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[#LeCanapéRouge] Roland Rodrigue Moutoumbou Ndjoungui, Vice-président de l'Union Nationle

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00:00Mesdames et messieurs, bienvenue sur le canapé rouge de Gabon Media Time. Votre rendez-vous
00:22d'analyse et de débat sur les grandes questions politiques et sociales du pays.
00:26Aujourd'hui, nous avons l'honneur de recevoir le professeur Roland-Rodrigue Mutombo Djungi,
00:32vice-président de l'Union Nationale, parti qui, depuis le coup de libération du 30 août 2023,
00:38s'est affirmé comme un soutien des autorités de la transition. Alors qu'on s'approche inexorablement
00:44vers la fin de la transition, avec la tenue de l'élection présidentielle du 12 avril 2025,
00:50nous évoquerons avec notre invité les grandes réformes mises en place durant ce processus de
00:56transition, notamment la nouvelle constitution et le code électoral, le bilan de la transition,
01:02le bilan de la gouvernance des militaires au pouvoir, la présidentielle à venir, mais aussi
01:08le soutien apporté par l'Union Nationale à la candidature du président de la transition et,
01:13enfin, l'avenir de cette formation politique dans ce paysage politique en pleine récomposition.
01:20Professeur Roland-Rodrigue Mutombo Djungi, merci d'avoir accepté notre invitation.
01:27Première question, bonjour professeur. Bonjour. Alors, comme il est de coutume dans notre programme,
01:35la première question que je vais vous poser est celle de savoir comment vous vous portez en
01:40cette période de transition. Alors, je tiens à vous remercier pour cette invitation. Comment je
01:48me porte ? Quand le Gabon va bien, moi je vais mieux. Maintenant que le Gabon va relativement
01:56bien, je crois que je vais très bien. La preuve, c'est que pour être arrivé au concept de votre
02:04émission, Canapé Rouge, j'ai mis une cravate rouge, non seulement pour créer une osmose,
02:11mais surtout pour vous montrer l'éclat et la vivacité du moment que nous vivons. Alors,
02:16lors de la préparation de notre émission, nous avons quelque peu parcouru votre biographie et
02:22plus particulièrement votre parcours politique. Alors, on retient un élément assez important.
02:29Alors, en 2006, de retour au Gabon, vous avez fait votre première sortie politique officielle en tant
02:36que candidat à l'élection législative pour le compte de l'Union du Peuple Gabonais de
02:41feu Pierre Mamboudou Mamboudou, en face de la candidate du PDG de l'époque, une certaine Paulette
02:47Missambo. Comment s'est fait ce rapprochement avec celle qui aujourd'hui est une très proche ? Alors,
02:54merci de rappeler cette petite histoire. Je voudrais vous rappeler que j'ai sacrifié
03:02pratiquement toute ma jeunesse à combattre le PDG. Lorsque le vent de l'Est a soufflé en Afrique,
03:10en 1990, motivé et admiratif vis-à-vis du RNB de Paul Babessol et du PGP de Pierre Agonjo-Kawe,
03:23du professeur Pierre Agonjo-Kawe, j'étais encore élève au lycée d'État de Koulamoutou,
03:27je me suis engagé à combattre le PDG. Et ce qui fait que lorsque j'arrive à l'université,
03:34après mon bac, je rencontre M. Nanguément, qui était président du Parti libéral-démocrate
03:41après la scission avec le PGP. Et c'est comme ça que je fais mes premiers pas en politique. J'ai
03:48été élu président national des jeunes dans l'organe de jeunesse du Parti libéral-démocrate. Et je
03:57pourrais pas rentrer dans les détails de ce que ça m'a valu comme problème. Je suis allé en France,
04:01après mon doctorat, je suis rentré. Et comme vous le dîtes, j'ai soutenu en 2006, et la même année,
04:07j'ai été sollicité par l'élastovuloire du privé-siège pour être candidat contre Mme Missambo.
