• hier
À part ce qui se passe entre Vladimir Poutine et Donald Trump concernant la guerre en Ukraine, à l'Assemblée nationale, un autre débat réveille également les oppositions, le clivage. Il s'agit des mesures contre le narcotrafic qui divisent. Ruth Elkrief estime, tout en bien regardant le projet de loi en la matière, qu'il faut aller à fonds contre le narcotrafic. Elle affirme qu'il faut privilégier la sécurité collective sur la liberté individuelle.

Notre pays est complètement dépendant, notamment de la Chine, en matière de terres rares. Mais la France vient de poser la première pierre d'une usine qui pourrait changer de façon significative la donne. Selon Pascal Perri, cette société lyonnaise (Carester) basée à Lacq dans les Pyrénées-Atlantiques pourrait produire, recycler et raffiner 15 % de la demande mondiale en terres rares. Avec cette opportunité, Pascal Perri estime que la France va gagner en autonomie sur une ressource dont la Chine a le monopole jusque-là.

Pendant que le monde regarde ailleurs, Recep Tayyip Erdogan, lui, fait un pas vers de plus en plus d'autoritarisme. Le président de la république de Turquie vient d'embastiller Ekrem Imamoglu, celui qui devait être son principal opposant. Pour Abnousse Shalmani, il ne se cache plus et utilise les mêmes méthodes que Vladimir Poutine. Le maire d'Istanbul a été arrêté ce mercredi 19 mars, accusé de corruption et extorsion, d'être à la tête d'une organisation criminelle, de terrorisme.

Du lundi au vendredi, à partir de 18h, David Pujadas apporte toute son expertise pour analyser l'actualité du jour avec pédagogie.





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00:00Place au parti pris, nous rejoint une Ruth Elkrief pour la politique, Ebnouz Chalmany pour l'international et Pascal Péry pour l'économie.
00:07Bonsoir à vous trois. Et c'est vous qui commencez, Ruth, votre parti pris politique.
00:13C'est vrai qu'on a les yeux rivés, évidemment, sur ce qui se passe entre Vladimir Poutine, Volodymyr Zelensky et Donald Trump.
00:19Mais à l'Assemblée, il y a un débat qui réveille aussi les oppositions, qui réveille la politique, qui réveille les clivages.
00:26C'est le débat sur les mesures contre le narcotrafic et, en gros, liberté individuelle contre sécurité collective.
00:34Et vous, vous nous dites, j'ai bien regardé ce projet de loi et je dis, il faut y aller à fond, c'est-à-dire ?
00:40Il faut privilégier la sécurité collective sur la liberté individuelle, c'est clair.
00:44Dans le fameux débat de liberté contre l'autorité, en quelque sorte, moi, je suis dans cette situation et cette réflexion qui est que l'autorité,
00:52aujourd'hui, doit régner, sans évidemment renoncer à nos libertés et en prévoyant toutes les garanties pour la protéger.
00:58Mais avant d'exposer les deux mesures précises qui, dans ce projet de loi narcotrafic, qui est très large, sont problématiques et réveillent les oppositions,
01:08comme vous le dites, un petit rappel, le trafic de drogue a explosé, plus de 130% en un an en France.
01:1453 tonnes et demie de cocaïne ont été confisquées en 2024. Écoutez Dimitri Zoulas, le chef de l'Office antistupéfiants.
01:22Nous vivons un moment historique du point de vue de ce qu'on appelle l'état de la menace.
01:27Il est au plus haut, il n'a jamais été aussi élevé.
01:32Voilà, et on le sait, tout ce qui est lié au narcotrafic, les règlements de comptes, par exemple, font des morts tous les jours,
01:39y compris parmi des individus totalement étrangers qui ont le seul tort d'être au mauvais endroit au mauvais moment.
01:44Alors, dans ce projet présenté comme essentiel, il y a deux mesures qui bloquent, je le disais, il y en a beaucoup.
01:49Ça tourne à la mafia, à l'organisation mafieuse.
