Le cinéaste Wes Anderson est l'invité d'Ali Baddou et Marion L'Hour, à l'occasion de la rétrospective que la Cinémathèque Française lui consacre.
Prise de son : Julien Girard
Images : Morgane Fougeri - Aymeric Lemaître
Montage : Didier Mariani
Prise de son : Julien Girard
Images : Morgane Fougeri - Aymeric Lemaître
Montage : Didier Mariani
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Et notre invité ce matin est un scénariste, producteur, réalisateur américain multi-primé,
00:04inventeur surtout d'une esthétique et un style reconnaissable entre mille,
00:07un amoureux de la France, à qui la Cinémathèque française à Paris consacre une exposition
00:13pour la première fois et qui nous accorde une interview exclusive.
00:17Bonjour Wes Anderson.
00:18Bonjour. Bonjour, bonjour, merci, merci.
00:21Je le disais, c'est la première exposition qui vous est consacrée.
00:23Elle est magnifique.
00:24Il y a des costumes, par exemple ceux de la vie aquatique, de la famille Tenenbaum,
00:28des maquettes comme celles du Grand Budapest Hotel par exemple,
00:31des personnages de films en stop motion comme The Fantastic Mr. Fox,
00:35des carnets de travail, des éléments de décor.
00:37C'est foisonnant, ça vient s'ajouter évidemment au succès de vos films
00:41et même à la folie des réseaux sociaux où beaucoup d'internautes publient des vidéos
00:45où ils essayent d'imiter votre univers.
00:47Ça vous fait quoi d'être culte, Wes Anderson ?
00:50Je pense, bien, tout d'abord,
00:53je garde tous les détails, tous les costumes, tous les décors de mes films depuis 30 ans.
01:08Et finalement, il y a une raison pour cela.
01:12Vous savez, la cinémathèque,
01:16je connaissais la cinémathèque depuis que j'avais 15 ans
01:20et j'ai toujours eu un fantasme pour ceux qui allaient à la cinémathèque
01:26quand ils étaient adolescents, Godard, Truffaut et toute cette bande
01:31qui allaient à la cinémathèque lorsque c'était nouveau.
01:34C'était Henri Langlois qui était à l'époque le directeur et à l'époque d'André Bazin.
01:40Et donc pour moi, d'être capable de montrer tout cela en expo,
01:48c'est quelque chose d'extraordinaire pour moi.
01:52Et l'expérience.
01:57Et aussi de travailler avec Abe Rogers, qui est le chef d'éco et l'équipe de la cinémathèque,
02:04ça ne pouvait pas me faire plus plaisir de ce qu'ils ont décidé de mettre en exposition.
02:10C'était l'expo jeudi dernier, c'était un des premiers jours d'ouverture au public,
02:13mais c'est en pleine semaine, les gens travaillent et pourtant, il y avait déjà beaucoup de monde.
02:17Est-ce que vous comprenez pourquoi le public, notamment le public français, vous apprécie autant ?
02:21Je sens une grande relation avec le public français.
02:28Je fais partie du public français dans une certaine mesure.
02:32Pendant des années, j'ai passé beaucoup de temps à Paris.
02:36Et quand je suis arrivé pour la première fois, ce qui m'a impressionné,
02:42je connaissais le quartier latin, je savais à quoi m'attendre.
02:46Je connaissais Pariscope, plus personne ne le regarde,
02:51mais à l'époque, Pariscope, c'était la Bible sur la façon de passer ses soirées.
02:55Et pour moi, c'est tout à fait naturel.
03:01Si j'ai un soutien d'un public français, pour moi,
03:07c'est comme si ça me semble naturel, parce que c'est mon public.
03:15J'en fais partie.
03:16Vous aimez la France, la France vous aime beaucoup.
03:19Vous avez un rapport très fort au cinéma.
03:21On l'a entendu au cinéma français, à la culture française.
03:24Vous adorez le côté rétro de Joe Dassin, Belmondo.
03:30Ça a nourri votre imaginaire.
