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00:00que le tribunal administratif rendra son jugement dans l'affaire des assistants d'eurodéputés du Front National, du RN.
00:06Non, c'est du Front National, c'était le Front National à l'époque, vous avez raison.
00:09Exactement, elle risque sa mort politique, Marine Le Pen, ça sera donc lundi.
00:14Justement, Jules, puisque vous aimez garder la parole, rappelez-nous un petit peu les faits.
00:19Ça c'est bien, si Stéphanie me soutient aussi dans les pics adressés à Jules, c'est parfait.
00:22Si on peut adresser un cadeau aux auditeurs, c'est qu'ils n'entendent pas Paul Melun pendant une heure.
00:27Clairement, la présidentielle peut se jouer lundi ?
00:29La présidentielle se joue complètement lundi, Stéphanie.
00:33Aux alentours de dix heures, il y aura donc ce verdict sur le procès des assistants parlementaires.
00:37Marine Le Pen, elle risque une peine d'inéligibilité.
00:39Sans doute, y aura-t-elle droit ? La question c'est, y aura-t-il cette fameuse exécution provisoire ?
00:44Sans doute, y aura-t-elle droit, vous pensez ?
00:46Oui, au vu des réquisitions du parquet, la véritable question c'est, y aura-t-il exécution provisoire ou non ?
00:53Exécution provisoire, je ne pense pas que ce soit un mot commun.
00:59C'est que Marine Le Pen, en cas de peine d'inéligibilité, s'il y a une exécution provisoire,
01:04elle pourra faire appel, mais cet appel ne sera pas suspensif et donc elle sera empêchée
01:09de se présenter à une prochaine élection législative, par exemple, si y a une dissolution,
01:12ou même à l'élection présidentielle de 2027.
01:15Et on a quand même la favorite dans les sondages d'aujourd'hui.
01:19Quand vous prenez le dernier sondage qui a été réalisé par l'IFOP pour le GDD,
01:23Marine Le Pen, elle est entre 35 et 37 % son rival, son dauphin, si je puis dire.
01:28C'est Édouard Philippe qui est quasiment dix points derrière.
01:31Donc ça créerait un gouffre démocratique, un choc démocratique,
01:34semblable d'ailleurs à celui qu'ont pu connaître les Français après le bafouement,
01:41si je puis dire, du traité constitutionnel de 2005.
01:44C'est-à-dire qu'on aurait une candidate qui représente un tiers, quasiment un tiers des Français,
01:49qui au second tour de la présidentielle de 2022 a réalisé 42 % et 15 millions de voix,
01:55qui pourrait être empêchée de concourir à la magistrature suprême.
01:58Ce serait historique et inédit.
02:00Paul Melun, ça va forcément être une décision politique, on le veuille ou non ?
02:04En tout cas, c'est une décision juridique qui aura une conséquence politique tellement énorme
02:08que les juges ne peuvent pas l'ignorer.
02:10Moi, je pense que ce serait un déni de démocratie terrible que Marine Le Pen ne puisse pas concourir.
02:16Je pense que la judiciarisation de la vie politique est la tentation d'ailleurs chez certains de faire du juge.
02:22Un juge de la démocratie est une erreur.
02:25Ceux qui se sont frottés à l'idée selon laquelle il faudrait écarter les populistes
02:31ou les partis populaires grâce à la justice se sont trompés.
02:35Regardez ce qui s'est passé avec Donald Trump aux Etats-Unis.
02:37Les juges américains ont cru écarter Trump en judiciarisant son cas et en le traînant devant les tribunaux.
02:44Regardez le résultat.
02:45Il a été élu président des Etats-Unis, il a gagné le vote populaire face à Kamala Harris.
02:49Regardez ce qui se passe en Roumanie.
02:51Dès lors que les juges, juges administratifs ou pas d'ailleurs, se préoccupent de la politique
02:56et veulent influencer les élections d'un pays en privant les Français de tel ou tel candidat,
03:02ça a des conséquences funestes pour la démocratie.
03:05Donc ça, c'est un premier sujet.
03:06Et le deuxième sujet sur lequel je veux revenir absolument, c'est quand même...
03:09Franchement, Jules, c'est l'hôpital qui se fout de la charité.
03:12Jules Porres et Paul Melan.
03:14Ça suffit, vous êtes sympas avec Stéphanie.
03:16Oh maman !
03:18Le petit clair d'oeil de Pascal. Merci Pascal.
03:20Alors là, si c'est Pascal qui le demande, on ne peut pas se le retrouver.