01:52Exactement, c'est un peu lié, vous savez, on a parlé d'un modèle italien,
01:56et ça a été adopté le principe déjà du parquet national anti-narcotrafic, mais il y a deux dossiers qui bloquent.
02:04Le premier, c'est ce qu'on appelle le dossier coffre. De quoi s'agit-il ?
02:07Il s'agit d'établir des procès-verbaux distincts, non versés à la procédure,
02:11afin de protéger les secrets et les modalités des techniques spéciales de l'enquête.
02:16C'est-à-dire que les avocats n'ont plus accès à ces PV ?
02:19Voilà, les procureurs et les enquêteurs peuvent y accéder, mais pas les avocats et leurs clients.
02:23Alors évidemment, pour eux, c'est une mesure qui bafoue les droits de la défense,
02:27et qui serait un véritable permis de tricher, puisque les méthodes ne seraient pas contrôlables par la défense.
02:34Mais ce dossier coffre, il existe dans de nombreux pays, par exemple en Belgique.
02:37Écoutez une avocate belge.
02:40En réalité, ce sont des données exclusivement techniques,
02:44relatives à l'observation, les moyens techniques qui ont été utilisés, la méthode.
02:48L'idée étant que le criminel ne prenne pas connaissance de la métégé.
02:52Les policiers qui se retrouvent menacés, les informateurs qui sont ensuite mis en danger de mort
02:57parce qu'on connaît leur nom, et donc il y a un certain nombre de choses qu'il faut garder secrètes.
03:02De toute façon, ça se fera sous le contrôle d'un magistrat,
03:04et ce ne sera pas l'enquêteur qui décidera de mettre sous coffre les moyens techniques,
03:08on parle de protection de la procédure,
03:11et cette procédure, elle a été soumise au Conseil d'État, qui l'a approuvée.
03:15Et le Conseil d'État, c'est le protecteur des libertés, donc c'est un premier dossier.
03:19L'autre mesure plus compliquée, qui soulève beaucoup de questions, c'est sur les messageries cryptées.
03:24Il s'agirait d'imposer aux messageries, comme WhatsApp,
03:28même si WhatsApp c'est méta, c'est un peu particulier, mais signal et télégramme,
03:32d'autoriser les services spécialisés à accéder aux échanges des présumés trafiquants.
03:37C'est essentiel, selon Bruno Retailleau, il l'a expliqué ce matin.
03:41Le temps de grand-papa, où on faisait des écoutes téléphoniques, c'est terminé.
03:45Ces terroristes et les grands criminels, qui font partie des mafieux, etc.,
03:50ont migré massivement, précisément, sur ces messageries cryptées.
03:55Et donc ça réduit à néant les renseignements de nos forces de police ou de gendarmerie.
04:01Et c'est vrai qu'on peut se poser la question,
04:03est-ce que nous, simples citoyens, ne serions pas mis en danger par une mesure
04:09qui déchiffrerait les conversations privées ?
04:11Alors, pour Céline Berton, la directrice générale de la DGSI,
04:14la Direction Générale des Services de la Sécurité Intérieure,
04:17aujourd'hui, ces messageries chiffrées rendent toutes nos méthodes obsolètes.
04:21Nous sommes aveugles sur le contenu des conversations de nos cibles.
04:24Et donc cet amendement, il permettrait de transposer
04:27ce qui se fait sur les écoutes téléphoniques aux messageries en ligne.
04:31C'est ça, parce que quand on a instauré les écoutes téléphoniques,
04:33il y avait de grandes craintes aussi pour les libertés individuelles.
04:36Et d'ailleurs, parfois, il y a eu des abus, il faut le dire.
04:39Il y a eu des écoutes d'avocats qui ont été contestées,
04:41finalement validées, mais enfin contestées.
04:44Mais les policiers affirment que, par exemple, dans la traque de Mohamed Amra,
04:48si on avait réussi à pénétrer les messageries,
04:52on aurait mis 3 ou 4 mois à le retrouver au lieu des 9 mois.
04:54Ce sont les policiers qui le disent.
04:56Alors, voilà les arguments de ceux qui sont plutôt pour.
