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Les Vraies Voix avec Jean-Yves Le Borgne, avocat pénaliste.

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##LE_COUP_DE_PROJECTEUR_DES_VRAIES_VOIX-2025-04-01##

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News
Transcription
00:00Les vraies voix Sud Radio, le code projecteur des vraies voix.
00:04Coupables, la décision est tombée par Marine Le Pen et les 8 eurodéputés.
00:09Ils sont tous reconnus coupables de détournement de fonds publics
00:12dans l'affaire des assistants parlementaires qui travaillaient pour le FN.
00:15Vous avez toujours nié l'infraction.
00:16Mais on nie l'infraction.
00:17Vous niez l'infraction.
00:18Le délibéré est clair, pas d'enrichissement personnel, pas de corruption
00:23et même les magistrats et procureurs ont reconnu qu'il n'y avait pas d'emploi fictif.
00:28La magistrate a assumé très clairement de mettre en oeuvre
00:33l'exécution provisoire de l'inéligibilité, c'est-à-dire en réalité de rendre mon appel inutile.
00:40Elle fait appel de cette décision.
00:41Oui, elle fait appel, mais l'exécution étant provisoire,
00:43elle n'est pas présumée innocente sur les faits qui lui sont reprochés.
00:47Marine Le Pen est déjà inéligible avant même le procès en appel.
00:51C'est la très contestée exécution provisoire de la peine.
00:54Le tribunal l'a justifié en expliquant que le Rennes ne reconnaît pas les faits,
00:58ce qui fait craindre un risque de récidive.
01:00Alors, parlons vrai.
01:01Est-ce que pour vous, la stratégie de défense a une grande importance dans un procès ?
01:05Et à cette question, la stratégie de ne pas reconnaître les faits par Marine Le Pen a-t-elle été la bonne ?
01:09Vous dites oui à 56%.
01:11Vous voulez réagir ?
01:12Odez les vrais voies.
01:13Attendez vos appels au 0 826 300 300.
01:16Jean-Yves Le Borgne est avec nous, avocat, pénaliste, maître.
01:19Merci d'avoir accepté notre invitation.
01:22Il était dit, ce matin, un petit peu partout sur les radios,
01:27finalement, qu'en bas d'hélice, finalement, c'était la même chose.
01:30C'est-à-dire qu'il avait refusé de reconnaître les frais.
01:33Il a essuyé aussi, c'est la même peine, 5 ans d'inéligibilité.
01:37Certains disaient, s'il avait dit oui, effectivement, on n'aurait eu qu'un an.
01:41Vous ciblez là, ma chère Cécile, un problème.
01:45Mais si vous le permettez, j'aimerais comparer,
01:49puisque je réponds à la question de Sud Radio,
01:52tous les comptes rendus que j'ai lus pour le procès de Marine Le Pen
01:56et celui concernant Nicolas Sarkozy.
01:59J'ai trouvé, à titre personnel, avec une certaine habitude de la magistrature,
02:05que j'ai toujours été inquiet devant des manifestations
02:11que j'ai senties de partialité dans l'affaire Le Pen.
02:15Lorsqu'une présidente commence par évoquer,
02:18avant même les débats et leur profondeur,
02:21qu'il y a un système mis en place,
02:24c'est inquiétant parce qu'elle semble préjugée.
02:27Deuxième élément, je suis frappé par le fait qu'aujourd'hui,
02:32de la part d'avocats ou d'autres personnes,
02:35il y a des lucidités rétrospectives,
02:38beaucoup de conseils qui sont donnés à Maître Bosselus
02:41en disant, vous auriez dû plaider autrement.
02:44Peut-être, en tout cas, il me semble qu'il avait tout à fait le droit
02:49de développer une argumentation qui n'était pas absurde,
02:53mais que le tribunal n'a pas véritablement contredit
02:57sur le fait que les assistants pouvaient être attachés aux députés
03:02et non pas au Parlement européen.
03:04Le seul reproche que je ferai modestement à la Défense,
03:09c'est à aucun moment de n'avoir donné une petite porte de sortie au tribunal
03:15en disant, si vous ne suivez pas le principal de mon argumentation,
03:21je vous offre une petite échappatoire.
03:24Jean Dorido, Sébastien Minard.
03:26Oui, non, tout n'est pas si clair,
03:32tout n'est pas si facile à comprendre dans cette histoire.
03:35Je ne connais pas assez la jurisprudence,
03:37mais là, j'ai le sentiment, quand on parle de Corbadélis,
03:39qu'il y aurait ce principe de faute avouée à moitié pardonnée dans le fond
03:43et que finalement, c'est injustifiable.
03:46Si c'est un an d'inéligibilité au lieu de cinq, c'est à 80% pardonné.
03:49Et puis ça change tout, surtout.
03:51Surtout que ça change tout, parce que ça serait la fin, l'issue,
03:55avant les présidentielles, alors que là, évidemment, ça...
03:57Sébastien Minard.
03:58Marine Le Pen et l'ensemble des personnes qui ont été mises en cause,
04:04elles avaient un boulevard.