03:32Comment est-ce que vous regardez la France d'aujourd'hui ?
03:35Vous aimez une France rêvée, une France imaginaire ou la France telle qu'elle est ?
03:40Je ne pense pas au rétro.
03:46L'art, les œuvres d'art, on les regarde à travers le temps, de n'importe quelle période.
03:53Je pense que pour moi, je tire mon inspiration de beaucoup de choses américaines aussi,
04:03mais il y a quelque chose au sujet de gens qui font beaucoup de films au cours de nombreuses années.
04:09Ils font partie de ce qu'ils font, ils racontent, ils ont des récits, ils font leurs scénarios,
04:14mais une partie de leur travail, c'est de partager les choses qu'ils ont apprises,
04:20de partager la culture qu'ils ont absorbée.
04:24Donc, on a beaucoup de choses, François Hardy, par exemple, dans Moonrise Kingdom,
04:31ça vient de ce fait que dans le film, il dit que son parrain lui a donné telle et telle chose.
04:37Et c'est mon expérience à moi.
04:39Et ce n'est pas particulièrement François Hardy, mais c'était la musique de la mère d'Agathe.
04:47Et puis, il y a Léa Seydoux, il y a les acteurs français que vous aimez faire jouer.
04:52Je cherchais des excuses pour écrire des parties en français, pour jouer avec des acteurs français, ça c'est vrai.
05:00Léa Seydoux, on a écrit un passage pour Léa.
05:04Mathieu, je le connais depuis des années, il a fait quelque chose pour nous,
05:07dans le Fantastique Monsieur Frog, dans la version française,
05:11Daniel O'Toye, Ibole Girardot, Jean-Pierre Léaud.
05:15Dans le Fantastique Monsieur Frog, j'ai utilisé Vincent Lindon.
05:21Il y avait beaucoup de mes acteurs français favoris.
05:24Il y a Aurore Clément aussi.
05:26Il y a beaucoup d'acteurs français que j'adore.
05:28Et toute possibilité d'avoir une occasion de collaborer avec ces gens-là,
05:32eh bien, je la recherche.
05:34Et aussi, on a le nouveau film que je viens de faire, filmé par Bruno De Bonnel.
05:44J'ai travaillé avec Alexandre Desplat pour la musique.
05:48Donc, notre département artistique est entièrement français, pour l'instant.
05:53Il sortira le 28 mai prochain.
05:54Oui, exact, pour le prochain film.
05:56Ce qui est passionnant aussi dans l'exposition, c'est de voir comment vous travaillez,
06:00comment vous faites un storyboard avant chaque film.
06:03Ensuite, vous faites une sorte de film d'animation avec ce storyboard
06:07et vous faites vous-même les voix de tous les personnages.
06:11En fait, il n'y a pas de place à l'improvisation.
06:13Tout est maîtrisé, tout est pensé.
06:18Quelqu'un m'a posé la question au sujet de Mike Lee.
06:21Qu'est-ce que je pensais de Mike Lee sur sa façon de préparer ses films ?
06:28Tout est basé sur le fait que les acteurs improvisent devant la caméra.
06:33Pour moi, quand j'entends cette description de Mike Lee, dont j'adore les films,
06:39je pense qu'il collabore avec les acteurs pour faire son écriture.
06:45Il travaille avec eux pour créer un récit.
06:48Et eux absorbent le récit en l'aidant à l'inventer.
06:53De mon côté, tout d'abord, j'aime travailler avec les acteurs.
06:58Mais dans la préparation d'un film, pour moi, j'ai une tendance à avoir d'autres collaborateurs.
07:04Mais on travaille aussi dans un cycle d'improvisation.
07:07On découvre le film en faisant le storyboard, en le planifiant.
07:14C'est avec un différent groupe de collaborateurs
07:17plutôt que d'être avec les acteurs dans une salle de répétition.
07:21C'est toujours de l'improvisation.
07:23On ne sait jamais ce qu'on va faire jusqu'à ce que vous commencez vraiment à le matérialiser.
07:28Mais c'est simplement quand ça se produit que c'est différent.
