Jordan Bardella, président du Rassemblement national, était l'invité d'Apolline de Malherbe dans le Face à Face sur BFMTV et RMC. Il évoque l'agression d'un rabbin à Orléans ce samedi, la loi sur le narcotrafic ou encore les consultations sur les retraites.
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00:00Bonjour Jordan Bardella, merci de répondre à mes questions ce matin, vous êtes le président du rassemblement national, vous êtes député européen, très nombreuses questions à vous poser mais d'abord votre réaction à ce qui s'est passé samedi à Orléans, le rabbin Arie Engelberg qui a été violemment agressé en pleine rue sous les yeux de son fils, condamnation unanime, et vous ?
00:24Je condamne avec la plus grande fermeté ce qui apparaît aujourd'hui comme un acte relevant d'un antisémitisme d'atmosphère qui se diffuse dans notre pays, j'aimerais d'abord adresser mon soutien au rabbin d'Orléans, à son fils de 9 ans devant qui il a été agressé, à sa famille et évidemment à tous nos compatriotes de confession juive.
00:46La France vit depuis maintenant plusieurs mois voire plusieurs années une recrudescence des actes antisémites, il y a eu 1600 actes antisémites qui ont été recensés en 2024, presque autant qu'en 2023, et il y a eu dans les 3 mois qui ont suivi le 7 octobre 2023, autant d'actes antisémites que dans les 3 années précédentes.
01:05Il est absolument urgent de prendre la mesure de ce phénomène et de dire que l'antisémitisme est un poison qui mine notre société et on voit bien là derrière que certains cherchent à importer sur notre sol non seulement le conflit israélo-palestinien mais toutes les haines qui y sont associées.
01:25Il y a deux références dans ce que vous dites, l'une à Emmanuel Macron qui dit comme vous que l'antisémitisme est un poison, est-ce que vous estimez qu'il fait suffisamment ? Et l'autre référence, on le sent bien, c'est plutôt pour une partie de la gauche, mais d'abord sur le poison, est-ce que la France fait suffisamment ?
01:37Non, je pense que la France est aujourd'hui à un point de bascule. Chaque jour l'autorité de l'État recule, chaque jour l'insécurité progresse et chaque jour nos compatriotes, quelle que soit la confession ou le sentiment qu'on est dans un autre pays où les libertés et les sécurités ne sont plus garanties, notamment la sécurité et les libertés individuelles.
01:56Et moi j'aimerais dire que cet antisémitisme d'atmosphère, il est le fait de deux périls qui planent aujourd'hui sur notre pays et qui fragmentent la société. Le premier c'est le totalitarisme islamiste qui combat tout ce que nous sommes et qui cherche non pas seulement à se séparer de la société française mais à imposer à toute la société française ses propres interdits.
02:15Et deuxièmement c'est le péril de l'extrême gauche qu'on a encore vu s'illustrer tragiquement dans les rues de Paris samedi dernier avec des messages extrêmement violents contre l'État, contre la République, contre la police, avec des drapeaux palestiniens qui ont été agités.
02:29Et quand je vois il y a encore quelques jours des affiches de la France insoumise qui rappellent d'ailleurs les années 30 allant jusqu'à caricaturer Cyril Hanouna, on se dit qu'on a non seulement un antisémitisme qui se diffuse, des relais des militants mais en plus un mouvement politique qui fait le choix d'alimenter le communautarisme et le discours de haine dans notre pays à l'égard de nos compatriotes de confession juive.
02:53Est-ce qu'il y avait une forme de responsabilité directe pour vous ? Est-ce que pour vous il y a un lien entre les affiches, les slogans de la semaine dernière et l'agression de samedi ?
03:03Oui, l'enseignement, je l'avais dit à l'époque du 7 octobre 2023, c'est que pour la première fois la condamnation du terrorisme islamiste ne faisait pas l'unanimité dans la société française.
03:15Et on a vu un mouvement tomber dans l'indignité, celui de monsieur Mélenchon et de ses parlementaires, allant jusqu'à considérer que le Hamas n'était pas un mouvement terroriste mais un mouvement de résistance.
03:28Quand on voit que la France insoumise épouse toutes les revendications politico-religieuses qui sont aujourd'hui celles des fondamentalistes, quand on voit cette affiche encore une fois, ces caricatures qui ont été faites notamment d'un animateur télé de Cyril Hanouna,
03:42on est dans un antisémitisme qui n'est pas seulement décomplexé mais qui est assumé, qui est revendiqué, dans le but espéré, je mets des guillemets, d'aller flatter un électorat sensible à la thématique de l'islam et sensible aux conflits israélo-palestiniens.