04:06Et pour moi, leur système de défense n'était pas le bon.
04:09Pourquoi elles avaient un boulevard ?
04:10Parce que qui vit, baigne dans la vie politique depuis 25 ou 30 ans,
04:15sait que la vie politique, on ne vit pas d'eau et d'eau fraîche.
04:19Voilà.
04:20Et qu'il fut une époque où, effectivement, vous aviez des formations politiques
04:24qui avaient quelques élus, mais pas nécessairement les moyens
04:28de faire fonctionner une grosse machine politique.
04:30Moi, à leur place, j'aurais expliqué que, justement,
04:34on veut faire de la politique autrement,
04:35même si nous, quelque part, on a fait comme les autres.
04:38Voilà ce qu'elles auraient dû faire.
04:39Et de reconnaître qu'effectivement, c'est pas une histoire de système,
04:43c'est des habitudes, c'est des pratiques.
04:45Voilà.
04:46Et que la vie politique française,
04:48c'est, et chez eux, et chez les autres, financée comme ça.
04:51Voilà.
04:52Je dis pas qu'elle aurait été exonérée.
04:54Elle aurait eu à rembourser, jusqu'au dernier euro,
04:58l'argent qui n'était pas fait pour...
05:01Enfin, qui n'était pas utilisé dans le cadre des activités parlementaires européennes.
05:05Voilà.
05:06Elle remboursait.
05:07Elle était condamnée à une très lourde amende.
05:09Et voilà.
05:10Mais c'est ça qui est fou.
05:12On ne peut pas...
05:13Vous faites l'impasse, si vous voulez, sur une double contrainte.
05:16Elle doit parler au magistrat, certes.
05:17Elle doit parler à son électorat.
05:18Et est-ce que son électorat aurait dû entendre ?
05:20Son électorat est capable de le comprendre.
05:21Bien sûr que oui.
05:22Mais bien sûr que oui.
05:23Jean-Yves Leborgne, pour faire le juge de paix,
05:25qu'est-ce que vous en pensez ?
05:27Vous êtes d'accord avec ça,
05:28faute à fouet est à moitié ou à 80% pardonnée
05:31quand on passe de cinq ans à un an devant un tribunal ?
05:34En vous entendant, je me dis qu'il est assez difficile
05:38et peut-être pas très sérieux
05:40de se demander ce qu'il aurait fallu faire
05:43pour que le passé ne soit pas ce que nous savons qu'il est devenu.
05:47Il y a toujours des conseillers de l'après-coup.
05:51En réalité, c'est vrai que les magistrats se sentent plus à l'aise
05:56et peut-être intellectuellement moins en conflit
05:59avec ceux qu'ils jugent lorsque ceux-ci reconnaissent les faits.
06:03Mais ils doivent apprécier une culpabilité,
06:07pas un système de défense.
06:09Et puis il y a un phénomène,
06:11c'est que j'entendais quelqu'un parler à l'instant
06:15du financement de la vie politique
06:17et du fait au fond que les arrangements,
06:20les compagnes diverses
06:22pouvaient être admissibles quand on était pauvre.
06:25Ça n'est pas dans l'air du temps.
06:28La vraie question, c'est que je suis convaincu
06:32qu'un juge qui se respecte
06:34ne peut pas apprécier la gravité des choses
06:39en fonction du système de défense de celui qu'il juge.
06:43Maintenant, il y a aussi les irritations,
06:46les agacements auxquels nul ne peut échapper,
06:50même ceux qui sont magistrats
06:52qui essaient d'écarter les humeurs
06:55et les scintillants de surface.
06:57Beaucoup de réactions au 0826-300-300.
07:00Direction Paris, bonsoir Bruno.
07:02Je me demandais d'être bref.
07:04Bonsoir à tous, je suis déjà très heureux
07:06d'écouter cette émission.
07:08Avec plaisir, merci.
07:09Et je vais vous donner mon avis.
07:11Comme disait La Fontaine,
07:12que vous soyez puissants ou misérables,
07:14les jugements de la Cour vous rendront blanc ou noir.
07:16Là, pour le coup,
07:17je dirais que Mme Le Pen est passée
07:19à la moulinette de la justice
07:21qui a toujours les yeux fermés
07:22avec deux bras sur les débalances.
07:24Et que, quelque part,
07:26beaucoup d'hommes politiques de gauche
07:27ont même été pris la main dans le pot de confiture,
07:30comme vous aimez le dire.
07:31Pourquoi pas Mme Marine Le Pen ?
07:33J'irais même à dire, dans une boulangerie,
07:35que vous soyez gros, petit, noir, blanc,
07:39vous mettez la main dans la caisse,
07:40vous êtes viré de la boulangerie.
07:41Voilà.
07:42C'est tout.
07:43Et même, je dirais que c'est un très mauvais exemple
07:45parce qu'il y a des petits gangsters,
07:47des petits trafiquants qui disent
07:48« Alors nous, on est au poste,
07:49elle ne va pas aller au poste ? »
07:50Ah ben non !
07:51Elle est politicienne,
07:52elle a pris plus fort que toi,
07:54elle a pris des millions.
