A. À Poitiers vous avez
02:25aussi remporté la Coupe de France, ça c'était en 2020, donc un beau CV qui s'est construit là-bas,
02:31mais après 11 saisons vous avez senti qu'il y avait un besoin d'un nouveau challenge, c'est pour ça
02:36que vous êtes parti à Nice ? Oui oui, complètement, je pense que comme tout bon sportif, il y a un
02:40moment où il faut se challenger, il faut retrouver un nouveau projet, et à Poitiers j'ai fait
02:45énormément de choses, je me suis énormément investi, comme vous l'avez dit, on est parti
02:48d'élite, on est arrivé jusqu'en demi-finale de la Coupe d'Europe. L'élite qui est pour juste
02:54préciser la troisième division en France, ensuite il y a la Ligue B et la Ligue A. Exactement,
02:58oui on a fait champion de France élite, champion de France Ligue B, on est monté en Ligue A,
03:03on a fait les playoffs quasi systématiquement, sauf, hormis les deux dernières saisons et puis
03:09vainqueur de la Coupe de France en 2020, et demi-finale de la Coupe d'Europe contre Belgorod,
03:14une énorme équipe européenne en 2019, donc un beau parcours. Et puis voilà, il y a eu cette envie de
03:20changement, cette envie de renouveau, de se challenger, et il y a eu l'opportunité du
03:25club niçois, donc voilà j'ai sauté sur l'occasion et je pense que j'ai bien fait. Justement, on le
03:31dit, première saison à Nice et tout de suite une cinquième place de saison régulière, des playoffs
03:35à jouer, ce sera donc contre Tours, avec deux premiers matchs là-bas les 4 et 6 avril, les
03:40suivants matchs 3 et 4 à Nice, et une belle éventuelle le 18 avril en Touraine, donc au
03:45meilleur des cinq manches. Tours, c'est un gros gros CV du volet français. En gros, qu'est-ce
03:52qu'on peut espérer déjà de ce quart de finale à Nice, et pour Brice Donat, mais aussi plus
03:57globalement de ces playoffs ? Alors il est vrai qu'on... Déjà avant les playoffs, c'est vrai
04:01qu'on a fait une saison assez exceptionnelle, puisque on s'est qualifié dans le top 8 très
04:04rapidement, et on a fini cinquième du championnat. C'est peut-être aussi une place européenne, ça va
04:09dépendre en fait de la distribution des places européennes, mais là au niveau des playoffs,
04:16évidemment qu'on tombe sur une très grosse équipe, une équipe habituée de ce genre de rendez-vous,
04:21puisque tous les ans, Tours est soit en finale de la Coupe de France, soit champion de France,
04:24ils sont tout le temps là, et avec des gros parcours en Coupe d'Europe. Donc nous c'est un
04:29nouveau challenge, c'est que du bonus, mais par contre il est certain que je trouve que mon
04:34équipe n'est pas essoufflée. Moi le premier, on a envie de plus, on a envie de continuer à créer
04:39la surprise, parce que cette année on a créé la surprise, et on veut continuer à le faire en
04:43playoffs. Et on a fait, je pense, une bonne répétition de playoffs avant de les démarrer,
04:49puisque le dernier match du championnat était à Tours. Nous avons été à Tours devant 3000 personnes
04:55en direct sur Bainsport, donc je pense qu'on a déjà essuyé un petit peu les plâtres. Il y avait
05:00quelques joueurs qui étaient un petit peu stressés de l'enjeu, parce que si on gagnait ce match, on
05:03passait quatrième et c'était une place européenne sûre. On s'était mis un petit peu de pression, et
05:09je pense que là, pour le début de ces playoffs, cette pression n'existera plus. Parce que voilà,
05:14c'est que du bonus, on a déjà joué à Tours, donc on sait ce que c'est. Et maintenant, il faut gagner
05:22un maximum de matchs là-bas. Ce qui serait bien, c'est de gagner les deux, et de venir ici et de
05:27conclure. Ce serait évidemment l'idéal, mais si on pouvait déjà faire une victoire, au moins une
05:32victoire sur les deux premiers matchs chez eux, et puis essayer de faire l'exploit chez nous, parce
05:36que dans notre petit chaudron, on est vraiment performant.