03:56Donc c'est un enjeu de civilisation en réalité.
04:01Et en même temps, pour l'ERN, est-ce que l'antisémitisme c'est vraiment grave grave ou c'est juste moyen grave ?
04:06Pourquoi vous dites cela ?
04:07Je vous pose la question parce qu'en 2015, après que Jean-Marie Le Pen ait redit ses propos sur le point de détail d'échangement de gaz, il avait été expulsé d'ERN par Marine Le Pen.
04:19Elle avait dit que c'était une décision douloureuse mais elle l'avait fait.
04:22Et depuis elle regrette, elle dit je ne me le pardonnerai jamais, jusqu'à la fin de mon existence je me poserai toujours la question est-ce que j'aurais pu faire autrement ?
04:29Est-ce que ça veut dire que finalement ce n'était pas si grave ce qu'il avait dit Jean-Marie Le Pen ?
04:31Non, ça veut dire que lorsque une fille parle de son père et que son père est décédé il y a quelques jours, les mots qu'elle utilise sont des mots personnels et non plus des mots politiques.
04:44Je crois que Marine Le Pen a toujours été, et personne ne peut lui en faire le reproche, irréprochable sur ce sujet, allant jusqu'à rompre avec son propre père sur le plan politique.
04:55Et pendant de très nombreuses années, vous le savez, sur le plan personnel, une fille peut regretter de ne pas avoir parlé à son père pendant plusieurs années.
05:04Mais en tout cas la chef politique qu'elle a, a toujours été extrêmement courageuse, elle a toujours pris ses responsabilités.
05:09Et permettez-moi de vous rappeler que dans quelques heures, dans quelques jours, je m'envolerai pour Israël.
05:16Je suis invité à intervenir sur cette grande cause qui doit nous unir qui est la lutte contre l'antisémitisme, à l'invitation du gouvernement de l'État d'Israël.
05:24Et je m'y rendrai aussi comme un acte de solidarité à l'égard d'une nation qui lutte non seulement pour sa sécurité, mais qui lutte, comme nous devons lutter ici, contre le fondamentalisme islamiste et contre le terrorisme.
05:35Donc le Rassemblement National, et je le dis très clairement, n'est plus le Front National.
05:39Le Rassemblement National n'est pas le Front National.
05:42Et si précisément il y a eu cette rupture que vous évoquez en 2015 entre Marine Le Pen et son propre père, c'était en très grande partie en raison et à raison de la question de l'antisémitisme.
05:51Ce qui veut dire que les regrets ne sont que des regrets d'une fille d'Israël et de son père, mais sur le fond, est-ce que vous dites ce matin, Jordan Bardella, qu'il fallait l'exclure, qu'il n'y a pas de regrets à l'avoir exclu ?
06:01Il le fallait et Marine Le Pen n'avait aucun autre choix.
06:05Et je crois que personne, aucun Français, et aucun Français de confession juive, ne peut ce matin nous faire le reproche de ne pas avoir été clair, extrêmement limpide sur cette question.
06:18Et je crois que beaucoup de nos compatriotes de confession juive sont extrêmement inquiets de voir la naïveté qu'il y a pu y avoir à l'égard du fondamentalisme islamiste dans notre société depuis 15 ans.
06:28Or, cette naïveté, nous ne l'avons pas eue.
06:31Et le temps n'est plus aujourd'hui aux demi-mesures, il est aux mesures claires, courageuses, fortes.
06:36Et pour mettre nos compatriotes de confession juive à l'abri des violences et à l'abri de l'insécurité, comme tous les Français, il faut lutter et mener une guerre totale aux islamistes et à l'islamiste, que ce soit en France, en Israël.
06:47En Europe ou partout dans le monde.
06:48Vous dites, Jonathan Manela, que vous partirez effectivement en Israël demain, à l'invitation d'un des membres du gouvernement.
06:55Vous dites également que le RN d'aujourd'hui n'est plus le FN d'hier.
07:00Je recevais ce matin le représentant des institutions juives de France, le président du CRIF, Yonatan Harfi.
07:06Je l'invitais évidemment pour réagir à ce qui s'était passé samedi, mais je lui ai aussi posé la question de votre voyage.