04:59Ils disent que ces dispositions ne créeraient pas ce qu'on appelle des backdoors,
05:03des portes arrières, ce qui veut dire qu'ils mettraient en cause
05:06la technique du chiffrement en lui-même,
05:09et donc qui empêcherait sur la vie privée.
05:11Ces mesures permettraient, avec l'accord des plateformes,
05:14et évidemment c'est très difficile à avoir, pour le moins elles ne l'acceptent pas du tout,
05:18d'ajouter à des conversations chiffrées, ciblées,
05:22sous le contrôle du juge et d'une autorité indépendante,
05:25un participant fantôme qui accéderait au message.
05:28Ce n'est pas tout à fait pareil, on ne déchiffrerait pas,
05:30mais on fait entrer quelqu'un dans la conversation.
05:32Donc, c'est une autre méthode.
05:34En tout cas, vous dites qu'on a les moyens de contrôler ces procédures
05:37pour qu'il n'y ait pas d'abus.
05:39En tout cas, ça existe en Grande-Bretagne, en Australie, bientôt en Suède,
05:42et c'est ce que disent les défenseurs de cette volonté de travailler sur les messageries.
05:48Alors, possible ou pas possible,
05:50beaucoup disent, attention, les plateformes n'accepteront jamais, etc.
05:54Moi, je crois en tout cas que face à l'évolution des technologies,
05:56l'État ne peut pas attendre, ne peut pas rester inerte,
05:59et il faut qu'il s'adapte et avoir les mêmes moyens.
06:02Il ne faut pas hésiter à renforcer les moyens de la police,
06:04et évidemment, en même temps, les protections et les recours
06:06prévus par notre système démocratique.
06:08Aujourd'hui, ces amendements, ils ont été supprimés en commission.
06:11Ils ont été adoptés au Sénat, supprimés en commission à l'Assemblée.
06:14C'est deux dispositifs dont vous parlez.
06:16Et ils vont être représentés en séance plénière,
06:19et aujourd'hui, il y en a, je pense que le dossier COF pourra peut-être passer,
06:23mais celui sur les plateformes sera très difficile,
06:25parce que les entreprises contrôlant les messageries font beaucoup de pression,
06:28et aujourd'hui, la gauche est vent debout,
06:31mais, écoutez bien, le Rassemblement national aussi.
06:34Et ça, c'est un parti qui demande tous les jours plus de fermeté,
06:38mais qui refuse cette mesure, comme après les attentats de 2015,
06:41avait voté contre la loi renseignement.
06:43Allez comprendre !
06:44On est un peu naïfs, parce qu'il ne faut pas que le droit profite aux ennemis du droit.
06:49C'est le premier point.
06:51Le deuxième point, l'argent de la drogue, c'est 6 milliards d'euros chaque année.
06:54Chiffre d'affaires estimé.
06:56Ça sert aussi à financer le trafic d'êtres humains et le trafic d'armes.
07:01Et donc là, on est face à un mur,
07:04et il faut absolument prendre des décisions qui soient des décisions radicales,
07:07quitte à violer, effectivement, certains de nos principes fondamentaux de la défense.
07:11Mais enfin, on défend d'abord la société.
07:13Soit, effectivement, on va vraiment jusque là,
07:16et on met tout en place pour réussir à lutter,
07:18ce qui, honnêtement, me paraît improbable,
07:21parce que les Etats-Unis ont utilisé ce genre de méthode,
07:24et jamais il n'y a eu autant de drogue en circulation,
07:26tellement qu'elle se déverse, le trop-plein se déverse en Europe.
07:29Soit, on réfléchit vraiment au fait d'éviter que la drogue ne finance le trafic humain et les armes,
07:36et dans ce cas-là, on légalise toutes les drogues.
07:38Mais alors ça, c'est encore un autre débat.
07:40Mais on a déjà essayé ce genre de méthode, mais...
07:43C'est la démarche allemande de ces dernières années.
07:45Partiellement.
07:46Partiellement.
07:47Timidement, mais c'est la démarche allemande de ces dernières années.
07:49Et sans toutes les drogues, ça ne marche pas.