05:40Le NVB n'était pas forcément attendu en playoffs, en début de saison. Cette première mission, elle est cochée.
05:47Vous le dites, vous ne sentez pas le groupe essoufflé, le groupe continue à monter en puissance,
05:53malgré cette mission, cette case cochée ?
05:55Non, exactement. C'est vrai que j'ai une équipe qui est vraiment agréable à entraîner, parce qu'ils sont
06:01assoufflés de travail, ils sont tout le temps demandeurs. Même quand je prends des joueurs en
06:05plus sur des séances individuelles, c'est toujours oui, il n'y a jamais de oui mais. C'est vraiment une
06:11évolution permanente dans le jeu collectif, mais aussi individuellement. Il y a énormément de joueurs
06:16qui ont explosé, et que d'ailleurs, on va avoir beaucoup de mal à conserver notre groupe, puisque
06:23les bons résultats sportifs attirent les grosses écuries. Mais en tout cas, oui, c'est vrai que
06:30je pense qu'on a encore quelque chose à jouer.
06:32Justement, on le disait, Tour est un gros CV, c'est 9 titres de champion de France, il n'y a qu'Ocane qui fait mieux.
06:38Il y a eu un début de saison pour cette équipe un petit peu poussif, ça a été un peu en mode diesel,
06:44début de saison compliqué, avec notamment la blessure du pointu canadien Sclater, là ça va un peu mieux.
06:51Est-ce qu'il y a une ouverture pour aller quand même chercher cette troisième demi-finale de l'histoire du club
06:55après 2017 et 2019 ? Vous y croyez ?
06:57Oui, j'y crois, j'y crois fermement. Tour est une très belle équipe, mais il y a aussi quelques failles
07:04qu'on a pu découvrir et qu'on essaye de travailler à l'entraînement.
07:09Il y a eu deux défaites en saison régulière, là-bas et ici.
07:12Pour la petite anecdote, cette année, nous avons gagné contre tout le monde, sauf Tour et Montpellier.
07:17Ce sont les deux équipes qu'on risque de rencontrer en play-off. Tour, c'est fait, et si on passe ce Tour-là,
07:23on jouera contre le vainqueur de Montpellier, Montpellier-Cannes, et donc on risque de rencontrer ces deux équipes-là.
07:32Donc en fait, pour nous, c'est un challenge supplémentaire, c'est-à-dire qu'on a battu tout le monde cette année,
07:36on est super bien classé, maintenant, à nous d'aller battre les deux plus grosses équipes du championnat,
07:41Tour et Montpellier, en play-off. Et très sincèrement, je pense qu'on a la possibilité de le faire.
07:46Il est prenable, ce Tour-là ? Ou est-ce qu'on sait un peu, une fois cité qu'on se fait de cette équipe peut-être
07:51un peu moins forte qu'il y a quelques saisons ?
07:53Non, je pense qu'ils sont toujours aussi bons qu'avant. Avant, il y avait, on va dire, plus d'écart entre le top 3 et le reste de la division.
08:02Là, aujourd'hui, par exemple, le PSG Aubinçon, qui a terminé dernier du championnat, a battu pendant le championnat deux fois Montpellier,
08:08aller-retour. Donc en fait, le niveau est très homogène, c'est très serré. On finit 5e du classement avec seulement une défaite de plus que Tour,
08:16qui est 4e, juste devant nous. C'est vraiment un championnat très homogène, très serré et c'est très ouvert.
08:23La preuve en est que l'année dernière, Saint-Nazaire a terminé 7e, je crois, du championnat et ils ont gagné le titre de champion de France,
08:31ils ont gagné les play-offs. Donc on est dans cette optique-là. On est optimiste et on se dit, voilà, ça a été fait, pourquoi pas nous ?
08:39Et on va continuer à travailler pour ça.