04:14Bien évidemment, Missambo était mon adversaire naturel, pour ne pas dire évident, plus qu'elle
04:21était la candidature du PDG. Et moi, en combattant ce parti depuis ma jeunesse, je me suis livré à ce
04:29combat à cœur joie. Ce que je peux vous dire, c'est que, comment s'est fait le rapprochement ? Bon,
04:36c'est une femme de grand cœur et d'esprit. Et elle a fait preuve d'esprit démocratique, au-delà de tout
04:44ce qui s'est dit sur ma campagne. Certains pensaient même que j'avais été injuvieux, que j'avais trahi
04:52une grande sœur. Mais j'avais fait comprendre à la grande sœur que c'est une affaire de conviction.
04:56Et après, nous nous sommes retrouvés en 2010, lorsqu'elle fut radieuse du PDG et qu'elle
05:08se retrouve dans l'opposition, par l'intermédiaire de M. André Mbaoua et de M. Zakari Mibouto,
05:16il y a eu ce rapprochement avec celle qui a été mon adversaire politique, je veux dire, en 2006. Et
05:27jusqu'à aujourd'hui, nous sommes restés dans cette logique. Simplement pour dire que le fait qu'elle
05:34m'ait rejoint dans l'opposition m'avait un peu, peut-être même trop grandi, au point où mon
05:40opposition, face à elle, avait été pour moi le moment propulseur d'une politique sur le plan
05:49national. Alors, pour rester sur votre parcours, qui est assez intéressant, vous avez été à l'école
05:56de grandes figures de la vie politique gabonaise, à l'exemple de Marc Sarturne Nangema, Jules Aristide
06:03Bourdesse Ogunigende ou encore Pierre Mamboudou Mamboudou. Avec cette expérience, quel regard
06:08portez-vous aujourd'hui sur le paysage politique, l'ensemble des acteurs qui font aujourd'hui ce
06:14paysage politique ? Alors, à mémoire à ces grandes figures de l'histoire politique de notre pays,
06:21j'ai deux sentiments. D'abord un sentiment de regret parce que j'aurais bien voulu que ces
06:29grands messieurs assistent à ce début de changement. Ils se sont battus pour le changement dans ce
06:38pays et aujourd'hui ils ne le sont plus. C'est un regret. Mais c'est aussi une résistance parce que,
06:45depuis leur mort, je suis resté constant dans l'optique et l'ambition du changement qu'ils ont
06:53porté. Pour ma part, j'ai rendu hommage avec sincérité à ces trois personnages politiques de
07:01haut niveau. Et pour parler de Nanguément, particulièrement, il a été pour moi un père. Et
07:09lorsque nous avons organisé le congrès de fusion entre le groupe Jules Bourdesse Ogunigende et le
07:18PLD, j'avais déposé ma démission au comité des jeunes pour rester un simple militant du CDJ.
07:26Nous entrons de plein pied dans le sujet principal de notre canapé rouge. En novembre 2024,
07:37le Gabon a adopté une nouvelle constitution à la suite d'un référendum. Votre formation politique,
07:42après une part active dans la campagne pour l'ouïe, quelles sont selon vous les avancées
07:48de cette nouvelle loi fondamentale ? Au-delà de l'opinion qui n'a retenu que la forme de
07:58présidentialisme qui a fait la une, il faut noter qu'au niveau des changements majeurs ou des
08:07innovations majeures sur le plan constitutionnel, j'ai eu la chance pour la petite histoire de
08:13participer au bureau de la constituante en tant que sénateur et en tant que secrétaire. Et je
08:22peux vous dire que lorsqu'on parle de l'augmentation du pouvoir du président, c'est qu'on n'a pas bien
08:29lu la constitution. Je prends un simple exemple, il y a l'article 43 par exemple qui diminue le
08:37pouvoir du président et qui empêche à la descendance ou à la conjointe du président de
08:44se présenter après lui. Et d'ailleurs, pour la petite histoire, vous savez bien que le pouvoir
08:51déçu avait donné au président le pouvoir de nommer des sénateurs. Mais cet article a été abrogé. J'irai
08:59plus loin, l'article 67 qui organise ou tourne autour des intangibilités constitutionnelles,
09:11c'est-à-dire des articles qui ne peuvent pas être changés, telle que soit la situation. Vous verrez
09:16bien que le pluralisme démocratique a été maintenu, l'impossibilité de reviser la constitution sans
09:25tenir compte de l'avis des deux chambres, donc du parlement, le Sénat et l'Assemblée nationale,
09:34font en sorte que cette constitution n'est plus à l'image de ce que nous avons connu où un chef
09:41de l'État autour d'un groupuscule d'amis pouvait, au gré des humeurs, au gré des intentions,
09:48pour des intérêts hédonistes et égoïstes, changer une constitution. J'irai plus loin,
09:54en tant que sénateur, nous avons été enchantés de savoir qu'une loi, je crois l'article 156 ou
10:01157, si je ne me trompe pas, l'effectivité de la décentralisation dans notre pays. On va plus loin,
10:09la revalorisation des cultures et des langues nationales est au programme de cette constitution.