07:51Pascal, votre parti prix économique, tout arrive.
07:53On est complètement dépendant en matière de terres rares,
07:56dépendant de la Chine, je crois,
07:57mais la France vient de poser la première pierre d'une usine
08:01qui pourrait changer un peu la donne.
08:04De façon assez significative,
08:06on a là une usine qui pourrait produire 15%,
08:10ce n'est pas le trait de plume,
08:1215% de la demande mondiale en terres rares.
08:14Moi je dis, la France, c'est un pays d'entrepreneurs,
08:17et nous avons là une société lyonnaise,
08:19jeune société lyonnaise, Carrester,
08:21qui s'était déjà signalée d'ailleurs dans l'exploitation du gaz,
08:24dans la région de Lac,
08:25c'est juste à côté de Pau,
08:27et qui inaugure une usine de recyclage des terres rares.
08:30C'est un secteur industriel qui est prospère aujourd'hui.
08:34Alors ce ne sont pas les terres qui sont rares.
08:36Il faut être très précis là-dessus.
08:38C'est la capacité à les transformer,
08:41à les extraire d'abord,
08:43alors ça consomme beaucoup d'énergie,
08:45il y a beaucoup de savoir-faire,
08:46et ensuite à les raffiner.
08:48Et avec cet outil donc,
08:49moi je dis que la France gagne en autonomie,
08:52en souveraineté,
08:54sur une ressource absolument essentielle.
08:56Pourquoi ? Parce que la Chine a aujourd'hui un monopole.
09:00Elle a d'ailleurs une espèce de double monopole.
09:02D'abord, c'est l'endroit où on a identifié sur la croûte terrestre
09:05le plus de terres rares.
09:07Il y en a aussi dans la région du Kivu.
09:09Vous savez, il y a une guerre en ce moment,
09:11mais elle a surtout un monopole dans le domaine du raffinage.
09:14Donc nous avons cette usine là,
09:16dont la première pierre a été posée,
09:18et qui finalement aura une capacité de production
09:21cinq fois plus élevée que celle qui était prévue.
09:24C'est une bonne nouvelle,
09:25compte tenu du contexte de guerre,
09:27lorsque le contexte de guerre,
09:28la guerre des métaux,
09:30est intervenue dans la décision d'augmenter la capacité de production.
09:33J'espère que oui,
09:34et j'espère surtout que cette fois-ci,
09:36personne, surtout pas les ONG environnementalistes
09:39ou les écologistes,
09:40pourront nous dire que c'est un scandale,
09:42qu'on crée une usine en exploitant des ressources géologiques,
09:46parce que c'est un vrai projet d'économie circulaire
09:49qui mobilise la technique du recyclage.
09:51Vous avez trois sources de matières premières,
09:53les rebuts de production des fabricants d'éoliennes,
09:56et oui, les éoliennes,
09:57c'est pas du développement durable,
09:59il faut les recycler parfois.
10:01Il y a des terres rares,
10:02les rebuts industriels,
10:03le recyclage des aimants qui sont en fin de vie.
10:08Un aimant, par exemple,
10:09utilisé dans une éolienne,
10:12c'est 25% de terres rares légères,
10:14et c'est 2% de terres rares lourdes.
10:16Alors, vous y ajoutez le traitement des extractions primaires,
10:20celles qu'on va trouver dans la croûte terrestre,
10:22et c'est au total 7000 tonnes de matières
10:26qui vont pouvoir être retravaillées,
10:287000 tonnes au moins traitées chaque année,
10:31pour obtenir quoi ?
10:32Pour obtenir les éléments suivants,
10:34800 tonnes d'oxyde,
10:36pardon, c'est du vocabulaire scientifique,
10:38elles sont au tableau, là, ces terres rares,
10:41ces métaux précieux,
10:42sont au tableau des 17 métaux précieux,
10:46tels que, alors c'est le tableau périodique,
10:51on le connaît pas très bien,
10:53mais on sait qu'on en a absolument besoin,
10:54vous voyez, 800 tonnes, 590 tonnes, c'est beaucoup,
10:57alors ces terres rares sont à ce tableau périodique,
11:00et on en a besoin, pourquoi ?