08:42À titre personnel, vous avez disputé 5 fois les play-offs en tant que coach. Qu'est-ce que vous en retirez de ces expériences-là ?
08:50C'est une nouvelle compétition. C'est vrai qu'on remet les compteurs à zéro, on repart à zéro. Et voilà, c'est une compétition qui est difficile,
08:57qui est délicate. Il faut réussir à doser le travail physique, le travail technique, le travail tactique. Mais je pense qu'avec l'expérience,
09:06je pense qu'aujourd'hui, ce qui est important, c'est d'arriver avec beaucoup de fraîcheur, beaucoup de fraîcheur mentale, beaucoup de fraîcheur physique.
09:10Donc c'est pour ça que cette semaine, où on n'a pas de match officiel, on aura deux matchs amicaux pour continuer à se préparer et aussi donner du temps de jeu aux remplaçants.
09:19Parce qu'on peut bien évidemment faire appel à tout le monde pendant les play-offs, parce que les matchs se répètent.
09:23Mais ce qui est important pour moi aujourd'hui, je pense, c'est d'avoir un groupe soudé, c'est le cas, d'avoir une bonne fraîcheur mentale, une bonne fraîcheur physique.
09:32Donc cette semaine, j'ai essayé de bien doser les entraînements pour qu'on arrive avec encore beaucoup d'énergie et beaucoup de dynamisme la semaine prochaine dans les matchs de play-off.
09:43Parce qu'au jour d'aujourd'hui, c'est sûr qu'on ne va pas révolutionner les choses. Les petits défauts qu'on a, on ne va pas les régler en 15 jours.
09:52Il faut absolument appuyer sur nos grosses qualités et sur cet état d'esprit de combattant, de solidarité.
10:01J'ai un peu surfé sur le Issa-Nissa cette année. Je trouve que le caractère niçois est un caractère qui me plaît beaucoup.
10:07Un caractère un peu de guerrier, un caractère de joueur qui ne lâche rien.
10:12On est une équipe qui est très difficile à battre parce qu'en fait, jamais on abdicte. On est tout le temps à 100%.
10:19Même quand on perd 1-0 ou 2-0, on arrive à revenir dans le score, on arrive à revenir dans la partie et bien souvent à renverser la situation.
10:26Donc on va essayer de surfer là-dessus et de défendre haut et fort les couleurs niçoises.
10:32L'an passé, le NBB est terminé 12e à 18 points des playoffs. C'est quoi la méthode Brice Donat pour avoir réussi à qualifier le club en playoffs ?
10:41C'est beaucoup de travail, bien évidemment. Un très bon recrutement aussi parce que je pense qu'une grosse partie des résultats, c'est aussi le recrutement.
10:51En arrivant à Nice, j'avais la chance d'avoir presque une feuille blanche au niveau de l'équipe parce que beaucoup de joueurs étaient en fin de contrat et donc partant.
10:59J'ai juste conservé le pointu Simon Hirsch, Rodney Hakong et les jeunes joueurs du centre de formation.
11:06J'ai essayé de greffer des complémentarités techniques, des complémentarités humaines aussi parce que pour moi, c'est important d'avoir un groupe où il y a une grande diversité technique et aussi dans les personnalités.
11:21Je pense que le recrutement, ça a été très important. Et puis après, l'osmose, ce qu'on fait aussi pendant les deux mois de préparation où justement on essaye de mettre tout le monde dans de bonnes conditions physiquement
11:36mais aussi mentalement, de les mettre bien ensemble, d'apprendre à se connaître, de jouer vraiment l'un pour l'autre parce que le volet, c'est très interdépendant.
11:45Si on est bon, ce n'est pas un joueur, c'est vraiment l'ensemble du groupe, jusqu'aux jeunes joueurs du centre de formation qui nous donnent beaucoup de dynamisme aussi à l'entraînement.
11:55J'ai cette mixité entre des jeunes joueurs, très jeunes même, inexpérimentés complètement, qui sont à soi fait de travail et à soi fait de résultats, et puis des joueurs plus expérimentés comme Rodney Hakong, Simon Hirsch, qui eux ont déjà plusieurs saisons derrière eux.