07:31Chaque petit détail est important.
07:33Par exemple, ce petit mot de Suzy dans Moonrise Kingdom.
07:36Vous avez cherché très longtemps la petite fille, ou la personne en tout cas,
07:40qui avait la bonne écriture pour le film, qui allait écrire de la bonne façon.
07:44Oui, oui.
07:47Avec ce film, on avait ces personnages d'enfants.
07:52Et quand vous faites un casting d'enfants, automatiquement, il faut les découvrir.
07:57Vous n'êtes pas capable de découvrir quelqu'un ou de prendre quelqu'un,
08:01une vedette parmi une liste d'enfants.
08:03C'est le processus de découverte.
08:05Mais dans le cas d'un film où l'un d'entre eux est un peintre, l'autre écrit,
08:11comme tout film, comme Benicio del Toro joue le peintre dans le Royaume spécial français,
08:17il faut vraiment faire un casting de peintre.
08:21Benicio.
08:22Mais il fallait aussi filmer sa main en tant que peintre.
08:25De même avec ce film.
08:27Et dans ce cas-là, il y avait des lettres de cette petite fille.
08:31Et les lettres sont montrées et montrées encore et encore.
08:35Et je voulais qu'elle ait une bonne écriture.
08:39Une écriture de l'époque.
08:41Les années 60.
08:47Et donc, on a fait une sorte de casting des écritures d'enfants.
08:52Et on a eu une sorte de compétition pour des peintres de 12 ans.
08:56Et on a trouvé des peintres merveilleux âgés de 12 ans.
08:59Et ces tableaux sont dans l'exposition.
09:02Tout comme le travail de Sandro Kopp, qui fait les peintures de Benicio del Toro.
09:08Parce qu'il y a un monde de l'enfance dans vos films.
09:11Très souvent, des enfants.
09:13Et dans l'exposition, il y a aussi des références très intellectuelles.
09:17Très pointues, comme on dit en français.
09:20Une petite fille, par exemple.
09:21Trois dessins d'une petite fille.
09:23Elle lit Jean-Paul Sartre.
09:25Elle lit Pirandello.
09:27Elle lit Agamemnon d'Échille.
09:30Et c'est quelque chose de très étonnant.
09:32De mélanger la part de l'enfance et cette culture.
09:36Cette culture très exigeante.
09:38Qu'est-ce que veut dire cette symbiose entre les deux ?
09:44C'est le fait que certains de ces personnages sont des étudiants.
09:49Ceux qui vont faire un mai 68.
09:52Une partie de leur identité qu'ils se créent.
09:54C'est d'être des intellectuels.
09:56Et nous avons notre propre philosophe de fiction.
10:02Il est joué par Bruno Delbonnel.
10:05Le cameraman.
10:07Ça vient des personnages, dans ce cas-là.
10:09Est-ce que ça répond à votre question ?
10:11Oui, c'est une très bonne réponse.
10:13C'est des films.
10:15Chaque salle de l'exposition est consacrée à un monde.
10:19Il y a des maisons de poupées.
10:21On voit que vous créez des univers quand on déambule dans l'exposition.
10:25Ce n'est pas un cinéma réaliste, votre cinéma.
10:29Est-ce que le réel vous intéresse, Wes Anderson ?
10:37La réponse est oui.
10:39Pour moi, les personnages...
10:41De mon point de vue, je veux faire des personnages...
10:46qui ont un lien avec ma propre expérience.
10:49Ma famille, mes amis.
10:52Je sais que le monde du cinéma, le monde des films...
10:58semble être entièrement concocté à un petit peu de fantasme.
11:03Ce sont des fables.
11:06Mais, jusqu'à un certain degré, chaque film...
11:10Est-ce qu'il veut faire une simulation proche de la réalité ?
11:16Ou est-ce qu'il veut simuler quelque chose d'autre ?
11:20Et je dirais que, d'ordinaire, lorsqu'on fait un film,
11:23on ne sait pas exactement ce que ça doit être.
11:27Jusqu'à ce que chaque décision soit prise.