11:03Technologie de l'information et de la communication,
11:06éolienne, en réalité,
11:08elles ont un impact direct sur la lutte
11:12contre le réchauffement climatique,
11:14on en a donc particulièrement besoin,
11:16et je dirais que c'est plus efficace que de longs discours
11:19sur le réchauffement climatique,
11:20il y a des gens qui parlent du réchauffement climatique,
11:23puis il y a des gens, des industriels,
11:24qui luttent contre le réchauffement climatique,
11:26je suis plutôt de ce côté-là,
11:28je termine pour dire que cette réalisation a été rendue possible
11:30grâce à un investisseur japonais,
11:32il y a un lien avec le Japon,
11:3450% la France, 50% le Japon,
11:36c'est-à-dire que ça reste franco-français quand même,
11:38pour une grande part,
11:39soutien de l'État et du plan France Relance,
11:41grâce à la loi sur l'industrie verte,
11:43nous n'avons pas de pétrole, cher David,
11:45mais nous avons des entrepreneurs,
11:46et c'est une bonne nouvelle.
11:47Un pas vers la souveraineté en cette matière.
11:50Abdouz, votre parti prie,
11:52et pendant ce temps, pendant que le monde regarde ailleurs,
11:55Erdogan, lui, fait un pas vers de plus en plus d'autoritarisme,
12:00puisqu'il vient d'embassiller celui qui devait être son principal opposant.
12:06Ce n'est même plus qu'il ne se cache plus,
12:07c'est qu'on ne regarde plus,
12:09et qu'on a décidé d'arrêter de regarder ce qui se passait,
12:11c'est un Poutine.
12:13J'ai hâte d'autres mots,
12:14c'est exactement la même méthode que Poutine.
12:16Donc Ekrem Imamoglu, le maire d'Istanbul depuis 2019,
12:20a été arrêté ce matin,
12:21alors il avait ravi la mairie d'Istanbul,
12:23Istanbul c'est 16 millions d'habitants,
12:25à Erdogan et à son parti,
12:27après 25 ans de règne sans partage,
12:29et bien il a été arrêté,
12:31accusé de corruption et extorsion,
12:33d'être à la tête d'une organisation criminelle à but lucratif,
12:35de terrorisme et d'aide au PKK,
12:37le parti des travailleurs du Kurdistan.
12:39Quelques minutes avant son arrestation,
12:40alors c'est un naze de la communication,
12:42il a posté une vidéo sur X en regardant.
12:53Il commence à avoir l'habitude d'être poursuivi par Erdogan.
13:05Oui parce qu'on a l'impression qu'il y a un lien,
13:07on considère ça avec tranquillité.
13:23Après son arrestation, les manifestations ont été interdites,
13:25la place taxi où il y a la plupart des manifestations,
13:28et la station de métro qui la desserre ont été coupées,
13:30les réseaux sociaux quasi bloqués,
13:32dans le même temps la livre turque a plongé à son niveau le plus bas,
13:35et la bourse d'Istanbul a dû fermer quelques heures face à la catastrophe.
13:39Alors, il voyait aussi les choses venir,
13:41parce que figurez-vous qu'hier, il a appris comme ça,
13:43que son diplôme universitaire n'était plus reconnu par l'université d'Istanbul.
13:48Et il faut savoir qu'en Turquie,
13:49vous ne pouvez pas vous présenter à une élection,
13:51quelle qu'elle soit, si vous n'avez pas de diplôme universitaire.
13:53Donc déjà, il était...
13:55Il y aurait plus grand monde à l'Assemblée nationale,
13:57c'est ce que vous pensez !
13:59Et c'est évidemment pas un hasard,
14:02parce que qu'est-ce qui allait arriver dimanche ?
14:04Dimanche, son parti, le CHP,
14:06le Parti Républicain du Peuple,
14:08qui est un parti social-démocrate,
14:09allait l'introniser comme candidat
14:14pour les prochaines présidentielles qui sont censées se tenir en 2028,
14:17plus probablement avant,
14:19puisqu'il y aura certainement des élections anticipées.