12:12Et je pense que ça a fait une bonne recette pour avoir de bons résultats.
12:16Justement, vous parlez de ces individualités, on va les citer, il y a par exemple Bruno Diaz, sixième passeur de Ligue 1, Simon Hirsch qui a fini premier pointu, Meric McHenry, troisième central, Alexandros Raptis, septième réceptionneur attaquant.
12:27Ils arrivent à tirer leur épingle du jeu, vous avez réussi à faire une équipe, comment vous faites justement pour créer une équipe ? On en a parlé, il faut que les jeunes et les anciens puissent avancer ensemble,
12:38mais comment on construit ce collectif, cet esprit d'équipe ? Vous savez très bien le faire Sabri, c'est pour ça que je vous pose la question.
12:43Oui, c'est vrai que c'est quelque chose qui me tient à cœur, c'est quelque chose que j'aime faire.
12:47Alors en fait, c'est vraiment un travail quotidien, c'est dans les exercices où je demande beaucoup de cohésion, d'échange dans les exercices.
12:57Je mets les joueurs par exemple en situation difficile les uns avec les autres pour créer de l'entraide, beaucoup d'exigences pendant les entraînements, beaucoup de rigueur pendant tous les entraînements,
13:08mais par contre avec toujours le sourire, toujours le plaisir de jouer ensemble.
13:12J'aime bien être proche de mes joueurs, j'aime bien être un peu le grand frère, le papa, j'ai différentes casquettes et de temps en temps je suis très strict,
13:23mais de temps en temps je suis le premier à essayer de détendre l'atmosphère quand je sens qu'il y a beaucoup de pression ou trop de stress.
13:29Donc je pense que j'ai un côté de coach qui marche plutôt bien, c'est le feeling, je sens bien les choses, je sens bien l'humain et j'arrive à faire sourire des joueurs qui ont des caractères un peu fermés ou introvertis.
13:46Je pense que la cohésion entre le staff technique et les joueurs est très importante, je suis le grand patron, le grand boss, vous faites ce que je dis, évidemment que les joueurs vont mettre en place ce que je leur demande aux entraînements ou pendant les plans de jeu.
14:11J'essaie toujours qu'il y ait des échanges, même si ça vient de moi, j'essaie de faire croire de temps en temps, on essaie d'être psychologue, très psychologue, malin, on essaie de mettre un peu tous ces ingrédients pour réussir à créer une bonne mayonnaise dans un groupe.
14:27Ça a très bien fonctionné cette saison, notamment avec Noah Martila, qui est un Finlandais de 19 ans et qui a remplacé un peu au pied levé le Canadien Riley Barnes, qui s'est blessé, ce n'était pas forcément évident de le voir rayonner et c'est le cas.
14:43Qu'est-ce que vous pouvez nous dire sur ce garçon qui a permis à la saison de Nice de tourner dans le bon sens ?
14:47C'est vrai que ce garçon était venu pour être remplaçant sur le papier, après bien évidemment il y a toujours sur le papier quand on construit une équipe les 7 joueurs majeurs et puis après les remplaçants, mais après c'est le terrain qui parle.
14:59Bien souvent j'ai eu des remplaçants qui ont pris les places de titulaires pendant toutes mes saisons et là c'était vraiment on va dire entre guillemets pas le choix au départ, c'est que la pièce maîtresse Riley Barnes sur laquelle je m'étais basé pour construire l'équipe s'est blessée très rapidement.
15:15Il a fait une préparation pendant deux mois magnifique, il sortait des Jeux Olympiques, grosse expérience, beaucoup de stress, beaucoup d'engagement et je pense qu'il s'est donné beaucoup.
15:25Il a fortement abîmé son épaule et suite au premier match contre Montpellier, où on perd à Montpellier 3-2 très difficilement, alors qu'on aurait pu gagner 3-1, on a eu deux balles de match.
15:38Il s'est blessé à l'épaule et ce jeune Martila a réussi à le suppléer toute la saison alors qu'il a tout juste 19 ans, un joueur insouciant, un joueur avec beaucoup de caractère.