10:16Alors, beaucoup de choses peuvent être dites comme ça, je n'ai pas la mémoire de la constitution
10:22en tête, mais je pense qu'une avancée majeure a été faite au-delà des spéculations des quartiers.
10:29Il faut, j'interpelle les Gabonais, à lire et à relire cette constitution.
10:34Alors, parmi les grandes réformes fuguent la promulgation du nouveau code électoral. Quel
10:39regard portez-vous sur ce texte et pensez-vous qu'il garantit enfin des élections libres et
10:44transparentes au Gabon ? L'histoire des élections dans notre pays est sûrement l'histoire la plus
10:50difficile au monde. Et comme vous le savez, la première élection présidentielle après la
10:58démocratisation, donc après 90, je crois qu'elle s'est passée en 93, si j'ai une bonne mémoire,
11:02a été décriée parce que le ministère de l'Intérieur avait la charge de ces élections.
11:09Et on a assisté à ce que je qualifie souvent du syndrome Mumumiyaku, que Dieu est son âme.
11:17On s'est rendu compte qu'il fallait rendre autonome et indépendant l'organisation des
11:24élections, d'où la création de la CNE, de la CENAP et du CEU. Là encore, on a constaté que,
11:34malgré l'autonomisation de ces organes, malgré le semblant d'indépendance qui a été donné,
11:43nous sommes rentrés encore dans les mêmes revendications post-électorales. Autrement dit,
11:50ces organes n'ont pas fait leur travail. Mais c'est un point de vue que je vous donne. Je pense
11:55que le véritable problème de notre pays n'est pas un problème institutionnel, c'est un problème de
12:02personne. C'est un problème de personne. Ce qui fait qu'aujourd'hui, le nouveau Code électoral a
12:08pensé qu'il fallait responsabiliser à la fois le ministère de l'Intérieur et l'ACR, cette autorité
12:18qui est chargée de contrôler les élections. Et à l'endroit de l'ACR, il faut dire que je connais
12:26plus ou moins la composition des membres de son bureau, j'ai des amis à l'intérieur, et j'interpelle
12:31la conscience et la citoyenneté des membres de cette commission pour essayer, d'autant que faire
12:40se peut, d'être dans la logique de l'impartialité. Petite parenthèse dans cette question liée à la
12:49gestion des élections, partagez-vous l'idée selon laquelle ce sont les acteurs politiques depuis
12:541986 qui se sont littéralement déjugés en matière d'organisation ? Parce que lorsqu'on parle
13:04d'une gestion par le ministère de l'Intérieur dans les années 90 à une gestion indépendante,
13:10on se rend compte qu'en intégrant généralement les acteurs politiques, c'est toujours sur cet
13:18aspect que ça bloque. Vous savez, un politique a forcément des ambitions et des intérêts. Quand
13:27on vit en politique, on poursuit un objectif. Et l'objectif d'un candidat est un objectif purement
13:36partisan. Ce qui fait qu'il est difficile pour quelqu'un qui se lance dans une course d'être
13:42indépendant ou d'être impartial. C'est pourquoi on exige aujourd'hui que les prochains gestionnaires
13:50de ces élections futures soient des hommes intègres. Ce code électoral rassure un peu parce
13:59qu'il y a la logique de la transparence qui est intégrée. Cette logique se fait sur la base du
