Face à un possible désengagement des États-Unis de la défense européenne et aux exigences de la Russie pour une éventuelle paix avec l'Ukraine, l'Union européenne est sous pression.
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00:00La Russie est devenue, au moment où je vous parle et pour les années à venir, une menace pour la France et pour l'Europe.
00:06Nous devons continuer d'aider les Ukrainiens à résister jusqu'à ce qu'ils puissent négocier avec la Russie une paix solide pour eux-mêmes et pour nous tous.
00:31Face aux désengagements américains envers la défense de l'Europe et aux exigences de Moscou pour une paix avec l'Ukraine, l'Union Européenne est au pied du mur.
00:45Rattraper son retard en matière de défense et renforcer le soutien militaire à l'Ukraine sont désormais des priorités pour l'exécutif européen.
00:54Depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, l'Union Européenne a apporté un soutien financier, humanitaire et militaire substantiel à l'Ukraine.
01:05C'est plus de la moitié des aides internationales au pays. L'aide militaire de l'Union à l'Ukraine s'élève à 49,3 milliards d'euros.
01:13Les pays membres, à l'exception de la Hongrie, veulent continuer à lui fournir des armes et des munitions.
01:19Certains États comme la France ou le Royaume-Uni envisagent l'envoi de troupes en Ukraine après un éventuel accord de paix, ce qui ne fait pas consensus.
01:27Le bloc, qui n'a pas d'armée commune, veut en revanche se donner les moyens d'assurer sa propre défense jusqu'ici garantie par l'OTAN.
01:3523 des 32 États de l'Alliance Atlantique sont membres de l'Union Européenne.
01:40Les dépenses militaires des États-Unis représentent toutefois les deux tiers des dépenses totales des autres pays de l'OTAN pour la défense.
01:47Face à la menace d'un désengagement américain, les 27 pays de l'Union ont approuvé le plan Rearm Europe en mars dernier.
01:54Ils doivent mobiliser 800 milliards d'euros pour la défense européenne d'ici 2030.
01:59Les ambitions européennes en matière de défense prendront du temps à se concrétiser.
02:08Et d'ici là, affirment nombre d'experts, il faut aider l'Ukraine à se défendre contre la Russie pour assurer la sécurité de l'Europe.
02:15Mais c'est aussi une certitude pour les militaires ukrainiens que j'ai rencontrés en février dernier à l'est de l'Ukraine, où les combats continuent de faire rage.
02:29Quelques semaines avant que s'engagent les pourparlers sur une trêve potentielle, cet officier exhorte les dirigeants européens à la méfiance.
03:00L'avis partagé par Maxime, officier de coopération civilo-militaire dans l'armée ukrainienne.
03:06Toute concession à la Russie, dit-il, notamment en matière territoriale, ne fera qu'aiguiser l'appétit de Moscou.
03:30Pourquoi l'Ukraine, qui a été un pays souverain depuis 1991, et qui a des gens qui vivent là-bas et qui souhaitent revenir, doit-elle leur donner quelque chose ?
03:42Il y aura toujours des souhaits. Ils ne finiront jamais.
03:47Et chaque fois, il va dire que ce soir c'est le Donbass, le Lugansk, le Crémeux, demain c'est la Paris, le Kherson, puis le Dnipro.
03:56Nous n'aurons plus qu'une seule payse, grâce à ces souhaits.
04:00Je pense qu'il ne peut y avoir pas de progrès, parce que si on s'en va une fois, on sera obligés de le faire encore.
04:08Les ambitions de Vladimir Poutine, souligne l'officier, comme nombre de dirigeants européens, ne se limiteront pas à l'Ukraine.
04:15Si j'avais la possibilité de dire quelque chose à Bruxelles, je pourrais leur montrer ce que fait le gouvernement aujourd'hui,
04:24qui dit qu'il nous libère de la dénonciation, de la militarisation, etc.
04:30Aujourd'hui, il y a de plus en plus de photos, de vidéos, où ils tuent les gens, les tuent et les coupent la tête.
04:37À quoi est-ce qu'on peut en parler ?
04:41Est-ce qu'ils voudraient s'en rendre compte ?
04:44Parce qu'ils vont y aller, ils empêchent les gens d'accéder à Berlin.
04:53Aujourd'hui, quelqu'un d'européen pourrait s'en rendre compte en Berlin, ce héros qui tue tout ce qu'il voit.
05:01Exclu des pourparlers en cours par Washington et Moscou, l'Union européenne peut-elle vraiment peser sur l'issue de la guerre en Ukraine ?
05:12J'ai interrogé Steven Evert, directeur de l'Institut d'études de sécurité de l'Union européenne.
05:30Je crois que ces négociations vont prendre très longtemps et sont inévitables de se résoudre rapidement dans un accord de paix sustainable.
05:43Le risque est qu'il y ait un accord bilatéral entre les Etats-Unis et la Russie sur des conditions inacceptables pour nous
05:52quand il s'agit de l'intégrité territoriale de l'Ukraine.
05:55Ou peut-être la liberté de l'Ukraine de choisir ses propres alliances.
05:59Ou peut-être les limitations sur les forces armées d'Ukraine pour résister à d'autres agressions.
06:07Poutine a toujours voulu la subjugation de l'Ukraine.
06:12Nous devons donc continuer de soutenir l'Ukraine, de résister à cette guerre le plus longtemps possible.
06:19L'Ukraine est aussi capable de dire non à un accord qui est inacceptable pour elle et pour nous.
06:27Alors concrètement, qu'est-ce que l'Union européenne peut faire de plus ?
06:31Et l'idée notamment d'envoyer des troupes sur le terrain est-elle une option réaliste ?
06:36Je vais mentionner deux choses que l'Europe peut faire et devrait faire en ce moment.
06:41Les pays européens et d'autres pays entraînent des forces ukrainiennes, mais à l'extérieur de l'Ukraine.
06:47Et cela sera beaucoup plus efficace si ce type d'entraînement se déroule à l'intérieur de l'Ukraine.
06:54La deuxième chose que les Européens peuvent faire en ce moment,
06:57c'est aider l'Ukraine, non seulement avec de l'armement, mais aussi avec la défense de l'aire.
07:01Il y a donc un grand nombre de capacités pour résister à ces bombardements de Russie de jour en jour.
07:09Finalement, sur l'idée de forces et d'armes sur le terrain,
07:13ne l'appelons pas une force de pacifisme.
07:16Ce n'est pas comme les pays de l'autre part du monde qui sont allés aux Nations Unies,
07:21avec des vêtements bleus, avec des troupes européennes,
07:24et peut-être aussi des troupes d'autres pays asiatiques.
07:27Non, non, allez-y. Nous ne sommes pas aussi neutre dans cette lutte.
07:31Nous sommes sur le côté de l'Ukraine.
07:33L'idée qu'on soit des gardiens de paix au milieu de la Russie et de l'Ukraine,
07:39ce n'est pas la façon de penser à ce sujet.
07:41La façon de penser à ce sujet, c'est de voir si nous pouvons améliorer la capacité de l'Ukraine à se défendre.
07:46Nous ne devons pas l'appeler une force de pacifisme, mais une force de réassurance et de telles notions.
07:51C'est la fin de cette édition de European Stories.
07:54Merci de nous avoir suivis.