15:50Moi je suis surpris de la maturité de ce joueur de 19 ans qui arrive vraiment du bout du monde, il arrive ici, une nouvelle culture, une nouvelle équipe, un nouveau club, un nouveau coach et il s'est très vite intégré.
16:00Et pareil, ce joueur n'a jamais cessé de progresser, tous les jours il me surprend, vraiment un joueur très intéressant pour le futur, il fera très certainement partie des meilleurs joueurs au monde d'ici quelques années.
16:16Et Riley Barnes, il y a une chance de le revoir dans la fin de la saison ?
16:20Pour l'instant il est toujours en arrêt, il est toujours en rééducation, donc il travaille avec le staff médical, il a fait une longue période de rééducation aussi au CERS et pour l'instant malheureusement pour lui et pour le groupe il ne pourra pas intégrer le groupe d'ici quelques jours.
16:36On espère toujours pour lui et pour nous, mais pour l'instant ce n'est pas possible.
16:44On l'a dit, vous êtes resté 11 ans à Poitiers, vous êtes un homme qui s'investit sur le long terme, est-ce que vous vous projetez aussi sur le long terme à Nice ?
16:53C'est sûr que je suis quelqu'un de fidèle, que ce soit en amour ou… Je suis marié depuis très longtemps, j'ai trois enfants et à Poitiers j'y suis resté 11 ans malgré beaucoup de sollicitations,
17:04parce que quand on a enchaîné les montées j'ai eu des belles sollicitations pour changer de club, notamment des clubs plus huppés ou des clubs à l'étranger avec beaucoup plus d'argent.
17:13Je ne l'ai pas fait parce que j'aime bien avoir une stabilité familiale, j'aime vraiment être proche de ma famille, proche de mes enfants, donc aujourd'hui je suis à Nice, je m'y sens très très bien.
17:21Pour l'instant j'ai deux ans de contrat, après si les résultats sont bons, j'ose espérer que mes dirigeants continueront, j'espère qu'on continuera ensemble, mais après c'est plutôt aux dirigeants à répondre.
17:37Justement, on a une petite surprise dans cette émission, quelqu'un qui vous connaît très très bien voulait vous poser une petite question, je vous laisse regarder l'écran juste là.
17:45Salut Brice, un petit coucou pour te féliciter pour cette belle saison, et aussi j'ai une petite question, quel est ton plus grand rêve en tant qu'entraîneur, et je sais que tu es quelqu'un de très ambitieux,
18:00donc je suis curieux de savoir jusqu'où tu aimerais aller en tant que coach, en tout cas je ne te souhaite que le meilleur, et à bientôt sur les terrains, ciao.
18:12Alors on va dire qui c'est, c'est Eldin Demirovic, ancien joueur du Nice Volleyball, mais aussi ancien joueur de poitiers, que vous avez eu pendant trois saisons sous vos ordres, 2014-2017.
18:23Je vous laisse répondre à Eldin, que vise Brice Donat dans le futur, dans l'avenir ?
18:28Merci Eldin pour cette question, mais c'est vrai que je ne me donne pas de limites, bien évidemment que cette année j'aimerais qu'on aille chercher le titre de champion de France,
18:41j'ai vraiment pas peur de le dire, même si je sais que c'est haut, que c'est difficile, mais je n'aime pas me limiter, donc on va dire que le premier objectif ou le premier rêve que je voudrais atteindre c'est ce titre de champion de France cette année.
18:56Et l'étranger peut-être un jour dans l'avenir, pour un coach, on sait qu'il y a des très très beaux championnats, l'Italie, la Pologne, la Turquie même peut-être, ça peut être un petit rêve aussi de peut-être découvrir ça un jour ?
19:09Oui je pense que ça peut être aussi un rêve, notamment le championnat italien ou le championnat polonais, le championnat polonais l'année dernière j'ai eu des approches,
19:17mais partir seul pour l'instant je pense que je n'en ai pas envie tout de suite, donc peut-être que quand mes enfants seront plus grands et tous autonomes, je ferai ce rêve de partir dans un grand club UP si je le peux, mais aujourd'hui cette stabilité me convient bien.