14:08dépouillement des résultats. C'est à ce niveau qu'il y a eu problème. Dépouillement des résultats
14:14et transfert des résultats. Donc le nouveau code exige que les résultats soient donnés dans chaque
14:22bureau de vote et affichés. Autrement dit, le dépouillement est officiel, l'affichage est ouvert
14:32à tous les votants ou à tous les citoyens. Et à partir de ce moment, le transfert des résultats
14:39ou le convoyage des résultats doit être sécurisé. Parce que nous aurons au préalable déjà les
14:46résultats de chaque bureau de vote et de chaque circonscription électorale. Je crois que c'est
14:52une avancée majeure. Maintenant on attend l'applicabilité. Une innovation majeure de ce
15:01code électoral est sans aucun doute le durcissement de certaines conditions en matière de financement
15:07des campagnes électorales. Pensez-vous, comme d'autres acteurs politiques, que ce critère peut
15:14constituer un frein à la démocratie ? Oui, j'ai attendu beaucoup de récriminations qui pensaient
15:23qu'en démocratie, il ne fallait pas élever les taux de participation en termes de financement,
15:31en termes de caution, pour que l'élection soit ouverte au plus grand nombre. C'est un fait. Mais
15:42nous avons, comme je le disais, j'étais membre de la Constituante, nous avons eu un long débat
15:46autour de cette question. Et ce qui en ressort, c'est que la pratique politique dans notre pays,
15:52a un peu encouragé ce qu'on peut appeler un désordre. Et le désordre, c'est qu'il y a eu
15:59des candidatures plus ou moins farfelues, permettez-moi le mot, qui s'exibaient simplement
16:05pour se montrer. Et la Commission a jugé que l'élection présidentielle, par exemple, engage
16:15le pays. C'est une élection majeure parce que le Président de la République est garant de
16:22notre souveraineté. A partir de ce moment, il n'était pas question de tolérer un folklore
16:27autour de cette fonction. C'est un des critères, il y en a bien d'autres. Pour les candidats à
16:33l'élection législative et locale, évidemment, le taux a été rehaussé parce que nous considérons
16:40qu'un député, c'est celui qui prend des décisions sur le pays et sur la vie des citoyens.
16:46Dès la prise de pouvoir des militaires le 30 août 2023, un certain nombre de réformes sur
16:52le plan politique avaient été annoncées. On peut citer, par exemple, la fin des clivages
16:57« opposition-majorité ». Deux ans après, pensez-vous que ces clivages se sont atténués ?
17:05C'est une question pertinente. Au dialogue national d'Algonquier, les populations gabonaises,
17:15à près de 75%, ont demandé la dissolution du PDG. Ils ont raison, ils ont tort, c'est cela. Nous,
17:27à l'Union Nationale, on pense qu'un parti politique, quelle que soit la forme, ne peut
17:34pas être dissous parce que nous avons été victimes d'une dissolution pendant quatre ans. Je peux vous
17:41avouer que c'est le cœur meurtri que nous avons vécu cette période parce que l'Union Nationale,
17:47pour nous, c'est une profession de foi. Nous ne souhaitons pas que le PDG soit aboli ou soit
17:55dissous. Par ailleurs, le président de la République a initié un concept, l'inclusivité.
18:03Dans ce concept, il pensait réunir tous les Gabonais au-delà de leur appartenance politique.