14:21Il n'avait déjà pas pu se présenter en 2023,
14:24avec des procédures judiciaires aussi absurdes que celles d'aujourd'hui.
14:28Alors Erdogan, c'est pas la première fois,
14:30il avait essayé, vous savez, il avait annulé l'élection à la mairie d'Istanbul.
14:34Réélection, il l'avait regagnée avec un score encore plus important.
14:38Il avait, il y a cinq procédures judiciaires déjà,
14:41contre Imamoglu, ça n'a pas marché.
14:43Donc là, il se dit, allons-y, emprisonnement, au moins c'est pas...
14:45Je me débarrasse de celui qui est censé être mon concurrent.
14:49Le CHP parle de coup d'État, et c'est vrai, c'est vrai.
14:52Depuis janvier, depuis le mois de janvier...
14:55Pour vous, c'est une forme de coup d'État ?
14:56C'est un coup d'État.
14:57Il y a un peu plus de 450 opposants qui ont été arrêtés par Erdogan,
15:02sans aucun procès.
15:04C'est hallucinant.
15:05Alors c'est des membres du Parti Travailleur des Kurdistan,
15:08des membres des partis de gauche, des journalistes,
15:10le responsable du patronat turc,
15:12parce qu'il a osé critiquer Erdogan,
15:1411 maires d'opposition destituées depuis les élections municipales de 2024,
15:18tout le monde est accusé de terrorisme,
15:20ce n'est pas pour rien, la Turquie détient le record mondial d'inculpations pour terrorisme.
15:24Donc pour moi, je ne sais pas,
15:25quelqu'un qui continue à se maintenir au pouvoir, pour moi c'est du terrorisme.
15:27Et ce qui est extraordinaire, c'est que le délire,
15:30c'est là où on voit qu'il y a une forme de panique et de délire autocratique
15:34qui le fait ressembler à tous les autocrates du monde,
15:37c'est quand le 3 février dernier,
15:39Mélissa Sozon, une actrice turque, a été arrêtée par la police d'Istanbul,
15:43pour soupçonner de propagande pour une organisation terroriste.
15:45Et d'où vient cette accusation ?
15:47C'est que dans la série française, le bureau des légendes,
15:49elle joue une combattante kurde.
15:51Donc les images...
15:53Elle a simplement interprété le rôle d'une kurde.
15:55Une combattante kurde, elle a été arrêtée, manu militari,
15:57pour propagande contre le régime.
16:00Alors, je vais me répéter, mais vous commencez à avoir l'habitude.
16:03Alors, tous ceux qui se présentent à Erdogan comme un symbole d'islamisme modéré,
16:06je rappelle que l'islamisme modéré n'existe pas,
16:09l'islamisme est par définition radical,
16:12qu'à chaque arrestation, chaque recul démocratique,
16:15fait craindre le pire pour la Turquie,
16:17à tous ceux qui imaginent, qui espèrent que Ahmed Al-Shara,
16:20le nouveau chef de la Syrie, va suivre les pas d'Erdogan,
16:23et bien ça serait une autre catastrophe que celle de l'état islamique,
16:26mais ça serait une catastrophe quand même,
16:28et qu'enfin, à tous les Européens paniqués devant l'administration Trump,
16:32qui n'ont pas anticipé, et pourtant il y avait de quoi anticiper,
16:35et qui là, ont décidé dans un moment de délire total,
16:38d'inviter la Turquie à la table de la sécurité européenne,
16:42je dis qu'ils font une immense bêtise, pour rester très polis,
16:45qu'ils regretteront amèrement.
16:47On ne combat pas l'administration Trump qu'on passe notre temps à traiter de fasciste,
16:50en allant s'allier avec un néo-sultan qui n'est rien d'autre que fasciste.
16:54Là, on est juste en train, par la panique,
16:57d'exploser tout ce qui nous sert encore de vitrine de démocratie libérale.
17:01Merci à vous trois, merci à vous de nous avoir suivis.

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