19:35Il y a un autre trait qui caractérise Brice Donat, c'est cette capacité, on en a un petit peu parlé tout à l'heure, à dénicher des talents, à les développer, à leur permettre de s'exporter ensuite dans les grands championnats italiens, polonais ou autres.
19:48Comment vous faites, comment vous travaillez pour les dénicher, c'est quoi, c'est des heures de vidéo, c'est une autre manière de procéder, comment ça se passe Brice ?
19:54Alors oui c'est vrai que c'est beaucoup d'heures de vidéo, énormément, c'est vraiment un travail quotidien, donc en fait moi j'ai mon quotidien avec mon équipe, mais je fais aussi parallèlement à ce travail de coach quotidiennement, je fais un travail de manager quotidien, je suis tout le temps en train d'observer les championnats à droite et à gauche.
20:13Aujourd'hui on a des logiciels qui sont très intéressants et qui permettent de visualiser quasiment tous les championnats du monde en très peu de temps, parce que c'est décortiqué et analysé, donc en fait on peut aller très vite pour voir un match.
20:22Le match est raccourci, on peut voir même joueur par joueur, donc voilà.
20:28Ensuite je me déplace beaucoup, à l'intersaison en fait j'aime bien aller voir les compétitions de jeunes par exemple, championnats du monde, championnats juniors.
20:36Vous avez eu des fonctions auprès de l'équipe de France à prime d'ailleurs ?
20:39Oui j'ai fait l'équipe de France à prime pendant trois saisons en tant qu'adjoint, ça a été aussi une riche expérience puisque j'ai pu aussi découvrir beaucoup de jeunes joueurs.
20:47Et c'est vrai que ce travail c'est un travail quotidien et par exemple Noah Martila c'est un joueur que je suis depuis deux ans, Bruno Dias le passeur que j'ai fait venir ici à Nice c'est un joueur que je suis déjà depuis deux ans aussi.
20:59Il est portugais, c'est pas un énorme pays de volée, donc ça aussi c'est sentir aussi les profils.
21:03Sentir un peu les choses, voir en fait les choses que les joueurs sont capables de faire, on va dire avec peu d'années d'expérience, peu d'années d'entraînement et je vois certaines choses qui me plaisent et après je me lance.
21:17Et puis en fait l'avantage aussi c'est qu'en ayant réussi à faire beaucoup de gros coups sur certains joueurs devenus mondialement connus.
21:26On va parler notamment de Nimir qui est un ancien joueur que vous aviez eu, qui était passeur, que vous avez mis à la pointe et il a cartonné, il est parti dans les grands clubs, c'est un des meilleurs joueurs du monde aujourd'hui.
21:35Ça c'est votre plus gros coup, donc il y a une vraie fibre chez vous.
21:39Oui c'est vrai et grâce à ça, par exemple pour Nimir, l'exemple de Nimir c'était mon passeur.
21:45Il avait signé deux ans à Poitiers, c'était mon passeur pendant un an et puis j'ai découvert chez lui des talents d'attaquant plutôt, quelqu'un qui veut être sur le devant de la scène, qui veut marquer les points.
21:53Et donc je l'ai mis à l'attaquant avec son accord bien évidemment et puis aujourd'hui c'est un des meilleurs au monde, il fait partie du top 3 sur son poste.
22:01Et ça a été un grand combat contre son agent, contre le sélectionneur néerlandais, ils m'ont mis énormément de pression que j'allais lui casser sa carrière, que c'était pas bien ce que je faisais.
22:13Et puis aujourd'hui grâce à ça, ils sont devenus des amis et grâce à cette découverte et ce projet qui a explosé, j'ai eu aussi Mikama, un passeur américain, j'ai eu aussi Konstantin Abaev, un passeur russe que j'avais fait venir à 19 ans.
22:29Et en fait la réussite de tous ces talents-là, qui sont aujourd'hui mondialement connus.