18:13Mais le concept d'inclusivité a été diversement interprété. Du point de vue des PDGistes,
18:23il y a eu une forme de récupération du concept d'inclusivité pour en faire un prétexte de
18:31rebondissement. Ils pensent qu'en se cachant derrière l'inclusivité, ils pouvaient se cacher
18:38derrière le président Oligui ou l'image du président Oligui comme un enfant qui aurait peur
18:43d'un adversaire et qui se met derrière son père. L'inclusivité, dans les tendances interprétatives,
18:50a donné lieu encore à des disparités. Nous, à l'Union Nationale, nous avons accueilli
18:56l'inclusivité parce que ce concept rentre en résonance avec notre ambition d'un Gabon pour
19:05tous. En proclamant un Gabon pour tous, nous n'excluons personne. Nous avons pensé que
19:10l'inclusivité pouvait nous aider à asseoir ce leitmotiv d'un Gabon pour tous. Malheureusement,
19:17jusqu'à aujourd'hui, je peux vous le dire sans risque de me tromper, que deux ans après,
19:23les fractures restent encore parce que le logiciel mental de nos amis du PDG n'a pas
19:30véritablement changé. Je vous le dis à raison parce que je l'ai vécu pendant le référendum
19:34et de l'inclusivité, j'ai été exclu par les amis du PDG. Tout au long du processus de transition,
19:43pour rester même sur ce sujet, le choix du Comité pour la transition et la restauration
19:48des institutions de s'entourer de l'ancien apparatchik du pouvoir a suscité une vague
19:54de critiques au sein de l'opinion. Quel commentaire faites-vous de ces assertions,
19:59surtout que certains y voient une régénération subtile du régime défunt ? C'est comme je le
20:05disais tout à l'heure, que l'inclusivité louée et chère au candidat Brice Coutero-Liguiema a été
20:16dévoyée ou a été récupérée politiquement, ou je voudrais même dire au sens politicien. C'est
20:26ce qui va gêner un peu l'ambition du président. L'opinion constate que le retour des barons
20:35du PDG est un retour un peu méprisant, parce qu'ils se sont affichés comme pour dire « nous
20:42sommes un sphinx, nous renonçons des cendres et vous allez voir ce qui va se passer ». Alors,
20:47ce genre de propos dit officiellement devant un peuple qui a été opprimé et offusqué pendant
20:5455 ans gêne un peu. Je dis, c'est un point de vue personnel, ce n'est pas le point de vue de mon
21:00parti. Il faut que nos frères du PDG arrivent à mettre un peu de l'eau dans leur vin pour montrer
21:08qu'en fait, le pays nous appartient. Mais à un certain moment, il ne faut pas qu'on souffre de
21:16ce que j'appelle la parano politique. La parano politique pour moi, c'est la peur de ne pas
21:23laisser le pouvoir. Cette peur aujourd'hui est visible lorsque les apparatchiks, comme vous les
21:30appelez, du PDG, fassent leur rebondissement ou leur remontada, comme certains le disent. On a
21:36l'impression que finalement, c'est de la parano politique où les gens pensent qu'ils sont éternels
21:42et qu'ils sont les hommes de tous les temps. Mais rassurez-vous, la démocratie pour ma part,
21:47ce n'est pas une course de fond, c'est une course de relais. Et à un moment, lorsqu'on est fatigué,
21:53il faut savoir tendre le relais, surtout lorsqu'on reconnaît qu'on a échoué. Parce qu'aujourd'hui,
21:58il y a des PDG qui demandent pardon au peuple gabonais. Mais avant de demander pardon au
22:03peuple gabonais, il faut qu'ils nous rappellent ce qu'ils ont fait de mal au peuple gabonais.
22:08Malgré les réformes engagées par le CTRI, le chômage, l'éducation, les inégalités sociales
22:15et l'accès aux services de base, aux électricité, santé, logement, restent des préoccupations
22:20majeures pour les populations gabonaises. Quel regard portez-vous de l'action du gouvernement
22:26pour résoudre ces attentes des populations ? Il faut noter que le gabonais, en tant que
22:35peuple, est un peuple traumatisé pendant des années. Et lorsque le coup d'État libératoire,
22:44ou le coup de libération est arrivé, vous-même, vous avez vu l'effervescence. Le CTRI, comme ils
22:51le disent, c'est un comité de transition pour la restauration des institutions. Et ce challenge
22:58de restauration des institutions, je pense qu'il est réussi. Mais le président de la transition,
23:04Bruce Cloutier, a voulu ajouter au sigle CTRI, c'est-à-dire à la restauration des institutions,
23:12le chantier du social. Parce qu'il s'est dit, en deux ans, on peut quand même faire quelque chose,
23:19on ne va pas rester deux ans à ne penser que les institutions. Et il a commencé des investissements
23:24qui sont visibles. C'est sur ce plan, d'ailleurs, que je pense que le soutien de l'Union nationale
23:32est basé sur ces réalisations et sur ces projets d'avenir que le président Bruce Cloutier-Olegui
23:41a initié. Mais il faut qu'à son actif, c'est-à-dire à l'actif du président de la République,
23:50que les gens sachent que deux ans, c'est beaucoup, mais c'est peu. En deux ans, on ne peut pas régler
23:58des frasques causées pendant 55 ans de régime dictatoriel. Alors, nous sommes dans une période
24:06préélectorale avec l'annonce de l'élection présidentielle prévue le 12 avril prochain.