07:11Et il a pour le moins, au minimum, une certaine prudence, voire même méfiance, c'est son mot. Écoutez.
07:20Cette invitation, elle est le fait d'Israël, qui fait ses propres choix politiques.
07:26Elle n'engage pas les institutions juives de France, et je veux le dire, car la position historique des institutions juives de France, et du CRIF en particulier, a toujours été une méfiance.
07:33Nous considérons que face à l'antisémitisme, une mue peut s'opérer, mais pour ça, il faut qu'elle soit discrète et complète.
07:41Aujourd'hui, on sent bien que ce sujet est instrumentalisé pour mettre en scène un rassemblement national nouveau, dans une stratégie de conquête du pouvoir.
07:50Je considère que l'antisémitisme ne peut pas être instrumentalisé politiquement.
07:54Vous instrumentalisez l'antisémitisme ?
07:56Mais M. Harfi fait de la politique.
07:58Et vous, vous n'en faites pas ?
07:59Voilà. Mais en l'occurrence, c'est moi qui suis invité dans quelques heures en Israël.
08:04Mais vous ne faites pas de la politique ?
08:06Et croyez-moi, il y a beaucoup de nos compatriotes de confession juive qui considèrent que les propos de M. Harfi sont des propos politiques, politisés, qui font fi de la réalité de ce qui est en train de se passer en France.
08:19Croyez-moi, il y a beaucoup de nos compatriotes de confession juive qui, en 2024, ont porté leur suffrage et ont porté leur confiance sur le rassemblement national.
08:26Je ne fais pas de politique. J'ai toujours été, en tout cas sur ce sujet, je ne cherche pas à instrumentaliser tel ou tel drame.
08:32Moi, j'ai toujours été très clair sur ce sujet. J'ai toujours été très clair sur les menaces qui visaient aujourd'hui la communauté juive de France.
08:38Permettez-moi de vous rappeler que lorsqu'il y a eu les atrocités commises le 7 octobre 2023, nous étions à la marche à Paris contre l'antisémitisme avec Marine Le Pen, avec les députés du rassemblement national.
08:49Et l'accueil, je dirais bienveillant, je ne sais pas si c'est le mot, mais en tout cas chaleureux que nous avons reçu de la part de nos compatriotes, pour moi, veut dire beaucoup.
08:58Et pour moi, ce suffit à lui-même. Il est vital de ne pas oublier ce qui s'est passé le 7 octobre 2023.
09:04Et si je me rends en Israël aussi, c'est pour dire que face à la montée du terrorisme, face à la barbarie islamiste, nous devons être unis.
09:12Le 7 octobre, il y a eu 1200 morts civiles essentiellement qui ont été, je dirais, laissées par la barbarie du Hamas.
09:21Il y avait 42 de nos compatriotes, 42 français, 1200 morts en Israël, c'est l'équivalent de 8500 morts rapportées à la population française.
09:29C'est-à-dire que dans le même jour, Israël a vécu à la fois son 11 septembre et son Bataclan.
09:33Et donc, je crois que le devoir de la France est non seulement de dialoguer avec Israël, mais d'entretenir des liens étroits sur le plan diplomatique, économique et sécuritaire,
09:43avec toutes les nations du monde qui luttent pour leur sécurité et qui luttent contre le terrorisme islamiste.
09:48Le reste, si vous voulez, c'est de la politique politicienne. Je pense, mais peut-être à tort...
09:52Mais vous pouvez entendre ce malaise ?
09:54Moi, ce qui me met mal à l'aise, c'est que...
09:56Parce que, certes, vous avez changé de nom, mais c'est le parti de Jean-Marie Le Pen.
09:58Vous-même, vous aviez eu du mal, je me souviens, à vous avoir interrogé plusieurs fois.
10:02Vous aviez eu du mal, au départ, à dire de Jean-Marie Le Pen qu'il était antisémite. Vous aviez fini par le dire, mais...
10:07Je reconnaissais qu'il y avait un malaise.
10:09Non, mais Jean-Marie Le Pen est le père de Marine Le Pen.
10:11Vous connaissez l'état de malloyauté...
10:13Mais je crois quand même qu'il soit mélangé, mais...
10:15Non, non, il n'y a aucun mélange. À quel moment ? Qu'est-ce que vous avez à me reprocher sur ce sujet ou sur cette question ?
10:19Je vous parle du malaise.
10:21Mais je n'ai aucun malaise.
