Alors que les manches à air gonflent leurs ventres, que le soleil joue à saute-mouton avec les nuages, César et Martin bouclent leurs sacs. Presque comme d’habitude. Sur cette zone d’atterrissage des Iscles encore déserte. Survolée uniquement par l’ombre des rapaces. En air conquis, en cette terre de Saint-André-les-Alpes où tous les parapentistes du globe jettent, un jour, leurs ailes au vent béni.
Tous les parapentistes, et qu’importent leurs horizons. Leurs semelles de plomb, que le temps a garni de tout son poids. Ce jeudi, le duo de l’association, "Vis l’envol", guette un quatuor de cette époque. Où voler en solitaire n’était qu’un mythe, propre à Icare. Une chimère poursuivie la nuit, les rêves d’évasion au galop.
"J’appelle mon fils. Il n’est pas au courant. J’espère qu’il ne va pas me gronder"
César, ô César, a eu la volonté de rendre l’impossible possible. D’étendre l’empire des cieux à ces "petits vieux", d’ordinaire cloués au sol. Entre le moniteur et la résidence seniors Domitys, le courant est passé. Jusqu’à la naissance de ce projet zélé : partager un baptême inattendu avec quatre pensionnaires de l’établissement dignois.
"À Grenoble, j’avais mis ça en place avec des jeunes défavorisés. Depuis mon arrivée à Thorame, j’ai eu envie de l’étendre aux personnes âgées." De prendre, ensemble, de l’altitude. De s’élancer de là-haut, du sommet du Chalvet, à 1 600 m d’altitude, dans un corps à corps complice. Détaillé, au sol, lors d’un briefing express. Car le temps s'essouffle au regard d’une météo capricieuse.
Sur le pré, ils sont deux hommes et deux femmes, à tendre l’oreille. "C’est une aventure extraordinaire, murmure Céline, leur animatrice. Cette proposition, on l’a saisie immédiatement et j’ai été surprise par l’engouement de nos pensionnaires. Ils n’ont peur de rien !"
Jean Roux (88 ans) et Monique Isselet Bedel (82 ans) seront les premiers à quitter le plancher des vaches. "Je n’appréhende pas du tout." Le Forcalquiéren annonce la couleur. Cet instant suspendu, il l’attendait depuis des lustres. "Je devais faire de la montgolfière, c’est tombé à l’eau. Du parachute à Toulon, pareil. Alors là, je n’ai pas hésité une seconde. Je vais enfin voir mes coins à champignons sous un autre angle."
Son doigt pointe vers la lune à peine visible tandis que sa voisine passe un dernier coup de fil. "J’appelle mon fils. Il n’est pas au courant." Un tendre rire chahute ses rides maquillées. "Bon, il est sur messagerie. J’espère qu’il ne va pas me gronder. Qu’il ne sera pas fâché…"
Tous les parapentistes, et qu’importent leurs horizons. Leurs semelles de plomb, que le temps a garni de tout son poids. Ce jeudi, le duo de l’association, "Vis l’envol", guette un quatuor de cette époque. Où voler en solitaire n’était qu’un mythe, propre à Icare. Une chimère poursuivie la nuit, les rêves d’évasion au galop.
"J’appelle mon fils. Il n’est pas au courant. J’espère qu’il ne va pas me gronder"
César, ô César, a eu la volonté de rendre l’impossible possible. D’étendre l’empire des cieux à ces "petits vieux", d’ordinaire cloués au sol. Entre le moniteur et la résidence seniors Domitys, le courant est passé. Jusqu’à la naissance de ce projet zélé : partager un baptême inattendu avec quatre pensionnaires de l’établissement dignois.
"À Grenoble, j’avais mis ça en place avec des jeunes défavorisés. Depuis mon arrivée à Thorame, j’ai eu envie de l’étendre aux personnes âgées." De prendre, ensemble, de l’altitude. De s’élancer de là-haut, du sommet du Chalvet, à 1 600 m d’altitude, dans un corps à corps complice. Détaillé, au sol, lors d’un briefing express. Car le temps s'essouffle au regard d’une météo capricieuse.
Sur le pré, ils sont deux hommes et deux femmes, à tendre l’oreille. "C’est une aventure extraordinaire, murmure Céline, leur animatrice. Cette proposition, on l’a saisie immédiatement et j’ai été surprise par l’engouement de nos pensionnaires. Ils n’ont peur de rien !"
Jean Roux (88 ans) et Monique Isselet Bedel (82 ans) seront les premiers à quitter le plancher des vaches. "Je n’appréhende pas du tout." Le Forcalquiéren annonce la couleur. Cet instant suspendu, il l’attendait depuis des lustres. "Je devais faire de la montgolfière, c’est tombé à l’eau. Du parachute à Toulon, pareil. Alors là, je n’ai pas hésité une seconde. Je vais enfin voir mes coins à champignons sous un autre angle."
Son doigt pointe vers la lune à peine visible tandis que sa voisine passe un dernier coup de fil. "J’appelle mon fils. Il n’est pas au courant." Un tendre rire chahute ses rides maquillées. "Bon, il est sur messagerie. J’espère qu’il ne va pas me gronder. Qu’il ne sera pas fâché…"
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00:00J'ai trouvé ça formidable, il y a une petite appréhension quand ça tangue un peu,
00:07mais sinon c'est très agréable, une vie formidable.
00:12Vous pouvez lâcher.
00:27Depuis que je voulais le faire, il a fallu que j'attende presque 80 ans pour sauter.
00:32C'était calme, j'essayais de regarder tout autour, tous ces nuages,
00:39toutes ces montagnes, la neige, c'était magnifique, tranquille.
00:44Aucune peur, aucune appréhension, tout le monde me disait bravo pour ton courage.
00:50Ce n'était pas du courage, c'était du bonheur, vraiment je me suis régalée.
00:55On se laisse aller et puis c'est le bonheur, c'est la paix, c'est le calme,
01:02c'est vraiment très agréable.
01:05On a une sensation de sérénité.