24:11Les citoyens gabounais seront appelés à élire un nouveau président de la République. Une date
24:18cruciale car elle marquera une étape supplémentaire vers la fin de la transition. Concernant ce
24:24scrutin, quelles sont concrètement les attentes de l'Union nationale ? L'Union nationale, fidèle à
24:33sa tradition du changement, souhaite d'abord que cette élection soit transparente, que cette
24:42élection rentre dans le cadre du respect des textes réglementaires, que cette élection soit
24:50l'expérimentation du nouveau code électoral et de la nouvelle constitution. Nos attentes, sur le
24:58plan pratique, c'est que les gabounais arrivent à comprendre que le président Bruce Coltert-Rolling-
25:05Kingéma a une ambition, et c'est cette ambition que nous soutenons. Cette ambition parce qu'elle ne
25:13s'arrête pas au mot. Comme lui-même le dit, il n'a pas d'adversaire. Son adversaire, c'est le manque
25:19de routes, son adversaire c'est le manque des hôpitaux, son adversaire c'est le chômage et les
25:26bourses des jeunes. C'est ça notre combat pour un Gabon pour tous. Et c'est ça que nous attendons
25:32pour essayer de mettre en avant nos souhaits fondamentaux qui défendent les intérêts des
25:42gabounais d'abord. Donc nous attendons une élection apaisée, crédible et digne d'un peuple qui
25:48renaît. Alors lors de votre troisième congrès, vous avez officiellement annoncé d'ailleurs votre
25:55soutien à la candidature de Bruce Coltert-Rolling-Kingéma. Concrètement, qu'est-ce qui a motivé
26:00ce choix de l'Union Nationale ? L'Union Nationale a une tradition qui est statutaire. La désignation
26:11d'un candidat à une élection présidentielle passe par l'organisation d'un congrès. Et c'est
26:17ce que nous avons fait. Et au cours de ce congrès, l'Union Nationale a souscrit au réalisme. Le
26:24réalisme c'est de constater que nous, l'Union Nationale, avons accompagné le Seytherie. Nous
26:32avons accompagné la transition, notamment avec la figure de proue de notre parti, madame Paulette
26:39Nissambo, qui a été nommée présidente du Sénat, deuxième institution du pays. Et donc, refuser ou
26:50se remettre en cause les efforts de la transition du président Bruce Coltert-Rolling-Kingéma, c'était
26:57se remettre en cause nous-mêmes. On ne peut pas accompagner la transition, être dans la transition
27:02et au fini, se dire que nous ne sommes plus d'accord avec ce que nous-mêmes nous avons posé comme acte.
27:08Pour éviter ces contradictions d'ordre logique et d'ordre idéologique, les militants de l'Union
27:15Nationale se sont abstenus à présenter des candidatures. A titre de rappel, je voudrais
27:21dire que dans nos statuts, ce n'est pas le parti qui choisit un candidat, ce sont les candidats qui
27:28présentent leur ambition ou leur volonté de candidature et le parti décide en organisant un
27:35congrès. Or, il s'est avéré que pour cette fois, pour cette élection, aucun militant de l'Union
27:40Nationale n'a déposé de candidature et notre compagnonnage auprès du SETERI nous a poussé à
27:48réfléchir sur les actes réalisés et c'est sur les projets à venir. Au fini, il en montre qu'à
27:55mi-parcours, le SETERI avec à sa tête le président Bruce Coltert-Rolling-Kingéma avait initié des
28:04actions qui vont dans le sens d'un Gabon pour tous. C'est pourquoi, logiquement, nous le soutenons.
28:08Alors, lors de ces assises, votre formation politique a émis certaines recommandations.