03:23Eh non, vous m'avez prévenu que vous étiez insupportable pour les deux.
03:26C'est vrai qu'on est un duo assez brillant mais assez difficile à manœuvrer.
03:30C'est au moment où vous appartiennent.
03:32Messieurs, on continuera à parler parce qu'aujourd'hui il y a eu cette décision du Conseil constitutionnel
03:36justement assez lourde peut-être de conséquences sur ce jugement qu'on attend lundi
03:41au sujet de Marine Le Pen.
03:43Et toujours en compagnie des Turbulents, Jules Torres et Paul Melan ce soir.
03:48Nos deux débatteurs ont parlé de Marine Le Pen qui joue en tout cas la présidentielle.
03:53Ça c'est sûr lundi puisqu'il y aura ce jugement qui dira si elle est empêchée ou non de se présenter.
03:59Et aujourd'hui on peut dire, Jules Torres, que le Conseil constitutionnel ne l'a pas vraiment sauvée.
04:05C'est ce qu'ils appellent beauté en touche.
04:07C'est-à-dire qu'ils ont rendu une décision sur une question de constitutionnalité...
04:13Oui je le connais, merci Paul Melan si vous voulez me laisser parler.
04:15Il n'était pas très bon en droits constituts à la fin de la guerre.
04:17D'un élu maoreux, j'ai eu 19 ans de droit alors je vous remercie.
04:19C'est vous que j'aurais dû interroger sur ce point.
04:21Il est littéraire lui.
04:23Donc ils ont répondu à la question qui était posée.
04:25Il y a une chose qui est intéressante dans cette réponse-là, c'est sur la question de la proportion du verdict
04:35eu égard au poids politique de Marine Le Pen.
04:37Le caractère proportionné de l'atteinte que cette mesure est susceptible de porter
04:41à l'exercice d'un mandat en cours et la préservation de la liberté de l'électeur.
04:45Absolument, et donc Marine Le Pen qui représente en gros 33% des français si on regarde les sondages
04:51et 15 millions d'électeurs à la dernière présidentielle.
04:53Est-ce qu'on peut, alors qu'elle est la favorite de la prochaine élection,
04:57la condamner à une peine d'éligibilité avec une exécution provisoire,
05:01c'est-à-dire qu'il n'y aurait pas d'appel ?
05:03C'est toute la question à laquelle devront répondre les juges lundi matin.
05:07Mais en tout cas ça pourrait être une décision qui pourrait non seulement entacher la carrière politique de Marine Le Pen,
05:11mais qui pourrait aussi entacher la justice en elle-même.
05:15C'était assez habile de la part du Conseil Constitutionnel qu'on attendait.
05:20Je vous rappelle que Richard Ferrand a été en partie nommé grâce aussi au RN.
05:25On parlait de renvoi d'ascenseur.
05:29Mais c'est quand même assez habile de dire, bon je compte sur le droit, je compte sur les juges,
05:34mais attention, attention aux électeurs quand même.
05:37Je compte sur le droit, je compte sur le juge, c'est sûr la complexité avec le Conseil Constitutionnel
05:41parce que la première chose pour le coup qu'on apprend quand on étudie le droit constitutionnel
05:45et ce que disent tous les constitutionnalistes, c'est que le droit constitutionnel est une matière qui s'interprète.
05:50Oui, elle peut donner lieu à moultes interprétations en vertu de la décision qui est prise.
05:56C'est d'ailleurs le propre du droit public d'être assez jurisprudentiel.
05:59Donc si vous voulez, c'est assez compliqué.
06:01Après la réponse à la QPC d'aujourd'hui ne nous indique en rien
06:05quelle sera la décision le 31 mars concernant Marine Le Pen.
06:09Je pense qu'il faut être prudent.
06:11Ce sont deux décisions différentes.
06:13La pression sur les épaules des juges, elle va être effectivement très importante.
06:16Assez lourde.
06:17Et c'est vraiment, je pense pour moi, le fond du débat, c'est cette histoire d'exécution provisoire.
06:22Quelque chose qui d'ailleurs devrait nous poser question plus généralement dans le droit.
06:26Ça veut dire que le justiciable ne peut même pas continuer ses recours.
06:30Il est condamné tout de suite.
06:32C'est-à-dire qu'on exécute tout de suite sa peine alors même qu'il n'a pas épuisé toutes les voies de recours.
06:35Ça pose quand même des questions ce type de décision.
06:38On rappelle que François Bayrou avait à peu près été accusé de la même affaire.
06:43Avec un petit peu moins d'argent en jeu quand même.
06:45Il avait été relaxé.