10:23Et qui est le malaise dont se fait lui-même l'écho, Yann Attana ?
10:25Moi, mon malaise, il vient de ces insoumis à l'Assemblée nationale,
10:30du fait qu'ils soufflent sur les braises de l'antisémitisme,
10:33et qu'il y a encore quelques mois, aux élections législatives,
10:36Gabriel Attal et Emmanuel Macron ont retiré leurs candidats
10:39pour appeler à voter pour des candidats ouvertement antisémites
10:43lors des élections législatives.
10:45Il vient de là, mon malaise. Et croyez-moi, j'ai toujours été extrêmement clair sur ce sujet.
10:49Et si je suis invité dans quelques jours par le gouvernement de l'État d'Israël,
10:52pour me rendre aussi en partie sur les lieux qui ont été attaqués par le Hamas,
10:58le 7 octobre 2023,
11:00c'est aussi la reconnaissance du rôle qui est désormais le nôtre
11:03sur l'échiquier français, sur l'échiquier européen,
11:06et sur le fait que nous apparaissons aujourd'hui
11:08comme un partenaire potentiel demain dans la lutte contre le terrorisme,
11:11dans la mesure où nous sommes perçus, y compris depuis l'étranger,
11:14comme un successeur possible à l'ère Macron.
11:18Jordan Bardella, la loi sur le narcotrafic sera portée au vote
11:22demain par l'Assemblée nationale. Est-ce que le RN la votera ?
11:26Nous votons une partie, évidemment, une très grande partie de ces propositions.
11:32Ces propositions vont en grande partie dans le bon sens.
11:34Ce sont des mesures qui visent à simplifier les procédures d'enquête,
11:37à isoler notamment les détenus.
11:40Moi, je pense que le narcotrafic est en train de gangréner aujourd'hui
11:43une partie considérable du territoire français.
11:45La France est en train de devenir un narco-État, une narco-république
11:48avec des bandes de plus en plus armées.
11:50Avec de la corruption, avec un État fragile ?
11:52Avec de la corruption au niveau local et au niveau de certaines municipalités
11:56qui, par clientélisme, ferment les yeux.
11:58Et face au narcotrafic, moi, j'ai toujours été partisan d'une guerre totale.
12:03Encore une fois, je le disais tout à l'heure, la France est un point de bascule.
12:06Et soit la France se réveille et soit la France s'engage en un sorceau
12:11sécuritaire et pénal, soit certains de nos territoires seront submergés.
12:15Vous souhaitez que cette loi passe ?
12:17Oui, et nous avons soutenu d'ailleurs beaucoup de ces amendements.
12:18Nous avons émis des réserves sur l'un de ces articles
12:22qui prévoient notamment l'accès à des messageries cryptées
12:24parce que nous sommes aussi les défenseurs des libertés publiques
12:27et je crois que ça pourrait être aussi la porte ouverte à certaines dérives.
12:32Vous savez, moi, quand ça va dans le bon sens, je ne fais pas de politique.
12:35Et vous rappeliez tout à l'heure l'histoire du Rassemblement National.
12:38Je me permets de vous rappeler que le sectarisme, nous n'avons fait que le subir.
12:41À partir du moment où une mesure va dans l'intérêt du pays, dans l'intérêt des Français,
12:44quel que soit son auteur, nous la votons parce que nous avons au cœur
12:48l'intérêt du pays et l'intérêt des Français.
12:50La question des étrangers qui seraient mis hors des prisons pour poursuivre leur peine,
12:56c'est l'une des préconisations de Gérald Darmanin, ça vous fait rigoler ?
13:00Oui, ça me fait rigoler parce que le mandat d'Emmanuel Macron se termine dans deux ans
13:05et depuis maintenant sept ans, on nous combat avec une très grande virulence,
13:10une très grande violence, y compris sur le fond des mesures que nous proposons.
13:12Et moi je m'aperçois qu'en fin de règne, les responsables politiques en viennent toujours à expliquer que nous avions raison.
13:17Il se trouve que ça fait à peu près 30 ans que le Rassemblement National milite
13:21pour l'expulsion des délinquants et criminels étrangers.
13:24S'il y a des accords bilatéraux avec la possibilité que les peines soient faites dans les pays d'origine,
13:29moi je suis évidemment pour que les délinquants et criminels étrangers soient non seulement expulsés,
13:33mais qu'on puisse organiser les peines dans les pays d'origine.