11:32Je ne veux pas que mes films soient séparés de la réalité.
11:35Mais dans le même temps, je veux inventer quelque chose de nouveau.
11:38Et c'est ce qui se produit naturellement pour moi quand je fais cette histoire.
11:41Ce sont des mondes que vous créez dans le monde.
11:44Il y a toujours une référence à ce qui existe.
11:46Un film, parmi d'autres, Grand Budapest Hotel, un chef-d'oeuvre,
11:50il y a la référence à Stefan Zweig.
11:52Ce n'est pas du pur imaginaire.
11:55Il faut qu'il y ait l'histoire, malgré tout,
11:58qui soit là, comme dans Darjeeling Express,
12:00comme même dans la vie aquatique.
12:02Il faut que votre monde s'inscrive dans notre présent.
12:09Souvent.
12:10Je tire quelque chose d'un fait historique
12:13sur une expérience personnelle.
12:16Et sur quelque chose de littéraire aussi, souvent.
12:19Mais je ne peux rien y faire.
12:22Je dois faire ma propre interprétation.
12:24Je me suis rendu compte, au cours des années,
12:27même si je suis très spécial,
12:29même dans le cas de Grand Budapest Hotel,
12:31Stefan Zweig a été mon modèle.
12:34Et ce que nous avons fait a beaucoup plus à voir
12:37avec quelque chose comme Lubitsch
12:40qu'avec Zweig.
12:42J'ai un ami qui a vu le film,
12:45et il a connu l'épouse de Zweig.
12:48Peut-être sa première épouse.
12:50Mais il connaît son oeuvre.
12:52Il connaissait bien son oeuvre.
12:55Et il a compris simplement que c'était...
12:58A la fin, il n'a pas pensé à Zweig,
13:01mais à la fin, il a compris,
13:03il a vu qu'il y avait quelque chose de Zweig.
13:06Et il a eu une expérience extraordinaire
13:08quand il a vu le film.
13:10Mais j'ai toujours dit,
13:12la façon dont je fais mes films,
13:14c'est un petit peu comme de l'écriture à la main.
13:17On n'invente pas consciemment son style.
13:20Ça vient de votre main.
13:22Ali parlait des maisons de poupées.
13:24Effectivement, il y a des maquettes,
13:26notamment celle du Grand Budapest Hotel,
13:28dans l'exposition,
13:30parce que vous tournez à la fois en décor réel
13:33et à la fois avec des maquettes.
13:35Et vous utilisez encore la pellicule pour vos films,
13:38et pas le numérique.
13:40C'est pourtant pratique, le numérique.
13:42Beaucoup de réalisateurs tournent en numérique.
13:44Vous avez un cinéma artisanal, en quelque sorte.
13:46Oui, un peu.
13:48J'ai toujours aimé le film
13:51et la texture de la pellicule.
13:54Et donc, il n'y avait pas de raison de changer.
13:58Comme tout le monde,
14:00j'ai utilisé des caméras numériques
14:03sur des projets plus restreints.
14:05Mais je préfère le film.
14:07Et c'est disponible.
14:09Ça reste disponible.
14:11Je pense que beaucoup de réalisateurs...
14:13Je ne pense pas que ça disparaisse.
14:15C'est une alternative pour le cinéma.
14:18Pour moi, l'utilisation de miniatures,
14:21des choses que l'on fait,
14:23fabrique pour nos films.
14:25Par exemple, dans le Grand Budapest Hotel,
14:28la raison pour laquelle il y a ça,
14:31ces artifices,
14:34exprimer l'hôtel par une maquette,
14:40c'est parce que je voulais montrer un hôtel
14:43qui n'existe pas.
14:45Donc, ça devait être artificiel,
14:47d'une manière ou d'une autre.
14:49Une façon qui est simple,
14:51c'est qu'on utilise un petit peu de réel
14:53et vous l'étendez de façon numérique
14:55et vous faites quelque chose
14:57qui est réaliste du point de vue photographique.
