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00:00Le Club Culture d'Europe Un Matin, Nicolas on va commencer avec le livre du jour.
00:04Alors donc, balade dans un paradis fiscal ce matin, vous nous avez promis.
00:07Oui, mais pas pour y cacher de l'argent, pour suivre l'intrigue du roman de Maud Simono
00:11qui sort en format poche chez Point, ça s'appelle L'Heure des Oiseaux.
00:14Et l'histoire se passe sur l'île de Jersey, il y a deux temporalités, 1959 et de nos jours.
00:19Alors Jersey, bon j'ai dit paradis fiscal, c'est quand même, c'est d'abord une image de beauté maritime, de paradis tout court.
00:24Pas dans ce roman, c'est l'histoire d'une jeune femme de nos jours,
00:27donc qui se rend sur cette île pour en savoir plus sur l'histoire de son père,
00:30un père un peu taiseux, qui ne raconte pas toute son enfance, même si on sent que la mémoire est lourde.
00:35Et 1959 alors ?
00:36En 1959, il y avait sur cette même île un orphelinat,
00:40mais l'idée qu'on se fête d'un orphelinat dans les années 50, ce n'est pas la joie.
00:43Et on suit Lily et un petit garçon, son copain, qui s'épaulent et s'entraident face à des surveillants méchants
00:47qui ont fait de Lily leur souffre-douleur.
00:49La narratrice enquête donc, 60 ans plus tard, mais elle a du mal à trouver les témoins de l'époque
00:53et quand elle interroge les îliens, silence total.
00:55Il faut dire que le sujet est tabou, l'orphelinat est fermé depuis longtemps
00:58et des ossements avaient été découverts en 2008, 30 ans après sa fermeture.
01:02La presse s'en était emparée.
01:04Bref, là-bas, on aimerait bien oublier cette histoire, si possible.
01:06Donc elle n'est pas bien reçue.
01:08C'est le moins qu'on puisse dire, mais elle ne se laisse pas démonter.
01:10Elle enquête et on visite avec elle Jersey.
01:13Et son histoire, au passage, elle nous parle de la bête de Jersey.
01:16C'est une affaire incroyable et vraie, des années 60, une série d'agressions sexuelles
01:19commises la nuit par un homme portant des bracelets à clous et un masque hideux.
01:22Ça a duré pendant 10 ans, mais dans l'intervalle, on a accusé un marginal,
01:26Alphonse le Gastellois, relâché faute de preuve et considéré comme coupable
01:30quand même par les habitants, jusqu'à ce qu'on arrête le véritable agresseur.
01:33Le Gastellois a fini par se réfugier sur l'archipel désert des Écréous, à côté,
01:37et s'est proclamé roi des Écréous.
01:39Il y a beaucoup de choses dans ce roman, beaucoup de poésie et le chant des oiseaux aussi.
01:42Pourtant, il est très court, 150 pages.
01:44Et puis, c'est un roman à révélation finale.
01:46Vous savez, à la dernière page, on fait « Ah, l'heure des oiseaux ! »
01:50C'est bien comme roman !
01:52Signé Maud Simono.
01:53Et comme vous êtes trop bien élevé, Nicolas Caro,
01:54vous n'avez même pas signalé l'apparition de votre second roman.
01:57Je vais le faire pour vous.
01:58L'Affaire Alfred Langevin.
02:00Et Miguel Bonnefoy, grand écrivain français, a adoré.
02:03C'est écrit sur la couverture.
02:05Je vous le chroniquerai, votre livre, puisque vous n'allez pas le faire vous-même.
02:09C'est un journaliste qui s'ennuie, qui crée des faits d'hiver pour pouvoir les raconter.
02:11Toute ressemblance.
02:13Merci, Nicolas.
02:14C'est ce que fait Nicolas Caro le reste de la journée, maintenant.
02:18Allez, la sortie européenne de la semaine, à présent, Olivier Benquemoun.
02:22Exposition d'affiches iconiques, et donc, c'est au musée d'Orsay.
02:25Exactement.
02:26Des affiches illustrées, alors, qui sont exceptionnelles, qui ont marqué l'histoire.
02:29Celles des réclames pour le chocolat Meunier ou les biscuits Lus,
02:32signées de Toulouse-Lautrec pour le moulin rouge avec la goulue.
02:35Des affiches pour les sardines Jockey Club, les voyages en train à Chamonix ou les grands magasins.
02:39Depuis le XIXe siècle, qu'est née l'impression couleur, la colonne Maurice et la société de consommation,
02:45eh bien, l'affiche s'est largement déployée sur nos murs.
02:47Mais en France, il y a un sujet, mais un sujet sur lequel l'affiche s'impose plus qu'ailleurs l'apéritif.
02:53Élise Dubreuil, commissaire d'Expo.
02:55L'absinthe chinoise remplace avantageusement l'absinthe, sans en avoir les inconvénients.
03:00Le quinquennat du bonnet, le guignol et cointreau qu'on a ici.
03:04Des alcools aussi, auxquels on prête des vertus tonifiantes, bons pour la santé.
03:09On n'a aucune vergogne à vendre cet aspect-là de la question.
03:13Et l'affiche peut tout vendre. L'Olympia des sons d'ouverture sur les grands boulevards,
03:16les journaux satiriques, La Lanterne, Le Petit Sous, des auteurs sérieux,
03:19Victor Hugo, Émile Zola, au moment de la sortie de son journal en 1897.
03:24D'autres plus racoleurs comprennent surtout le pouvoir de l'illustration.
03:29On a aussi des auteurs un peu plus obscurs de nos jours, comme Oscar Méthénier,
03:34qui évolue dans un genre un peu différent.
03:37Et là, on a une grande affiche particulièrement sanglante.
03:40On voit deux personnages qui sont en train de découper un corps en morceaux
03:45pour le donner à manger aux fauves d'une ménagerie.
03:48Le roman s'appelait Zezette, Mœurs foraines, sorti en 1891,
03:52classé dans la catégorie romans à sensation. Et ça, c'était très bien vendu.
03:56Combien d'affiches sans avoir...
03:58149, dont la toute première affiche politique.
04:01On a retrouvé une affiche qu'on pense être la première affiche électorale illustrée,
04:04où on a le républicain, le docteur Lemaguet,
04:07qui se représente en héros contre le monarchiste,
04:11le type passéiste, recroquevillé sur lui-même, aux mauvaises propositions.
04:15Élection législative du 2 février 1879, dans l'arrondissement de Pontivy.
04:19Remporté par Louis-Joachim Lemaguet, qui a siégé à gauche pendant deux ans.
04:23Si cette affiche n'a pas traversé le temps, d'autres sont des œuvres d'art,
04:25comme le portrait d'Aristride Bruand, par Toulouse-Lautrec,
04:28ou le dessin du fameux Chat noir de Théophile-Alexandre Steylen.
04:32Des affiches iconiques que vous verrez donc en très grand format dans cet expo.
04:36L'art est dans la rue, donc à voir au Musée d'Orsay jusqu'au mois de juillet.
04:39Merci Olivier Bencamoun, merci Nicolas Caro, merci Vincent.