28:16Pouvez-vous nous faire l'économie de ces recommandations par rapport à la gouvernance,
28:22par rapport à la vie politique du pays ? Le congrès de l'Union Nationale, notamment la motion de
28:32soutien de la jeunesse, a listé 8 recommandations. Je ne vais pas les réciter pour des raisons de temps,
28:40mais grosso modo, ces recommandations se résument au social, c'est-à-dire les bourses, les étudiants,
28:48l'emploi, les routes et ce sont ces recommandations qui constituent d'ailleurs la feuille de route du
28:56candidat Bruce Coltert-Rolling-Kingéma. Et donc, nous y tenons et pour arriver à ces fins, nous
29:04accompagnerons jusqu'au bout la candidature du candidat Bruce Coltert-Rolling-Kingéma qui,
29:13vous savez, l'inconscient parle aussi, peut-être qu'il est déjà président de la République.
29:20Après l'annonce de sa candidature, le candidat, il faut le rappeler, a annoncé la création du
29:27rassemblement des bâtisseurs qui regroupera l'ensemble de ses soutiens. Au vu de la
29:32composition de ce mouvement qui est presque qualifié de panier à crabe, n'y a-t-il pas un
29:38risque d'absorption ou de désagrégation de la personnalité morale de certains partis politiques,
29:44à l'exemple de l'Union Nationale, à la fin de l'élection présidentielle, surtout que la charte
29:51du rassemblement des bâtisseurs fait obligation de céder durant la période de campagne l'ensemble
29:57des ressources financières, logistiques et humaines ? Oui, la question est difficile. Pourquoi ? Pas
30:05parce qu'elle n'est pas bien dite, mais simplement parce que je n'ai pas connaissance de la charte de
30:13bâtisseurs, je n'ai pas encore lu le texte. Vous savez, je suis philosophe de formation,
30:19nous avons le texte, je parle difficilement des textes dont je n'ai pas science. Maintenant,
30:29pour l'Union Nationale, nous sommes un parti politique et je peux m'amuser à vous dire que
30:35nous sommes pour l'instant le plus grand parti du Gabon. Et notre engagement auprès du président
30:43Bruce Cotero-Leguillement est un engagement politique. La plateforme, par essence, n'a pas
30:53vocation à créer des fusions. Autrement dit, la plateforme, si j'entends ou si je lis dans les mots
31:01du président, du candidat lui-même, c'est une plateforme qui va regrouper les partis politiques,
31:06les associations et tous les groupes qui seront derrière sa candidature. Donc l'Union Nationale
31:12n'a pas intérêt à s'y aborder parce que notre congrès n'a pas abordé la question. Il y aura
31:19sûrement des unionistes dans cette plateforme de bâtisseurs, mais nous y allons en tant que
31:27citoyen gabonais, en tant que parti et nous en ressortirons après l'élection présidentielle
31:33pour retrouver, comme vous l'avez dit, la moralité politique de notre parti. Je ne pense pas que cette
31:41plateforme ait des ambitions d'absorber un parti comme le nôtre. Sinon, la question serait posée au congrès.
31:47Alors, au lendemain du 12 avril 2025, avec l'élection du nouveau président de la République,
31:53quelles seront les perspectives de l'Union Nationale, surtout dans ce qui pourrait être
31:59une réconfiguration du paysage politique ? Oui, évidemment, vous avez tout à fait raison. Ce
32:07tournant donnera forcément une réconfiguration du paysage politique. L'Union Nationale,
32:17cela a été dit dans le discours de la présidente de Paris Interim et dans le discours de clôture de
32:24la présidente du parti, madame Paulette Missandra. L'Union Nationale a l'ambition, après l'élection
32:32du 12 avril, de mailler le terrain. Parce que politiquement, le parti est installé dans les
32:42neuf provinces du Gabon. Et nous avons, après le 12 avril, l'ambition de présenter des candidatures
32:49dans toutes les élections législatives et locales. Et notre ambition, c'est d'avoir le taux le plus
32:56élevé de députés, de sénateurs et pourquoi pas de conseillers municipaux. Alors, peut-être l'Union
33:03Nationale, futur parti au pouvoir ? L'ambition de tout parti politique est la prise de pouvoir.