22:33Vous permet de séduire d'autres jeunes qui disent « Brice Donat c'est fait, on le connait et on va pouvoir exploser ».
22:37C'est exactement ça, les jeunes n'ont pas peur de venir, au contraire, parce que bien évidemment avec les réseaux tout le monde se parle, les joueurs se parlent entre eux.
22:45Et les sélectionneurs m'envoient des noms, par exemple aujourd'hui je suis en train de suivre un jeune joueur argentin, le sélectionneur m'envoie un nom, il me dit « Suis-le, suis-le ».
22:54Donc je suis, et en fait maintenant j'ai la confiance de pas mal de sélectionneurs pour lancer des jeunes joueurs, parce que j'ai pas peur de lancer des jeunes.
23:06Parce que moi je pars du principe que quand on est bon, quand on est talentueux, peu importe l'âge.
23:12Après il y a des joueurs à 19 ans, ils ont la maturité d'un joueur de 23 ou 24 ans, donc il ne faut pas avoir peur de les lancer, et puis en plus ça met une fraîcheur à l'entraînement.
23:20Parce que pour un entraîneur c'est aussi important aussi d'avoir un quotidien qui soit positif, et des joueurs qui se battent tous les jours à l'entraînement, qui soient tous les jours à 100%.
23:29Et moi j'ai pas envie de gérer un groupe où j'ai que des trentenaires, et je fais que de la gestion, un peu de travail athlétique, et puis après un petit peu de gestion et de mise en place tactique.
23:39Moi je préfère aussi aller dans le vif du sujet, et de taper à l'entraînement, et former les jeunes et les amener le plus haut possible.
23:48Alors du coup vous parlez de l'état d'esprit, vos proches vous décrivent comme quelqu'un d'exigeant, ce collectif là il a répondu à vos exigences depuis le début de la saison ?
23:59Complètement, énormément d'exigences au quotidien, dans les exercices, dans les entraînements, dans les plans de jeu, et tous les joueurs ont répondu présent, vraiment j'ai une équipe très disciplinée.
24:09Alors ça s'est fait, ça s'est créé, mais je pense qu'il y a aussi beaucoup de joueurs qui avaient cette nature, qui avaient justement ce besoin de discipline, et ça a très bien fonctionné.
24:23Même les français se sont pliés, parce que des fois on entend que les français ont plus de mal avec l'exigence, la discipline.
24:30Non, vraiment l'intégralité du groupe, tout le monde s'est bien mis dans l'état d'esprit du coach.
24:37Il y a Brice Donat, l'entraîneur, il y a aussi l'homme, et il paraît que vous êtes un touche-à-tout, expliquez-nous un petit peu à quoi s'intéresse en dehors du volet Brice Donat, est-ce qu'il a des centres d'intérêt, et si oui lesquels, des passions même ?
24:49Oui, c'est vrai que j'ai toujours été un peu très actif, pendant toute ma carrière de joueur professionnel en fait, j'ai jamais fait comme mes collègues, à passer mes journées à jouer à la Playstation ou rester devant les écrans,
25:03ça n'a jamais été mon dada, et donc j'ai toujours cherché à faire du business, faire des choses en plus, parce que j'étais un joueur professionnel mais de petite taille.
25:15Vous avez eu une société de gestion des structures gonflables, ensuite il y a eu aussi une société de location de carousel, c'est des business qui sont assez singuliers.
25:25Oui c'est très atypique, en fait quand j'étais joueur de volet professionnel à l'époque, je ne m'imaginais pas vivre du volet toute ma vie, donc je me disais toujours qu'il faut une roue de secours.
25:39J'avais fait mes études, j'avais la maîtrise de Staps, mais je ne me voyais pas faire professeur, donc j'avais envie de continuer, je voulais toujours être un peu dans les affaires, dans le business, chercher des idées, un peu comme dans le volet, chercher des idées.
25:50Et donc j'ai développé une société qui vendait des articles de sport dédiés que pour les joueurs de volet, parce qu'à l'époque il y avait un magazine de volet qui sortait tous les mois, donc je faisais une pub dedans et je faisais de la vente par correspondance.