13:37C'est ce qui se fait avec un certain nombre de pays, le Danemark par exemple le fait avec le Kosovo,
13:40mais ce qui est certain c'est que vous voyez bien là,
13:43tout l'opportunisme de ces gens qui parlent beaucoup mais qui agissent peu en réalité.
13:47Mais vous faites allusion aussi à la question des accords bilatéraux.
13:5120% des prisonniers étrangers sont de nationalité algérienne, autour de 20%.
13:58On sait les difficultés aujourd'hui à trouver des accords, notamment pour avoir des laissés-passer.
14:03Quelle est votre position sur ce point ?
14:06Est-ce qu'il faut aller davantage vers un bras de fer quitte à couper les relations avec l'Algérie
14:12et donc à avoir moins aussi de possibilités de travailler ensemble dans la lutte contre le terrorisme ?
14:18Est-ce qu'il faut effectivement aller jusqu'au bout ?
14:20On ne travaille pas ensemble dans la lutte contre le terrorisme et l'insécurité pour les Français
14:24puisque l'Algérie refuse de récupérer une très grande partie des OQTF et des ressortissants.
14:31Je me rappelle qu'il y a encore quelques jours,
14:33lorsqu'on a discuté sur les plateaux de télévision du drame de Mulhouse,
14:37l'un de nos compatriotes a été assassiné par un terroriste islamiste qui était un Algérien
14:42qui avait été refusé à dix reprises par le régime algérien.
14:47Donc vous voyez bien là que l'Algérie multiplie les provocations à l'égard de notre pays,
14:51qu'elle multiplie les injures, pour ne pas dire les parjures, à l'égard de la France,
14:55à l'égard de la République, à l'égard de ses dirigeants.
14:58Et je pense qu'il ne s'agit plus désormais de discuter d'une riposte graduée
15:01mais de prendre des mesures extrêmement fermes.
15:04Je suis favorable à ce que nous abrogions les accords de 1968
15:09qui non seulement facilite l'immigration algérienne en France
15:12mais qui facilite l'installation de ressortissants algériens en France, premièrement.
15:15Deuxièmement, à ce qu'il n'y ait plus aucun visa qui soit délivré
15:19non seulement à des ressortissants diplomatiques mais tout court à des ressortissants algériens
15:23tant que l'Algérie refusera de récupérer ses ressortissants.
15:26Et troisièmement, je pense qu'il faut suspendre l'aide au développement
15:28et l'aide publique qu'on donne chaque année à l'Algérie.
15:31Est-ce que les Français qui nous écoutent ce matin
15:34qui se demandent bien souvent ce qu'on fait avec leur argent
15:36dans un pays où les impôts sont toujours plus élevés chaque année
15:39qu'on finance la bourse des étudiants algériens qui s'installent en France
15:43ou que l'Union européenne engage des appels à projets avec l'Algérie
15:47s'agissant de la gestion de l'eau en Algérie
15:50quand on sait que dans nos territoires d'outre-mer, aux Antilles ou encore à Mayotte
15:53un Français sur trois n'a pas accès à l'eau potable.
15:56Donc il faut non seulement suspendre les visas
15:59mais il faut fermer à la fois le robinet de l'immigration
16:02et également le robinet des subventions
16:05et accessoirement empêcher les dirigeants algériens
16:08de venir se faire soigner en France
16:10tant qu'ils refuseront toute coopération avec la France.
16:13Il faut que l'Algérie comprenne que nous ne sommes pas sous sa tutelle.
16:16Nous lui avons donné son indépendance.
16:18Elle doit maintenant nous donner la nôtre.
16:20Jordan Bardella officiellement le conclave sur les retraites se poursuit
16:22mais il n'y aura pas de retour de la retraite à 62 ans.
16:25François Bayrou, vous continuerez à le soutenir ?
16:27Vous continuerez à soutenir le gouvernement François Bayrou
16:30ou est-ce que vous pourriez le censurer ?
16:32Nous pourrions parfaitement le censurer
16:34parce qu'en réalité ce gouvernement c'est beaucoup de bruit et très peu d'actes
16:37et les grands sujets quotidiens des Français
16:40qu'il s'agisse du pouvoir d'achat, de l'insécurité
16:43ou du contrôle de l'immigration ne sont pas réglés.
16:46On entend les annonces, les opérations de communication du ministre de l'Intérieur.