33:10Bien évidemment, vous me direz pourquoi vous n'avez pas présenté de candidats à la présidence
33:14de la République. Je vous ai donné l'explication. Mais le pouvoir s'obtient à plusieurs niveaux. Et
33:20la prise de décision est aussi importante au niveau des chambres du Parlement comme au niveau
33:27local. Et au niveau local, c'est très important parce que la loi sur la décentralisation sur
33:32laquelle le Sénat est en train de travailler actuellement, doit être effective. Et à partir
33:37de la décentralisation, le développement de notre pays peut commencer par la base, c'est-à-dire
33:43par les provinces, les localités et le département. Alors, nous arrivons au terme de notre émission.
33:49Quel message souhaitez-vous adresser aux Gabonais à la veille de l'élection présidentielle ? Alors,
33:54je vous remercie. J'aurais peut-être deux messages. J'ai écrit un article intitulé « Le tournant
34:10axiologique de la démocratisation en Afrique, le cas du Gabon ». Dans cet article, je montre par
34:18tournant que c'est à la fois un moment sensible et historique. Et aujourd'hui, le Gabon est en
34:26train de prendre ce tournant. Je dirais même un virage. Et symboliquement, tout virage sollicite
34:35de la part d'un chauffeur une responsabilité. Quand vous êtes au volant d'une voiture et que
34:40vous prenez un virage, il y a une attitude. Mais vous me demanderez peut-être, c'est quoi un bon
34:46chauffeur ? Est-ce que c'est celui qui va vite ? Est-ce que c'est celui qui respecte le code ? Est-ce
34:54que c'est celui qui va doucement ? Mais le bon chauffeur, c'est celui qui prend ses responsabilités
35:00en sachant que dans son véhicule, il a des humains ou des vies humaines à transporter,
35:06à commencer par sa propre vie. Et dans cette logique du virage, il faut aussi s'assurer que
35:15vous avez un bon véhicule, un véhicule en état normal. Et ce que je veux dire, c'est que l'Union
35:25Nationale a un grand chauffeur, c'est-à-dire Mme Paulette Lissambaud, présidente du Sénat. C'est
35:33notre chauffeur et notre véhicule, c'est l'Union Nationale. Il faut que tous les unionnistes arrivent
35:40à dépasser leurs différences, à dépasser leurs égoïsmes pour soutenir la candidature du président
35:47Bruscotero-Lidi-Guillemin le 12 avril. Le deuxième message s'adresse à tous les gaboniens. Vous savez,
35:55il y a un proverbe chinois qui dit que la vie humaine n'a que deux moments et deux questions.
36:05Il y a le premier moment, c'est le jour. Le deuxième moment, c'est la nuit. Quand le jour
36:13se lève, nous nous demandons comment je vais régler les problèmes de la journée pour bien
36:18dormir. Quand la nuit arrive, tout le monde se pose la même question, comment faire pour bien
36:24dormir? Et les Chinois disent qu'au finish, la vie, c'est bien se lever, régler tous les problèmes
36:33pour bien dormir la nuit. Et ces deux moments se réunissent au sens de la vie. Qu'est-ce que la
36:41vie? La vie, c'est la capacité à régler ou à trouver des solutions aux problèmes de la journée
36:47pour mieux dormir la nuit. Et aujourd'hui, je pense qu'en face à ce tournant décisif et sensible,
36:56la responsabilité, la citoyenneté et surtout la conscience personnelle nous obligent à penser
37:03et à soutenir que le président, le candidat, il est déjà président pour moi, le candidat Bruce
37:11Cotter et Olivier Guévent est l'homme de la situation parce que la mise en oeuvre de son
37:17projet a commencé et que nous devons tous, en tant que gabonais, l'accompagner pour régler nos
37:24problèmes du jour et bien dormir la nuit. Alors professeur Roland-Rodrigue Mutombo-Djongui,
37:30merci pour cet échange, ce parcours et les perspectives de l'Union nationale sur les
37:36réformes en cours apportent un éclairage essentiel dans cette période charnière pour le Gabon.
37:42Merci encore d'avoir été notre invité. Je vous remercie, c'est bon.
37:54Merci d'avoir regardé cette vidéo, n'hésitez pas à vous abonner, à la partager et à vous abonner à la chaine pour ne manquer aucune de mes nouvelles vidéos.

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