14:59C'est pour moi, pour une manière différente,
15:01d'être capable d'inventer,
15:04de vous inventer.
15:06Sur Instagram, sur TikTok, sur les réseaux,
15:09vos fans demandent à l'intelligence artificielle
15:12de représenter d'autres films,
15:14pas les vôtres, comme Star Wars, par exemple.
15:16Montre-moi Star Wars,
15:18s'il avait été réalisé par Wes Anderson.
15:20Et c'est impressionnant,
15:22parce qu'en un coup d'œil,
15:24on reconnaît votre style.
15:26Quand on regarde vos images,
15:29un peu comme chez Kubrick,
15:31d'où vient votre obsession
15:33pour la symétrie Wes Anderson ?
15:39L'obsession,
15:43ce n'est pas suffisamment fort comme terme.
15:54Je n'ai jamais vu
15:56l'IA ou des versions IA
15:58de mon propre travail.
16:00Mais ce que je dirais,
16:02c'est que Star Wars,
16:04la Guerre des Étoiles,
16:06c'était vraiment une source d'inspiration
16:08énorme quand j'étais enfant.
16:10Mais je ne voudrais pas
16:12les idées de quelqu'un d'autre
16:14sur la façon dont moi je le ferais.
16:16Je ne sais pas.
16:18Je ne voudrais même pas voir
16:20comment moi je le ferais.
16:22Mais la façon dont
16:24je fais des films,
16:26pour moi,
16:28même si les gens voient de la cohérence,
16:30ce que je sens,
16:32c'est que ça change sans cesse.
16:34Chaque fois que je fais un film,
16:36il y a quelque chose de nouveau
16:38qui entre avec de nouveaux collaborateurs.
16:40Mais je peux comprendre.
16:42Oui, finalement,
16:44on peut sentir la main derrière la caméra.
16:46Vous parliez des collaborateurs,
16:48on les retrouve aussi au fil de l'exposition,
16:50les gens avec qui vous travaillez
16:52par exemple Alexandre Desplat,
16:54vous travaillez souvent avec lui,
16:56certains acteurs comme Bill Murray,
16:58Jason Schwartzman,
17:00il y a même les personnes qui font les maquettes
17:02qui sont aussi les mêmes.
17:04C'est important pour vous la fidélité
17:06dans le travail comme ça ?
17:08Je pense que c'est naturel,
17:10c'est normal pour moi.
17:12Parce que lorsqu'on commence
17:14à faire un film,
17:16vous rassemblez un grand groupe de gens
17:18et vous, vous avez l'idée
17:20de ce qu'ils doivent faire
17:22et eux ne le savent pas.
17:24Et ensemble, ils vont apprendre
17:26ce que vous voulez faire
17:28et vous allez l'inventer ensemble.
17:30Et il y a un défi
17:32lorsque vous devez aussi
17:34former une nouvelle relation,
17:36une nouvelle façon de communiquer.
17:38Quand on se connaît tous,
17:40vous commencez directement
17:42pour travailler.
17:44Avec les années,
17:46j'ai eu de plus en plus de chance
17:48que j'ai trouvé.
17:50Et parfois, c'est par accident.
17:52Vous savez, le marionnettiste
17:54Andy Gent qui a travaillé sur nos films,
17:56Andy a travaillé sur le fantastique
17:58Monsieur Fox, pas la conception
18:00des marionnettes, mais les conserver.
18:02Il a fait des choses qui nous ont fait
18:04penser que lorsqu'on a fait
18:06notre second film d'animation,
18:08l'île aux chiens, qu'il pouvait faire tout.
18:10Et il l'a fait.
18:12Mais non seulement il l'a fait,
18:14mais aussi parfois,
18:16on a besoin dans un film
18:18en disant pourquoi on ne va pas voir si Andy
18:20peut faire quelque chose de ça.
18:22Même chose avec Simon Weiser.
18:24Mais pour nous,
18:26il fait énormément de choses.
18:28Les collaborateurs deviennent
18:30une sorte de ressource.
18:34Et c'est très personnel.
