Les arrêtés préfectoraux limitant les déplacements de supporters de foot ne cessent de se multiplier ces derniers mois en France. Entre les autorités et les ultras, l’incompréhension grandit...
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00:00Je suis interdictable parce que tout simplement je me suis rendu dans une zone, un périmètre
00:16qui était dans un arrêté préfectoral.
00:19Une situation classique, un déplacement pour aller voir notre racing à l'extérieur
00:32et en fait quelques jours avant un arrêté tombe, interdisant un périmètre dans la
00:37ville de Nîmes et un peu injustifié, les raisons pas très claires, même pas forcément
00:45de raison.
00:46Et donc nous on a voulu pousser le vis et se dire qu'on pouvait aller dans cette zone
00:51pacifiquement.
00:52On avait vraiment respecté l'arrêté, c'est-à-dire l'arrêté stipulait bien
00:55qu'il ne fallait pas avoir de signes distinctifs du Racing Club de Strasbourg, donc on y allait
01:00sans échats, sans t-shirt, sans veste, sans pull, à peine arrivés en gare de Nîmes
01:05qu'on s'est fait accueillir par la police et emmenés.
01:08Avec nous il y avait des familles, des femmes, des enfants, c'était vraiment pas, c'était
01:12une action pacifique pour montrer que l'arrêté ne tenait rien, c'était infondé.
01:19On est sortis du train sur le quai, la police était là, les supporters de Strasbourg mettez-vous
01:24sur la gauche tout de suite, et donc on s'est fait encercler dans le hall de la gare, donc
01:29sans avoir le droit d'aller aux toilettes ni quoi que ce soit, et on a patienté.
01:33On nous a rien dit, on a patienté, nous bêtement on s'est dit il n'y a pas de soucis, on
01:38va nous mettre dans un bus et on va aller au stade.
01:40Alors on nous a bien mis dans un bus, mais on n'est pas allé au stade, on est allé
01:43dans une école de gendarmerie, sur un parking, et hélas on est suivi, contrôle d'identité,
01:47photos, fouilles, et ils ont fait venir nos bus, nous ont fait monter dedans et nous ont
01:52renvoyé à Strasbourg, sans voir le match.
01:55Ben l'abrai c'est que 49 d'entre nous ont été interdits de stade pendant une durée
02:00de 3 mois, pour juste les matchs de racing à l'extérieur, donc en dehors du stade
02:04Laménaud, et du coup on est obligé d'aller pointer, donc signer un papier en gendarmerie
02:09ou au commissariat selon la zone d'habitation, et pour prouver qu'on ne fait pas le déplacement.
02:15On était clairement courant, c'était volontaire, on l'a fait volontairement, pacifiquement
02:20pour montrer justement que l'arrêté était infondé, il tenait sur rien cet arrêté,
02:24et malheureusement ça devient, c'est généralisé, tous les week-ends il y a des arrêtés aussi
02:31infondés que le nôtre, et c'est là où il y a un problème.
02:39C'est là qu'il y a un problème, c'est là qu'il y a un problème, c'est là qu'il y a un problème.
03:09La difficulté que l'on a en France aujourd'hui, c'est justement que dès qu'on est face à
03:23un match sensible, je peux vous donner beaucoup d'exemples peut-être moins caricaturaux
03:27sur des derbies entre Lyon et Saint-Etienne, entre des matchs entre le PSG et l'OM, où
03:31on est face à des troubles majeurs d'ordre public, on est obligé de mettre en place
03:35des dispositifs extrêmement conséquents du côté de la police nationale et au titre
03:41de la préfecture locale, donc le sujet est plutôt là, et je crois que la solution c'est
03:45d'essayer de sortir par le haut de ce sujet, c'est-à-dire comment on peut réussir à avoir
03:49des stades avec évidemment une ambiance, on n'est pas du tout contre l'idée d'ambiance
03:53dans les stades, mais de sortir par le haut en faisant en sorte qu'on n'ait plus besoin
03:57de mettre des policiers, des agents de sécurité en ombre autour de ces enceintes sportives.
04:06Vous avez des choses qui peuvent être entendables, par exemple sur le fait qu'il y a un manque
04:11de moyens humains pour pouvoir encadrer une rencontre, après vous avez des choses qui
04:16sont complètement UBS, comme par exemple il y a la fête du citron ou la fête de la
04:20saucisse ou la foire d'oeufs ou le Tour de France, des fois à des journées qui n'ont
04:25rien à voir.
04:35En gros ça part d'un espèce d'a priori qui dirait que les supporters, et surtout
04:52les supporters ultra, ce sont des beaufs avinés, violents et racistes qu'il faudrait vraiment
04:57encadrer et entraver.
04:59C'est malheureusement la caricature qu'on retrouve à propos des supporters qui n'est
05:03pas réelle, même s'il ne faut pas nier qu'il y a des problèmes, il y a vraiment
05:09des situations où il y a un besoin d'encadrement, mais là on est vraiment dans des mesures
05:13qui sont déjà liberticides et en plus qui sont inefficaces.
05:17Aujourd'hui on a l'impression que le pouvoir régalien, le ministère de l'Intérieur,
05:22l'État et leurs représentants, les préfets, ne sont plus là pour assurer nos libertés
05:29et notre sécurité, mais en gros pour interdire.
05:32C'est-à-dire que nous ça nous embête de nous mobiliser donc on va interdire.
05:36Là c'est un choix de société, parce que si vous transposez ça à d'autres sujets,
05:42vous imaginez bien qu'on peut aller très vite à de nombreuses et de multiples interdictions.
05:48Aujourd'hui on va commencer par interdire un déplacement de supporters, pourquoi on
05:52n'interdirait pas un marché, un concert, une fête, une fête des voisins, etc. sous
05:57prétexte que c'est un rassemblement, il peut y avoir des problèmes.
06:01On sait très bien que la plupart des gens qui vont, même en famille, les enfants qui
06:15viennent et tout, ils vont pour voir un match de foot, mais ils vont aussi pour une ambiance
06:19de stade, sinon ils resteraient à la télé.
06:22Et quand il y a une interdiction qui est faite, c'est tout le monde qui en pâtit.