07:55Alors, t'es un petit à côté d'elle.
07:58Et je connais d'autres escroqueries
08:00du côté du Midi
08:01où des gens ont perdu des fortunes
08:02sur des montages immobiliers.
08:04Est-ce que ces gens vont passer à travers ?
08:06Oui.
08:07Je dis que la justice doit être la même
08:08pour tout le monde.
08:09La même pour tous.
08:10Les menottes sont pour tout le monde.
08:13Il n'y a pas des gens à qui on ne les met pas.
08:15C'est tout.
08:16Et M. Sarkozy en est le gros exemple.
08:18Il est très mal à l'aise
08:19quand c'est un président.
08:21Tous les deux s'y ressortent.
08:22La justice fait son boulot.
08:24Pour une fois, la justice,
08:25on ne va pas lui reprocher de faire son job.
08:27Merci Bruno.
08:28On a Olivier qui nous appelle de Boncaire.
08:30Bonsoir Olivier.
08:31Oui, bonsoir.
08:33Moi, j'ai une petite réflexion
08:35parce que je suis d'accord avec Marine Le Pen
08:37de dire que si je suis innocent,
08:38je ne veux pas dire que je suis coupable.
08:40Par contre, ce qui m'intrigue beaucoup,
08:42c'est l'illégibilité.
08:43Le tribunal français,
08:45alors que c'est un parlement européen
08:47qui englobe plein de pays,
08:49est-ce que cette inéligibilité
08:51existe dans les autres pays ?
08:53Écoutez Olivier,
08:54on va poser la question à Jean-Yves Le Borgne,
08:56notre expert du jour,
08:57avocat pénaliste.
08:58Jean-Yves Le Borgne,
08:59l'inéligibilité,
09:01on prend le coup pour le reprononcer,
09:03c'est une exception française
09:05ou ça existe dans beaucoup de pays ?
09:07Alors écoutez,
09:08je n'ai pas les connaissances techniques suffisantes
09:10pour vous répondre,
09:11mais je dirais que
09:12cela n'est pas la question
09:14puisque c'est une citoyenne française
09:16qui est jugée par un tribunal français
09:18en fonction de faits
09:20qui, pour une large part,
09:22se sont déroulés sur le territoire français.
09:24Donc cette question,
09:26elle est amusante,
09:28mais elle n'est pas juridiquement très sérieuse.
09:30La seule chose qui est vraiment un problème
09:32sur lequel il faut s'interroger,
09:34c'est quelle est la légitimité
09:36de l'exécution provisoire
09:38d'une peine,
09:40quelle qu'elle soit,
09:42je ne parle pas seulement de l'inéligibilité,
09:44alors qu'il existe des voies de recours,
09:46alors que la personne va être en appel
09:48considérée comme présumée innocente.
09:50Et surtout, il faut savoir une chose,
09:52c'est que si vous êtes arrêté à la barre,
09:54vous comparaissez libre,
09:56vous êtes arrêté à la barre, vous êtes mis en prison,
09:58vous faites appel, vous pouvez demander immédiatement
10:00votre libération à la cour d'appel.
10:02Et j'ai vu fréquemment
10:04que ce genre de requêtes
10:06étaient suivies d'un effet positif.
10:08Là, vous ne pouvez demander
10:10la main levée de cette exécution
10:12provisoire que lorsque vous plaidez
10:14le fond des choses à la cour,
10:16ce qui est un problème.
10:18Et puis, disons-le,
10:20l'exécution provisoire, c'est quand
10:22il y a un danger, c'est quand on est
10:24menacé, c'est quand on veut faire face
10:26à quelque chose qui peut tomber
10:28d'un moment à l'autre.
10:30Ça n'est peut-être pas le cas d'espèce.
10:32C'est un peu
10:34comme en Turquie et en Russie,
10:36parce que c'est comme ça qu'on met de côté les candidats
10:38à peu près valables.
10:40Merci beaucoup, Jean-Yves Le Borgne, d'avoir accepté
10:42notre invitation, avocat pénaliste.
10:44Merci à nos auditeurs, merci à Philippe Bilger,
10:46merci à Jean Dorido, merci à Sébastien Ménard.
10:48Les amis, dans un instant,
10:50Philippe David me quitte
10:52pour le football à partir de 20h.
10:54C'est logique, vous allez parler des jeunes, vous, je crois,
10:56dans les revoies de l'emploi.
10:58On va parler de beaucoup de choses.
11:00On va parler du PSG, déjà champion,
11:02au mois de mars, quand même. On va parler de l'OM
11:04et ce qu'il est en face à un accident industriel.
11:06En vue, ça, ça devrait vous faire plaisir,
11:08connaissant vos sympathies footballistiques.
11:10On va parler des six équipes
11:12qui se battent pour aller au niveau européen.
11:14Et c'est chaud. Et on va parler également, à la fin,
11:16des Verts, qui, eux, vont peut-être vers la Ligue 2.
11:18Eh bien, il n'y a pas un mot sur moi.
11:20Merci beaucoup.
11:22Dans un instant, les jeunes et l'emploi.
11:24À tout de suite.

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