16:49Je me permets de vous rappeler que l'immigration est en augmentation
16:52s'agissant des titres de séjour légaux par rapport à 2023
16:55et que nous avons accordé en 2024
16:58et c'est ça la folie qui est en train de se passer
17:0119,7% de visas en plus à l'Algérie en 2024 qu'en 2023.
17:06Vous voyez bien là qu'entre ce qui est dit pour amuser la galerie et ce qui est fait
17:10les attentes quotidiennes des Français ne sont pas réglées.
17:13Vous pourriez censurer et s'entarder ?
17:15On pourrait censurer évidemment sans s'entarder.
17:18A partir du moment où il ne se passe rien
17:22les urgences quotidiennes des Français
17:25ne sont pas traitées.
17:27Nous avons obtenu dans le cadre du budget de l'État
17:30un certain nombre de victoires qui sont des victoires idéologiques
17:33mais qui sont surtout des victoires concrètes pour les Français.
17:35Si au mois de janvier 24 millions de Français ont reçu un mail
17:38leur indiquant que leur facture d'électricité allait baisser de 15%
17:41c'est grâce au Rassemblement National
17:43et c'est grâce aux concessions que nous avons obtenues
17:45dans le cadre de la première censure.
17:47Donc nous ne sommes pas au pouvoir.
17:49Nous sommes peut-être dans une marche intermédiaire.
17:51Nous allons continuer de nous battre
17:53et moi je continue à réclamer une dissolution à l'automne
17:55qui ne peut émerger de ce paysage politique
17:57et que précisément notre devoir c'est de nous tenir prêts
18:00et le devoir des Français sera de choisir au moment où il le faudra.
18:03Et c'est ma question, est-ce que vous êtes prêts ?
18:05C'est mon devoir de l'être
18:07et nous travaillons activement pour nous y préparer.
18:11Vous, Jordan Bardella ?
18:13Chaque jour qui passe je m'y prépare, oui.
18:15Vous vous y préparez aussi parce que potentiellement la semaine prochaine
18:18c'est vous qui devrez reprendre le flambeau de la présidentielle ?
18:20Je vais préciser pour ne pas qu'il y ait d'ambiguïté
18:22je vais parler des élections, de potentielles élections législatives
18:25et des potentielles victoires en cas d'élection législative.
18:28Vous faites référence au verdict du procès...
18:30La semaine prochaine, verdict dans le procès des assistants parlementaires.
18:33Marine Le Pen qui pourrait se voir interdite de se représenter.
18:37Dans ce cas-là c'est vous qui serez candidat.
18:39Marine Le Pen ne sera pas inéligible
18:42parce que Marine Le Pen est totalement innocente
18:44des faits qui lui sont reprochés
18:46et cela me paraîtrait invraisemblable à moi
18:48comme à des millions de Français
18:50qu'une candidate qui a été trois fois candidate
18:52à l'élection présidentielle
18:53qui est aujourd'hui dans les sondages
18:55qui sont faits donnés au second tour
18:57puisse être empêchée de se présenter
18:59pour ce qui ne relève ni d'emplois fictifs
19:02ni d'enrichissement personnel
19:04mais d'un désaccord administratif
19:06sur la façon dont travaillent des assistants parlementaires
19:08au sein du Parlement européen.
19:10Vous ne voulez pas y croire mais j'imagine
19:12que vous avez quand même été obligé de penser à ce scénario
19:14vous en avez parlé tous les deux.
19:16Je ne me mets pas dans cette hypothèse.
19:18Vous ne vous mettez pas dans ce scénario ?
19:20Je ne me mets pas dans ce scénario ni dans cette hypothèse
19:21et s'il devait y avoir une décision
19:23qui est contraire à ce que nous croyons être
19:25notre bonne foi et notre sincérité
19:27alors il y aura un appel
19:29s'agissant de l'exécution provisoire.
19:31Permettez-moi de vous rappeler
19:33que même les pires adversaires politiques
19:35de Marine Le Pen
19:37a commencé par le ministre de la Justice
19:39qui n'était pas ministre de la Justice
19:41au moment où il a tenu ses propos
19:43M. Darmanin a indiqué que le combat contre nous
19:45devait se faire, je le cite,
19:47sur le terrain politique
19:49et pas sur le terrain judiciaire.
19:51Merci d'avoir posé ces questions ce matin
19:53président du Rassemblement national
19:55et député européen.
19:57Il est 8h52 sur RMC-BFM TV.