18:36Ah oui, cette personne va penser
18:38à quelque chose de bien à ajouter
18:40à la recette.
18:42Et quand on pense à vos marionnettes,
18:44vos objets réels dans un monde irréel,
18:46quelle est la question
18:48que vous posent le plus souvent vos fans ?
18:52Je ne peux pas mettre mes doigts
18:54sur une chose qui revient sans cesse.
18:56Le principal, c'est que les jeunes
18:58posent la même question
19:00à tous les réalisateurs.
19:02Quand ils veulent le faire, c'est
19:04comment est-ce que moi je peux le faire ?
19:06Quelle que soit la question,
19:08le sous-jacent, c'est comment est-ce que moi
19:10je pourrais réussir à le faire ?
19:12Ma réponse, c'est juste
19:14commencer.
19:18Allez-y, allez de l'avant.
19:20Mais je pense que
19:22pour quelqu'un qui ne veut pas le faire,
19:24la question, c'est ordinaire,
19:26quelque chose de très spécifique
19:28qui peut venir de n'importe quel film.
19:30Parce que je sens que...
19:34Je pense que j'ai fait 10, 12 films,
19:36je ne me souviens pas exactement.
19:38Mais définitivement, je trouve
19:40qu'une personne
19:42qui est intéressée
19:44par certains aspects d'un film
19:46et une personne âgée de 20 ans
19:48de plus est intéressée par un autre film.
19:50Il n'y a pas de...
19:54Il n'y a rien d'unifié.
19:56Ça vient de différents univers,
19:58c'est ce qui me fait plaisir.
20:00C'est ça, d'avoir un corpus
20:02d'œuvres. Il y a beaucoup de voix.
20:04Une dernière question. Les murs de l'exposition
20:06sont rouges, très rouges au début
20:08et de plus en plus foncés
20:10au fil de l'exposition.
20:12Quel est le message ?
20:14Quel est le message ?
20:16Pourquoi ce choix ?
20:18Je pense que...
20:20Tout d'abord,
20:22l'exposition est conçue
20:24par Abe Rogers.
20:26C'est le fils d'un autre Rogers.
20:28C'est le fils de Georges Pompidou,
20:30l'un des monuments les plus incroyables
20:32de Paris.
20:34C'est intéressant.
20:36Abe
20:38ajoute sa propre voix.
20:40Il y a quelque chose dans leur famille
20:42au sujet de la couleur.
20:44Richard
20:46aurait vu
20:48plus du vert,
20:50de l'orange,
20:52du jaune...
20:54Pas de couleurs
20:56que l'on voit dans cette pièce.
20:58Il avait quelque chose aussi avec les couleurs.
21:00Ce sont des couleurs primaires,
21:02très spécifiques.
21:04C'est une partie de sa voix.
21:06Sa famille poursuit ces couleurs
21:08à travers leur garde-robe
21:10et dans leur vie.
21:12Qui que ce soit
21:14qui passe du temps
21:16avec cette grande famille
21:18sait qu'ils ont une identité
21:20visuelle qu'ils partagent.
21:22La couleur, c'est le tout.
21:24Et le Pompidou aussi.
21:26J'ai répondu à cette question
21:28en le mettant sur le dos d'Abe.
21:30J'ai répondu à cette question
21:32en le mettant sur le dos d'Abe.
21:34Peut-être qu'au cours
21:36de ces films,
21:38il y a quelque chose
21:40de sombre
21:42qui devient
21:44de plus en plus sombre.
21:46Vous la ressentez ?
21:48Oui, je peux le voir.
21:50Wes Anderson, l'exposition
21:52et les nombreuses projections et animations
21:54qui l'accompagnent, c'est foisonnant,
21:56c'est réjouissant, visible à presque tous les âges.
21:58Jusqu'au 27 juillet,
22:00j'ajoute que votre douzième long métrage
22:02The Finishing Scheme
22:04sort le 28 mai prochain en salles.
22:06Merci beaucoup de nous avoir répondu.
22:08C'est un grand plaisir.
22:10Merci beaucoup.