06:46Il y avait huit personnes qui étaient concernées.
06:49Là on ne parlait pas de 6 millions d'euros.
06:51Toutes ont été condamnées d'ailleurs dans cette affaire sauf François Bayrou.
06:55La France Insoumise va avoir le droit au même procès.
07:00Je crois que c'est l'année prochaine où il y a 3-4 personnes qui sont ciblées.
07:04En réalité c'est un véritable casse-tête cette affaire. Pourquoi ?
07:07Parce que c'est très simple.
07:09C'est une affaire d'assistant parlementaire.
07:11Et donc vous avez un assistant parlementaire par exemple qui travaille pour un député européen.
07:16Et qui a aussi des responsabilités au sein du parti, au sein du Rassemblement National, à l'époque du Front National.
07:22Quand ce collaborateur vous fait une note, est-ce qu'il le fait au nom du parti ?
07:26Ou est-ce qu'il le fait au nom du Parlement européen ?
07:28Et ainsi sur le fait qu'il n'y ait pas d'enrichissement personnel.
07:31D'où la question.
07:34Et d'ailleurs, vous avez raison de dire que ça concerne également le MoDem.
07:38Le MoDem, il y a un consensus sur cette question-là.
07:42Tout le monde a critiqué les réquisitions de François Bayrou à Jean-Luc Mélenchon.
07:46En passant évidemment par Marine Le Pen.
07:48Mais il n'y a que Xavier Bertrand qui a dit que Marine Le Pen a mérité ça.
07:52Mais clairement Monsieur Marine Le Pen ne doit-elle craindre une justice politique ?
07:55On a vu encore cette semaine beaucoup de sévérité à l'endroit de Nicolas Sarkozy.
07:59Je vous rappelle qu'il était jugé pour corruption, recel et détournement.
08:02Cinq ans d'inégibilité ont été requis.
08:05Sept ans de prison et 300 000 euros d'amende, Paul Melun.
08:09L'idée de justice politique est quelque chose d'extrêmement problématique à analyser.
08:15Parce qu'on se demande toujours à quel point ça peut entacher la confiance que les Français ont vis-à-vis de leur justice.
08:21Et sur des cas comme Nicolas Sarkozy ou Marine Le Pen,
08:24c'est d'autant plus compliqué que Nicolas Sarkozy, par exemple,
08:26lorsqu'il a été président de la République,
08:28a quelque peu heurté l'institution judiciaire et les magistrats.
08:32Vous vous souvenez de sa fameuse phrase sur les petits pois ?
08:35Le mur des cons sur lequel il avait été épinglé.
08:38Le moins qu'on puisse dire c'est que pendant sa présidence,
08:40Nicolas Sarkozy a eu une relation pour le moins houleuse avec les magistrats au plan politique.
08:45Sur le laxisme, sur le lien qu'il avait avec le fameux syndicat de la magistrature, etc.
08:51Je ne sais pas si la justice est politique dans le cas du jugement de Nicolas Sarkozy.
08:55Lui-même, d'ailleurs, ne le dit pas à Nicolas Sarkozy.
08:57Mais en tout cas, le doute plane.
09:00Et ça, ce n'est pas bon que le doute plane sur la justice.
09:02Ce n'est pas bon parce que ça crée, si vous voulez, une forme de défiance vis-à-vis des juges.
09:08Et où on se dit que vous soyez riche ou puissant,
09:12ou que vous soyez de droite ou de gauche,
09:14vous serez peut-être jugé différemment.
09:16Et ça, c'est un doute qui n'est pas permis dans un État de droit et dans une démocratie.
09:19Donc, je pense que sur les deux affaires, d'ailleurs, il faut avoir cela, bien sûr, en tête.
09:26Je lui traite très très rapidement parce que c'est l'heure de l'imiter.
09:29On sent ces dernières années, quand même, qu'il y a une volonté de la part du pouvoir judiciaire
09:34de se payer un petit peu le politique.
09:36On a cette affaire avec Marine Le Pen, on a cette affaire avec Nicolas Sarkozy.
09:39En Macronie, vous regardez, il n'y a quasiment pas un seul ministre qui n'a pas été mis en examen
09:44pour des questions de marché public ou d'enquête.
09:48Donc, il y a un peu ce sentiment.
09:50Mais ça ne les empêche pas de rester absolument.
09:52Mais en tout cas, ça ajoute un discrédit au monde politique.
09:54Ils n'en sont sans doute pas pour rien.
09:56Mais le pouvoir judiciaire se permet, à mon avis, beaucoup plus qu'il ne le devrait.