26:04On va dire que c'était précurseur par rapport à ce qui se fait aujourd'hui, la vente par correspondance mais par internet.
26:08Quand il y a eu le virage internet, moi je n'étais pas du tout dans le milieu informatique ou internet, donc j'ai eu un peu peur et je ne me suis pas lancé, j'ai arrêté et je suis parti dans l'événementiel.
26:19Et j'ai fait de la location à la base d'arches gonflables pour les courses à vélo, courses à pied.
26:25Puis un jour on m'a dit, mais tu n'aurais pas un château gonflable pour animer pour les enfants pendant les courses ?
26:29Et j'ai dit si, je ne l'avais pas, mais je l'ai acheté et j'en ai acheté un deuxième et j'ai fini avec 60 châteaux gonflables.
26:35J'ai vendu la société en 2011, mais en fait chaque année, les mairies avec lesquelles je travaillais me demandaient, est-ce que tu n'aurais pas une patineur synthétique ?
26:44Est-ce que tu n'aurais pas un acrobranche urbain ?
26:46Parce qu'en fait, il y a eu une énorme demande pendant des années sur l'événementiel auprès des mairies.
26:51Et chaque année, j'investissais, je réinvestissais l'intégralité de mon bénéfice dans des structures.
26:57Parce que j'avais déjà mon salaire de joueur professionnel, je vivais avec mon salaire de joueur et je développais, je développais, je développais.
27:03Et puis, j'en suis arrivé à acheter, oui c'est vrai, un petit carousel et puis un plus grand.
27:08Et puis aujourd'hui, oui, j'en ai encore deux très gros.
27:12Un sur le port de Bandol et un sur le port du Poulignan.
27:16Maintenant, ce n'est plus de l'événementiel parce que ce sont des places fixes.
27:20Et donc, j'ai vendu tout ce qui était événementiel pour me consacrer à 100% à mon activité d'entraîneur-manager.
27:27Et j'ai une personne sur chaque site qui gère intégralement le site.
27:31Et en dehors, c'est quoi ? C'est de la musique, le cinéma, à quoi vous vous intéressez un petit peu ?
27:36C'est vrai que c'est peut-être mon défaut, c'est qu'en dehors, parce que souvent on m'a dit mais c'est quoi ta passion ?
27:42Souvent j'ai répondu le travail et on m'a dit mais ça, ce n'est pas du tout une passion.
27:46Et plusieurs fois, j'ai réfléchi et c'est vrai que je suis un peu trop dans le travail parce que même quand je finis ma journée, je rentre, je regarde des vidéos de joueurs, je cherche.
27:56Je suis toujours à chercher pour aujourd'hui, pour demain.
27:58Après, mes passions aujourd'hui, on va dire qu'essentiellement, ce sont les sports de mes enfants, jouer, partager des moments avec mes enfants.
28:08Ça, c'est vraiment mon grand grand plaisir.
28:11Vous avez trois enfants, il y en a un garçon qui fait du foot et l'autre du volley.
28:15Exactement.
28:17Hier, j'ai emmené mon fils à la sélection Régional Elite U15 Méditerranée.
28:25Là, je prends un énorme plaisir à regarder mon fils évoluer avec les meilleurs de la région.
28:31C'est vraiment le plus grand de mes plaisirs et c'est ce qui m'enlève tout mon stress.
28:37Super, merci Brice.
28:39On a appris à vous découvrir un peu plus en profondeur grâce à votre venue sur notre plateau.
28:43Merci à toi Romain également.
28:45Merci à vous.
28:47Merci également en régie à Sophie Doncé, Chloé Voirgaard, Margot Manta, Karine Bautier et Philippe Bertigny.
28:51Ces aides précieuses à la réalisation et à la confection de cette émission.
28:56Nous, on se retrouve le mois prochain, vous avez l'habitude maintenant, avec un nouvel invité.
28:59D'ici là, portez-vous bien.
29:01Salut, bye bye.

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